Du Virtuel Au Réel
Cela faisait plusieurs mois que jéchangeais avec Emilie. Notre rencontre fut en fait le fruit dun pur hasard. Rencontre que je qualifierai avant tout de virtuelle.
Un beau matin, je reçus un email qui visiblement ne métait pas destiné. Jaurais pu signifier simplement à son auteur lerreur, me fendre dun message laconique et passer à autre chose. Mais, pour une raison qui méchappe encore, peut-être par humour, je ne pus mempêcher dimaginer le visage de lauteur, confus de son erreur. Lauteur répondait au doux prénom dEmilie. La réaction fut à la hauteur de ce que javais imaginé : elle se confondit en excuse, expliquant quelle avait discuté quelques instants avant lenvoi avec une collègue au même prénom que moi
Lerreur était là. Mais jétais un peu honteux de ma moquerie. Je ne pouvais pas la laisser dans cet embarra et je lui répondis pour dédramatiser la situation. Finalement, son erreur nous avait octroyé quelques minutes de détente si on y réfléchissait bien. Elle le reconnu.
Le lendemain matin, je ne sais pas non plus pourquoi, ma correspondante fortuite et étourdie me vint à lesprit. Encore dans le souvenir de la situation, je pris innocemment de ces nouvelles, sans trop attendre de réponse. Mais à mon grand étonnement, j'eus une réponse, joviale. Le ton confus de la veille avait place à de la gaieté.
Régulièrement, nous commençâmes à échanger. Puis, les mails se firent quotidien voire plusieurs fois par jours. Nous avions naturellement échangé sur nos vies professionnelles et nous en sommes venus tout naturellement à glisser vers nos vies privées. Elle était divorcée et avait deux s; moi, jétais marié. Cependant, malgré ces différences, nos expériences communes comme opposés, nous nous découvrîmes beaucoup de points communs. Son mariage avait été un échec. Mariée jeune, son mari lavait délaissée, voyant en elle plus une mère au foyer quune femme. Moi, javais pensé former avec ma femme un couple uni tant dans les aléas privés que professionnels.
Dune amitié simple, notre relation évolua doucement vers de la complicité, au gré de nos confidences, de nos états dâme. Mais une chose manqua alors à son épanouissement : le contact. Nous vivions à plus de 600km lun de lautre. Si au début, cette distance navait pas dimportance, lévolution de notre relation se heurta à ce qui initialement navait eu aucune importance à nos yeux. Tous les mots, les photos, les messages narrivaient pas à combler cette envie réciproque et de plus en plus grande
Nous tentions alors de la museler, ny faisant allusion que rarement ou superficiellement.
Mon travail ne mamenait que rarement à me déplacer. Alors, ce mardi, lorsque je reçus un mail de mon manager, je fus doublement surpris. Après avoir pris connaissance de la destination, je lus machinalement les billets électroniques joints
Je crois que mon coeur sarrêta de battre lorsque je découvris le trajet. Je devais prendre lavion, puis faire escale pour prendre un train vers ma destination finale. Laéroport était à 35km dEmilie ! Je relus le billet plusieurs fois, par peur de mêtre trompé
Je ny croyais pas
Nous qui nous étions presque résignés à ne pas nous voir, le destin nous tendait une perche. En même temps, paradoxalement, nous avions intégrés que nous ne pourrions jamais nous voir, tout en ayant envie
Là, lopportunité nous tendait les bras
Accepterait-elle quon se rencontre ? Cétait fou ! Après quelques minutes dhésitations, jai envoyé un mail à Emilie pour lui annoncer la nouvelle :
Ma tendre et douce Emilie,
Jai une nouvelle à tannoncer. Mais voilà, je ne sais pas comment te lexpliquer, te le présenter
. Cela pourrait changer notre relation
Mais voilà, jai peur de te lannoncer. Je ne sais pas comment tu pourrais réagir.
Quelque chose que nous attendions et que nous nespérions presque plus
Je pars en déplacement dans 8 jours, et je fais escale à laéroport à côté de chez toi
Emilie, jarrive !
