19 Nico Prend Les Choses En Main
(au sens propre comme au sens figuré, avec grand fracas, et ça va faire mal)
Petite recette pour amadouer un mec, y compris un hétéro bisexuel. Lorsque vous aurez accès à son fruit défendu (oui, faut déjà ça, rien que ça, sinon la recette ne marche pas), amenez-le tout près de l'orgasme, à petit feu, sans jamais arriver au bout; entretenez son excitation au bon niveau, juste avant l'explosion, le plus longtemps possible; ralentissez vos caresses, faites retomber un poil sa trique; recommencez, encore et encore, sans pitié. Au bout d'un court moment, le mec sera tout entier à votre merci, sa fierté de mâle rabaissée de plusieurs crans et sa soumission à vous, aussi éphémère que totale. Certes, cet état de grâce ne dure pas très longtemps, mais à cet instant votre pouvoir sur lui est immense, illimité; ça ne dure que le temps que votre sensibilité vous guide dans le brouillard épais qui enveloppe sa route vers l'orgasme, le temps que votre habilité et votre dextérité "manuelle" vous permet de tenir sa jouissance comme en suspension, toute près mais sans cesse reportée...
C'est un fin jeu d'équilibriste, dans lequel il faut savoir prendre assez de risque pour ne jamais faire tomber son excitation en dessous du niveau de sa frustration grandissante. Car, si c'est bien cette frustration qui fait monter son désir et prépare une jouissance que le mec devine aller être hors normes, à ce stade d'excitation chaque fibre de son corps, chaque parcelle de son esprit est emportée par les flots annonciateurs de cette jouissance montante : le mec est comme hypnotisé par l'excitation extrême, il est pris par des spasmes, son cur bat à tout rompre, sa respiration est ponctuée dhalètements irréguliers et agités; à ce stade, le risque de faire basculer le plaisir vers la douleur (pain is so close to pleasure...Freddie avait tout compris) est grand, comme le risque de lui faire rater son orgasme.
Dans l'un comme dans l'autre cas, après cette attente que doit déjà lui paraître interminable, après la promesse de plaisir suprême qui, seules, ont légitimé cette expectative, si le plaisir n'est pas à la hauteur, si l'orgasme rate, le mec vous en voudra à mort : c'est bon pour se faire jeter ou se faire taper dessus.
C'est très rare de trouver cette harmonie parfaite, mais ce soir là, le soir de la sortie de classe avant le BAC, un soir qui restera à jamais gravé dans ma mémoire comme le moment où ma relation avec Jérém a commencé à changer, je l'avais bien la situation en main, au sens propre comme au sens figuré. Javais la main du jeu.
Jessayerai de nombreuses fois par la suite, voulant faire plaisir à Jérémie, que ce soit de mon propre chef ou accédant à une demande très précise venant de sa part, de répéter cet exploit à la lettre. Hélas, jamais je ne parviendrai à réitérer cette performance sexuelle, cette jouissance donc il me parlerait encore, souvent dans l'action en me demandant de tenter de la répéter, bien des années plus tard.
Pour comprendre comment je me suis trouvé avec la queue de Jérémie dans ma main, sur le point de lui offrir lorgasme de sa vie, un petit retour en arrière simpose.
Après cet après midi de baise épique avec mon sexy, exaspérant, insupportablement arrogante et beau brun, ce mec « qui baise mais qui ne fait pas de câlins », ce ptit con que javais tour à tour envie de cogner pour le punir dêtre aussi CON et de lui faire le plus doux des câlins pour lui montrer à quel point ça peut être bon ; voilà que toutes mes craintes quant aux séquelles de notre partie de jambes en lair aux excès inédits se révélèrent fondées. Et bien au delà.
Jamais je navais autant gardé en moi le souvenir de Jérém. Non seulement mon ti trou avait été rudement mis à lépreuve et il gardait des retentissements plutôt douloureux ; pour donner davantage denvergure à mon souvenir, voilà que tous mes muscles semblaient sêtre réveillés. Non seulement, la position lors de la deuxième sodomie, avec mes jambes sur ses épaules et mes fesses en suspension, avait sollicité ma musculature toute entière ; il fallait rajouter à cela les dégâts provoqués par la contraction de mes muscles, par la crispation que je leur avais imposée afin de supporter la douleur de ses coups de reins si violents avant son dernier orgasme
Abdos, pectoraux, bras, épaules, cuisses, fesses, tous mes muscles étaient en état de choc, douloureux, meurtris.
Cependant, la blessure plus profonde nétait pas infligée à mon corps. Bien que douloureuses, toutes mes courbatures allaient un jour ou lautre disparaître. Mais il y a des courbatures qui ont davantage du mal à sapaiser que dautres, des blessures sur lesquelles le Doliprane et le repos nont guère deffet. La plus douloureuse, la plus dure à supporter cétait bel et bien la blessure morale, sentimentale, le fait quil mait dit de ne jamais recommencer avec un baiser, linterdiction aux câlins, labsence dun tout petit mot ou dun regard qui rendrait cette douleur presque acceptable
En labsence du moindre signe dempathie de sa part, je me sentais vraiment humilié, rabaissé, traité comme sa chose, un bout de chair dont il se servait jusquà lusure pour le jeter après. Une poupée gonflable.
Comme des lames retournées dans une plaie, des questions me revenaient sans cesse
le joint était bien le seul responsable de cette rage de baiser, de cette bestialité ? Jérém avait lair de prendre un pied de dingue avec moi, mais plus il prenait de plaisir plus javais limpression quil me méprisait, limite quil me haïssait
putain de mec ! Peut-t-on haïr quelquun qui nous donne du plaisir ? Plus tard dans ma relation avec Jérémie jaurai la réponse à cette question, mais à ce stade je pensais impossible que lon puisse y répondre autrement que par un « non ». Mais cétait sans compter avec la complication du rapport que les mecs hétéro entretiennent avec leur sexualité.
