Jeux Interdits
J'ai oublié de compter les années... Nous nous connaissons finalement sans nous connaitre. Le hasard a voulu qu'un jour tu m'aies envoyé un petit mail, audacieux, risqué... J'ai mordu à lappât. Nous avons découvert beaucoup sur chacun. Une vie meurtrie, des aléas, des bons et mauvais moments.
Malgré "les distances" qui nous séparent, ce lien semblait indéfectible. L'éloignement, nous en faisions fi en échangeant, ponctuellement, par mail. Notre différence sociale s'atténuait dans nos propos, nos envies, nos goûts. Oh, nous n'étions pas ment d'accord sur tout. Même si tes penchants ont évolués avec le temps vers un "monde" que je ne partageais pas, cela ne me gênait pas. Nos confidences réciproques étaient une force, un bouclier contre le quotidien, tant personnel que professionnel. Combien de rendez-vous ratés ? Combien d'imprévus contrecarrant nos projets ? Je ne les compte plus, mais nous comptons toujours l'un sur l'autre.
J'aimais ces jeux de regards, dont nous étions les seuls à connaitre le sens, devant un public qui était au antipodes d'imaginer ce que nous partagions secrètement. Excitation, complicité, imagination... voilà notre quotidien...
Et puis, il y a eu cette "nouvelle"... La Direction avait d'autre projet pour toi. Des projets auxquels tu n'aspirais pas. Des opportunités que désormais tu reconsidérais sous un autre oeil. Un raz le bol, une envie de changer. Un jour tu m'as écris "2014 doit être l'année de mon départ. Je vais m'y employer". C'était inévitable. Je m'en doutais, je le pressentais. Que pouvais-je y faire ? Te souhaiter certainement et sincèrement une bonne continuation ? Tirer un trait sur cette "aventure" voilée ?
Etrangement, mais discrètement, je me mis à compter nos échanges, nos appels, nos signes. Chacun prenait une saveur différente. On ne prend conscience de quelque chose que lorsqu'on le perd, dit-on. Chacun pouvait être le dernier de sa catégorie !
La mois de mai approcha et notre entreprise annonça son traditionnel séminaire bi-annuel.
Une forme de colère monta en moi. Une sorte d'envie irrépressible : celle de la dernière chance.
Innocemment, je jaugeais le terrain. Je t'ai envoyé un mail pour savoir comment tu allais t'organiser. Tu m'appris que tu descendais la veille pour participer à une réunion. Une chance inespérée. Je partageais, non sans le dissimuler, mon enthousiasme à te revoir.
Mais mon plaisir ne devait pas s'arrêter là. Je fis preuve alors d'audace. Je savais que tu gardais une réserve, une distance dans notre "relation". Je ne souhaitais pas la briser, ou te pousser dans tes derniers retranchements. Non, mon idée était juste de me présenter à toi, comme je suis, comme j'ai toujours souhaité l'être avec toi.
L'organisation du séminaire consistait à savoir comment chacun se rendrait sur place. Co-voiturage, bus ou autre. Loin de chez toi, je savais que tu n'aurais pas trop le choix. Je prétextais alors de te soustraire autant faire ce peu à l'ambiance d'un transport collectif imposé en te proposant de partager ma voiture. J'ai toujours eu soif d'une certaine liberté, tout particulièrement quand je sens la contrainte. Et cet exercice n'allait pas échapper à la règle.
Tu prenais tes quartiers dans un hôtel, non loin de l'aéroport. Tu en savourais les cannelés offerts au petit déjeuner.
Mon approche était délicate et je m'attendais légitimement à un refus poli mais catégorique. Je me lançais
- Stéphanie, que dirais-tu de partager modestement mon carrosse pour aller au séminaire ? Cela t'éviterait de te plier à leur mascarade tout le long du trajet ? Tu auras de toute façon tout loisir de t'y adonner sur place !
- Heu, je ne sais pas.
- Oui, et alors ? De toute façon, tu vas bien partir un jour ? Je ne pense pas que tu leur feras un quelconque cadeau. Tu sais aussi qu'ils en feront de même. Alors, soit toi même ! Cela ne rimerait à rien. Pour une fois, regarde devant toi.
