Impossible 15 On Peut Toujours Rêver

Déconvenue 15 On peut rêver

Au début de notre relation Cécile était ce qu’on peut appeler une fille prude. C’était d’ailleurs un de ses charmes : elle avait tout à apprendre. Je n’étais guère plus audacieux en matière sexuelle : nous avions vaguement conscience de devoir nous dessaler ensemble. La perspective était réjouissante et nous étions heureux de pouvoir découvrir l’un avec l’autre et par l’autre le vaste chantier des rapports amoureux. Jamais, par exemple, dans les premiers temps, Cécile n’aurait consenti à se caresser ou à se masturber devant moi. Elle préférait me laisser le soin d’éveiller ses sens. La tâche me plaisait et j’y apportais une application particulière au point de m’enorgueillir de savoir la faire gémir ou se cabrer sous la conjugaison des jeux de ma langue ou de mes doigts.

Je dois reconnaître qu’elle se montrait moins timide et plus coopérative lorsqu’il s’agissait pour elle de me couvrir de caresses ou de baisers. Elle avait pour ma verge des attentions émouvantes, la prenait entre ses doigts fins avec douceur, embrassait avec ferveur la tête du nœud ou embouchait le scrotum en bavant, dégageait le gland et faisait coulisser le prépuce avec une extrême délicatesse. D’un mouvement lent elle animait la tige du membre, me faisait bander avec délices. Il fallut des semaines pour lui faire admettre que le spectacle de sa masturbation en ma présence agirait sur ma libido avec autant sinon plus de force que des caresses de ses mains sur moi. Elle se plia à mon désir mais exigea en retour que je me masturbe devant elle auparavant. Puis nous prîmes l’habitude de nous faire cadeau de ces amuse-gueule avant de nous unir.

Mais ce soir, Cécile accède à un degré de plus : elle se masturbe toute seule. Si c’est une habitude chez elle, je la découvre à cet instant. Avant elle se préparait pour moi et devant moi, ici elle se livre au plaisir solitaire. Cette porte a-t-elle été laissée entrouverte pour me donner la possibilité d’être le témoin prétexte comme je l’étais avant notre brouille ou même pour m’inviter à reprendre une relation apaisée ? Cécile privée de contact physique avec Léo, commencerait à ressentir un manque.

Il est possible aussi que le pêne n’ait pas pris dans la gâche et que Cécile n’ait pas fait attention à cet incident.

Que ce soit par hasard ou que ce soit le fruit d’une mise en scène, je me suis arrêté pour regarder l’événement. Le lit est à gauche de l’ouverture de la porte, mon regard suit le corps des pieds vers la tête. Les deux jambes sont repliées, le genou droit est décollé du drap, le gauche tressaute mais plus à plat. Dans la fourche des cuisses la main droite couvre le sexe. Au-dessus le ventre est secoué par une sorte de houle, se creuse et fait ressortir le côtes qui se gonflent d’air ou s’arrondit quand Cécile expire et vide ses poumons. La main gauche tantôt caresse un sein, tantôt serre la gorge. La tête enfin ballotte entre les coussins, est secouée vers la droite ou la gauche ou encore se renverse vers l’arrière. La bouche reste ouverte, la lèvre supérieure dégage les dents blanches. Les paupières sont baissées sur les sensations qui traversent tout ce corps abandonné à la recherche du plaisir. C’est la main droite qui commande gestes, mouvements et souffle. Cette main a acquis une grande habileté.

Le majeur encadré de l’annulaire et de l’index monte et descend le long de la fente, part du bas et remonte vers le clitoris enfoui dans son capuchon. Il tournoie sur le renflement du bouton avant de prendre le chemin inverse. Le mouvement répété à plusieurs reprises aboutit à entrebâiller les petites lèvres déformées. La main gauche vient appuyer deux doigts sur le pubis et donne un meilleur accès au majeur quand il aborde le clitoris. Sur les terminaisons nerveuses la pointe du doigt insiste en virevoltant, Le bassin se soulève pour mieux ressentir les contacts, le ventre se creuse, puis la bouche expire en un souffle bruyant. Le majeur redescend, tout reprend place. La main va recueillir de la salive dans la bouche et replonge vers le sexe. Arrivé à la limite inférieure de la vulve le majeur s’enfonce et chatouille le vestibule du vagin.
Jamais une position n’est gardée longtemps. La technique change, trois doigts tournent en cercles rapides sur toute la vulve, écrasent une lèvre, l’autre, les nymphes ou le clitoris.