Et encore : Jérém était-t-il vraiment un mec violent, un prédateur qui avait besoin de soumettre et de brutaliser sa proie pour prendre son pied
cétait donc ça, son truc à lui ? Prendre son pied dans lhumiliation de son (ou de sa) partenaire ? Etait-t-il ainsi avec les nanas également ? Putaaaaaiiiinnnn que javais mal, et putain que ça me lançait deux fois plus fort quand je pensais que pendant que je me morfondais au lit, cétait bien le week-end, et Jérém sortait en boite et senfilait des nanas
Tout au long de ce week-end, je me surpris par moments à imaginer que Jérém regretterait de mavoir baisé si fort et mavoir fait mal
mais non, Nico, ne soit pas con, Jérém ne sest rendu compte de rien
mis à part de ses éjaculations
il a joui encore et encore, il ne sait même pas quil ta fait mal
et si bien
que veux-tu que ça puisse bien lui faire ?
Durant mes longues heures passées à bouquiner, je ne pouvais mempêcher de rêvasser
je me disais ainsi quil devait bien se rendre compte au moins quil mavait blessé avec sa froideur, son hostilité juste avant mon départ, ; il devait se rendre compte de ce que je ressentais dans le rôle de vide couilles dans lequel il me confinait, et quil maurait envoyé un sms pour me demander au moins si ça allait
je reçus certes quelques messages ce week-end là, mais uniquement de la part de ma cousine
cousine à laquelle javais brièvement raconté ce qui sétait passé et qui tentait tant bien que mal de mêtre proche se faisant violence pour ne pas me dire ce quelle pensait de ce gros-con-de-Jérémie, telle était sa définition.
Le lundi arriva et je le retrouvai en cours. La crainte de le voir et la honte de croiser son regard après ce que je lui avais permis de me faire, si fortes, si fastidieuse et angoissante pendant tout le week-end, céda enfin la place, le lundi matin dès mon réveil, à un désir brûlant et désespérant de revoir ce jeune mec qui me rendait dingue dingue dingue.
8h00 lundi matin. Un coup au cur. Seeeexxxxyyyyyy le mec, trop sexy. Un t-shirt rouge feu avait succédé aux t-shirt blancs et autres débardeurs de la semaine précédente, un t-shirt comme dhab parfaitement ajusté sur ses épaules à en donner le tournis, Et ce t-shirt rouge exhibé, agité devant mes yeux sans même se rendre compte (ou bien en sen rendant parfaitement compte, ce ptit con !) que chacun de ses mouvements mexcitait comme la cape du toréador un petit taureau dans larène.
Ce t-shirt tombait sur son jean avec une grâce et une simplicité désarmantes, le tout étant porté avec une nonchalance extrême par ce beau physique. Des Nike noires et vertes complétaient sa tenue de jeune loup sexy ; on ajoute une coiffure un brin étudiée et soignée : cheveux très courts autour de la nuque, une épaisse ligne centrale de cheveux un peu plus longs coiffés au gel; le tout agrémenté par sa jeunesse, sa fraîcheur, sa peau mate, une petite barbe brune de trois ou quatre jours, sa petite chaînette à mailles épaisses autour du cou se baladant au gré de ses mouvements rapides et assurés, un putain de sourire de jeune mec certain de son pouvoir de séduction
putain de mec à laise sans trop en faire, à laise tout naturellement
très mec, quoi
plus nature, plus simplement mec, plus viril, plus intensément sexy, on meurt.
Un t-shirt noir ultra moulant suivit le t-shirt rouge en milieu de semaine ; et le vendredi, pour fêter la fin de la semaine, comme pour machever, il fit péter un t-shirt blanc du meilleur effet.
Toutes les fibres de mon corps, bien que meurtries, étaient violemment et irrésistiblement attirées par ce mec
si mon corps criait répit, mon cerveau criait désir
oui, javais encore envie de lui
malgré sa brutalité physique, malgré les séquelles, malgré son arrogance et sa dureté, javais encore envie de lui
je me sentais humilié et je savais que recommencer avec lui ce serait mhumilier davantage mais javais encore et encore envie de lui
jéprouvais même un étrange sentiment de plaisir à lidée de moffrir à lui sans conditions après ce qui sétait passé
jétais courbaturé à ne pas pouvoir masseoir ou maccroupir sans avoir mal absolument partout, je naurais rien pu endurer de sexuel, à part une petite pipe bien juteuse et encore
javais la souplesse dun mec qui a deux cotes cassées
Malgré cela, si seulement il mavait demandé une petite pipe, rien que lidée davoir son jus dans la bouche, son goût, lavaler, voir quil avait toujours envie de moi, rien que cela maurait fait du bien venant de lui.
