16 Une Nuit Au Kl 2/3 - Sexy En Diable. Jérémie Vs Thibault

Jérémie et Thibault, les voilà en lisière de la piste de danse, en train de siroter leur verre, les yeux rivés sur les nanas que le mouvement de la danse rend encore plus séduisantes… On a beau ne rien connaître aux nanas et être insensible à leur atouts de séduction, faut essayer de se mettre à la place de ces hétéros si on veut avoir une chance de les comprendre. Ainsi, suffit d’écouter quelques vers de la chanson d'Esmeralda (Quand ses mouvements me font voir monts et merveilles/Sous son jupon aux couleurs de l'arc-en-ciel), pour comprendre ce que fait courir ces adorables, insaisissables mecs à nana, pour deviner ce qu’il doivent ressentir en voyant tous ces corps féminins onduler sous l’excitation de cette musique entêtante qui est réputée pour adoucir les mœurs…
Je les regarde côte à côte, appuyés contre le mur sur le bord de la piste en train de mater et de draguer, et même dans la simple attitude de leur corps, on remarque une différence de comportement.
Il m'était arrivé plusieurs fois de m'attarder à observer les beaux et charmants garçons qui constituaient la suite de jeunes loups pleins de sève gravitant autour de Jérémie. Les moments privilégiés pour cette activité d’étude et d'observation, d'approche de cette faune tant passionnante, mais si inaccessible pour moi, se produisaient principalement lors de soirées pendant le week-end: tel un journaliste animalier, je guettais l'arrivée des troupeaux de jeunes males, essayant de les pister dans leur milieu naturel... souvent mes recherches étaient infructueuses car, appartenant à des espèces plutôt différentes, on était amenés à fréquenter des écosystèmes assez éloignés; le Nicolaus studentis tel que j'étais préférant les lieux calmes genre bowling ou cinéma, alors que les jeunes mâles que je pistais semblaient préférer les lieux à l'air libre genre terrain de rugby, ou alors des endroits bruyants et sombres, genre les boites de nuit ou les fêtes de village.
Certes, il m'arrivait de croiser, au hasard du quotidien, l'un ou l'autre de ces spécimen séparément du reste de la meute; je m'étais cependant vite rendu compte que c'était dans la meute, en observant l'interaction avec les autres membres, les rapport de force et les comportements, les hiérarchies, tacites mais bien visibles, que l'observation des jeunes loups était la plus riche d'enseignements; me rendant alors dans leur habitat naturel, essayant, non sans mal, de me fondre dans le décor, je me postais en observation, avec toute la discrétion possible, pour obtenir d'eux une image la plus naturelle qui soit, capable de me dévoiler par un geste, une attitude, une expression captée au jeu du hasard, un peu de cette intimité, de cette proximité virile entre garçons qui m'était inconnue et qui me fascinait au plus haut point.


Lorsque j'arrivais à localiser la meute, je me postais comme en embuscade, dissimulant ma présence et dosant finement le jeu de mes regards, pour ne pas me faire repérer et ne pas interférer avec l'évolution naturelle de ce genre de troupeau de jeunes males, observant tout à tour chaque spécimen. Les voir évoluer ensemble, me régaler de leur complicité, les observer de loin, juste avec l'image, rarement avec le son... tout un monde de bonheur masculin dont j'étais exclu. Et quand j'arrivais à capter des bribes de conversation de mec, j'étais le gus le plus heureux du monde. Les nanas, le rugby, le rugby, les nanas, réflexions de mec parfois inspirées par l'alcool.
Il était cependant des créneaux plus propices que d'autres pour aller plus loin dans l'étude de cette faune merveilleuse. Les fins de soirée étaient des moments privilégiés pour capter l'essence et l'intimité de ces jeunes mâles; l'alcool agissant et déliant les langues et faisant baisser les barrières de la pudeur, j'arrivais parfois à capter des réflexions plus humaines, plus authentiques que la conversation de tous les jours: dans ces moments là, certains jeunes hommes arrivaient à faire allusion à quelque chose de plus intime, à leurs tristesses, à leurs faiblesses, à partager tout ça avec leurs semblables. L'écoute de la meute et le réconfort que certains éléments pouvaient en amener, avec un simple mot, une blague, le témoignage d'un ressenti semblable, agissant comme le plus doux des pansements.
Et qu'est ce que c'était riche d'enseignements et extrêmement excitant de mon point de vue de découvrir que, au delà de ces t-shirts moulants, de ces muscles saillants, derrière des attitudes assurés et parfois arrogantes, se cachaient des blessures et des angoisses. Ce n'était qu'un état passager, provisoire, amené par l'alcool et qui n'aurait pas survécu à quelques heurs de sommeil; le lendemain, l'ivresse disparue de la veille laisserait à nouveau place à cet air bien assuré et bien intégré dans la meute qui donne l'illusion d'avoir devant nous des jeunes loups inébranlables.
