Troisième Mi-Temps
Quand Karine et Gaelle évoluaient côte à côte dans leur métier d'architectes d'intérieur, presque tous leurs clients croyaient qu'elles étaient soeurs. Il est vrai qu'on pouvait s'y tromper. D'abord parce qu'elles avaient le même âge et un physique très proche, à l'approche de l'équateur de la quarantaine, mais surtout parce qu'elles affichaient le même style : vêtements décontractés à base de jeans, de tuniques et de bottines, cheveux longs le plus souvent noués en queue de cheval et une distinction naturelle qui les rendaient très séduisantes. Gaelle avait toutefois une crinière impressionnante qu'elle traitait avec soin, ce qui l'obligeait à se lever tôt. Dans le milieu du BTP qu'elle fréquentait, certains gros beaufs, désignant sa chevelure, lui avaient parfois demandé "si elle avait la même plus bas", ce à quoi Gaelle répondait sans rougir : "oui, mais en modèle réduit", ce qui lui valait quelques ricanements. Karine en revanche, sur ce point particulier, était l'adepte du ticket de métro qu'elle entretenait avec autant de soin que le triangle équilatéral de son amie. Autre différence : Karine avait un sourire carnassier qu'accentuaient ses pommettes saillantes alors que Gaelle, dotée d'une petite bouche, semblait moins à même de dévorer la vie à belle dents. Ce qui n'était qu'une apparence.
Karine et Gaelle travaillaient ensemble depuis la sortie de leur école d'architecture une quinzaine d'années plus tôt et avaient acquis une certaine réputation. Mais celle-ci avait un prix : leur vie intime. L'une et l'autre avait subi un échec conjugal dont elles s'étaient plus ou moins bien remises. Karine en avait pris son parti et décidé qu'elle n'aurait plus que des relations masculines occasionnelles et quasiment hygiéniques, comme pour compléter ses séances de fitness, lesquelles lui valaient encore un corps mince, sculpté, avec un ventre plat et des seins agressifs, presque durs. Gaelle avait une vie sexuelle moins active que son amie et un corps aux angles plus doux.
Ce n'était pourtant pas faute de se livrer. Tous ses amants avaient reconnu en elle "un coup en or" tant elle mettait de l'enthousiasme dans les relations sexuelles. C'est aussi ce qui la rapprochait de Karine, répertoriée dans la gent masculine comme "une femme qui baise" et en donne pour son argent, façon de parler car à part les invitations à dîner, voire à quelques week-ends, Karine ne marchandait pas son plaisir. Elle avait un faible pour les hommes sportifs et singulièrement les joueurs de rugby. Certes, le temps passant, ceux-ci commençaient à devenir un peu jeunes à son goût et eux-mêmes pouvaient parfois la considérer, malgré sa plastique impeccable, comme une "vieille". Mais cela ne la décourageait en rien de fréquenter les troisièmes mi-temps des grands matches. Elle avait réussi, par relation, à se faire inscrire dans un club de supporters VIP, ce qui lui permettait d'approcher de près les vedettes de l'ovale. Certains lui avaient fait les honneurs de leur virilité ce qui n'avait fait que la conforter dans le milieu où, pourtant, la concurrence féminine était sévère. On ne sait pourquoi, les joueurs de rugby avaient un faible pour les femmes mariées et Karine avait dû s'inventer un conjoint grand voyageur pour rivaliser avec quelques cougars affamées. Mais il fallait aussi compter avec les habituelles groupies de vingt ans et quelque qui ne reculaient devant aucune bassesse pour entrer dans le lit de ces messieurs après le match.
Gaelle connaissait le goût de son amie pour ce type de frasques mais n'avait jamais éprouvé le besoin de la suivre sur ce terrain. Néanmoins, Karine la connaissait suffisamment pour savoir que l'abstinence sexuelle commençait à lui peser. Un jour, face à leur ordinateur où elles multipliaient les figures afin de répondre à une commande, elle lança le sujet :
- Dis-moi, Gaga, ça fait combien de temps que tu n'as pas fait l'amour ? Au moins six mois, non ?
- Euh, oui, à peu près.
- Et ça ne te manque pas ?
- Bof, non, pas vraiment. Et puis, j'ai mon gode, tu le sais bien.
- Un peu froid, non ?
- Dis donc, de quoi je me mêle ? C'est mon affaire.
