23.6 Drôle De Dimanche Matin Pour Nico
Précédemment dans « Cinquante nuances de Jérémie » : le vent qui souffle, la pluie qui tombe, une chambre détudiant plongée dans la pénombre, des gestes tendres et sensuels échangés sans laisser les mots gâcher linstant magique
le beau brun demande à Nico de rester dormir, il saisit sa main et par lintermédiaire de ce geste inattendu linvite à lenlacer
Jérémie qui se laisse aller dans le noir
sa tristesse insoupçonnée, sa détresse inattendue perçue par Nico
un Nico touché, ému, un Nico aux anges tenant dans ses bras lhomme quil aime plus que tout au monde
ce même Nico qui croit mourir en se réveillant un peu plus tard dans la nuit enserré dans des bras bien musclés
Le matin arrive, et en regardant le beau brun dormir, Nico se surprend à repenser au refrain dune vieille chanson de Clash
Darling you gotta let me know/Chéri, tu dois me dire/Should I stay or should I go ?/Devrais-je rester ou devrais-je partir ?/If you say that you are mine/Si tu dis que tu es mien/I'll be here until the end of time/Je serai là jusqu'à la fin des temps/ If I go there will be trouble/Si je pars il y aura des problèmes/And if I stay it will be double/Et si je reste il y en aura le double (1)/Well come on and let me know/Alors, vas-y et dis moi/
Should I Stay or should I go ?/Devrais-je rester ou devrais-je partir ?
Voici la question qui me taraude lesprit. Je le regarde toujours dormir. Jai envie de le caresser, de le serrer à moi, de lui faire un million de bisoux bien doux
jai envie de respirer son odeur, sa beauté, sa jeunesse
jai tout simplement besoin de rester là à le regarder, suspendu entre des désirs contradictoires
rester ou partir
jai juste envie de lui faire un câlin des plus tendres, de lui faire sentir ma présence
mon amour
un peu, sans leffrayer, juste ce quil faut, juste être là sans trop en faire
Alors je reste là, la tête posée sur loreiller, à le contempler pendant un long moment, à le regarder respirer, le regarder dormir, rêver peut être
sil rêve, il rêve de quoi, de qui ? Est-ce quil y a de la place pour moi dans ses rêves
? Cest trop beau, Jérém qui fait dodo
je ne veux pas le réveiller, pas encore, je voudrais que ce moment de perfection dure toute une vie
jamais je ne me suis senti aussi bien avec ce mec, jamais
pendant son sommeil, tout est possible
imaginer quil mappartient tout entier, imaginer que la nuit passée ne soit pas quun épisode isolée, quune erreur de scénario
imaginer que Jérém sest enfin aperçu que je compte pour lui, un peu quand même
Au fond de moi, je sais que quand il se réveillera je serai à tous les coups confronté à une réalité trop dure
la réalité du matin
dune lumière trop forte sur des sentiments encore trop fragiles et timides, des sentiments né dans la pénombre dune nuit de pluie et de vent
jai peur de cette confrontation, car je sais que je risque den sortir blessé, meurtri
je sais à quel point, suivant le moment, ses états dâme peuvent être changeants
et par-dessus tout je crains son indifférence, son hostilité
je les connais, je les ai déjà croisées et je sais à quel point elles peuvent être impitoyables, rudes, blessantes
Dans ma tête cest carrément le feu dartifice
et voilà que après lenvie de câlins, une idée plutôt coquine sempare de mon esprit
sa peau sent bon, son visage est si beau, son épaule dénudée trop sensuelle
jai soudainement envie de le réveiller avec une gâterie, de le faire jouir, là, tout de suite
jai envie de savoir
savoir à quoi ressemble sa trique du matin
dans sa position, tourné sur le flanc vers moi, il me suffirait de relever les draps pour en avoir le cur net
vais-je oser ? si, si, si, si, Nico, tu vas oser, ten crèves denvie
il dors
alors il faut en profiter
et cest donc tout en douceur que je soulève les draps
La voilà sa queue
tendue, belle, délicatement posée sur le matelas avec ses bourses bien pleines
la peau douce et soyeuse, la queue raide et délicieuse
je meurs denvie de la sentir dans ma bouche, de lui faire une gâterie danthologie
je bande à mon tour à une vitesse que je ne croyais même pas possible
jai envie de la prendre dans ma main, de sentir mes doigts envahis par ce sexe tendu, jai envie de la sucer
jai envie de la faire gicler dans ma bouche
Je ne sais toujours pas ce que je dois faire
rester ou partir
si cest pour partir, il ne faut pas que je le réveille
dans ce cas je ne connaîtrai peut-être jamais le bonheur de faire une pipe du matin à Jérémie
est-ce quil en a seulement envie ? Est-ce que si je le tente, je ne vais pas me faire jeter ?
Je sens mon ventre papillonner, ma respiration se faire profonde, le désir envahir toutes les fibres de mon corps
jai la tête qui cogne tellement je suis fou de désir
je prend une profonde inspiration pour essayer de secouer mon esprit et de me résoudre à partir
et là
bingo
en un instant cest la panique à bord
je ne sais pas ce qui sest passé
je sens dans mon nez un chatouillement qui grossit, qui enfle sans cesse
jai envie déternuer
je sens que ça monte, ça monte, ça monte
jessaie de me retenir
ça monte encore, impitoyable
je ne vais pas pouvoir léviter, plus jessaye de l plus jai limpression que ça va exploser dans un bruit immense
Merdeeeee !.
