Entorses

Bon, autant vous prévenir tout de suite, c’est long ! Je suis incorrigible ! Pourtant je vous jure, j’ai beaucoup supprimé !
Ecrit à la 1ère personne mais vous verrez vite : ce n’est pas moi. C’est une ado, des ados. De ceux et celles que je croise au quotidien.
Une première histoires « Ados » était un peu sombre, celle-ci est plus lumineuse.
Vous me direz ?

1ère entorse (à la moralité ? bah … parfois on n’est pas fière de ce qu’on fait, qu’on fait pour de mauvaises raisons)

Il m’a dit « on se voit à la pause derrière le gymnase ». Il m’énerve. Et pourquoi là-bas, d’abord ? Pas envie ! Mais Sarah était là, elle a entendu. En cours de français, elle parlait avec Janie ; elles me regardaient après.
Sarah … elle fait trop sa sucrée et elle cause dans mon dos … que je serais qu’une allumeuse, que je me la joue, que j’ai jamais rien fait, que je me dégonflerais si … et elle me snobe un peu.
Jalouse ? Greg, elle serait bien sortie avec lui. Elle l’avait dit un jour à Janie. Sauf que Greg, c’est après moi qu’il en a.
Ça m’aurait pas gênée qu’il aille avec elle. Pas du tout ! Mais là … si j’y vais pas, je vais passer pour quoi ? Hein ? Je peux pas me dégonfler. Je peux pas.

Greg il est … ben il est con ! je vois pas comment dire mieux. Et puis il sent mauvais ! Il sent le mec. C’est pas comme les autres après la gym, c’est différent, plus fort. Il pue le mec. J’aime pas. Et puis il parle toujours trop fort, il fait le malin, toujours à faire chier quelqu’un.
J’irai. Tant pis. Juste pour emmerder Sarah. Pourvu que Julien le sache pas ! Julien, j’aurais même pas réfléchi, c’est ‘oui’ tout de suite. Mais il est trop timide. Trop beau, aussi ! Pourquoi c’est pas lui au lieu de Greg ?
C’est con ! Derrière le gymnase, pourquoi là-bas ? … J’irai.

Je pensais qu’à ça. J’écoutais rien du cours et je me suis fait ramasser par la prof, deux fois. Quelle salope, celle-là ! Elle m’a retenue à la fin : et bla bla bla, et bla bla bla … tout le monde était déjà parti quand elle m’a lâchée.


J’ai guetté. J’ai vu personne. Tant mieux. Je suis passé par le petit portail pour aller au gymnase, c’est interdit, mais c’est jamais fermé et personne m’a vue.
Il m’attendait, un pied appuyé au bardage, les mains sous son cul, les manches courtes de son tshirt roulées sur les épaules et une jambe de son jogging relevé au genou. Comme d’hab ! Bon d’accord, il est costaud ! Mais je m’en fous, moi, de ses muscles ! Et puis qu’il se soit fait choper par les keufs avec un joint, tu parles ! ça fait pas de lui le caïd du bahut, et pour ce que j’en ai à faire, des caïds, en plus !

« T’es toute belle, aujourd’hui ». Original ! « Parce que d’habitude non ? ». Pas fûté, Greg ! Il fronçait les sourcils. « Oui mais aujourd’hui encore plus ». Ben voyons !
Parce qu’aux infos ils annonçaient 26 degrés et grand soleil, j’avais mis ma robe bleue. Et les mecs, dès qu’ils voient un bout de peau, ça les rend dingues.
Euh … à propos, Greg, ça le faisait bander ! Et ça avait même pas l’air de le gêner, au contraire, il se marrait.
Quand je me suis approchée, j’ai pas pu m’empêcher de regarder la bosse qui déformait le jogging. Il était tout fier, ce con ! « Ça t’inspire ? ». J’étais embêtée qu’il m’ait vue regarder, je crois même que j’ai rougi.
« T’es belle ». Bon, on le saura ! je suis belle, et gnagnagna … « qu’est-ce que tu veux, pourquoi tu voulais que je vienne ? ».
« Pour te voir ». Fort ! Très fort ! Pas à dire, c’est un charmeur, ce Greg.
Il a enlevé une main de sous son cul contre la tôle du gymnase et l’a posée sur mon épaule. Il tirait pour que je m’approche de lui. Ouh lala ! l’odeur !
Il s’est redressé, se tenait tout près de moi. Il se penchait un peu. M’embrasser ? Beurk ! Certainement pas ! Je me suis retournée, dos à lui, les bras croisés sous la poitrine.
Il avait ses deux mains sur mes épaules, et descendait sur mes bras en caressant.
« Tu me plais bien. On pourrait … ». Je le savais bien, que je lui plaisais ! Le truc dur qu’il frottait contre mes fesses le disait bien tout seul ! Et bien dur, en plus !