Hélas, la semaine passa sans un regard ni un mot de sa part. Dur dur de le retrouver en cours, sexy comme toujours, avec ce putain de deo de mec qui me mettait en vrac à chaque fois que je le sentais, faisant ressurgir en moi les scènes de sexe les plus torrides, son torse, sa transpiration, sa chaînette, ses épaules, sa queue en moi, son goût dans ma bouche, lorgasme qui passe sur son visage, Jérém qui tombe sur moi comme un arbre scié. Non, cette semaine là Jérém ne mavait pas sollicité, ce bisou dans le cou avait lair de lavoir vraiment contrarié, plus que le premier sur ses lèvres. Par moments javais limpression quil me faisait carrément la gueule
peut être quil avait senti aussi ma caresse sur son cou et quil nen pouvait plus du fait que je devienne si collant, que je lui demande des trucs au delà du sexe
Dans tous ces désagréments, physiques et morales, une seule note positive, ou plutôt deux : au delà de laspect extrêmement érotique et plaisant de cette baise, effrénée, intense, sans répit, au delà du bonheur extrême de soulager la puissance sexuelle de Jérém, de lui faire plaisir
le voir presque sévanouir après le dernier orgasme, saffaler sur moi, sentir son poids sur moi ; au delà de tout ça, voilà le bonheur de connaître enfin la sensation si douce, si émouvante de passer mes doigts dans ses cheveux, cette sensation de ouf qui peut me procurer ce contact avec un endroit de son corps autre que son sexe. Et avoir envie de recommencer, dy revenir, une envie à en crever
tout en sachant que cet endroit est interdit, maudit
Pleurer presque à chaque fois que jy pensais, en rêver la nuit
La fin de lannée scolaire approchant, il avait été décide de faire une sortie resto boite de toute notre classe ce week-end là, une semaine avant la fin des cours, deux semaines avant les examens ; une initiative au timing judicieux, au cas que tout le monde naurait pas le bac, ce qui rendrait plus délicat un dernier repas tous ensemble.
Lidée avait commencé à germer en début de semaine et le jeudi un papier circula dans la classe pour prendre les noms de ceux qui souhaitaient y prendre partie. Quand la feuille arriva sur mon banc, je cherchai le nom de Jérém. Je le trouvai rapidement car il brillait à mes yeux plus fort que tous les autres, presque gravé en surimpression, dans une calligraphie brouillonne et nonchalante que je connaissais bien. A limage du mec.
Jhésitai à my inscrire, tant lidée de retrouver Jérém en soirée me paraissait au dessus de mes forces
je savais bien à quel point ce mec, avec une tenue de soirée un peu plus recherchée, pouvait être craquant à en crever et le voir partir avec une nana ce soir là, après ce qui sétait passé la dernière fois entre nous, maurait fait encore plus mal : dautant plus que les dernières courbatures venaient tout juste de séteindre et quen contractant mon ti trou je pouvais encore retrouver le souvenir du passage de son gourdin presque une semaine plus tôt.
Cependant, je ne pouvais pas décemment manquer cela. Cétait certainement la dernière fois quon serait tous réunis après 5 ans ou plus passés ensemble et ça ne se fait pas de rater cela, je laurai regretté toute ma vie. Je me fis donc violence pour marquer mon nom à la suite des autres.
Le samedi arriva enfin. Le rendez vous était fixé sur le parking du Leclerc à St Orens. J'arrivai parmi les premiers et je navais qu'une hâte, une impatience mélangée à une crainte de puissance égale et contraire: le voir débarquer. Les camarades arrivèrent petit à petit et voilà que, dans lattente, jessayais de faire de la conversation avec les uns et les autres, de rigoler de tout et de rien dans le but de déstresser : jétais excité et tendu comme si javais un rendez vous en tête à tête avec lui, alors que depuis la dernière baise on ne se disait même plus bonjour.
On était déjà une petite bande quand Jérém se pointa. Il arriva un peu après l'heure, mais l'attente fut bien récompensée. Sa 205 rouge minable garée juste devant nous, il en sortit un beau et séduisant jeune homme, un véritable apollon : une petite chemise gris métal ajustée très prés du corps qui ne laissait rien ignorer de sa plastique parfaite. Les manches se terminaient sur ses poignées avec une bande blanche, la même qui était reprise sur le col et tout au long de la bande de tissu qui portait les trous pour les boutons. Les deux du haut ouverts, le décolleté laissait entrevoir sa petite chaîne de mec, bijou très sexy, autour de son cou puissant; l'il était inévitablement attiré vers le fond de ce décolleté, demandant à aller plus loin, beaucoup plus loin ; les cheveux coupés et arrangés au gel, sa barbe de trois jours, la peau déjà bronzée, putain de mec aux origines napolitaines
beauuuuuuuuuuuuuuuuu, putain, beau à craquer ! Le regard fier, un regard de tueur, sur de lui, de son sex-appeal, se sa virilité
putain de mec !
Jérém fit un tour pour serrer les mains aux mecs et faire la bise aux nanas. Ce fut le premier contact que javais avec lui après notre dernière coucherie. Il me serra la main tout en continuant à déconner avec un camarade à qui il avait dit bonjour parmi les premiers : sa poignée était rapide et évasive, son regard fuyant.
On se déplaça rapidement au restaurant : ce soir là jaurai découvert une nouvelle facette de la personnalité du beau brun. Les bières et le vin aidant, voilà que se dessinait devant mes yeux le Jérém en mode déconneur. Je le regardais faire son numéro et je découvrais que Jérémie n'était pas que le bogoss, le brun inaccessible, le bon joueur de rugby, la bête de sexe. Jérém était aussi un mec drôle, à la répartie vive, à l'esprit débordant d'humour à qui un brin d'alcool réussissait à merveille, et ça faisait des étincelles. C'était le rigolo de la bande, le déconneur, celui qui met lambiance nécessaire à chasser cette atmosphère de dernier repas avant exécution que peut facilement sinstaller dans ce genre de soirée.
Il était tellement drôle et sympathique que les mecs lui passaient même celle qui était une tare majeure à leurs yeux, le fait d'être aussi mignon, aussi charmant et d'avoir baisé la moitié des filles du lycée. Bon vivant, brûlant la vie par les deux bouts, Jérémie suscitait la sympathie autour de lui et on avait franchement envie d'être son copain plutôt que de lui taper sur la gueule.
