Pot De Colle 3
Pot de colle - Chap.3
Myriam sest endormie très vite. Elle avait beaucoup dansé, sétait fatiguée et détendue, avait la conscience tranquille, relativisait ma mauvaise humeur. Jai ruminé des idées noires pendant une partie de la nuit. « Aérer notre couple » : elle veut élargir le cercle, introduire un ou des hommes dans notre vie, elle me pousse à y faire entrer dautres femmes; donc je ne lui suffis plus, elle étouffe avec moi, a besoin dair, de liberté et surtout de sensations sexuelles fortes et dexhibitionnisme. Faire scandale en public devrait la combler de bonheur Je ne compte plus vraiment pour elle, je suis gênant, elle me banalise, elle sennuie avec moi, elle cherche autre chose et pour sévader elle menvoie me distraire avec dautres filles. De façon à peine voilée cela revient à :
« Exchange mari doccasion contre Louis amoureux plein dhumour, qui en veut de Jean»?
Le constat est simple, nous arrivons au bout de notre route commune. Que faire ? Ce qui est écrit est écrit, il ny a pas de remède. Laissons les événements se dérouler, à quoi bon lutter contre le mouvement naturel ? Tant dautres couples se défont, pourquoi se croire exceptionnels dans un monde ou le « changement » sert de slogan. Une vie se termine, une autre se présentera. Gardons les souvenirs de nos meilleurs moments, ne gâchons pas les derniers instants. Je serai plus aimable, plus souriant pour terminer en beauté, mais je ne me ferai plus dillusions. Un guignol, ce soir, a fait rire Myriam, la rendue heureuse et ce Louis ma ouvert les yeux sur la fragilité dune union, cest triste, affligeant pour moi : ainsi va la vie.
Le lendemain, je me lève avec une sorte de gueule de bois. Malgré une impression de malaise je peux répondre aux bisous de Myriam quand elle se fait chatte. Je la serre contre moi, je suis ému au contact de la tiédeur de ses seins contre ma poitrine. Elle pose une main en bas de mon ventre, se moque de mon érection matinale :
- Ah ! Monsieur Jean a des regrets ? Eh! Bien, il est un peu trop tard, tu devras attendre ce soir pour recevoir de ta chérie les soins nécessaires.
Dans ses yeux une lueur coquine dit que pour elle lincident est clos. La promesse du matin est deviendra réalité le soir. Câlins, préliminaires et unions confirment un retour à la normale, plus tumultueux quaprès dautres bouderies. Pour moi lalerte a été chaude. Sans forcer je me livre aux plaisirs de la chair. Oui, je vivrai avec bonheur, du mieux possible, le temps qui reste à notre couple. Myriam ne pourra pas me reprocher un manque dardeur ou de vigueur, elle ne pourra pas arguer dun défaut de tendresse ou dinventivité ou dun excès de mauvaise humeur le jour où elle mannoncera son envie de me quitter. Jaurai même une immense joie, malgré ma peine, si un jour elle éprouve un tout petit regret de mavoir perdu. Donc la vie a repris, un peu plus heureuse, relancée après un doute. Or, ce soir, Louis est à proximité de notre domicile, guetteur indésirable sur le trottoir
Que veut-il encore ? Je décroche le téléphone. Je vais me venger et me payer sa tête, lui apprendre que je napprécie pas sa présence. Jai un don particulier dimitateur. Toute notre famille ma entendu imiter la voix de Myriam. Cest ma plaisanterie préférée, mais à domicile seulement. Je prends donc la voix de mon épouse.
- Allo, oui, ici Myriam
- Cest Louis ! Bonsoir.
- Louis ? Je ne connais pas de Louis.
- Louis, ton cavalier préféré, samedi au bal. Mais, tu mas téléphoné hier, tu voulais texcuser de ton départ précipité.
Jai failli gaffer. Hé ! Je ne peux pas deviner ce que Myriam me cache. Je me ratt et applique une pommade hypocrite :
-Ah ! Oui, javais oublié. Oh ! Pardon, bien sûr, ce cher Louis! Quest-ce qui me vaut le plaisir ?
Mon plaisir de mari serait de lui allonger mon poing sur le nez.
- Comme tu mas laissé ton numéro de téléphone, jai pensé te faire plaisir en te rappelant. Tu attendais mon appel avec impatience , nest-ce pas ? Tu as été si chaleureuse que tu nas pas pu moublier.
Il y a donc eu échange de numéros ! Des contacts physiques ont échauffé le cavalier, lont rendu assidu ! A force de frottements intimes Myriam a mouillé de cyprine le pantalon du frotteur ! Je parie quil ne le lavera plus. A quel jeu Marie sest-elle livrée? Ça sent mauvais pour moi, le mari. Et elle a prétendu aussitôt, pendant le retour, avoir oublié le clown du bal. Son calme serein repose sur lespoir dêtre rappelée par lui, et doit minstaller dans une béate certitude de fidélité. Elle lui a téléphoné depuis !, Je lapprends : cest une façon originale doublier un importun et de se faire oublier de lui ! Le téléphone cest si discret pour correspondre sans être vu ni gêné par un mari jaloux. Sauf quand le mari capte les messages comme je le fais aujourdhui ! Aveugle peut-être, mais pas sourd, ni idiot, le cocu en herbe. Leur relation est bien avancée si le gaillard peut se permettre de remuer des souvenirs brûlants, faire des déclarations aussi enflammées et parler aussi clairement de « désir » à ma femme.
Dun type encore inconnu à lentrée dans le dancing, elle a fait un confident, le bénéficiaire de familiarités et de faveurs à caractère sexuel, dans mon dos, au bal puis au téléphone. Ce nest guère plausible: ça un inconnu? Enfin, était-ce un véritable inconnu à cet instant ? Ces deux là pouvaient avoir organisé un rendez-vous à ma barbe? Leur complicité si rapide et la quasi exclusivité réservée à Louis sexpliqueraient mieux sils se connaissaient avant ce bal. Myriam, lhypocrite, sest bien gardée den parler avec moi.
« Ton « corps brûlant pressé contre le mien, « ton « ventre si doux, mes mains sur « tes » seins de miel, mon genou prisonnier de « tes » cuisses, les eaux de « ton « sexe» , « tes » déhanchements » ravageurs, Il avance à pas de géant dans la conquête. Et puis, cest chaud ce rappel des contacts charnels. Je feins létonnement pour le pousser à se dévoiler :
- Mais, on se tutoyait ?
- Tu me las expressément demandé. En réalité, je veux entendre ta merveilleuse voix .
Mon imitation de la voix de Myriam doit être parfaite ! Il est en confiance.
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