Je pesais chaque mot, par peur quun dentre eux ne soit pris à contre sens
Nous qui échangions depuis des mois, sans tabous, sans craintes, javais limpression de ne plus la connaître
Mon aisance dans les mots avait disparue.
Je savais quelle observait sa boite aux lettres, guettant mes messages
Ce jour-là, je crois que les minutes ne furent jamais aussi longues
Jattendais une réponse, un signe
Dix minutes plus tard, mon PC beepa.
Mon délicieux Eric,
Je viens de lire ta nouvelle
Je nen reviens pas
Nous avions tant espéré ce moment sans jamais y croire, et maintenant, il est là. Comment pourrais-je ne pas men féliciter ? Alors, Eric, je tattends.
Sa réponse balaya toutes mes interrogations, mes craintes, mes angoisses. Jobservais alors le sésame qui mamènerait vers elle. Stupeur
un détail mavait échappé ! Je navais quune demi-heure pour ma correspondance. Une demi-heure ! Autrement dit, rien ! Le temps de descendre de lavion, de récupérer mon bagage, dattr un taxi pour la gare, je naurai pratiquement que le temps de lentrevoir. Et cétait sans compter sur un éventuel retard à lembarquement ! Jétais à la fois furieux et peiné ! Javais déjà écrit à Emilie, et je ne suis pas du genre à donner de fausses joies ! Si près du but, et contraint par le temps ! Pourquoi si peu de temps !
Il était hors de question de rater une telle occasion ! Il fallait que je trouve une solution. Frénétiquement, je me mis à pianoter sur mon clavier. Je consultais les horaires davions de la compagnie. Il y avait un une demi-heure après le mien
Aussitôt je passais sur ceux de la SNCF. Si jarrivais avec une demi-heure de retard, je naurais pas mon train
et le suivant était 3h30 plus tard ! Laffaire était faite : il fallait que je marrange pour prendre le second vol.
Je ne fis pas part à Emilie de ce faux contretemps.
Les jours suivants, nos échanges reflétaient notre incrédulité : nous savions que nous allions nous revoir, mais nous nosions pas trop en parler, par peur de nous porter mal chance. Pourtant, les jours passaient
et léchéance sapprochait
Le lundi veille de mon départ, jétais très excité. Ce fut dur de me concentrer au travail. Je contenais ma joie, par peur quelle ne suscite des questions de mes collègues. Questions auxquelles je naurais pas eu envie de répondre.
Les mails avec Emilie avaient une autre saveur. Ils avaient été pendant si longtemps notre seul lien. Là, ils vivaient leurs dernières heures. Bientôt un lien plus fort allait naître.
Je ne me fis pas prier le mardi pour me lever. La maison dormait encore quand je partis. A quelques minutes de laéroport, jai cherché un endroit où me garer pendant une bonne demi-heure. Jaurais aimé quEmilie soit complice de ce moment, mais je ne lavais pas informé.
Les minutes passent, interminables...Finalement, 40 min après, je reprends le volant et je me dirige vers le parking.
Mon portable vibre : jai reçu un SMS dEmilie
Mon tendre Eric,
Jai une mauvaise nouvelle : je ne peux pas me libérer de mon travail. Jai une réunion imprévue. Je suis tellement désolé
Ce message me cloue dans le siège. Je ne comprends pas. Je ne veux pas y croire, je ne peux pas y croire. Tout cela pour rien
Nous étions si proches de nous retrouver
Je reste quelques minutes, là, dans la voiture, sans réagir. Puis, comme un automate, je sors, je prends ma petite valise, mon porte-documents. Je me dirige comme un zombie vers le terminal.
Devant le guichet de la compagnie, je récite sans y croire lexcuse que javais trouvée pour changer mon billet. L'hôtesse ne pose pas de question. Elle interroge avec le sourire son terminal.
- Vous avez un vol dans 20min, Monsieur
Je ne réponds pas, absent, perdu dans mes pensées.
- Monsieur ? Voulez-vous que je change votre billet pour le prochain ?
