30 Le Vendeur De Chez Darty

(oui, à force de pondre des 23.x, on est déjà à l’épisode 30, bonne lecture…)
Attention. Ceci est une fiction. Pensez à vous protéger. Safe sex for your health.

Il est debout devant moi, appuyé à la cloison carrelée. Je m’approche de lui. J’ai envie de poser mes lèvres sur la peau dans l’ample décolleté en V de son t-shirt noir. Putain qu’il sent bon ce petit con.
Je n’ai que dix minutes – il me lance – fous toi à genoux et viens me sucer…
Il a les idées claires et bien arrêtées le mec. Il sait ce qu’il veut. J’adore. Et ce disant, il défait sa ceinture, déboutonne sa braguette, il baisse un peu son jean et me plaque la tête contre sa bosse. Il me fait renifler son caleçon, je kiff son odeur.
Ca dure un petit moment, ses mains exercent une pression assez forte, mon nez et ma bouche s’écrasent contre le tissu de son caleçon, contre cette queue qui est en train de prendre de l’ampleur… je la sens gonfler près de mes lèvres, je commence à les remuer, j’ai envie de sortir le bout de ma langue pour lécher son gland à travers le tissu mais le mec appuie encore plus fort, rendant impossible toute initiative de ma part.
Sa queue est déjà bien raide quand il relâche sa pression et avec sa main il éloigne ma tête d’un geste rapide et presque dédaigneux. Il baisse son caleçon, il dégage son engin… je kiff sa queue, une belle bite droite comme je les aime… sans autre forme de procès, il l’enfonce directement dans ma bouche en me disant :
« Bouffe bien ma queue, petite pute, oui vas y comme ça ».
Pendant que ses mains se portent sur ma nuque pour la maintenir et découpler l’efficacité de ses coups de reins… il me baise carrément la bouche…
Un peu plus tard, quand l’envie lui en prendra, il sortira sa queue de ma bouche et il me lancera : « Lève toi, espèce de chienne en chaleur, bouge ton cul, descend le jean et ton calebut ». Il me retournera face au mur, et sans prévenir, il me plongera direct son pieu dans ma raie et dans mon cul, il s’enfoncera en moi d’un seul coup, sans prévenir, en me collant contre le mur…

60 minutes plus tôt, entre les rayons d’un magasin d’électroménager.



C’est un beau brun aux cheveux mi longs, très épais, je lui donne tout juste la trentaine. Sa chevelure plutôt fournie est coiffée vers l’arrière avec un bon coup de gel. Brun, les yeux gris. Ça, ça ne court pas les rues. Et ça intrigue. Moi, en tout cas, ça m’intrigue. Et ça me charme.
Un regard intense, indompté, un regard de grand félin, un regard de tigre, un tigre mâle, plein d’une sauvagerie qu’on sent latente, pas très loin de faire surface et qu’on hume presque autour de lui. Un tigre en cage, derrière le comptoir du magasin d’électroménager, un tigre bien musclé, au sommet de sa vigueur.
Un regard de tueur sexy, de beautiful er, fusillant autour de lui, un regard difficile à capter et encore plus difficile à soutenir. Un regard qu’on ne peut pas croiser sans se sentir intimidé. Quand, par un hasard que j’ai un peu provoqué, mes yeux on pris contact avec les siens pour la première fois, je n’ai pas pu tenir plus d’une fraction de seconde sans les baisser.
Ce mec a vraiment l’air d’un tigre prêt à bondir, et il faut du courage pour défier le regard du tigre. Un courage que le Nico que je suis n’a jamais eu. Surtout avec ce genre de mec. Quel genre ? Le genre que j’affectionne tout particulièrement… le genre de mec à l’air plutôt bad boy, le genre de mec avec qui on sent qu’on va se mettre en danger dès qu’on va l’approcher… faut aimer le danger… et en ce qui me concerne, c’est bon le danger, surtout ce type de danger…
Oui, ce mec est vraiment du genre bad boy, avec ce truc bien viril et intriguant sur lui, ce truc que je ne sais pas expliquer et qui est propre à ce type de gus, cet air de caillera, un peu macho, cette vigueur virile débordante, cette agressivité qu’on sent latente et prête à démarrer au quart de tour, ce truc qu’ont souvent les mecs issus des cités, ce truc qui fait cet effet de dingue sur la plupart des nanas, et sur les mecs comme moi… c'est souvent vers le même type de garçon qu'on aime se perdre, quitte à y laisser des plûmes…
Bad boy est un plat épicé et piquant… on sait qu’on risque d’avoir du mal à en supporter les conséquences, mais on en est attiré sans retenue… c’est un plat qui flatte mes sens, et auquel je ne sais pas résister… bad boy est une attitude, un mystère viril planant autour d’un keum, une insaisissabilité, une sorte de défi permanent dans le regard, le goût du risque, une façon de s’opposer à toute forme d’autorité et de contrainte, au risque de s’y cogner… bad boy… une sorte de mise en danger de soi permanente… comme une voiture sans freins roulant en ville à toute allure … une mise en danger pouvant entraîner ceux qui se trouveraient trop à proximité…
Mon tigre brun, c’est le genre de mec qui s’habille avec des t-shirts noirs col en V plutôt profonds, laissant voir une belle portion d’un torse qu’on devine rasé depuis quelques temps déjà, une peau sur laquelle ses poils de brun ont recommencé à pousser, drus, raides, une peau qui a l’air très douce au contact des lèvres qu’on voudrait y poser dessus sans tarder, sans retenue…
Mon Royaume pour poser mes lèvres là-dessus, juste un instant…
Et par-dessus son t-shirt noir, un gilet rouge : dans le dos, le logo du magasin et sur le devant, un badge imprimé annonçant : Kevin… ça y est, je connais son petit nom : voilà, on est potes ; non, plus que ça : on est intimes.
Dès lors, dans ma tête tout devient possible. Je le connais déjà, je sais de quoi il a envie. C’est beau de rêver, mon ti Nico.
Le coton noir semble avoir coupé exprès pour mouler l’arrondi de ses épaules, alors que des biceps plutôt conséquents écartent bien les manchettes du t-shirt ; et ils deviennent presque impressionnant à chaque fois que le bras et l’avant-bras se plient dans l’effort, lorsqu’ils gonflent encore, dessinant ainsi une jolie bosse musclée…
Et puis il y a le détail qui tue, le truc sexy qui achève. Pas un, deux. D’abord, une chaîne de mec aux mailles larges posée autour de son cou puissant, descendant sur la peau de son torse à l’intérieur du V du t-shirt… ensuite, et c’est là que l’on comprend pourquoi ce genre de mec devrait être surveillé pour éviter des émeutes, voilà le détail d’un tatouage qui sort de la manchette gauche de son t-shirt, passe sous le coton et sous la chaîne pour remonter jusqu’à une dizaine de centimètres sous l’oreille. C’est une pointe, un motif torsadé et je devine que ça ne doit être que la partie émergée d’un tatouage qui doit courir sur son épaule, partir sur son torse ou dans son dos… putain de t-shirt…
Mon Royaume pour le voir poser ce t-shirt, pour découvrir ce tatouage en entier…
Et quand je le regarde, je ressens toujours et encore, inlassablement, ce truc qui me pique à vif, qui m’attire et qui me fait peur au même temps… cette tentation dangereuse qu’il inspire. Un truc brutal, un je ne sais quoi d'animal dans le regard, un truc qui inspire une indéniable attraction envers lui, une tentation cependant mêlée de crainte. C’est qu’il porte sur lui cette attitude de caillera, de petite frappe qui me fait un effet de dingue…
Voilà le truc : le mec a quand même l'air pas facile, il a l’air d’être le genre de gus sacrément hétéro de base, le modèle bourrin et intolérant, viscéralement homophobe dans la notice, le mec à fleur de peau vis à vis de sa sexualité, capable de démarrer au quart de tour des qu'on le chatouillerait à peine sur ce terrain là.
