17 Une Nuit Au Kl 3/3 - Fin De Soirée Avec Jérémie
Elodie et moi, nous voilà dans la salle disco. Changement de décor, changement de musique. Radical.
You're just too good to be true/Can't take my eyes off of you/You'd be like heaven to touch/I wanna hold you so much/At long last love has arrived/And I thank God I'm alive/You're just too good to be true/Can't take my eyes off of you
Vas y Gloria, fais nous rêver, toujours et encore
Là, pour le coup, impossible de ne pas se ruer sur la piste de danse, il faut vraiment être mec hétéro pour se faire violence à ce point, pour résister à lensorcellement que cette musique opère sur nos jambes, ôtées à notre contrôle et transformées en prolongement de cette rythmique insoutenable dans son genre, comme le sourire dun beau garçon lest dans un autre registre. Quoique, à bien réfléchir, entre une musique entraînante, un parfum troublant, un sourire charmant, tout est question démotion, de sensualité, demportement, détourdissement de la raison ; cest linstinct, le plaisir qui prend le dessus sur la discernement, qui nous fait perdre le contrôle et nous enivre dune chaude douceur à qui on a envie de sabandonner, de se laisser emporter vers linconnu.
Certes, comme on pouvait sy attendre, la moyenne dâge dans cette salle apparaît légèrement supérieure à celle de la salle techno, mais on y retrouve quand même de beaux mâles
postés au bord de la piste, le verre à la main
Oui, on navait pas tout à fait franchi le sas de la salle disco, que la voix de Gloria nous rabattait vers la piste.
you're just too good to be true/Can't take my eyes off of you/Pardon the way that I stare/There's nothing else to compare/The sight of you leaves me weak/There are no words left to speak/So if you feel like I feel/Please let me know that it's real/You're just too good to be true/Can't take my eyes off of you
Gloria, as-tu connu un mec comme Jérém, un mec duquel on ne peut plus décoller les yeux, trop beau pour être réel ? Ou un mec comme ce type musclé au débardeur outrageusement blanc et tendu sur ses épaules et sur ses pecs qui dansait comme un Dieu sur la piste de danse de la salle techno ? Oui, on se comprend Gloria, youre just too good to be true
Putain, ce regard
je narrivais pas à me lenlever de la tête
ses yeux, jen étais comme aveuglé, étourdi
Ce regard mavait tellement marqué que je narrivais même plus à penser à Jérémie
Jamais Jérém ne mavait regardé ainsi.
Le regard de ce mec était autre chose
jamais je navais croisé un regard semblable
on aurait dit que je lui plaisais et quil voulait un gros câlin, mais pas comme Jérém, un câlin qui pouvait être autre chose
dans un autre rapport de force, peut être plus équilibré, peut être plus doux
oh combien dinfos peuvent passer par le regard
en voulait-t-il donc ? avais-je une touche ? avec un mec si canon ? ça se voit autant que je suis pd ? se moquait-t-il de moi ? Et même si cétait le cas, même sil voulait aller plus loin, comment faire ? Comment lapprocher sans me faire repérer par cette moitié du lycée qui était en boite ce soir là ? Comment madresser à lui ? Lui dire quoi ? Quels mots ? Je navais jamais dragué de ma vie
comment lapprocher alors quil était entouré de toutes ces nanas
il avait lair si complice avec elles
et si bien
aller où ensuite
partir avec ? aller aux chiottes comme Jérém ? Autant de questions qui me tourmentaient lesprit et qui navaient pas de réponse
Jétais déçu de moi-même et frustré
une succession dimages dérangeantes commençaient à me saper le moral : lidée de Jérém se faisait sucer par la blondasse de tout à lheure ; la complicité avec Thibault ; tous ces trucs que ce dernier devait savoir de lui et que je connaîtrai sûrement jamais ; toute cette vie de Jérém qui méchappait et que javais de plus en plus envie de découvrir ; cette phrase de Thibault : « tu sais, Jérém na pas toujours été heureux » qui tournait en boucle dans ma petite tête ; cette occasion manquée avec débardeur blanc ; lidée de ne pas savoir lire dans le jeu de ce mec alors que lui il lisait apparemment en moi comme dans un livre ouvert ; lidée de ne pas oser, de ne pas avoir le cran de soutenir son regard et aussi lidée de ne pas oser faire ça à Jérém, comme si lui il se privait de son coté et comme si le fait de lui être fidèle représentait une quelconque valeur à ses yeux.