La tête se jette de tous côtés au gré des mouvements des mains. Les traits sont tirés, se détendent quand l’excitation est moins forte puis expriment comme une douleur. On lit l’intensité des sensations sur le visage, on entend les pics lorsque le souffle retenu enfin se relâche. Je connaissais ce spectacle bouleversant. Pourtant aujourd’hui la chasse à la jouissance est plus âpre, plus e. Cécile veut aboutir à l’orgasme par l’action vive de ses doigts. Elle vient de faire pénétrer son majeur dans le vagin. Les autres doigts à plat gardent l’entrée. Le majeur joue au marteau, frappe, entre, se plie et sort, frappe encore, entre, sort, entre sort, entre, tente d’aller plus loin, revient, accroche l’index et l’entraîne dans sa course dans le sexe. Bientôt l’annulaire se joint au mouvement. Trois doigts pénètrent, cherchent la profondeur, s’agitent, crochent les muqueuses. Les bonds du ventre se multiplient, le souffle s’accélère, les tressaillements renversent la tête. La douleur accompagne le plaisir sur le visage tout rouge. Vient une accalmie avant le déclenchement d’une crise nouvelle, encore plus violente. On pourrait craindre de voir les doigts associés arracher le vagin. Arrive l’inattendu de l’exercice. Le bras gauche a contourné la hanche, passe sous la fesse et va planter un doigt dans l’anus pendant que l’autre main le vagin. Le souffle est plus fort, plus court, Cécile geint, étouffe son cri dans l’oreiller. Son corps s’est raidi, arqué et retombe tremblant. Un orgasme est passé. Dans mon pantalon ma verge se trouve à l’étroit, j’ouvre ma braguette et je lui fais prendre l’air.

Cécile ouvre les yeux. M’a-t-elle vu ? Ai-je fait du bruit ? Devine-t-elle ma présence ? Tente-t-elle un coup de bluff? Elle lance :

- Allez, Jean, entre, viens là. J’ai besoin de toi.
Viens me faire l’amour, j’ai envie, je suis toute chaude. Prends -moi.

- Je te croyais en grève. Reviens-tu à la raison ? Tu veux faire l’amour avec moi ?

- Combien de fois faut-il le dire. Viens, ne fais pas de manière. Tu en as envie comme moi. Je t’aime et toi aussi tu m’aimes. Cessons cette grève ridicule.

-As-tu pris rendez-vous pour faire retirer ton stérilet ?

-Je téléphone au gynécologue dès demain matin. Pourquoi ?

- Nous ferons l’amour quand tu me donneras une chance de devenir père. Pas avant je le regrette. Tu peux continuer à te masturber, je vais me coucher. Je te souhaite beaucoup de plaisir.


Le lendemain soir sur le chemin du retour du travail, Cécile m’annonce que le stérilet sera enlevé le 16 novembre ’ le lendemain à 9 heures. Elle souhaite que je l’accompagne. Je refuse de lui accorder une avance sur orgasme ce soir. La porte de la chambre reste grande ouverte, Cécile se masturbe ostensiblement, exagère ses gémissements, me supplie de l’aider. Je cède. Oh! Mais un peu : je lui prête mes mains. Par devant je lui mets quatre doigts, car, comme je le pense tout bas, là où la queue de Léo est passée, je peux glisser un bon volume. Et je baratte vigoureusement sa mouille, je complète sa joie en lui fourrant en même temps deux doigts dans le cul, en mémoire de sa première sodomie avec Léo. Elle jouit mais veut goûter à ma queue. Je me défends :

- J’ai dit : quand tu n’auras plus de stérilet. Bonne nuit.


- Ça y est, mon chéri, proclame Cécile en quittant le gynécologue.

Le praticien lui a laissé le stérilet en souvenir. Et le soir, avant d’aller dans sa chambre Cécile m’invite à abandonner la mienne pour lui montrer combien je l’aime et pour montrer combien je lui ai manqué. Elle meurt d’envie, en a marre de se faire du bien, toute seule, avec ses doigts. Elle veut des caresses et de l’affection.

