Pas De Misère (2)
Du bord de la fenêtre, la chatte saute par terre et quitte la chambre. Le mâle siamois étendu sur le lit la suit jusque dans la cuisine et va sinstaller au-dessus du réfrigérateur. Le soleil dun début daprès-midi de décembre éclaire la scène par les broderies jaunâtres du rideau. Pour ces vieux amants, une nouvelle tranche de vie se déroule ici.
Une première sans générale. Céline et Florent prennent place de chaque côté du lit. Il déboutonne sa chemise, défait sa ceinture, retire sa montre et son pantalon. Elle rabat lédredon, retire son chandail. Florent la regarde et remarque la finesse de ses seins,leur ombre se projette sur un mur dénudé. Elle va fermer la porte. Le plus petit des dalmatiens se pointe, renifle le bas de la porte, se couche devant, gardien des lieux.
Ils sont enfin nus. Triomphe différent pour chacun. De la joie à létat brut : advienne que pourra.
Au tour de leurs mains et de leurs corps de sentretenir.
Je mâchouille son sexe mou. En soutenant la base du pénis, je sculpte lautre bout à petits baisers. Pas de prépuce à manuvrer, il est circoncis, propre, sent le savon frais. Je frôle la pilosité sous son nombril, autour de ses couilles.
La peau des bourses est douce, fine et froissée comme du papier de riz. Ça me rappelle la culotte de soie et de dentelles offerte à mon anniversaire, du temps où jhabitais de Lorimier,il me suffisait de mimaginer avec lui et de serrer les cuisses pour mouiller. Ses testicules roulent dans ma main comme des billes entre les doigts dun magicien. Dès que javance plus loin derrière, sur la pointe des ongles, sa bite se déplie, se dresse et me salue trois fois,cest que je viens deffleurer son illet entrouvert. Je jette un coup dil à son visage,il a les yeux fermés, respire profondément, sourit. Je reprends son membre dans ma bouche jusquà la garde et entreprends de le sucer. À la descente, je lenfonce le plus loin possible, sans m, sans déglutir.
Ce nest pas son genre,il sabandonne, ne tente même pas de mettre en scène la suite. Je le sais à la manière dont il me touche ; avec distraction, comme sil était ailleurs dans un autre monde. Jaime ça : jai limpression dêtre aux commandes dune machine à voyager dans le temps. Une longue récréation qui durerait léternité. Presque le parcours de l que je suis redevenue à qui lon aurait donné libre accès à tous les bonbons dun magasin spécialisé : sucettes multiformes à lécher longtemps,lunes de miel à laisser fondre,boules noires à rouler avec la langue et à examiner pour en deviner les changements de couleur,caramel crémeux coulant,gomme à mâcher aux multiples saveurs,sucre dorge croquant...
Jaime cet homme. Ressent-il à quel point, je le savoure,Il ny a que de ce phallus dont jai souvenance du goût et de la forme.
Un spasme durcit mon sexe. Le premier. Sa bouche met fin à la succion. À la friction. Au mouvement de va-et-vient. Il est resté suffisamment de salive le long de ma hampe pour que sa main glisse facilement. Avec en final, lextraction exercée par tous les doigts en mouvement. Lentement. Plusieurs fois. Et de plus en plus vite. Je frémis. Arrêt subit au premier gémissement . Céline suit dun doigt le chemin de lartère qui serpente autour de ma verge,elle jette un il dans le puits du méat, y voit poindre le mucus transparent. Le pointu de sa langue sinfiltre, pousse et en ressort saler ses papilles. Ses lèvres se referment sur le capuchon,elles cherchent le point sensible. Légères morsures saccadées de mon gland,commence alors le carrousel enveloppant de son dard. Deux secousses, auxquelles elle sempresse de mettre fin en pinçant la base de maqueue marrachent une tension de tout le corps. Mon crâne senfonce dans loreiller et le cou se soulève.