Pris dans le tourbillon de ces pensées, javais besoin de réconfort, et Gloria était là pour moi. La musique Disco, du réconfort sur vinyle
Après un bridge à lharmonie parfaite et au rythme sans pareil flairant bon les seventies, Gloria parachevait son message en ajoutant:
I love you baby and if it's quite all right/I need you baby to warm the lonely nights/I love you baby, trust in me when I say/Oh pretty baby, don't bring me down I pray/Oh pretty baby, now that I've found you stay/And let me love you baby, let me love you
Oui, la musique disco, du pansement pour lesprit, un produit antidépresseur, comme le labrador. Et à ce titre, une compilation seventies autant quun labrador devraient rentrer dans le catalogue des produits remboursés de la sécurité sociale. Gloria terminait denfoncer le clou avant de laisser place à la voix savamment mélangée de Frida e Agnetha qui allaient nous parler de la reine de la danse
cest ça le disco, du bonheur sur vinyle
You can dance, you can jive/Having the time of your life/See that girl, watch that scene/Dig in the Dancing Queen
Emportés par ces standards musicaux, bercés par la beauté absolue de cette musique intemporelle, Elodie et moi avons dansé comme de petits fous pendant un très long moment. Jétais bien parti pour me laisser emporter par ce son envoûtant jusquau fond de la nuit, cédant aux sirènes enchanteresses des Staying Alive, Daddy Cool et autres Born to be alive, quand ma cousine décréta quil fallait revenir à la salle techno pour voir ce que foutaient les autres. Jacceptai de la suivre un peu à contrecoeur alors que les premières mesures de River of Babylon dévalaient dans la piste
putain cousine, comment partir dignement alors que cette chanson est jouée ? Ca frôle loutrage
Je la suis quand même et on passe le sas de la salle techno. Le contraste est saisissant : on quitte Boney M pour retrouver les oreilles agressées par une musique assourdissante et monotone.
Hélas, je dois avoir un coté maso
car à peine mon esprit calmé, je cherche à lexciter à nouveau en faisant un tour dhorizon bien ciblé dans le moindres recoins de la salle. Tiens tiens, les voilà les deux
Jérém et Thibault, ils sont en compagnie dautres mecs de la meute, assis sur des fauteuils dans un coin un peu éloigné de la piste, en train de déconner. Jérém et Thibault toujours côte à côte. Quand je regarde Jérém avec Thibault, je le trouve souriant, déconneur, joueur, une attitude qui contraste farouchement avec celle dure et dominatrice qui est la sienne pendant nos séances de baise.
Et vas y que ça satt par le cou, voilà que ça rigole, vas y que lalcool libère les murs, voilà que le mec sur son 31 du début de soirée laisse place au garçon débraillé de nuit avancée quon imagine bien avoir des besoins bien précis dans son caleçon, une tension sexuelle inexprimée qui semble sexprimer et se défouler au travers de cette complicité de males, une complicité socialement acceptée mais qui, pour lesprit excité dun Nico de 18 ans, a un parfum assez persistant de sexualité aux forts relents de testostérone
Quand je vois cette complicité, mon esprit frustré de ne pouvoir la partager trouve un étrange consolation dans la fuite
mon esprit divague, divague, divague
Et quoi penser, quand on les voit ensemble en soirée, avec cette complicité insolente et ambiguë... Ah, que ça me fascine
.cette proximité de ces p'tits mecs hétéros, ça en devient presque louche, ça laisse la porte ouverte à toutes les spéculation, ça laisse rêveur.