- Te fâche pas Gaga. Mais je trouve que tu te dessèches. Tu vas ressembler à une vieille fille à force.
- Tu crois ?
- Oui. Il faut que tu sortes de ton trou à rat. Tiens, je vais te proposer un truc sympa. Ce week-end, j'ai deux invitations pour un grand match de rugby grâce à ce gros con de M. X (un promoteur). Viens avec moi et comme j'ai droit à emmener quelqu'un au club VIP, tu me suivras après et tu verras du monde.
Gaelle hésita quelques secondes. Elle n'avait rien prévu d'autre pour le week-end que son ménage habituel, les courses et roupiller. Pas exaltant.
- Ok, si tu veux, mais si je m'ennuie, tu me laisses filer, hein ?
- D'accord. Tu verras, un grand match, c'est génial.
Et les deux filles se replongèrent dans leur étude.
********
Arriva le jour du match. Noyées dans la foule, elles se laissèrent prendre par l'ambiance et Gaelle reconnut avoir pris du plaisir au spectacle, même si elle ne connaissait pas grand chose au rugby. Karine rentra chez elle pour se changer et invita Gaelle à en faire autant :
- Il faut que tu soies élégante pour te fondre dans l'ambiance de la réception d'après match. Nous ne sommes pas invitées au banquet dans le grand hôtel où loge l'équipe mais nous dînons dans une salle voisine avec les autres VIP et comme les joueurs s'ennuient, ils sortent de table dès qu'ils le peuvent et viennent nous voir pour discuter. Pas la peine de mettre une robe du soir, une belle robe suffit avec, pour ce qui me concerne, bas et porte-jarretelles, talons hauts etc. Il faut marquer sa différence avec les petites connes qui trainent dans les parages.
Gaelle se le tint pour dit et sortit de son armoire un tailleur de marque qu'elle n'avait pas mis depuis des lustres. En revanche, elle n'avait pas de porte-jarretelles en magasin.
Comme Karine le lui avait dit, la gent féminine n'était pas absente parmi les invités. Il y avait là quelques rombières emperlouzées qui essayaient de compenser par de généreux décolletés les atteintes de l'âge. Et à l'autre bout du spectre, quelques supportrices énervées parmi lesquelles, Gaelle le supposa, des compagnes de joueurs venus les surveiller plus qu'autre chose. Quand ils apparurent, certains joueurs manifestèrent un intérêt manifeste pour Karine laquelle, il est vrai, détonnait avantageusement dans le paysage féminin. Elle était visiblement connue et enchantée de cette petite cour masculine et musclée qui portait plus ou moins avantageusement le smoking de réception. Karine présenta Gaelle à tout le monde et celle-ci eut la satisfaction de constater un intérêt certain pour sa petite personne. Un joueur en particulier faisait son siège, un balaise aussi large que haut qui faisait craquer son smoking de partout.
- C'est le pilier remplaçant, lui murmura Karine à l'oreille. Vas-y, fonce, c'est un type sympa sous tous rapports.
Gaelle soupçonnait un peu ce que Karine entendait pas là mais ne voyait pas pourquoi elle le découragerait, pour une fois qu'on s'intéressait à elle en dehors du boulot. Karine, de son côté, était à tu et à toi avec une belle bête aux cheveux longs noués en catogan que Gaelle avait repérée sur le terrain par son omniprésence. Un autre joueur, un grand brun que Gaelle n'avait pas remarqué l'après-midi, semblait toutefois le plus assidu auprès de son amie. Profitant d'un moment de pause durant laquelle les joueurs étaient repartis au banquet le temps des discours, Karine décida de jouer cartes sur table :
- Tout à l'heure, les gars vont partir faire la tournée des boites et ils vont nous demander de les accompagner. Attention, c'est le piège parce que tout le monde va les suivre et ils vont picoler plus que de raison, si bien qu'ils vont vite devenir insupportables et donc imbaisables.
- Attends, je ne suis pas venue ici pour me faire sauter comme une grue !
- Merci pour la grue. Moi, je suis venue pour ça. Ces gars là, au lit, c'est le nec plus ultra. Surtout s'ils n'ont pas joué comme Kevin, le grand brun aux yeux noirs que tu as vu avec moi tout à l'heure, ou ton pilier qui te dévore des yeux. Cela fait plus d'une semaine au moins qu'ils n'ont pas vu une femme et ils sont bourrés d'énergie, d'autant qu'ils ont la rage de ne pas avoir joué ou très peu. Et je ne te dis pas leurs corps. Tu n'auras jamais ça dans ton lit ailleurs qu'ici. Maintenant, c'est à toi de voir. Si tu veux rentrer, vas-y mais moi, je vais baiser.