Dommage vraiment que ce soit le cas... qu'il soient si iné-branlables... enfin, faut espérer que ça soit vrai ce qui se dit... que sur un malentendu tout peut arriver... surtout avec la complicité de l'alcool... Après trois bières, il semblerait que tous les hétéro soient comme les canapé IKEA: tous réversibles mais si difficiles à monter... encore qu'il fait savoir bien s'y prendre, les isoler du reste de la meute, bien évaluer leur attitude, avancer pas après pas, guettant le moindre signe hostile, être prêt à partir en courant avant que la situation dégénère... autant de choses qui font que j'étais incapable de tenter quoi que ce soit avec eux, même dans les moments où, sous l'emprise de l'alcool, ils auraient été le plus vulnérables.
J'ai le souvenir, quelques années plus tard, quand j'aurai mon permis et ma propre voiture, d'une sortie avec des potes de la fac... je devais être en troisième année. On sort en boite, ils boivent, et comme je n'aime pas l'alcool, je reste sobre, toujours trop sobre pour m'amuser vraiment. La nuit s'avance et je décide de rentrer. Un des potes, un petit brun de première année, beau comme pas permis et sur qui je kiffais à mort depuis qu'il était arrivé dans notre petite clique amené par un pote commun, me demande si je peux le déposer chez lui. Comment ne pas dire oui, même si ça implique de faire un détour assez important? Comment ne pas dire oui, même en devinant la que ça va être de faire le trajet seul avec ce petit mignon, avec les envies qu'il m'inspirait, tout en étant conscient que jamais je n'aurai le courage de lui faire des avances?
Bref, j'accepte. On se retrouve dans la voiture, côte à côte; l'alcool lui délie la langue, je le sens fiévreux, angoissé et bavard comme un mec éméché en fin de soirée. Tout naturellement et sans que je lui pose des questions, il me raconte ses déboires avec les filles, sa première fois où il n'a pas assuré... ses histoires m'excitent, j'ai tour à tour envie de le prendre dans mes bras, si choupinou, et de lui ouvrir la braguette et de le rassurer quant à sa virilité et à son charme naturel.
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Je sens dans sa voix que l'alcool a pris le contrôle de sa conscience, par moments ses mots ne sont pas tout à fait cohérents, son débit de parole est ralenti, avec des sonorité qui ne lui sont pas propres, je sens que les barrières de défense sont au plus bas... Les boutons ouverts de sa chemise laissent dépasser une portion assez abondante d'un petit t-shirt blanc col rond du meilleur goût... je regarde sa ceinture, la bosse que fait sa braguette... pendant un court instant je me dis que je vais m'arrêter quelque part pour tenter un truc... il est assez bien fait, mais il est tout juste de mon gabarit, je ne prends pas beaucoup de risque, de plus c'est un garçon si gentil dans la vie de tous les jours... il ne va pas devenir violent juste parce que j’aurai posé ma main sur sa braguette...
Putain que j'ai envie de le sucer, de déboutonner sa chemise, soulever son t-shirt, voir comment il est foutu, sentir de plus près cet odeur de mec, cette transpiration qui se mélange à un parfum aux fragrances bien entêtantes que je sens se dégager de lui dès qu’il est rentré dans la voiture. A un moment il se tait, comme dans un état de « début de coma éthylique »; il a les yeux ouverts, mais il ne cause plus. Un instant après il se ressaisit, il me demande si j'ai une nana... et même là je ne sais pas saisir la perche, je lui dis simplement que non...
Je me dis que je vais le faire... m'arrêter, lui proposer une pipe... putain, une pipe ça ne se refuse pas... j'ai envie de te faire jouir; mec... je ne demande même pas que tu me fasses quoi que se soit : je voudrais juste faire jouir un p'tit con sexy, faire jouir un hétéro comme toi dans ma bouche, avaler tout ton petit jus, ça ce serait mon orgasme. Ne soit pas fâché, mec, si j'ai envie de toi, sois juste... sois juste mec, quoi... je ne te veux aucun mal, tu auras juste à jouir, autant de fois que tu le voudras, exactement comme tu le voudras et à la sortie tu pourra te dire "j'ai baisé un mec" et ça devrait te faire sentir encore plus mec, quand tu y penses, non?
Au lieu de quoi, je me tais.
La route défile, et bien que le trajet soit assez long, on passe désormais le panneau avec le nom du village où il habite. On arrive et je n'ai toujours rien tenté. J'ai laissé passer mille occasions, on a passé au moins deux aires de stationnement sans illumination un peu éloignées du bord de la route, situées entre deux rangées de platanes, des endroits rêvés où on aurait pu s'arrêter et passer un bon moment en toute discrétion. Je ne me suis pas arrêté. Je me suis dit à chaque fois: ce sera la prochaine. Et puis c'était la dernière et je l'ai encore laissée passer.