Je regarde Jérém. Il a lair de toujours dormir comme un bébé
jai un mal de chien mais le plus important cest que Jérém ne se soit rendu compte de rien
jai quand même remarqué un léger mouvement sur son visage
ses lèvres se sont un peu ouvertes, un petit bruit étouffé sen est échappé
jai eu peur quil se réveille dun coup, quil me regarde et quil trouve désagréable de me retrouver là devant lui
je crois que le danger est passé, que son sommeil va continuer comme si de rien nétait
hélas, non : sa bouche laisse échapper un autre grognement à peine plus prononcé que le premier et sans ouvrir les yeux, le bogoss se retourne et, avec un geste très certainement inconscient, il pivote sur lautre coté, cherchant un nouvel appui pour continuer son sommeil
Et là je suis déçu
sa queue est désormais hors de ma portée
sa trique mest désormais inaccessible sauf à oser laudace denrouler mon corps autour du sien et de commencer à le branler avec ma main gauche
je me prends à imaginer le simple bonheur de tenir sa belle queue dans ma main, cette sensation de chaleur, de douceur, de puissance ; et voilà que, faute doser mettre en pratique mon envie profonde, et sans presque men rendre compte, je commence à me branler tout doucement
Je sens son odeur, je sens sa présence à coté de moi
lodeur de ses draps
le parfum du bonheur
des images de lui refont surface dans ma tête, cest un tourbillon dinstantanés tous plus excitants les uns que les autres
et par-dessus tout, une image se détache, belle,vive, étincelante
cest limage de son visage, de son expression de la nuit dernière juste avant de jouir en moi
cette image ma hante et je sais à ce moment là quelle va me hanter longtemps, peut-être à jamais
Je me branle lentement, prenant le temps de goûter à chaque moindre sensation que cette situation inattendue est en train de mapporter
je veux faire durer encore et encore cet instant dexcitation, dattente, de bonheur
je ne veux surtout pas le réveiller
alors je fais ça tout légèrement
je suis trop bien, je suis trop excité, trop heureux, je vais me lâcher bientôt
Ça y est, ça vient
et pendant que je jouis, voilà quun seul choix me parait possible
une évidence : partir.
Jai joui
jen ai partout sur le torse, dans ma main, jai même souillé ses draps
je sens ma respiration bruyante et jai limpression quelle fait un bruit assourdissant, au point que je suis étonné quil ne se soit pas encore réveillé
je le regarde, de dos, les épaules mues par le rythme de sa respiration silencieuse
il est beau, il est beau, il est beau
il ny a pas dautres mot pour dire cela
il dort toujours et il est beau
Et moi jaccuse le contre coup de ma jouissance
je suis scié
je transpire
il fait chaud dun coup
je suis sur le dos, la main toujours autour de ma queue, je narrive pas à me décider à bouger
tous mes muscles sont décontractés, je sens le bonheur de laprès jouissance irradier de mon ventre et parcourir tout mon corps, remonter à mon cerveau et linonder de bien être, de bonheur
un bonheur immense, un bonheur sur lequel une ombre sétire peu à peu
Oui, une ombre
mon regard parcourt cette chambre que Jérém va bientôt devoir quitter à tout jamais, juste après le bac
et moi avec lui
que sera donc de notre histoire, une fois privée de cette endroit qui a été le théâtre de notre toute première révision, de la plupart de nos ébats ? ; et, qui plus est, de cette nuit si spéciale
si spéciale à mes yeux
la-t-elle été également aux siens ?
Il faut que je me prépare
il faut que je me prépare à dire adieu à cette chambre ou j'ai connu pour la première fois lamour physique avec un garçon, un garçon nommé Jérémie
cette chambre où jai connu l'amour physique sans amour, avant de faire lamour pour la première fois avec ce même garçon
cette chambre où jai dormi pour la première fois avec lhomme que jaime en le tenant dans mes bras, avant de me trouver enlacé à mon tour dans les bras de lhomme de la vie.
Je regarde la porte fenêtre, la porte de la salle de bain, le petit canapé où tant de fois jai trouvé Jérém la queue bien bandante, ce canapé devant lequel jai tant de fois avalé sa bite et goûté à son jus
la petite table avec deux chaises où je ne me serai assis que très rarement et une fois seulement pour y manger, le meuble télé, la petite télé, le bazar de cette tanière de mec
jessaye de mimprégner à fond de toutes ces images, de lodeur de cette pièce, son odeur
de cette odeur de cigarette froide mélangée à un parfum bien à lui, jessaye de graver dans ma tête à tout jamais les sensations que je ressens en franchissant cette porte au numéro 23, de me souvenir dans les moindres détails de la présence de Jérém, de son esprit installé dans cette pièce
Je me rends compte que cette nuit est peut-être le dernier moment passé dans cette chambre, que je ne la reverrai peut-être jamais
dans deux jours ce sera le bac et après
pour quelle raison on se retrouverait encore ici ? est-ce quil aura envie de me revoir ? de me refaire lamour ? est ce que cette nuit aura voulu dire quelque chose pour lui ? quand est ce quil doit rendre les clefs ? jai souvent eu envie de lui poser la question, je nai jamais trouvé le moment pour la lui poser
je suis triste dun coup
Décidemment, dans ma tête cest trop le bazar, je ne pourrai jamais supporter son regard du matin. Jai envie de pleurer. Je ne veux pas quil me voit pleurer
il faut me décider, il ne dormira pas indéfiniment. Et lorsquil ouvrira les yeux, ma décision sera encore plus difficile à prendre. Il faut que je la prenne maintenant. Tant que je suis seul et que jai tout mon arbitre.
