La Rencontre

Encore un fait marquant de l’année 2012, la rencontre avec celle que j’allais épouser en septembre 2013 (merci le mariage pour tous).

La soirée s’annonçait chaude. Non à cause d’un été qui n’en était pas vraiment un, mais par le fait que les quatre mousquetaires aux noms de fleurs de notre blog se réunissaient pour la première fois depuis de longues semaines. Une des copines (Edelweiss la câline) vit une histoire d’amour qu’on lui souhaite longue et heureuse, une autre (Violette la sensuelle) se donne à fond dans son nouvel emploi, la troisième (Pensée la spirituelle) a déménagé, et moi (Orchidée l’écrivaine) je suis prise à plein temps par l’écriture d’un roman. Même ma présence sur différents forums fréquentés pour diverses raisons en souffre.
Peu désireuse de perdre des heures en cuisine, j’accueillis mes amies pour une soirée pizza dans mon petit appartement. Si petit que, l’une d’elle étant venue accompagnée, je me demandai comment caser tout le monde. On se serra un peu sur le canapé, et une chaise ramenée de la cuisine fit l’affaire.
Celle dont le pseudo est Edelweiss sur notre blog nous présenta donc Melissa, une de ses cousines installée depuis peu à Paris à cause d’un nouvel emploi dans une agence de production. Pour sûr, ce beau brin de fille en jean beige et tee-shirt blanc sans manches méritait d’être remarquée par des professionnels de l’image.
Vingt-quatre ans (son âge tomba dans la discussion), brune aux cheveux courts, le regard sombre démesuré dans l’ovale doux du visage, la petite bouche fine et souriante, elle exhalait une certaine classe naturelle.
« Non, je ne suis pas mannequin ni actrice, seulement maquilleuse. » prévint Melissa heureuse de son effet. Allez savoir pourquoi, la franchise de cette déclaration me rassura.
Les pizzas livrées, Pensée me demanda si je comptais assurer seule l’avenir de notre blog, elle proposa de mettre en ligne quelques vidéos afin d’entretenir le blogrank.

Sans être prude, je me sentis soudain gênée d’aborder ce genre de thème devant une jeune femme inconnue, à qui nous risquions de donner une mauvaise image de notre orientation sexuelle. Melissa surprit mon regard avant de s’en amuser.
« J’ai tout lu de votre blog : Les filles de Lesbos, et je trouve votre démarche géniale, même si malheureusement ce concept attire beaucoup de mecs voyeurs au lieu de nanas en recherche de confiance. J’adore ta façon d’écrire, Orchidée. Tu me feras lire ton dernier roman ? »
Blanche, bleue, verte, mon teint de pêche habituel passa sans doute par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Et les copines se marrèrent à mes dépens, comme si profiter de la cave (petit appartement mais tout ce qu’il faut en sous-sol) ne leur suffisait pas. J’en étais là de me demander comment renverser la situation en ma faveur, quand enfin on mit un terme à mon supplice.
« Melissa est lesbienne. » avertit l’une.
« Elle tenait absolument à te rencontrer. » concéda une autre.
« Ce n’est pas le genre de blague qui t’arrête d’habitude. » osa la troisième.
Seule Melissa resta silencieuse à me dévisager, ou plutôt à… me dévorer du regard. Soit le vin amenait déjà son effet, soit cette jeune et fraîche beauté me faisait de l’œil.
La soirée se prolongea tard dans la nuit, entre discussions à bâtons rompus et rires légers afin de ne pas alerter les voisins. Sans doute était-ce délibéré de la part des copines, Melissa se tint proche de moi au point qu’il ne me fut bientôt plus permis de douter de son intérêt pour ma petite personne. Qu’Internet nous divertît aussi sembla logique entre bloggeuses, et l’abus d’alcool me poussa à montrer les forums sur lesquels je conte mes aventures.

Le lendemain en fin de matinée, un coup de sonnette m’arracha au travail d’écriture qui m’occupait depuis 6 heures du matin. Je suis capable de passer des journées entières devant le clavier sans penser à autre chose.
« Je ne te dérange pas ? »
Melissa se tenait dans l’encadrement de la porte, ni triste ni souriante, presque gênée de se trouver là sans y avoir été invitée.
Notre soirée me revint aussitôt en mémoire. Tout le monde a déjà fantasmé sur une personne, en ayant la vague impression de lui plaire, et rire le lendemain de la manière dont on avait pu se laisser r par notre esprit. Il m’arriva en cet instant l’effet inverse.
« Tu sais, hier… ce n’était pas de ma part un jeu de séduction imbécile. J’ai vraiment envie de te connaître. » souffla Melissa en effleurant ma main de la sienne sur la poignée de la porte grande ouverte.
Je la fis entrer, abasourdie d’entendre un tel phrasé dans la bouche d’une jeune femme de 24 ans. Un pantalon de toile taille basse moulait ses cuisses et ses longues jambes, un tee-shirt sans manche beige assorti faisait ressortir une petite poitrine orgueilleuse. Elle m’apparut plus belle encore que la veille avec ses grands yeux sombres.
Nous parlâmes beaucoup, de moi un peu car Melissa l’exigea, d’elle surtout qui n’en finissait pas de remettre en question par son unique présence mon choix de vie que je pensais acquis pour toujours. J’étais sous le charme et, ne pouvant le dissimuler, la belle en jouait outre mesure.
Un déjeuner de viande froide et de fromage, de l’eau pour faire bonne mesure, et on se retrouva côte à côte devant l’ordinateur. Melissa ouvrit directement la page d’un forum pour adultes.
« J’ai lu tous tes textes. Ces histoires te sont vraiment arrivées ? »
Il me fallut lui expliquer la besoin de compenser le vide émotionnel par un trop-plein d’aventures sans lendemain, qu’aimer le sexe ne faisait pas de moi une dépravée, et que oui, je suis aussi capable de fidélité. Melissa posa sa main sur ma cuisse nue au raz de mon short. Je compris à ce premier contact que nous n’en resterions pas là.
« Ça ne me fait pas peur que tu écrives sur moi, je sais que tu ne vulgariseras jamais notre histoire. » me souffla-t-elle à l’oreille.
Écrire ? Oui, encore fallait-il avoir quelque chose à raconter…

