Franchir...
Les pneus crissent sur les quelques graviers qui jonchent lentrée du parking. A cette heure de la journée, je nai que lembarra du choix pour trouver une place. Instinctivement, je choisis tout de même de me garer un peu à lécart.
Du coffre, je ne prends que quelques affaires. Une femme de ménage est en train de ranger son matériel dans un local au rez-de-chaussée. Nos regards se croient, sans plus. Je reste détaché. Le bout de papier griffonné au fond de la poche de ma veste détient le sésame. Cest pour linstant, ma seule priorité. Le verrouillage centralisé de la voiture claque tandis que je mapproche de laccueil. Machinalement, je jette un coup dil autour de moi : personne.
Sans me poser plus de question, je pousse la porte. Lhôtesse maccueille avec un grand sourire. Je sors mon papier et lui annonce le n° de la chambre que jai réservée la semaine dernière. Elle est déjà payée. Elle me récite des consignes sans trop y croire. La carte magnétique est toujours sur son bureau. Enfin, accompagnée dun large sourire, elle me la tend. Je réponds doucement avec la même expression.
Sur les murs, des pancartes orientent les clients vers les chambres. « 100 à 140 », « 141 à 181 »
Je répète inlassablement en moi le numéro de la chambre
Je reviens sur mes pas, anxieux, mais finalement, cest derrière le bâtiment que je la trouve. Il me tarde de rentrer
La carte glisse dans la fente. La poignée résiste
la carte est à lenvers. Je me ravise. La porte cède et je mengouffre.
La chambre baigne dans une teinte orangée. Mes yeux saccommodent rapidement à la pénombre. La lumière artificielle des appliques vient à ma rescousse. Je dégage le couvre-lit et la plaquette publicitaire. Je plonge dans mon sac pour en retirer quelques affaires de toilettes. Mes chaussures partent sous la chaise du bureau. Je dispose quelques bougies autour du lit, je dispose dans la petite table de chevet un flacon de gel, deux plumeaux, deux bandeaux, et un petit cadeau « à ma façon »
Jai tôt fait de retirer mes habits.
Je saisis mon téléphone pour tadresser un SMS « Ma chère, je vous attends chambre 19 ». Une serviette autour de la taille, je prends mon mal en patience. Bientôt, la fraicheur de la douche nest plus quun souvenir
La serviette mencombre
elle ne tient pas
joccupe mon esprit en pensant à toi, à nos prochaines retrouvailles. Je me sens comme un lion en cage
Mon regard se pose sur la porte de la salle de bains
Mon imagination vient à ma rescousse. Tu rentrerais dans la chambre, ton éternel sourire aux lèvres. Je taccueillerais dans mes bras alors que cette foutu serviette dévoilerait ma nudité. Immobilisée contre le mur, à la merci de mes lèvres, tu te laisserais enfin faire. Mes doigts courraient le long de tes vêtements pour deviner un peu plus à chaque passage, ces courbes exquises. Je ne résisterais pas longtemps à te les ôter
Tu ne dirais rien et tu te laisserais faire
puis, je prendrais la main et nous irions dans la salle de bain. Je me baisserais, là, à tes pieds, pour me délecter de ton corps. Les mains sur tes hanches, je retirerais cette jolie dentelle qui occulte à mes yeux ce puits de plaisir. Nue, tu attendrais patiemment la suite. Je me redresserais, effleurerais ton corps
pour ouvrir leau encore tiède
Dune main, je tirerais le rideau. Ils ny auraient pourtant aucun spectateur, mais juste pour la sensation dêtre encore plus près
Je
Ma rêverie est interrompue : on frappe à la porte. De toute façon, ce nétait quun songe, une envie
mais je pense que tu ne te laisserais pas faire
« Jai pris un long bain avant de venir, pourquoi veux-tu que je prenne une douche ? » me dirais-tu, nest-ce pas ?
Je me reprends. A la fois impatient, mais tempéré, je me dirige vers la porte. Je me dissimule partiellement derrière et je lentrouvre.
