Sylvie Et Paul 4
Sylvie relève mes allusions à Roger.
- Roger! Tu men veux à cause de ses déclarations. Ce nest pas juste. Arrête de gamberger. Nous nous marierons le 31 comme prévu. Le contrat de mariage aura le contenu choisi. Quant à tes remarques justifiées sur les baisers « oubliés« , voici ma réponse : depuis dimanche jai eu des aigreurs destomac, je ne voulais pas tincommoder. Enfin, tu as relevé que je te demandais de te retirer: cétait afin déviter de tobliger à mépouser à cause dune grossesse prématurée. Jai répondu à toutes tes interrogations? Tu es satisfait ?
- Pas sur le dernier point. Navoir pas pris de précaution pendant des mois et se réveiller à deux semaines du mariage, relève dune logique étrange. Es-t-il étonnant de concevoir un quinze jours avant le mariage, pour qui cela fait-il scandale ? Je ne tépouse pas pour des tas de petites raisons dordre pratiques ou par obligation mais par amour. Ce dont tu sembles te mettre à douter.Tu ne veux pas reconnaître linfluence néfaste de certains sur ton comportement et sur lharmonie de notre couple. Si encore tu men avais parlé, si cétait le résultat dune concertation, je naurais pas à rechercher lorigine de tes décisions unilatérales, brutales et inspirées par de prétendus amis.
-Jai compris et te prie de mexcuser. Je suis sincèrement désolée de te donner limpression de douter de toi. Viens, faisons la paix sur loreiller. Je me rends à tes arguments; il ny aura plus de retrait ni de précautions, je veux taimer de tout mon cur et de tout mon corps.
Le vendredi 9, le notaire a bien voulu nous recevoir. Nous signerons lacte notarié le 29 octobre.
Au théâtre, le vendredi soir, nous regardons, main dans la main, en amoureux, la flûte enchantée. A lentracte dans les couloirs, nous tombons sur Roger et Juliette, échangeons les banalités de circonstance. Je méloigne et jentends Juliette se renseigner sur la date dachat de la tenue de mariée.
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- Tu leur avais dit que nous sortions ce soir ?
- Je ne pense pas. Ils ont un abonnemen, comme toi et moi. Leur présence na rien dinsolite.
Mon plaisir est fichu, je ne prête plus attention à la suite de la représentation. Sylvie ratt ma main, elle devine ma contrariété :
- Chéri ça ta plu ?
- Oui
- Quel enthousiasme. La présence de mes amis ta perturbé ?
- Oui, je nous sens continuellement sous surveillance et je subodore un piège prochain.
Nous consacrons le dimanche 11 octobre à nos deux familles. Tout va bien, le frère de Sylvie restera quinze jours en congé pour assister à la cérémonie.
Au lit je retrouve une Sylvie merveilleuse. Non seulement elle est belle, épanouie et appétissante mais elle ressort le grand jeu, les regards langoureux, le massage lent et adroit, les caresses intimes, des préliminaires à rallonges Cest un échange permanent, on se découvre toujours, cest un perpétuel recommencement, les chemins diffèrent mais aboutissent toujours au ravissement de lorgasme.Je suis heureux et fier de lui donner autant de plaisir. Et elle nest pas avare de caresses et de don pour me procurer une jouissance égale à la sienne. Comme promis lautre jour , elle conserve précieusement en son sein le sperme que jy sème.
Lundi 12 octobre
- Je suis absolument désolée, se désole ma fiancée Je nai pas réussi à te joindre, les lignes téléphoniques étaient engorgées. Le proviseur a décrété ce matin que les profs devaient préparer ce soir la réunion avec les parents délèves. Jen sors, il va être 20 heures. On avait prévu quelque chose ce soir?
Elle est désolée ! Et moi donc ! Tous nos plans sont contrariés et elle oublie les points importants des démarches à accomplir pour se marier. Je manifeste ma déception :
- Rien dimportant, juste un rendez-vous en mairie pour la publication des bans
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- Ce nest pas possible. Pardon. Faudra-t-il retarder le mariage ?
- Si cest ce que tu souhaites, tu seras déçue : jusquau mercredi 21 nous sommes encore dans les délais.
- Ne dramatise donc pas, nous disposons encore dune semaine. Tu sais parfaitement combien je tiens à tépouser le plus vite possible. Allons-y demain ?
Cette fois, je ruse pour désorienter ladversaire qui nous glisse des bâtons dans les roues et me met la rage au cur.
- Demain jai lintention daller acheter mon costume de marié
A la sortie de lusine jirai faire un tour dans les magasins.
- Sans moi ? Je te linterdis. Passe me prendre à cinq heures au lycée. Je tiens à taider dans ton choix. Ne me regarde pas comme ça, je serai prête. Et le proviseur pourra grimper aux murs, je nen démordrai pas.