La place du village se dresse devant moi. Il m'indique qu'il faut tourner à gauche, puis à droite et encore à gauche. On est arrivés. On s'arrête devant chez lui. Il est toujours appuyé au dossier du siège passager. Il ne parle pas, il me regarde.
C'était une bonne soirée, me dit-t-il, c'est cool que tu sois venu avec nous...
Oui, c'est cool...
Tu ne sors pas souvent...
Je n'aime pas trop ça...
T'es un mec cool en tout cas...
Merci...
Il me sourit, je lui sourit. Putain qu'il est sexy... et débraillé, un pan de sa chemise sorti de son pantalon, presque avachi sur le siège passager, les jambes légèrement écartées… on dirait un fruit mûr à point pour être cueilli et croqué. Le silence s'installe à nouveau autour de nos regards fuyants. A un moment il me regarde fixement dans les yeux, je lui souris timidement, je détourne les yeux pendant un instant, je reviens ensuite chercher son regard. Il est toujours là, fixe, intense. C'est excitant, je me dis qu'il va faire le premier pas... mais...
Ok mec, je vais me coucher. Merci pour le retour.
Voilà la patatras. Putain, j'ai trop attendu... La perche était énorme, presque une grue de chantier… je me dis... putain, mais qu'est ce qui ne va pas chez moi? Là, je pourrai encore le retenir, mais non...
C'est normal...
A la prochaine...
Il ouvre la porte de la voiture. Là aussi je pourrai encore le retenir, saisir son bras avec ma main, mais non...
Oui, à la prochaine...
Je le laisse partir ainsi, me retrouvant tellement con, là, assis dans mon siège, désormais tout seul, regrettant de n'avoir rien tenté un instant auparavant où son sourire semblait la promesse de bien de bonnes choses. C'est l'histoire de ma vie.

A l'époque de mes observations scientifico-érotiques au sujet des jeunes loups gravitant autour de mon brun préféré, je me rendais bien compte que oui, cette meute me fascinait; elle me captivait, moi qui étais si différent d'eux, leurs centres d'intérêts sportifs ou sexuels n'étant pas du tout les miens; moi qui étais plutôt un petit animal solitaire, à l'affût du moindre relent de testostérone émané par cette meute de jeunes loups aux t-shirts moulants et aux biceps saillants... Une chanson que je découvrirai plus tard, aura le pouvoir de me faire prendre conscience du fossé qui me séparait à l'époque de ces jeunes hommes...
Tous les sam'dis aprs-midi/Pendant que les gars du quartier/Jouaient au football ou au hockey/Mois j'prenais des cours de ballet/C'est pour ça qu'j'avais pas d'amis
Si on fait abstraction des détails, le sens est parfaitement rendu et le parallèle avec ma vie, juste parfait.
Au fil de mes observations naturalistes, je finis par me trouver en possession des longues heures de rushes tournées dans ma tête au sujet de la meute; très rapidement, au milieu de ces images, deux spécimens, semblant appartenir à deux variantes génétiques remarquables et caractérisées, avaient tout particulièrement capté mon intérêt ; un intérêt qui était, à ne pas en douter, purement scientifique: il s'agissait du Jérémis p'tit connis, celui qui m'apparut être le chef de meute et du Thibaultis muscular, jouissant du statut de bras droit et de conseiller du chef de meute.
Vraiment j'adorais regarder ces deux là évoluer dans leur environnement naturel, la plupart du temps entourés d'un ou de plusieurs autres éléments de la meute, parfois accompagné par une ou plusieurs femelles, observant leurs comportements et leurs attitudes, des conduites que je comparais ensuite avec celles de certains de ses semblables. Mon intérêt particulier porté vers les deux espèces citées plus haut, faisait ainsi que je me retrouvais assez souvent à mettre en relation et à comparer les habitudes et les comportements du Jérémis avec ceux du Thibaultis.
Au bout d'un certain temps, en repassant inlassablement dans ma tête les images de la meute, lors d'opérations de visionnage et de tri réalisées sur l'écran de mes draps, le soir avant de m'endormir, j'arrivai à émettre un certain nombre de lois éthologiques accroissant ma connaissance de l'espèce en question. La main gauche adroite sur le levier bien dressé de ma table de montage tout à fait spéciale, je finis par tirer des conclusions assez précises. Que voici. En clair.
Chacun dans son genre, les deux potes étaient d'une beauté insoutenable. Séduisants au plus haut point. Craquants à tout point de vue. Leur jeunesse insolente étant la clef de voûte de leur charme impossible. Jérém avec son physique élancé et tout en muscles, une belle gueule comme pas permis, un sourire ravageur qui devrait être interdit; Thibault un peu plus petit mais avec des épaules larges, un cou puissant, des traits virils et rassurants.