« Eh ! Tu vas où, là ? ».
Une de ses mains au ras de ma robe, sur ma cuisse, il me griffait du bout des ongles, ce con ! en remontant, et il embrassait mon épaule en même temps.
« Tu veux pas ? Allez ! ». Que je veuille ou pas, ça le gênait pas. Il avait déjà sa main en haut de ma cuisse sous la robe. J’ai regardé autour de nous, à droite, à gauche. Personne. Y aurait plus manqué que ça ! « Arrête ! ». « Pourquoi ? ». Comme les mômes ! ‘pourquoi’ … parce que j’ai pas envie, pardi !
« Alors toi ». Un soupir. C’est moi qui ai soupiré ? Faut croire … Ben voyons ! Il avait toujours sa main en haut de ma cuisse et il soulevait ma robe. Je tirais dessus d’une main pour la rabaisser. Il n’y avait personne autour, mais quand même !
Il me tenait contre lui de l’autre main, son bras autour de ma taille et continuait à griffer ma cuisse sur le côté, se rapprochait un peu vers l’intérieur. A peine plus et il aurait ses gros doigts et ses ongles noirs sur ma culotte ! J’avais pas envie ! Pas lui ! Pas comme ça ! J’ai lâché ma robe pour retenir sa main. Pas envie que ce nul me tripote la chatte !

Mais Greg, quand il a une idée dans la tête, ça lui passe pas comme ça ! Avec son autre main il a pris ma main libre par le poignet et il la tirait dans mon dos, «Toi, touche-moi ! ». C’est qu’il est costaud ce salaud ! Et pour m’empêcher de m’écarter, il a remonté la main qui était sur ma cuisse sans que je puisse le retenir. Il l’a remonté sous ma robe jusqu’au-dessus de ma culotte, sur mon ventre et il me tenait fort.
« Branle-moi ! ». Et voilà ! Surprise ? Même pas, je me doutais bien que ça arriverait un jour. Et puis je l’avais un peu cherché en traînant avec Sarah et Janie. Elles le faisaient, elles. Alors je savais qu’un jour, moi aussi … Mais Greg ! Pourquoi il a fallu que ce soit lui ?
J’étais … pas bien ! Mais je voulais pas me dégonfler. Pas possible ! Et puis en venant, je m’en doutais un peu …

Greg tenait toujours mon poignet, tenait ma main contre sa jambe.
Aucune chance qu’il me lâche. « Je dirai rien, promis ! ». Tu parles ! Dans deux heures, maxi, tout le bahut serait au courant.

Sa main sur mon ventre descendait et s’accrochait à l’élastique de ma culotte pendant que moi je l’empêchais d’aller plus bas de ma main libre.
« Arrête ! Me touche pas, Greg, j’ai mes machins ! ». Il y a cru ? Je sais pas, mais il a remonté la main. Sauf que cette andouille avait pas lâché ma culotte et qu’il la tirait sur mon ventre et qu’elle me sciait l’abricot en deux.
Et comme il a de la suite dans les idées, il frottait ma main sur lui.
« Ça va ! Ça va ! Arrête ! Enlève ta main ! » « Tu vas le faire ? » « T’es chiant ! Tu la fermes, ok ? » « Juré ».

Greg, il est con, mais pas complètement. Il a attendu que j’ai la main dans son jogging et que j’aie pris sa bite dans la main pour lâcher ma culotte. « Sors-la, fais ça bien ! ».
Comme j’avais toujours qu’une main, je me méfiais de lui, je gardais l’autre sur la sienne sur mon ventre … il m’a aidé à baisser son jogging, et puis il a dû soulever la taille de son slip, parce que quand j’ai remis la main sur lui, sa bite était toute droite sur son ventre au-dessus de la taille du slip, y avait que le bout qui dépassait.
En se tortillant derrière moi, il a baissé son slip aussi jusque sous les couilles.
Greg, il est con et il pue, mais faut dire ce qui est, il a une sacrée bite ! J’en avais jamais touchée une comme ça !

La première fois c’était l’an dernier, en vacances. La première fois et la seule fois avant aujourd’hui. Il gardait sa main sur la mienne, il m’avait montré comment faire. On allait le soir sur la plage, dans les dunes, tous les soirs. Il avait voulu avec la bouche, mais j’avais pas voulu, ni que lui me touche. Je voulais pas. Et puis comme il giclait presque tout de suite, après, il insistait pas.