On le devine bagarreur, plus à même de jouer de ses poings que de sortir des argumentaires cohérents.
Je regarde alors se grandes mains puissantes de mec et j’imagine la prise qu’elles pourraient avoir sur mon corps qu’il retournerait à sa guise dans sa recherche de la bonne position pour prendre son plaisir. Il n’y a pas à chipoter… il me fait une envie de ouf…
Je rode entre les étalages, télé, ordi, frigo, consoles, smart… j’erre sans but réel, je crois qu’en réalité je cherche à attirer son attention et à le pousser à venir me voir.
Bingo, le voilà qui quitte son comptoir et marche vers moi avec sa démarche féline, assurée, implacable.
Putain, qu’est ce que je vais bien lui dire ? T’as le chic Nico, pour te fourrer dans des situations pas possibles… là, il faut assumer mon grand. Le mec est devant toi, à un mètre de toi, et il te regarde. Et moi je regarde son jean moulant affichant une jolie bosse à l’avant, ce jean sur lequel son t-shirt noir tombe tout droit, annonçant un ventre dessiné ou en tout cas bien plat et plaisant à regarder une fois dénudé… je bande déjà rien qu’en imaginant la ligne des poils, cette autoroute vers le plaisir, qu’est le chemin entre le nombril et le sexe d’un beau mâle…
Bonjour monsieur…
Et en plus, évidemment, il a la voix de l’emploi… chaude, caverneuse, ça sent la testostérone à plein nez, ça sent le mec sur de lui, le mec qui est habitué à se faire entendre et à être écouté. (Oui, mec, vas y, donne moi des ordres, dis moi qu’il faut que j’avale ta queue et que tu vas jouir en moi…)
Bonjour…
Vous avez besoin d’un conseil ?
(j’ai besoin de vous sucer, oui) Je… je… je… regarde… (oui, tu regardes quoi, Nico ?) je regarde… (mais regarde devant toi, espèce d’idiot, tu es en face des casques audio)… je me tâte pour acheter un casque audio ! (sauvé, Nico… respire maintenant)…
Voyons... je peux vous conseiller ce modèle…
Faut admettre que le mec est encore plus intimidant maintenant qu’il est devant moi… et puis il y a ce truc que je ressens autour de lui… je ne sais pas trop comment décrire cette autre sensation que je ressens encore plus forte maintenant qu’il est si près, presque à l’intérieur de mon espace vital… on dirait… oui, on dirait qu’autour de lui ça sent le mâle… il n’y a pas d’autre mots… il est juste là, sans rien faire et on sent le mec bien chaud, plein de sève bouillante… oui, ça pue carrément le sexe autour de lui…
Pendant qu’il parle, j’ai du mal à me concentrer sur ses mots.
Maintenant qu’il est si près, mes narines sont percutées de plein fouet par un parfum, son parfum de mec… l'odeur, c'est la cerise sur le gâteau… après le physique, la voix, le charisme, l'odeur d'un type peut me faire chavirer...
C’est un parfum frais, dépaysant, à la fragrance poivrée et entêtante, un parfum qui me transporte loin de là, dans une salle de bain où le mec est certainement en train de se doucher plus tôt ce matin là… je l’imagine en train d’étaler le gel douche sur sa peau, de couvrir ce beau corps d’homme d’une mousse fine et soyeuse… je l’imagine parcourir chaque recoin, arriver au sexe, s’y attarder, pourquoi pas le caresser, faire tomber une belle trique matinale par une bonne branlette sous l’eau bouillante, pendant que sa copine est encore au lit ou est en train de préparer le petit déjeuner… je n’irai peut-être pas jusqu’à me demander si le soir d’avant il a couché avec elle, s’il lui a fait l’amour ou s’il l’a juste sautée… trop émoustillé comme je le suis à la simple idée de l’imaginer tout seul sous sa douche en trains d’astiquer son manche et en pensant à quoi ou à qui lui seul le sait…
Je l’imagine arriver à l’orgasme, à son bonheur de sentir plusieurs jets sortir de sa queue… je l’imagine rester encore un moment sous la douche, presque ébahi, en train de récupérer de l’effort ; et enfin refermer l’eau, sortir de la cabine le corps ruisselant, les cheveux mi-longs dégoulinant et retombant lourdement, en bataille ; je l’imagine passer une main dans sa crinière épaisse pour la rabattre en arrière et dégager son regard, geste inutile sans l’application ultérieure d’un bon coup de gel, mais pour moi très sensuelle quand il est exécuté par un beau garçon…
Il att sa serviette, il s’essuie partout, il commence par la tête, il descends sur les épaules, le dos, les pectoraux, il continue direction les abdos, le sexe, les fesses, l’entrejambes, les jambes, les pieds…
Il approche du miroir… il passe un coup de tondeuse avec sabot 3 mm sur sa barbe brune… il att le tube de gel, il en fait gicler une bonne dose dans sa main et il l’applique dans ses cheveux, passant ses doigts plusieurs fois dans sa chevelure pour lui donner cet aspect tiré vers l’arrière qui joue un rôle pas du tout secondaire dans son look de bad boy…
Il att son déo, il s’en vaporise sous les aisselles, il vaporise copieusement son torse à hauteur de ses pectoraux, avec un geste ample, assuré, tel un Sébastien Loeb dans la fameuse pub qu’on ne voit plus, hélas… il passe son t-shirt noir, il passe un caleçon blanc, un pull gris à capuche, un jean plutôt bien coupé, et il sort de la salle de bain, tout beau tout propre. Dans quelques heures, la fraîcheur de son déo, ainsi que le parfum de son gel pour cheveux viendront flatter mes narines et démultiplier le désir que ce mec suscitera en moi dès que mon regard se posera sur lui. Mais ça c’est une autre histoire, que ni moi ni Kevin ne connaissons d’avance.