Bref, deux potes, représentant chacun dans leur genre, un idéal de beauté masculine. Deux idéaux, certes, mais vécus, interprétés et assumés de façon presque diamétralement opposée. Alors que ce petit con de Jérémie avait parfaitement conscience de son charme et du pouvoir quasi illimité de son pouvoir de séduction, Thibault, également et incroyablement beau et sexy, donnait l’impression de pas s’en rendre compte du tout… il avait l’air de ne pas se douter un instant de comment il affolait les nanas autour de lui et certainement pas mal de mecs aussi, jusqu'à son meilleur pote, qu'il commençait par ailleurs tout juste à prendre conscience de cela sans encore pouvoir le formuler clairement dans son esprit.
Pour sa part, comme on l'a vu, Jérém mettait les formes dans sa méthode de séduction: tenues sexy, soin de sa personne, regard, attitudes, parfums... Tandis que Thibault, aussi beau et charmant, semblait ne se soucier en rien du fait de séduire... Toujours à son avantage avec son physique musclé, ramassé et plaisant qui semblait rappeler dans les grandes lignes celui de Geoffroy Messina, un physique sur qui un simple t-shirt ou même un pull premier prix tombait à la perfection, Thibault ne semblait guère se soucier de son apparence: et si son allure était quand même plutôt soignée, elle dégageait cependant un naturel et une décontraction désarmantes. Le pire c'est qu'il n'avait rien à faire; sa coiffure? les cheveux assez court, pas de gel, parfois en bataille... la barbe? pas de chichi, rasée de près le plus souvent... quelques poils si sexy qui dépassent parfois du col du t-shirt; bref, il était juste là et il était beau, juste beau et charmant. Simplement, sans l'intention d'en mettre plein la vue...
Avec ses traits virils qui dégageaient cependant une certaine gentillesse, Thibault était un jeune homme peu bavard et assez réservé. Quand il parlait, ses mots étaient dosés, calmes, réfléchis. dans le tandem avec son pote Jérém, Thibault était le plus prudent, le plus solide. Le plus avisé.
Si pour Jérém séduire était une priorité, un besoin, presque une vocation; pour Thibault ce n'était que du naturel. Alors que Jérém semblait avoir en lui le besoin constant et jamais assouvi de s'assurer de la puissance de son pouvoir de séduction, Thibault semblait même pas y penser, en attendant que la vie lui amène ce que elle voulait bien lui réserver. Jérém avait un succès fou avec les nanas, car il usait et abusait de ses atouts et de son charme. Thibault était plus posé, se contenant d'être beau sans en rajouter, sa sexualité dirigeant moins sa vie que celle de Jérémie la sienne. Au début il avait été impressionné par les exploits de son pote, ensuite il s'était assez vite rendu compte que la satisfaction sexuelle n'était pas autant dans la quantité que dans la qualité. Après quelques aventures, il s'était vite posé. A seize ans il était avec une fille. Elle l'avait largué au bout de 2 ans. Depuis, il avait laissé que les nanas viennent à lui, sans trop s'agiter pour les attirer. Des aventures il en avait quand il en avait envie. C'était une question de feeling. Ce n'était pas une question de stats.
Alors que Jérémie incarnait le feu, l’excitation bouillonnante à la testostérone, ce mec était décontract au possible, sa nonchalance affirmée était d'une puissance incroyable, il représentait pour moi la force paisible, il avait l'air d'être tellement bien dans sa tête et dans ses baskets que ça en donnait le tournis. Son attitude toute entière, son naturel dégageaient une force et un équilibre auxquels on a envie de s'abandonner. Un mec droit dans ses bottes. Et un charme insoutenable.
Je crois que je ne saurais pas dire qui des p'tits mecs qui se la jouent et qui sont conscients de leur aura sexuelle et des bogoss qui ne sont pas conscients de ça sont les plus excitants... Les premiers c'est du feu, ils sont excitants et craquants car ils dégagent une sexualité débordante et insolente; les autres sont... craquants et excitants car cette sexualité ils la laissent simplement deviner, elle est toute en retenue, elle se dégage d'eux presque... malgré eux. Souvent ce qui fait un mec sexy se trouve dans un geste, une façon de bouger, de sourire, dans son regard; et quand c'est involontaire, quand le mec n’en est pas conscient, ça le rend vraiment super sexy. Alors, la virilité débordante de Jérém ou la masculinité calme et posée de Thibault ? Le feu d’artifice qui en met plein la vue, ou le feu de bois de chêne qui réchauffe sur la durée…
Avec l'expérience qui viendra par la suite, je dirais la deuxième catégorie... mais quand on est jeune et bien soumis comme je l'étais, on aime bien ce mélange d'insolence et d'arrogance des jeunes cons; et puis Jérém avait à mes yeux des atouts supplémentaires... je le kiffais depuis toujours et ça allait bien au delà de sa beauté. Et cela était d'autant plus vrai depuis que je couchais avec lui; l'amour physique, le plaisir donné et le plaisir reçu contribuant a apporter son appui à la beauté et au charme qu'un beau garçon peut exercer sur nous.
