Un Week-End À Madrid (6)

Quand je me réveille de cette sieste, j’ai la bouche pâteuse, une haleine de chacal, les cheveux en bataille et très mal au cul mais propre avec tout le chlore de la piscine, plus les douches à répétition, je décide d’en prendre une autre avec du savon, à poil dans la chambre, je ne remarque pas tout de suite que le type de la chambre d’en face me regarde et n’en perd pas une miette. Je bande comme depuis deux jours maintenant, le stimulant que j’ai pris en arrivant est vraiment puissant. Je file sous une douche presque froide et me savonne de fond en comble sans oublier de me faire un lavement intime, non sans mal d’ailleurs, le fait d’introduire quelque chose même de presque insignifiant me procure une légère brulure. Le type toujours à sa fenêtre en train de mater, je remarque au passage qui frotte sa main à sa bite. Je ne vais pas m’arrêter à ce genre de « provocation ». J’enfile une nouvelle tenue très décontractée bermuda et chemise blanche, birkenstock aux pieds, mon petit baise en ville toujours prêt. Il est temps de rejoindre Felipe, il se fait tard. Quand j’arrive devant la boutique, le rideau est à moitié fermé, j’attends sagement son arrivée, même si je me fais légèrement dragué par un monsieur d’un certain âge. Il est presque 21h30 quand il sort, il est beau, vraiment très beau. On s’embrasse puis nous partons vers un endroit qu’il veut me faire découvrir. « Alors ! Comment c’est passé ta journée ? » « Bien ! J’ai été au sauna avec un pote et je dois t’avouer que je suis assez fatigué, mais rien de grave, je suis à ta disposition pour cette soirée». Il enchaîne les questions sur cette après-midi, je ne sais pas quoi lui répondre, il faut dire que j’ai fait très fort, double pénétration et partouzes plus le reste, je ne sais pas comment il peut réagir… Nous arrivons dans un resto près de la place d’Espagne, l’endroit est très sympa et bondé en ce Samedi soir. Nous sommes accueilli par un charmant mec d’environ 50 ans, il embrasse Felipe sur les joues et me présente.