Le mec est vraiment tout près de moi, mes yeux sont aimantés par cette large portion de peau découverte en forme de V au dessous de son cou, ce V fabuleux façonné par son putain de t-shirt scandaleusement échancré que je rêve de lui arracher juste après lui avoir ôté le gilet ridicule du magasin… cette peau sur laquelle les poils bruns ont commencé à repousser a quelque chose de terriblement sensuel à mes yeux… son parfum se dégage de là, de ce bout de peau mate… j’ai envie de plonger mon nez dedans, d’humer son parfum sublimé par la tiédeur de sa peau, j’ai envie de lui caresser les tétons par-dessus le coton fin, de le faire languir, de l’exciter à le rendre fou… juste avant de soulever son t-shirt et de découvrir ses abdos, son nombril, avant d’aller plus loin, plus bas, beaucoup plus bas dans son anatomie…
Maintenant que je le vois en entier si près de moi, maintenant qu’il est sorti de derrière son comptoir, je mate son jean de marque qui tombe si bien sous son t-shirt noir… je me sens captivé par la jolie bosse que fait sa braguette, je m’attarde sur la boucle de sa ceinture en cuir bien épaisse… je m’imagine déjà en train de défaire tout ça et me retrouver devant une jolie queue bien raide prête à bondir hors d’un sous vêtement bien moulant… j’imagine le bonheur d’avoir en bouche un mec pareil… je me perds dans mes pensées jusqu’à que je me rends compte que quelque chose a changé autour de moi…
Ce qui a changé c’est que je n’entends plus le son de sa voix… le silence qui en découle est clairement assourdissant et me rappelle à la réalité de façon plutôt abrupte… mon regard passe directement de sa braguette à son regard à lui, le trajet est un peu trop direct et un peu trop rapide, et lorsque mes yeux croisent les siens, j’ai l’impression qu’il s’est rendu compte de mon manège…
Il me regarde fixement, j’ai l’impression qu’il plisse légèrement ses paupières, qu’il m’interroge, qu’il est en train de se demander si vraiment j’étais en train de mater sa braguette… arffff… et il a encore ce regard intense… ce regard qui transperce dans tous les sens du terme, j’ai l’impression que ce mec transpire le sexe par tous les pores de sa peau, j’ai l’impression qu’il me baise simplement du regard, comme si rien qu’en l’observant je sentais déjà ses coups de reins puissants, son souffle chaud et bestial dans le cou, son animalité déchaînée au service de son plaisir…
Je me dis que ce mec est dangereux oui, dangereusement beaux et sexy… le sexe personnifié… un félin, un beau tigre mâle, puissant, mais « élégant », sauvage mais classe… presque diabolique… oui, si le diable existe, c’est comme ça que je l’imagine…
Je suis carrément sous le charme, mais devant son regard fixe et à son silence prolongé je suis vite mal à l’aise… il faut que je me sorte de cet embarras… vite Nico, vite un truc… t’as rien écouté de ce qu’il racontait au sujet des casques, tu ne sais pas quoi lui répondre, tu vas avoir l’air con, il faut vite changer de stratégie…
En fait… j’étais en train (de mater ta braguette, le bogoss) de penser… (de penser à quoi à part à sa queue ?) que j’ai besoin… (de te voir à poil… de te prendre dans la bouche !)… j’ai besoin… (de baiser avec toi… arrête Nico, ça a failli t’échapper !)… j’ai besoin…
Vous avez besoin de quoi, monsieur…
Ah, cette voix de mec… chaude et profonde, à la vibration puissante. Sa simple question m’a mis la pression : d’autant plus que l’accent qu’il m’a semblé poser sur le mot « quoi » n’a pas manqué de capter mon attention, un accent qui m’autorise à imaginer pendant un instant qu’il pourrait envisager de fournir, à la demande, un « produit ou service » n’apparaissant pas dans l’inventaire du magasin. Fais toi des films, Nico. Surtout que, pour obtenir un produit « hors rayon », faut déjà avoir le cran de oser le demander… et toi, mon Nico, t’es pas vraiment du style à savoir demander ce genre de « produit » qui n’est pas vraiment pas pour tout le monde… comme l’accès à la sexualité du beau vendeur…
J’ai besoin… (de te sucer…) d’un téléphone…
Ouf, sauvé par le gong, mon Nico…
Fixe ou portable ?
Un smartphone…
Venez, nous en avons en promo…
Il se retourne, direction le rayon concerné. Ça y est, je sors de mon apnée… le contact de nos regards est rompu, je déstresse un peu. Il marche devant moi, je lui enjambe le pas, les yeux rivés sur ce cul fabuleux moulé dans ce jean qui semble caresser ses fesses et qui les mets en valeur d’une façon déconcertante. Et puis il y a sa chute d’épaules… j’ai toujours aimé ça, une jolie chute d’épaules chez un beau garçon… et voilà qu’en laissant le regard descendre encore un peu, je me sens happé par la vision d’un dos large, puissant… il a tout pour lui ce petit con… un beau fauve dans toute sa splendeur, dans toute sa puissance …
Nous y voilà – annonce-t-il en s’arrêtant devant une vaste expo de smartphones – vous avez plusieurs modèles… du plus simple à 50 euros, au plus sophistiqué à près de 700 euros…
Vous cherchez quoi ?
(Bonne question, tu ne serais pas déçu de la réponse)…
Je cherche un smart milieu de gamme, c’est mon premier… jusqu’à là j’avais un portable classique…
Alors je vous conseille celui-ci ou celui-ci… ce sont des modèles que nous vendons beaucoup en ce moment… la différence entre les deux c’est que…
Et le voilà reparti sur un speech technique pour me vanter les qualité de tel ou tel modèle… je sais déjà que je vais prendre un smart à 100 euros max, peu importe s’il fait le café le matin ou s’il sait faire cuire un œuf, mais je lui laisse faire son numéro au sujet de plusieurs modèles, tant sa voix m’enchante… et que son parfum entêtant monte à mes narines et me shoote… j’ai toujours été sensible aux parfums de mec… mais je dois dire que depuis Jérém, ce mec est le premier dont l’odeur corporelle me fait autant d’effet…
Je me montre intéressé pour un modèle qui a l’air assez bien par rapport à mon budget. Il l’att, il me le tend, et il a cette phrase magique, dans laquelle j’aurais bien voulu voir une arrière pensée un peu canaille…
Tenez, vous voulez prendre en main pour essayer…
Il me fait craquer… (essaie d’utiliser la même formule au sujet de ta queue…).
Il me passe l’appareil, et au moment de le saisir, voilà que mes doigts effleurent brièvement les siens… ce contact de peau est particulièrement excitant pour moi, la peau de ses doigts est douce, j’ai m’impression que, dans le contact, nos doigts ont fait des étincelles.
J’ai toujours cette impression quand j’ai la possibilité de rentrer en contact avec les doigts d’un beau garçon, d’un vendeur, d’un caissier, d’un guichetier… je cherche ce contact, je lui tends ma carte bleue, mes espèces, mon papier, je laisse traîner mes doigts, je les pousse au delà du mouvement strictement nécessaire de façon à effleurer les doigts de l’autre, la main de l’autre, de façon à établir ce contact troublant… évidemment, avec une femme on un homme pour lequel je n’éprouve aucune attirance, je sais très bien maîtriser mes mouvements pour éviter le contact… mais avec un beau garçon…
Je suis encore perdu dans mes réflexions quand je m’entends demander :
Qu’est ce que vous en pensez, monsieur ?
Qu’est ce que j’en pense ?
Du téléphone…
Oui, du téléphone…
(pas de toi, évidemment, évidemment, si tu t’aventurais à poser la question dans ce sens là, tu verras, là encore tu ne seras pas déçu de la réponse…).
Nos regards se croisent, je n’arrive toujours pas à soutenir la puissance aveuglante du sien.
Je pense que je voudrais en voir un autre…
Il tend la main vers moi pour récupérer le premier… je lui rends, et nos doigts se touchent à nouveau. Nouvelles étincelles… Lui il a l’air comme si de rien n’était… (putain, mais il n’y a qu’à moi que ça me fait cet effet ? Il n’a rien ressenti ce petit con ?).
Vous voudriez voir lequel ?
Celui-ci…
Il est un peu plus cher…
Ca ne fait rien…
Il décroche l’appareil de son support et il me le tend. Mes doigts glissent sur le flanc du petit boîtier et finissent par effleurer la peau de sa paume… d’un coup je me sens gêné… je n’ai pas fait exprès et ce contact inattendu me trouble… je ne suis pas sans savoir que pour beaucoup de monde, le geste de caresser le creux d’une main par le bout de ses doigts, n’a d’autre signification que « j’ai envie de toi »… franchement je kiffe à mort, c'est troublant ces premiers contacts, les plus intenses…
Je suis troublé et ma main a une réaction involontaire, comme pour se dégager de cette situation embarrassante, un geste qui lui fait heurter l’arrière du téléphone et le décrocher de la prise de Kevin : le téléphone tombe et c’est grâce à la rapidité et à la souplesse du jeune tigre qu’il ne s’écrase pas sur le carrelage du magasin…
Je suis désolé, je suis tellement maladroit, je suis confus…
C’est pas grave – répond Kevin, alors que l’expression de son visage semble montrer une certaine vexation. Je le regarde, cherchant à comprendre s’il est vraiment contrarié. Il me regarde à son tour. Cette fois-ci je décide de ne rien lâcher. J’ai envie de lui faire du bon rentre dedans. Je n’ai rien à perdre. Je soutiens son regard et il soutient le mien. Je sais que à ce jeu là je n’ai aucune chance, d’autant plus que, si je tente vraiment de gagner, je prends un gros risque de mettre le mec en pétard…
Il me fait toujours un peu peur, j’ai vraiment l’impression qu’il peut démarrer au quart de tour, mais au vu de la situation, je décide de tenter coup. Ca passe ou ça casse.
