Sylvie Et Paul 3
SYLVIE et PAUL 3
Au bal suivant nous avons été invités à nous asseoir avec la « bande »: cinq hommes et cinq femmes. Je connaissais déjà Roger, le prof de math amoureux de Sylvie mais marié et renvoyé par ma fiancée. Sylvie a expliqué notre désir légitime de danser ensemble le plus possible et a répété que nous acceptions, à leur demande, de danser avec chacun ou chacune une fois, mais une fois seulement. Juliette, la femme de Roger a un peu protesté, par principe ou parce que notre souhait contrariait des plans. Pendant que Sylvie faisait danser Germain, André, Claude, Roger et Georges, je fus allumé sans ménagement par Clémence, Juliette, Lisa, Marthe et Louise, compagnes des autres mâles, toutes désireuses de messayer.
Différentes physiquement, elles avaient un point commun : elles avaient engagé un concours de danse rapprochée et samusaient à me chauffer. Entre chaque « amie de la fiancée » je me ressourçais entre les bras de ma chérie. Deux assauts successifs de ces enragées mauraient mis à mal. Effrontément elles tentaient de savoir si elles me faisaient bouger « le petit » soit par accolement pubien appuyé et mobile, soit en glissant une jambe enquêtrice entre les miennes avec frottement remontant de la cuisse Car un doute subsistait dans leur esprit : on nest pas cocu lorsquon est normalement monté.
Rose ne pouvait mavoir échangé que parce que ma bistouquette ne soutenait pas la comparaison avec lengin de Gilles. Physiquement absent, lex de Sylvie était toujours présent au coin dune conversation entre ses amis. Par i, par là jentendais murmurer son nom. La moins habile du bas du corps me fourra sur la braguette une main, ni plus ni moins, une main englobante et déterminée à obtenir un résultat ! Oh! Discrètement, dans la foule, mais elle sut que je nétais pas un animal à sang froid, bien au contraire. Mon érection la ravit Ses yeux pétillèrent de contentement.
- Mes compliments cher Paul, voilà un bel instrument.
- Mais Sylvie me fait connaître toutes les ressources de nos corps. Je suis absolument comblé et nétait mon engagement de fidélité, je vous prouverais sur le champ létendue de mes connaissances et de mes capacités. Merci pour vos amabilités.
- Cher ami, je vous félicite et jenvie ma très chère Sylvie. Sachez cependant que vous avez en moi une autre amie dévouée et prête à vous accueillir le cas échéant. Ne loubliez pas.
Cest comme une conjuration. Lamour de Sylvie me vaut de nombreuses amies disposées à passer dagréables moments avec moi. Par nature et par expérience je deviens méfiant. On ne sait jamais quelles intentions animent ces amies récentes, ces cinq copines un peu trop pressées de me séduire. Qui les a subitement transformées en admiratrices intéressées dun type comme moi dont-elles ne connaissaient rien avant la liaison de Rose et de Gilles ? Jenvisage deux sortes dhypothèses. Soit Sylvie me fait subir une épreuve pour sassurer de la solidité de mon amour, soit les « amis »reprennent les idées de Roger et tentent de lui démontrer que je ne vaux pas mieux que Gilles, son premier amour. De toute façon jaime Sylvie et mon amour me sert de bouclier contre les pièges doù qiblas viennent.
Je suis tellement préoccupé par la nécessité de prendre garde, que je ne pense pas à surveiller la conduite de mon aimée accaparée par les hommes du groupe. Elle est dhumeur égale, rit de bon cur et ne paraît pas ennuyée par leurs discours. Et cest en riant quelle me rapporte certains propos peu bienveillants à mon égard.
- Ah ! Mon amour; comme ils te connaissent mal.