Gaelle resta interdite devant la profession de foi de son amie. Elle hésitait franchement entre la tentation et ce qu'elle estimait la raison. Mais Karine emporta le morceau en se levant et en la prenant par le bras :
- Allez viens, on monte, je connais le numéro de chambre de Kevin, tu m'accompagnes.
- Mais...
- Y a pas de mais. T'inquiète pas, tu ne tiendras pas la chandelle.
*******
Les deux filles prirent l'ascenseur et frappèrent à une porte d'un étage feutré. Elle s'ouvrit sur Kevin, qui avait ôté veste et noeud papillon. A l'intérieur, le pilier, prénommé Johan, était assis sur l'un des deux lits, dans la même tenue. Karine avait bien préparé son coup. Mais Gaelle se laissa entrainer sans réagir.
Kevin alla directement vers le frigo contenant les divers breuvage en mini bouteilles. Karine opta pour un whisky sec et Gaelle pour un porto. Par un curieux mimétisme, elles s'assirent chacune face à face sur un des lits jumeaux, flanquées des deux joueurs. Les deux couples se parlaient en sirotant, évoquant les affres du banquet, véritable corvée pour les joueurs. Kevin laissa négligemment sa main sur la cuisse de Karine, qui ne la repoussa pas. Gaelle observait son amie avec attention et non sans tension. Sous l'effet de l'alcool, d'autant que les deux joueurs avaient visiblement pris de l'avance, l'atmosphère se réchauffa rapidement et Kevin enlaça Karine en rigolant. Puis chercha à l'embrasser sur la bouche. Au même moment, Gaelle sentit le bras du pilier entourer sa taille. Elle essaya de se dégager mais un bras pareil ne se laisse pas facilement manipuler. Karine avait maintenant basculé sur le lit et laissé tomber la bouteille pour déboutonner la chemise du joueur, lequel avait glissé sa main sous la robe et découvert le porte-jarretelles. Les deux se pelotaient allègrement tout en se débarrassant un à un de leurs vêtements.
Gaelle comprit que le moment décisif était arrivé. Sans avoir eu le temps de réfléchir à une ligne de conduite, elle était elle aussi sur le dos, dominée par la masse de Johan le pilier remplaçant. Il embrassait bien et cela entraina sa capitulation sans condition. Il faut dire qu'entre temps, il s'était débarrassé de sa chemise et découvert un torse comme Gaelle n'en avait jamais vu. Une véritable sculpture avec des muscles dessinés à la perfection, un damier parfait, quelques cicatrices et un tatouage pour accen sa virilité. Jamais un mâle de cet acabit ne s'était intéressé à elle. Ses amants avaient plutôt les épaules étroites et un léger embonpoint. Elle se retrouvait dans cette chambre en pleine transgression et la dernière fois qu'elle s'était laissée aller à transgresser, c'était sur une plage naturiste où l'avait entraînée un entrepreneur plutôt vicelard. Elle lui avait taillé une pipe en plein soleil. Mais il baisait mal. Elle laissa ses mains caresser sa poitrine pour en apprécier la densité, la douceur et la chaleur. Un vrai mâle, dont elle avait maintenant hâte de voir la queue. Le couple bataillait un peu avec ses vêtements, surtout Gaelle qui regrettait fort d'avoir mis des collants. Quand enfin elle fut nue, elle pensa seulement à regarder sur le lit d'à côté. Karine avait pris de l'avance. Elle s'était entièrement déshabillée et se trouvait maintenant en plein 69 avec Kevin, celui-ci en position inférieure, le groin fourré dans son compas grand ouvert. Gaelle put la découvrir dans un exercice qu'elle ne lui avait encore jamais montré à savoir une succion prolongée d'un membre viril, concentrée sur son ouvrage comme elle le faisait devant des plans sur son ordinateur. Karine leva les yeux et tout en pompant, adressa un clin d'oeil à son amie, manière de dire : profite bien.
- Tu veux qu'on fasse pareil ? lui demanda Johan.