- Bon, d'accord. Mais tu me récupère où alors ?
Tu me donnais une occasion :
- Que dirais-tu que je vienne te chercher à lhôtel ? Tu sais que j'arrive tôt de toute façon et il y a de la route. Tiens, et si tu m'invitais à prendre le petit déjeuner ?
- Toi, tu ne pers pas le Nord texclamas-tu
Je pris cela pour un oui. Je confirmais :
- Il faudra par contre que tu fasses un petit effort...
- Un effort ? Que veux-tu dire ?
- Ma foi, j'ai bien l'intention de prendre un bon petit déjeuner ! Je ne me contenterai pas d'un simple croissant et d'une tasse de café... La journée va être longue. Donc, j'aimerais bien arriver tôt...
- A quelle heure ?
J'hésitais tout en calculant intérieurement...
- 5h00 ?
- 5h00 !! Mais tu manges quoi au petit déjeuner ! s'exclama-t-elle
- On coupe la poire en deux ? 5h30 ?
Un silence suivit ma proposition... J'avais voulu ruser, proposant un horaire très matinal pour lui donner l'impression que c'était finalement elle qui aurait le dernier mot.
- Ok, va pour 5h30, mais c'est bien parce que c'est toi.
J'avais passé la première étape.
Le fameux jour arriva. J'eu du mal à garder le sommeil, me réveillant plusieurs fois dans la nuit, persuadé d'être en retard.
La route me parut étonnement longue, pas assez rapide au regard de mon impatience. J'arrive enfin à l'hôtel. Le silence y règne et je ne souhaite pas que ma venue soit remarquée. Je passe l'entrée : l'accueil est encore vide. Je ne m'y attarde pas. Je n'ai pas envie de devoir bafouiller une explication vaseuse sur ma présence.
A l'étage, toujours le silence. J'avance à pas feutrés. Je peste en me trompant d'aile. Je reviens sur mes pas et je trouve enfin la porte. Doucement, je frappe. Je guette le moindre bruit derrière la porte. Et si elle dormait encore ? Je ne vais tout de même pas tambouriner dessus ! Je réitère. Puis j'entends un léger bruit. La poignée tourne et la porte s'entrouvre. Dans le chambranle, je discerne le visage de Stéphanie, un peu endormie. Elle m'accueille d'un léger sourire, les traits tirés.
- Vas-y entre.
La porte s'ouvre enfin tandis qu'elle m'accueille dans un peignoir enfilé hâtivement. Je m'avance et découvre sa chambre. Le lit est défait, en désordre. Deux lampes de chevet éclaire la chambre. Là, sa valise, béante, offre à mes yeux curieux un peu de sa vie.
- Assieds-toi, j'arrive...
Elle s'absente quelques instants dans la salle de bains pour se passer de l'eau sur le visage. Je ne perds pas de temps. Je débarrasse une petite table et sors d'un sac un thermo de café et une poche de papier.
Stéphanie revient près de moi.
- Hé, mais que m'as-tu apporté là ? souligne-t-elle avec un sourire aux lèvres
- Je n'allais pas venir pour un petit déjeuner sans rien, non ? Vu l'heure, je pense que tu ne seras pas contre un bon café. Et puis, j'ai une surprise...
- Ah bon ?
J'ouvre la poche et lui présente quelques cannelés que j'avais pris soin d'acheter la veille.
- Je n'ai pas oublié ton petit pêcher... Il fallait bien que je me fasse excuser de venir te réveiller si tôt...
Elle me sourit, agréablement surpris de mon attention et du petit détail que je n'avais pas oublié. Nous installons sur le lit, elle fasse à moi, les jambes croisées. Je fais le service et lui sers une tasse. Nous n'échangeons pas de mots. Je la sens ailleurs. Est-ce l'heure ? Certainement.. Mais...
Elle rompt le silence.
- Pfff, si tu savais ce que cela me pèse d'aller à ce séminaire... J'en ai marre. Je suis à bout, au bout.
