Pot De Colle 8
- Jai une dernière une question importante. Restons dans le domaine des hypothèses. Supposons que Myriam et moi divorcions, la chose est fréquente dans notre monde, elle serait libre, seriez-vous prêt à reprendre le flambeau et à épouser cette merveille, en feriez-vous une maîtresse ou une épouse ? Admettons par ailleurs quelle reste avec moi, qu elle réponde à vos sentiments et vous accorde des rendez-vous : Que feriez-vous ? La partageriez-vous, secrètement ou ouvertement ?
- Ce ne sont que des hypothèses. Sinon vous membarrasseriez. Je suis amoureux de votre épouse, je lavoue, mais dun amour sans espoir après sa décision. Elle est pour moi la femme idéale : sexy, intelligente, sociable, ouverte aux idées modernes. Nous pourrions faire un heureux bout de chemin ensemble. Au bal nos corps ont vibré, se sont désirés. Ce serait une maîtresse adorable si jen crois votre expérience. Je ne suis pas vraiment adepte du mariage, cest trop de chaînes inutiles. Un bon concubinage accorde des libertés appréciables et facilite les séparations devenues nécessaires. Myriam partage ces idées, elle est ouverte aux idées modernes, nous en avons discuté.
- Le refus de Myriam de vous suivre ne me rassure pas. Il ne peut pas être définitif, je le sens, je le sais. Pour moi la question était : Myriam maime-t-elle encore, ou doute-t-elle de son amour pour moi ou ne maime-t-elle plus?
-Votre passion pour elle me flatte, mais meffraie. Vous me faites entrer dans un concours encore imprévisible il y a huit jours. Vous arrivez dans notre vie comme un ouragan. Votre fougue va tout bouleverser dans ma vie et dans celle de Myriam. Elle vous a donné son numéro, donc elle est fortement attirée. Jamais elle ne sétait investie aussi rapidement dans une relation. Une nouvelle ère commence pour notre famille. Sa préférence pour vous va la détacher de moi, je lai senti au bal quand je vous regardais danser.
- Cétait si visible ?
- Cétait fort.
- Vous êtes prêt à vous séparer delle, si elle me choisit . Ne laimez-vous plus ? Vous voulez rompre. Auriez-vous une aventure ? Sabine vous aurait tapé dans lil. Myriam pourrait avoir juré de se venger delle. Est-ce pour cela quelle feint de maimer. Ou se pourrait-il que jaie une chance de la conquérir ?
- Absolument. Vous avez marqué des points samedi et parcouru un chemin incroyable dans son cur. En quelques tours de piste vous avez pénétré ses pensées plus profondément que moi en sept années de mariage. Quel exploit davoir aussi rapidement gagné sa confiance et obtenu des révélations sur des pensées restées secrètes pour son mari. Cest la preuve de linimaginable infortune dun époux habitué à respecter le jardin secret de lautre. Jai aimé Myriam comme un fou, je veux son bonheur : il lui revient de choisir le compagnon de sa vie. Pendant sept ans, elle ma rendu heureux, jai été un mari comblé. Je ne len remercierai jamais assez. Si elle envisage de prendre un virage à 180 degrés et de faire son bonheur avec un autre, je suis assez amoureux delle pour lui rendre sa liberté.
- Sans vous retirer complètement, vous pourriez peut-être vous mettre momentanément en retrait. Comment dire
partager, de manière quelle et moi puissions mieux faire connaissance et savoir vraiment si nous devons nous engager définitivement. Vous resteriez son mari et Myriam et moi pourrions nous fréquenter régulièrement sans briser votre ménage.
- Vous fréquenter ? Quest-ce à dire ? Si je traduis correctement, vous aimeriez être lamant de cur et de corps de Myriam, coucher avec elle régulièrement, et me conserver comme paratonnerre et témoin de votre bonheur. Je serais en quelque sorte un cocu consentant et bienveillant, fournisseur de chair pour la satisfaction de vos envies et gardien attitré de votre belle, tenue par un mari de paille à votre disposition. Je serais le congélateur ( ou con qui conserve par le froid) et vous viendriez réchauffer son corps dans mon lit. Myriam serait en copropriété, à vous la jouissance, à moi les charges. De prime abord cet arrangement ne me convient pas. Si un jour vous épousez une autre fille, me demanderez-vous dassurer le bonheur de votre épouse en votre présence, de la trousser, de la culbuter et de la tringler avant de vous la rendre ?
Généralement je suis assez entier. Et pourquoi voudriez-vous partager ce que vous pourriez avoir pour vous seul ? Il nest plus question, dans ma situation de veiller sur une aussi jolie créature, au milieu des vautours prêts à se jeter sur elle, décidés à la serrer dans leurs griffes dans une minute, dans une heure, une nuit ou un jour, car la surveiller nest pas de tout repos. Cest, je le reconnais un sport exténuant et décevant quand jobserve mon résultat. Votre démarche a le mérite de la clarté. Pour moi ce sera tout ou rien: je la garde ou vous lemmenez!
-Sans vouloir vous offenser, jai senti en dansant ave Myriam une réelle complicité des corps et, sans me vanter, elle naurait pas refusé de passer un bon moment avec moi si vous naviez pas amorcé une manuvre de départ.