J’aurai aisément pu tomber amoureux d’un garçon comme Thibault si mon cœur n’avait pas déjà été malmené par un autre garçon…
Enfin, comment pencher d'un cote ou de l'autre, alors que l'on a en face deux canons pareil? Et les voir ensemble, les voir discuter, déconner, associer le devenir et l’interaction à une image d'observation presque statique comme celle que j’avais d’eux lorsque je les croisais seuls, semblait encore ajouter à leur charme. Un peu comme, à contrario, lorsqu’on achète un vêtement qu'on a repéré dans une vitrine bien garnie: ce pull semblera perdre un brin de son éclat une fois sorti de son contexte et séparé de ses semblables.
C’était déroutant et frustrant pour moi d’observer entre eux une complicité que je n'ai jamais connue avec un pote. Tiens, comme à cet instant en boite de nuit, pendant leur séance de repérage au bord de la piste. Ils se parlent de temps en temps, l’un portant son oreille près de la bouche de l’autre, s’échangeant des sourires complices et tellement, tellement charmants. Ce soir là j’arrivai à une conclusion que j’avais déjà envisagée lors d’observation précédentes mais que à ce moment précis prit la consistance d’une véritable évidence. Thibault était la seule personne au monde qui arrivait à décrisper Jérémie, à le faire sourire, à le rendre, disons… humain. De toute évidence, lui seul possédait la clef de le faire sentir assez bien pour qu’il laisse tomber son armure. On aurait dit que au contact de Thibault, Jérémie s’illuminait et que sa respiration devenait légère, paisible. Il était détendu et, si possible, encore plus beau. C’est ce soir là que je me rendis compte que je pourrai plus y échapper : c’est en me lançant le défi fou de pouvoir un jour lui apporter ce même sourire, que je me rendis compte que j’étais vraiment raide dingue de ce garçon. Du mauvais garçon.
Oui, défi fou. Faire sourire Jérém. Je me rendais compte que la tâche n’allait pas être simple pour moi, en tout cas beaucoup plus difficile que pour Thibault. En effet, ce dernier avait un avantage certain sur moi : le vécu de toute une vie partagé avec Jérémie.

Jérémie et Thibault. Deux garçons du même âge, chacun appartenant à une espèce de mec si différente… pourtant si proches, si inséparables… Voilà ce qu'on appelle deux potes. Oui, les meilleurs potes du monde. Et ce, depuis la plus tendre enfance.
La proximité des domiciles respectifs avait fait que les deux familles se connaissaient depuis un époque déjà oubliée mais pas si lointaine, une époque à laquelle nos jeunes mâles n'étaient que des nourrissons en couches, une époque où nos jeunes étalons n’étaient que des timides poulains. Jérémie et Thibault avaient grandi ensemble dans la région au nord de Toulouse, sévissant quelque part dans la campagne du coté de Grenade sur Garonne. Inséparables, toujours proches dans les bons moments comme dans les galères, toujours ensemble, toujours s'accompagnant et se soutenant l'un l'autre à chaque étape de la vie: l'enfance, l'adolescence et ce début de vie de jeunes hommes qui caractérise leur existence au moment où ce récit se déroule.
Oui, ces deux là avaient vraiment tout partagé, le meilleur comme le pire: la maternelle, l'école élémentaire, le premier vélo, les premières balades sans les parents; mais aussi, les galères à l'école... les petits mecs de CM2 qui tapent sur les mômes de CP...
A 6 ans, Jérém est un petit garçon timide, frêle et maigrichon et depuis les premiers jours de la rentrée se fait bousculer par les CM2... c'est Thibault qui prend sa défense, n'hésitant pas à taper sur les grands et à se faire taper par les grands... Une amitié est née.
Ils avaient huit ans, quand Thibault avait perdu son Filou adoré, un petit chien adorable croisé Beagle... il en était effondré... c'était Jérém qui l'avait aidé à faire le trou au fond du jardin un après midi de pluie et qui l'avait déposé dedans, avant d'expliquer à un petit Thibault en larmes qu’il avait entendu qu'il existait un Paradis pour les gentils toutous et que Filou y était, c'était sur... C'est cette même année que le rugby était rentré dans leur vie. Il en était jamais sorti depuis.