Ah, cette complicité des mecs hétéro, ça laisse souvent rêveur
Potes hétéro, ouais, mon il
Surtout quand on a limpression quil y a un truc un peu ambigu entre deux mecs, évidemment parfois ce nest que le fruit de notre imagination, pas très objective, mais quand même des fois, on se dit : ces deux la, ils doivent avoir des pensées lubriques et sexuelles lun envers lautre, est-ce que ça leur est déjà arrivé de se branler en pensant a lautre, se sont-ils vus à poil et quont-il pensé ?
Jérémie et Thibault, choupinous en diable et totalement inséparables. En soirée ou sur un terrain de rugby, on ne peut pas croiser lun sans lautre et leur complicité est vraiment touchante. Apres, sont-ils plus que potes, lun éprouve-t-il quelque chose pour lautre
peut-être que l'un des deux en pince pour l'autre et qu'il n'ose pas lui dire... qui ferait le mec et qui goûterait à la virilité de l'autre... des potes hétéros qui franchissent enfin le pas, qu'est que c'est beau cette image... C'est beau à en chialer, nest-ce pas ???? On peut tout imaginer, non?
Comme le disait Henri Tachan : « entre lamour et lamitié, il ny a quun lit de différence».
... deux chemises ouvertes... des abdos, des pectoraux qui se frôlent, des lèvres qui se touchent, des langues qui se mélangent... Humm
. doucement, très sensuellement, insoutenablement érotique et sensuel
les pantalons ont volé, avec les sous vêtements; les queues se rencontrent... Hummmmm... une main approche les deux sexes et les enserre dans la même étreinte... la main commence des mouvements de va et vient, les deux garçons frissonnent au même temps... c'est la main de Jérém? celle de Thibault? Ou alors branle réciproque, debout, les yeux dans les yeux, brûlants de désir... les glands s'excitent, la main continue ses allées venues... la jouissance monte... allez, faites vous jouir, il n'y a rien de mieux dans la vie, faire jouir un beau gosse!
Un premier jet jaillit allant s'abattre sur le relief des pectoraux de Jérém... c'est la semence à qui? Un autre jet part, c'est l'autre queue qui crache, et ça continue ainsi, un jet après l'autre, jusqu'à que les deux garçons se sont vidés de leur semence, jusqu'à que la pression dans leurs couilles soit relâchée, jusqu'à que deux beaux torses soient complètement trempés... les langues ne se sont pas séparées et les torses se rapprochent à nouveau, mélangent les jus des deux petits mâles. Et puis, c'est inévitable... un des deux garçons se penche pour lécher le torse de l'autre et goûter à ce magnifique cadeau viril... les rôles s'inverseront un peu plus tard... les queues seront à nouveau excitées à ne pas en tenir... cette histoire se finira avec un magnifique 69, qui se finirait, lui, avec chacun remplissant la bouche de lautre et un baiser ou ils se mélangeraient leur jus
Et pourquoi pas une belle sodomie? Je ne sais pas qui je préférais dans un rôle ou lautre... mais je les imagine assez aisément inverser les rôles, jouir l'un dans l'autre à tour de rôle... Je les imagine, lun comme lautre a genoux entre les cuisses de lautre, la bouche pleine de sa queue, le mec qui se fait sucer tenant fermement la tête du suceur et lui imposant le rythme de la pipe, senfonçant jusqu'à la garde, le sucé gémissant « putain cest boooon »
.. et puis je les imagine après avoir fait l'amour, vidés, repus, après des ébats torrides, sabandonner enfin dans les bras l'un de l'autre, la queue encore luisante de sperme.
Avant de s'endormir, dans le noir, les caresses seront douces et sensuelles. Le matin se lèvera à travers les baies vitrées de la porte fenêtre de la chambre de Jérémie, projetant ses rayons lumineux sur un grand lit où deux garçons dorment toujours, l'un enlaçant l'autre dans le creux de ses bras, le visage enfoui dans ses cheveux.
