Pot De Colle 9
Bouteille en main, Myriam marque une pose à lentrée du salon.:
- Quest-ce qui se passe ici ? Pourquoi déplacer les meubles, où est mon tapis ? Vous déménagez avant de savoir si je passe de lun à lautre ? Que vous êtes pressés . Personne ne me forcera la main. Jean je réclame le droit de choisir. Jai accepté de procéder à un essai avec Louis. Avant lexpérience nul ne peut me dicter ma conduite prochaine. Ou cet essai nest quun prétexte pour justifier une décision prise entre hommes. Et mon avis naurait aucune valeur ? La parité homme femme nest pas pour demain. Alors je refuse de me donner en spectacle à deux voyeurs complices.
La menace déride Louis. Ce type est bizarre. Jai de plus en plus limpression quil était venu pour tirer un coup vite fait et disparaître. La nana, bien chauffée au bal, devait se livrer avec joie, lui sauter au paf, se laisser trombiner, bourriquer, remplir de sperme, en redemander pour une fois suivante, fixer un nouveau rendez-vous. Il disposait de temps, était « brûlé » dans sa ville et voulait élargir sa zone de chasse. Myriam était arrivée au bon moment pour lui, presque miraculeusement. Hélas, ils navaient pas pensé à fixer pour leur première fois une heure ou un endroit où je ne serais pas là ! Ce rendez-vous est devenu un piège pour le dépanneur sexuel à domicile, puisque je me suis mêlé de laffaire.
Et ça change tout. Le rusé mari veut forcer le séducteur de passage à devenir ou le mari ou lamant attitré dune femme qui ne serait pas un modèle de fidélité,qui pourrait avoir eu des amants. Louis sest trop engagé dans ce coup. Il a le sentiment davoir compromis cette femme par ses excès de louanges et des promesses inconsidérées, et il ne sait pas comment se dépêtrer de cette situation. Refuser lunion sexuelle proposée par le mâle et acceptée par sa femelle en chaleur vexerait la femme et ferait perdre toute chance de la caramboler un jour. Le refus pourrait aussi fâcher le mari parce que la réputation de sa femme a été mise à mal.
Mon empressement de mari à me défaire de ma femme lui semble louche. Je feindrais de vouloir divorcer, je bluffe et je cache mon attachement à mon épouse pour mieux la conserver, cest une manuvre de jaloux rusé . Loffrir sans regret et leur proposer un accouplement sous ma surveillance arbitrale serait destiné à briser lenvie de copuler, ou destiné à dissimuler un vice caché de Myriam afin de la refiler vite et facilement. Quelle est la bonne interprétation ? On ne rencontre pas tous les jours un type assez con pour prêter sa femme et pour la laisser « essayer ». Louis nen revient pas de mavoir vu mordre à son hameçon. Son invention du besoin des deux amoureux dêtre compatibles physiquement pour réussir une vie à deux, sest retournée contre lui quand jai décidé de passer immédiatement aux essais sur place. Si bien que le refus de se mélanger et de baiser venant de Myriam retirerait une épine du pied de Louis, lui ménagerait une porte de sortie honorable et ne compromettrait pas lavenir de leur relation.
Quelles que soient mes intentions, Myriam maintiendra sa décision et portera la responsabilité de la rupture ou elle changera davis. Bof
Finalement Louis gagnera sur les deux tableaux. Le mari les observera en train de senfiler ? La belle affaire. Tant pis pour lui, pauvre cloche : il assistera en direct à son cocuage. Louis y mettra tout son cur, et toutes ses capacités, il donnera une leçon épicée au rustre qui renonce à la femme de sa vie. Il aura atteint son but : il baisera Myriam, avec en prime le désespoir de Jean. Ensuite, advienne que pourra. « Un « Tiens » vaut mieux que deux « Tu lauras » ». Sa première angoisse sévapore. Son visage évolue vers une certaine sérénité.
Je ne réponds pas à Myriam; je ne veux pas reprendre les discussions à la base.
- Oh ! Chouette ! La bonne idée: qui danse avec moi ?
Cette offre ne mest pas destinée. Cest néanmoins une délicate attention de sa part.
Je regarde la pointe de mes chaussures. Je ne danserai plus avec linfidèle, plus jamais, je le jure. Jévite son regard pour ne pas lindisposer, pour ne pas subir lhumiliation de ne pas être pris dans les bras de ma femme : je ne veux pas fournir limpression de mendier un miette de considération ou damour. Notre amour est mort. De toute manière la question est de pure forme. Son cavalier préféré cest Louis. Elle chantonne « Love me please love me ». La supplique ne peut plus sadresse à moi ! Lautre savance vers elle, bien droit, sûr de lui, bras tendus, bouche en cur et braguette bosselée.