Sylvie crut bon de leur annoncer la date de notre mariage. Elle répondait ainsi aux critiques sournoises, à sa manière elle les renvoyait à leurs affaires et affichait sa volonté dagir librement, sans avoir à rendre des comptes à quiconque. Du temps de son précédent mariage elle avait beaucoup fréquenté les amis de Gilles, ceux-ci , pleins de sollicitude auraient aimé intervenir dans sa vie intime, mais elle considérait navoir aucune dette ni obligation envers eux. Elle me le redisait à chaque danse, sa liberté affirmée souffrait de la multiplication des conseils et elle reprenait la force de les affronter contre moi. Lannonce de notre mariage fut donc un moyen de signifier aux indélicats critiques quils ne changeraient pas sa décision.
Cétait décidé, le mariage civil devait avoir lieu le samedi 31 octobre. Avides de détails, ils voulurent connaître le calendrier de nos rendez-vous, en mairie, chez le notaire, pour lachat des habits, chez le traiteur etc
Sylvie fut ainsi le point dattraction de la soirée. Roger et Juliette trouvèrent que nous allions trop vite vers un mariage sérieux. Nous devrions passer par le sas dune assez longue cohabitation, de manière à bien remarquer ces petits riens qui détruisent souvent la bonne entente dans un foyer. Dautres recommandaient les meilleurs magasins ou jouaient aux notaires.
Débarrassés de la corvée damabilités envers ses amis, nous pouvons jouir complètement de notre passion pour la danse. Chacun a reçu son dû, quon nous laisse danser en paix. Juliette essaie de faire un tour avec Sylvie. Rien à faire, je garde ma priorité. En dansant ma belle me raconte les tentatives masculines destinées à déstabiliser notre entente. Elle en rit, mais je sens une contrariété.
Au lit je retrouve une Sylvie apaisée et amoureuse. Cela chasse les démons. Si notre entente physique reste aussi vive et nos sentiments aussi forts, nous serons heureux. Les amis chagrins devront le constater.
Mardi six octobre, Sylvie se fait attendre. Elle est habituellement ponctuelle.A 19heures15 elle revient du lycée où elle enseigne. Curieusement, elle oublie pour la première fois de membrasser en rentrant à la maison. Elle est étrangement agitée. A la fin du repas elle annonce :
- Excuse-moi, jai fait un arrangement avec Catherine. Elle prendra ma classe pendant mon congé de mariage et je prends son cours du soir à titre de compensation. Cest la raison de mon retour tardif.
Larrangement métonne et je le lui dis :
- Mais la loi est claire, tu as droit à un minimum de 4 jours sans compensation. Tu nas pas à faire des remplacements de cinq à sept. Drôle dhistoire. Tu devrais connaître tes droits.
- Oui, si tu le dis. Cela se passe entre collègues, ce sont des arrangements cordiaux. Ny mêlons pas la loi et les tribunaux. De toute façon pour demain les élèves sont prévenus des changements dhoraire.
- Donc cela fera un nouveau cinq à sept, comme ce soir ?
Lexpression « cinq à sept »la trouble, sous-entend des idées peu aimables, un soupçon dirrégularité; elle ne répond pas. Le mercredi sept octobre, je sais quelle sera en retard. A son retour jose une question :
- Jespère que tes cinq à sept sont terminés. Tu ne membrasses plus quand tu reviens du lycée?
-Mais, oh! Excuse-moi. Viens là. Hum mm.. Pardon,
- Et celui dhier? Es-tu avare de baisers ou est-ce Roger qui en profite ?
Ma remarque traduit mon agacement et mon regret de nêtre plus câliné. Cest aussi un rappel à la scène ou Roger la tançait dans la chambre damis. Elle relève lallusion et juge nécessaire de se justifier.
-Paul, jai réellement fait cours.
-Je vois: difficile à gérer égale privation de marques de tendresse!
-Mangeons et tu vas être servi.
Couchés tôt, nous sacrifions à Éros. Jai bien fait de réclamer, Sylvie entièrement dévoilée est dune douceur incroyable. Étrangement, pour éviter une grossesse prématurée, elle me demande de répandre mon sperme dans les poils frisés de son pubis, avant de sasseoir sur le bidet. Ça aussi cest une première: je note, sans protester outre mesure, mais elle doit savoir que je suis étonné.