Cest bien de choisir, on se sent soulagés après. Jai besoin dair, je me sens
jai besoin de sortir de là, avant de perdre tous mes moyens
jai déjà trop tardé
Oui, ma décision est prise
quitte à quil se pose des questions en se réveillant seul dans son lit, alors quil sy était endormi en compagnie, je préfère ne pas prendre le risque de le voir contrarié de me trouver encore là
quand on couche avec un hétéro bi qui nassume pas sa part de bi, handle with care, produit dangereux, risque de réactions imprévues
risque de blessures
Jatt mon caleçon pour messuyer et je rassemble mes forces pour sortir du lit quand je le sens remuer de son coté
il rejette la couette au fond du lit en gardant juste le drap sur lui, il pivote légèrement sur son épaule, désormais il est sur le dos
je me rend compte que sa main glisse sous les draps, elle suit le chemin qui conduit tout droit à sa queue raide
je le vois trifouiller, jai limpression quil la saisit et quil se caresse, quil se branle tout doucement
jai trop envie de lui
le voir se caresser me rend dingue
alors que je suis juste à coté et que je ne demande pas mieux que de mappliquer à le faire jouir
il se caresse mais ça ne dure quun instant
un instant au bout duquel il finit par enlever sa main
et là le drap léger se pose sur sa queue comme un voile, moulant ses attributs avec une précision juste diabolique
Je le regarde
ses yeux sont entrouverts
pendant un court instant mon regard a croisé le sien
cest presque imperceptible, il a déjà refermé ses paupières
je ne sais pas sil est encore vraiment dans les bras de Morphée ou si tout simplement il na pas envie daffronter ma présence après cette nuit
est-ce ma petite branlette qui la tiré de son sommeil ?
Jhésite un peu
il sest caressé, il sest un peu branlé
il sest arrêté
sa queue bien à ma vue
à ma disposition
? jhésite
je ne veux pas lui déplaire
jhésite, mais au bout dun moment je ne peux plus me retenir
Je dégage un peu plus les draps, sa queue se présente devant mes yeux en toute sa splendeur
droite comme un I, le gland décalotté, juste les poils quil faut à sa naissance, il se soigne ce petit coquin
tout, mais vraiment tout pour donner envie
bonbon pour les yeux, bonbon pour la bouche
naaaan, pas possible de laisser passer ça, pas possible de gaspiller ça, une bonne grosse trique matinale de Jérém, je ne sais même pas si loccasion se représentera un jour
trop envie de le sucer comme un mec aussi beau mérite dêtre sucé
Alors mon bras bouge quasiment tout seul, ma main se pose délicatement sur son service trois pièces
pas de réaction hostile
je menhardis
je caresse ses couilles, je remonte tout au long de son manche en direction de son gland, juste en leffleurant avec mes doigts
je viens de jouir, mais le simple contact de mes doigts avec sa queue est suffisant pour me refaire bander comme un taureau
je caresse par touches légères
je le sens frissonner
je fais quelques aller-retours avant de changer de stratégie
maintenant mon pouce et mon index se promènent de bas en haut (et de haut en bas) de son manche, comme pour en jauger le diamètre, tels un pied à coulisse
je ne veux pas le réveiller en sursaut, je veux quil revienne à lui tout en douceur et que son réveil soit sensuel, lamenant petit à petit vers une volupté inattendue
je finis par enserrer sa queue entre mes doigts, je la sens chaude et raide dans la pomme de ma main
jadore cette sensation
sentir ma main remplie par son sexe
tenir dans ma main son plaisir de mec
Je commence à le branler tout doucement
ses paupières demeurent closes
et toujours pas de réaction hostile, bien au contraire, de touts petits spasmes, témoins de son plaisir
je continue
il prend son pied
je laime
jai envie de lui donner encore plus de plaisir
jaugmente légèrement le rythme et jentends sa respiration changer
il a dû se réveiller
je détourne mon regard posé sur sa queue pour regarder son visage
cest fugace, furtif, jai limpression quil a à nouveaux les yeux entrouverts, mais dès que je me retourne il le referme à nouveau
petit coquin
il était en train de me regarder faire
mais il ne veut pas me le montrer
ce mec est un véritable-petit-adorable-insupportable voyou
Maintenant je sais quil est réveillé et quil nest pas contre une bonne gâterie matinale
alors je me laisse aller à mes envies
japproche ma bouche de sa bite et après avoir passé ma langue sur mes lèvres, je fais glisser son gland à lintérieur de ma bouche ; ma langue et mes lèvres saffairent pendant un petit moment autour de ce fruit délicieux, titillant ce petit creux doù jaillira sa semence, ce petit truc quil aime tout particulièrement
jarrive ainsi à lui extirper de petits frissonnements de plaisir
quest que cest bon ça
le sentir frissonner quand je le tiens dans ma bouche
quest ce que je suis fier de connaître tout cela
quasiment tout le mode demploi du logiciel « Plaisir de Jérém 2001 »
javale sa queue jusquà presque sentir ses couilles frôler mon menton
Je le suce avec tellement denvie de lui faire plaisir que je pourrais passer la journée entière à cet exercice délicieux
après cette nuit, jai vraiment envie de lui donner un plaisir intense mais tendre