Le confins du désir. Aucun besoin de la diriger. Me laisser faire. Que survive labandon. Elle me dévoile par cur, par étape, par couche, par instinct. Sa langue lèche le frein, le presse, le relâche, le triture. Nouvelles contractions rapprochées qui me gorgent le membre davantage. Le volume limite est presque atteint. Le gland bleuit et luit sous lavant-garde de la semence entre ses lèvres humides. Je commence à secouer la tête de gauche à droite,ce non est un oui. Quoi effleurer,Où freiner?
Quand accélérer,Comment ralentir,Pourquoi recommencer,Elle se sait maitresse de ma respiration et mimpose le rythme de mon devenir. Elle fait de moi lhomme que je suis pour elle,elle seule comprend à quel point, jaime la jouissance qui dure.
Jusquà ce que je sois dur comme elle le veut et que tout éclate. Je mécoule en saccades. Avec la première giclée, elle me mouille le cul, me défonce. Sous lagitation de son doigt, elle cueille mes contractions qui nen finissent plus de se prolonger.
Pendant mon vagissement, ses joues se creusent, tétant les perles tardives, aspirant le plus de vide possible. Jusquà ce que je craque, que je la supplie darrêter, que je me torde de plaisir et marrache à sa gourmandise. Râle de ma gorge pour embruns dans la sienne.
Le chien jappe. Je sursaute. Elle lance.
Tranquille, Gaspard.
Le cliquetis des ongles du chien sur le plancher de la cuisine se fait entendre. Il part. Céline a du mal à remonter pour membrasser.
Pendant que mon cur bat encore à un rythme effréné, sa langue fait valser la mienne et me transmets la saveur de moi, apprêtée à son goût.
Pas évident avec mon bassin. La douleur sétait fait absence pendant cette escalade vertigineuse. Au moment où je lui caresse le cou, les épaules et la colonne, un doute massaille. Vais-je être à la hauteur,Pourvu quelle ne sattende pas à ce que jéjacule en elle. Mon temps de récupération entre deux érections nest plus ce quil a déjà été. Si nécessaire, y arriverais-je,Et les mouvements ? Au déplacement de sa jambe par-dessus les miennes, elle me fait sentir que je suis ailleurs.
Il palpe ma croupe et savance le plus loin possible entre mes fesses. Son bras nest pas assez long. En appui sur le coude, il pousse tout son corps vers le bas. Ça y est, il effleure mon fion humide, mon périnée et la chute de ma vulve bien humectée.
Il me bascule sur le dos, prend un sein dans la bouche et roule lautre mamelon dans la paume de sa main. Je les sens se dresser, se gorger au maximum. Il mexplore la gorge, les aisselles, les épaules, la poitrine, sapplique à ne pas oublier une seule parcelle dépiderme. Il crache dans sa main et masse les mamelons jusquà ce que pointe à la surface de ma peau le signe des frissons. Il me mordille une tétine. De plus en plus fort. Avant que ne sorte un son de mes cordes vocales, il sarrête. Et recommence le même manège avec lautre aréole. Je me laisse faire. Je le laisse faire. Il mord à nouveau en se rapprochant de lextrémité. Je me caresse vivement lautre sein en le pinçant et le relâchant. Il tète, lèche, engloutit le maximum de lautre nichon. Comment ai-je pu laisser mon corps sommeiller pendant tant dannées,Florent me ramène à la vie.
Pas assez bas pour lécher son ventre, je le parcours avec le dos de ma main, avec les poils, avec les jointures,je griffe ses hanches alternativement avec mes ongles et la pulpe de mes doigts.