Ses yeux se perdaient dans le vide.
- Tes démarches avancent ? Tu dois bien avoir des contacts ?
- Oui, mais ils me mettent des bâtons dans les roues. C'est dégueulasse !
Elle posa la tasse entre ses jambes tout en baissant le regard. Elle, si battante, je la sentais renoncer. Cette femme avait qui j'avais tant travaillé, avait qui j'avais tissé une forme de complicité, s'apprêter à déclarer forfait. Non, ça, ce n'est pas la Stéphanie que je connais.
A mon tour, je posais ma tasse. Je pose la main sur son bras.
- Pense à la revanche que tu prendras sur eux quand tu déposeras ta démission. Ce sera une double victoire : toi pour un nouveau départ; eux, dans la mouise !
- Arrête, c'est trop dur. Ils veulent que je craque...
- Non, je peux imaginer combien c'est dur. Je peux imaginer tout ce qu'ils peuvent faire pour arriver à leur fin. Te voir plier, ce sera leur victoire. Ne leur donne pas ce plaisir ! Non, ça, ce n'est pas toi ! Tu peux mieux, je le sais, tu le sais.
Je pose la main sur sa joue pour ramener son regard dans le mien. Nos visages sont à quelques centimètres.
- Je vais prendre une douche, ça va me réveiller. Tu m'excuses... Mais là, je ne suis pas de bonne compagnie.
- Va, prends ton temps...
Elle se redresse et disparaît dans la salle de bains. La porte reste entrouverte. Je reste seul dans la chambre. J'entends l'eau couler. Je l'imagine ôter son peignoir. Je sens l'eau couler sur son corps.... Il faut que je me change les idées.
Je cherche la télécommande de la télévision. Je zappe pour trouver quelque chose de plus ou moins intéressant à regarder. Mais mon esprit est toujours dans la salle de bains. Chaque son est une occasion pour imaginer ce qui s'y passe...
Je commençais à distraire mon esprit lorsque le silence se fit. Instinctivement, je tournais le visage. Stéphanie en sortit, les cheveux légèrement mouillés, le corps enveloppés dans le peignoir.
Je me lève et saisis la tasse de café qu'elle avait laissée.
- Tiens, il est encore chaud, cela te fera du bien.
Elle prend la tasse qu'elle blottit entre les mains. Son regard se perd à nouveau.
- Tu vas leur en mettre plein les yeux ! J'en suis sûr. Même si au fond de toi, ils te font mal, ne le leur montre pas. Garde le "masque".
Elle lève les yeux luisants vers moi. Je m'approche tandis que nos regards ne se quittent pas. J'hésite... Pleins d'idées me passent dans la tête. Il ne faut pas... Je sais qu'elle ne veut pas... Cela a toujours été un interdit entre nous. Mais si je ne fais rien, peut-être le regretterai-je... Si je fais quelque chose, le regretterai-je aussi... Je me lance...
Je prends son délicat visage encore humide entre les mains.
- Je veux voir la vrai Stéphanie, la battante, la gagnante. Celle qu'ils veulent museler !
Ces yeux luisent encore plus. Je ne veux pas que le geste que je m'apprête à faire puisse donner l'impression que je veux profiter de la situation. Je veux simplement lui montrer combien elle est belle, combien elle est admirable, forte.
J'approche de son visage et je pose les lèvres sur les siennes. Alors que mes yeux se ferment pour profiter de cette délivrance, je ressens un choc sur la joue. Surpris, j'ouvre les yeux. Je viens de prendre une claque magistrale. Son regard est désormais soutenu, mêlé de colère et de désapprobation. Je recule légèrement. Je m'y attendais un peu, mais pas de façon aussi ... violente.
- Ce n'est pas contre moi que tu dois manifester ta colère.
Le temps est suspendu quelques secondes. Ses yeux ne peuvent désormais plus contenir sa peine. Je vois sa mâchoire se crisper. Soudain, un bruit roque semble sortir de sa gorge. Ses bras se redressent et je m'attends à recevoir une autre claque. Instinctivement, je pare le coup. Mais en fait, ses mains se posent sur mes épaules et poussent violemment en arrière.