La soirée avançait et je nétais pas encore au bout de mes surprises. Lorsque nous nous déplaçâmes au KL, je vis Jérémie changer d'allure, d'expression et d'attitude : le Jérém déconneur laissa toute la place au Jérém en mode charmeur, séducteur, chasseur. En boite il faisait assez chaud et les manches de sa chemise se retrouvèrent bientôt retroussées découvrant son brassard tatoué. Faut dire que dès quun mec de ce genre se pointe, on voit de suite fondre la banquise. Je le regardais, au bord de la piste, une bière à la main, fusillant dun regard noir et ténébreux, beau et charmant à faire craquer des murs en béton armé.
En ce qui me concerne, si au resto je métais bien amusé de la drôlerie ambiante, voilà quen boite je me faisais vraiment chier. La bande unie autour de la table du resto sétait éparpillée en boite en une quantité de petits groupes à lintérieur desquels la conversation était rendue très compliqué par les décibels, je ne trouvais rien dintéressant à faire dautre que de mater Jérém. Activité plaisante, certes, mais extrêmement frustrante. Je navais quune crainte, cest quil lève une nana devant mes yeux.
Je buvais à mon tour, je buvais pour lennui.
Avec deux copines on se retrouva à danser sur la piste. Des souvenirs dune soirée récente se bousculaient dans mon esprit : Jérém qui part se faire sucer dans les toilettes, Thibault assis à coté de moi, moi-même chavirant devant la douceur de son parfum et de ses mots vis-à-vis de son pote ; le débardeur blanc qui mavait dragué sur la piste avant de me montrer sa bite aux toilettes
souvenir dune pipe faite dans une voiture au petit matin. Nostalgie, regrets, nostalgie, désir.
Je ne restai pas danser longtemps. Jétais fatigué, fatigué de guetter les mouvements de Jérém
fatigué despérer le voir autrement que froid et distant. Et puis, il avait suffi que je me concentre sur la musique et que je me mette à déconner avec les deux copines, pour que le beau brun disparaisse des écrans radar. Puuuutaaaaiiinnnnnn ! ça y est, il doit être coincé dans la bouche dune nénette
Ca en était trop. Javais vraiment envie de rentrer. Hélas, comme un con je navais pas pris ma bagnole. Jétais donc tributaire du bon vouloir de mon conducteur. Je terminais ma bière seul, appuyé à une petite table, quand je le vis sapprocher de moi. Cette chemise lui allait vraiment comme un gant. A tomber.
Tu tamuses mec ? me lança-t-il à la cantonade.
Ouais
Il me regardait sans parler. Il me regardait droit dans les yeux. Il sentait tellement bon lui aussi
son parfum étourdissait un peu plus mon esprit déjà vaseux à cause de lalcool et je faillis mécrouler, mes jambes nassurant plus aucun support crédible.
Je baissai le regard. Il avait bu, javais bu.
Cet instant me sembla durer un long moment. Un moment qui prit fin par ses soins, quand, sans autre conversation, me lança :
On y va ?
Où ?
Viens
on rentre
Je capitulais devant sa voix ferme et rassurante, chauffée de cette vibration profondément masculine qui me renvoyait à chaque fois à sa virilité. Comme en état dhypnose, jallais dire au camarade avec qui jétais venu en voiture que je rentrais avec Jérém.
Je le suivis ainsi, à 4 h du mat, éméché, ayant perdu tout contrôle de moi, sous leffet de lalcool mélangé à celui de son charme qui avait désormais tout pouvoir sur moi. Je le suivis trouvant cela tout naturel, comme une évidence. Pendant toute la semaine je métais dit que jamais je ne lui céderai ainsi, sans conditions, sans une bonne explication
pourtant, un seul mot de sa part, un regard, un parfum
je capitulais
une semaine sans lui, jen crevais denvie.
Me retrouver ainsi dans la 205 rouge pourrie, rouler dans la nuit, en silence, regarder mon bel amant silencieux me ramener dans sa tanière pour mutiliser pour se soulager. Quimporte. Mon envie de lui était sans limites. Et quel bonheur, une fois chez lui et la porte claquée derrière nous, défaire un à un les petits boutons de cette magnifique chemise, découvrir petit à petit et par moi même cette plastique de rêve, sentir remonter à mes narines, à fur et à mesure que mes mains écartaient les deux pans de tissu, les effluves tièdes et parfumés de sa peau.
Sa chemise était à présent complètement ouverte. J'en avais presque la tête qui tournait, tellement çen en était étourdissant. Je lui mordillai les tétons, le faisant sursauter dexcitation. Et ce contact avec sa peau douche et tiède était envoûtant au point de me faire trouver le cran d'aller titiller avec ma langue le petit grain de beauté dans son cou, ce petit grain qui me faisait très envie et depuis un moment. Je n'eut l'occasion de m'y attarder bien longtemps, car je sentis aussitôt ses mains appuyer lourdement sur mes épaules; je n'opposai aucune résistance, comprenant que ce type d'effusion n'était pas à son goût; je lui résistai à hauteur de ses tétons, et là il relâcha la pression. J'entrepris de bien lécher autour et sur ses beaux boutons de mec bien saillants
et là il me laissa faire. Faut dire qu'il aimait vraiment ça. Pendant que ma langue s'attardait sur cette partie de son anatomie, voilà que ses doigts, adroits et impatients, allaient à l'aveugle ouvrir sans difficulté sa ceinture et déboutonner sa braguette. Ma langue toujours autour de ses pecs, je sentais désormais sous mes doigts le contact avec le coton doux de son caleçon et à travers celui ci, la raideur et la chaleur de sa queue imposante.
Ma langue, désormais impatiente d'arriver au but, descendit alors rapidement tout au long de son torse, traversant au passage la magnifique région vallonnée de ses abdos pour emprunter enfin ce magnifique sentier de poils fins qui part du nombril et qui conduit à la lisière de son caleçon. Une fois arrivée, je restai un instant à humer l'odeur qui transpirait du boxer... ça ne faisait que quelques heures qu'il devait le porter, mais putain, il transsudait du coton un léger mais irrésistible odeur de mec...