je suis heureux, heureux quil se laisse faire
je libère mes mains, je suis fou, je les laisse parcourir son torse à laveugle, aller chercher ses tétons
elles sont libres, libérées
elles remontent jusquà ses épaules
cette chute dépaules qui a pour moi langle et les proportions de la perfection masculine
je les caresse, je ne men lasse pas
je le suce, je le caresse, je nage en plein bonheur, jai limpression que tout est possible, quil ny a plus dinterdit
alors mes mains osent plus
elles osent remonter au long de son cou
il reste assez damplitude à mes bras pour pousser mes doigts jusquà effleurer ses oreilles, ses cheveux, assez denvergure et de courage, de désinvolture pour lui faire des caresses légères
assez de courage, trop de courage
Eh, oui, Jérém ne sera jamais là où je lattends. Jamais ou presque. En tout cas pas ce matin là. Comment savoir quon est en train de franchir la ligne interdite quand on croit quelle avait disparu la veille ? Comment ne pas se prendre les pieds dans le tapis alors quon croyait marcher sur un sol stabilisé ? Jai tout juste commencé à le câliner, à laisser mes doigts titiller ses oreilles, que ses mains saisissent les miennes, fermement, les immobilisant dans une prise plutôt serrée
il me fait presque mal
je suis tellement ébahi que sans men rendre compte jarrête de le sucer
Dans ma tête un million de questions commencent à clignoter
je suis déstabilisé, jai limpression que je vais disjoncter
mais quest ce quil me fait encore ce petit con
? Il va pas recommencer à faire son macho
non, cest pas possible, pas après cette nuit
il ne va pas gâcher tout ça
putaaaaaaaain ! je savais que je devais partir avant quil ne se réveille !!! Nico, tas tout gâché, tas tout gâché ! Tu en veux toujours trop ! Quand on aime, on en veut toujours trop
Je sens ses bras éloigner mes mains de son visage, dabord lentement, ensuite les repousser en les relâchant dun geste rapide, avec un élan presque enragé
ses mains sont désormais libres
et là, demblée, je sais ce qui va se passer
je le sais, je le redoute
je ferme les yeux, jespère quil ne va pas le faire, je prie pour quil ne le fasse pas
jai presque envie de pleurer quand je sens ses mains se poser lourdement sur ma nuque pour mobliger à avaler sa queue que son bassin a déjà approché de mes lèvres
Non, pas ça, pas ça pitié
pas ça après cette nuit damour, après mavoir demandé de rester, après sêtre tenu dans les bras lun de lautre, après avoir sangloté dans mes bras
pas ça
Pourtant
pourtant cest tout ce que jaurais ce matin là
un Jérém pressé de jouir
de jouir à sa façon
ses mains ont glissé dun coté et dautre de ma tête, elles enserrent mes oreilles, je nentends plus aucun bruit, sauf celui, assourdissant, de lhumiliation et de la déception que je suis en train de vivre
ses avant-bras saffairent pour imprimer à ma fellation, une fellation dont je ne suis plus maître mais que je subis, un mouvement rapide, profond et cadencé
il y va si fort que je nai pas le temps de reprendre mon souffle, je me sens , jai presque des hauts le cur
il nen a plus rien à faire de mon plaisir à moi, il est à nouveau tous seul à baiser, à me baiser la bouche
je voulais lui donner le plaisir le plus doux qui soit, il est en train de mimposer son plaisir
de me le faire subir
de le voler, le prendre par effraction
par pillage
Voilà, le matin venu, je suis à nouveau son vide couilles
retour à la case de départ
Jaurais dû me dégager à ce moment là, repousser ses mains comme lui il lavait fait avec les miennes
jaurais dû partir, lenvoyer chier, passer la porte de sa chambre en le laissant seul avec sa putain de trique mauvaise, partir en courant
jaurais dû, certes, jaurais dû mais je ne le pouvais pas
je ne pouvais pas concevoir de ne pas laisser jouir ce mec
je savais quen faisant un truc dans ce style, plus jamais je ne le reverrai
alors je me laissais faire, je prenais ce qui venait
faiblesse dun garçon perdu, car trop, vraiment trop amoureux
Jai de plus en plus de mal à respirer, la bouche commence à me faire mal tellement ses assauts sont violents
heureusement, alors que ses mains impriment toujours à ma tête le mouvement bon pour son plaisir exclusif et que quelques coups de bassin sont venu seconder cet « andante con brio », je sens plusieurs jets chauds et puissants sabattre au fond de mon palais
il avait été tellement violent que je navais presque pas eu envie davaler
alors que jai toujours adoré ça, pour la première fois je ne lai pas fait par envie, mais juste pour ne pas le contrarier
Jérém
mon Jérém
pourquoi, Jérém ? Je me sens humilié et toujours ce couplet de Mylène dans la tête
Quand de mes lèvres tu tenlèves, un goût amer
Et bien plus dans mon cur que dans ma bouche
Il a joui et à peine son dernier jet expulsé il sort sa queue de ma bouche et il se tourne de lautre coté
il me tourne le dos
je suis vraiment déçu
je suis triste, abasourdi, interloqué
je ne sais plus où jhabite
je ne sais plus quoi penser
jai mal
mal dans ma bouche, mal dans mon petit cur brisé
je sens que je tombe, je sens que je dégringole
je sens le monde seffondrer autour de moi