Je bafouille, je reprends mes esprits :
- Heu, le prochain, heu
oui, oui
A quoi bon de toute façon
Je nai pas goût à grand-chose. Le hall de laéroport minsupporte. Ce vol qui aurait dû me rapprocher dEmilie, ces femmes qui me font penser à Emilie, ces couples qui me font penser à Emilie, cet homme qui sourit au téléphone, certainement à une femme qui me fait penser à Emilie...
L'hôtesse me tend les nouveaux billets que je mets machinalement dans ma veste.
Sans conviction, je me dirige vers lembarquement
Tout me parait dérisoire. Machinalement, jouvre mon portable pour regarder lheure
en même temps, jobserve les icônes : pas de nouveaux mails
. Je le remets aussitôt dans la poche.
Je suis épuisé
la pression est retombée
Je dirais même que je suis retombé de mon petit nuage et la chute fut dure
Mon plan, nos mails, mes envies, son rire
tout se télescope dans ma tête. Cela devient assourdissant au point de me rendre irritable.
Une seule chose me tarde : monter dans lavion, masseoir et
attendre.
Par chance, le vol est à lheure. Comme confus ou pestiféré, jai limpression que tous les yeux sont sur moi. Je mengouffre dans le tunnel de la passerelle. Le personnel maccueille avec un large sourire à la porte de lavion : ma réponse est crispée et formelle.
Jégraine les rangés à la recherche de mon siège. Sur ma travée, un homme daffaire, les yeux dans un journal. Le siège du milieu est vide : je prendrai le hublot.
Jentends le steward faire la démonstration des consignes de sécurité
Mon esprit est ailleurs : jobserve la piste, laile de lavion, les gens qui sy affairent. Jessaie de distraire mon esprit tourmenté. Je guette la moindre chose qui puisse loccuper, le distraire...
Bientôt la carlingue sébranle. Ce moment qui aurait dû marquer les derniers instants ici avant de retrouver Emilie me parait si dérisoire, sans saveur
Le vol se passe. Mon estomac se noue à lannonce de larrivée. Cest encore plus dur
Je prends sur moi. Cette escale qui devait être initialement trop courte va me paraître terriblement longue
Terrible qui me rappelle encore plus Emilie, ce quaurait pu être cette rencontre et qui finalement ne sera pas.
Je traîne, avouons-le. Rien ne mattend. Au travers des grandes baies vitrées du hall darrivée, japerçois dehors les gens emmitouflés. Et en plus il fait froid me dis-je
A gauche je repère un écriteau Vers correspondance SNCF. De lautre, une publicité pour un pâtissier qui fait salon de thé. Ce fameux pâtissier où nous avions prévu de nous retrouver
Cela ne peut pas être pire. Je décide de soigner le mal par le mal. Tel un condamné allant à l'échafaud, je me dirige vers la boutique. Je choisis une petite table à deux places
Une de ces tables où nous aurions pu nous retrouver. Mais la chaise devant moi restera définitivement vide. Elle nest pas trop causante. Cela marrange : je nai pas envie de parler.
Je veux que ce déplacement passe vite, je veux revenir et me dire que ce nétait quun cauchemar, faire comme si je navais rien dis, rien demandé, rien espéré
rien raté.
- Un café, Monsieur ? me lance le serveur en passant
- Heu, non, un thé, sil vous plaît
- Ça marche ! Et un thé, un ! crie-t-il vers le comptoir.
Alors que jentends le percolateur cracher sa vapeur, je me retourne vers la vitrine. Les gâteaux sont alignés parfaitement. Une rangée de tartelettes au citron simpose
Enfin, disons que je la cherchais un peu
Jinterpelle le serveur du doigt :
- Pouvez-vous me mettre 2 tartelettes au citron sil vous plait ?
- Bien sûr, Msieur
Jobserve les gens passer devant la boutique. Certains au pas de course; dautres hésitant ou motivés
Je reste spectateur passif de vies qui ne mintéressent pas. Qui sarrêtera devant ma table pour me voir ? Personne
La solitude monte terriblement.
Mon champ de vision est coupé par un bras de chemise blanche :
- Votre thé, Monsieur et votre tartelette
Je sors de mon songe, ramené à des considérations bassement matérielles. Je mécarte pour lui laisse la place et me servir. Il pose la grande tasse, puis du plateau, viennent une théière, deux sucres et un gâteau. Le garçon pose le ticket sur la table. Jobserve ma table lorsque je réalise. Je me retourne vers le serveur qui séloigne.