Une seconde après, j'avais descendu le coton orange de son short moulant, j'étais à genoux devant lui, sa queue dans la bouche, au comble du bonheur.
Pendant que je lui administrais une pipe d'anthologie, je le sentis bouger, se contorsionner: petit à petit, il avait laissé glisser sa chemise au long de ses bras et de son dos. Elle tomba à terre venant effleurer mon bras au passage. Alerté par ce contact inattendu, je levai les yeux et je tombai inexorablement sur cette silhouette imposante qui me dominait du haut de son mètre 85, avec ses épaules larges, ses biceps puissants et toujours ce brassard tatoué sur le biceps. Putain de mec beau et sexy. Cette vue avait dû happer mon esprit et perturber ma fellation car je le sentis poser sa main sur ma tête pour la pousser vigoureusement vers de sa queue.
Devant une telle invitation, quoi faire d'autre à part le sucer? Je m'y mis avec passion, bouffant son sexe avec un désir et une envie brûlantes, avalant son gland comme un fruit frais, mur à point et pulpeux, un fruit que l'on met en bouche goulûment, dans l'attente de impatiente de sentir exposer dans le palais son jus sucré.
Il se laissa sucer debout pendant un petit moment, ensuite il se dégagea de moi, sortit son gourdin de ma bouche, se débarrassa de son pantalon et de son boxer et alla sallonger sur le lit, sinstallant en position semi allongée, appuyé sur ses coudes. Cétait beau à en brûler les yeux. La demande, lordre implicite dans sa nouvelle posture était si clairement et irrésistiblement délivré que je ne me fis pas prier pour lexécuter. Je me précipitai pour le sucer, encore et encore. Encore et encore, sans répit, infatigable, inlassable de donner du plaisir à cette queue dont jétais désormais dépendant.
J'y avais mis tant de fougue dans mon fier labeur que je sentis bientôt qu'il ne tarderait pas à venir. Et là j'eus envie de tenter un truc. Un truc risqué, mais qui pouvait rapporter gros. Sans prêter attention à son air mi étonné, mi frustré, j'arrêtai alors de le sucer. Je sentais sur moi son regard interrogatif, installé dans cette position accoudée qui me faisait un effet de dingue... Jérémie, excité pas possible, chauffé à bloc, tout près de jouir, se demandant pourquoi je n'avais pas continué ma fellation pour appeler directement sa jouissance, se demandant où j'allais en venir avec mon manège... J'entrepris alors de le branler avec ma main tout en regardant son corps magnifique, moctroyant une vision complète de ce paysage exceptionnel, guettant le moindre signe annonciateur de lexplosion de son plaisir.
Je ne voulais pas le faire jouir tout de suite. Je voulais faire durer son plaisir
et sa frustration. Pour la première fois à ce moment là je me rendis compte que javais dans mes mains le pouvoir de lui donner du plaisir ou de lui refuser
le pouvoir de lui faire sentir ce quest la frustration, de se sentir dominé
une façon de me venger de son arrogance, de sa violence
Oui, même si la vengeance nétait pas planifiée davance, le fait de me trouver confronté à loccasion propice me donna lenvie de men saisir. Comme si mon esprit avait ignoré jusquà là cette petite vengeance que chaque fibre de mon corps désirait ardemment et que loccasion présentait comme une révélation.
Ma main saccordait à ma vision pour adapter petit à petit sa vitesse et son rythme et trouver l'accord parfait avec la mélodie de son plaisir. Je ne disais rien, il restait silencieux. Jadorais le voir essoufflé de plaisir sous mes caresses. Son regard en disait cependant long sur ce qui se passait dans sa tête, bien plus que ses mots insultants pendant d'autres copulations. J'adorais ce regard un peu dérouté que je sentais sur moi, ce questionnement dans sa tête, cette envie de m'ordonner de conclure juste au bord de ses lèvres, envie qui était retenue par ce que j'étais en train de lui faire, chose qui captait toute son attention et annihilait sa volonté de jeune mâle impatient.
Je tenais sa bite fermement dans le creux de ma main et je le branlais tout doucement de haut en bas; je sentais qu'il était à deux doigts de jouir, et lui il le sentait à plus forte raison, cette chaleur qui monte dans le bas ventre, ce frisson qui parcourt la verge, les couilles, jusqu'à l'anus, cette attente intolérable de laisser exploser sa jouissance; il aurait suffi quelques allées venues un peu plus rapides de ma main pour libérer cette tension érotique qui commençait à submerger son corps et à le faire monter en pression seconde après seconde, mais je faisais traîner, encor et encore, avec une idée surprenante en tête.
Pour une fois cétait moi qui était maître du jeu; au point où il en était, il ne pouvait plus qu'attendre mon bon vouloir; le moindre geste, le moindre mot aurait pu casser l'instant et il n'aurait jamais connu la perfection et l'ampleur de la jouissance qu'il devinait être toute proche... Oui, je le tenais, non pas par les couilles, mais par la bite... c'était grisant. Mes mouvements amples, lents, de plus en plus lents, auxquels j'associai bientôt de tout petits coups de langue dans le creux de son gland, pile à cet endroit délicieux, ce petit passage par lequel le jus de mec est expulsé, se faisaient de plus en plus précis.
Je continuai ainsi, à le r plaisamment, en frustrant son envie de jouissance immédiate, son désir de plus en plus grand, repoussant à chaque seconde non seulement l'instant de son orgasme mais aussi les limites du plaisir que son explosion lui aurait donné... je sentais qu'il était à la limite de me supplier de le faire jouir : sa respiration, ses gémissements en étaient la preuve; certes le mec était bien trop fier pour me supplier, mais son attitude corporelle en disait longue sur son état d'excitation extrême et sur l'effet que ma manuvre était en train de faire sur son corps et dans sa tête.