Il lisse les lèvres de ma vulve, une à la fois,elles sont toutes trempées. Une flaque dhumidité marque les draps dun point de départ. Florent remonte ma fente jusquau sommet et découvre mon clitoris. Déjà décapuchonné. Dressé et suffisamment engorgé, il me le pince très délicatement. Il mexcite avec les ridules de ses doigts que je distingue nettement. Mes cuisses sécartent naturellement. Cest au tour de son petit doigt dhonorer mon bouton de rose,il me le masse en exerçant et relâchant une pression de plus en plus intense. Florent se déplace difficilement. Il vient placer sa tête entre mes cuisses, balaie ma toison de sa chevelure, souffle sur la vulve. Sa langue est là, fouineuse, caressante, voluptueuse. Mais jai mal entre les deux épaules.
Quelle saveur ! Quel nectar ! Jaspire, pourlèche et lape pour nen rien laisser. Je pense que cette nouvelle position la dérangée. Jai beau licher toutes les surfaces rosées et violacées, embrasser, cerner, téter la commissure de ses petites et grandes lèvres, jouer de finesse, de puissance, de vitesse, rien ny fait. Maintenant, la praline se cache. Si elle se montre, cest pour disparaître à nouveau, se cacher au fond de lhuître fermée. Je me repositionne en reprenant un sein dans ma bouche. Souffrance ! Je sens des pulsations dans mes genoux. Les os du bas du dos me font mal. Quimporte. Je glisse le majeur le plus loin possible en elle. Cest un abime. Ensuite lindex. Je retrouve son clitoris dressé contre mon pouce. Ça me fait bander dun coup. Je presse mon pénis sur sa fesse,elle le prend aussi tôt et commence à me branler. Si elle veut être pénétrée, elle va me diriger au moment opportun. Quelle surprise réjouissante ! Jaccélère les entrées et les sorties en elle, le frotti-frotta de son haricot.
Son va-et-vient se fait de plus en plus profond. Cest bon longtemps. Un doigt contourne lutérus. Je pousse, je veux quil aille plus loin. Je pense que lautre doigt joue avec lentrée du col. Jai du mal à distinguer le parcours de ces touchers intérieurs.
Un engourdissement se fait sentir dans mes orteils.
Je distingue la forme de son utérus, la rugosité et les bosselures du vagin. Lorifice est suffisamment grand pour que je puisse y faire pénétrer un troisième doigt. Je pousse lentement et en exerçant une rotation de ma main, cest fait,joccupe, touche, tâte et caresse toutes les parois accessibles de son intimité, en haut comme en bas. Elle pousse encore, arque le dos, écarte les genoux. Le petit doigt pourrait-il passer,Toute ma main ! Je dégage à nouveau et replonge le plus lentement possible. Le pouce caché dans le creux de ma main. Jaimerais pouvoir la tenir de lintérieur, la saisir, maccrocher à elle comme lalpiniste suspendu dans le vide. Disparaître en elle complètement. Je my prends mal,mes jointures sont trop larges. Si javais de lhuile, ça irait peut-être. Elle bouge sans se retirer.
Jai mal. Trop. Mais ce nest plus entre les deux épaules. Je pousse encore un peu. Je veux quil continue. Pourtant, jarrête sa main.
Suis-je allé trop loin,Je quitte la grotte doucement, garde le contact avec son clito, encore présent, capuchonné,je le retrousse. Elle reprend ma queue déjà mouillée, la frotte contre elle.
Je te veux, viens en moi.