Le mec est sur son lieu de travail, il y a d’autres clients qui se baladent dans le magasin, sa collègue est au comptoir… alors je me lance.
En fait je ne cherche ni de casque ni de téléphone…
Comment ça…
Je suis juste passé pour vous voir…
Moi ?
Je suis venu dans ce magasin il y a quelque temps avec ma cousine pour acheter un ordinateur mais on a eu affaire avec votre collègue…
Et donc ?
Pendant que ma cousine choisissait son ordi, je vous ai repéré…
Et donc ?
J’avais envie de vous revoir…
Pour quoi faire ?
Juste pour vous dire que je trouve que vous êtes le mec le plus sexy que j’ai vu depuis longtemps…
(Ouahhhh putain c’est gonflé, Nico… je n’arrive même pas à croire que ces mots sont sortis de ta bouche).
Pardon ?
La météo de son regard est en train de passer à l’orage. Les nuages s’amoncellent à l’horizon.
Oui, je pense que vous êtes terriblement sexy…
Ne me cherche pas, t’as compris… ?
Ça y est, il est passé au tutoiement. Un hétéro inconnu que vous abordez pour lui faire du rentre dedans direct et qui passe au tutoiement, c’est un mec qui est en train de chauffer. Il me fusille du regard. Alerte maximale, Nico. Fais gaffe à toi… mais qu’est ce que c’est sexy un beau mec en rogne…
Je ne vous cherche pas, je dis juste que vous m’avez l’air d’un bomec qui a ce qu’il faut dans son caleçon…
Je ne suis pas ce genre de mec…
Je ne sais pas quel genre de mec vous êtes, je dis juste que vous êtes très sexy… et que quand je vous regarde j’ai envie de vous faire tout ce dont vous vous auriez envie… vraiment tout…
Son regard ne fusille plus. Il fulmine. Il est si noir, si hostile, on dirait le ciel chargé juste avant un orage d’été. Plus qu’un orage. Une tornade. Je sens que d’un instant à l’autre ça pourrait commencer à tomber. Dru et violent. A arracher des toitures. Instinctivement, je recule d’un demi pas.
Si je ne bossais pas, je t’aurais déjà mis ma main dans la gueule…
(Bien vu le demi pas en arrière, Nico).
Oui, mais vous ne le ferez pas…
Essaye donc pour voir…
Vous ne le ferez pas… et pas parce qu’on est ici, pas parce qu’il y a du monde…
Ah oui, comment ça ?
Vous ne le ferez pas, parce que ce que je vous dis ça vous fait plaisir…
Tu devrais vraiment arrêter tes conneries, mec…
Je vois ses poings se serrer au bout des bras qu’il tient, raidis, le long de son torse. Je l’ai déjà dit, mais vraiment j’ai toujours trouvé sexy un beau mec en pétard. Mais là je vais trop loin… là je fais du hors piste en période de dégel. Faudra pas s’étonner si l’accident arrive. Mais il me plait trop ce type… j’ai envie de le chauffer… putain… j’ai envie de me le taper…
Si vous êtes le mec que je pense, aussi bien dans ses baskets que dans son caleçon, vous ne pouvez qu’être flatté que je vous dis que vous êtes sexy…
(Là, Nico, tu es suicidaire. Carrément. Vraiment, je ne te reconnais plus).
Tires-toi, mec, avant que je m’énerve vraiment…
Tiens, sa réplique me fait penser à une réplique de mon beau quand il était vraiment fâché contre moi… je déteste ces mots… « tire toi, mec »…
Oui, je vais y aller… mais je pense que ce que je vais te proposer avant ça va te plaire…
Quoi donc ?
Une pipe ça ne se refuse jamais, c’est bien ça que vous dites entre vous, les mecs ?
Je te dis que je ne suis pas pd…
Mais je ne l’ai pas dit non plus… tu es à mes yeux tout ce qu’il y a de plus mec… je dis juste que j’ai envie de te faire la pipe de ta vie…
Vas-y… dégage avant que je t’en mette une dans la figure…
« Dégage » c’est encore pire. Il me regarde avec mépris, presque avec dégoût. Pendant une seconde, je me sens pire qu’une merde. Mais à ce stade je me suis trop avancé pour reculer, alors je fais appel à toutes mes forces pour garder une contenance. Le moyen pour y arriver : le culot ! encore plus de culot…
Si tu veux cogner… je suis partant… mais fais-le avec ta queue…
Il avance vers moi, je recule encore… il s’arrête, le visage empourpré par la colère…
C’est avec fermeté mais avec prudence qu’il convient de tenter d’apprivoiser un fauve. L’aventure avec le petit chauffagiste il y a quelques semaines m’a donné de l’assurance. Certes, Pierre, était un genre de gibier bien plus facile à apprivoiser que le Kevin. Ici le challenge est de taille. Je me lance le défi de faire capituler un mec aussi bourrin. Je me sens pousser des ailes. J'ose.
Allez, j'ai juste envie de te sucer, de te faire jouir comme tu le voudras…
Il me regarde fixement dans les yeux, je sens sa férocité monter en pression… eh ouais, il faut admettre que c’est pour exactement les mêmes raisons qu’il semble dangereux, qu’il est aussi furieusement, scandaleusement, odieusement excitant…
J’ai l’impression qu’il est à deux doigts de charger… au delà de mon bluff, je sais bien que le seul truc qui le retient de me cogner c’est que le magasin est de plus en plus rempli… alors je me décide à porter l’estocade finale :
Je vais être clair… tu seras le seul mec aux commandes, tu me demandes ce que tu veux et je te le fais… ou je me le laisse faire… surtout des trucs que les filles n’ont pas forcement envie de faire… il y a bien des trucs qui te trottent dans la tête…
Il me toise avec un regard où je vois à la fois, de la colère, du dédain et du mépris… et peut-être un brin de surprise et de curiosité…
Alors la, putain c’est chaud mon Nico…
J'ai l'air d'un pd… moi ? – il me balance à brûle-pourpoint.
C’est justement parce que tu n’as pas l’air d’un pd que tu me fais envie…
Tu joues à quoi ?
Mais je te l’ai dit, je ne te veux aucun mal, je veux juste te sucer… il n’y a pas de quoi en faire tout un flan…
Arrête ça je t’ai dit...
J'ai envie de te faire jouir… - j’insiste en appuyant mes mots avec un léger sourire ; il me faut dédramatiser l’enjeu, et j’ai besoin de me donner une contenance. Il ne faut pas que le fauve voit ma peur, sinon je suis foutu ; j’enchaîne – tu finis à quelle heure ?
C’est le jour ou Nico fait péter les barrières…
Ca ne te regarde pas…
Je trouve que c’est un gâchis sans nom qu’un mec comme toi ait vécu quoi… trente, trente-cinq ans sans connaître le plaisir avec un mec… il est vraiment temps que tu saches ce que tu as manqué jusqu’à aujourd’hui…
(Oui, je me dis ça de chaque mec hétéro qui me plait, comme s’il n’existait pas de nana qui savent faire jouir un beau mec comme il convient, ce qui doit certainement être faux… mais bon, j’aime à me rassurer de cette façon là… et puis, quand on veut obtenir un suffrage favorable, il faut bien promettre des choses dont on n’est vraiment pas sûr de pouvoir tenir...)…
Je décide de tenter le tout pour tout. Au point que j’en suis… je relâche mes yeux, je les envoie se balader sans retenue, au casse-pipe, je les laisse libres de toiser ce magnifique spécimen, libres de le reluquer à leur guise, à leur faim, libres d’exprimer toute la coquinerie que ce mec, que cette situation et ma proposition effrontée m’inspirent ; je regarde fixement braguette, je m’attardé sur le V de son t-shirt, sur sa chute d’épaules, et encore sa braguette, encore et toujours sa braguette… en faisant des aller retour rapides et incessant avec ses yeux le chauffer… j’hume son parfum, et ça me rends dingue…
Je relève mon regard et je rencontre le sien qui me semble remonter de sa propre braguette. J’ai regardé si fixement qu’il a du se demander pourquoi. Est-ce qu’elle est ouverte ? Bah, non, mon grand, pas ouverte, mais j’ai l’impression qu’elle est de mieux en mieux remplie… est-ce l’effet de mon rentre-dedans ? Il a l’air gêné à son tour et un brin désarçonné…
Putain, qu’est-ce que tu sens bon en plus – je finis par lâcher, les sens ravis, ivre de lui.