Ils avaient dix ans quand la mère de Jérém s'était barrée avec un autre mec... elle avait non seulement abandonné son père, mais également lui et son jeune frère... son père avait rapidement ramené une nouvelle nana à la maison, mais ça se passait mal... sa mère n'avait plus donné de nouvelles, elle lui manquait terriblement; de plus, comme il le disait avec son langage in de l'époque, la belle mère était méchante avec lui et avec son frère... Abandonné par sa mère, déçu par un père trop absent, excédé par une belle mère pour qui lui et son frère ne semblaient être que des boulets, son enfance tourna court et le jeune Jérémie dût apprendre très tôt à survivre avec des blessures profondes et avec un manque d'affection abyssal. L'abandon et l'hostilité des femmes avaient ainsi marqué son enfance.
Conasse: c'était le mot qu'il avait imprimé dans sa conscience le jour que la pétasse de son père avait franchi la porte de la maison avec ses valises, le jour qu'il avait réalisé que sa maman ne reviendrait pas. Conasse: c'est le mot qu'il avait inconsciemment associé au sexe féminin, une association qui aurait longtemps guidé sa conduite envers les nanas et les femmes.
Il avaient onze ans quand Thibault avait perdu sa grand mère qu'il vénérait par dessus tout. Jérém ne l'avait pas lâché d'une semelle pendant des mois; des après midi collés à la console de jeux ou à rouler comme des dingues à vélo dans la campagne autour de Grenade. C'est beau d'avoir un copain dans les moments durs... c'est beau à tout âge de la vie, mais à fortiori quand on est si jeune...
Jour après jour, au fil des événements marquants de la vie d', leur amitié avait grandi jusqu'à devenir irremplaçable dans l'esprit des deux garçons. Et puis l'adolescence était arrivée. Sans crier gare elle était arrivée.
Ils avaient treize ans l'été quand Jérém était parti en camping avec la famille de Thibault... les deux copains dorment dans la même tente... quelques branlette côte à côte... imaginant que le copain n'a rien remarqué... et puis un soir, une main glisse sur le sexe du copain, c'est agréable la sensation d'une autre main que la sienne sur sa zigounette, autrement que de la toucher soi même... alors on enlève sa main et on laisse faire, ce touche pipi est si délicieux qu'on ne se pose pas de questions; d'ailleurs il fait nuit, et après une petite bière achetée en cachette à la buvette du camping, tout est permis... on sent ce truc monter, ce truc si plaisant dans son bas ventre... ça vient, qu'est ce que c'est bon, on jouit si fort qu'on a du mal à ne pas crier... c'est tellement bon qu'on arrive pas à s'en dormir...
On reste en silence à coté du copain qui nous a fait ce plaisir... on sent qu'il est en train de se branler à son tour et alors on ne peut pas se priver de lui rendre la pareil... on allonge la main, on rencontre la sienne, elle laisse la place et on continue de branler le sexe de ce pote qui nous a fait ce cadeau en premier... on le sent jouir dans notre main et on est contents de l'entendre gémir de plaisir.
A treize ans, l'excitation est si forte, la sensation de découvrir son propre corps si prenante que l'on recommence une, deux fois dans la même nuit... le sommeil est entrecoupé d'éjaculations... le matin arrive, le soleil est haut dans le ciel quand on décide enfin à se lever. On ne reparlera plus jamais de ce qui s'est passé cette nuit là et on ne recommencera plus jamais ce même manège. On est un peu gênés au début, on n'ose pas trop se regarder dans les yeux, mais on retournera rapidement à la vie de tous les jours et on reprendra l'amitié là où on l'avait laissée avant cette parenthèse fermée, avant cette folle nuit hors du temps.
Ooh you make me live/Whatever this world can give to me/It's you you're all I see/Ooo you make me live now honey/Ooo you make me live/Ooh you're the best friend that I ever had/I've been with you such a long time
You're my sunshine and I want you to know/That my feelings are true/I really love you/Oh you're my best friend
Et puis il y avait le rugby, de plus en plus le rugby, comme un fil conducteur de leur vie, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Les entraînements deux fois par semaine, l'entraîneur qui gueule et qui engueule, les copains, la déconnade, la muscu, former une équipe, commencer à connaître les coéquipiers, la façon de jouer de chacun, commencer à tenir la route coté jeu, les premiers matchs, partager l'excitation et le stress dans les vestiaires avant le début de la compétition, souffrir ensemble pendant deux fois quarante minutes, mouiller le maillot pour gagner, pour gagner ensemble, compter sur Thibault, compter sur Jérém pour faire avancer le jeu, se comprendre sans un mot, juste « parce que »; la joie et l'excitation de marquer un essai, de désarroi d'en encaisser un, les coups pris, les coups donnés, les bleus, les éraflures, l'euphorie de la victoire, le blues de la défaite. Et la troisième mi temps. Oui, sacrée institution la troisième mi temps : c'est le temps des copains, des blagues, de la camaraderie, de la bonne humeur, c'est une fête de famille, sans la famille... les nanas en prime…
Quatorze ans, première mobylette, premières sorties, la cigarette, les fêtes de village... le corps qui change, qui se développe, la voix qui mue... les filles qui commencent à s'intéresser et à intéresser. Et cet accident qu'aurait pu tourner au drame... Thibault conduit la mobylette qu'il a eue pour son anniv deux jour auparavant... pas de casque ni pour lui ni pour son pote... à cet âge là on pense encore que rien ne peut nous arriver... Il perd le contrôle, la mobylette finit dans un fossé, évite de justesse un mur en béton, Jérém tombe et se déboîte l'épaule...