Comme je savais pas s’il allait partir vite, je sais pas si c’est pareil pour tous les mecs, j’y allais tout doucement avec Greg.
Je voulais pas qu’il tâche sur ma robe ! J’aurais l’air de quoi ?
Je me suis retournée et comme je le tenais dans ma main, cette fois il m’en a pas empêchée. Je me suis mise à côté de lui, sa bite vers la haie. Ma robe risquait plus rien !
Quel engin ! Je sais bien que tous les garçons sont pas fichus pareil, c’est comme les filles, mais lui ! waouh ! J’ai pas pu m’empêcher de regarder. Un gros gland tout rouge avec une goutte brillante qui tremblait tout en haut, toute glissante quand j’ai passé le doigt dessus pour mouiller son gland, et une bite bien droite et vachement grosse avec des grosses couilles qui ballotaient pendant que je le branlais sans trop serrer les doigts pour glisser dessus.
On était tous les deux appuyés au bardage du gymnase face à la haie. J’ai accéléré pour en finir et il a fermé les yeux.
Euh … Greg, c’est franchement pas avec lui que j’aurais voulu, mais bon, la situation et puis sa grosse queue, je mouillais grave ma culotte. Quand j’ai passé la main sous ma robe pour la remettre en place … il avait tellement tiré dessus que j’avais carrément un élastique au milieu de la chatte … j’ai eu les doigts tout collants de mouille.

« EH BEN ! VOUS VOUS EMMERDEZ PAS ». Sarah et Janie ! Au coin du gymnase ! Je sais pas depuis quand elles étaient là à mater. J’avais pas fait attention ! Une putain de colère m’a prise ! J’ai donné encore sur l’élan deux coups de poignet et Greg s’est mis à jouir. Je l’ai lâché aussitôt en me reculant vers la haie.
Il est resté appuyé au mur des épaules, la bite tendue qui se secouait tout seule et ça giclait, ça giclait ! Et pendant tout ce temps il geignait, comme s’il allait pleurer : « arrête pas arrête pas ! salope, continue ! ». Et sa bite continuait à battre de haut en bas avec chaque fois un jet qui partait vers la haie !

J’ai rejoint Sarah et Janie qui le regardait bouche bée : « La vache ! » « Tu l’as laissé en plan ! » « Rien à foutre de ce mec ! Mais allez-y si ça vous dit ! ».

On avait déjà tourné le coin du gymnase quand on l’a entendu gueuler : « SALOPES ».

Après cette histoire, Sarah, Janie et moi on est devenues copines. C’est juste pour ça que je l’avais fait, pour plus être à part, toute seule, comme l’an dernier.
Je sais, je sais, branler un mec pour avoir des filles à qui parler … c’est pas banal, très con … c’est comme ça !
Après ça aussi que les mecs du bahut nous appelaient « les branleuses » : pour se venger ! fâchés qu’ils étaient qu’aucune de nous trois ne veuille plus avoir affaire à eux.

****

Karine a changé. Elle était solitaire, se tenait en marge, parlait peu. Sa faute ? Sans doute. Un peu timide, réservée.
Elle était nouvelle, ne connaissait personne, avait dû abandonner toutes ses copines en suivant sa mère après le divorce de ses parents. Mal dans sa peau.
Cette solitude pendant sa première année de lycée lui pesait.
Elle a changé parce qu’elle l’a décidé, parce que les circonstances s’y prêtaient, elle a changée par rébellion.
D’abord il y a eu son petit copain pendant les dernières vacances, une découverte, c’était le tout premier, les premiers baisers, les premières caresses la nuit dans les dunes sur la côte landaise où elle passait deux semaines avec son père.
Et puis si la séparation de ses parents l’avait au début catastrophée, elle en a très vite découvert quelques avantages. Tous les deux, son père et sa mère, chacun de leur côté, lui parlaient différemment, la traitait différemment, essayaient l’un et l’autre de s’attirer ses bonnes grâces. Elle avait plus de liberté, plus d’argent de poche, ses moindres demandes accordées, chacun enchérissant sur l’autre.
Parce que chacun d’eux était très préoccupé de lui-même et de sa nouvelle vie de célibataire, parce que le changement de Karine était progressif, qu’ils ne la regardaient pas vraiment, ils n’ont pas vu leur fille changer.

Elle s’habille différemment. Finis les jean’s et les pulls informes qui cachaient. Comme sa mère, comme les jeunes femmes que son père courtise, elle porte des leggings moulants et des mini-jupes. Elle les porte avec de grosses chaussures, avec des blousons cloutés.
Sa mère s’est fait percer le nombril pour l’été ? Elle aussi. Elle a aussi un brillant sur une aile du nez, deux anneaux sur le pavillon de l’oreille, et un petit diable sur une fesse où sa mère s’est fait tatouer un papillon. Elle a accompagné l’une des filles que son père fréquente chez un coiffeur, pour cette fille des mèches bleues, pour elle roses.
Ils n’ont rien vu à ces changements ? Ils n’ont pas fait attention.