Je perds l'équilibre tandis que je heurte le lit derrière moi. Je tombe, allongé. Stéphanie m'accompagne dans ma chute.
Nous nous retrouvons, elle sur moi. Nos visages sont à quelques centimètres. Je sens une de ses larmes couler sur ma joue. Je l'essuie de mon index et porte mon doigt à sa source. Stéphanie observe mes geste alors que le liquide légèrement salé vient sur mes lèvres.
Cette fois, c'est elle qui prend l'initiative. Son visage s'approche et nos lèvres se rejoignent. Elle bouge légèrement le bassin et sa jambe gauche vient glisser entre les miennes.
Mes mains remontent le long de ses bras, et s'engouffrent sous le peignoir. Stéphanie se redresse alors pour s'asseoir sur moi. Le tissu glisse et dévoile son corps nu. Je suis pour ainsi dire à ses pieds, bloqué, à sa merci. Mais ma position me donne une vision exclusive sur son corps magnifique. Je me mets à repenser à son auto-critique, lorsque je vantais ses courbes que j'imaginais, quand elle me disait que son corps portait les stigmates du temps et qu'elle était loin d'être aussi belle que je pouvais le penser. Là, je reconnaissais bien sa modestie, un peu dévalorisante.
Mes doigts qui se portent sur ses cuisses, remontent jusqu'à son bassin, ses hanches. C'est avec délectation et sans surprise que je découvre une peau douce, ferme... Ses mains rencontrent les miennes et me guident vers la suite de son corps. Ensemble nous explorons désormais la naissance de sa poitrine. Au contact de ses tétons, elle se cambre. J'enveloppe simultanément ses seins de mes mains. Son visage disparaît de ma vue. Elle s'appuie sur mes jambes pour offrir à mon regard son ventre plat, sa poitrine bombée. Je tente de me redresser sur les coudes pour m'en approcher. A son tour, elle en fait autant. Ma bouche atterrit entre ses seins. De la langue, je capte les dernières gouttes d'eau qui y perlent. Stéphanie se consacre à ma chemise qu'elle déboutonne comme elle peut. Le tissu ne résiste pas longtemps et vole dans la chambre. Pour la première fois, nos deux corps nus se rencontrent. Je perçois les battements de son coeur, forts.
Enfin, tout en me regardant, elle glisse le long de mes jambes et se met de bout. Elle réajuste son peignoir puis s'accroupie et retire rapidement mes chaussures. Je la contemple alors qu'elle entreprend ma ceinture. Puis, je sens ses mains à mes chevilles. Elle saisit mon pantalon. Je relève les jambes. D'un coup sec, elle dévoile mes jambes. Je me retrouve en boxer; elle, encore en peignoir. Je me surprend encore à la contempler.
Là, débout devant moi, même dans un peignoir dhôtel, elle se présente dans toute sa splendeur. Elle remonte les mains le long du peignoir qu'elle le laisse glisser à ses pieds. Je pourrais lui dire que finalement mon imagination avait vu juste. Comment une femme peut elle être si dure avec elle-même ? Je me sens tel un adolescent au moment de franchir le tout premier pas. Pourtant, nous ne sommes plus des s...
Je passe les mains dans mon boxer, décidé à rétablir l'équité. Je me retrouve debout, devant elle. Je pose les mains sur ses bras pour la faire pivoter et prendre ma place. Dos au lit, je ne peux pas m'empêcher de lui rendre la pareille : je la pousse légèrement. Elle se laisse tomber, non sans un léger sourire de surprise. Elle penche son visage pour me voir.
A mon tour, je m'agenouille. Les mains sur ses cuisses, je passe ses jambes sur mes épaules. Je sens la douceur de sa peau sur mes joues. A nouveau, je repense à ses mots sur ce corps qu'elle semblait dénigrer. Quel gâchis ! Je sentais une forme d'énergie, de colère monter en moi... L'envie de lui montrer combien elle était belle, désirable. Mes lèvres s'attardent sur l'intérieur de ses cuisses. Je goutte, lèche, savoure. J'avance dans ma dégustation, centimètre par centimètre. Ma course m'amène inexorablement vers ce petit mont, désert, lisse... Je l'observe du coin de l'oeil, envisage les tactiques pour m'en approcher, pour l'apprivoiser.