Il me regarde toujours fixement mais quelque chose semble être parti dans son intransigeance, comme si les nuages étaient en train de se dissiper et qu’un rayon de lumière allait bientôt trouver le moyen de pointer le bout de son nez. Ai-je touché une corde sensible ? Est-ce que l’un de mes arguments ont fait mouche ? Va savoir…
En tout cas, je ne vais pas surenchérir, je vais la jouer « mec qui a envie sans plus ». J’ai envie de le laisser mijoter un peu.
Ecoute, mec… je ne vais pas te forcer, ni te supplier… si t’as pas envie, t’as pas envie, tant pis pour toi…
Sans attendre sa réponse, je fais demi-tour et je me dirige d’un pas décidé direction la sortie du magasin vers la galerie marchande… je n’ai pas fait trois pas que j’entends sa voix.
Eh, toi… reviens là…
J’adore le ton qu’il a mis dans ses mots. Ça ressemble à un ordre. Je stoppe net. Je me retourne. Son regard noir a laissé place à un regard sensuel, viril, puissant. Avec un geste rapide de la tête, il me fait signe d’approcher. Je m’exécute, docile devant mon maître. J’ai l’impression que le jeu est amorcé.
J’ai une pause dans 20 minutes… à moins le quart va aux chiottes à cotés de la sortie 3 et enferme toi dans les wc handicapés… je taperai à la porte…
Entendu – je m’entends lui répondre. Je ne m’attarde pas, au cas où il change d’avis…
Je suis à nouveau en train de faire demi tour que j’entends une nouvelle fois sa voix dans mon dos.
Eh, toi…
Quoi ?
T’as intérêt à assurer…
Je suis même plutôt bon, on me le dit assez souvent…
Tu met la barre haute, Nico, depuis quand es-tu si sûr de toi ? Depuis le petit chauffagiste ?
Je passe les quelques minutes avant le rancard à prendre un café et à lire la Dépêche du Midi qui gît déjà froissée sur la table où je me suis installé. Je regarde plusieurs fois ma montre.
Je serai au rendez-vous pile à l’heure. Je m’enferme dans les toilettes. J’ai le cœur qui bat à dix mille à l’heure… j’ai le soufflé coupé… je n’arrive pas à croire que je vais me taper ce mec… je me prends à imaginer qu’il va se dégonfler, qu’il va me poser un lapin…
Au bout d’un moment, mes narines finissent par me ramener les odeurs mélangées d’urine et de javel typiques de ce genre de lieux… et là je suis scotché… transporté… c’est pas banal, faut l’admettre, que des odeurs de toilettes puissent assurer la fonction de « madeleine de Proust », ce sera pourtant le cas pour moi ce jour là… cet odeur me hante depuis longtemps, à chaque fois que je me rends dans une toilette publique pour soulager ma vessie… à chaque fois ça me rappelle un plan avec Jérém dans les chiottes du lycée… une de nos premières baises, une des plus chaudes… quel souvenir que cette bonne sauterie entre midi et deux, entre deux cours, Jérém qui me prend direct par derrière, moi plié au dessus du wc, Jérém qui jouit en moi et qui se tire juste après sans un mot…
Sacré Jérém, j’ai le souvenir d’une baise bien corsée, le souvenir de l’avoir senti en moi durant tout l’après-midi en cours, pendant que je le matais assis devant moi dans son beau t-shirt blanc moulant, le souvenir de n’avoir pu débander qu’une fois m’être branlé chez moi après les cours…
Aujourd’hui l’attente me semble longue comme cette fois là… je ferme les yeux, je replonge dans ce moment vieux de quatorze ans… c’est comme si j’avais à nouveau 18 ans et j’étais à quelque semaines du bac… j’ai presque l’impression que c’est Jérém qui va taper à la porte et qui va venir me baiser… et c’est pile à ce moment là que j’entends trois petits coups portés sur la porte en plastique… je ressorts en sursaut de mon souvenir…
Je rouvre les yeux… je débloque le loquet, je me range derrière la porte… au fond de moi j’espère toujours que c’est Jérém… mais non, on est bien en 2015, les enceintes au dessus des lavabos diffusent « Sugar » de Maroon 5… et c’est bien le beau et sexy Kevin qui passe la porte et qui la referme derrière lui. C’est pas Jérém, certes, mais c’est plutôt pas mal…
Il est debout devant moi, appuyé à la cloison carrelée. Je m’approche de lui. J’ai envie de poser mes lèvres sur la peau dans le V de son t-shirt. Putain qu’il sent bon ce petit con.
Le volume de la musique est assez haut, on peut parler discrètement sans peur d’être entendu…
Je n’ai que dix minutes – il me lance – fous toi à genoux et viens me sucer…
Et ce disant, il ôte le gilet qu’il laisse atterrir au sol, découvrant ainsi son t-shirt noir bien moulant, laissant deviner un torse superbe… rien qu’à travers le t-shirt on se rend compte qu’il est dessiné… le coton fin épouse le relief de ses pectoraux alors que ses tétons pointent de façon plutôt saillante… il défait sa ceinture, déboutonne sa braguette…
Il a les idées claires et bien arrêtées le mec. Il sait ce qu’il veut. J’adore. Je m’exécute et ma tête est déjà à hauteur du centre de son corps… il baisse un peu son jean et me plaque la tête contre sa bosse. Il me fait renifler son caleçon, je kiffe son odeur…
Ca dure un petit moment, ses mains exercent une pression assez forte sur ma tête, mon nez et ma bouche s’écrasent contre le tissu de son caleçon, contre cette queue qui est en train de prendre de l’ampleur… je la sens gonfler près de ma bouche, je commence à remuer mes lèvres, j’ai envie de sortir le bout de ma langue pour lécher son gland à travers le tissu… mais le mec appuie encore plus fort, rendant impossible toute initiative de ma part… voilà un bon mâle dominant, c'est lui qui mène la parade.. c'est tellement bon de se soumettre, de faire plaisir au un beau mâle, mon plaisir est dans son plaisir et sa jouissance à venir…
Sa queue est déjà bien raide quand il relâche sa pression et qu’avec sa main il éloigne ma tête d’un geste rapide et presque dédaigneux. Il baisse son caleçon, il dégage son engin… je kiffe sa queue, une belle bite droite comme je les aime… sans autre forme de procès, il me la met directement en bouche en me disant :
« Bouffe bien ma queue, petite pute ».
J’avale son manche goulûment, jusqu’à le faire disparaître presque entièrement…
« Oui… vas y comme ça, salope… ».
Et là il me baise carrément la bouche. Pendant que ses mains se portent sur ma nuque pour la maintenir et décupler l’efficacité de ses coups de reins, j'ose aller lui titille les tétons… il a l'air d'apprécier… il me traite de salope, de petite pute, je kiffe… ça m’excite encore plus et je caresse ses tétons avec encore plus de sensualité… ses coups de reins prennent encore plus de vigueur… j’adore voir un mec prendre son pied, plus il en prend, plus j’ai envie de lui en donner… c’est une spirale… vertueuse…
Et puis à un moment il dégage ses mains de ma tête, il ralentit les oscillations de son bassin jusqu’à s’arrêter. Il arrête de baiser ma bouche. Il veut que je le suce. Je m’y mets avec un plaisir que j’aurais du mal à cacher… j’adore ce mec, ce mâle, j’ai vraiment envie de lui faire plaisir… je m’attarde sur son gland, j’enroule ma langue dans tous les sens, je mouille copieusement son gland et là encore le mec n’a vraiment pas l’air dégoûté… fallait essayer, mon grand, pour découvrir que la bouche d'un mec c'est pas si degueux que ça, c'est même plutôt bon!