A cause de ce nouveau look, elle a changé de statut au lycée. Elle intrigue. Avant personne ne faisait attention à elle, maintenant on la recherche. Les garçons, bien sûr, et des filles aussi, qui comme elle se donnent ce look gothique qu’elle s’est choisi. Sarah, Janie. Elle a décidé que sa popularité passerait par elles, alors elle s’est comportée comme elles, pour être acceptée. Elle aurait pu mieux choisir …

****

Greg n’est pas un garçon discret. Ce qui s’est passé derrière le gymnase, le lendemain, tous ses copains étaient au courant. Il a enjolivé, n’a pas raconté la fin frustrante et le rire des filles qui se moquaient de lui en s’échappant. Les filles n’ont rien démenti, sont restées distantes, jouant les indifférentes et les mystérieuses, un peu hautaines.

Avec les deux filles qui la snobait jusque-là, Karine a joué l’affranchie, a dit qu’elle avait voulu donner une leçon à Greg en l’abandonnant « … j’ai senti qu’il partait alors je l’ai lâché, ce petit con, ça lui apprendra … », à petites touches elle leur en a raconté des tonnes, tellement plus qu’elle n’en avait jamais fait, juste pour savourer les questions et voir leurs yeux s’écarquiller.
Elles jalousaient ses piercings ? dans un couloir elle a soulevé sa robe pour montrer sur sa fesse découverte par le string le petit diable noir qui tirait une langue rouge, se délectant des questions qui ont suivi, des coups d’œil entendus.

Ce qu’elle a aussi dit à ses nouvelles amies, c’est l’intérêt qu’elle portait à Julien. Elle a triché là aussi, fidèle au personnage qu’elle se construisait pour elles. Elle n’a pas dit qu’il lui plaisait, que souvent c’est à lui qu’elle pensait. Elle a dit « Je vais le déniaiser, ce puceau, il me mangera dans la main ».
C’était un autre défi, une autre provocation de le leur dire, pour s’obliger à dépasser ce qui l’avait empêché jusqu’à maintenant d’approcher ce garçon timide par peur de l’opinion des autres.

Souvent, après un clin d’œil à Sarah ou Janie, elle s’asseyait en cours à côté de lui, lui demandait de l’aide ou plaisantait, ce que jamais elle n’aurait osé faire quelques semaines plus tôt. Il rougissait, bredouillait en lui assurant qu’il ne croyait pas un mot de ce que Greg racontait, et souvent aux ricanements des garçons de la classe elle le voyait serrer les poings, prêt à la défendre.
Sarah et Janie surveillaient et riaient, l’encourageaient en voyant ses progrès avec ce grand timide qu’elles voyaient perdre tous ses moyens quand Karine l’approchait.

****

Moi je suis pas très grande, mais lui ! Pfiou ! presque 2m. Il joue au volley dans l’équipe du Lycée, c’est lui le plus grand de l’équipe. Et puis ses mains ! Quand je m’assois à côté de lui en cours, je ne peux pas m’empêcher de les regarder. De grandes mains, fines, fortes. Ça me fait des frissons partout rien qu’à les regarder !
Lui, je sais, jamais il ne me bousculera, tout grand qu’il est. Et je sais aussi que plus personne ne viendra m’embêter : fini les conneries avec Greg !
Mais oui, je suis pas si conne, je sais bien que c’est des conneries, allez … mais c’est comme ça que ça marche. Regretter ? Un peu … tant pis !

2ème entorse (une vraie, celle-là, et ça fait mal)

Le temps passait, et avec Julien, j’arrivais à rien. J’avoue, devant les copines je faisais la maline, mais en fait j’osais pas trop avec lui. J’attendais … et rien.
Et puis l’occasion ! Pendant un match UNSS un mercredi après-midi, après un smash, il s’est mal réceptionné : entorse de la cheville et mal au coude qu’il s’est cogné sur le sol en tombant dessus de tout son poids !

Pas de chance ? Eh ben si ! Au final notre chance à tous les deux !