Je suis à cours de jambe... Je suis arrivé au bout... Au gré de ma progression, tes jambes se sont écartées. Mes mains se posent sur tes aines.
Mes lèvres effleurent son sommet. Ma langue s'invite et glisse sur la naissance de tes lèvres. Je fais le tour, un peu comme pour dessiner une cible. Une fois le périmètre délimité, je me consacre à son coeur. Je goutte ton nectar qui en perle. Aidé de mes mains savamment posté, je tire doucement sur ta peau. Les portes rosées s'écartent et dévoilent ce qu'elles dissimulent. Ma bouche se pose dessus et l'occulte entièrement. Rivé à toi, la pointe de ma langue entreprend la découverte. Elle explore les premières barrières, s'engouffre, fouille. Puis elle remonte et vient heurter ton petit bouton. Acculé, il n'échappera pas à la gourmandise que tu suscites en moi. J'entends tes mains se crisper dans les draps tandis que tu t'agites légèrement. De longue minutes passent avant que je décide d'abandonner ce met.
Je remonte autour de ton nombril, de tes hanches. Ton corps réagit à chacun de mes baisers. Je suis à la hauteur de ta poitrine. Je lui inflige la même peine. Je surligne la base, puis en spirale, je remonte jusqu'à son sommet. Vainqueur, je plante à son sommet mes dents sur ton téton. Nos corps sont quasiment à l'unisson. Mon membre ferme heurte ton intimité que je dégustais il y a quelques minutes. Si je voulais...
Je me ravise. Je me redresse et insuffle à ton corps un léger mouvement pour te faire basculer sur le ventre. Voici enfin le galbe de tes fesses. Je reprends mon exploration depuis tes chevilles. Je passe d'une jambe à l'autre tout en remontant. Tes fesses, rondes et fermes m'attendent. Je pose la tête sur le lit. Ma langue pointe et parvient à atteindre ton intimité. Tu m'aides spontanément en redressant ton fessier. Je n'en demandais pas tant. Je glisse sous ton bas ventre et ma bouche se pose naturellement sur ton sexe. Confortablement installé, je reprends de cette offrande. Ton corps réagit de plus en plus. Par moment, tu te cambres pour me laisser dévorer ton bouton. A d'autres, tu m'invites à plonger en toi.
Je me retire et me tiens désormais debout. Tu es encore couchée. Ta main est passée sous ton ventre et je vois te doigts pointer entre tes jambes. Je ne peux m'empêcher d'admirer ton corps. Je me surprends à me caresser. Tu entrouvres les yeux pour m'observer après t'avoir délaissée. Tu fais volte face pour t'asseoir au pied du lit, devant moi. Je ne te quitte pas des yeux. Tes mains s'unissent aux miennes sur mon sexe tendu, puis s'y substituent avec malice. Tu le parcours avec agilité et confiance. Tu pinces tes lèvres en l'observant.
Soudain, ton visage plonge sur mon bas ventre. Je sens la douceur de ta langue se poser sur l'extrémité de mon membre. Tu dessines les pourtours du gland à plusieurs reprises tandis que tes mains continuent à le saisir. Je voudrais voir ton visage, mais ta chevelure fait un rideau dont tu joues. Enfin, un anneau chaud et mouillé enserre délicatement ma verge. Il descend tout son long jusqu'à ce que ton visage butte sur sa base. Une de tes mains s'affairent sur mes testicules et l'autre plonge entre mes jambes. Je retiens mon excitation tant ta caresse est experte. Je voudrais penser à autre chose. Mais tu as capturé mes pensées... Pire, je me vois déjà te prendre, entrer en toi...