- Monsieur, javais commandé deux tartelettes ...
- Pour toi seul ?
Alors que le serveur feint de ne pas mentendre et continue sa marche, sa silhouette fait place à une autre plus familière. A la main, une petite assiette avec une tartelette
au bout de cette main, Emilie.
Je restai stupéfait, bouche bée. Emilie me sourit puis elle sapproche de la table. Cette chaise, il y a quelques minutes, encore vide, va laccueillir.
- Alors, à quoi pensais-tu ? Ou plutôt à qui ? minterroge-t-elle.
- Mais
que fais-tu là ? Je ne comprends pas
enfin, je
Emilie posa son doigt sur mes lèvres
- Chuut. Ecoute
Oui, je ne devais pas être là. En fait, je dois tavouer queffectivement javais impératif au bureau. Mais tu vois, cétait un prétexte
- Un prétexte ? Je ne comprends pas
- Oui, en fait, une excuse, car jai eu peur
- Peur ? Mais de quoi ? De moi
- De nous en fait
Nous échangeons depuis longtemps, je me suis habitué à ce côté virtuel tout en espérant un jour nous rencontrer
Alors quand tu mas appris la nouvelle, je nen revenais pas. Jai eu peur que tout sarrête, que le réel soit moins bien que le virtuel
Je me mis à sourire tout en lui prenant la main tendrement.
- Ma puce, si seulement tu men avais parlé. On parle de tout ensemble
- En fait, jai réfléchis et je me suis dit que si je ne venais pas, je le regretterai toujours. Il fallait que je sache. Et puis, jai repensé à tous nos mots, et je me suis dit que je devais venir
Est-ce que tu me pardonnes ?
Je lui souris, car ces mots me touchaient. Jai serré sa main tendrement
Je la sentais émus.
Nous nous sommes mis à discuter, tout en dégustant nos gâteaux.
Une fois repus, nous sommes regardés, toujours aussi enchantés de ces retrouvailles. Je regarde machinalement ma montre. Emilie le relève.
- Tu as encore du temps ? me demande-t-elle
- Heu, oui, environ 2h30. Tu sais nous avions du temps
- Nous avions ? Pourquoi dis-tu cela ?
Je le regardais souriant.
- Je pense que nous pourrions aller marcher par exemple, sortir du terminal.
- Si tu veux
Je me lève et en croisant le serveur, je règle laddition.
Emilie mattends à lentrée et mouvre la route avant de se mettre à côté de moi
Puis doucement, je perçois la douce chaleur de sa main qui prend la mienne. Je la serre délicatement, enfin
Sur le parvis de laéroport, le vent froid nous saisit. Emilie relève le col de son manteau. Je passe le bras autour delle pour la blottir tout contre moi. Elle tourne alors la tête pour examiner la place.
- Tiens suis moi, me dit-elle
Je laccompagne. Nous arpentons des rues commerçantes, nous croisons des gens, mais finalement, peu mimporte, je la suis.
Puis, en plein milieu dune ruelle, elle sarrête et fait face à une lourde porte. Elle me regarde tout en pianotant un digicode sur le clavier. Je reste perplexe, je ne réalise pas.
La porte s'entrouvre. Emilie me tend la main :
- Viens
Je la suis et je mengouffre dans un couloir sombre. Emilie est plus à laise visiblement. Elle m'entraîne au fond pour monter un vieil escalier de béton et de fer forgé. Au premier étage, elle sort un trousseau de clef de son sac et ouvre aussitôt la porte dun appartement. Là, encore, je ne dis rien et je la suis.
Une fois rentré, elle pose les clefs sur un petit guéridon à lentrée et consent enfin à mexpliquer.
- Cest lappartement de ma cousine
fais comme chez toi, mets-toi à laise
Jenlève ma veste, pose mon porte-documents dans lentrée. Emilie sest éclipsée un peu plus loin. Jentends de leau coulé, un bruit de vaisselle. Elle revient, 2 verres à la main. Et tandis quelle me tend lun, elle porte lautre à la bouche. Nous nous observons. Après une gorgée, Emilie rompt le silence :
- Quen penses-tu ? Cest mignon non ?