Je me pousse du coude pour basculer sur elle. Elle garde mon sexe dans sa main. Un effort à fournir pour minstaller. Je me soutiens sur les coudes. Elle se sert de mon gland pour se caresser, le bouge autour de sa fraise, de haut en bas, de gauche à droite,je la sens durcir et ma jouissance samorce. Et moi qui appréhendais ne pas pouvoir me rendre jusque là. Elle tire et pousse tout mon sexe en elle. Je heurte le col au passage, glisse derrière. Être au fond delle mémeut. Jattends cet instant depuis si longtemps. Je pleure. Nous sommes unis. Je mécrase de tout mon poids pour reprendre mon souffle,je vais venir si elle continue ainsi, tellement je suis excité. Mais elle me veut et arrive à soulever son bassin. Le mien impossible. Cest elle qui bouge, qui donne le rythme. Elle sort, jentre, ressort, plusieurs fois à différentes vitesses. Je vais éjaculer. Nous arrêtons en même temps ce tango. Je reste là sans bouger, lui caresse les seins dune main. De lautre, je caresse son périnée bien mouillé, sa rosette. Je pousse, la traverse, lenfonce. Autre caverne plus étroite. Cest chaud. Les antres se contractent et décontractent. Mon pénis et un doigt côte à côte, séparés par une mince cloison, la fouillent dans ses fondements intimes.
Jai oublié comment cette membrane est mince. Son corps ondule sous ce massage. Elle accélère et je menfouis plus profondément à chaque poussée. Je ne sais plus si cest elle ou moi qui charge, qui mène le bal. On est bien synchronisé.
Je me contrôle et pourrais décharger en elle ainsi, mais ce nest pas ce qui va la porter au septième ciel. En poursuivant les mouvements derrière, je me retire sans cesser de la masturber. Elle me retient les valseuses et le sexe, comme une naufragée qui saccroche à une épave sur la mer agitée.
Tout se met à tourner. Il y a des étoiles. Toutes petites dans le fonds. Des météores viennent frapper mes paupières.
Je ne vois plus quune lumière si vive que je dois me mettre un bras devant les yeux pour ne pas devenir aveugle. Je ne sens plus mes pieds, mes jambes, mes genoux. Reste le mouvement dune balançoire qui va de plus en plus loin, en avant et derrière, poussé par un courant dair chaud. Je sais quil est là,que je le tiens par la tête et par la queue. Son cur est à moi.
Je ne serais pas là sans lui. Une immense fourmilière dans le ventre me dévore. Jai peur. Non. Je ne veux pas. Je me retiens. Je maccroche par crainte de devenir folle, de ne plus revenir, de tout lâcher à jamais, de mourir ainsi. Dernier effort.
Lâcher prise. Une poussée vers labsolu. Je mabandonne. Tant pis.
Elle arque le dos, balance les hanches. Je ressens ses premières vibrations soutenues, jadopte leurs fréquences, contemple
les muscles de ses cuisses en train de se raidir, ses mollets de se tendre,elle agriffe mes cheveux, les tire. Son clitoris est ferme. Lai-je déjà senti si volumineux,Presquune noix dacajou. Il accélère de lui-même la rotation que je lui imprime. Je suis vraiment au bord de venir dans sa main quelle agite de plus en plus vite. Jentends battre son cur, les premières contractions dans son ventre aussi. Soudain, elle soulève son bassin très haut. Mon doigt garde le contact et frotte plus fort, plein gaz. De petits jets le mouillent, un torrent linonde. Jéjacule. À linstant même, un geyser jaillit de son sexe, en quatre poussées successives, décrivant un arc-en-ciel jusquau pied du lit. Je maintiens ma caresse, frotte encore. Elle feule mon prénom, le hurle une seconde fois, sarrache à mon corps, se projette hors du lit, retenue par le drap, attrapé au passage et mouillé de part en part.
Point darrivée.
La chatte miaule et gratte à la porte.
Assise par terre, Céline reste appuyée sur la table de chevet. Elle reprend son souffle, ses esprits.
Longuement.
Tu tes fait mal ?
Elle ouvre les yeux, revient de loin.
Affolé, je lui tends la main pour laider.
Ça va aller.
Elle sappuie sur le bord du lit, me regarde et sort en titubant.
La chatte saute sur le lit, cherche un endroit sec pour sétendre, en trouve un.
Céline a passé une robe de chambre ; elle tient un gant de toilette fumant à la main.
Elle sassoit et me nettoie les fesses et les organes. Comme si jétais son bébé.
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