Visiblement, tes attentions témoignent du plaisir que j'ai du contribuer à te donner. Je me sens égoïste à profiter de tes charmes sans pouvoir te le rendre. Je comprends aussi pourquoi tu disais que les hommes aimaient tant tes petits gestes... Et je crois aussi me rappeler que tu n'étais pas contre... Je te laisse alors prendre ce plaisir tout en imaginant ce que j'ai envie de te donner...
Je plonge les doigts dans ta chevelure. Tu explores chaque centimètre de mon envie, tendue, là, dans ta bouche. Je ne veux pas m'abandonner maintenant.
Je décline cette invitation poliment. Tu n'en sembles qu'à moitié surprise. Féline, tu remontes à quatre pattes sur le lit en te tournant me me regarder. Puis, tu t'alignes avec moi. Tu hoches rapidement la tête qui s'incline et disparaît sous ta crinière. En même temps, tu m'offres ta croupe.
Je m'avance, pose une genou sur le lit. Je saisis ma verge que je plonge entre tes jambes. Je remonte doucement. Elle s'enduit de ta cyprine. Je glisse entre tes fesses et redescends entre tes jambes une ou deux fois. Enfin, au gré d'un passage, je me laisse distraire par ton orifice. Tes lèvres n'opposent aucune résistance. Je pèse chaque centimètre que je franchis. Je bute contre tes fesses. Je suis en toi, enfin. J'ondule pour jauger de ton intérieur, de cette douceur chaude qui commence à m'envahir.
Les mains sur tes cuisses, j'initie un vas-et-vient. Tu m'accompagnes en venant me chercher quand je m'éloigne de trop. Nos corps se heurtent. Les images que j'avais tout à l'heure reviennent à mon esprit. J'étais encore bien en deçà de ce que j'imaginais. A chaque coup de reins, j'ai envie de te communiquer le plaisir qui me submerge lorsque je m'enfonce en toi. Je serre les dents pour faire durer ce plaisir. Tu le sens. Tu m'éjectes littéralement. Accroupie sur le lit, tu me débarrasses du préservatif et tu m'engouffres à nouveau. Je n'aurais pas tenu longtemps. Je me crispe, ma verge se raidit au delà de ce que j'aurais cru sous tes caresses expertes. Je voudrais tenir encore, mais tu ne m'y aides pas... Je cède enfin et me déverse en toi. Tu continues tes caresses, délicates tant tu dois imaginer combien mon membre est devenu sensible.
Je m'écroule sur le lit à tes côtés. Tu te penches sur mon corps pour poser tes lèvres sur mon torse luisant. Tu te blottis au creux de mon épaule. J'aimerais que ce moment ne s'arrête pas. Je sais combien ce moment a été bon. Il représente tant. Nous aurons attendu longtemps, nous réfugiant derrière des règles incontournables. Ce qui le rend unique, c'est que je sais aussi qu'il n'y en aura pas d'autre.
Nous reprenons nos esprits. Tu romps cet instant.
- Je vais prendre une douche...
- Très bonne idée. Laisse couler l'eau, je viendrai après.
- Après ? Ah bon... me souris-tu...
Je comprends le message, inespéré, surprenant.
Un peu fourbu, je rassemble mes forces en essayant de dissimuler mes courbatures. Déjà, tu es dans la salle de bains. Je te surprends sous la douche.Tes mains parcourent ton corps, ton visage. Je suis toujours sous le charme. Je goutte cette chance qui m'est encore donnée quelques instants.
Je te rejoins. La cabine est un peu exiguë. Nos corps se frôlent. D'abord au hasard de nos mouvements, maintenant, ils sont provoqués, recherchés. Il n'y a plus l'effet de surprise de tout à l'heure. Saisissant le gel douche sur le rebord, tu me tournes le dos. Malicieusement, tes fesses viennent frôler mon membre, un peu en berne. Je retrouve les sensations de tout à l'heure. Mon imagination, mêlée à mes souvenirs, s'emballe.