« Antonio, je te présente Sébastien un français, Sébastien, je te présente Antonio mon frère ». « Enchanté de faire votre connaissance ». « Moi aussi je suis enchanté de faire « TA » connaissance », je souris, on dirait que le tutoiement est de rigueur. Ils parlent vite et j’ai beaucoup de mal à comprendre, Antonio nous mène à notre table. Elle est proche d’une fenêtre qui donne sur la place, des bougies sont allumées et poser sur une nappe blanche, l’endroit est très romantique. Il y a des couples gays et hétéros et pas beaucoup d’s ce que j’apprécie par ailleurs. « Tu prends l’avion demain ? », « Oui à 15h ». « Comment s’est passé ton séjour ? », « Bien, très bien même ! ». Puis il entame un monologue, « Je suis content d’avoir fait ta connaissance, il y a longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir avec quelqu’un, aussi bien physiquement que mentalement, je dois t’avouer quelque chose, quand je t’ai vu dans la boutique, mon cœur a fait un bond dans ma poitrine, je me suis pourtant senti à l’aise comme si je te connaissais. Je suis agréablement surpris, tu es une personne charmante avec beaucoup de charisme, tu es attentif, un cœur grand comme ça (il me montre un énorme cœur avec ses mains), tu as toujours le sourire et tu fais en sorte de rendre les gens heureux, je suis sur un petit nuage depuis hier et avoir dormi contre toi, m’a donné beaucoup de chaleur, c’est pour tout ça que je souhaite que tu restes ici avec moi ». A ce moment-là, je ne peux retenir une larme que j’écrase discrètement de mon pouce. « Je suis très touché par tout ce que tu viens de dire, je n’aurais jamais imaginé faire une rencontre aussi fabuleuse, mais Felipe, il faut que je dise quelque chose, je ne suis pas comme tu le décris si bien, je suis venu à Madrid pour m’amuser, m’éclater, boire et baiser comme un fou, et cette après-midi au sauna, j’ai baisé, par ce que j’aime ça. Hier soir et cette nuit, nous n’avons pas baisé, nous avons fait l’amour, tu m’as fait l’amour comme personne ne l’avait fait avant toi.
Cela remet en cause toute ma philosophie de vie. Je ne suis pas espagnol, ne vis pas ici, je ne connais presque rien de ta culture et ma famille est à 1 200 kms, je ne peux pas tout abandonner, même pour toi, je suis désolé ». Il écrase à son tour une larme. « Je comprends, je dois avouer que ma demande est égoïste et une décision radicale, je suis ouvert d’esprit, je ne suis pas un ange côté sexe, j’aime ça également, ce que tu as fait cette après-midi, franchement, je m’en fous. Tout ce qui m’importe, c’est que l’on reste en contact, je suis tombé amoureux de toi ». « Je suis d’accord pour rester en contact avec toi, je pense avoir également des sentiments pour toi, c’est fort, très fort même ce qui arrive entre nous, je ne te promets rien, j’ai besoin d’y réfléchir ». Il se lève et vient m’embrasser. Antonio revient, « Alors vous avez choisi les amoureux ! ». « J’aimerais bien gouter la paella, Felipe fait un oui de la tête, alors une paella pour deux, merci Antonio ». Nous avons laissé de côté notre discussion et nous mangeons en échangeant des regards intenses chargées d’une excitation palpable. Le diner terminé, j’invite Felipe à voir le spectacle d’Annabella au « LL » et boire un verre avant mon départ et à notre rencontre. Dernière soirée avant mon retour à Marseille. Le spectacle est fabuleux, Annabella est divine en « reine d’un soir », elle enchaîne les tubes de ce film que j’adore « Pricillia Folle du désert ». La soirée est festive et nous restons Felipe et moi collés l’un à l’autre. Pas de backroom ce soir, pas de baise à la sauvette, mais de la tendresse et de l’amour. Felipe rit, il semble heureux. Vers les 4h du matin, après de nombreux verres, je ramène Felipe à l’hostal, il titube mais tient encore sur ses jambes, la montée des marches est difficile, pour lui comme pour moi. Arrivé dans la chambre Felipe s’écroule sur le lit. « A quelle heure, je te réveille », « No trabajo manana » (« Je ne travaille pas demain »), puis j’entends un léger ronflement, sans doute dû à l’alcool.
Je le déshabille et le recouvre d’un drap. Je n’ai pas sommeil. Je décide de prendre une douche et de m’allonger sur le lit trop petit pour deux. Les yeux ouverts comme des billes, l’esprit vagabond, je me repasse le film de la soirée, j’ai une grande décision à prendre. Felipe n’arrête pas de bouger, son sommeil est agité, j’essaye de le calmer par des paroles à peine inaudible. La nuit n’en finit pas, ma main parcoure son corps et arrive à sa bite dressée sans doute liée à un rêve érotique, je ne peux m’empêcher de le branler doucement, puis le découvre et prend son sexe dans ma bouche, Il y a une odeur d’alcool mélangé à un gel douche parfumé. Je le suce de plus en plus ardemment, j’en profite un maximum avant mon départ et je prends un immense plaisir à lui tailler une pipe comme celle-là. Il contracte involontairement son périnée à plusieurs reprises, signe qu’une jouissance se prépare, je continue jusqu’au moment où je sens son sperme être éjecté dans ma bouche. Je ne l’avale pas mais savoure ce nectar volé à ce mec très beau. Felipe se réveille avec un petit rictus qui l’illumine, ni l’alcool, ni la fatigue ne se lit sur son visage. Il me prend dans ses bras, m’embrasse et vient essuyer le coin de mes lèvres avec sa langue, nous faisons l’amour avec une tendresse réciproque qui nous transporte dans un autre monde, je m’abandonne à lui, je suis au paradis, puis nous endormons comme si nos corps n’en faisait qu’un. C’est un « toc toc » à la porte de la chambre qui me sort de mon sommeil. « Oui ! », « Monsieur vous devez quitter la chambre avant midi ! », « Pas de soucis, laisser moi quelques minutes», puis les pas s’éloigne.
Je réveille doucement Felipe, il est dans le coltard le plus total. Il a du mal à ouvrir ses yeux. Je l’encourage en l’embrassant partout, ce qu’il apprécie énormément. Il lui faut encore quelques minutes pour émerger complètement. Pendant qu’il s’habille je finis de préparer mes bagages et je range consciencieusement tous les souvenirs de ce voyage dans cette petite valise.
J’ai le cœur gros de partir et les yeux remplis de larmes. Felipe ne peut s’empêcher de venir me parler. « Seb ! Ce n’est qu’un au-revoir, pas un adieu ». Nous quittons la chambre et allons prendre un café au bar, l’ambiance n’est pas très top. « Merci pour tout ! » Felipe lâche cette phrase comme pour résumé notre rencontre. « Je t’accompagne à l’aéroport ». « Je ne préfère pas, je n’aime pas trop les adieux sur les quais d’une gare ou dans un terminal d’aéroport ». Il comprend, me prend dans ses bras et me glisse un « Je t’aime ». C’est encore plus dur pour moi d’entendre ces mots. Nous échangeons nos mails et nous prenons des directions opposées. Le voyage du retour a été pénible, mais je suis sûr de revoir Felipe et pourquoi pas envisager de m’installer à Madrid.
A suivre…..

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