Gaelle accepta. Le 69 était pour elle le meilleur moyen de découvrir le corps d'un homme et de se faire découvrir elle-même. Elle sentit la chaude langue de l'homme explorer son intimité et plongea avec volupté vers un pénis d'une épaisseur jusqu'alors inconnue d'elle, à tel point qu'elle dut étendre ses maxillaires pour pouvoir l'emboucher. Elle écarta les jambes et joua de ses hanches en signe de contentement et d'approbation. De sa position, elle pouvait aussi observer Karine dans sa progression. L'homme s'était mis à genoux sur le lit et placée derrière lui, Karine lui léchait l'anus tout en le branlant et en lui massant les couilles. Gaelle se sentit bouillir. Jamais elle n'avait fait ça à un homme et elle sentait qu'elle allait en voir bien d'autres dans cette soirée. Elle redoubla d'ardeur sur le gland du pilier qui gémissait entre ses cuisses. Mais maintenant, elle voulait voir ce torse, le mater en le chevauchant. Et sans transition, elle se détacha et escalada le membre sur lequel elle s'empala avec précaution, tant son vagin avait perdu l'habitude de la pénétration, a fortiori par une queue de ce calibre. Le pilier répondit à l'attaque par de vigoureux coups de reins qui achevèrent de remplir l'architecte, désormais tout entière à son coït. Elle jeta un oeil sur le côté. Prise en levrette de l'autre côté du lit jumeau, Karine respirait fort par les narines et se léchait les lèvres, lâchant parfois une exclamation de plaisir. Tout en chevauchant, Gaelle admira la plastique également impeccable du partenaire sexuel de son amie et ce spectacle de mâle en rut convergeant avec ses propres sensations lui arracha un jappement de joie. Elle était en train de vivre une émotion érotique d'une puissance inouie et n'avait qu'une obsession : que cela dure, que cela dure encore longtemps. Et que ce soit dur entre ses cuisses. De son côté, Karine avait une vue imprenable sur le fessier en mouvement de Gaelle et sur son abondante chevelure qui lui tombait jusqu'au creux des reins car elle avait libéré son chignon, au contraire d'elle-même, toujours en queue de cheval : "elle a de la cellulite sur les fesses" constata-t-elle en se souvenant des lamentations de son amie sur ce point précis de son anatomie. Mais elle dut reconnaitre qu'elle savait sacrément bien se servir de ce cul, à en juger par les profondes circonvolutions de son bassin pour profiter du sexe épais du pilier : "je te découvre, chère Gaga", pensa Karine, qui n'imaginait pas que sa collègue et amie puisse aussi vite passer de sa réserve naturelle à cette totale libération.
Le pilier Johan avait de l'énergie à revendre et le prouva à Gaelle en la faisant basculer sur le dos, puis en lui assénant de puissants coups de bite qui la firent proférer une collection d'onomatopées plus sonores les unes que les autres. Conjuguées aux couinements de Karine, dont l'amant avait lui aussi passé la vitesse supérieure, elles produisirent une ambiance de sexe torride dans la chambre d'hôtel si bien qu'il était difficile, passant dans le couloir, d'ignorer qu'on baisait dur à l'intérieur. On tambourina plusieurs fois à la porte. Des joueurs qui passaient dans le couloir, afin de se changer avant la soirée, manifestaient à la fois pour troubler les amants et pour éventuellement participer aux ébats.
- Ils font chier, merde, lâcha Kevin, qui s'était retiré de Karine.
- Ne réponds pas, dit Johan qui s'était lui aussi interrompu.
Puis la sonnerie du téléphone retentit. Kevin décrocha et apostropha son interlocuteur avant de concéder dans le combiné :
- Bon allez-y, on vous rejoint plus tard.
Les intervenants intempestifs avaient réussi leur coup sur un point : interrompre les ébats amoureux. Les deux hommes avaient débandé et leurs capotes pendouillaient lamentablement. Karine et Gaelle ne savait trop sur quel pied danser. Aller à la douche, se rhabiller et repartir ? Karine fit mine de se lever mais Kevin la rattrapa par le bras :
- Hep là ! On ne va pas vous laisser en plan, mes petites chéries. La fête continue. On n'abandonne pas des coups en or comme vous sans les avoir satisfaites. Si on échangeait, hein Johan ? Qu'en dites-vous les filles ?
Karine et Gaelle se regardèrent. Elles n'avaient pas prévu ce scénario. Mais elles avaient encore envie de baiser.
- D'accord, lâcha Karine après avoir quêté l'approbation du regard de son amie.