- Toi ou lappartement ? lui répondis-je avec malice
- Pfff, tu es bête, toi
Aussitôt, elle prend nos verres et les pose sur la table.
A nouveau, je me laisse guider. Nous avançons dans un petit couloir
Face à nous, une porte close quEmilie ouvre doucement. Il baigne dans une douce lumière.
Emilie fait volteface. Jexamine alors la pièce du regard : sur la gauche, au fond, une autre porte ouverte avec un miroir. Dans son reflet je devine quil sagit dune salle de bains. Dans la pièce, à notre droite, un grand lit, simple, mais visiblement très confortable.
Emilie mobserve, attendant ma réaction, mon avis. Tardant à lui répondre, elle se précipite à mon pour membrasser langoureusement. Ses mains courent le long de ma nuque et plongent dans mes cheveux. Pour la première fois, nos lèvres se rencontrent
- Maintenant, mon chérie, comme toute femme qui se respecte, je dois aller me faire belle pour mon homme
Ses doigts glissent dans mon coup tandis quelle se dirige en me regardant vers la salle de bains.
Elle prend la précaution, ou linitiative, de ne pas fermer la porte. Je massieds sur le bord du lit, autant pour attendre que pour admirer la scène. Emilie sait que je lobserve. femme_porteElle commence par retirer ses bottines. Puis, pose le pied sur le rebord de la baignoire, et dans un geste suave, retire ses collants. Me faisant dos, elle laisse tomber sa petite veste, puis son top, dévoilant un soutien-gorge noir. Ses bras se croisent dans le dos pour le dégrafer. Je nen perds pas une goutte
Discrètement, elle sen débarrasse. Elle est désormais dos nu, en jupe. Sa main sattarde sur sa hanche pour défaire la fermeture. Ondulant gracieusement, elle laisse glisser sa robe le long de ses jambes jusquà ses pieds. Elle esquisse un pas de côté pour sen extraire.
Emilie tourne alors le regard pour la première fois par-dessus son épaule pour sassurer que je lobserve bien. Sans un mot, après sen être assurée, ces pouces passent sous son string. Elle se baise dans une position totalement indécente et le retire.
Elle tend alors le bras pour atteindre la porte quelle pousse doucement. Je reste seul, les yeux pleins des images que je viens de savourer. Je me ressaisis. Je me déshabille rapidement et je jette mes habits dans un coin.
La porte souvre à nouveau. Emilie entre doucement, vêtue dune nuisette noire quasi transparente. Au passage devant la fenêtre, je vois au travers son corps nu. Elle avance, le regard fort et désireux. Je suis assis au pied du lit, là où elle ma laissé, mais nu.
Soudain, mon portable sonne. Sonnerie caractéristique dun appel de ma femme ! Je sais que si je ne réponds pas, elle va insister. Je me penche sur le côté pour saisir mon téléphone qui gît au sol. Je décroche tout en regardant Emilie sapproche. A mes premiers mots, elle comprend. Après quelques banalités, ma femme mexplique la raison de son appel : impossible darrêter un choix sur lhôtel pour nos prochaines vacances et ses plaintes contre lagence de voyage, visiblement incompétente à ses yeux. Je ponctue son long monologue par quelques onomatopées : je ne suis pas assez concentré pour tenir une conversation. De toute façon, elle nécouterait pas. Je sens que la conversation va durer
Par dépit, je mallonge sur le lit. Dun oeil, je vois Emilie tourner autour de moi, me dévisageant avec un regard envieux, désireux, gourmand. Sa main court le long du lit, pour dessiner un enclos virtuel dans lequel je serais emprisonné. Puis sa main vient effleurer mon bras. Je sens un frisson parcourir mon corps. Emilie sen rend compte et continue son petit manège. En même temps, le côté excitant de la situation agit sur moi. Je sens mon sexe se durcir, ce qui néchappe pas à Emilie. Ma femme nen finit pas de pester. Emilie vient au pied du lit et sagenouille en posant les mains sur mes pieds qui pendent. Elle remonte alors doucement le long de mes jambes, puis de mes cuisses. Son corps suit le mouvement. Ses mains sattardent sur mes aines, le côté de mes cuisses. Elle tourne autour de mon sexe avec un regard lubrique. Je ne peux pas faire grand-chose, au risque déveiller quelques soupçons chez ma femme. Je décide tant bien que mal de prendre sur moi.