- Elle vous a donné de grandes espérances, vous auriez tort de tergiverser: foncez et nous serons renseignés, vous et moi, sur notre avenir. Mais il nest pas question de partage inégal Lexpérience est nouvelle pour moi. Je reste attaché à ma conception traditionnelle du mariage : Jai toujours cru vivre avec une femme fidèle à ses engagements de mariage. La vérité éclate aujourdhui : rien nest immuable et nous pourrions vous et moi, conclure de cette aventure que rien nest définitivement acquis, y compris en amour. Nous venons de faire le tour des questions, me semble-il. Finalement, mariée ou en concubinage, Myriam doit vous choisir, puisquelle vous a confié partager vos idées, apprécier le contact de votre corps et souhaiter s(unir physiquement à vous. Je nai plus à men occuper. Sachez la convaincre.
- Oui, mais tout cela est dépendant, faut-il le rappeler, dune entente charnelle suffisante reconnue au cours dun rapport consenti.
- Sur ce point, jai mon idée. Elle vous séduira, jen suis sûr. Je me crois apte à juger la qualité dune relation sincère. Prenez moi comme juge, faites lamour à Myriam, ici, ce soir, jusquà épuisement. Vous forgerez votre opinion, je veillerai à lauthenticité des intentions et mouvements et à lhonnêteté de vos appréciations réciproques. Un essai ne laissera plus de doute, ni à Myriam, ni à vous, ni à moi.
Rappelons-la.
Myriam a mis une jupe de couleur différente, plus longue de trois centimètres à peine, mais a compensé ce sacrifice par une blouse généreusement échancrée dont ses seins pourraient sévader. Il mappartient de la convaincre de rejoindre Louis.
- Chère amie (Je choisis volontairement de ne plus employer son prénom ni les termes chargés daffection et démotion qui feraient trembler ma voix ), Louis vient de me convaincre de lauthenticité de son amour et de sa volonté de te rendre heureuse.
- Quest-ce que ça signifie ? Cest du dépit amoureux. Ce nest pas le premier homme qui me déclare sa flamme, il est impossible dempêcher ça. Suis-je pour autant condamnée à te fuir ?
- Oh ! Le vilain mot : condamnée ? Tu devrais sauter de joie. Mais as-tu rappelé les précédents au téléphone, les as-tu fait venir chez nous ? Voilà la différence. Louis est ton hôte, pas le mien. Tu as dansé, tu lui as fourni ton numéro de téléphone, tu lui as téléphoné en cachette hier, tu partages avec lui ta conception de la vie en couple. Mieux, tu lui as fait des confidences dont tu ne mavais jamais parlé sur le mariage, le concubinat et ladultère : tu partages « la modernité » de ses idées sur ces sujets. Hélas elles ne sont pas en accord avec mes conceptions ment « rétrogrades » qui déchaînent vos rires espiègles. Ce qui nous unissait désormais nous sépare. La conversation entre moi et ton soupirant a été très constructive. Vous allez réaliser un test de compatibilité de vos sens, de vos sexe. Un test positif confortera votre amour.
Je vous donne ma bénédiction uniquement si vous êtes physiquement compatibles. Ceci est une garantie de durabilité de votre union. Je serais stupéfait de vous voir reculer devant la plus magnifique expérience qui puisse exister entre un homme et une femme. Quen pensez-vous Louis; lépreuve est-elle rebutante ? Ou est-ce lobligation de vivre à deux qui vous freine ?
- Au contraire jai hâte de serrer Myriam sur mon cur.
Cest une façon élégante de dire son envie de la prendre, de la posséder physiquement, de la faire chavirer de plaisir.
Et toi, mon amie, nes-tu pas désireuse dobtenir une réponse immédiate à cette question ? Vous ne pouvez pas, ce soir, quitter cette maison dans lincertitude, sans savoir si Louis et toi serez mari et femme ou amants et compagnons. Moi aussi jai hâte dêtre fixé. Myriam à ta place je brûlerais dimpatience. Vous serez les deux combattants et je serai larbitre de cette joute amoureuse. Qui refuse ? Personne .
Eh! Bien pourquoi attendre davantage ? Mettez-vous immédiatement à luvre, testez votre degré de .compatibilité ou dincompatibilité. Myriam pourquoi faire cette tête ?
- Jean, tu ne veux pas
Tu veux que Louis et moi fassions lamour ici, aujourdhui ? Ce nest pas possible. Pas devant toi !
- Qui ma obligé à rester quand je voulais men aller ? Battons le fer pendant. quil est chaud. Vous venez de vous déclarer amoureux. Profitez vite de mes bonnes dispositions en ce jour de ton anniversaire. Une promesse de tout partager avec Louis, y compris les plaisirs de la chair sera la meilleure manière de le rendre heureux. Ôtez-moi dun doute. Vous avez bien lintention de vous aimer ? Sinon je fiche Louis à la porte sur le champ ! Merci de vous enlacer, la réponse est éloquente. Laffaire est conclue, Myriam , il y a une bouteille pleine au frais, arrosons notre accord. Louis, veux-tu maider à déplacer cette table et à rouler le tapis. Nous avons une piste de danse. Musique, jai dexcellentes séries de danses pour couples et les slows simposent ce soir. Sauf « Petite fleur » de Sydney Bechet; cest le slow de notre première rencontre, évitons déveiller la nostalgie.
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