La Saga Des Esclaves Au Château Du Marquis D'Evans (Épisode N° 446)

Vanessa au Château – (suite de l'épisode précédent N°445) -

Le commandant revient, deux tasses à la main, un thé pour lui et un chocolat chaud pour Vanessa. Il est surpris de la trouver ainsi, puis réalise soudain qu’elle a opté pour le seul choix qu’elle avait sans ordre de sa part. Il pose les deux tasses sur la table basse puis se dirige vers la salle de bain. Là il récupère une sortie de bain à la taille de Vanessa dans un des placards et la rejoint. Elle est immobile, et fixe inexorablement le sol, trop honteuse de croiser son regard. Doucement le commandant s’accroupit à sa hauteur, pose le peignoir sur ses épaules et retire son collier de cuir. Vanessa entend l’anneau du collier résonner sur la table basse, elle ne comprend pas trop ce qu’il attend d’elle et semble un peu perdue.

- Je t’en prie, relève-toi, lui dit-il calmement en la prenant par les épaules.

Elle se redresse, les yeux toujours rivés vers le sol, il l’aide à passer le peignoir et l’assoit délicatement dans un des fauteuils. Puis il s’assoit dans celui qui lui fait face.

- Vanessa, je comprends aisément que cette situation soit difficile à gérer pour toi, et je puis t’assurer qu’elle l’est également pour moi. Je te respecte énormément, et je ne veux pas bafouer la femme que tu es. Je serais extrêmement déçu si mon attitude envers toi, femme ou soumise pouvait te blesser. Mon vieil ami, Le Marquis d’Evans, ton Maître, m’a demandé de participer à ton éducation, mais je ne veux en aucun cas accepter cette requête s’il y a un risque que tu puisses me reprocher mes actes de Dominant.
- Monsieur, c’est un honneur pour moi que Vous ayez accepté cette mission, et si Vous pouvez m’aider à devenir une meilleure soumise, en aucun cas je ne Vous en voudrais, bien au contraire. Et je Vous assure que je préfère mille fois que mon Maître m’ait confié à Vous qu’à toute autre personne, je sais que Vous ne ferez rien qui puisse me nuire, et je Vous fais entièrement confiance, dit-elle d’une voix qui respire la sincérité.

- Merci pour ta sincérité, qui me touche énormément, si tu l’acceptes je préfèrerai qu’en dehors du Château on ait un code pour savoir comment se comporter l’un envers l’autre, afin que je puisse continuer d’être parfois en compagnie de la femme et amie que j’apprécie. Aussi, si cela te convient, lorsque tu auras ton collier de soumise, tu te comporteras en soumise, et sans ton collier, tu seras simplement la femme. Et donc le vouvoiement est de rigueur envers moi quand tu es en soumise et le tutoiement en femme et amie. Ce code te convient-il ?
- Oui Monsieur, c’est entendu.
- Ah non, tu n’as plus ton collier là, il n’y a pas de Monsieur qui tienne, dit-il souriant.
- Oui Laurent, sourit-elle en osant enfin le regarder.
- Parfait, je t’en prie prends ton chocolat, il est pour toi.
- Merci, c’est gentil. Puis-je te poser une question ?
- Oui, bien évidemment, tu es une femme libre sans ton collier au cou.
- L’enquête sur cet incendie suspect ça concerne quoi ?
- Le commandant sourit, il s’attendait à des tas de questions liées au monde D/s, mais ne pensait pas à ce qu’elle pense au travail en ce moment.
- Ne t’inquiètes pas, tu verras ça lundi, une habitation, on s’oriente vers une arnaque à l’assurance, mais tu me donneras ton avis après ton enquête. Tu n’as pas d’autres questions à part le travail ?
- Si, à qui est ce peignoir, il est fait pour une femme.
- Il est à moi, je m’en sers pour les soumises qui passent par ici.
- Tu en as beaucoup ?
- Quoi donc des peignoirs ? dit-il d’un air malicieux.
- Non des soumises qui t’appartiennent ?
- Aucune, les soumises qui passent ici sont celles d’amis de notre cercle, la plupart me sont confiées comme toi pour que je les éduque à des pratiques bien précises. Je suis reconnu comme un éducateur qui sait transformer les soumis et soumises, dans notre cercle. Je forme également les jeunes Maîtres un peu perdus avec leurs soumises parfois rebelles.
- Et pourquoi n’en as-tu pas ?
- Parce que je suis un romantique peut-être, ou un grand rêveur, j’aime la Domination et j’aime le sexe bien évidemment, mais je ne conçois pas ma vie avec une femme qui n’aurait pas son mot à dire. Je veux partager une véritable complicité, en compagnie d’une femme qui serait mon égale.
- Eh bien ce ne sont pas les femmes vanilles qui manquent.
- Oui, mais vas trouver une femme vanille qui accepte la vie D/s de son homme, « en fait je suis un Maître libertin ça ne te dérange pas », pas facile à placer dans une conversation, dit-il souriant.
- Je comprends, répond la jeune femme souriante.
- Bien, il est tard, je vais t’expliquer ce qui va se passer pour la fin du week-end. Cette nuit tu vas dormir dans mon lit, car je veux que tu te réveilles en soumise, mais je ne te toucherai pas. Demain tu retrouveras ton collier pour toute la journée, je te libérerai en fin d’après-midi. Ça te va ?
- Ai-je vraiment le choix, rigole la jeune femme.
- Tu auras toujours le choix, le choix de dire non, le choix de quitter cette condition, sans aucune conséquence sur ta vie privée, dit-il d’un air très sérieux.
- Je le sais, j’ai très bien compris les règles, et j’en suis tout à fait consciente.