Le prof le soutenait pour le raccompagner au vestiaire. Il pouvait plus poser son pied parterre et sautillait sur une jambe, il avait plié son maillot pour maintenir son bras.
Quand le prof est revenu du vestiaire, Sarah m’a donné un coup de coude, « Et si on faisait les infirmières ? ». J’y avais pensé, mais sur le coup j’avais pas osé descendre des gradins et les suivre. Pas question qu’elle s’en mêle !
— Reste-là ! Je préfère y aller toute seule !
Elle faisait un peu la tête …

La porte du vestiaire était entrouverte. Il était tout seul, assis sur un banc, torse nu, se balançait d’avant en arrière en tenant son bras, la jambe allongée devant lui tremblait un peu. Il faisait une vilaine grimace de douleur.
J’ai frappé à la porte et je suis allée vers lui, je me suis agenouillée devant lui en posant une main sur son genou :
— T’as mal ?
… euh … pas très malin comme question, je sais … à la tête qu’il faisait, ça se voyait !
Il a levé la tête. Il pinçait les lèvres, continuait à se balancer en me regardant, a haussé les épaules.
Tout grand tout costaud ? Il avait les yeux humides … je me suis redressée en me tenant à son épaule et je lui ai fait une bise sur la joue. Brûlante. Sa joue. A cause de ma bise ? Je crois.
— Je vais faire doucement … promis …
Accroupie devant sa jambe étendue, j’ai défait ses lacets, je lui ai enlevé sa chaussure et sa chaussette, en m’arrêtant chaque fois que je le voyais grimacer. Pour ses joues ? Je savais. Je vous jure, j’avais pas fait exprès ! Enfin, pas au début … après, j’ai bien vu qu’il détournait le regard, mais que ses yeux revenait sans arrêt sur mes cuisses et … j’avais ma mini-jupe noire, et accroupie devant lui, c’est pas que mes cuisses qu’il voyait ! Je me souvenais plus quelle culotte j’avais mis le matin, mais lui, il savait !
Et puis j’ai joué à l’infirmière … massage de sa cheville avec une pommade qu’il avait dans son sac, un bande bien serrée après … et tout ce temps-là il matait ma petite culotte. Le plus rouge des deux ? Lui ou moi ? Je sais pas. Mais c’était vachement bon !
— Allez, lève-toi !
J’avais décroché ses jean’s du porte-manteau et j’attendais. Il osait pas me regarder, bredouillait trois mots de protestation. Mais je voulais pas m’arrêter là ! Pas question !
J’ai posé le pantalon sur le banc et debout derrière lui j’ai baissé son short. Je me mordait les lèvres. Ne pas rire. Surtout pas. Il l’aurait mal pris et puis de toute façon c’était pas pour me moquer. Plutôt un rire nerveux. J’avais dû étirer la taille pour le lui enlever : ça accrochait devant …
Il s’appuyait d’une main sur mon épaule quand je lui ai enfilé le jean’s autour des chevilles, mon épaule contre sa hanche. Il s’appuyait à peine, comme s’il osait pas me toucher, et je sentais sa main trembler un peu.
Il a voulu finir tout seul, mais avec une seule main, pas facile, et puis il grimaçait :
— Laisse-moi faire … t’en fait pas … c’est rien …
Le short avait eu du mal à descendre, mais remonter le pantalon, c’était une autre histoire … C’est qu’il avait bien aimé ma culotte ! J’ai mis la main. Comment faire autrement ? Sans trop insister … enfin, quand même un peu ! Et moi qui avais trouvé que Greg était bien monté ! Julien … tout grand tout costaud et … tout à l’avenant ! ou alors j’ai de petites mains, je sais pas.
Et là, d’avoir tenu son sexe tout dur pour le repousser dans le pantalon et refermer sa braguette, je savais que j’étais au moins aussi rouge que lui. Et puis il fallait refermer les boutons …
Quand j’ai eu fini, on était tout bêtes tous les deux. Je faisais plus la maline.
C’était pas réfléchi. Pas un calcul. Plus mon petit jeu idiot. J’ai mis une main derrière son cou pour qu’il se baisse vers moi, pour un baiser sur ses lèvres.
Il s’est assis sur le banc derrière lui et je l’ai pas lâché, j’ai suivi, je me suis retrouvée assise à califourchon sur ses genoux, les miens autour de lui sur le banc, ma mini remontée très haut, mais j’y ai pas fait attention et lui non plus.
Je me souviens plus vraiment trop bien, mais on devait avoir l’air bien cons tous les deux à juste se regarder, lui un bras plié sur son ventre entre nous et l’autre main sur le banc, moi assise sur ses genoux avec ma jupe toute remontée, ma main sur son cou.

Je savais plus trop quoi faire. Je faisais mon cinéma avec Sarah et Janie, la fille cool et affranchie, mais en fait de garçons, j’y connaissais rien.
D’accord, j’avais tripoté un mec en vacances, et Greg après, mais Julien, c’était différent … lui il me plaisait, et depuis longtemps ! J’en avais passé, des nuits, à rêver de lui ! En fait, le vrai premier, le vrai de vrai, c’était lui !
Il a bougé pour soulager sa jambe, m’a retenue d’une main sur la taille parce que je glissais … sa main sur moi, tellement grande, et chaude … j’ai passé mes deux bras autour de son cou, ma joue contre la sienne, et j’ai serré, serré ! J’en avais mis du temps pour en arriver là ! J’avais plus envie de le lâcher. Et quand il a enroulé son bras autour de ma taille, alors là !

