Fait Main 1
FAIT MAIN 1
Avant daccepter de devenir ma femme, Marie jugea nécessaire de me faire savoir quelle nétait plus vierge. Au retour dune noce trop arrosée, son cavalier, un collègue de travail de son père avait abusé delle. Trop assoupie, elle navait connu la vérité que lorsque le goujat avait voulu tirer avantage de la situation pour lui imposer de nouveaux rapports sexuels, quelques jours plus tard. Elle lavait chassé, lui avait interdit de se présenter chez ses parents sous la menace de le dénoncer à son père.
Lors de notre premier rapport, je pus constater, quelle nétait pas réellement déflorée: le passage demeurait très étroit, je dus avec patience déchirer lhymen par pressions répétées de mon membre lubrifié: Marie à plusieurs reprises se plaignit de douleurs, poussa des gémissements, versa des larmes mais exigea de continuer laction décidée et je sortis de son ventre couvert de sang, sa vulve en était tachée. Cela se passait dans sa chambre un dimanche après-midi et il fallut immédiatement rincer le drap à leau froide. Nous avions profité dune sortie de la famille pour donner tout leur sens à nos fiançailles, ou pour libérer nos sens impatients.
Puisque nous devions nous marier, nous pouvions enfin nous accorder du bon temps. Après un déshabillage hâtif, nos yeux ont découvert ce que nos mains avaient déjà exploré. Un peu tremblant à cause de la nouveauté de la situation, nous nous sommes longuement regardés, puis caressés, la peau parcourue de frissons, nous nous sommes couverts de baisers de la tête aux pieds avec des pauses prolongées aux places qui réagissaient davantage. Nos mains caressaient les toisons. Nos bouches étaient en pèlerinage, léchaient, suçotaient, mordillaient, laissaient des signes de passages rougis, des suçons qui marquaient la peau blanche. Nos doigts visitaient les recoins ou ma protubérance, le plaisir des yeux renforçait lémotion du toucher. Nous nous sommes allongés sur le lit étroit, gourmands de sensations neuves, chacun diffusait sa chaleur vers la peau en contact inévitable et souhaité.
Marie ma appelé sur elle, jai pris place entre ses cuisses relevées en M et jai tenté une pénétration en douceur. Des deux mains elle écartait ses grandes lèvres, je guidais ma verge raide vers lentrée, poussais mais me heurtais à lhymen élastique. Je vérifiais quil y avait un obstacle. Jétonnais ma fiancé en lui annonçant quelle était toujours vierge. Elle en pleura de joie, comme si je venais de lui rendre lestime delle-même. Nos sens étaient trop excités pour renoncer à franchir le pas. La pénétration seffectua avec des tâtonnements de novices, quelques gros soupirs, des petits cris. En signe dencouragement Marie tendait sa vulve, levait ses fesses
en poussant sur ses talons, les épaules calées sur son coussin. Et la défense sauta, sous nos efforts conjugués je finis par mintroduire dans la place. Elle sétait donnée, je lavais prise, nous étions unis, submergés par lémotion, débordants damour et de reconnaissance, immobiles, figés dans notre fragile bonheur. Elle mavait emprisonné dans sa chaleur moite, jaurais voulu passer ma vie dans cette prison soumise.
Il fallut alors procéder à de rapides ablutions. Nous avions ouvert le chemin, la tentation était trop forte, nous ne pouvions plus nous arrêter. Le simple frôlement de ses doigts sur mon sexe lui faisait faire des bonds vers mon nombril. Mes mains mettaient le feu à sa vulve, deux doigts dans le vagin arrachaient des plaintes de bonheur. Dans la position du missionnaire jemmenais Marie vers son premier orgasme: sa figure était devenue toute rouge et la rougeur sétendait au cou, descendait jusquà la limite supérieure des seins, ses tétons de pierre chatouillaient mon torse. Elle se mit soudain à soulever en saccades rapides son bas-ventre, comme pour me désarçonner, les deux mains agrippées à mes hanches:
- Prends-moi mon amour. Je tappartiens, viens. Baise-moi.
Elle haletait bruyamment, et tout à coup cria:
- Encore, encore je viens, oohh, aah.
A la limite de leffort, je bondis en arrière et mon sperme gicla en jets multiples dans la toison brune, sur les cuisses rougies et jusquau nombril toujours soulevé par la houle du plaisir.
Lautre avait cru lui dérober son trésor. Trop imbibé dalcool il avait dû échouer dans sa tentative et avait répandu son sperme à la porte, avant davoir réussi à pénétrer le vagin. Si comme il lavait prétendu sa tentative avait eu lieu dans une coccinelle peu spacieuse, il avait raté son coup et avait jeté sa poudre aux oiseaux! A moins quil nait inventé une première pénétration pour obtenir le consentement de Marie pour une suivante. Néanmoins il avait soigneusement évité de se montrer.
Il y eut le mariage, la naissance de notre premier . Jassurais les revenus. Marie entretenait lappartement que nous occupions à létage chez ses parents et élevait notre garçon qui faisait ses premiers pas. Ma petite femme, de nature généralement gaie, semblait sassombrir en fin de semaine. Quand jy faisais allusion, elle prétendait que je me faisais des idées.
A mon retour du travail, ce soir dété, je retrouvais, dans la cour, à larrière de la maison, beaux-parents, femme et fils, tous en train de saluer un individu sur le départ. Mon beau-père sétonna dapprendre que je ne connaissais pas son collègue de travail, Aloïs. Marie apparemment gênée fit semblant de soccuper des progrès de Daniel.
