Le Confessionnal
Mes parents avaient une maison dans un petit village du Lot, où il n'y avait absolument rien à faire. A l'époque où se passe cette histoire, j'avais 22 ans, et finissais les Beaux Arts à Paris. Je descendais régulièrement dans le Sud pour les vacances, à chaque fois heureux de me retrouver loin de tout, de pouvoir me reposer et profiter du soleil.
Mes séjours dans le sud étaient également pour moi l'occasion de diminuer le rythme de débauche que j'avais à Paris, une sorte de désintox du sexe. J'aimais beaucoup cette idée de ne rien faire pendant une semaine ou deux, et de revenir à Paris en pleine forme et avec l'envie de faire l'amour à tous les hommes qui croisaient mon chemin.
Cette année là, pourtant, j'avais présumé de ma résistance à une diète sexuelle. J'étais parti pendant plus de trois semaines chez mes parents, et même leur connexion internet désastreuse m'empêchait de relâcher la pression qui augmentait de jour en jour.
Au bout d'un mois, je n'en pouvais plus. Pour calmer mes ardeurs, j'avais pris l'habitude de marcher beaucoup, et de visiter les villages autour de la maison de mes parents. Ils étaient enchantés de voir que je me faisais si facilement à la vie au grand air, alors que moi, je ne faisais cela que pour m'empêcher de penser au sexe constamment.
À trois kilomètres de la maison se trouve un petit village de 500 habitants, une de ces bastides que l'on retrouve partout dans cette région. Ses habitants étaient heureux d'avoir un boulanger, un coiffeur et un bar tabac, malgré la faible densité de la population. J'aimais bien y passer, emprunter les petites ruelles biscornues, m'arrêter sur le puits à côté de la place de la halle, lire les plaques que l'on trouvait au coin des rues décrivant les faits d'armes d'inconnus moyenâgeux, et d'étranges anecdotes sur des sorcières ou des criminels ayant habité là. J'aimais également passer à l'église, à chaque fois que j'y allais.
Mais la beauté de l'art n'était pas la seule raison de mon pèlerinage régulier dans cette église. La beauté humaine en était une autre. Ce petit village avait la chance d'avoir le prêtre le plus beau que l'on puisse trouver. Le père Emmanuel.
C'était un jeune homme d'une trentaine d'années, fraîchement ordiné, qui était doté de cette beauté troublante qu'ont certains mystiques. C'était un homme brun, aux boucles parfaites encadrant son beau visage, qui souriait avec sincérité dès qu'on s'adressait à lui. Il semblait à chaque fois offrir sa bouche à son interlocuteur, et je ne me lassais pas d'observer ses lèvres dont le rose jurait avec la blancheur de son visage. Son nez droit, son menton fin et rasé de près, sa stature athlétique, m'avaient tout de suite donné envie de l'embrasser. Mais c'était surtout son regard, un regard joyeux, juvénile, qui se posait sur tout avec intérêt, qui semblait vouloir lire dans les choses et dans les gens. Un regard qui s'ouvrait constamment, à tout le monde. Il me le fallait.
Évidemment, je ne comptais pas détourner un prêtre de son apostolat, mais il m'attirait, dès la première fois que je l'avais vu, il m'attirait violemment, et je ne pouvais pas m'empêcher de retourner régulièrement dans cette église pour le voir, sentir son odeur, frôler son aube, toucher sa peau quand je lui serrais la main (nous avions fait connaissance, les jeunes gens qui vont dans les églises ne passent pas inaperçus pour un curé), entendre le son chaleureux de sa voix.
Mon histoire commence vraiment un mardi après-midi, alors que cela faisait cinq semaines que je n'avais pas touché ou été touché par un autre homme. J'étais en train d'observer attentivement la lumière que l'artiste avait fait sur Saint Thomas touchant les stigmates de Jésus, lorsque le père Emmanuel s'assit à côté de moi, sur le premier banc de l'église. Cette irruption soudaine dans mon étude me troubla beaucoup, et je ne sus quoi répondre lorsqu'il me dit à voix basse « je suis heureux de te voir venir aussi souvent ».
Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Pensait-il donc que je priais, lorsque je regardais ainsi toutes ces fresques ? Je me sentis obligé de rétablir la vérité.
« Mon père, si vous croyez que je prie pour expier mes péchés, détrompez-vous. J'observe juste ces magnifiques fresques. Vu la vie que je mène, le salut de mon âme serait bien compliqué à obtenir.
- Une simple confession donne pourtant le pardon, mon . »
Je rougis soudainement à cette réponse, à laquelle je ne me serais jamais attendu. Il me proposait de me confesser ?! Moi ! Raconter à cet homme qui m'attirait tant toute la luxure dans laquelle je vivais me paraissait
me
paraissait
tellement excitant !
Lui, l'homme bon, ayant décidé de sacrifier sa vie pour sa foi, devant écouter mes aventures sexuelles ! Et soudain, je vis dans cette proposition l'opportunité de vider toute ma tension sexuelle. Sur lui. De l'utiliser comme dévidoir à fantasme. Je coryais à peine à ce que me oreilles entendaient lorsque je répondis :
« Mon père, si vous êtes d'accord, j'aimerais me confesser. »
Ce fut à son tour de sembler surpris. Son sourire reparut aussi vite qu'il était parti sur son visage magnifique, encore plus radieux qu'avant.
« Alors n'attendons pas, mon . Le confessionnal est juste là. »
En me levant, je sentis un début d'érection dans mon jean, que je m'efforçai de cacher avec les brochures touristiques que j'avais pris avec moi.
Je ne savais pas par où commencer. Je ne savais plus ce que je faisais là. Je voulais lui dire des mots crus, je voulais le choquer, je voulais l'exciter, je voulais m'exciter, je ne savais pas ce que je voulais. Finalement, ma bouche se mit à parler sans demander d'aide à mon cerveau.
« Pardonnez moi mon père car j'ai pêché.
- Qu'as-tu fait mon ?
- Je ne sais pas par où commencer, je
Je dois vous parler de tout, c'est ça ?
- Tout ce qui pèse sur ton âme, oui.
- J'ai volé, dans un supermarché.
- Et tu en as honte, mon fils ?
- Oui, je n'en ai tiré aucune fierté. Je n'étais même pas dans le besoin.
- Tu es pardonné. Mais tu m'as parlé de nombreux pêchés tout-à l'heure... »
Quelque chose dans sa question me troubla. Il ne semblait plus être ce jeune homme naïf et insouciant que j'avais imagine en lui, je le voyais là dans l'exercice de son métier, et il savait ce qu'il faisait. Ce brusque changement de rapports de force m'inquiéta, et je me décidai à reprendre la main sur mon petit jeu.
« J'ai pêché gravement, mon père. Je sais que la religion punit ceci mais
Non, je suis trop gêné de vous le dire, mon père.
- Tout ce que tu diras restera entre Dieu et nous, mon . Ne crains pas les conséquences de tes paroles, elles ne pourront que te libérer.
- Je
» je pris ma voix la plus contrite, la plus innocente, « Je
Je pense souvent à des hommes. »
Je savourai le silence lourd qui tomba entre nous. Alors, mon beau père Emmanuel, qu'est-ce que tu vas bien pouvoir répondre à ça ?
« Des hommes, dis-tu ? » sa voix était étrange, un peu étouffée, « je ne suis pas sûr de bien comprendre.
- Je veux dire
Parfois, la nuit la plupart du temps, j'imagine que je suis avec un avec un homme, mon père.
- Et
Qu'imagines-tu ? »
Je cachai difficilement un petit sourire. J'attendais cette question sans trop y croire. Le poisson était ferré, je pouvais maintenant déverser toute ma perversion sur cet homme au corps parfait, et à la pureté si attirante.
« Je dois vraiment tout vous dire ?
- On ne cache rien au Très Haut, mon fils. »
Je tentai d'apercevoir son visage derrière la grille, alors qu'il me disait ceci. Ses yeux, rivés dans les miens, étaient indéchiffrables. Après quelques secondes de silence, je repris :
« Eh bien, par exemple
Vous connaissez Joan, qui travaille au bureau de tabac ?
