Petit Déjeuner
Les rues sont calmes. Nous sommes juste à ce moment où la nuit envisage de céder sa place au petit jour. Mais elle résiste encore. Je ne croise que quelques travailleurs du matin qui saffairent dans le froid.
Limmeuble est clairsemé de quelques tâches de lumières. Je trouve linterrupteur dans le hall dentrée pour guide mes pas dans une lumière vive. Mes pas sont feutrés : je ne veux pas me faire remarquer à cette heure-ci, à un moment où les gens ont plus tendances à descendre quà monter.
Au palier, la lumière me fait défaut. A peine le temps de repérer la poignée de la porte. Jhésite un peu
Non pas que je ne veuille pas rentrer, mais, je ne voudrais pas faire plus de bruit que nécessaire si, contrairement à ce que tu mas assurée, la porte était fermée à clef.
Aussi fermement que doucement, ma main tourne sur le pommeau : la porte cède.
Jentre dans le noir. Maintenant il sagit de mapprocher de toi. Au fond de ce que je devine être un couloir, une pâle lumière me guide. Jabandonne ma veste. Jallais en rester là, mais je me ravise. Sans faire de bruit, je me déshabille entièrement.
Je longe le mur pour espionner ce quil y a dans cette pièce. A la hauteur de la porte, japerçois dans un miroir le reflet de ton corps sous la couette. Dans la faible lumière dune lampe de chevet, je narrive pas à distinguer si tu dors
Je décide de franchir le pas
Je me baisse, à la limite de ramper, pour échapper à ton regard. Tel un soldat, je me cache au pied de ton lit, guettant le moindre signe de ta part
Pas un bruit.
Je décide dapprocher de plus près lennemi
Je soulève la couette délicatement et je glisse mon corps dessous. Il est difficile dimaginer que tu ne me vois pas
mais tu ne réagis pas, me laissant tapprocher.
Le lit est délicieusement chaud au regard de la température dehors
Ma nudité ne fait quaccen cette sensation délicieuse.
Bientôt je rencontre tes pieds. Ma main glisse sur ta cheville. Tu trésailles à peine
certainement à cause de sa fraicheur. Je caresse ta cheville. Je lembrasse doucement. Ma main jointe tes pieds pour mieux les parcourir. Je remonte le long de tes mollets, doux et tentants.
A tes genoux, je mattarde à glisser ma langue dessous. Chatouilleuse ? Hum
Tes cuisses soffrent à mon appétit matinal. Je les suis, tantôt des lèvres, tantôt des mains
Jaime mimprégner de ta peau satinée. Je mattarde, retardant lobjet de mon escalade sensuelle. Mais linévitable est là.
Je découvre avec plaisir que tes jambes ne sont pas les seules revendiquer la nudité.
Lavantage de découvrir ton corps sous la couette, cest leffet quelle a sur lui. Elle lentoure dune douce chaleur uniforme, tentante, adorablement savourable
Ma tête est juste au-dessus de ton bas ventre. Pressé par la couette, je pourrais mabandonner sur lui. Je résiste et je dévie au dernier moment vers le pli de ton aine. Jen savoure la forme des lèvres, bientôt remplacées par le bout de ma langue. Je passe à lautre et dessine virtuellement cette lettre dont la pointe mindique la source de ton plaisir. Mais de la lettre, jen fais une forme
je tire un trait langoureux sur ton ventre
Jencercle la prochaine cible
Mais je sais pourtant quelle ne séchappera pas
Je glisse la langue dans ton nombril. Je men échappe doucement et je descends. Lorsque jatteins enfin le haut de tes lèvres, je te sens frémir. Tu écartes un peu plus les jambes, si bien que ma course érotique peut saventurer presque jusquen bas. Je reviens dessus, plus lentement. Le bout de ma langue se glisse entre tes lèvres, à chaque passage, un peu plus profondément.
Lorsque jai enfin découvert ton sillon, je bute volontairement sur ton petit bouton. Jen fais le tour, dans un sens, dans lautre. Mes doigts sintroduisent en toi et je réalise combien tu es excitée.
Je pose la joue sur ta cuisse, juste assez pour pouvoir continuer à te déguster. Installé ainsi, je pourrai continuer pendant longtemps
Déjà, je te sens onduler sous lassaut de ma langue.
Il faut chaud sous la couette
Prendre lair frais ne sera quun prétexte pour voir ton visage. Je bascule sur toi et je remonte avec la langue sur ton ventre. Je surligne le pourtour de ta poitrine, offerte, tendue. Je gobe chacun de tes seins avec gourmandise. Je les abandonne pour poursuivre ma course à la base de ton cou. Je suis au-dessus de toi.
Toi, qui jusquà présent as feint de dormir, tu téveilles. Tes jambes passent derrière mes genoux et enserrent mes cuisses. Nos regards se croisent enfin dans la pénombre. Tu me fixes dun regard gourmand et frustré à la fois. Cela naura duré que quelques secondes, juste avant que tu mattires en toi. Ton excitation facilite ma tâche et je prends conscience de mon excitation. Je sens mon sexe entrer en toi, je sens tes lèvres lenduire de ton onctueuse cyprine. Tes mains se plaquent contre mes fesses pour tassurer de ma position. Je mancre profondément en toi. Jentame de petits mouvements de bassin pour savourer les sensations que me procure cet accueil. Je commence à accélérer les mouvements encouragé par les cambrures de ton corps.
Soudain, fort de lemprise que tu as toujours sur moi, tu nous bascules et inverse les rôles. Notre étreinte sinterrompt. Penchez sur moi, tu brises ce silence matinal :
- Bonjour
tu sais, je ne fais jamais rien le matin sans prendre mon « petit déjeuner »
Tu te redresses dans toute ta splendeur, saisis la couette qui a glissé le long de ton dos et disparait dessous le long de mon ventre.
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