. Ils senlacent et se mettent en mouvement. Étrangement ils se regardent avec tendresse mais restent à distance. Samedi au bal ils sétreignaient hardiment devant le public, protégés par la foule. Est-ce ma présence qui les maintient à quinze centimètres ? Se méfient-ils de moi, craignent-ils de me mettre en colère par trop daudace et de me faire changer davis. ? Considèrent-ils ma promesse de divorcer à lamiable comme un piège? Ils veulent ménager ma susceptibilité et mobligent à réagir :
- Ah ! Non, mes amis. Le slow ne se danse pas comme ça. Vous ne mavez pas pris au sérieux ? Quelle preuve de ma bonne volonté vous fournir ? Arrêtez, ne bougez plus, jarrive.
Je magenouille sur le côté, à hauteur de lespace de pudeur. Je nai pas fait erreur, Louis bande. Jinvite Myriam à exécuter un quart de tour vers moi et je la surprends au point de la faire sursauter et de lui arracher un petit cri : Je viens denvoyer mes deux mains le long de ses jambes et je saisis lélastique qui fait office de ceinture autour de ses hanches.
- Louis, reçois ce signe de ma bonne foi. Cest la dernière fois que jenlève la culotte de ma femme. Ce cadeau symbolise mon intention sincère de te confier mon épouse à partir de ce soir. Si vous vous convenez, tu auras seul le privilège de la déshabiller. Hume ce tissu imprégné de son odeur intime à laquelle tu devras thabi dès ce soir, respire à fond. Il sagit dune passation de pouvoir. Jai accompli ma part. Ma mission dépoux sarrête là. Tu lui enlèves aussi une partie de ses habits en signe de prise de possession et dacceptation de mon don.
Il défait les boutons de la blouse, dévoile le soutien-gorge pigeonnant assorti au string, embrasse religieusement ces deux reliques, va reposer blouse et string soigneusement pliés sur la table et revient à proximité de Myriam. Je conseille :
- Mon amie, retire un élément des vêtements de ton futur partenaire. Cest le signe de ta volonté de te donner à lui dans le plus simple appareil.
Myriam pouffe de rire, ouvre la chemise de son vis-à-vis et dévoile le torse glabre du jeune homme. Elle rit de voir au dessus du sternum trois ou quatre poils follets, elle les caresse gentiment du bout de ses ongles rouges, et lève ses yeux attendris dans ceux du garçon. Je les encourage :
- Vous venez daccomplir un premier pas. Maintenant dansez, mais dansez comme des amoureux, comme vous le faisiez samedi. Allez, plus près encore, poitrine à poitrine, ventre à ventre. Louis pousse ta jambe entre les siennes. Quand tu auras perdu ton pantalon tu seras en contact direct avec son sexe. Dansez, faites comme si je nétais pas là.
Je pose une main sur chaque postérieur, je pousse les corps lun contre lautre. Jexerce la pression en remontant jusquaux épaules et ajoute :
- Lorsquun silence indiquera un changement de mélodie, à tour de rôle, vous abandonnerez une pièce de vêtements.
Je retombe dans mon fauteuil et je mindigne :
- Quels empotés ! Avez-vous peur de vous embrasser ? Mieux que ça ! Louis tu ne voudrais pas que je te fasse une démonstration. Myriam, bouche ouverte !
Voilà !
Ils font du sur place, se bouffent la trogne. Le morceau se termine. Louis a prévu son coup, son pantalon vole et traverse le salon en direction du deuxième fauteuil. Il colle sa poitrine nue contre le petit soutien gorge, coince sa verge entre leurs bassins, ajuste son genou gauche entre les jambes de ma femme, repousse le tissu de la jupe. Il doit appuyer sur la vulve encore voilée. Cette fois ils ont compris que je ne les retiendrai plus, quils peuvent se laisser aller sur lair de « Cur blessé ». Pensent-ils à mon cur, à ma douleur ? Certainement parviennent-ils à moublier pour se consacrer à des baisers plus chauds, mieux ajustés, plus profonds. Leurs lèvres se happent, leurs joues se creusent. Entre deux « bouche-à-bouche » japerçois des coups de pointes de langues agressives qui se livrent un duel vif. Le plus difficile à endurer cest cette façon de rester les yeux dans les yeux : dans leurs regards qui se boivent transparaissent la passion et le désir brutal. Mon cur va exploser, je voudrais mourir : Myriam ose ! !
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