Elles changèrent donc de lit et repartirent pour une nouvelle fellation sur une nouvelle bite. Celle de Kevin était plus longue et moins épaisse que celle de Johan et Gaelle lui trouva aussi bon goût. Mais ses cheveux abondants la gênaient un peu et elle était constamment en train de les repousser. Alors que Karine, à côté d'elle, chevauchait la bouche du pilier en se caressant les seins, Gaelle considéra qu'elle n'avait plus besoin d'être préparée tant son vagin avait été labouré et humidifié par son amant précédent. Elle se mit sur les coudes, seins dressés, hanches frémissantes, cheveux étalés sur le lit et ordonna :
- Viens, baise-moi.
Kevin remit une capote neuve et s'avança, bras tendus, au-dessus de Gaelle, qui se régala à nouveau de ce torse superbe. "Deux super mâles dans la soirée, c'est vraiment la fête" se dit-elle. Jamais elle n'aurait imaginé se trouver dans une telle situation et il avait fallu l'aube de sa quarantaine et de sa splendide maturité pour connaitre ce régal. Ah si ses parents la voyaient... Elle chassa vite cette pensée pour se concentrer sur la pénétration. L'entrée de Kevin lui arracha un soupir de satisfaction et elle noua aussitôt ses jambes autour de ses reins pour accompagner son mouvement. L'homme la besognait lentement en la regardant droit dans les yeux. Elle ne détourna pas le regard, le défia même, manière de dire : "toi le super mâle, tu as intérêt à me faire jouir". Comme une auto prenant de la vitesse, l'homme se mit à aller et venir crescendo, encouragé par la pression des talons de Gaelle sur ses reins. Elle jeta un bref coup d'oeil à côté. Karine était dans la même position mais de manière plus acrobatique puisque ses talons reposaient sur les larges épaules du pilier. Par un synchronisme sans doute involontaire, les deux hommes avaient décidé d'emballer le match. Leurs percussions devenaient de plus en plus sonores et virulentes, le bruit des lits en souffrance se mêlait à celui du clapotis des sexes joints et des halètements des quatre protagonistes. Karine perdait les pédales et proférait des interpellations ahurissantes et néanmoins surexcitantes aux oreilles de Gaelle :
- Ta bite, donne-la moi, ta bite, ta bite, ta biiiiiiite !
L'autre ne faisait que ça, fourrer sa bite dans ce cratère, la rentrer et la sortir à la vitesse de l'éclair. Subjuguée par l'ambiance, Gaelle se lâcha aussi et plantant ses ongles dans les épaules de son mâle :
- Encore, encore, plus vite, vas-y, jusqu'aux couilles, jusqu'aux couiiiiiilles !
Quasiment simultanément, les deux hommes explosèrent en grognant, la sueur au front, les reins en feu et la tête en ébullition. Bon Dieu, quelles nanas ! Celles-ci savouraient leur orgasme comme un lent reflux, caressant leur amant, quémandant leurs lèvres, le regard plein de gratitude, tant il est vrai que la hantise permanente d'une femme est de ne plus susciter le désir.
Elles furent les premières à passer à la douche car elles aussi avaient beaucoup transpiré. Elles se rhabillaient pendant que les hommes leur avait succédé dans la salle de bains et Gaelle interrogea Karine :
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? On part faire la fête avec eux ?
- Je crois qu'il ne vaut mieux pas. Tout le monde va savoir qu'on a couché et on va se faire emmerder toute la nuit, à commencer par les autres nanas, qui ne rêvent que de faire pareil. En plus, ils auront tous un coup dans le nez. Non, je crois qu'il vaut mieux rentrer.
- Tu as raison. D'ailleurs, je suis un peu crevée et je te rappelle que demain, on a du boulot.
Ce fut d'ailleurs l'excuse avancée par les deux filles à leurs amants d'un soir pour s'éclipser, à leur grand regret. Karine et Gaelle concédèrent leur numéro de téléphone portable pour faire passer la pilule et promesse fut faite de se retrouver au prochain match.
- D'ici là, on verra, ils ne seront peut-être même plus dans l'équipe, glissa Karine dans la rue.
Et le lendemain, elles se retrouvèrent comme d'habitude face à face devant leur ordinateur, avec toutefois une différence marquante par rapport à leur complicité : l'une et l'autre savaient maintenant comme leur amie faisait l'amour...
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