Je crois bien que cette nuit là Jérém avait commencé à avoir l'orgasme avant que léjaculation ne se manifeste; je sentais que ça venait mais je mévertuais à repousser de plus en plus cet instant. Ce que je vivais était d'une intensité érotique à me faire tourner la tête, pourtant je restais lucide. Je ne sais comment
Son cou, son torse, son pubis, son corps tout entier transpiraient, son anatomie tendue et excitée à l'extrême ; son sexe dégageait une odeur assez forte de mâle, une odeur naturelle qui s'additionnait à celle de la moiteur de sa peau. Je sentais littéralement une odeur d'éjaculation monter de sa queue, se répandre dans l'air; j'aime l'odeur du sexe dans une pièce, c'est excitant quand on peut sentir l'envie de l'autre.
Je me réjouissais à l'idée de le tenir, comme s'il avait les mains et les pieds liés, à ma merci, tenu non pas par des liens physiques mais par des liens uniquement psychologiques, tenu par la maîtrise totale que j'avais en ce moment là de sa jouissance montante. Oui, je le tenais, ce p'tit con, et c'était jouissif : il faisait moins le fier, moins le malin à ce moment là, alors que je tenais dans le creux de ma main la recette, le geste qui allait ou pas, suivant son attitude et ma volonté le rendre fou de plaisir ou alors humilié de frustration.
Certains aiment se faire attacher, se sentir retenu ou voir l'autre retenu par des lien physiques; être à la merci de l'autre, ou tenir l'autre à sa merci, voilà un truc que certains peuvent trouver très excitant. Attacher les mains à la tête du lit, par des cordes ou par des menottes, les chevilles aussi, dans les cas les plus extrêmes, le corps offert au bon vouloir de l'autre, voguant vers un plaisir inconnu; on ne sait pas ce qui va nous arriver, on est impatient de le savoir et on le redoute au même temps; on livre ainsi notre corps, on aime à se sentir impuissants, on aime offrir à l'autre toute latitude sur nous, lui confiant tout le pouvoir, lui appartenir, être à sa merci... notre plaisir dépend uniquement de lui, on se soumet et on accepte que le notre ne soit qu'une conséquence du sien... Et cela dans le but ultime de perdre le contrôle de la situation. Il est cependant des lien plus efficaces que les liens physiques. Ce sont les liens psychologiques et les liens sensoriels, comme l'attente de la jouissance.
Le voir gémir de plaisir, le sentir à ma merci me donna limpression de posséder un pouvoir sur lui tellement immense que ça me monta à la tête
je me surpris ainsi, pendant un instant, à imaginer un truc fou et sans issue, un truc qu'il ne me pardonnerait jamais, un truc, une humiliation à lui infliger qui me vengerait de toutes celles que ce petit con m'avait fait vivre depuis le début de notre relation, jusquà sa violence de la dernière fois, une revanche qui le toucherait au plus profond de sa virilité et de sa fierté masculine... Imaginer de l'amener au plus près de la jouissance, faire durer l'attente une éternité et ensuite le laisser en plan, les couilles endolories à cause de l'excitation excessive et de lattente abusivement prolongée.
Ou alors, encore pire, lâcher ma main dès que le premier jet arriverait
et couper ainsi sa jouissance
putain, quest ce que lon peut avoir comme idées à la con pour se venger de larrogance virile dun mec
Evidemment, jamais je n'aurai osé lun ou lautre,il ne me l'aurait jamais pardonné et malgré ce qu'il me faisait subir, baiser profondément avec lui était mieux à mes yeux que de ne pas le voir du tout... non, je n'aurai jamais osé lui faire ça, mais c'était bon, foutrement bon de savoir que je tenais entre mes mains, dans ma main littéralement, le pouvoir de le faire.
Fort heureusement, la lucidité regagna rapidement mon esprit et lenvie de lui faire plaisir une fois de plus, lenvie de marquer son esprit plutôt par un orgasme hors normes que par un raté hors normes, reprit le dessus. Au même moment je me dis quil ne fallait pas que je dépasse un timing maximal
mon expérience daprès mes branlettes solitaires me rendait conscient que lorsquon fait trop longtemps monter la sauce sans la servir, et bien loutil en devient douloureux
et léventualité de le faire jouir en le laissant avec les couilles mâchées ne me paraissait pas opportune non plus.
Je continuai à le branler en augmentant légèrement la cadence, jusqu'à voir sa respiration saccélérer encore, son souffle se crisper, sa bouche émettre un râle puissant et incontrôlé comme jamais je n'en avais encore entendu lors de nos ébats ; et voir enfin sa semence, blanche et dense, pointer timidement une première goutte dans le creux de son gland.
Et là, j'eus envie de tenter un truc qui me parut l'expression suprême du pouvoir absolu qui tenait dans ma main à cet instant: j'arrêtai le mouvement de va et vient de ma main et j'ouvris mes doigt coupant tout contact avec sa bite... ça ne dura qu'un instant, je ne pouvais certainement pas lui faire ça, couper l'envol de son orgasme, bien que l'idée mait traversé l'esprit... ça ne dura que le temps de voir le corps tout entier du beau brun se crisper autour d'un coït amorcé mais momentanément suspendu, à ma volonté et ma main, frustré, le temps de voir son jus remplir doucement ce petit creux, commencer à en déborder; et poser enfin ma langue pour recueillir cette première éjaculation, tout en reprenant à la branler avec une lenteur et une délicatesse extrêmes.