jai besoin de retrouver un peu de la tendresse de cette nuit, je ne peux pas partir comme ça, jai un mal de chien
jai besoin de maccrocher à quelque chose pour ne pas me fracasser dans cette chute sans fin, impitoyable
je décide de lenserrer entre mes bras, comme plus tôt ce matin là
jai envie de retrouver un peu de cette sensation de plénitude
je maccroche à ça
et pendant un instant je crois avoir ralenti ma chute, je crois que je ne vais pas tomber plus bas
hélas, quand on chute dune falaise, si on arrive parfois à saccrocher à une branche providentielle, il nest pas sur quelle soit assez robuste pour supporter notre poids démultiplié par la chute
Je viens tout juste de lenlacer quil se dégage violemment, il repousse mon bras
son geste est tellement rapide que son coude vient cogner contre mes côtes provoquant une vive douleur
il se lève presque dun bond, il passe un boxer et un t-shirt qui traînaient par terre, il att son paquet de cigarettes et, sans un regard, il part en terrasse
Je suis triste, jai envie de pleurer
je le regarde de dos, appuyé à la rambarde en train de fumer
mon Dieu, quest ce quil est beau
mon Dieu comment je laime
mon Dieu comment je le hais
pourquoi jai laissé ce mec prendre autant de pouvoir sur moi ? pourquoi sait-t-il mapporter à la fois autant de bonheur et me faire autant de mal ? Presque dix ans plus tôt, il était dit dans une chanson bien connue « Only the one that hurts you can make you feel better »
et vice-versa. Sacrée Madonna.
Je suis envahi par la déception, déstabilisé, je suis paralysé. Il a fini sa clope, je nai pas bougé du lit. Je suis incapable de me résoudre à partir dans cet état dâme. Jai envie de penser que je suis en train de vivre un cauchemar et que je vais bientôt me réveiller. Je le vois jeter son mégot, se relever et revenir vers la porte fenêtre.
Pendant un court instant, je millusionne quil va avoir un mot pour me réconforter. Jaurais dû partir en courant pendant quil fumait, ma dignité en avait déjà pris un coup, certes, mais là elle allait être pulvérisée. Je mapprêtais à boire le poison jusquà la lie.
Il sarrête sur le seuil, le regard fixe sur moi, dur, hostile. Il me toise, et avec un effort inhumain je tente de soutenir son regard pour essayer de déceler le moindre signe dempathie à mon égard. En vain. Face à mon regard défait, face à un Nico en demande de la suite naturelle, du prolongement des câlins de la nuit, son regard à lui est impitoyable, implacable
Le silence est assommant. Je suis gêné, je baisse mes yeux. Cest à ce moment là que je lentends lancer, froidement, le ton détaché, presque méprisant :
Tes encore là ?
Je suis brisé. Tellement ahuri que jai dabord limpression de ne pas avoir bien entendu
je lève mon regard, les yeux aux bord des larmes dans lespoir désespéré que son visage montre autre chose que lagressivité de ses mots et de sa voix
hélas, son regard est encore plus noir, ses yeux froids comme la glace, je ressens presque de la haine sur moi
je ne sais pas comment cest arrivé, mais jai limpression quà ce moment là je suis à ses yeux le pire de connards
je viens de faire jouir et il me déteste
il vient de mutiliser pour jouir et il me déteste
Jérém... je mentends lancer dune petite voix ridicule, hachée par la détresse
Il se tait, le regard toujours aussi intimidant.
Jérém sil te plait
- ma voix ressemble à un couinement ridicule
je suis désespéré
jai envie de mourir
jai envie de le supplier de me faire un câlin, de me dire un mot, juste un mot, de me montrer un regard un peu humain
jen ai besoin
Rien de bon ne viendra de lui ce matin là. Mon insistance à essayer dobtenir quelque chose de lui pour ne pas meffondrer naura pour résultat que de lui offrir le possibilité de me blesser encore et encore.
Il faut que tu partes
tas rien à faire ici
Mais Jérém
cette nuit
Ne te fais pas didées
On était si bien, pourquoi tu fais ça ? je pleure. Dans la confrontation, jai perdu, jai tout perdu et ma défaite tourne à lhumiliation la plus cuisante.
Je fais quoi ? Je veux juste que tu foutes le champ de chez moi
Mais cette nuit
- jinsiste, fou.
Cette nuit jétais défoncé
je tai baisé comme dhab
Jérém
Putain
il lance, et je vois quil commence à sénerver
il est si sexy et si détestable à la fois
Il sapproche de moi, il me saisit méchamment lavant bras et il moblige à sortir du lit.
Tu te casses, oui ou merde ?
Jai mal au bras, mal à lépaule, jai mal au plus profond de moi
Je ramasse mes vêtements, je commence à mhabiller en pleurant à chaudes larmes
il se tient là, débout à moins dun mètre de moi
je sens son regard sur moi, je sens son odeur
jai envie de me jeter à son cou, de le serrer contre moi, de le sentir me serrer contre lui, comme cette nuit
jai envie de le câliner, jai envie de le cogner
jai surtout envie de partir loin de cette putain de chambre de malheur
jai passé mon pantalon, mon t-shirt, mes chaussures, je suis toujours assis sur le rebord du lit, jose un dernier regard. Jérém na pas bougé, ses yeux sont si loin de moi, perdus dans le vide
jai trop mal, trop mal
Jérém, sil te plait
cette nuit
Putain
! oublie cette nuit, je tai dit ! et débarrasse moi le plancher à la fin !