J’ai envie de croiser son regard pendant qu’il prend son pied… alors je dégage provisoirement ma bouche de sa bite tout en continuant à le branler, et là je lui dis…
« T’es vraiment bien foutu... ».
Il me répond « Ta gueule, je suis pas là pour du love... suce ! ». J’adore ce genre de sens de la réplique dans ces moments là. Je me remets alors à le sucer, avec de plus en plus d’entrain… pendant que je m’applique à son plaisir de mec, voilà que Kevin décide de se mettre à l’aise, me faisant par la même occasion un cadeau que je commençais à désespérer de pouvoir obtenir…
D’un geste rapide et presque inconscient, il relève l’avant du t-shirt et le fait pivoter derrière la tête, calé derrière le cou, autour des épaules qui resteront ainsi couvertes… bien dommage… son torse est ainsi dégagé et en levant un peu les yeux je peux enfin mater ce torse qui m’a tant fait fantasmer… d’abord sa chute de reins, à couper le souffle ; par ailleurs, la ligne de poils entre le nombril et le sexe que j’avais imaginée, elle est bien là… et là, il faut bien l’admettre, ce n’est plus beau a pleurer, c’est beau a mourir… là, vraiment, j’ai chaud…
Je lève un peu plus le regard et là, surprise… voilà la solution de l’énigme irrésolu de son mystérieux tatouage… le dessin torsadé aux motifs tribaux descend de son cou et bifurque à hauteur de sa clavicule, d’une part vers son épaule, ce qui donne le bout visible sortant de sa manchette, et d’autre part vers son téton… alors là, c’est carrément à tomber… c’est sexy un tatouage fin et isolé sur la peau d’un beau mec… un seul tatouage, bien entendu, et non pas la l’overdose graphique à la mode ces derniers temps chez les jeunes mecs, une mauvaise mode qui est de nature à gâcher le plaisir de mater un beau torse…
C’est bien ça que tu voulais, salope, sucer une bonne queue…
Ses mots me font vibrer, son coté macho et dominateur, tout ce que j’aime… je le suce avec de plus en plus d’enthousiasme… mais ce n’est pas ça qu’il attend le mec… une seconde plus tard, à mon grand étonnement, il m’att par les cheveux, il m’arrache sa bite de la bouche, il ramène violemment ma tête en arrière et me demande à nouveau, excité, énervé, agressif…
Je t’ai posé une question, espèce de pute… c’est bien ça que tu voulais… sucer une bonne queue… réponds quand on te pose une question…
Le fauve sort ses griffes, c’est impressionnant… c’est excitant… j’adore… je suis complètement dominé par ce mec. Je ne peux que me soumettre un peu plus à sa volonté, à ses ordres.
Oui, c’est ça que je voulais… j’adore ta queue… tu me fais un effet de dingue… j’ai trop envie de te sucer, de te faire jouir…
Je me doutais que t’étais une bonne salope… mais là t’es pire que ce que j’imaginais…
Et moi, ce que je ne me doutais pas en revanche, c’est qu’il prenne à nouveau ma tête entre ses mains pour m’obliger a avaler sa queue de plus en plus profondément… ça va, j'encaisse bien, malgré un haut le cœur… elle est trop grande pour que je puisse toute l’avaler, alors le mec insiste avec sa main sur ma tête… sa pression est tellement forte que je sens son gland glisser encore et forcer le passage de ma gorge et s’insinuer dedans… c’est d’abord un peu douloureux, mais ça finit par devenir tellement excitant…
Qu’est-ce qu’il y a, salope ? Tu n’arrives pas à toute l’avaler ?
Ça encore, on dirait des mots de Jérém à l’époque de nos révisions avant le bac ou pendant l’été suivant… si macho, si fier de sa queue… bandant…
Et là, juste avant que je commence à m’, il sort son manche de ma bouche et me lance :
« Lève toi, bouge ton cul, descend ton culbute… ».
J’ai tout juste le temps de m’exécuter, j’ai tout juste baissé mon jean et mon boxer, qu’il me retourne face au mur et, sans prévenir, il plonge direct son pieu dans ma raie ; le mec avance à coup sur, sans se tromper d’un poil ; avec sa queue à tête chercheuse à guidage GPS, il s’enfonce en moi en me collant contre le mur…
Sa queue est certes copieusement enduite de ma salive, mais mon ti trou n’est pas préparé du tout, alors je ressens d’abord une douleur aigue… je serre les dents, en attendant que ça passe…
Il me dit « Quel trou de pute, t'es vraiment une salope… t’as du prendre de sacrées bites pour avoir un trou si accueillant... il me fait comme une clé de bras, il me bloque les bras derrière mon dos, me fait cambrer le cul et il me bloque, je ne peux plus bouger…
Il m’a pris tellement vite, tellement par surprise que je ne l'ai pas vu venir... sur le coup, je suis tout à gérer ma douleur et ce n’est qu’au bout de 30 secondes que je réalise qu'il n’a pas mis de capote et lui fais remarquer…
Il me dit « T’inquiète pas, je suis clean, j’ai une nana… ». Comme si ce détail était une garantie en soi. Bref, petit coup de flippe, mais je suis tellement excité que je me laisse faire…
Il reste calé au fond de moi sans bouger pendant de longues secondes... il commence ensuite ses va et vient, j ai un peu mal car je suis quand même encore assez serré… je me contracte, je gigote, j’incline mon buste pour tenter d’évacuer la douleur qui me lance toujours dans mon bas ventre… ça ne devait pas lui convenir car il finit rapidement par me lancer :
« Relève toi salope ! ».
Trop centré sur la gestion de ma douleur, je ne réalise pas sur le coup. Comme il ne se passe rien de mon côté, le mec sort de moi, il relâche mes bras pour dégager ses mains, il saisit mes épaules, il relève mon buste et me pousse à nouveau assez brutalement contre le mur. Mon visage va heurter la faïence, j’ai un peu mal au nez mais ça va, j’adore me faire bousculer par ce mâle en rut. Je sens ses mains baisser un peu plus mon jean et mon boxer.
Il me dit : « Cambre toi bien, salope » et, ce disant, il m'écarte les jambes comme un dingue… j’ai l’impression que mon jean baissé sur mes genoux va craquer…
D’un coup sec et toujours aussi bien visé, il replonge sa queue au fond de mon cul ; il m'arrache un petit cri étouffé et me dit :
«T’aime ça salope, tu l’aimes ma queue dans ton cul, cambre-toi, je te dis, cambre-toi bien, salope… ».
Je m’exécute. Apparemment il kiffe mon cul et moi je kiffe sa queue et son corps.
C’est ça que tu cherchais, dis-le… pas de casque, pas de téléphone, juste un bon coup de queue dans ton cul de pute…
Je suis trop excité je surkiffe. J’adore sa sommation de me soumettre à sa virilité… j’ai vraiment envie d’être sa pute…
Oui, c’est ça, c’est tout ce que je cherchais… et je suis tombé sur le bon mec, avec une queue d’enfer…
Elle te plait ma queue, hein ?