Je te plaque contre le mur de la douche. Ma main glisse entre le mur froid et ton bas ventre. Mon excitation est revenue et se manifeste, droite, dans ton dos. J'embrasse frénétiquement, que dis-je, je mords à pleines dents, ton épaule. Tu te cambres pour m'accueillir. Le gel douche nous aide et j'ai l'impression d'évoluer dans un nuage. Tu te retournes et je t'embrasse goulûment. Je saisis ta cuisse pour la relever. Je pointe à ton entrée et d'un coup de reins, franchis le pas de cette porte accueillante. Nous glissons, tentons de nous retenir à ce que nous avons sous la main. Finalement, je me retire. Je te prends par la main et te guide hors de la douche jusqu'au lavabo. Je te hisse dessus et t'attire au bord. Là, je te prends à nouveau avec cette fois la chance de pouvoir te regarder dans les yeux. Tu m'enserres de tes jambes. Je me découvre un entrain que je ne soupçonnais pas après l'exercice de tout à l'heure. Dans cette position, je peux non seulement me voir disparaitre en toi, mais continuer à observer ton corps.
nue1Tu t'abandonnes, cambrée sur tes coudes sur le peu d'espace que nous octroie le plan. A nouveau, rapidement, mon plaisir monte. Je veux me retirer, mais tu désapprouves en me fixant du regard et en maintenant ton emprise. Je m'abandonne en toi encore une fois en même temps que toi.
Tu décides finalement à me laisser partir. La salle de bains baigne dans un nuage de vapeur. Tu descends de la tablette et repars sous la douche. Cette fois, je n'y suis pas convié. Je reste donc là, à admirer ton corps onduler sous le jet d'eau. Il y a quelques minutes encore, c'est moi qui le parcourait. Tu tends le bras pour me demander le peignoir. Je prends ta place, non sans te frôler. Tu me souris, tendrement.
Je douche rapidement. Lorsque je te rejoins dans la chambre, tu es presque habillée. J'en fais autant. Nos paroles restent neutres. Sur la table, le café est froid. Mais il reste les cannelés. Je m'apprête à en manger un, lorsque tu me le prends des doigts :
- Hé, celui là, c'est pour moi... ton attention était trop ... charmante.
Nous rassemblons nos affaires et abandonnons cette chambre qui nous a accueillis. Dehors, la nuit s'achève. Je t'accompagne jusqu'à la voiture. Par courtoisie, et non sans humour de ta part, je t'ouvre la portière.
Sur la route, nous reprenons nos discussions sur notre travail, sur tes projets. Nous ne manquons pas au passage de médire sur quelques uns de nos collègues.
Enfin, nous arrivons sur le lieu du séminaire. Nous prenons ce "masque" qu nous est coutumier. Rien ne doit transparaître de notre relation et encore moins de ce qui vient de se passer.
Les collègues arrivent au fur et à mesure. Nous nous mêlons aux groupes, aux discussions diverses. Petit à petit, nous nous perdons du regard. Tout redevient comme avant. Je le savais et n'en attendais pas autre chose. Ecart de conduite, faiblesse, ou rencontre inévitable. Peut-être, mais rien de cela ne changera ce qui a été et doit être.
Le séminaire reste à la hauteur de ce qu'on pouvait espérer : long et ennuyeux. Plus cette fois certainement. J'ai eu un moment magique avec toi et je ne veux en perdre aucun instant. Mais notre relation en restera là. Nous le savons, nous le savions.
Le soir, alors que je rejoins seul mon véhicule pour repartir, je tente de capter une dernière fois ton regard. Où es-tu ? Je n'insisterai pas. Je t'enverrai un SMS sur la route. Mais mon portable vibre. Justement, étrangement, c'est un message de toi.
-Merci pour les cannelés
Ah ? Oui, après tout, que pouvais-je attendre...
Puis un deuxième :
- Et pour le reste aussi... Mais tu sais, n'est-ce pas. Joli bulle. Gardons la pour nous. Ne la brisons pas. Restons en là.
Oui, restons-en là. Hélas ? Non. Car j'aurai partagé avec toi, pendant toutes ces années, de merveilleux moments dont tu n'as pas idée, que je ne t'ai jamais dis. Je ne regrette rien, même ces interdits que nous aurons levés l'instant d'un matin. Un matin qui pourrait être un crépuscule, mais qui est pour moi, simplement, une apothéose.
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