Quelle tête je faisais ? Comment je pourrais savoir ! et puis je me cachais dans son cou en me serrant contre lui ! Mais quand je me suis redressée, j’ai vu la sienne : ses yeux écarquillés qui ne quittaient pas les miens, ses lèvres entrouvertes, sa glotte qui faisait le va-et-vient dans son cou, ses joues toutes rouges … Deux minutes avant je tenais son sexe tout dur dans ma main à travers le coton de son boxer pour pouvoir remonter son pantalon, depuis un quart d’heure je lui montrais ma petite culotte, et je me souviens maintenant que c’était une petite culotte blanche transparente qui cachait rien de ce qu’il y avait dessous, et là, on était comme deux idiots, figés à plus savoir quoi faire.
Je sentais frémir ses doigts de son bras blessé replié sur son ventre entre nous, qui effleuraient ma cuisse. Il s’en est rendu compte quand je me suis redressée et avec une vilaine grimace de douleur il a vite déplacé son bras.
Ça m’a fait sourire. J’ai soulevé son coude d’une main, pris sa main de l’autre pour la reposer sur ma cuisse « Te fais pas mal, ça va … », et je riais de voir sa mine ébahie.
En abandonnant sa main sur ma jambe, du dos de l’index je caressais la ligne de poils noirs au-dessus de la taille de son jean’s qui remontait vers son nombril, c’était doux, il fermait les yeux.
Sans doute parce qu’il ne me regardait plus, j’ai osé. J’ai arrangé la mèche sur son front, pris ses joues entre mes deux mains et posé mes lèvres sur les siennes, tout doucement. Qu’est-ce que c’était bon ! D’être là, tout contre lui, son bras autour de ma taille, sa main sur ma cuisse, ses lèvres sous mes lèvres, son souffle brûlant … J’avais jamais été aussi bien !

On s’est embrassé. Je sais que c’est bête … mais on était un peu maladroits tous les deux : quand je me suis reculée, il a essuyé un peu de salive au coin de ma bouche, et moi sur son menton. Et on a ri. Même ses yeux riaient. C’était la première fois qu’il me regardait vraiment, en souriant, sans se détourner. Il souriait encore et se mordait les lèvres quand je me suis relevée et que j’ai tiré sur ma mini-jupe qui s’était enroulée sur ma taille. J’ai haussé les épaules en riant moi aussi.

Je l’ai aidé à enfiler un tshirt et on est retourné vers le gymnase. C’est moi qui portais son gros sac sur une épaule et il s’appuyait d’une main sur l’autre. Enfin, il s’appuyait pas vraiment, j’aurais pas été assez forte pour beaucoup l’aider, mais il gardait sa grande main sur mon épaule. Qu’est-ce que j’étais fière ! Du regard amusé de ses copains quand on s’est assis en bas des gradins, du clin d’œil de Sarah, des remarques du prof qui est venu voir s’il allait bien et qui nous regardait en se moquant un peu.

On est allés chez lui en bus, je l’accompagnais, bien sûr ! Il fallait bien quelqu’un pour porter son sac ! La belle excuse … pour rien au monde je ne l’aurais quitté !

Je suis très forte pour les excuses et les prétextes … et lui était trop content de se laisser faire. Il aurait pu attendre que sa mère rentre du travail, aurait pu refuser, j’aurais pu hésiter, ou pas oser … mais non ! On venait de se trouver, pas question de nous quitter !