Enfin, tu prends le temps de te poser. Tu tassois au pied du lit, juste à côté de moi. Ma main se pose délicatement sur ta jambe. Nous entamons une discussion informelle. Tous les sujets sont bons : le temps, nos activité, le travail, la circulation, nos s. Je tobserve, captivé par tes yeux. Appuyé sur un coude, la position devient inconfortable. Je me hisse un peu plus dans le lit. Tu saisis loccasion pour me rejoindre et tallonger à mon côté. Nos mains se rejoignent tandis que nous continuons à discuter. Mais mes gestes trahissent mes envies. Je me tourne vers toi pour tembrasser. En guise dacquiescement, tu fermes les yeux. Je glisse le long de ton corps. Mes mains descendent le long de tes longues et fines jambes. A leur extrémité, je me saisis délicatement de tes escarpins. De ton côté, tu anticipes mes intentions et tu laisses glisser ta jupe en te redressant légèrement.
Jabandonne la source de ce plaisir. Ton visage est légèrement sur le côté. Mes mains remontent désormais sur le haut de ton corps pour enlever les derniers sous-vêtements qui thabillent encore.
La bougie de massage que tu as apportée est déjà bien consommée. Je verse doucement et sans un mot quelques filets entre tes épaules. Je mempresse détaler le liquide chaude sur ta peau ambrée qui se met à luire. Sa douceur est décuplée. Je le masse tant pour le faire pénétrer que pour mimprégner du calme que tu dégages. A ce moment, combien de fois ai-je regretté de ne pas avoir plus de mains ! Très vite, la cire savère très inadapté à mon massage. Je prends le flacon de liquide de massage que jai dissimulé à proximité. Jai tout loisir de létaler sur chaque centimètre carré de ta peau. Ton fessier délicieusement rebondi mappelle. Je le masse avec appétit.
Mon corps se couche avec prudence sur le tien. Je te couvre entièrement et mes lèvres viennent se poser sur le lobe de ton oreille. Il na aucun mal à se glisser entre mes lèvres. Tu murmures quelques mots mais je ne les comprends pas. Mon corps ondule sur le tien pour se recouvrir à son tour dhuile.
Mon envie, mon désir de toi sinsinue au creux de tes reins. Je naurais quun geste à faire pour nous unir. Jhésite, je résiste tant lenvie est grande. Je me ressaisis et redresse. Je reprends le massage après voir enduis encore une fois ton corps. Cette fois-ci, le filet coule juste entre tes fesses. Mes doigts caressent leur galbe. Puis je descends entre pour rejoindre ton intimité. Je leffleure tout dabord, et à chaque passage, je menfonce un peu plus. Mon intention ne peut plus te laisser de doute. Mon index y séjourne désormais et texplore aussi profondément que ta position me le permet. Tu pointes dailleurs les fesses complices. Je me serais attendu à ce que tes mains viennent rejoindre mes doigts pour sunir dans ton plaisir. Mais je pense que tu préfères me laisser les commandes.
Mon pouce se pose naturellement entre tes fesses. Je complète lalchimie avec un peu plus de gel. Je suis suspendu à la moindre réaction de ton corps. Je sens ton petit illet sur la pulpe de mon doigt. Jexerce une légère pression, successivement. Tu ondules. Mon index nest pas en reste pour autant et continue son uvre en toi.
Le gel aidant, mon pouce arrive finalement à ses fins. Je suis désormais doublement en toi. Je nen jubile pas pour autant. Je savoure avant le plaisir que je te procure. Je veux quil dure encore et quelques mots que tu prononces me font comprendre que tu apprécies cet instant.
Jai aussi apporté un cadeau pour toi. Il est tant que je te loffre. Je lai choisi bien sûr en pensant à toi, à tous les sens du terme. Cependant, je ne veux pas rompre ce moment. Je me contorsionne comme je peux pour lattendre. Mon cur bat fort
Je retire partiellement mon pouce avec douceur. Mon petit cadeau descend le long de tes reins. Je tobserve. Ton corps continue donduler. Tu pinces tes lèvres et tes doigts se crispent sur loreiller. Jhésite encore
Comment recevras-tu mon audace ? Nous avons jusquà présent toujours su lier douceur et fougue, respect et ouverture desprit. Je dois franchir le pas.
