Pot De Colle 19
FIN du chapitre 18
-Cest vous Myriam ? Je suis Sabine, nous avons dansé ensemble samedi, vous souvenez-vous ? Comment allez-vous ? Mais, vous pleurez ? Quest-ce qui vous arrive ? Cest Jean ? Non . Quest-ce que vous faites ici?
-Je veux mourir, je suis trop malheureuse.
Chapitre 19
Sabine ma entourée des ses bras, ma serrée contre elle et ma déclaré :
- Mon Dieu, quel gros chagrin. Mourir, rien que ça ! Ça ne peut pas être aussi grave. . Cest ta voiture ? Tu me rendrais service en me transportant, je me suis beaucoup éloignée de ma maison. Viens chez moi ma petite, tu me raconteras tout ça.
Jai deux femmes dans mon lit. Dun côté Myriam qui mavait quitté ce matin pour un « toujours »
très court, denviron quatre heures. De lautre côté Sabine rencontrée au bal, samedi : je ne lui avais pas fourni mon adresse, doù sort-elle ?
Myriam a été refoulée par Louis, peu enclin à se lier ou à se passer la corde au cou. Il veut pouvoir cumuler ses succès auprès de femmes,mariées de préférence. Habituellement les épouses volages restent discrètes et ne se plaignent pas près de leur mari, quand Louis les quitte. Personne na relevé de cas de suicides chez ses conquêtes abandonnées. Il butine de tout côté, sempare de la fleur de la dame, lui laisse éventuellement un souvenir qui grandira dans lutérus puis senvole. Il suffira à la tricheuse dadmirer la ressemblance de l avec son mari trompé, pour que lheureux père le reconnaisse et déclare sa progéniture.
En partant ce matin Louis fredonnait. Jattribuais sa gaîté à sa victoire; il jubilait de partir avec sa proie: le renard sen allait avec une poule et sa joie était aussi compréhensible que ma peine. Il était parvenu à ses fins, avait épinglé Myriam à son palmarès. En toute tranquillité ils avaient bu, chanté, dansé, sétaient déshabillés en une sorte de strip-tease domestique devant le mari consentant avant de copuler longuement, de forniquer comme des enragés.
Il court, il court le furet Le furet du bois , Mesdames Il court, il court le furet Le furet du bois joli
Il est passé par ici(bis) Il repassera par là (bis)
Faut-il rappeler quon utilise le furet pour visiter les terriers et en chasser les lièvres, les lapins ou les rats ? Si je cite Wikipedia vous comprendrez lallusion perfide du vainqueur :
« Le furet est un prédateur avec un corps allongé. Il est très agile, sa morphologie lui permet de grimper facilement et de nager de manière efficace. Son corps est adapté à la chasse dans les terriers, la grande flexibilité de sa structure osseuse permet au furet d'y évoluer facilement »
Louis se considère, lui ou son sexe comme un furet, il passe, glisse dans le tunnel des dames son corps allongé et agile qui évolue facilement
et il reviendra fureter. A posteriori on saisit lironie de lair fredonné au moment du départ du bois joli de Myriam, terrier visité, revisité et bouleversé. Lui ou sa partie allongée et souple : faut-il un dessin pour découvrir la raison du choix de cette chansonnette ? Il se moquait de moi et partait avec ma femme, sans intention de la conserver peut-être, mais trop lâche pour me lavouer.. Il ne cherchait pas mes coups de poings ou de pieds.
Myriam pas plus que moi navait prêté attention au message. Le fureteur avait visité sa grotte, fouillé coins et recoins, il y avait abandonné quelques traces liquides pour marquer son passage afin de retrouver son chemin lors dune prochaine fois; puis il l enlevait mais temporairement avant de la « laisser libre de se démerder » jusquà la prochaine fois.
Myriam si vite virée, est couchée contre moi, sur ma gauche, nue pour me réchauffer à la chaleur de son corps, heureuse dêtre admise pour cet office. Javais avalé des substances nocives, reçu des soins avant de me réveiller veillé par Myriam et Sabine. Étonné lors de mon réveil je cherche toujours une explication à la situation étrange où je suis involontairement plongé. Délaissé par ma femme, résolu à mourir de chagrin à laide de whisky et de médicaments, je reviens sur terre entre deux femmes. Il y a pire.
. Comment et pourquoi ces deux là avaient-elles débarqué chez moi aussi tôt (vers 13 heures au lieu de 17 heures) . Leur intervention a contrecarré ma volonté de disparaître de lunivers de cocu dont ma femme sévadait. La question reste à éclaircir. Doù sort ma femme et pourquoi réapparaît-elle ici ? Il faut un sacré manque damour propre pour oser se montrer après les événements des dernières 24 heures. Elle semble très gênée mais compense en serrant sa peau nue contre la mienne.