Hélas pour elle j’ai lu son journal.
Elle a décidé de se montrer aimable avec moi pour m’amadouer de manière à me faire admettre son mariage blanc : « hihihi » dans le texte ! J’ai définitivement perdu mes illusions. Elle est folle de Léo et de ses avantages sexuels. Je la renvoie diplomatiquement au service de son majeur accompagné, en posant la question qui fâche :

- As-tu renoncé à ce détestable mariage blanc?

- Pourquoi ? Cela n’a aucune incidence sur notre vie. J’épouse l’un et j’aime l’autre. .

- Dans ce cas, amuse-toi avec tes doigts. Tu restes dans les mêmes dispositions. Tu n’as pas changé d’idée pendant la période de réflexion. Il te reste deux jours pour stopper le décompte. Le dix-neuf tu connaîtras ma réaction à ton entêtement.

- J’ai donné ma parole, rien ne me fera changer. Tant pis pour toi si tu n’es pas capable après réflexion de comprendre que ma parole engage mon honneur.

Le dix-sept je constate le retour à la soupe à la grimace. Mais dans l’après-midi je reçois la visite devenue habituelle de Marine. Vous savez déjà comment se déroule nos rencontres. Plus Marine m’entend parler de la résolution de Cécile, plus elle montre amoureuse. Je serais bien incapable de satisfaire Cécile si elle abandonnait son projet de mariage avec Léo. A vrai dire je suis prêt à la voir quitter la maison , je suis même pressé de la remplacer. Elle devra toutefois assumer les suites. Rien ne prouve que Léo veuille passer sa vie avec elle.

Or Marine m’annonce une nouvelle importante. Léo a souffert de la suspension temporaire de ses relations sexuelles au moment où elles s’intensifiaient. Cécile a travaillé pour le soulager. Il y a parmi les caissières une dénommée Valentine, veuve depuis trois ans, quadragénaire, mère d’un garçon de dix ans. La brave veuve souhaite refaire sa vie. Cécile dans un premier temps a fait connaître les dispositions sexuelles spéciales de Léo puis le désir du jeune homme de faire un mariage blanc. Évidemment, la veuve intéressée a juré de n’en parler à personne. Sur les conseils de Marine Valentine a accompagné Léo dans la réserve de jouets, a pris des poses excitantes qui ont mis le feu dans les veines de ce bon Camerounais. Il a sorti le grand jeu, montré sa pointure avantageuse, obtenu une pipe d’experte et un rendez-vous pour le soir même. Au cours des ébats Léo a tâté le terrain. Mieux vaut avoir deux fers au feu, a-t-il pensé. Une défaillance de Cécile n’aurait plus un caractère désastreux si la quadragénaire se dévouait et l’épousait.

Valentine sut apprécier les arguments de Léo. On ne dispose pas tous les jours d’une queue aussi imposante et bienfaisante. Elle en profita pour consolider la relation débutante. En deux ou trois nuits Léo convainquit Valentine, elle promit de l’épouser, il lui jura un amour éternel. A ce moment Marine annonça à Valentine que Léo avait déjà - Marine venait de l’apprendre- un premier projet de mariage avec leur collègue Cécile. Indignée du rôle de roue de rechange que lui faisait jouer Léo, furieuse d’avoir été sexuellement exploitée, Valentine interpella Cécile. Celle-ci surprise par cette fuite, à l’approche de la publication des bans, admit les faits mais réclama la plus grande discrétion. Valentine la félicita avant d’aller annoncer à Marine une vengeance terrible.

Le dix-huit Cécile voudrait me persuader du bien fondé de sa conduite. Le matin elle prend rendez-vous chez son médecin traitant, elle ne cache pas que c’est pour passer la visite avant mariage.

Au cours de l’après-midi j’ouvre son tiroir, je récupère un tube de lubrifiant tout neuf et l’ancien vidé par Léo dans le cul de Cécile le jour de la mémorable sodomie, un sachet nouveau de capotes XL. Ces achats affichent clairement les arrières pensées de Cécile. Enfin j’extrais le cahier journal.