- Sais-tu si tu sortiras à 17 heures mercredi.
- On ne sait jamais. Jespère quil ny aura pas de surprise de dernière minute. Pourquoi ?
- Parce que si tu ne tinscris pas en mairie, tu ne pourras pas te marier. Ton proviseur refuserait-il de grimper aux murs le mercredi ? Prends ton destin en main, tu as droit à une vie privée au lieu dêtre constamment privée de vie
Si quelquun prépare un nouvel empêchement pour notre inscription, il va attendre mercredi. Je ruse. De fausses pistes finiront par submerger les empêcheurs de tourner en rond.
Le lendemain, mardi, 13 octobre, à la porte du lycée jai chargé Sylvie et je roule. Elle sétonne :
- Où vas-tu ? Je croyais que nous allions faire les magasins, choisir ton costume de marié. Où me conduis-tu, à la maison?
- Jai pensé quil ne fallait pas attendre la dernière minute pour la publication des bans. Nous allons à la mairie.
- Mais je nai pas mes papiers.
- Jy ai pensé pour toi. Cest le moment de savoir si tu veux te marier avec moi ou non. Alors tu veux ou tu ne veux pas? Cette fois tu es à lheure, au bon endroit, personne ne ta retenue.
- Vite, tu as raison. Heureusement que tu penses à tout.
Linscription a été rapide. Le choix du costume, plus disputé, sest fait avant la fermeture des magasins. Ouf !
Mercredi, 14/10.
Rien au programme. Jen profite pour mettre ma voiture en révision. Le garagiste me la ramènera ce soir. Un mécanicien me reconduit à la maison. Je vais faire une petite sieste tardive. Il fait sombre dans la chambre dont la porte est poussée, pas fermée.
La porte du sas dentrée souvre. Sylvie rentre, elle nest pas seule , elle sadresse à un tiers :
- Non, Paul nest pas là. Sa voiture nest pas au garage. Assieds-toi, je vais me rafraîchir et nous discuterons en lattendant
Qui accompagne Sylvie ? A la voix, je reconnais Roger, le matheux ! Il déborde toujours damabilité à mon égard.
- Alors, comme ça il ta emmenée à la mairie hier soir par surprise. Cest un sournois ce type. Vous aviez pourtant le temps dengager publiquement cette annonce. Je ravais prévenue. Tu te laisses embarquer dans un sacré voyage avec Paul. Remarque, jusquà la dernière minute tu peux toujours reculer. Je timagine devant le maire, demandant :
-Voulez-vous prendre Paul pour époux
?
Et tu répondrais :
- Non, pas lui.
- Ah! La rigolade ! Je voudrais voir sa tronche à ce moment délicieux. Juliette est de mon avis, vous nêtes pas faits lun pour lautre. Nattends pas la dernière minute pour renoncer. Ne sois pas cruelle. Le pauvre a souffert de sa première séparation, ne lui inflige pas ce nouvel affront. Il est collant, ne te lâche pas ; ce nest pas une raison pour lhumilier en public.
- Roger, tu es casse-pieds. Cesse tes rêves idiots. Paul est mon homme. Je laime et ça ne vous concerne pas. Paix. Je te considérais comme un ami, ne deviens pas insupportable.
- Regarde autour de nous, les couples les plus solides ne sont pas composés de gens officiellement mariés.
Sur mon lit, par hasard, jobtiens le fin mot de toutes ces magouilles. Derrière lambassadeur, Roger, il y a un marionnettiste, un commanditaire qui tire les ficelles, un ex mari qui na pas renoncé à Sylvie. Comme je comprends la douleur de ce mari infidèle auquel le divorce a fait perdre une femme de la qualité de Sylvie. A défaut de pouvoir se racheter, il veut montrer son pouvoir de nuisance. Saborder notre mariage serait une revanche. Qui sait, empêcher notre union, sans dévoiler son rôle, lui rendrait éventuellement un espoir de « renouer » (sic) avec ma fiancée. Le malin utilise les services des membres du cercle de ses amis, dont le plus fidèle harcèle avec constance une Sylvie trop gentille. Trop gentille, mais solide :
- Tu membêtes avec ce discours perpétuel. Jai signé en mairie parce que je le voulais; cest mon affaire, pas la tienne. Gilles, cest fini, trouve autre chose. De quel autre sujet voulais-tu me parler ?
- Puisque tu persistes dans lerreur, vous êtes invités, toi et Paul, dimanche après-midi, chez moi, pour un pot. Une réunion comme un enterrement de vie de célibataires avec vos amis. On boira, on samusera. Juliette a préparé des jeux de société dans le style habituel. Ce sera une cérémonie dinitiation pour Paul. Il faudrait que tu le prépares.
