Petit Déjeuner

Les rues sont calmes. Nous sommes juste à ce moment où la nuit envisage de céder sa place au petit jour. Mais elle résiste encore. Je ne croise que quelques travailleurs du matin qui s’affairent dans le froid.

L’immeuble est clairsemé de quelques tâches de lumières. Je trouve l’interrupteur dans le hall d’entrée pour guide mes pas dans une lumière vive. Mes pas sont feutrés : je ne veux pas me faire remarquer à cette heure-ci, à un moment où les gens ont plus tendances à descendre qu’à monter.

Au palier, la lumière me fait défaut. A peine le temps de repérer la poignée de la porte. J’hésite un peu… Non pas que je ne veuille pas rentrer, mais, je ne voudrais pas faire plus de bruit que nécessaire si, contrairement à ce que tu m’as assurée, la porte était fermée à clef.

Aussi fermement que doucement, ma main tourne sur le pommeau : la porte cède.

J’entre dans le noir. Maintenant il s’agit de m’approcher de toi. Au fond de ce que je devine être un couloir, une pâle lumière me guide. J’abandonne ma veste. J’allais en rester là, mais je me ravise. Sans faire de bruit, je me déshabille entièrement.

Je longe le mur pour espionner ce qu’il y a dans cette pièce. A la hauteur de la porte, j’aperçois dans un miroir le reflet de ton corps sous la couette. Dans la faible lumière d’une lampe de chevet, je n’arrive pas à distinguer si tu dors…

Je décide de franchir le pas…

Je me baisse, à la limite de ramper, pour échapper à ton regard. Tel un soldat, je me cache au pied de ton lit, guettant le moindre signe de ta part… Pas un bruit.

Je décide d’approcher de plus près l’ennemi… Je soulève la couette délicatement et je glisse mon corps dessous. Il est difficile d’imaginer que tu ne me vois pas… mais tu ne réagis pas, me laissant t’approcher.

Le lit est délicieusement chaud au regard de la température dehors… Ma nudité ne fait qu’accen cette sensation délicieuse.



Bientôt je rencontre tes pieds. Ma main glisse sur ta cheville. Tu trésailles à peine… certainement à cause de sa fraicheur. Je caresse ta cheville. Je l’embrasse doucement. Ma main jointe tes pieds pour mieux les parcourir. Je remonte le long de tes mollets, doux et tentants.

A tes genoux, je m’attarde à glisser ma langue dessous. Chatouilleuse ? Hum… Tes cuisses s’offrent à mon appétit matinal. Je les suis, tantôt des lèvres, tantôt des mains… J’aime m’imprégner de ta peau satinée. Je m’attarde, retardant l’objet de mon escalade sensuelle. Mais l’inévitable est là.

Je découvre avec plaisir que tes jambes ne sont pas les seules revendiquer la nudité.

L’avantage de découvrir ton corps sous la couette, c’est l’effet qu’elle a sur lui. Elle l’entoure d’une douce chaleur uniforme, tentante, adorablement savourable…

Ma tête est juste au-dessus de ton bas ventre. Pressé par la couette, je pourrais m’abandonner sur lui. Je résiste et je dévie au dernier moment vers le pli de ton aine. J’en savoure la forme des lèvres, bientôt remplacées par le bout de ma langue. Je passe à l’autre et dessine virtuellement cette lettre dont la pointe m’indique la source de ton plaisir. Mais de la lettre, j’en fais une forme… je tire un trait langoureux sur ton ventre… J’encercle la prochaine cible… Mais je sais pourtant qu’elle ne s’échappera pas…

Je glisse la langue dans ton nombril. Je m’en échappe doucement et je descends. Lorsque j’atteins enfin le haut de tes lèvres, je te sens frémir. Tu écartes un peu plus les jambes, si bien que ma course érotique peut s’aventurer presque jusqu’en bas. Je reviens dessus, plus lentement. Le bout de ma langue se glisse entre tes lèvres, à chaque passage, un peu plus profondément.

Lorsque j’ai enfin découvert ton sillon, je bute volontairement sur ton petit bouton. J’en fais le tour, dans un sens, dans l’autre. Mes doigts s’introduisent en toi et je réalise combien tu es excitée.


Je pose la joue sur ta cuisse, juste assez pour pouvoir continuer à te déguster. Installé ainsi, je pourrai continuer pendant longtemps… Déjà, je te sens onduler sous l’assaut de ma langue.

Il faut chaud sous la couette… Prendre l’air frais ne sera qu’un prétexte pour voir ton visage. Je bascule sur toi et je remonte avec la langue sur ton ventre. Je surligne le pourtour de ta poitrine, offerte, tendue. Je gobe chacun de tes seins avec gourmandise. Je les abandonne pour poursuivre ma course à la base de ton cou. Je suis au-dessus de toi.

Toi, qui jusqu’à présent as feint de dormir, tu t’éveilles. Tes jambes passent derrière mes genoux et enserrent mes cuisses. Nos regards se croisent enfin dans la pénombre. Tu me fixes d’un regard gourmand et frustré à la fois. Cela n’aura duré que quelques secondes, juste avant que tu m’attires en toi. Ton excitation facilite ma tâche et je prends conscience de mon excitation. Je sens mon sexe entrer en toi, je sens tes lèvres l’enduire de ton onctueuse cyprine. Tes mains se plaquent contre mes fesses pour t’assurer de ma position. Je m’ancre profondément en toi. J’entame de petits mouvements de bassin pour savourer les sensations que me procure cet accueil. Je commence à accélérer les mouvements encouragé par les cambrures de ton corps.

Soudain, fort de l’emprise que tu as toujours sur moi, tu nous bascules et inverse les rôles. Notre étreinte s’interrompt. Penchez sur moi, tu brises ce silence matinal :

- Bonjour… tu sais, je ne fais jamais rien le matin sans prendre mon « petit déjeuner »

Tu te redresses dans toute ta splendeur, saisis la couette qui a glissé le long de ton dos et disparait dessous le long de mon ventre.

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