- Quel élément nouveau commande notre relation? Qui ta soudain poussé à ces nouvelles mesures contraceptives? Tu voulais un de moi, as-tu changé tes plans ? Tu devrais mavertir.
- Ça te déplaît ?
- Pourquoi ce changement de conduite: cest pour le moins étonnant.
Nous changeons de conversation, je ne veux pas insister. Un signal dalerte minquiète. Le harcèlement de ses amis commencerait-il à porter des fruits. Notre mariage est-il en péril.
Le jeudi, à lheure de la séance de tennis, pas de Sylvie, ma partenaire a été retenue une fois de plus.. A 18 heures, lair contrit, elle me prie de lexcuser. Des collègues ont discuté avec elle de son mariage et de la possibilité de se pacser. Elle a défendu son intention de se marier contre les tenants du pacs et a pris du retard. Lopposition à notre union ne désarme donc pas. Sylvie oublie mon baiser de moins en moins habituel, se dirige vers la salle de bain, ressort en se brossant les dents. Jexprime mon étonnement avec un peu dagacement
- Dhabitude tu te brosses les dents après le repas, et tu membrasses à ton retour.
- Je suis fatiguée. Je nai pas envie daller au tennis.
- Repose-toi. Il y aura bien quelque un pour me renvoyer la balle.
Je prends mon sac et ma raquette et men vais. Je ne rentre quà vingt heures, je vais me brosser les dents et je me couche sans un mot, sans le bisou rituel. Sylvie minterroge :
- Où étais-tu ? Avec qui as-tu joué ? Il est tard. Tu ne manges pas? Tu as rencontré Véro ?
Autant de questions sans réponse. Je préfère me taire. Cette semaine tout fout le camp. Que craint-elle de Véro ? Je ne lai pas rencontrée, je ne le dis pas. Je lui laisse un doute vengeur.
- Tu boudes ? Je regrette dêtre rentrée en retard. Est-ce que tu as prévu une rencontre demain ? Je serai là à lheure, alors,
-Si tu tiens toujours à te marier avec moi, consulte le calendrier.
-Mais il ny a rien de prévu demain. Je pourrais
-Et que devions- nous faire aujourdhui?
-Ah! Aïe ! Oui, rencontre chez le notaire pour choisir notre contrat de mariage et présenter nos justificatifs. Excuse-moi, avec leurs questions il mont fait oublier
-Jai plutôt limpression que tu ne tiens pas à signer un contrat ou à maintenir notre mariage. Nous étions daccord pour la communauté universelle avec propriété des biens au dernier vivant. Je suppose que tes amis tont persuadée de changer davis, soit de ne pas signer de contrat, soit de prendre une séparation des biens, en prévision du divorce annoncé par Roger et Juliette.
- Tu broies encore du noir. Laisse-les donc parler. Essaie de reporter le rendez-vous chez le notaire à demain. Je serai là à lheure. Allez, bisou.
- Quavais-tu sucé pour aller te laver les dents au lieu de membrasser. Mardi pas de bisou, mercredi pas de bisou, jeudi brossage des dents pour chasser une haleine chargée de quelle odeur et de qui et bisou à retardement. Permets-moi de douter de ta volonté de te marier avec moi. Y a-t-il un dautre homme? Aie la bonté de me mettre au courant, évite-moi le ridicule. Je peux libérer la place si nécessaire
Depuis quand ?
tu mavais juré que cétait pour la vie et tout à coup tu parles de divorce ou tu ne veux plus mépouser. Mais quai-je fait?
- Tu détournes la conversation. Je ne voudrais pas te fâcher, mais cette semaine tu tes arrangée pour détricoter nos plans. Je peux répondre de moi, pas de toi. Faisons comme Roger veut, repoussons la date du mariage et réfléchissons à son bien-fondé. Tu nauras plus à en discuter après les cours.
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