Son corps frissonnait à l'unisson, son cerveau emporté par une tempête sensorielle d'une puissance inouïe, une jouissance tellement extrême dans ses parties génitales qui pour peu n'en aurait été de la douleur, l'impression que ce frisson démesuré allait avoir raison de lui, de sa raison et que jamais plus il aurait trouvé le calme...
Son sperme sortait par petits à coups, on aurait dit qu'il jaillissait presque en flux continu, rien à voir avec la puissance de ses jets habituels. Son goût s'étalant partout dans mon palais, ma langue s'évertuant autour de son gland pour cueillir jusqu'à la dernière goutte de son jus que je commençais à laisser couler au fond de ma gorge, j'étais aux anges. Putain, je me disais, là t'as trouvé le mode d'emploi. Mieux que ça : j'avais trouvé le rythme et la fréquence exacte des caresses qui conduisaient à sa jouissance. Tel un musicien avec son instrument d'usage, je jouais sur sa queue la partition de son plaisir ; tel un musicien de jazz, j'improvisais avec doigté des variations à chaque fois inédites sur le thème de la route vers son orgasme.
Une fois qu'il eut joui, Jérémie se laissa tomber sur son dos, s'abattant de tout son poids sur le matelas, la respiration très rapide, les yeux clos, dégoulinant de transpiration, les battements de son cur redoublés, déglutissant bruyamment sa salive, sa pomme d'Adam se baladant frénétiquement sous la peau de son cou, faisant bouger ce petit grain de beauté que je trouvais si sexy, et encore plus à cet instant, noyé dans sa sueur
A ce moment là, Jérém était complètement à ma merci, et même si je savais que cet instant ne durerait que le temps nécessaire à qu'il retrouve ses esprit, je jubilais du fait de savoir ce mec repu dans sa sexualité, juste avec une branlette magistrale que j'avais su lui prodiguer; javais limpression que j'étais le seul à lui donner autant de plaisir et je devinais que cette fois là le plaisir avait été tellement intense que tout son être était ressemblé dans cette pièce, autour de mon action et du plaisir extrême qu'il y associait... ça me plaisait bien l'idée que dans sa tête, des relations et des liens se créaient à ce moment là... Nico = le pied total...
Voilà que je détenais désormais le plus fort des pouvoirs que lon puisse posséder sur un homme, le pouvoir de le faire jouir au delà de ses espoirs... en ce moment là, il n'avait pas envie de baiser des nanas, son cousin ou qui sais-je, il n'avait besoin que d'être là, à coté de moi...pendant un instant il m'appartenait tout entier, j'étais le seul gardien de ses secrets les plus intimes... je me félicitai de détenir ce secret, ce trésor autour de la sexualité du plus beau garçon du lycée, objet de tous les fantasmes et de toutes les convoitises... je me sentais l'élu (tu es la vague, et moi, lélu) le seul être sur Terre à l'avoir amené si loin dans la galaxie de la jouissance.
Il resta ainsi, immobile, en silence, allongé sur le lit, en ayant apparemment oublié son inévitable cigarette. Je continuais à le regarder, il était beau comme un Dieu, il n'y avait pas d'autres mots pour rendre justice à sa présence. Et, à en juger de sa réaction, je lui avais fait un truc qui sortait vraiment de l'ordinaire
autant dire que, si je ne l'avais pas planifié cela et que c'était venu d'instinct, sur le moment, sans savoir que ça prendrait des telles proportions, je n'étais pas peu fier de ma trouvaille
Au bout d'un moment il finit par pousser un premier souffle qui venait du plus profond de ses poumons, un souffle propulsé par son diaphragme, presque un souffle libérateur.
Putain
je le sentit proférer du bout des lèvres à l'issue d'un deuxième souffle, aussi profond et bruyant que le précédent. Il gardait les yeux fermés et sa respiration tardait à retrouver le calme. Ses yeux mi fermés laissaient échapper un léger filet humide de chaque coté de son visage... Décidément, l'émotion avait été intense.
Ça va, mec ? je finis par lui demander.
Il ne répondit pas tout de suite, trop occupé à récupérer ses esprits.
Fatigué moi aussi, enivré par cet odeur de sexe et de mâle que je sentais partout autour de moi et qui envoûtait mes narines et mon cerveau, je m'allongeai sur le lit à coté de lui.
C'était dingue il lâcha un instant après vraiment dingue
c'était puissant et
long, tellement long
je n'ai jamais joui aussi longtemps
cétait tellement bon que ça faisait presque mal
putain, j'ai cru que j'allais y rester...
Quel bonheur, quel bonheur sans pareil dentendre ça de sa bouche
quel bonheur que de trouver le moyen de dévergonder ainsi et encore ce beau jeune mâle. Lui faire découvrir des nouveaux trucs, le faire tressaillir sous des caresses inconnues malgré sa déjà grande expérience en matière de sexe.
J'avais l'impression que ce mec découvrait parfois encore son propre corps, avec moi, qu'il prenait conscience des sensibilités au plaisir qu'il avait jusqu'à là négligées, trop pris dans la frénésie de sa vie sexuelle qui avait depuis toujours privilégié la quantité à la qualité. Je commençais à avoir couché avec lui un certain nombre de fois et j'aurai su plus tard que j'étais déjà, à ce moment là, la personne avec qui il l'avait fait le plus de fois et de loin et qu'il avait pris avec moi le plus son pied au lit.
Au fil de nos révisions, j'avais l'impression que Jérémie se lâchait, que ses barrières et ses interdits sexuels tombaient l'un après l'autre; certes, le mec couchait depuis l'âge de 16 ans, il avait beaucoup d'expérience dans le domaine, côté cul il en connaissait un rayon; mais là, devant ma soumission complète et certainement excessive à son propre plaisir, sentant que tout lui était autorisé, il était vraiment à l'aise avec son corps et avec ses envies et ça laissait la voie libre à l'expression de certains de ses fantasmes, encore refoulés à cause certainement des limites que mettaient les nanas. Je disais oui à tout, et il voyait que plus il m'en demandait, plus il me faisait plaisir... il jouissait de plus en plus fort et son plaisir était mon plaisir...
