Sylvie Et Paul 1
Sylvie aborde le sujet grave :
- Quand le divorce sera prononcé, que ferons-nous ? Nous avons parlé mariage hier.
- Comme toi, jaimerais officialiser notre union par un mariage. Cela éloignerait tes nombreux prétendants.
- Allons, tu nas pas de concurrents, je naime que toi. Nous avons ce but en commun : nous voulons construire une famille solide. Souhaites-tu avoir un ou des s ? Pourquoi Rose voulait-elle un de Gilles ?
- A vrai dire, je me pose encore la question. Sans doute voulait-elle créer un lien très fort pour lépouser parce quelle croyait laimer. Elle comptait ainsi prendre lavantage sur toi. Rassure-toi, je ne suis ni impuissant ni stérile. Jusque là elle voulait samuser avant davoir à pouponner. Elle disait « sencombrer de marmots ». Jai respecté son souhait. Je ne le regrette plus, vu ce qui est arrivé.
- Gilles tenait le même raisonnement, il voulait « profiter de la vie ». Mais toi, tu voudrais un de moi ?
- A condition que tu le désires aussi.
- O, mon amour. comme je suis heureuse. Fini le stérilet. Jai supplié Gilles pendant des années. Et toi tu en veux. Combien?
- Nous commencerons par le premier! Javais peur que tu nen veuilles pas ou que tu ne puisses pas.
- Tu ne maurais plus aimée?
- Il est impossible de ne pas taimer. Cependant une chose métonne: tu es une femme forte de caractère, décidée, impressionnante même; tu es apparue chez moi, tu as demandé et obtenu de moi tout ce que tu voulais. En 48 heures, tu mas apprivoisé, me voici à tes pieds, heureux comme je nosais plus limaginer.
-Si tu pouvais savoir combien je suis heureuse. Quest-ce qui tétonne?
-Que tu naies pas réussi à obtenir de ton mari ce que tu désirais: un .
-Prends-moi sur tes genoux. Tu vas comprendre. Javais dix-neuf ans quand Gilles ma courtisée. Jétais jeune, fraîche, bien soignée, étudiante.
- Il ta épousée, il devait donc taimer.
- Il aimait surtout mon image. Selon lui jétais la plus belle, je devais le rester. A tout moment je devais lui faire honneur. Au bal, dans la rue, à la maison, dans ses réunions, au théâtre : toujours tirée à quatre épingles et avec ce chignon de danseuse rafraîchi mais toujours identique.
-Reconnais quil te va à ravir. Il te donne un air distingué.
-Donc rien ne devait altérer ou casser limage: surtout pas une grossesse ! Comme jétais amoureuse, jai été stupidement soumise.
- Et donc vous navez pas eu d. Ah ! Lidiot.
- Jattirais tous les crétins qui ne voient que laspect extérieur, un visage soigné, une coiffure, une silhouette, un déhanchement, des fesses à la Kardashian ou des seins saillants; mais cela éloignait de moi les braves garçons comme toi qui me trouvaient « trop belle pour eux ». Ce nest pas juste.
-Vas-tu te vêtir de sac et de cendres à lavenir ? Barbie deviendra Carabosse ?
-Et toi, Guignol, deviendras-tu tyrannique à ton tour ? Si ma coiffure change, si mon ventre sarrondit, maimeras-tu ou fuiras-tu ?
- Merci dêtre belle. Un changement de formes nenlève pas la beauté. A mes yeux tu seras toujours belle, car jai découvert une personne extraordinaire, qui de plus partage mes valeurs. Je suis le plus chanceux des « braves garçons. »
- Et si je suis enceinte ?
-Quy a-t-il de plus beau quune femme qui porte une vie ? Tu seras la plus belle des futures mamans, la plus tendrement chérie.
Oh! Comme je taime
Cette nuit encore ma maison est restée vide. Nous avons dénoué la situation. La proximité de nos aspirations nous a paru évidente. Nous avons dépassé les limites de lamour physique, nous pouvons jeter les bases dune vie à deux.
A la fin du printemps nous avons gagné nos procès en divorce. Sylvie sest établie chez moi. Elle vendra sa maison. Nous embellirons la nôtre. Pendant ses loisirs elle va transformer la décoration de notre nid damour: elle a carte blanche. Notre projet a reçu la bénédiction de nos parents. Nos amis ont applaudi. Le notaire doit nous conseiller pour la conclusion dun contrat de mariage.
Sans tarder, nous organisons nos loisirs. Jai insisté pour quelle danse avec dautres; elle a accepté à condition de ne jamais accorder plus dune série de danse au même cavalier et de mappliquer la même règle. Heureusement, car léclat de ma compagne rejaillit sur moi de façon surprenante. Je comprends à quelles tentations Gilles sétait exposé. Au théâtre nous avons rencontré des couples de collègues de Sylvie, certains maris mont regardé avec envie.
Le jeudi soir, nous avons repris le tennis. Après une période dobservation en qualité dinvitée, Sylvie vient dadhérer au club. Sans esprit de compétition, nous voulons jouer pour le plaisir, nous dépenser sainement, sans excès, ensemble.
Nous sommes de chaque côté du filet pendant une pause.
-Zut, regarde qui arrive. On aurait pu se passer deux, lâche Sylvie.
Un couple se dirige vers le vestiaire. Ce sont des membres du club. Je les ai aperçus souvent. Lui est un grand gaillard pataud que sa jeune femme protège dun embonpoint naissant en le promenant dun coin à lautre du court. On peut se demander où cette tanagra remarquable par sa grâce et sa finesse puise lénergie qui essouffle son partenaire.
-Si elle lui fait ça au lit, il ne fera pas de vieux os, remarquait un soir un ami qui les observait.