Oui, à défaut de baiser avec eux, les voir baiser ensemble, ça peut le faire aussi !!!!! Et on peut toujours rêver, rêver, rêver...
Ah, ces deux jeunes loups si proches, si pleins de charme et de jeunesse
aurai-je un jour le privilège de satisfaire leurs envies de jeunes mâles, comme Jérém avais semblé lenvisager pendant lun de nos ébats ? Je ne pouvais pas encore le savoir, au moment où j'ai croisé Thibault.
Eh oui, il y a plusieurs types de mecs, et ce soir là j'en avais eu sous les yeux deux espèces bien différentes: d'abord le « Jérémie », le ptit con label rouge, AOC, la tête à claques dont l'arrogance et l'abus dans l'utilisation de ses atouts sont la clef de voûte d'un charme dévastateur; ensuite le « Thibault », des mecs dont le charme est beaucoup plus discret, situé à lopposé des premiers, des mecs qui sont si mignons, que ce soit dans linconscience de leur charme, ou bien dans la sous estime de leur pouvoir de séduction: deux attitudes contraires, deux chemins qui mènent enfin au même endroit, à un charme à damner non seulement un Saint, mais carrément un Dieu (grec de préférence).
Le pire avec lui, c'est qu'il était beau, incontestablement beau, mais on avait l'impression qu'il ne s'en rendait pas du tout compte !!! Contrairement a ces p'tits cons qui se la pétent et se la jouent parce qu'ils savent qu'ils sont sexy (c'est d'ailleurs une des raisons qui font quils mexcitent), lui il avait vraiment lair de ne pas être du tout conscient de ça... il était juste beau et ne se rendait pas compte de comment il affolait les nanas et certainement pas mal de mecs... il était là, posé, bien dans ses baskets, juste craquant.
Oui, Jérémie et Thibault, c'était si beau de les voir évoluer ensemble, avec cette complicité de jeunes loups appartenant à la même meute, presque issus de la même portée, si inséparables... c'est d'autant plus frappant et plus étonnant de penser qu'un jour ils seraient fâchés et leurs existences séparées à jamais... Mais à ce point de l'histoire ils sont toujours les meilleurs copains du monde et les voir ensemble donne à ce jeune homme curieux et surexcité que j'étais des idées lubriques spectaculaires...
Regarder Thibault et Jérém, surtout Jérém me fait oublier tout le reste. Oublier le débardeur blanc. Et la frustration. Cest fou comme la vision de Jérémie a le pouvoir dapaiser mon esprit et de le transporter ailleurs, de me faire oublier mon quotidien et de me faire planer.
Ma cousine me propose de prendre un dernier verre avant de partir. Je lui dis de commander pour moi pendant que je fais un tour aux toilettes. Je fais le tour de la piste et je mengouffre dans le petit couloir qui mène aux chiottes. Plus je mapproche, moins ça sent bon
Je pousse la porte sur laquelle st marqué « Hommes » et je me retrouve devant un alignement de portes de cabinets. Je continue sur ma gauche, direction le coin des urinoirs muraux, situé dans un recoin un peu reculé.
