Ta Meilleure Amie 4
Tout cela est nauséabond, pour moi certainement, pour dautres aussi. Mais pour toi ? Et je ne suis pas au bout. Il faut que tu saches ce que je sais et depuis avant le problème de Jean.
Pourquoi a-t-il fallu que, par un jeu de miroir, je voie linimaginable, lincroyable dans ma propre maison. Toi et Angèle. Les deux amies, debout au salon, enlacées longuement, comme engluées, dans limpossibilité de vous détacher au moment où je reviens à la maison. Je passe dans le couloir, la porte du salon est à moitié ouverte, vous êtes en retrait dans un coin. Dans le miroir du fond de la pièce je vous vois. Ou vous vous croyez invisibles ou vous le faites exprès pour me provoquer.
Vous vous étreignez, vous êtes bouche à bouche, engagées dans une dégustation gloutonne du mélange de vos salives, seins contre poitrine, blouses encore ouvertes. Vos mains courent sur le dos, sur les flancs, entre vos ventres. Les deux amies sont amies de cur, elles sont aussi, le corps à corps le proclame, amies de corps, de sens et, là jimagine, de sexe. Deux femmes ainsi soudées, même vêtues, jambes emmêlées, ventres roulant lun contre lautre avec passion, yeux plongés dans les yeux, est-ce que ça peut prêter à confusion ?
Il était des mots passés de mode, jugés indignes, comme gouines. À lheure actuelle, on préfère lesbiennes, cest plus noble. Je sais. Mais quand on voit sa femme dans cette situation, on reçoit un choc. Je marrête, retourne sur mes pas, méloigne pour ne pas voir, incrédule. Le retour dAngèle est encore récent. Jai peut-être mal interprété une pose. Je ne veux pas y croire, ten parler te ferait de la peine. Je me tais, mais une alerte a sonné. Je vais veiller. Je me garantis un moyen de pénétrer à toute heure à la maison. Je commence à me poser des questions. Tout pour être heureux ? Une femme comblée : mes illusions viennent de se casser la figure. Ah ! Sans ce miroir. Le briser ne rétablirait pas mon monde idéal.
Le mari nest pas suffisant, le confort ne fait pas les sentiments, les serments damour ne garantissent pas la fidélité. Le cauchemar ! Pourtant au lit, tu continues à faire lamour. Tu deviens même plus sensuelle, plus audacieuse. Cest comme une seconde jeunesse. Jaurais tort de men plaindre. Les câlins sont plus chauds, tes tabous disparaissent. Ton cul intouchable devient un passage obligé, tu adores que je te fasse minette, tu tires sur tes grandes lèvres pour que je te pénètre mieux, ton vocabulaire sétoffe, ton sexe sappelle minou, mimi, frifri, le losange, la cramouille, la foufoune, ton vagin est aussi mon trou, mon manchon, mon divertissoire, la chagatte, la fente, la crevasse, la moule ou le pressoir à bite, lextracteur à sperme, le réservoir à foutre
As-tu fais des recherches dans un dictionnaire dargot, Angèle te procure-t-elle des revues pornographiques ? Qui a glissé dans le tiroir de la commode où tu mas demandé de te choisir une petite culotte, qui a glissé cette bande dessinée audacieuse sinon obscène ?
Jobserve, je métonne. Que dire ? Que faire ? Au secours, je ne sais plus qui je suis, qui tu es. Je croyais te connaître, mais tu changes, je ne te reconnais plus. Tout ce trouble dans mon âme à cause dun baiser de femmes ! Devrais-je remercier Angèle de te déniaiser enfin ou plus probablement la réprimander davoir réveillé vos vieux démons de jeunesse ? Jen profite un peu dans nos rapports en effet. Jai refusé ses récents rendez-vous dans le parc, elle est mortifiée pour la deuxième fois. En réalité elle fait de toi sa chose, me laisse quelques miettes dans lattente du jour où tu me quitteras. Sa vengeance sera alors complète. Faute de me détourner de toi, elle me vole ma femme.
Donc je vous soupçonne dentretenir une relation amoureuse plutôt quamicale. Mais ce nest pas tout. Le pire mest tombé dessus et me désespère. Depuis des années, nous prenons ensemble le repas de midi à la cantine ou au restaurant.