Sa main parcourt mon bas ventre puis sapproche de mon membre raidis quelle saisit. Elle commence alors à le caresser. Je me mords les lèvres pour penser à autre chose. Sa main intensifie la pression. Elle enserre toute sa longueur. Nos regards se croisent.
Elle rampe littéralement pour se hisser sur le lit. Bientôt son visage est à laplomb de mon sexe. Sa main ne cesse de sagiter sur lui. Après un dernier regard, son visage se penche vers lobjet de sa convoitise, que je vois disparaître presque totalement dans sa bouche.
Je suis surpris en sentant mon sexe se durcir encore plus. Sen suit des jeux de langues, de lèvres, tant que mon gland que sur la verge entière. La scène dure quelques minutes, Emilie prenant soin de pratiquer une fellation toute en douceur et longueur. Finalement, après un dernier va et vient profond dans sa bouche, elle abandonne mon sexe.
Elle se redresse et enjambe mes cuisses. Son bras plonge entre les siennes pour atteindre mon membre quelle saisit et redresse. Là, juste en regard de son nid damour, elle abaisse lentement son bassin. Jappréhende autant que jenvie ce moment où mon intimité va rentrer en contact avec la sienne. Tout dabord, mon gland ressent la douceur de ses lèvres qui nopposent quune résistance de principe à mon érection. Ensuite, vient la douceur chaleur humide de son vagin, qui entoure mon membre. A mi longueur, Emilie se stoppe. Elle commence un lent aller et retour sur moi, usant de mon sexe comme dun guide. Elle ondule, maîtrisant parfaitement la manuvre.
Je nen peux plus : je prétexte un double appel de ma société pour écourter la conversation avec ma femme. Je nai pas si tôt fait de raccrocher quEmilie sabandonne en se laissant tomber sur moi. Je suis en elle, totalement. Je perçois le tréfonds de son intimité. Par réflexe, je pose les mains sur ses cuisses. Elle les repousse et me saisit par les poignets pour mimmobiliser. Sa réaction comme la situation me surprend autant quelle mexcite. Puisquelle a commencé, je la laisse continuer. Joppose une résistance de principe, ce qui a pour conséquence de décupler son excitation.
Elle entame alors une danse folle sur mon sexe. Ses cuisses viennent heurter les miennes sous ses assauts frénétiques. Si son corps trahit son envie incontrôlable, elle semble très concentrée. Ce qui au début était pour moi un jeu, devient notre jeu.
Je sens venir monter mon plaisir. Emilie sen est rendu compte et ses mouvements deviennent plus rapides et profonds. Enfin, je pointe mon bassin vers le haut pour aller à sa rencontre. Des spasmes menvahissent, ma verge se tend à en avoir mal. Je sens monter une douce douleur dans mes bourses. Elle parcourt comme une délivrance toute la longueur de mon hampe pour sachever dans les profondeurs de mon Emilie dans un jet long et chaud.
Emilie savoure le moment et les sensations quil lui procure. Elle se retire et sallonge à côté de moi. Tendrement, tout en gardant les yeux fixés au plafond. Jai découvert une femme que je ne soupçonnais pas; elle, elle sest peut-être découverte comme elle ne limaginait plus
Un peu penaud certainement, sans trop savoir ce que lautre pense, aucun nose rompre le silence.
Emilie sursaute légèrement et se redresse sur le lit en regardant son entre jambe.
- Heu, excuse-moi
je dois.. mabsenter, me dit-elle avec un léger sourire
Elle séclipse alors aussitôt dans la salle de bain. Jentends leau de la douche couler. Je limagine alors nue. Je viens juste de la quitter, mais mon imagination ne peut sempêcher dabreuver mon esprit de flashes. A tel point que je ne résiste pas à lenvie de la rejoindre.