Beaucoup de peur sur le moment, mais moins de peur que de plaisir à raconter encore et encore cette histoire aux potes et à en rire comme des malades... c'est grisant d'en rire à posteriori... histoire ancienne, mais à jamais inscrite dans leur mémoire de copains, les meilleurs copains du monde.
Quinze ans, nouvelles galères à l'école... quinze ans, l'école est franchement la dernière des priorités... loin derrière les conneries entre copains, le rugby et les nanas... viennent alors les rattrapages en septembre. Pour Thibault c'est repêchage, pour Jérém recalage... Les deux potes ne seront plus jamais sur les mêmes bancs d'école.
Qu'a cela ne tienne, on peut dire que les deux sales mômes avaient fait les 400 coups ensemble... et ça forcement ça rapproche.... Crever un pneu de la voiture du prof de chimie qui ne pouvait pas encadrer Thibault; couvrir Jérém de ses infidélités envers sa copine du moment... consoler Thibault largué par la copine de ses 16 ans, l'entraîner dans les boites de nuit; goûter à l'alcool, aux pétards, à la bagarre entre mecs pour asseoir leur statut de jeunes mâles. Et puis les nanas, le sexe, le permis, encore des nanas, encore plus de sexe, la bagnole…
C'est fascinant l'amitié qui réunit deux garçons, ce sentiment si fort et si intime, fondé sur une multitude d'épisodes, comme les quelques uns ci rapportés. A ce moment de l'histoire je ne connais hélas quasiment rien de ces instants marquants, de ces moments de vie qui me seront dévoilés plus tard, pendant de longues soirées et les nuits que j'aurai le plaisir de passer à coté de Jérémie, racontés avec émotion entre deux moments d'amour puissants et torrides. Moi qui serai à ce moment là, non seulement son amant, mais également son meilleur confident.

Une fois n’est pas coutume, une image plutôt inhabituelle allait percuter mon imaginaire ce soir là. Sur le bord de la piste, un beau garçon aux cheveux châtains clairs, habillé d’un simple débardeur blanc à l’éclat « torridement » sexy, dansait sur les rythmes endiablés, avec une souplesse, une puissance et une élégance incroyables. La grâce de ses mouvements n’avait d’égal que la beauté de son sourire, un sourire qu’il dispensait d’abord en direction des nanas qui dansaient avec lui mais qui se perdait, rayonnant partout autour de lui. Je le regardai tellement longtemps et avec insistance qu’à un moment je croisai son regard… un regard qui s’ouvrit presque instantanément en un sourire magnifique qui avait un je ne sais quoi d’imperceptiblement malicieux et charmant…
Tout en continuant à danser, le mec prolongeait son regard vers moi bien au delà de ce que pourrait passer pour une rencontre fortuite ; au fil des secondes, son insistance finissait par prendre l’air d’une invitation. Je ressentais en moi une étrange excitation… le mec était vraiment beau, en plus il dansait… comme un dieu… il me draguait ? Je lui plaisais ? Moi ? Plaire à un type comme ça ? Pas possible… pas possible… Il est trop… on est au KL… on n’est pas au ON OFF !... il n’y a pas de pd au KL, à part moi… et puis même, je ne vais pas me faire aborder par un mec ou l’aborder moi-même ici alors qu’il y a la moitié du lycée qui circule… on me traiterait de pd jusqu’au bac et bien au delà, toute ma vie…
Et puis non, c’est pas possible, il est trop entouré, et même, je suis sur que je me trompe, il ne peut pas être homo… si je l’aborde, je risque au mieux de prendre une veste et au pire une baigne… dans ce cas, ce serait le scandale qui me vaudrait d’être la risée pour toute une génération.