Non, surtout ne maccompagne pas, ça va aller.
Quel long discours pour un événement qui devrait être anodin. Perplexe, je décide de te suivre, je te laisse de lavance. Au premier croisement de rue, la silhouette pressée devient double. Loubli sappelle Angèle. Vous marchez à pas rapides vers notre demeure. Par le garage, jentre chez moi. Vous navez pas eu la patience datteindre la chambre pour vous déshabiller. Comme le petit poucet, je suis les blouses, jupes, escarpins, ici un soutien-gorge, là un string humide, pour me retrouver à lentrée de la chambre de Jean, la chambre de notre fils, celle où je me garderais bien de fouiller ! Cest astucieux, je ne verrai pas le désordre que tu répareras le soir.
Cest lheure du repas, le temps presse, en un soixante-neuf avancé, vous vous bouffez la vulve, puisez dans le puits profond le nectar de cyprine, lécumez dun doigt qui fouille avant de le porter en bouche, grognez comme des gorets pour manifester la joie de vous dévorer. Vous soufflez, vous piaffez, vous riez, vous êtes heureuses. Êtes-vous rassasiées ? Dans les draps, vous essuyez vos mentons barbouillés de mouille odorante, lenlacement se défait, vous vous remettez en bouche à bouche pour partager les dernières miettes de vos rapines et mélanger les odeurs si différentes de vos sexes. Angèle tinterpelle enfin :
Bon, où en es-tu avec Paul ? Si tu ne te décides pas à lui en parler, je le ferai pour toi !
Ah ! Non, je ten prie pas ça ! Cest mon mari, un gentil mari ! Je laime, je ne peux pas lui faire ça !
Mais enfin, il appréciera ! Tiens, suce mon index couvert de ta cyprine.
Je le connais, il ne voudra pas ! Au contraire, il men voudra de lui faire cette proposition ! Tu vas trop vite, laisse-moi le temps !
Je ne vois pas ce que le temps vient faire là dedans, tu navances pas !
Mais si, patiente, jai rallumé les feux de lamour ! Au lit, je le chauffe, jouvre de nouvelles portes ! Tiens, mets deux doigts dans mon cul, tu vois, maintenant, mon sphincter est plus souple, je lai décidé à me sodomiser avec le plug que tu mas procuré ! Alors, tu sens ?
Oui, la rondelle est plus souple, la prochaine fois jexaminerai ça de plus près. Cest bien ! Mais ce plug nest quun hors-duvre. Paul na pas eu envie de te mettre par derrière ?
Non, cest pour y arriver que je réclame du temps.
Vivement quil tencule ! Un jour, tu connaîtras le plaisir de te faire remplir par-devant et par derrière par deux mâles, en même temps! Cest fastueux ! Tu timagines prise par Paul et Léon dans les deux trous en même temps ? Quand tu auras goûté à ces sensations somptueuses, tu en réclameras Et les deux avec moi, jadorerai sentir leurs deux queues me perforer vagin et intestin ! Vite décide-le. Tu sais, Léon est partant ! Ah ! Les belles brochettes en perspective.
Tu exagères toujours ! Je veux bien amener Paul à te faire lamour devant moi, si tu jures que tu me le laisseras, mais Léon, je ne le sens pas ! Un jour, tu en dis du bien, le lendemain, tu le traites de fêlé !
Cesse de tergiverser, tu es mon amie. Tu maimes ou tu ne maimes pas ? Alors, tu dois me faire ce plaisir ! Je taccorde encore du temps pour convertir ton mari à la sodomie et à léchangisme ! En attendant, tu vas essayer Léon, il nest pas toujours de bon poil, mais il a tellement envie de toi quil te mangera dans la main ! Tu en feras ce que tu voudras, il bave à lidée de te culbuter ! Cest un champion, tu seras heureuse de faire lamour avec mon étalon ! Il est capable de te bourrer la truffe pendant des heures ! Il lime comme une machine dajustage, son arc te soude la chatte, son écouvillon te ramone la cheminée, il te met le feu, puis de sa lance à incendie, il te noie le fond du cratère ! Et toi, sous ses poussées, tu te prends pour la Callas ! Tu vas gueuler comme une salope ! Il est grand temps de goûter le plaisir à des sources nouvelles.