J'étais la personne avec qui il avait découvert le plus de trucs et tout osé : avant de se rendre compte un jour peut-être quentre la bouche et le cul qu'il baisait à son gré il y avait aussi un garçon sensible et accessoirement amoureux. Je prends trop de plaisir avec toi, et c'est de ta faute mavouera-t-il un jour, après une jouissance particulièrement intense.
Mettre à mal ses certitudes de jeune mec sûr de lui, lui montrer que lépanouissent de sa sexualité était loin d'être abouti, et ce n'était pas lui qui allait compléter sa découverte, ni une fille mais bien un pd...et ce pd
c'était moi ! J'adorais également penser que devant de telles découvertes, il allait se poser des questions. J'étais en train de mettre à mal ses certitudes au sujet de sa sexualité, un des piliers de sa personnalité toute entière, de le rendre accro à nos jeux : c'est exactement ce qui était en train de se passer, mais à l'époque je ne m'en rendais absolument pas compte.
Tu as aimé ? jeus envie de lui demander, pas qu'un peu fier de moi.
Putain, mec, tu fais de ces trucs... je ne pensais même pas que c'était possible de prendre autant son pied!
On mavait décerné le Nobel de Littérature, je naurai pas été plus heureux.
C'était bon ? j'insistai, coquin
avide de le réjouir un peu plus de mon triomphe.
T'es fou
où est ce que tu as appris à faire ça ?
Sais pas
j'ai pas appris
tu es le premier pour moi
ça m'est venu comme ça, sur le moment.
Il ne réagit pas à mes mots, il récupérait toujours.
Allongé sur le lit, vulnérable, ayant du mal à ressembler ses esprits et sa puissance virile, provisoirement dénué de sa fierté de mâle, de son panache, Jérémie était tout simplement d'une beauté à pleurer. Ce corps nu, sans défense, sa volonté et sa force d'esprit comme emportées par une cuite ou par un shoot ; ce beau physique de garçon m'inspirait à ce moment là toute autre chose que le désir brûlant que je ressentais à chaque fois que je posais mes yeux dessus ou que mon souvenir m'en ramenait l'image ; en cet instant je ressentais pour Jérémie une tendresse infinie, un désir immense de délicates caresses, de tendres baisers, de doux câlins et de complicité sentimentale.
Dans ce moment de fragilité physique et morale, j'avais même l'impression d'arriver à entrevoir quelque chose de plus intime, à travers la barrière impénétrable de sa sensualité et de son charme, comme si ce mur de défense se délitait provisoirement, laissant paraître quelques brèches et un début de sensibilité, un début de livraison de soi. Et ces larmes, vision incroyable
Jérém était donc
humain
J'étais si touché, si ému que ma main bougea presque sans le soutien de ma volonté, sapprochant de sa tête et permettant à mes doigts de glisser dans ses cheveux. Malgré linterdiction de la dernière fois de lui faire des câlins, quelque chose en moi me disait quil ne serait pas contre un contact tendre et rassurant. Je me lançais timidement dans ce gendre d'effusion, tout en guettant sa réaction
j'avais peur qu'il le prenne mal, mais j'en avais tellement envie
Ses cheveux courts étaient d'une douceur incroyable, il navait presque pas mis de gel, tout comme la peau de son visage, et celle de son cou, douce et moite, ou celle de son torse, carrément ruisselante de transpiration, que je caressais lentement, tout en douceur, centimètre après centimètre. Je craignais à chaque caresse, une réaction qui ne vint pas. Au contraire, sous la pression légère de ma main, privé du contact de son regard du fait qu'il gardait toujours ses yeux fermés, je devinais à ses changements de respiration, à ses inspirations et expirations plus intenses ou plus profondes, à certains mouvements de ses traits, à ses déglutitions viriles, qu'il appréciait ce genre de contact. C'était tellement bon de lui prodiguer ces câlins, j'avais qu'un envie, c'était de l'embrasser sur les lèvres
Je le trouvais tellement touchant dans sa vulnérabilité, désarmé enfin de son machisme si sexy par ailleurs, mais cachant sa sensibilité. Jamais je l'avais vu si affecté par un orgasme : on aurait dit que ce coup de fouet sensoriel avait balayé en lui toutes les tensions qu'il avait à lintérieur. Avec la violence dévastatrice dune tornade à qui rien ne résiste sur son passage.
Je le caressais toujours, je sentais sous mes mains les battement de son cur, encore rapides, ses respirations, encore haletantes. Cette nuit là je nosai pas lembrasser, de peur de briser cet instant de pure grâce. Jarrêtai mes câlins au moment où je sentis quil revenait à lui, que sa respiration devenait plus calme. Faut savoir arrêter de jouer tant quon gagne.
Cette nuit là on ne recommença rien de sexuel; il fallut des longues minutes avant que Jérém arrive à récupérer assez la maîtrise de son corps pour avoir envie d'aller fumer sa clope; je le regardais traverser la pièce, nu, presque chancelant, arriver sur la terrasse, disparaître à moitié dans la pénombre, s'appuyer au mur de tout son dos ; allumer sa cigarette avec un geste incertain, tirer la première taffe et se laisser glisser en position assise tellement ses jambes ne le portaient pas.
Je l'avais épuisé, en une seule éjaculation. Il n'avait besoin de rien de plus, je n'avais besoin de rien de plus.
Salut Jérém
Salut
Et je repartis dans la fraîcheur du matin naissant.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!