Sous les bras, sur le torse, dans le dos, son tshirt était mouillé de transpiration. De m’être serrée contre lui dans le vestiaire, j’avais son odeur sur moi. Il y en a à qui ça ne plaît pas ? Moi j’adorais ! Son odeur sur moi me tournait la tête.
Petit chef ? Oui, je ne lui ai pas vraiment laissé le choix, et même s’il a eu l’air un peu gêné, au début, mais juste au début, il était tout content de se laisser faire ! Obéissant ! Il rougissait, ça oui ! moi aussi d’ailleurs, mais pas de quoi nous arrêter !
Chez lui dans la salle de bains, je l’ai fait assoir sur un petit tabouret qui était là. A ses protestations, faibles protestations, je répondais d’un baiser sur ses lèvres et d’un sourire.
J’ai enlevé la bande sur sa cheville, je lui ai enlevé son tshirt, j’ai défait le bouton à sa taille et les boutons de sa braguette sans qu’il fasse beaucoup d’efforts pour me retenir, et puis je l’ai fait lever pour faire glisser son jeans sur ses jambes.
Lui debout devant moi, moi à genoux sur les carreaux pour faire glisser le pantalon sous ses pieds … j’avais à hauteur d’yeux la preuve évidente que la situation … le troublait ! Et je peux vous dire qu’il a un « trouble » impressionnant ! La taille de son boxer avait du mal à empêcher son sexe de se redresser complètement. Une longue barre partait en biais pour se coller à la taille et j’étais toute chose en voyant la tâche humide sur le coton gris tout en haut.
Il se tenait sur une seule jambe, l’autre soulevée pour soulager sa cheville tremblait un peu.
Il fallait qu’il se lave ? C’est en tout cas ce que j’avais décidé, même si son odeur de transpiration de garçon me plaisait beaucoup.
Il gardait toujours son bras replié contre lui et grimaçait chaque fois qu’il essayait de le bouger.
Je me suis dégonflée ? J’avoue, un peu. Je n’ai pas touché à son boxer avant de le pousser sous la douche italienne séparée de la salle de bain par un mur de briques de verre.
Lui sous l’eau, moi qui le regardait se frotter maladroitement de la main dans laquelle j’avais versé du produit de douche … et puis … et puis en serrant les poings pour me motiver, je l’ai laissé un moment, et je me suis mise en petite culotte et soutien-gorge et je l’ai rejoint ! J’osais même pas le regarder, j’osais même pas imaginer ce qu’il penserait de moi.
Je l’ai lavé. Mes mains sur lui. Son cou et son dos, son torse, ses jambes et ses bras. Il était tellement sérieux ! me dévisageait et s’échappait.
J’aurais osé ? Je crois pas. Avec toutes les histoires que les garçons racontaient au lycée, je crois que j’aurais pas osé avec lui, pas ce jour-là … mais il avait une main sur mon épaule … Je sais pas s’il a fait exprès, si c’est moi qui ai voulu le comprendre comme ça … En bougeant il a bousculé une bretelle de mon soutien-gorge qui a glissé sur mon bras. Il me regardait. Surpris ? Prêt à s’excuser ? Je sais pas, il m’a pas dit, j’ai pas demandé, j’ai enlevé mon soutien-gorge, comme si j’obéissais à son geste, un peu faux-cul ? ben … et tant que j’y étais, de toute façon elle déjà transparente alors imaginez ce que ça donnait toute mouillée ! j’ai aussi enlevé ma petite culotte. Quand j’ai relevé les yeux vers lui, un peu inquiète quand même, ce regard qu’il avait ! Pourvu qu’il me regarde encore longtemps comme ça !
Et puis c’était obligé, je lui ai enlevé son boxer. En étirant bien la taille à deux doigts. Et sa verge s’est tout de suite redressée sur son nombril, toute droite, toute tendue, avec son gland tout rose et gonflé, le petit fil de peau dessous presque blanc d’étirement. Ça j’ai vu qu’après. Parce que pendant que je baissais son boxer c’est lui que je regardais, ses yeux fixés aux miens.

Lui et moi, les deux, c’était la première fois qu’on se retrouvait tout nus avec quelqu’un. Je me sentais … incroyablement bien, fière, grande, femme.
Je ne regardais pas son corps, pas son sexe, enfin si, mais pas au début, je le regardais lui, mes mains sur sa peau, sa main sur moi sous l’eau de la douche qu’on avait pas coupée. Mes seins pressés contre lui, mes cuisses collées aux siennes, son sexe dur coincé entre nous tout chaud contre mon plexus, son bras autour de moi et les miens qui le serraient, qu’est-ce que c’était bien ! Mieux que tout ce que j’avais pu rêver !
Il est vraiment grand, j’ai déjà dit, alors même pour un baiser sur mes cheveux mouillés, il a dû s’écarter et se pencher.
C’est un vrai baiser que je voulais, alors de mes mains sur sa taille je l’ai fait se baisser, s’assoir sur les carreaux gris, et je me suis assise sur ses jambes.
Le baiser bien sûr … mais plus, beaucoup plus, je voulais qu’il me touche, je voulais le toucher, je brûlais, une envie, un besoin, alors quand je me tenais à moitié dressée sur mes genoux pour l’embrasser et que j’ai senti sa main sous mes fesses qui me plaquait contre lui, j’ai glissé la main sur son ventre, j’ai pris son sexe dans ma main et je me suis soulevée pour le coller à mon ventre.
Je savais pas juste avant ce que j’allais faire, j’y avais même pas pensé, et lui non plus ne savait pas, mais il me soutenait de sa grande main, et il était aussi étonné que moi quand je me suis laissée glisser, son sexe au creux de mes cuisses, son sexe dressée que je tenais dans ma main en me laissant glisser.
Une pointe de douleur ? Je m’en souviens à peine. Je me souviens de l’étirement, que je me laissai glisser, que j’ai passé mes deux bras autour de son cou, que j’avais le souffle coupé et aucune envie de me redresser, au contraire, je me souviens de mes cuisses qui tremblaient et de cette chose qui étirait mon vagin, qui m’ouvrait en deux, et je descendais toujours, ma bouche grande ouverte, en apnée, et ses yeux si sérieux qui ne quittaient pas les miens.
Je descendais, je m’empalais doucement, lentement, et tout d’un coup, l’orgasme est venu, sans que je bouge sur lui, sans mes mains sur moi, comme ça, de lui en moi qui m’envahissait, mon vagin tout entier qui se contractait sur lui au rythme des pointes de plaisir qui me faisaient rejeter la tête en arrière et gémir et me planter sur lui en entier tout d’un coup, jusqu’au fond de mon ventre.