Je pointe le nez à la porte. femme_douche1Emilie passe la tête sous leau du pommeau de douche, puis la retire en plongeant les doigts dans sa chevelure châtain. Cest à ce moment quelle maperçoit. Son sourire vaut une invitation à la rejoindre. Je ne me fais pas prier.
Nos corps ne sont quà quelques centimètres lun de lautre. Pour briser cette distance, je saisis la bouteille de gel douche quelle a laissé sur le rebord. Jen verse une quantité généreuse dans la main et je commence à len couvrir. Je commence par les épaules, puis le dos. Je ne peux alors mempêcher de descendre sur ses fesses galbées. Je mapplique, sous prétexte de la couvrir de gel, à caresser chaque centimètre de sa peau. Ma main passe entre ses fesses. Je parcours son sillon aussi loin que je peux. Emilie sappuie au mur pour ne pas perdre léquilibre tout en se cambrant. Elle soffre à ma curiosité, à ma volonté de bien faire
Sa main séchappe dans son dos et cherche à matteindre. Elle saisit mon sexe. Sous ses caresses, il reprend de sa vigueur. Il coulisse entre ses doigts, facilité par le gel. De mon côté, aidé par sa position, je me suis hasardé à la caresser plus intimement. Mon index et mon majeur, au gré de lexploration de ce sillon aux rives pulpeuses, en ont trouvé la source. Naturellement, mon pouce est venu se placer sur cet autre orifice quelle mexpose. Je me partage équitablement entre les deux, tandis quEmilie exerce avec agilité et précision un massage sur mon sexe. Elle me prend littéralement en main.
De mon autre main, jenserre sa poitrine. Je malaxe ses seins avec délectation.
Notre excitation est à son comble. Nous écourtons notre douche en nous embrassant avec ardeur et passion. Nous rejoignons la chambre encore tout mouillés. Je la suis, collé derrière elle. Je la pousse sur le lit et laccompagne dans sa chute. Je suis sur elle cette fois, bien décidé à prendre ma revanche. Mon sexe est venu se poser tout naturellement entre ses fesses. Je me redresse. Je contemple alors son corps allongé, désirable. Emilie ne bouge pas, attendant que je prenne linitiative de la suite.
Je pose les mains sur ses hanches pour lui relever le bassin. Par la position, ses fesses soffrent à moi. Jhésite un instant devant un tel spectacle, devant une telle beauté.
Je me ressaisis et prend à pleine main ma verge tendue de désir. Je dessine son sillon à plusieurs reprises de mon gland. Je la sens tressaillir à chaque passage sur son petit trou. Puis, je mimmobilise devant et le plaque dessus. Je passe la première barrière. Elle se referme sur le bourrelet de ma verge quelle épouse à la perfection. Javance doucement, puis je me retire pour recommencer. Les mouvements sont de plus en plus amples au fur et à mesure que son orifice se dilate. Bientôt je peux le parcourir de toute ma longueur. Emilie plaque les mains sur ses fesses pour soffrir encore plus.
Maintenant, je peux profiter pleinement de ce quelle moffre. Elle qui tout à lheure semblait imperturbable, sautorise quelques gémissements. Ces doigts se crispent dans les draps. Je me surprends à apprécier de me voir entrer en elle, de lhonorer comme je la désire.
Jadopte un rythme régulier en attendant de la sentir approcher du plaisir. Ce moment sannonce alors, alors quelle vient me chercher à chaque fois que je me retire. Mes mouvements saccélèrent. Emilie pousse alors sur ses fesses pour se refermer sur mon membre. Dans un dernier élan, je menfonce profondément pour jouir. A la sensation de ma semence qui lampli, Emilie se lâche et accompagne mon râle.
Je me pose sur son dos, comme au début de cette étreinte brûlante. Nos visages sont côte à côté.
- Mon coeur, me dit-elle, tu sais, tu étais loin, tu es venu
et maintenant, je peux te le dire, oui, je te le dis, je suis là, mon coeur
.
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