Et puis, Jérém est là, juste devant moi, avec Thibault. Certes, ce n’est pas moi qu’il reluquait à ce moment là, mais le mec qui dansait était en plein dans son champ de vision proche et avec son débardeur blanc et ses enchaînements de danse on ne voyait que lui sur la piste. Qu’est ce qu’il penserait s’il me voyait aller vers un autre mec ? Tiens, je serais vraiment curieux de le savoir… ou pas… serait-t-il jaloux ? Ca lui ferait rien du tout ? Essayer de le savoir, ce serait prendre le risque de mettre un terme à nos révisions. S’il y avait un truc que j’avais capté à son sujet, c’est que s’il aimait coucher avec moi, c’est parce qu’il me voyait comme un mec de sa classe, un mec « hors milieu », comme on dit dans le milieu. Comme Guillaume l’était également. Comme j’aurai l’occasion de le comprendre plus tard, j’avais l’intuition que si Jérém avait senti que j’approchais d’autres garçons, ce serait moins l’éventuel risque sanitaire que le changement de mon image dans son regard qui l’auraient détourné de moi. Quand il couchait avec moi, dans sa tête Jérém ne couchait pas avec Nico-le-pd, mais avec Nico-le-puceau. Ca ne parait pas comme ça, mais dans la tête d’un hétéro, la nuance est de taille. Dans sa tête c’était déjà difficile d’admettre qu’un garçon pouvait lui donner autant, voire plus de plaisir qu’une nana… alors, admettre que ce garçon était un pd… et qu’il pouvait dès lors se frotter à d’autres garçons… Ca parait con comme raisonnement, mais qui a dit que les hétéros ne le sont pas, notamment au sujet de leur sexualité…
Le cœur s’emballant dans ma poitrine à cause de ce regard qui me troublait, je décidai de rompre le contact qui nous liait, de fuir le désir qui commençait à devenir brûlant, de nier l’évidence de celle qui ressemblait de plus en plus à une attraction réciproque et partagée… pour me motiver à me faire violence, j’essayais de me dire que c’était une fuite raisonnable face à une très probable déception… qu’est ce que je peux être con parfois…
Je fus d’abord soulagé de mettre un terme à cet moment si excitant et déroutant. Comme un lapin traqué, je proposai à ma cousine d’aller faire un tour dans une autre salle. Elle accepta volontiers. Je n’avais pas terminé la première phrase, que je sentis un malaise monter de ma poitrine… ce mec… putain… je crois que j’avais une touche… personne ne m’a jamais regardé ainsi auparavant… je crois bien que j’avais une touche… et si… Au moment que tout semblait m’échapper, je sentis en moi une puissante motivation à essayer de rattr l’occasion perdue. Hélas, dans ce genre de situation, ce qui est fait est fait et ce qui est perdu est perdu. Ma cousine s’était levée et marchait vers le passage qui venait vers la salle disco. Je me retournai une dernière fois, cherchant du regard ce débardeur blanc magnifique… je le repérai, mais son regard était parti, il ne m’avait pas attendu. Pincement au cœur en deuil d’une occasion raté à cause de mon manque de cran.
Bien des années plus tard, voyant un certain Rayane Bensetti voltiger sur la piste de danse d’une célèbre émission sur une chorégraphie style Bollywood, je me ferai la réflexion que si un très beau garçon est une œuvre d’art, un beau garçon qui bouge comme il le faisait, c’est plus que de l’art, c’est un reflet du divin. Un aperçu du Paradis. Il y en a qui rêvent de trouver des vierges au Paradis… moi je rêve de trouver des Rayane… Faut vraiment que je m’assagisse pour en mériter l’accès…
Rayane, quand je t’ai vu à la télé, tu m’as fait penser à ce garçon. Et à ce sentiment de frustration en souvenir d’un acte manqué il y a tant d’années déjà mais jamais vraiment oublié. Dans la vie il n’y a rien de pire que les regrets, ils sont bien plus redoutables que les remords, car en général le temps est notre allié pour oublier ces derniers, mais il est impuissant à nous affranchir des premiers.
Merci à toi pour toutes ces images à la beauté insoutenable que tu nous a offert tout au long de cette émission. Merci pour ta beauté, pour ton sourire, pour ta jeunesse insolente et outrageuse et pour ton esprit joueur. Tu es un véritable rayon de soleil… tu nous a offert dix samedis soirs de pur bonheur. Tu es à hurler. A pleurer de bonheur. Si Michelange avait vécu de nos jours, je crois bien que son David t’aurait ressemblé…
Quand je dis que c’était une sacrée soirée… très riche en émotions de tous genres, des émotions inspirées en grande partie par la gente masculine à laquelle j’étais ô combien sensible. A cet instant là, en arrivant dans la salle disco, les jambes hantées par les basses du sempiternel hymne de notre déesse Disco, j’ai nomme Gloria, les sentiments qui dominaient mon esprit étaient cependant la frustration et la rancœur envers moi même, la déception que je sentais face à ce manque de cran qui me rendait malheureux.
Hélas, elles étaient bien petites, cette frustration et cette déception, face à celles que je ressentirais en moi un peu plus tard dans la soirée.
You’re just too good to be true…

Joyeux Noël à vous tous, pour qui Jérém et Nico sont devenus des potes virtuels. Un seul souhait pour vous. Passer un bon moment avec la ou les personnes que vous aimez. Peu importe le cadeau. Le meilleur cadeau c’est d’être bien entouré. Bises à tous !

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