Il est fort probable que la deuxième occupante de mon lit nest pas étrangère à ce retour précipité. A ma droite vêtue dun soutien-gorge et dune culotte de coton, pressée de dos contre moi, les fesses chaudes calant leurs rondeurs généreuses contre ma hanche droite, Sabine se dévoue et réchauffe lautre côté de mon corps frileux. Jaimerais apprendre pourquoi Myriam lui impute mon sauvetage. Je suis curieux de démêler les événements qui se sont produits pendant que je croyais monter au ciel ou descendre en enfer : car mon voyage avait commencé dans un épais brouillard, en labsence de panneaux indicateurs, dans les vapeurs dalcool.
- Daccord les filles, il me manque des pans entiers du déroulement de la journée. Je vous remercie de me rendre la vie grâce à la douce chaleur de vos corps. Le bras gauche de Myriam sur ma poitrine est un puissant réconfort. Sabine ne pourrait-elle pas se tourner vers moi et poser sur mon torse son bras droit
.? Oh ! Merci. La douceur de votre poitrine contre mon flanc passerait mieux sans le soutien-gorge.
- Dans la situation présente, mon cher Jean, tu peux tutoyer mon amie Sabine. Je ne vois aucun inconvénient à ce quelle se dénude complètement pour te rendre plus vivant. Sabine, mentends-tu ?
- Est-ce bien convenable? Bon, si vous y tenez, et uniquement pour faire cesser le grelottement de la fièvre, je me plie à vos désir. Honni soit qui mal y pense.
Sabine a de lhumour et de la bienveillance. Myriam sexplique:
- Je reviens à ma rencontre avec Sabine. Sans avoir renoncé à mon suicide, je trouve quune bonne action avant la mort peut me valoir lestime dune vivante. Cest une consolation. Arrivée devant sa porte je cède à son offre dun bon café. Ce sera le dernier. Pressée de questions je narre la succession de sottises que jai faites, mon départ de la maison, la mauvaise farce de Louis, sa proposition humiliante de me prêter à ses potes moyennant des services sexuels. Sabine veut savoir comment mon mari a réagi. Je répète une de tes phrases, la plus décisive pour moi :
« Je préfère te savoir heureuse avec Louis plutôt que mélancolique et languide avec moi. - Sois heureuse. Je taime assez pour taccorder un divorce par consentement mutuel »
A cet énoncé, Sabine se lève, me tire vers sa porte, donne un coup de clé et mordonne de sauter dans la voiture . Elle monte, me conseille de rouler vite, de suivre ses indications jusquà la sortie de sa petite ville.
- Où allons-nous ?
-Chez toi, fais vite .
Au point où jen suis, je ne crains ni laccident possible, ni la mort., je fonce, je dépasse les vitesses autorisées, je brûle un feu rouge, ne vois plus les panneaux. Mais je métonne du comportement de Sabine. Comment saurait-elle que tu cours un danger. Elle me répond laconiquement : « Un homme qui te répond comme ça est désespéré, assez pour attenter à ses jours. »
- Quen sais-tu ? Jean ma paru serein quand je suis partie.
- Jen sais quelque chose, mon mari mavait dit exactement la même chose le jour où il sest pendu. Lui aussi paraissait serein. On en parlera. Est-ce encore loin ?
- Nous arrivons. Oui, mais je nai pas de clé. Jean ma réclamé les miennes certain de ne plus me voir. Il est parti au travail
que faire ? Bon, cest là , la maison à gauche. Cest bizarre, il na pas pris le temps douvrir tous les volets.
- Sonnons. Mais la porte dentrée nest pas fermée à clé. Donc il est là. Vite, où est ta chambre.
Jai tendu le bras, je me suis arrêtée devant les roses jaunes : tu maccusais de trahison de cette façon. Elles métaient destinées en guise dadieu. Le cri de Sabine est venu confirmer ses suppositions. Je me suis précipitée vers elle et, en te découvrant étendu et pâle comme un mort entre deux rangées de roses jaunes, jai eu la révélation de la douleur que je t avais infligée et de lamour immense que tu avais éprouvé pour moi. Tu gisais mort, tu tétais sacrifié pour que je vive heureuse et tu n avais pas voulu survivre à ma perte. Tandis que je pleurais et mapitoyais sur ton sort et sur mon malheur, que je projetais de mourir en même temps que toi, Sabine ma secouée, ma ordonné en me giflant dappeler les secours et sest mise à te déshabiller. Ensuite jai dû laider à te traîner vers la salle de bain. Les pompiers sont arrivés accompagnés dun médecin.
Sabine a fait valoir son diplôme dinfirmière pour quon te recouche dans ton lit. Tu devais dormir, te reposer. Nous nous sommes assises près du lit. Sabine ma parlé de sa propre expérience, Elle te racontera mieux que moi la mort de son mari.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!