Après, bien après, le temps que les contractions disparaissent, le temps que je retrouve mon souffle et que mon cœur affolé se calme, le temps d’un long baiser, mes fesses sur ses cuisses et lui toujours tellement dur tout au fond de mon ventre, je me souviens d’avoir pensé « même pas mal … je veux rester là ».
Et puis j’ai pensé à lui, je savais même pas si c’était aussi bon pour lui que pour moi. Les deux garçons que j’avais fait jouir, c’était avec ma main. Je me suis soulevée, dressée sur mes genoux pour le sortir de mon ventre, il baissait la tête, son front contre le mien et regardait ma main qui le tenait, a fait un « oh » affolé en s’écartant pour me regarder le front barré d’un ride en voyant mon sang de vierge qui maculait son sexe, s’étonnait de me voir sourire en levant les yeux.

Déjà il me manquait, j’ai remis son gland entre mes lèvres, une nouvelle pointe de douleur quand je glissais sur lui, à petits coups. Comment faire, comment s’y prendre, ? ça vient tout seul pas besoin d’apprendre, je savais.
Lui ne pouvait pas bouger, assis sur les carreaux jambes étendues. Je l’ai vu plisser les yeux et serrer les mâchoires, je l’ai senti se raidir dans mon ventre, j’ai pris sa main sur ma cuisse pour la plaquer sur mon sein et j’ai senti du chaud en moi, j’ai senti ses cuisses se tendre sous mes fesses et les battements rythmés de son sexe tout au fond de mon ventre, et moi j’ai pas joui ce coup-là, que lui, et c’était vachement bien aussi, et je riais, et pensais « je savais pas que c’était si bien, je veux le faire tout le temps ».

— Julien ! Tu pourrais au moins couper l’eau !
Il s’est redressé tout d’un coup et moi aussi, il chuchotait « … merde, ma mère … ».

J’étais enveloppée dans un drap de bain, lui un autre autour de la taille, quand elle a frappé doucement à la porte. Nous ? Cramoisis ! Elle ? L’œil à la fois sévère et rieur …
— Ton prof m’a téléphoné … mais apparemment tu vas pas si mal ? Bonjour, mademoiselle !
Elle regardait autour d’elle, retenait son rire, elle a pris sur le coin du lavabo la petite culotte et le soutien-gorge tout mouillés, les a essorés et est partie avec.

On n’était pas très fiers … et finalement Julien avait l’air plus embêté que moi. Moi j’avais envie de rire. Il est sorti de la salle de bains le premier pendant que je séchais mes cheveux.

— Je peux entrer ? Tiens, ça devrait t’aller, je crois. Mais pour le soutien-gorge, je peux rien pour toi, tu nagerais dans les miens. Le tien est au sèche-linge avec ta culotte. Julien m’a dit que tu t’appelles Karine, moi c’est Mireille.
Je ne savais pas trop si je devais lui tendre la main quand elle s’est approchée … elle m’a fait une bise sur la joue.

****

Je m’habille un peu moins court et j’ai toujours des mèches roses dans les cheveux, personne au lycée n’ose plus me traiter de « branleuse », Julien y veille.
Un jour sa mère est venue me chercher à la sortie du lycée :
— Juste toutes les deux, il faut qu’on discute.
Elle écoutait, je parlais. Elle riait et puis un moment elle avait les yeux tout humides tout brillants.
Ah, j’oubliais ! depuis, je prends la pilule.
Assez souvent je dors chez lui, avec lui, et sa mère a un drôle de sourire le matin au petit-déjeuner en voyant nos cernes.

Je ne sais pas si on a été maladroits la première fois, c’est pas important, ce qui est important c’est que c’est toujours aussi bon, et maladroits ou pas, on apprend ensemble, et ça c’est chouette !

Misa – 06/2015

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