Putain qu’elle me plait… j’aimerais en avoir une comme la tienne…
Tu aimerais l’avoir dans le cul, oui…
Ah, ça oui… elle est trop bonne…
Quelle pute tu fais…
Il sort de moi et un instant plus tard il rentre à nouveau sa queue pour la ressortir aussi sec… putain que c’est bon… il recommence son manège à plusieurs reprises, me rentrer sa queue et la sortir vite fait, il me fait languir… son parfum, ses couilles qui frappent les miennes… je suis dans un état second… je ne suis plus moi, je suis une pure salope, c’est lui qui me rends aussi dingue… j’en peu plus et là je lui dis :
« Défonce moi, putain… »… jamais je n’aurais cru que cette phrase sortirait un jour de ma bouche.
Il me répond : « Tu veux que je te défonce… c’est bien ce que tu as dit ? ».
« Oui » je lui réponds « défonce moi bien... ». Non, jamais je ne me serais senti capable de dire et de faire ça... pourtant… ce jour là je n’avais rien à perdre, juste du plaisir à y gagner…
Et là il rentre sa queue vraiment violemment… ses burnes fouettent mon entrejambes avec lourdeur, je les sens s’écraser contre ma raie pendant que son manche termine sa course au fond de moi… je suis envahi par sa bite, comblé… un instant après, il pose ses mains sur mes épaules, il enserre ses doigts dans une prise ferme, brutale et il commence à me limer comme un dingue, ses coups de reins sont puissants, assénées avec une brutalité dont je me délecte… je ne contrôle plus rien, je sens juste mon cul qui chauffe et qui lui appartient. Je suis vraiment son vide couilles…
Il me pilonne comme ça pendant quelques minutes, c’est tellement bon que j’en perds la notion du temps. J’ai tout juste remarqué qu’il a mis deux doigts dans ma bouche et qu’il m’oblige à les sucer pendant qu’il me baise. Putain que je kiffe. Je prends vraiment mon pied...
Une seule ombre au tableau… certes, mon excitation fait que j’ai vraiment envie qu’il se lâche en moi… mais ma raison me taraude l’esprit en me répétant sans cesse que, même s’il a dit qu’il est clean, ce n’est toujours que sa parole, et tu sais bien qu’ils sont assez nombreux les mecs que dans l’action raconteraient n’importe quoi pour jouir… dès lors, je n’arrive pas à m’enlever de la tête l’idée que ce que je suis en train de faire avec un parfait inconnu et une pratique vraiment dangereuse… même s’il ne jouit pas en moi…
Je ne connais pas ce mec, pas du tout, si ça se trouve, il n’a même pas de copine… et même s’il en a une, peut-être qu’il baise ailleurs parfois, sans capote, avec des nanas qui couchent avec d’autres mecs sans capote… ou alors, pire, peut-être que de temps en temps il va peut-être se soulager avec des putes qui acceptent de baiser avec lui, comme avec d’autres hommes, sans capote pour quelques euros de plus…
Ces pensées parasitent mon esprit au point que mon plaisir en est même un peu compromis… Kevin est toujours en train de me pilonner avec de coups de reins puissants, ses couilles frappent mes fesses avec une violence intense… c’est vraiment ce côté sauvage qui me fascine, un mec est tout entier a son propre plaisir, déchaîné… j’ai l’impression que d’un coup il laisse s’échapper et s’exprimer tous ses instincts primitifs, qu’il se lâche et se libère comme il n’a sûrement jamais pu le faire avant, comme si des vannes avaient été relâchées, comme s’il avait toujours attendu ça sans jamais se l’avouer ou avoir l’occasion de le faire…
Parallèlement, je commence à me douter qu’à ce rythme là, vu que les dix minutes doivent être largement dépassées, ça ne va pas tarder à venir… je ressemble mes forces et mes esprits pour trouver le courage d’interrompre cette situation à risque, je suis à deux doigts de reculer mon bassin et de l’avancer par surprise pour me dégager de lui, quand d'un coup je le sens se retirer et m’intimer :
« A genoux ! ».
Je m’exécute et une nouvelle fois et il m’enfonce sa queue dans la bouche. Je le suce bien comme il faut, et un instant plus tard il me donne ses boules à lécher, tout en me tenant fermement la tête pour que je puisse rien faire d’autre. Putain que je kiffe...
Il lâche ma tête, il me fourre encore sa bite dans la bouche et me dit : « Fais moi jouir, putain ! » et sur ce, il recommence à mettre de bons coups de reins dans ma bouche, tout en bloquant ma tête avec ses deux mains. Ses couilles s’écrasent de plus en plus violemment sur mon menton.
Hélas, mon plaisir est toujours parasité par ma raison qui avec tout le mal du monde arrive quand même à faire surface et à attirer mon attention au milieu de cette débauche de plaisir… oui, quelques instant plus tôt je m’étais senti soulagé qu’il sorte de mon petit cul avant de jouir, et là je recommence à m’inquiéter qu’il veuille gicler dans ma bouche et m’obliger à avaler… bien sûr, j’ai très envie de ça, mais j’ai également une peur bleue des mst…
C’est encore lui qui décidera de la suite. C’est lui qui mène le jeu. J’adore quand le mec est aussi dominant. Quand il sait ce qu’il veut. Un instant plus tard il sort sa queue de ma bouche, il me chope par le bras, il m’oblige à me relever en vitesse, il me tourne dos contre le mur, il me pousse violemment contre la faïence froide, il porte une main derrière mes fesses, tout en se branlant avec l’autre main, il décolle mon cul du mur, je suis obligé d’avancer mes pieds pour garder l’équilibre, ce qui fait que mon bassin se retrouve avancé vers l’avant, offert à ses projets de jouissance que je commence à deviner…
Je le vois se branler vigoureusement, et ce n’est désormais qu’une questions de secondes pour que l’orgasme vienne chahuter ce beau mâle… je relève mon t-shirt car j’ai envie de recevoir son jus sur ma peau… et voilà que ça vient… et c’est beau… ça vient… je le vois sur son visage et dans les spasmes qui secouent son beau physique… je le lis sur ses paupières qui retombent lourdement, sur la sueur qui a commencé à perler sur son front…
Oui, ça vient… c’est pour maintenant… il jouit… je vois ses lèvres s’ouvrir et laisser s’échapper des expirations puissantes que cette putain de musique m’empêche de capter… je vois sa pomme d’Adam se balader nerveusement de haut en bas et de bas en haut de sa gorge sous l’effet d’une déglutition certainement inconsciente et liée à cet instant de plaisir intense…
Et voilà qu’il largue un premier jet de foutre chaud qui vient s’abattre pile sur mes couilles, suivi d’une bonne série de jets aussi chauds, aussi copieux, aussi denses… pendant une poignée de secondes, les mec est ailleurs, perdu dans une dimension de jouissance totale, complètement déconnecté… ça ne dure qu’un instant, mais c’est beau, beau à en crever…
Lorsque ses giclées se tarissent enfin, ma queue est trempée de son jus, mon ventre est parcouru de plusieurs traînées parfumées qui ont fusé jusqu’à mon téton et sur mon t-shirt. J'adore cette odeur, l'odeur du jus de mec, l’émanation du plaisir d’un mec.
Kevin vient tout juste de jouir et il att un bout de pq pour s’essuyer la main et la queue ; il en fait un bouchon qu’il balance sans même regarder en direction de la cuvette : son geste est tellement vite fait que ça cogne contre le rebord et ça retombe parterre, à mes pieds ; sans même y prêter attention, le mec est déjà en train de remonter son caleçon blanc et son jean ; je le regarde boucler sa ceinture, avec le regret qu’il ne me propose pas de lui nettoyer la queue avec ma langue… il fait repasser son t-shirt noir par-dessus la tête… le coton est tellement élastique et moulant qu’il vient se poser sur son torse sans le moindre pli…
C’est une loi naturelle, un beau mec est toujours à son avantage, rien ne lui empêche d’être d’aplomb… ça c’est bien quelque chose que j’ai toujours trouvé épatant chez les bogoss… non seulement t’as l’impression qu’ils ont toujours des fringues qui les mettent sacrement en valeur, des fringues que les mecs normaux comme moi ne savent même pas où aller dénicher… à croire que le bogoss est livré en kit à la naissance avec toute sa garde-robe de série… mais tout tout leur va comme du sur mesure… le pire c’est lorsque, à contrario, le bogoss a décidé de s’habiller en mode cool décontract à donf… on les voit alors porter des bonnets, des t-shirt ou autres fringues complètement improbables, des trucs, des machins qui ne ressemblent à rien… morale de l’histoire… ils peuvent s’habiller avec un sac à patates, ils sont toujours sexy ; alors que moi, portant le même genre de garde-robe, j’aurais pile l’air d’un clown…
Fin de réflexion. A méditer.