- « Un jour lennui naquit de luniformité. » Cesse de tennuyer avec ton mari unique, trompe-le, tu jouiras mieux et plus souvent.
- Quand je te dis que Paul me suffit ! Je veux bien te le prêter une fois, je fermerai les yeux. Mais après nous reviendrons à la normale : Léon avec toi et moi avec mon mari.
- Et nous deux ? Tu ne maimeras plus ?
- Entre femmes ça ne compte pas ; tu me las toujours dit.
- Oui, cest-ce que je tai dit. Ta rengaine me lasse. Tu voudrais me lâcher, oublier nos souvenirs, nos amours ? Je vais lui raconter, à ton petit fonctionnaire, combien tu maimes et, sil est aussi nul que tu le dis, il te plaquera et tu seras contente de trouver ta petite Angèle et son gros Léon pour tes petits plaisirs ! Donc, lundi en quinze, à midi, rendez-vous ici, Léon sera en congé et je vous aiderai à vous connaître ! Il me fait reluire, sa queue te fera grimper aux rideaux ! Bon, tu as vu lheure, un dernier bisou damour et vite, sinon tu vas être en retard ! Il ne faut pas éveiller les soupçons de ton tyran domestique à voie unique !
Il est trop tard. Je sais et je me sauve. Tu es arrivée au travail tout pile, rouge, essoufflée, des boutons ouverts, les cheveux dépeignés. Le dernier round a été violent si je juge les résultats apparents. Angèle tente de te compromettre pour tassouplir. Jattendais ton retour en haut de lescalier. Tu mas regardé de façon étrange. Jai fait celui qui ne remarquait rien. À quoi bon remarquer. Jai vu passer Angèle, lair satisfait, bravache.
Depuis, je ne bande plus. Tu ne comprends pas ma défaillance, tu ne peux pas comprendre ce que je ressens, la profondeur de mon désespoir. Nous étions si heureux avant la réapparition de ta damnée copine. Au lit, tu as tout essayé, bravement, pour me rendre ma virilité. Tu en es émouvante. Tu tappliques en vain, ni les mains, ni la bouche, ni la langue ne réussissent à redresser le ressort cassé. Tu mas présenté ta rose, autre orifice dédié par ta copine à une double pénétration, je nallais pas dévier après tant dannées damour vrai, propre. Je nai pas voulu y mettre un doigt, ni ma langue, ni ma lamentable flèche brisée. De toute façon tu as un plug pour calmer ces envies. Je nai plus dappétit pour ton berlingot, je laisse Léon te sodomiser en rêve, tenculer nest pas la grande ambition de ma vie. La vue de ton abricot me laisse de glace, mon nez ne reconnaît plus lodeur de ton sexe, ton jus na plus de saveur.
Le dégoût : cest ça, le dégoût maccable à cause des manigances de ta copine et de ta soumission à ses idées perverses. Quest-ce que lamour pour ton « gentil mari » à côté des nouveautés que tu comptes découvrir dans des orgies à trois ou à quatre ? Que reste-t-il de mon épouse ? Tu pourras te targuer davoir évolué avec ton époque. Tu as ainsi toutes les bonnes raisons daller chercher ailleurs le bonheur que te promet ta meilleure amie. Jai bien compris, la garce te tient. Vous avez été un peu plus quamies dans votre jeunesse, je suppose. Vous avez renoué avec vos habitudes saphiques, et elle te fait chanter, elle menace de me le révéler. Tu as peur et tu cèdes. Elle sest de nouveau imposée, tu es redevenue sa chose. Je lai entendue, elle commande, elle donne les ordres. Bien que tu maimes apparemment, tu le lui as réaffirmé, tu obéis. Elle veut, tu te soumets. Si tu maimais, tu te défendrais, tu chercherais mon aide. Or tu vas accepter de coucher avec Léon, ce pourri ueux. Ce sera un début. Après elle recrutera sur internet, tu auras droit à la panoplie complète des mâles en rut, pourquoi pas aux gros chiens, aux ânes ou aux chevaux. Je la hais, tu dois le savoir et tu devrais la détester.
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