Cette femme est un petit dragon qui crache le feu quand son « gros lourd » ne renvoie pas la balle. Souvent lactivité sportive sarrête sur les autres courts, les joueurs amusés rient des scènes de ménage, hilarantes et gratuites de ces deux acteurs.
- Tu les connais ?
- Que trop, hélas ! Henri a fait toute sa scolarité primaire dans ma classe. Entre mes seize et dix-neuf ans, il ne quittait pas mon sillage. Comme par hasard, je le rencontrais à chaque coin de rue. Amoureux transi et collant, il réapparaissait après chaque rebuffade. Heureusement, croyant me le chiper, Véro lui a mis le grappin dessus et men a délivrée. Méfie-toi, la rumeur attribue à la tigresse de nombreux amants.
- Tu colportes la rumeur, cest nouveau. Que ta fait cette Véro ?
- Trop souvent je lai vue tourner autour de Gilles. Et cet idiot na pas résisté à la tentation, avant notre mariage. Un soir de bal, je dansais avec Roger quand il a attiré mon attention sur la sortie de Gilles. Nous lavons suivi à lextérieur de la salle. Il séloignait à pas rapides vers un coin sombre en compagnie de Véro. Discrètement, en marchant à labri des voitures nous avons progressé dans leur direction. Véro la embrassé, a fait un rapide demi-tour, sest appuyée des deux mains contre un des platanes de la place, a reculé ses jambes écartées. Gilles a saisi le bas de sa robe, la retournée sur son dos. Le cul nu de la cochonne est apparu une seconde et mon fiancé la pénétrée par derrière. Il la secouée, elle lencourageait en simulant lorgasme, avec des petits cris et des paroles crues. Pendant ce temps, mon ami Roger a essayé de me peloter avec lespoir de voir mon dépit se transformer en envie de revanche. Jai senti sa main se glisser entre mes cuisses et venir enfermer mon sexe. Jai eu un sursaut de rage et jai crié tout fort :
- Gilles, arrête.
Les amants se sont détachés, Roger a retiré sa main fureteuse. Gilles et moi nous sommes fâchés, puis raccommodés.
Véro précède à petites foulées sautillantes son mari nonchalant. Elle aperçoit Sylvie, décrit un crochet et savance vers nous.
- Salut, Sylvie. Tu reviens jouer ? Cest bien, on pourra se mesurer. Où est Gilles ? Tu as un nouveau coach ? Tu recrutes à la maternelle ? Oh! Pardon, monsieur, entre bonnes copines on aime senvoyer des vannes. Je me présente, Véronique, et vous ? Un ami de cette chère Sylvie, je suppose?
Cest un vrai moulin à paroles. Enfin Sylvie réussit à placer une réplique nette et mesurée :
- Je te présente Paul, mon fiancé. Celui-là, pas touche, tu mentends ?
Henri débarque.
- Ah! Sylvie ma toute belle, te revoilà. Véro ma dit que tu avais divorcé. Qui a une touche? Tu nous as manqué.
- Surtout à toi, Henri. Tu étais si content davoir une partenaire à ton niveau.
Les gentillesses volent bas. Sylvie va exploser. Je la calme dun baiser à pleine bouche pour leur enlever le doute sur la nature de notre relation. Cest une de nos rares démonstrations damour publiques. Sylvie répond avec force, insiste.
- Nous vous laissons aller. Sylvie, cest à toi dengager. A plus tard, chers amis.
Elle joue bien ma Sylvie. Lautre petite peste a tenté de lhumilier pour se mettre en valeur. Moi aussi je déteste ce genre de pimbêches. Le cirque a commencé sur le court voisin. Véro est en grande forme et « gros lourd » commence à baisser les bras. Nous soufflons et rions. Ce couple vous dégoûterait du mariage. Nous sommes amoureux et ne fonctionnons pas comme eux. Véro revient.
Sylvie, me prêterais-tu ton partenaire, que je puisse faire quelques bonnes balles. Henri serait content de jouer plus calmement.
Je murmure à loreille de Sylvie
-Ne crains rien; pour une fois fais plaisir à ce malheureux. Prends pitié.
Et à haute voix
-Mais attention, mon amour, je te surveille.
-Vous navez rien à craindre, mon nounours est inoffensif. Je lai mis à plat ce matin, au lit. il a les jambes en coton et le dau en berne. Une bonne épouse se dévoue pour éviter les tentations à son mari. Sylvie devrait mimiter. Mon ami, vous devrez la dessaler. Alors on commence ?
Je ne suis quun amateur. Je ne force pas mon talent et ne cherche pas à briller aux yeux de cette dévergondée. Ses boulets de canon transpercent ma raquette.
- Dis, mon petit Paul, tu jouais mieux avec Sylvie. Allez, secoue-toi. On fait un petit match. Je compte les points
Si tu continues comme ça, je vais tenvoyer contre Henri et je donnerai une leçon à la revenante. Ah! Cest mieux.
Il faut éviter laffrontement des deux ennemies à tout prix
Véro monte au filet, je contre, nous sommes tout proches:
-Ne voudrais-tu pas venir seul un soir, nous pourrions faire de beaux échanges. Je suis libre le lundi.
Elle ramasse sa balle et dévoile presque entièrement deux mignons petits seins. Elle madresse un clin dil complice. Cette bonne femme est vraiment une dragueuse née, sans honte.
Sylvie vient de chuter, cela mévite de répondre.
- Ce nest rien, ne ten fais pas, Henri va soccuper de son bobo.
Henri regagne le vestiaire, prévenant il soutient Sylvie. Elle avance à cloche-pied. Au passage elle me lance
- Ce nest pas grave, je me suis un peu tordu la cheville. Continuez, je vais me reposer. Termine ta partie.
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