On mavait frappé avec un bâton, je naurais pas eu si mal. Jétouffe. Je sens que si je reste je vais vraiment le frapper. Je sens la rage menvahir. Je nai pas envie den arriver là, alors je commande à mes jambes de se redresser, de me porter vers la sortie. Cest un effort surhumain que je leur demande, que je mimpose.
Je suis enfin debout. Javance vers la porte
jatt la poignée, je la fais pivoter
et là jai limpression dentendre un bruit derrière moi
je me retourne, je suis abasourdi
jai limpression quil a fait un pas vers moi, jai tout juste le temps de croiser ses yeux, pendant quil fait demi tour pour disparaître dans la salle de bain en claquant la porte
jai vu un truc, je crois que jai vu un truc, pourquoi tu fais ça Jérém ? je vais mourir, cest trop, cest trop dur, trop cruel
Je suis trop mal, il faut que je parte, jouvre la porte, je suis dans le couloir sombre, je referme le battant derrière moi, je fais quelques pas chancelants et je meffondre
les larmes sortent comme rivières
intarissables
jai mal comme jamais je nai eu mal
il me faut bien une minute pour me ressaisir, pas avant quun des résidents du dortoir passe devant moi pour prendre lescalier
jessuie mes larmes comme je peux et je lui emboîte le pas
Je me retrouve dans la rue et je suis le gars le plus malheureux de lUnivers. Pourquoi cette nuit si cest pour redevenir aussi dur, aussi méchant ce matin? Pourquoi ne suis-je pas parti dès mon réveil, avant quil ne se réveille à son tour? Je savais que cétait la seule bonne solution à prendre
pourtant je suis resté ! Quel con !
Quel connard ce Jérémie T !!! Ce que je voyais à ce moment là, en ce dimanche matin de toutes les désillusions, cétait que Jérém se comportait comme un con et qui était dune méchanceté et dune injustice sans nom à mon égard
je le haïssais
je laimais et je le haïssais à la fois
dans ma tête ce nétait plus le feu dartifice, cétait un paysage de désolation et de cauchemar
ça cognait avec une violence à men donner la migraine
la fatigue et le dégoût me terrassaient.
Au beau milieu du Grand Rond, je me suis assis sur un banc et jai pleuré. Le jardin dEden avait laissé place à une ghosttown
mais dans cette ghosttown on nétait plus deux, ensemble, amoureux et forts
jétais seul et meurtri, cette ghosttown me faisait vraiment peur, langoisse, le sentiment dabandon me prenaient à la gorge, javais du mal à respirer
Je finis par me calmer un peu et pour prêter mon oreille aux chants des oiseaux célébrant le printemps sur le silence de la ville encore endormie
cest dingue ça
je ne sais pas où ils sont ces oiseaux, pourquoi sont-t-ils en ville alors quils seraient bien mieux à la campagne ? Sacrée bonne idée que cet énorme espace vert en ville
Quoi quil en soit, ils sont là et leur chant gai et coloré est fait pour donner la pêche
cest tellement riche comme son, tellement rond comme mélodie
on dirait du Abba
Hélas, quand on est malheureux, la joie autour de nous est impuissante à nous remonter le moral ; au contraire, elle participe à nous donner encore plus la mesure de notre malheur. Pauvres petits oiseaux chantant le printemps, comme votre chant me rend triste ce matin !
Je suis si accablé
je me surprends à regarder en arrière à ce qui a été jusquà là ma vie
je me pose la question de savoir si je navais jamais vraiment été à ce point amoureux
amoureux et malheureux
et la réponse que je me donne est
non, clairement non
jamais à cause dune fille, ça cest sur, et jamais à cause dun garçon non plus
depuis très longtemps déjà jappréciais lexercice de regarder les bogoss, je me branlais parfois en pensant à un tel ou à un tel que je trouvais sexy
javais souvent été attiré, charmé, entiché
mais ça sarrêtait là
jamais encore je navais eu la possibilité de pénétrer assez dans la vie, dans lintimité de lun ou lautre dentre eux, pour avoir de quoi réellement tomber amoureux
jamais quelquun avait eu autant de pouvoir sur moi
le pouvoir de me rendre heureux pendant une nuit incroyable, le pouvoir de me mettre plus bas que terre juste après
La pluie avait cessé de tomber mais le vent soufflait toujours en ce triste dimanche matin. Comme il soufflait le jour de notre première révision. Je réalise soudain quà chaque épisode marquant de mon histoire avec Jérém, quil soit heureux ou malheureux, il y avait du vent
il y aura toujours du vent
sacré vent dAutan
presque la partition de ma vie, de notre histoire
un peu comme notre chanson à Jérém et à moi
cette chanson à nous qu'on n'aura jamais
Dès lors le vent me parla de Jérém. Ce sont des mots heureux, parfois des mots amers, ou encore des mots nostalgiques. Dès que le vent se lève, surtout au printemps, lors de ces journées de soleil très claires, quand le vent souffle sur plusieurs jours, je revois Jérém le jour de notre première révision, son t-shirt blanc, son sourire coquin, son insupportable et irrésistible assurance quand il avait donné le coup denvoi à notre histoire
je me souviens encore de ses mots précis
« Eh mec - me dit en posant une main sur mon épaule - je sais que tu veux la voir, je sais que tu en as envie... alors viens la chercher... »
Qui eut cru ce jour là quon en serait arrivé à une nuit comme celle que je venais de vivre ? Et que le matin aurait tout gâché ? Comment ne pas me sentir déchiré entre ces deux Jérémie, meurtri par le contraste criant entre les sentiment damour et de haine quil avait su inspirer en moi, à si peu de distance lun de lautre ?