Mon présent vient heurter mon pouce. Il le guide et séclipse pour lui laisser la place. Je le presse sur ton petit illet, à la fois pour ty habi mais aussi pour attendre ta réaction. Je crains que tu imagines quil soit trop « osé » ou que tu le refuses purement et simplement. Pourtant, en le choisissant, jai pris soin justement de penser à nous et à notre relation, douce, complice. Certes, à ce moment-là, je doute que cette attention traverse ton esprit. Je ne peux compter que sur la confiance que tu me portes et qui est réciproque.
Dune légère pression, mon pouce nest plus quun souvenir. Je stoppe immédiatement
jattends, je crains
Mais rien. Je prends ce silence pour une approbation. Mes mouvements sont lents, lamplitude est timide. Mais tu sembles te montrer accueillante à cette initiative. Je ten remercie en noubliant pas de continuer à flatter ton intimité. A cet instant, jaimerais parcourir ton dos de milles caresses, mais tu ten doutes, la nature na pas été généreuse et ne ma pourvu que de deux mains !
Détranges sentiments menvahissent. Celui du plaisir de te faire plaisir, celui davoir avancé entre nous, celui de nous découvrir un peu plus. Si je ne peux te caresser tout en oeuvrant en toi, je dois aller faire un choix. Avec délicatesse, mes gestes sestompent et tabandonnent. Je saisis le flacon de gel et jenduis mon torse. Je viens épouser chaque forme de ton corps pour tenvelopper. A mes caresses, je peux maintenant y joindre mes baisers. Comme tout à lheure, le hasard fait bien les choses
Je suis posé au même endroit. Mon envie est toujours là
La sensation est délicieuse, aidée par le gel dont jai couvert mon torse.
A mon tour, jondule et tu me suis dans ce rythme. Tes mains courent sous ton ventre. Mes mouvements samplifient volontairement et je méchappe du piège naturel que tes reins mont tendu. Tes doigts me récupèrent et me guident sur ton bas ventre. Tu joues un moment, mais tu me montres que tu en connais les règles. Ils deviennent plus directifs et je goute très vite au résultat de lexcitation que jai cultivé. Ta chaleur menvahit en même temps que je templie. Chaque aller est une découverte, un soulagement ; chaque retour, un appel au plaisir
Nos doigts se sont finalement unis. Je me penche à ton oreille :
- Et alors, maintenant ?
- Hum, je ne sais pas
A quoi penses-tu ?
Jespère que tu penses à la même chose. Enfin, « penser »nest pas ment le mot
Je dirais plus que tu souhaites partager la même chose
Ton ventre se plaque au lit et jabandonne ton écrin. Le gel a des avantages et lorsque mon bassin bascule à nouveau vers toi, je retrouve un terrain familier et à la fois inexploré. Cette fois-ci, plus dartifice, de jouet. Linstant, le moment est délicat, presque
solennel. Alors, avec autant de douceur que ce moment est rare, je canalise ma fougue et la guide de mes doigts en toi. Nous nous écoutons mutuellement
Bientôt, nos corps sont à nouveau unis. Je reste quelques instants tout contre toi, tant pour apprécier cet instant que pour nous y habi
Tu commences à bouger pour maccompagner. Cette fois, ce sont mes mains qui vont sous toi jusque sous ton bas ventre. Le moment est fort, intense. Mon plaisir, mon excitation sont amplifiés et enfin je mabandonne en toi
Nous en sourions et restons ainsi par plaisir. Notre étreinte se rompt. Cest loccasion de savourer ce que tu nous as apporté. Je débouchonne la bouteille et nous sers un verre. Nos regards se croisent, plus intenses
Machinalement, jobserve la bougie de massage.
- Elle est presque toute fondue, te dis-je
- Cest parfait, il en reste donc assez pour toi maintenant
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