Cécile s’y félicite de m’avoir tenu tête, juge nécessaire de mettre fin à notre vie de couple car elle se rend compte de mon peu d’ouverture d’esprit. Selon ses écrits, je suis conservateur, ringard, ennuyeux, jaloux sans raison et obstiné : un vieux con irrécupérable à fuir comme la peste et au plus vite. Elle se demande comment elle a pu me supporter aussi longtemps. Enfin elle voit l’avenir en rose à partir du 19 décembre grâce à son mariage avec ce prodigieux Léo. Et à partir de demain 19 novembre elle pourra reprendre ses relations avec Léo, Léo, Léo…. La litanie des qualités et vertus de la bite de Léo tient en une vingtaine de lignes trop crues pour être citées ici.

J’emballe soigneusement le cahier dans du papier cadeau. Je confectionne un paquet avec les tubes de lubrifiant chauffant, un autre avec les capotes. Dans le tiroir je dépose un cahier vierge sous le faux fond. Au téléphone Marine me prépare à une énorme surprise.

Je ramène à la maison une Cécile extrêmement pâle, à ne pas toucher avec des pincettes. Enfin, dans la maison elle éclate.

- Mon chéri, tu avais raison. J’ai eu tort sur toute la ligne. Ce Léo s’est moqué de moi. Il n’est plus question de mariage. Je le déteste, je le ais si c’était possible. Pardonne-moi ma sottise. Je t’aime et je veux rester avec toi. Embrasse-moi.

- Pour te remercier accepte en premier ces cadeaux préparés pour cette heureuse fin.

Les larmes aux yeux Cécile défait les paquets. Elle est perplexe devant les préservatifs, fait semblant de ne pas voir l’inscription XL. Elle blêmit à la vue des tubes de lubrifiant. Elle est sans voix face au cahier, vérifie qu’il s’agit de son journal. Elle n’a pas besoin d’explications; je lui signale que certains faits remontant au 3 novembre m’ont conduit à lire son journal de a à z. Elle tremble, att le cahier et s’enfuit dans sa chambre. Je lui laisse le temps de bien mesurer l’étendue des dégâts.

On sonne. J’ouvre à une Marine excitée et anxieuse, mais surtout impatiente :

-Alors, Cécile t’a raconté ? Non ? Il faut que tu saches. Voilà, Valentine s’est vengée !
Elle a entraîné son jeune amant dans la réserve,au fond de l’allée des jouets . Elle s’est baissée, lui a montré sa petite culotte en relevant sa robe. Le séducteur s’est lancé dans le piège, a écarté l’obstacle, a touillé dans le con offert par la tentatrice, puis a sorti son artillerie. Et hop il s’est précipité dans la faille, y a secoué sa trompe. Lorsque Valentine a senti les premiers jets de sperme elle s’est mise à crier « Au viol ».

Les premiers sur place, le chef de rayon et un autre couple, occupés dans la réserve à ce moment ont vu un Léo en train d’essayer de ranger sa verge en érection dans un pantalon trop étroit et une malheureuse femme échevelée et choquée par cette attaque sexuelle. La direction pour éviter un scandale à cette époque de gros achats a trouvé une solution. On a prié Valentine de ne pas porter plainte de manière à ne pas devoir alerter la gendarmerie la presse et les tribunaux. Et on n’a pas cherché à savoir si elle avait provoqué l’homme ou pas, comme il le prétendait. Donc elle ne subira aucun tracas. La menace d’un jugement pour viol ainsi écartée en cette période déjà délicate pour le renouvellement de sa carte de séjour, Léo a accepté de prendre le premier train demain matin pour aller occuper une place équivalente dans un magasin de la chaîne qui vient d’ouvrir ses portes à six cents kilomètres et qui recrute du personnel. Cécile pourra le suivre.

Nous ne l’avons pas entendue marcher, mais elle répond dans mon dos :

-Sûrement pas. Ce saligaud saute tout ce qui bouge. Je ne veux plus entendre parler de lui. Et toi, Marine, que fais-tu dans ma maison ? Tu es là comme un vautour pour attr mes restes. Tu es trop pressée, je reste avec Jean. N’est-ce pas Jean ?

Je regrette Cécile. Relis les dernières pages de ton cahier, si élogieuses pour moi et souviens toi de notre contrat d’association : il est clair que je ne te conviens plus . Par ailleurs ton aventure avec Léo et tes mensonges te rendent indésirable. Enfin, j’ai le plaisir de demander à Marine de prendre ta place. Prépare toi à quitter cette maison dans les meilleurs délais.

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!