Melissa se dévêtit elle-même sans attendre un geste de ma part, comme si le fait de refuser l’habituel jeu de séduction personnalisait notre histoire naissante.
Elle avait tout lu de mes écrits, et souhaitait par son comportement ne pas se voir attribuer une étiquette d’aventure sans lendemain. La simplicité charnelle de la situation me combla. Je l’imitai et me retrouvai nue à mon tour en quelques secondes.
Nos bouches avides se pressèrent l’une contre l’autre, et nos langues dansèrent enlacées tandis que nos mains balbutièrent les premières caresses. De baisers profonds en baisers baveux, on laissa monter la température jusqu’à ce que toute retenue provoquât une inutile.
Le canapé devint une place de choix sur lequel nous fîmes connaissance. Les caresses me permirent de découvrir son corps souple. Des petits seins en forme de poire à peine sortis de l’adolescence je taquinai les bourgeons turgescents. Melissa enveloppa les miens, pas plus gros mais plus ronds, mes tétons enflèrent sous ses mains.
« Moi aussi j’aime voir. » dit-elle avant de m’embrasser du regard en suivant mes courbes d’un doigt léger.
On resta ainsi un moment à se contempler, à se toucher. Son corps tenait à la fois de la féminité la plus exquise et de l’androgynie. Je m’amusai à suivre le sillon duveteux le long de son ventre creusé par le désir, puis m’attardai sur le mont de Vénus recouvert d’un duvet sombre plus qu’une véritable toison.
« Tu aimes ? » gloussa Melissa en se retournant légèrement pour me faire admirer en même temps ses adorables petites fesses rondes.

Les préliminaires avaient assez duré. Incapable de me retenir davantage, je la bousculai sur le canapé, j’écartai ses cuisses et plongeai dans son intimité. Sa cyprine m’apparut d’une douceur surnaturelle, presque sucrée. Je m’attendais à ce que mon amante s’abandonne quand elle m’interrompit afin de se mettre sur le côté, tête-bêche, avec la volonté de donner en même temps que recevoir.
De nouveau j’introduisis ma langue dans ses nymphes, plus profond même comme le permettait cette position. Les mouvements de son bassin prouvaient son plaisir d’être fouillée ainsi, avec avidité.
Je m’égarais parfois sur son clito, pas trop afin de prolonger la magie de l’instant, et un petit sursaut secouait Melissa dès que je l’effleurais. Je la découvris d’une sensibilité extrême.
De son côté, mon amante lécha ma vulve avec application, une certaine douceur dont je lui étais reconnaissante. Sa langue joua de légèreté dans mes chairs, évitant l’entrée du vagin pour se concentrer plus haut, entre mon vestibule et mon bouton saillant. Comment savait-elle ? Mon sexe s’ouvrit comme jamais, en confiance, honoré par cette bouche inquisitrice.

J’introduisis bientôt un doigt dans sa vasque, guettai sa réaction une seconde, et devant son acceptation la masturbai ainsi, de la pointe de la langue sur son clitoris. Ses soupirs devinrent râles. Je m’attendais à la faire jouir quand mon propre orgasme me surprit. Je partis sans prévenir, étonnée d’un tel choc. Sa langue libéra mon bouton trop sensible pour lécher encore ma vulve et se repaître de ma cyprine. Ma jouissance n’en finissait pas.
Prise dans l’élan, je mordillai son capuchon et crochetai mon doigt en elle. C’est alors que Melissa explosa à son tour, arc-boutée dans un feulement rauque qui trahit son plaisir à son paroxysme.
Il nous fallut du temps pour reprendre nos esprits, tant notre orgasme partagé nous avait entraînées loin.

Dans l’incontournable moment de tendresse qui suivit, Melissa reconnut avoir su ce qui me plaisait à travers mes textes. En effet, toutes les lesbiennes vous le diront, il est très difficile de réussir un « 69 » sans se connaître. Un cunni amenant à un orgasme demande d’être à l’écoute de sa partenaire, et écouter la bouche pleine… Alors oui, ma belle avait effectivement tout lu de moi.
Tout ? Sans doute pas. Deux semaines se sont écoulées entre le déroulement de cette histoire et sa rédaction. Nous filons depuis le parfait amour. Car Melissa et moi sommes désormais davantage que des amantes. Nul doute que les plus belles pages restent encore à écrire.

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!