Kevin défait le loquet et disparaît sans un mot, sans le moindre regard. Je referme la porte en me disant que c’était sacrement bon sur le coup… au même temps je sens déjà une petite voix se frayer un chemin dans mon esprit et me faire prendre conscience à quel point c’est triste ce genre de plan, lorsque ça prend fin. Tu te sens encore plus seul après ; et, en plus de se sentir humilié, tu te sens un peu honteux et sale... Encore que je n’ai pas joui. Et c’est sciemment que j’y renonce, préférant garder en moi un peu d’excitation que je ramènerai jusqu’à chez moi, un peu d’excitation capable de me motiver à quitter ce lieu sans que le vide post-coïtal vienne me foutre la cafard.
Je me nettoie avec du papier toilette ; j’en ai partout, et quand je regarde mon t-shirt, je me rends compte qu’il est taché de son jus : je ressens de la honte à l’idée de sortir des toilettes dans cet état là.
Soyons clair... j’ai adoré baiser avec Kévin, ce qui vient de se passer était viril, brutal, bestial, le mec était dominant, limite agressif, j’ai vraiment adoré me sentir bousculé par un type pareil, soumis à la seule volonté de son plaisir, de sa queue… j’ai kiffé comme un malade, au point de pouvoir imaginer tout lui donner… oui, avec ce type, dans ce plan, j’étais pile dans mon kiffe, dans mon délire…
Hélas, une fois le fantasme évacué, lors du retour à la réalité, je me sens seul et perdu. J’ai du mal à assumer mes actes, à accepter le type de mec que je deviens face à un gus viril et dominateur. Oui, devant ce style de mec, je deviens illico sa salope. Son vide-couilles… cette idée me happe et vient angoisser mon esprit… je ne me sens pas bien… mon corps est hanté de partout par le passage de la queue du beau Kevin et je me dis que je me suis trop laissé faire… il faudrait que je sache m’arrêter avant… ce mec m’a rendu vraiment salope…
Pourtant… est-ce que je fais quelque chose de mal en prenant du bon temps à ma façon, tant que l’autre me suit et prend également son pied dans mes délires, surtout dans la mesure où ses délires à lui se combinent parfaitement aux miens? Est-ce que le fait d’avoir envie de me sentir la salope d’un mec pendant une bonne baise fait de moi quelqu'un de mauvais ? Est-ce que ce rôle doit ternir le reste de ma personnalité, et avant tout l’image que j’ai de moi-même ? Je ne le pense pas… « And, I’m not sorry, it’s human nature » chantait Madonna il y a vingt ans déjà.
Oui, it’s juste human nature… hélas, j’ai beau penser à ça, j’ai beau me dire que mon attitude face à ce type de mec n’a rien de répréhensible ni de mal… j’ai beau me dire que prendre autant de plaisir des sens ne peut pas être mauvais… au fond je ne peux rien y faire… parfois cette angoisse me happe, et je finis par me dire que je suis en train de descendre plus bas que terre et que dans cette course à la débauche, je vais devenir quelqu’un d’autre, je vais me perdre…
Simple problème de tristesse post-coïtale, ou incapacité à assumer ce que je suis au fond de moi… à bien regarder, je crois que le problème est bien ailleurs, plutôt lié à mon vécu qu’à des principes dont je fais fi avec une relative facilité…
Parfois… souvent… tout le temps en fait, à l’aune d’une baise qui s’annonce purement mécanique et sans la moindre trace de chaleur humaine, devant un mec prêt à se déshabiller et à sortir sa queue pour la fourrer d’abord dans ma bouche, devant le genre de plan qui excite pourtant si violemment mon imaginaire érotique, je retrouve en moi, mélangé à l’excitation du moment, un sentiment d’échec, d’humiliation, de régression, de trahison de moi même et de mon passé, de la personne que j’ai été, du garçon amoureux, du garçon aimé que j’ai été, ce garçon qui n’avait pas besoin de se retrouver dans des chiottes pour baiser brutalement avec un bel inconnu juste avant de le regarder se tirer sans un mot, sans un regard…
Qu’est donc devenu ce garçon ? Est-ce qu’il est devenu ce jeune homme couvert de sperme, ayant un instant plus tôt pris son plaisir en se sentant le trou à bite d’un Kevin ? Un trou parmi d’autres que ce mec pourrait avoir et qu’il aura peut-être après cette première expérience, des trous à qui il n’accordera d’importance qu’en tant que moyen pour atteindre son orgasme? A ce compte là, je me sens aussi important et aimé qu’une capote…
Oui, cette idée de trahir mon passé et l’amour que j’ai connu dans d’autres moments de ma vie, me taraudera l’esprit au début du plan qui démarre ; dans l’acte, je me prendrai tellement au jeu que je finirai par oublier cette petit voix et par me laisser aller : c’est le pouvoir des sens sur notre esprit, un pouvoir aussi absolu qu’éphémère…
Mais une fois la tempête des sens dissipée, c'est triste de me dire que le Nico qui se livre ainsi à ses plus bas instincts est définitivement indigne du Nico pour qui il y a longtemps déjà, un garçon nommé Jérém T était le seul but de sa vie. Avoir autant aimé, avoir autant souffert, avoir par moment senti son amour... avoir pris un plaisir fou avec lui, parce que c’était lui et personne d’autre, avoir connu la tendresse avoir été bien avec lui, avoir cru que ce serait possible que tout serait possible, l’avoir cru parfois, dans ces merveilleuses occasions, trop rares à mon goût, quand nos esprits arrivaient à s’accorder… avoir un jour connu le Paradis, en être tombé, et aujourd’hui me perdre en Enfer…
Lorsqu’on a connu le plaisir avec l'homme qu'on a aimé plus que tout, plus que soi, tout autre plaisir fera in fine pâle figure face à la grandeur déchue et aveuglante ce de Paradis Perdu. Oui, on entend souvent que le plus beau des Paradis est celui que l’on a perdu. Mais il en est un parmi d’autres, encore plus difficile à oublier : l’amour avec le Seul et l’Unique qui n’ait jamais vraiment compté dans notre vie.
Comment regarder en face mon beau Jérém le jour que je le retrouverai, alors que je sais qu’en rentrant tout à l’heure, je n’oserai pas me regarder moi même dans la glace ?
Jamais dans ces moments là, quand je regardais mon beau, quand je sentais son regard doux et aimant sur moi, jamais j’aurais imaginé un seul instant avoir un jour besoin de me faire chahuter par un inconnu dans les chiottes d’un centre commercial. Prendre du plaisir à devenir le trou d’un beau mâle… alors qu'un jour j'ai été quelqu'un de spécial pour la seule personne qui n'ait jamais compte dans ma vie… quand le cœur est privé d’amour, le corps prend le dessus et s’enfonce dans la luxure.
Avec Kevin c’était bon, vraiment un bon coup ; oui, c’était bon… mais pour bon que ça puisse être, ça ne le sera jamais autant que ça l’a été avec mon beau tout au long des années pendant lesquels on s’est côtoyés… non, aucun plan ne pourra jamais être aussi bon que les coucheries avec Jérém, surtout lorsqu’on se retrouvera après s’être perdus, lors de retrouvailles où coucher rimera enfin avec faire l’amour.

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