- Ou
Oui.
- Je l'ai croisé hier, alors que je marchais dans la campagne, et il m'a regardé
disons que j'ai deviné des intentions derrière son regard, et je n'arrête pas d'y penser depuis hier.
- Je t'écoute
- Je pense à
J'imagine qu'il me propose d'aller voir un coin qu'il connaît, pas très loin de là où je l'ai croisé, où coule un petit ruisseau. Je le suis, et il se retourne souvent vers moi. Il me regarde avec ses beaux yeux en amande, et passe sa langue sur sa lèvre supérieure. Comme ceci, mon père.
- Je ne vois pas bien, mais j'imagine tout à fait la scène. Ensuite ?
- Ensuite, il s'arrête devant un arbre, attend que je m'approche de lui, et me dit : « je veux que tu me suces ». Je
Je continue mon père ?
- Oui, oui, ne t'arrête pas. Tu es bien sûr que ceci est le fruit de ton imagination ?
- Bien sûr mon père ! » répondis-je d'une voix faussement outrée. Et, priant pour que Dieu n'existe vraiment pas, j'ajoutai le mensonge éhonté : « Jamais je n'oserais...
- Évidemment. Pardonne-moi, continue.
- Quand il me dit ça, je ne peux pas m'empêcher de regarder son bermuda, et la forme impressionnante de son sexe en érection qui se dessine le long de sa cuisse droite. Il me sourit d'un grand sourire, un peu comme le votre, mon père, un sourire auquel on ne peut pas dire non, et me dit « fous-toi à genoux et suce-moi la bite ». Moi, mon père, je ne peux pas m'empêcher de tomber à genoux devant cette énorme bosse. Je lève la tête pour le regarder dans les yeux, mais il me force à coller mon visage contre son pénis. Alors je sors ma langue, et commence à lécher le tissu de son bermuda. Je bave le plus possible dessus, je veux que ça se voie, qu'il ait une tâche d'humidité, je veux qu'il sente mon excitation à moi aussi. Je mordille son short, parcours sa verge encore cachée avec la langue, la palpe autant que je peux avec mes doigts. J'en ai tellement envie
- Et
Et finalement ?
- Finalement, il me dit « tu en veux vraiment hein ? Vas-y, déshabille-moi, fais toi plaisir ! » alors je me mets à le déboutonner. C'est difficile car son pénis appuie sur les boutons. Il se met à grogner, d'anticipation, me dit de me dépêcher. Je parviens finalement à baisser son bermuda, et recommence à lécher son sexe à travers son caleçon. Il a un caleçon moulant noir, qui a un léger goût de sueur. Il est humide de ma bave et de son liquide pré-séminal, mon père. Ça m'excite beaucoup. Quand finalement, je sors son pénis de son caleçon, je marque un temps de pause pour observer comme il est beau. Son sexe est parfait, dans mon imaginaire. Il est d'une dureté impressionnante, on peut voir les veines turgescentes qui le parcourent des bourses jusqu'au gland. Et son gland, mon père, son gland, est comme un diamant, entièrement décalotté, luisant, aussi dur que du chêne, une merveille que je désire par dessus-tout avaler entièrement. Mais avant cela, je préfère jouer avec lui, le titiller, lécher son frein du bout de la langue, avec de rapides mouvements. Si vous saviez comme ce genre de choses est bon, mon père. Puis, quand je sens qu'il n'en peut plus, j'avale ce sexe magnifique avec toute la gourmandise qu'il est possible d'avoir. C'est un pêché aussi, la gourmandise, n'est-ce pas mon père ?
- Euh, oui, oui, c'est un péché
»
Entendre sa voix rauque me ramena à la réalité. J'étais en train de décrire par le menu mes fantasmes au beau père Emmanuel, j'avais une érection de cheval, et j'étais à peu près sûr que de son côté du confessionnal, la situation n'était pas beaucoup plus brillante. Sa respiration saccadée trahissait son excitation. Je décidai d'en ajouter encore un peu plus :
« Et là, je suis gourmand, mon père. J'en veux. Je veux manger Joan, je veux son pénis jusqu'au plus profond de ma gorge, je veux le lécher, le goûter de toutes les façons possibles. Je lèche ses testicules, l'un après l'autre, puis les deux ensemble, remonte le long de sa hampe, fais le tour de sa corolle avec la langue
Mon père, vous savez ce qu'est une corolle ?