Aucun bruit dans la pièce, sauf quelques sifflement de trop plein à létanchéité approximative, je métais imaginé être seul au monde. Ma surprise fut plutôt de taille quand, une fois arrivé devant lalignement des urinoirs, je remarquai que quelquun dautre était en train de se soulager. Je sentis mon cur bondir dans ma poitrine et pousser sur le coton de mon t-shirt. Putain, je ne crois pas à mes yeux
Débardeur blanc. Himself. Je suis dérouté, jai envie de faire demi tour, de disparaître avant quil ne me voie. Mes jambes nobéissent plus à ma volonté, par ailleurs absente, et le temps que je trouve la force de me faire violence pour partir, le mec sest retourné et a capté ma présence. Putain quest ce quil est beau, un petit regard malicieux et coquin, un petit piercing à larcade surcilliaire
et ce débardeur blanc à hurler
ouf, à provoquer une crise cardiaque
dailleurs javais limpression den vivre une tellement je sentais mon cur semballer
Putain, il ma attrapé du regard, il ne me lâche plus, il a un truc tellement magnétique dans ses yeux, je ne peux plus men détacher
cant take my eyes out of you
Et il sourit. Ahhhhhh, ce sourire. Cette arme redoutable. Ce concentré de séduction qui ferait capituler nimporte qui, qui ferait fondre un mur en béton armé.
Toujours face à lurinoir, à deux mètres de moi, je le vois reculer à peine et tourner son bassin dans ma direction. Avant de croiser son regard, avant denvisager ma fuite ratée, je métais approché dun autre urinoir, mais jétais tellement ensorcelé par ce regard que je navais pas eu le réflexe de défaire ma ceinture. Putain de mec
sa queue était là devant moi, droite, plutôt bien foutue, jolie et circoncise
Débardeur : Tas envie ?
Moi : Je ne sais pas
Déb : Tas envie ou pas
?
Moi : Si jai envie, mais
Déb : Tu suces ou tu te fais sucer
?
Moi : Je suce plutôt
Déb : On va là, lindiquant la porte dun cabinet
Moi : Je ne peux pas mec, je suis attendu
Déb : Moi aussi je suis attendu, on va faire vite
Je regardais sa queue dans sa main, je la trouvais vraiment belle et invitante.
Moi : Jai trop envie mais je ne peux pas
Déb : allez, rentre dans une cabine
Moi : en plus cest tout ce que jaime
Déb : Alors on y va, cinq minutes
Putain quil me faisait envie ce mec
Jétais à deux doigts de craquer.
Moi : Tu as une capote ?
Déb : Non, mais cest que de la suce
Ouais, que de la suce
toujours la peur dans le ventre
sucer un inconnu sans capote
pourtant, putain de putain quest ce quil me faisait envie
plus les secondes passaient, plus je sentais mes jambes flageoler
javais peur, peur de quoi je ne sais pas mais je me sentais pas rassuré
Moi : désolé mec, désolé, je pris mes jambes au cou et je sortis presque en courant des toilettes
Sans mêtre soulagé, je me précipitai vers ma cousine. Elle navait pas bougé de place, elle discutait avec Benjamin et sa copine. Quant à Jérém et sa clique, disparus, envolés : les places où ils étaient assis cinq minutes plus tard étaient vides.
Plus de débardeur blanc, que je fuyais, plus de Jérém, plus de Thibault, la salle était sans intérêt à mes yeux. Sans attendre plus longtemps et sans autre forme de procès, me forçant à afficher une attitude joyeuse et taquine capable dempêcher toute objection éventuelle de sa part, je lentraînai à nouveau sur la piste de la salle disco ; choix heureux, car à notre arrivée, nous nous retrouvâmes à danser sur les basses puissantes et entraînantes de Gimme ! Gimme ! Gimme !
a man after midnight dont lintro rythmique, reconnaissable entre mille, sannonçait dans la puissance des enceintes, faisant vibrer toutes les fibres de mon corps. Pouvoir de la musique dadoucir les murs, pouvoir de la danse de libérer les tensions, de défouler la frustration, de vider lesprit.