Sans mattarder je montais dans mon appartement. Il y régnait un parfum de gauloise étrange chez des non fumeurs. Mais doù sortaient ces deux mégots dans le cendrier? Sur lévier deux verres à eau-de-vie avaient été oubliés. Je trouvai la source dans le buffet de cuisine; létiquette manuscrite dune carafe annonçait KIRSCH, cétait une production de bouilleur de cru que je voyais pour la première fois. Il se passait chez moi des choses bizarres: je me souvins alors de ce flacon de chanel 5 rencontré dans la salle de bain, un cadeau venu de nulle part, comme ces bas résilles vus sur Marie un jour de fête, ou cette écharpe de soie ornée de multiples petits curs rouges brodée dun « I love You ».
Marie monta pour préparer le repas du soir. A mon arrivée, la fenêtre de la cuisine était ouverte, les verres avaient disparu, le cendrier était propre. Daniel fut notre sujet de conversation comme souvent. A lheure du coucher elle prit un doliprane pour chasser un malencontreux mal de tête attribué à une trop longue exposition au soleil. Dun rapide bisou sur la joue elle me souhaita bonne nuit, se coucha et me tourna le dos. Privé de câlins ce jeudi, je me dis que la fin de semaine avait de lavance cette fois. Ce phénomène se produisait plutôt le vendredi, sans explication depuis
Depuis quand au fait? Je ruminai longuement avant de mendormir. Comment Aloïs avait-il laudace de revenir? Marie le recevait-elle, buvait-elle avec lui, était-ce lui le fumeur, était-il le père noël qui offrait des cadeaux? Quel avantage en nature en retirait-il? Depuis quand encore? Pourquoi Marie ne mavait-elle jamais mentionné ses visites? Avaient-ils à cacher des fautes inavouables? Nuit courte, réveil difficile: Marie trouva que jétais mal luné.
Ce vendredi soir, jarrête ma 2 cv devant la maison quand le grand gaillard aperçu hier quitte le jardin sourire aux lèvres et sengouffre dans une coccinelle grise. Il a lair content de lui. A larrière ma belle mère range sur un plateau trois tasses à café, des petits gâteaux. Marie, comme hier, oublie le baiser rituel des retours. Elle est contrariée, cela saute aux yeux. Mon beau-père est absent. Jembrasse Daniel, monte ma veste. Pas de mégots, pas de petits verres, pas dodeur de fumée, mais dans le vase, au milieu de la table, ma gerbe de fleurs multicolores, achetée mercredi, a été remplacée par un somptueux bouquet de roses rouges.
Daniel tient de mieux en mieux sur ses jambes, ses pas sont moins chancelants. Gaby, ma belle-mère me propose un café. Entre deux gorgées je lui demande si cest bien Aloïs qui a passé laprès-midi en sa compagnie? Ma question me vaut une réponse circonstanciée aux questions que je me posais. Ce garçon est une excellente compagnie, il vient régulièrement en visite depuis presque toujours. Marie essaie dattirer lattention de sa mère, pour détourner la conversation. Gaby est en veine de confidences, elle est ravie que son gendre prête attention à ses paroles, pour une fois.
- Tu sais, cest un ami précieux. Marie souhaite emmener votre fils chez son grand-père au village. Comme tu prendras tes congés payés dans deux mois seulement, Aloïs offre de les y conduire gratuitement dans sa coccinelle. Lui-même prend deux semaines de congé, il part dimanche après-midi et reviendra dans quinze jours. Marie hésite à accepter. Pense quun séjour à la campagne aura le meilleur effet sur leur santé. Et en compagnie dAloïs elle ne sennuiera pas. Cest un bon vivant, ami fidèle. Il prendra grand soin de ta femme et de ton fils. Tu peux avoir confiance en lui.
Marie guette ma réaction. Je suis furieux mais je me contiens :
- Comment peux-tu hésiter? Ta mère a raison, cela te fera le plus grand bien et ton grand-père sera satisfait. On na pas le droit de refuser une pareille chance. Et je sais quon peut compter sur Aloïs pour tamuser, te distraire et te faire passer du bon temps.
Jai le trait, pourtant Gaby approuve. En saurait-elle quelque chose? A quarante deux ans on na pas épuisé tous les plaisirs de la vie.
- De plus Aloïs va procurer à Marie un emploi de femme de service au foyer. Ce revenu supplémentaire sera bienvenu quand vous construirez. Quand elle sera au travail je garderai Daniel. Nest-ce pas formidable?
Japprends que ma femme est en recherche demploi et que déjà elle va mettre en valeur son CAP de vendeuse en faisant les chambres des célibataires sous laffectueuse protection de ce très cher Aloïs. Affectueuse ou jalouse? Jaurai loccasion de le remercier dimanche puisque nous sommes tous invités chez Gaby pour le repas de midi.
Marie ennuyée par ces révélations est muette, baisse les yeux, et sévade vers Daniel. La coupe est pleine. Je monte. Un instant je pense que je devrais mabsenter jusquà lundi pour laisser évoluer la situation. Une fugue me mettrait en tort. Je laisse à ma femme linitiative dune rupture. Mieux vaut attendre sur place. Marie ma caché trop de choses, mais la présence dAloïs et les révélations de sa mère la mettent au pied du mur: elle ne peut plus se dérober, elle doit être capable de faire ses choix et de prendre des décisions. Je vais attendre en silence. Assis dans mon fauteuil, je fais semblant de parcourir mon journal.
Marie arrive.
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