- Bien sûr mon . Tu en fais donc le tour avec la langue
- Oui, voilà, et je recommence à le sucer à pleine bouche. Très rapidement, il me dit qu'il va jouir, mais je continue à le sucer. Mon père, je veux connaître le goût de son sperme, pouvoir le sentir s'écouler dans ma gorge, pouvoir le sucer et m'en mettre partout sur le visage
Je sens alors de grands jets, qui remplissent ma bouche et semblent ne jamais s'arrêter. Et j'avale ça avec gourmandise, avec délices. Finalement, il se retire de ma bouche, me caresse le visage avec son pénis plein de sperme et de bave, remet ses vêtements, et s'en va, me laissant là, heureux. Voilà le genre de choses auxquelles je pense, mon père.
-
- Mon père ?
- Je vois.
- J'espère que je ne vous ai pas trop choqué, mon père.
- Non, non, je ne suis pas choqué. Tu dis que tout ceci, c'étaient tes fantasmes de la journée passée ?
- Oui mon père
- Il faudra donc que nous nous revoyions le plus tôt possible pour que tu me parles de tous les autres pêchés que tu as en tête. Hélas aujourd'hui je
je suis demandé, et je ne pourrai pas continuer beaucoup plus longtemps. »
Cette-fois ci, je ne pus me retenir de sourire. Le père Emmanuel ne semblait pas dans son état normal. Sa voix était mal assurée, plus grave qu'au début
« Je reviendrai à vous avec plaisir, mon père, je me sens déjà libéré d'un poids, à vous raconter ceci. Est-ce que je dois faire quelque chose pour expier mes pêchés ?
- Mon fils, je te propose de rester encore quelques minutes dans ce confessionnal. Prions ensemble et en silence pour le salut de ton âme. »
Ayant dit cela, le père Emmanuel sembla se plonger dans une prière silencieuse, et je compris qu'il attendait de moi que je fasse la même chose. Mon sexe me faisait mal, dans mon pantalon, et je défis ma braguette afin de faire de la place. Si le père Emmanuel entendit le bruit de la braguette, il fit mine de ne pas s'en être rendu compte. L'excitation dans laquelle me plongeait toute cette situation me donna envie de me masturber. Je commençai à faire des va-et-vient le long de mon sexe, tout-en regardant le beau visage du père Emmanuel qui se découpait à peine dans la pénombre, de l'autre côté de la grille, et en faisant mine de prier. Il était si proche, tellement proche. Sans ce panneau de bois, j'aurais pu toucher sa jambe, glisser ma main entre ses cuisses. Il semblait plongé dans sa prière, la concentration se lisait dans ses yeux, qui me fixaient toujours. Ses lèvres étaient entrouvertes, sa respiration hachée. Une pensée folle se glissa alors dans mon cerveau : peut-être était-il lui aussi en train de se masturber ! Au moment où j'eus ce merveilleux sentiment, je ne pus m'empêcher de jouir sur la cloison de bois ciré qui me séparait du père Emmanuel. De son côté, j'aurais juré qu'il était parcouru lui aussi de ce tremblement que l'on a lorsque vient l'orgasme. Je l'entendis retenir sa respiration et fermer les yeux quelques secondes, l'air transporté. Peut-être avait-il fini sa prière. Peut-être avait-il lui aussi éjaculé, en même temps que moi. Dieu seul le sait.
Après ceci, il me congédia très rapidement, avec un empressement que je n'avais jamais vu chez lui auparavant. Il me fit promettre de revenir le lendemain pour « continuer ce que nous avions commencé », selon ses termes. Je lui assurai que je serais au rendez-vous.
Je ne raterais cela pour rien au monde
à suivre, bien sûr.
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