Frustré et nerveux, jétonnai ma cousine quant à ma descente vis-à-vis de la boisson, moi qui ne boit jamais plus d'une bière et ne tiens pas l'alcool. Les basses de la musique disco qui pulsait inlassablement des enceintes me faisaient vibrer et métourdissaient, l'alcool me détendait. La nuit avançait à grand pas, il serait bientôt temps de partir. La copine qui était seule à larrivée était partie depuis belle lurette avec le mec de tout à lheure ; Benjamin et sa copine nous attendaient au bord de la piste. Fatigués, les jambes fauchées, dégoulinants de sueur, le nez saturé de la fumée de cigarette, nous décidâmes de les rejoindre pour un dernier tour dans les autres salles du KL juste avant de partir. Il était plus de trois heures et la boite ne désemplissait pas : la foule était toujours aussi dense quà notre arrivée, voir davantage
ah, la folle nuit toulousaine, avec ses troupeaux de mâles de lespèce Homo rugbys aux muscles si saillants déambulant en mode chasseur, éméchés par lalcool et aux besoins sexuels si évidents en cette fin de soirée
Je me faisais ce genre de réflexions, jadmirais la plastique de dingue de quelque jeune spécimen quand je sentis une main m'attr par l'épaule
Salut
Putain de sourire à tomber. C'était lui. Je métais arrêté, sans prêter attention au fait que ma bande avait continué à filer, insouciant de les perdre et de passer le reste de la nuit à les chercher
Je métais arrête, le cur prenant une accélération soudaine, sentant mes jambes défaillir, les yeux rivés sur ce t-shirt noir moulant, sur sa chaînette posée dessus, presque une déclaration criante de virilité, hypnotisé par ce brassard tatoué, par sa coupe de cheveux de jeune loup sexy
putain il était passé chez le coiffeur
quest ce que cest sexy un beau mec aux cheveux courts
et quand je me rends compte quil sont plus courts que la veille car entre temps il est passé sous les ciseaux du coiffeur, eh bien, ça me fait un effet dingue. Putain, lalcool aidant et désinhibant ma volonté, je me surprends à me dire que jai une envie folle de me coller contre lui, de lembrasser et de lui caresser ces putain de cheveux bruns, de le serrer dans mes bras
avec un sourire encore plus appuyé et charmeur, un sourire puisant sa force dans le désir que mes yeux devaient trahir à cet instant encore plus quà lordinaire, il me coupa net dans mes fantaisies
Tu sors en boite maintenant ?
Ça m'arrive, oui
Je ne t'ai jamais vu
Je ne suis jamais venu ici, c'est ma cousine qui m'y a amené
Mes mots sortaient tout seuls, comme propulsés par létat second dans lequel les séquelles de mes beuveries inaccoutumées mavaient mis.
Je vais rentrer
- mannonça-t-il - tu veux que je te ramène ?
Tes pas avec tes potes ?
Si, mais eux ils vont rester
Sans mentionner ni même penser au fait que jétais en voiture avec Elodie, je mentendis oser dun ton excessivement désinvolte:
Ouais, si la course fait étape dans ta chambre
Naaan, pas ce soir, mon frère dort à l'apart
Dommage
Il sourit dun air tellement coquin que jeus envie de le frapper. Un quart d'heure plus tard, après avoir envoyé un sms à Elodie pour lui dire que je rentrais par mes propres moyens, la voiture de Jérém garée à 100 mètres de la maison de mes parents, je payais ma course en me penchant sur sa braguette bien rebondie ; je défaisais les boutons un à un, impatient de sortir sa poutre raide du boxer où elle dépassait déjà ; je me penchais sur son entre jambe, sur ce sexe quune bouche de nana avait déjà fait jouir un peu plus tôt dans la soirée
sa queue avait goût de sperme mélangé à une léger relent d'urine, du vrai bonheur, quoi
Quelques instant plus tard je soldais le restant du de la note pour mon rapatriement en voiture en avalant goulûment les giclées que sa queue envoyait au fond de mon palais.
Voilà comment je me suis trouvé dans la caisse de Jérémie à 4 heures du mat en train de sucer sa queue.
J'avais trouvé cette expérience dans la voiture particulièrement excitante.