Je trouve le courage de continuer à marcher vers la Patte dOie et quand jarrive chez moi, je maperçois avec soulagement que la maison est toujours endormie. Cest déjà ça. Je ne supporterai pas daffronter ma mère ou mon père à cette heure là, dans cet état de fatigue, de mort dans lâme, avec cette mine défaite, avec cette tête denterrement, les larmes intarissables ruisselant sur mon visage. Entendre des questions. Ne pas avoir le courage de donner des explications. Jai juste besoin de mon lit. Du noir de ma chambre. De ma couette. De me recroqueviller en position foetale et de continuer à broyer du noir. Essayer de comprendre. Je sais que ny arriverai pas et que ça va me prendre la tête mais je sais aussi que je ne pourrai pas men empêcher.
Jai laissé un mot sur la table de la cuisine « Suis rentré tard, désolé, besoin de dormir, stp maman. Bisous ». Elle aura mon sms de la nuit mais je serai rentré, alors ça naura plus dimportance. Jespère quelle va comprendre. On parlera de ça plus tard, mais pas à huit heures du mat. Pas un dimanche matin. Pas ce dimanche matin.
Je suis dans ma chambre. Je me déshabille. Je suis dans mon lit. Son goût, un goût plus amer que dhabitude, persiste dans ma bouche. Le souvenir de ses allés venues brutales aussi. Je serre sa chemise contre moi, son odeur mapaise immédiatement. Cest magique et ça le sera toujours. Je suis fatigué, jai du dormir moins de deux heures
je me sens fiévreux, les images se bousculent en moi sans que je puisse les analyser, je suis tellement affaibli que même ma souffrance semble suspendue
alors, entre le sommeil et la veille, dans un dernier sursaut émotionnel avant de céder au besoin de repos de mon corps, je revois Jérém dans mes bras
je retrouve lodeur de sa peau, sa chaleur, cette sensation de plénitude, ce corps au creux du mien
le rêve
je laime
je pleure
Nuit de dingue, nuit magique. Je rembobine une dernière fois depuis le début de cette folie de moins de douze heures , je rembobine pour tenter de comprendre, pour ne pas devenir fou de tristesse et de malheur: le mec des chiottes ; la bagarre ; Jérém hors de lui, sa rage, la violence de ses actes et de ses mots ; le t-shirt blanc taché de sang : le bonheur de voir ce beau mâle accourir pour me défendre ; le départ précipité de lEsmeralda : lexcitation de savoir que je vais le voir nu, le toucher, coucher avec lui ; Thibault dans la lumière des feux de la 205 : peut-être un désir refoulé, touchant ; le retour en 205, ses questions : limpression quune certaine forme de jalousie ou de possession à mon égard se dégage de ses mots ; le trajet à pied entre le canal et lentrée de son immeuble, les mecs quon a croisés se dirigeant vers le On Off, tous ces regards qui se tournent vers mon beau : ma jalousie à lidée que Jérém habite à mi chemin entre la Ciguë et lOn Off; une jalousie complètement effacée par lamour de cette nuit féerique, son attitude de mec attentionné et câlin, son besoin de se laisser aller ; et puis sa demande, non pas un ordre mais une demande chuchotée au creux de mon oreille : Reste, ten vas pas
et sa main qui saisit la mienne, cette invitation à lenlacer sous la couette; le sentir dans mes bras, être fou de lui et ne plus rien comprendre quand je lentends sangloter
Toujours du mal à réaliser que le champion de rugby, le mec que toute nana avait eu ou voudrait avoir un jour dans son lit, le meilleur ami de Thibault, si souriant et épanoui en sa présence, le mec à la réputation dêtre froid et sans sentiments au lit, la bête de sexe, le mec le plus populaire, le plus en vue du lycée, comment réaliser que ce mec non seulement couchait avec moi depuis des mois, mais quil terminait sa soirée en cherchant dans mes bras consolation à sa détresse
Pourtant je ne lavais pas rêvé
mes lèvres avaient brûlé denvie de lui apporter des mots doux, de comprendre ce qui se passait dans son cur, de savoir le pourquoi de ce mal-être si inattendu
alors quon venait de faire lamour, alors quon avait pris un plaisir fou, alors que notre entente avait été si parfaite, et bien au delà de la sexualité
javais eu envie de lui parler, pour le calmer, pour le rassurer, mais javais eu lintuition que les mots ne serviraient quà tout gâcher, à gâcher la magie absolue de cet instant. Alors jy avais renoncé. Et javais même renoncé à lui faire sentir ma présence au delà de ce contact physique quil avait lui même souhaité : ainsi, alors que mes mains et mes lèvres languissaient de lui faire les câlins les plus doux du monde, je métais fait violence pour ne pas lui montrer que jétais en train dassister à sa détresse dun instant
il se serait senti humilié et il men aurait voulu à mort
il en allait de sa fierté, et avant sa fierté, tout simplement de sa dignité
je savais fort bien quil nétait pas encore prêt à assumer ses blessures, ses fêlures, ses angoisses
pas du tout
Me réveiller un peu plus tard enserré dans ses bras