Un silence se fait, le commandant n’ose pas le rompre, il laisse Vanessa les yeux rivés dans sa tasse de chocolat, se remettre des émotions de cette soirée.

- Tu sais, j’avais peur de ta réaction, j’avais peur que cette révélation ait un impact sur notre relation amicale et professionnelle, et tu m’as rassuré, je t’en remercie, dit-elle d’une voix qui respire la sincérité.
- Je dois avouer que cette révélation m’a un peu chamboulé, je ne t’imaginais pas dans ce rôle et j’ai une petite appréhension sur le fait que tu puisses mal vivre ma Domination.
- Comment ça ?
- Je ne suis pas un Maître sadique ou pervers, j’aime la Domination dans son érotisme, mais je suis un éducateur strict et je peux être très sévère, lors des sanctions évidemment, mais également lors des phases d’éducation.
- Il est vrai que je n’ai pas vécu encore beaucoup d’expérience, je débute en ce monde, mais j’espère vite progresser et je sais qu’il faudra passer par des moments difficiles, mais j’y ferai face, parce que j’ai réellement envie de devenir la soumise que mon Maître désire. Aussi si tu peux m’y aider, même en étant très strict, je t’en serais reconnaissante.
- Bien, me voici rassuré, il est temps d’aller nous coucher, demain sera une longue journée pour toi.

Disant ceci il se lève, prend le collier de Vanessa sur la table basse et lui fait signe de le suivre. Sans un mot la jeune femme le suit jusqu’à sa chambre, là il dépose le collier sur la table de nuit.

- Je dors de ce côté, l’autre côté est pour toi, lui dit-il simplement en lui désignant le côté gauche du lit.

Il se déshabille, passe un caleçon pour dormir et prend place dans son lit. Vanessa n’a pas bougé, elle est debout au milieu de la pièce, il la regarde surpris d’un aire interrogatif.

- Je…euh, aurais-tu un T-shirt, je n’ai pas d’affaires…ose-t-elle timidement.
- J’en ai mais tu dois dormir nue, c’est une règle que toute soumise doit observer, même en dehors de la présence de son Maître, sauf ordre contraire ou cas particulier comme lorsque tu dors à la caserne. Ne t’inquiètes pas, j’ai vu toute ton anatomie et bien plus encore, tu n’as plus rien à me cacher, et je t’ai dit que je ne te toucherai pas ce soir, la rassure-t-il.

Sans un mot, elle dépose le peignoir sur une chaise placée à côté du lit, et se glisse dans le lit, sur le bord pour ne pas le déranger, lui tournant le dos afin de ne pas affronter son regard. Le commandant la regarde un instant, puis ferme ses yeux. Vanessa est perdue dans ses pensées, elle est heureuse que son Maître ne l’est pas confiée à un inconnu, et elle est reconnaissante à son commandant de ne pas r de son pouvoir sur elle. Elle se sent un peu perdue dans ce nouveau monde, tout est allé si vite, et la présence de Laurent la rassure énormément. Elle se tourne vers lui, le mouvement du matelas lui fait ouvrir les yeux, il la voit le regarder, elle s’approche de lui et sans un mot l’embrasse langoureusement. Il la laisse faire un instant, puis la repousse gentiment.

- Tu sais Vanessa, je suis un homme, et qui plus est un homme qui a envie de la femme que tu es, je peux dormir auprès de toi, toute une nuit sans toucher à ton corps, mais il ne faut pas réveiller ainsi mes sens, sauf si tu veux plus qu’un simple baiser.
- Je suis désolée, je…je voulais te remercier d’être là pour moi, je suis heureuse d’être ici, dit-elle une larme perlant au coin de son œil droit par trop d’émotions.
-Je comprends très bien, allez, il faut dormir, dit-il la prenant tendrement dans ses bras.

Sans un mot de plus la jeune femme s’endort, épuisée physiquement et nerveusement…

(A suivre…)