Quand il eut estimé que ma langue avait assez ouvré sur sa queue, il entreprit de se contorsionner sur son siège pour remonter le boxer et le pantalon, reboutonner la braguette et agrafer sa ceinture, la cigarette toujours pincée entre ses lèvres. Le voilà à nouveau tranquillement assis, le coude appuyé à la vitre, dans cet état typique du mec en fin de soirée, un mec qui est fatigué, un mec qui a pas mal bu et qui a enfin joui : il est détendu, sa volonté dans un état dabandon presque total, la cigarette est sa dernière amie de la soirée, avant que le contact avec ses draps lui offre le refuge ultime. En attendant, il est là, et moi à côté de lui, il finit de fumer sa cigarette, ses inspiration sont comme ralenties, son esprit comme parti ailleurs.
La dernière taffe tirée sur ce qui restait de sa cigarette, il balança nonchalamment le mégot par louverture de la vitre.
Faudrait y aller mec, je vais rentrer
Jérém tournait la clef sur le contact quand je mentendis lui lancer :
Dis-moi, Jérém, pourquoi Guillaume ?
Quoi Guillaume
Ton cousin
On fait des conneries quand on a bu
il aurait pas fallu
Je le regardais fixement, lalcool agissant toujours sur ma pudeur.
Quoi fit-t-il jétais saoul, il était saoul...
Il n'était pas sou, ce n'était qu'une ruse, et tu tes bien fait avoir, mon mignon - je brûlais de lui jeter à la figure, mon sens profond de solidarité entre salopes m'empêchant de vendre la mèche.
Tu las laissé faire
Tais toi, ça te regarde pas
Pourquoi tu mas appelé ? Tu naurais pas pu le baiser sans mimposer ça ?
Bah, je ne sais trop quoi te dire, jétais bourré, je nai pas réfléchi
Tu vas le revoir ? Le baiser encore ?
Lalcool moins que la jalousie enchaînait mes mots.
Jai pas de comptes à te rendre, mec
cest notre deal
Mouais, je pensai dans ma tête, un deal dont tu as écrit toutes les clauses que tu changes d'ailleurs à ta guise et sans prévenir...
Vas y mec, je vais rentrer.
Merci pour la course
Il ne répondit pas et je claquai la porte pendant quil démarrait le moteur. La voiture disparut rapidement au coin de la rue et je restai immobile sur le trottoir jusquà que le bruit du moteur se dissipe dans la nuit silencieuse. Ce petit en cas inattendu avec Jérém m'avait vraiment mis de bonne humeur. Ce long moment que javais passé dans la voiture, cette gâterie sur sa queue qui dépassait juste de sa braguette, putain quel bonheur !
Jétais heureux et soulagé : apparemment mon baiser de la semaine dernière ne lavait pas affecté plus que ça. Jétais toujours un coup envisageable à ses yeux. Une seule ombre au tableau
Ce putain de Guillaume. Jérém ne lâchait rien. Allait-t-il le revoir et coucher avec lui sans moi ? Lidée de le savoir au pieu avec son cousin mexcitait et me rendait fou de jalousie au même temps.
Je passai le dimanche à me branler en me repassant les images de Jérém prenant son pied dans le cul de Guillaume. Et Thibault
putain quil sentait bon en boite, ce beau gosse de Thibault
Jérém, Thibault
Thibault, Jérém
deux mecs, deux potes, si différents, pourtant si proches
It's so easy now, cos you got friends you can trust/Friends will be friends/When you're in need of love they give you care and attention/Friends will be friends/When you're through with life and all hope is lost/Hold out your hand cos friends will be friends right till the end.
Voilà, cest fini pour cette année
avant de commencer 2014 avec dautres moments coquins entre nos deux futurs bacheliers, avant dassister à des évolutions assez spectaculaires dans leur relation, voici mes meilleurs vux pour que lannée 2015 soit un cru dexception pour vous tous. Merci de votre soutien et de votre fidélité. Un seul souhait pour la nouvelle année, le même avec lequel Florence Foresti termine son dernier spectacle
« Tachez de tomber amoureux ».
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