je ne suis plus sur terre, jai migré au Paradis
je me suis transformé en Ange
Mais le matin et les Anges ne font apparemment pas bon ménage
après avoir été adorable cette nuit, au réveil le beau brun a été odieux, méchant, violent, blessant
comment y comprendre quelque chose ? On dirait la bande annonce dun film à suspense
des images mises côte à côte pour perdre le futur spectateur
Comment ne pas être défait après un tel changement dattitude surtout à si peu de temps dintervalle
avoir eu envie de lui faire plein de câlins et un instant plus tard avoir ressenti la rage me prendre au ventre, ressentir un sentiment dinjustice, le sentiment de mêtre fait avoir, davoir été berné
davoir passé la plus belle soirée et la plus belle nuit de ma vie
davoir connu le plus beau réveil de ma vie
davoir cru vivre tout ça et découvrir que ce nétait que pure illusion, une illusion que son comportement avait par ailleurs grandement contribué à créer
avoir été le plus heureux des gars pendant un instant, juste avant de connaître la pire désillusion de ma vie, la douche la plus glaciale que lon puisse imaginer
Vraiment jaurais du partir tant quil dormait
laisser intact le souvenir de cette nuit
peut-être ça aurait été mieux dans sa tête à lui
jen sais rien
faut croire que sil a réagit comme ça, cest que cette nuit na vraiment rien changé
jai trop du le faire chier avec mes câlins
je suis trop tactile, trop en demande
pourtant cest lui qui a demandé, merde, je ny comprends plus rien, je ny comprendrais jamais rien à ce con de mek !
Oui, jaurais dû partir : jaurai au moins connu un dimanche de bonheur, en attendant la suite
partir en portant avec moi tous les énormes espoirs que cette nuit avait su créer dans mon esprit amoureux
partir avec une illusion
être heureux en mappuyant sur une illusion que jaurais prise pour la réalité
partir sans savoir quun désenchantement me guettait dès la prochaine révision... dans lattente je me serai fait mille films, des long-métrages dont jaurais certainement rendu Elodie spectatrice unique, contrainte et e
jaurais vendu la peau de lours avant de lavoir tué
Et dès la prochaine éventuelle rencontre, je naurais pas pu résister, jaurai tenté de lui faire des câlins et je me serais fait jeter de la même façon
ma désillusion, mon désenchantement aurait ainsi été encore plus violents
Quelque part cest mieux que ça se soit passé ainsi
au moins jen aurai le cur net
crever lillusion avant quelle ne devienne dévastatrice
mais ça fait mal
un mal de chien
ça me prend aux tripes
je me sens tellement sur les nerfs que mon corps est secoué par des frissons, jen suis courbaturé
je nai jamais eu si mal dans ma vie
ce putain de sentiment de trahison et dabandon
cette fois-ci cest sûr, je ne le reverrai plus jamais
Non, ces pire que ça
je vais le revoir au bac la semaine prochaine
toute une semaine à le mater arriver au lycée, beau comme un Dieu, il sera là devant moi avec un putain de t-shirt moulant
il sera là, comme dhab, lair de rien, il ne me regardera même pas
il ignorera ma tristesse, mes larmes tout justes retenues, ma mine défaite dun week-end de chagrin
je passerai une semaine à laimer, à avoir envie de lui, une semaine à le détester, à le haïr, à avoir envie de lui faire mal comme il men a fait
Jai envie de crever
jai envie de déchirer sa chemise, de lui foutre le feu, jai envie doublier son odeur, son visage, son corps, son nom, son existence
jai envie de passer tout ce dimanche seul à pleurer, à mépuiser de tristesse
Je sais que je ne vais pas dormir et que demain je serai incapable de me concentrer sur autre chose pendant les épreuves du bac que sur les sentiments de haine viscérale et damour infini que je ressens envers ce connard de mec
jai limpression que je vais rater mon bac
Le sommeil ne viendra pas ce matin là, je passerai des heures à ruminer tout cela sans arriver à trouver le moindre réconfort
un peu avant midi, il me faudra quand même me lever, ma mère commençant à gueuler que le repas allait être prêt. Maman a du voir que ça nallait pas fort. Elle ne ma pas fait la morale. Avant de nous mettre à table, dans la cuisine, pendant que jattrapais les couverts, elle ma juste demandé si ça allait. Un peu fatigué. Et Dimitri ça va ? Ca va.
Pendant tout le repas de midi je retiendrai mes larmes. De justesse, en faisant un effort inhumain. Je ne sortirai presque pas de mots. Je pense que ce dimanche là je me serai noyé si quelquun nétait pas passé me tendre une main charitable.
A deux heures, Elodie était dans ma chambre. Je ne lavais pas appelée. Elle navait pas appelé. Elle est juste passée. Elle la senti. Javais besoin delle. Et une fois seul avec elle, ce ne sont pas les mots qui sont sortis en premier. Oui, à midi jai retenu mes larmes de justesse. Pas avec Elodie. Elles sont venues chaudes, copieuses, dans ses bras
A suivre
samedi prochain
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