- Oh! Non. Je trouvais vos jeux débiles et cochons Ça ne nous convient pas. Nous ne viendrons pas.
-Bon, je dirai à Juliette dédulcorer. Tu ne te maries pas avec un curé ? Quoi, il a horreur du cul, ne goûte pas la grivoiserie et les gauloiseries ? Comment pourras-tu vivre avec un mec triste, un cul serré, toi si gaie auparavant ? Pourtant jai des photos dune époque où tu savais tamuser, cétait la belle époque, quand tu vivais avec Gilles. Tu ne regrettes pas ce bon temps ? Tu rêves encore de Gilles, ne dis pas non.
- Absolument pas. Je tavertis : Gilles a oublié chez moi sa collection de photos et quelques cassettes : tu me comprends ? Je nai jamais aimé vos fantasmes malsains dinsatisfaits sexuels, dobsédés détraqués. Sors tes photos, je montrerai les miennes. Photos contre photos, tu ferais une mauvaise affaire. Gilles choisissait les photos en fonction de lintérêt à en tirer.
- Parce que tu te prétends satisfaite avec ton amant romantique ? Vous vous regardez dans les yeux et vous vous embrassez, avant de chercher votre reflet dans la lune ? A mon avis, votre relation manque de sel. Si cétait un amant moyen, sa femme naurait pas couché avec ton ex, et Gilles et toi seriez toujours ensemble. Tu refoules tes vrais sentiments, mais tu finiras par exploser. Enfin je taurai avertie. A propos quel est le groupe sanguin de ton Paul ?
- Tiens, nous nen avons pas parlé. Je crois que cest B+. Pourquoi ?
- Oh! Comme ça. Mais où traîne-t-il ce soir. Il ta coincée hier et aussitôt il toublie et va courir les jupons. Dis, tu ne trouves pas quil est gonflé de rentrer avec un pareil retard. Si ma moitié rentrait du boulot avec deux heures de retard, je me demanderais avec qui elle fricote. Mais toi, tu fermes les yeux. Tu es naïve, tu ne trouves pas ça louche.
- Je nai aucune inquiétude, cest un homme fidèle. Cette notion test étrangère. Comme tu as au moins autant de retard que Paul, tu devrais filer. Que va dire Juliette de ton retard de plus de deux heures ? Cest la marmite qui se fout du chaudron. Juliette devrait se poser des questions sur tes fréquentations.
- Elle sen fout. Je peux tirer mon coup,où je veux, avec qui je veux, comme et aussi souvent que je veux, elle sen tamponne le coquillard. Du moment que je ne lui fais pas de marmot, elle ne se pose pas de question. Je dispose de mon corps en toute liberté, Juliette nest pas jalouse. Dis, si ton zigoto est stérile ou impuissant, pense à moi. Jai un joujou extra qui fait crac boum huhu! Tu tomberas à mes genoux. Tu sais à quel point tu minspires, pour la procréation ou simplement pour la bagatelle, je me tiens à ta disposition. Loccasion est bonne, Paul nest pas à son poste. Je peux le remplacer avantageusement. On se fait un petit plaisir ? Tu veux voir ma baguette magique? Regarde, je tiens une forme magistrale, cest du dur, du solide et de lendurant.
- Tu es fou de déballer comme ça , ici, en plein jour. Idiot, laisse la à sa place. Allez, ferme ton magasin, je connais ton truc, tu lexhibes à chacune de vos sauteries. Ce nest plus drôle. Enfin à mon avis, tu prends des rides, tu vieillis mal. Cela ne se fait pas, sinon je te mettrais à côté de Paul, la comparaison serait cruelle pour toi. Plus vite, range ton outillage usagé.
- Tu las vu, hélas-tu ne las pas encore touché, cest le moment, pauvre fille délaissée. Prends moi en bouche et je texplose les amygdales.
- Prétentieux ! Fous-moi la paix, remballe ta zigounette usée. Jai beaucoup mieux, du jeune, du frais, de lardent. Je nai pas lintention de léchanger avec ton macaroni coupé.
- Tu sais, on pourrait monter en chambre après le pot danniversaire de Gilberte le 23 à lhôtel Il ny a pas de mal à se faire du bien. Mon macaroni pourra tétonner encore . Messayer, cest madopter. Si je pouvais taider à faire le petit, jen serais heureux. Jai toujours envie de toi et ma proposition de cinq à sept restera toujours valide. Tu permets que je tembrasse comme un homme pour une fois ?
- Dégage, tu parles bête. Je vais finir par ne plus te supporter et par te chasser.. Allez, va toccuper de tes malheureux s et mêle-toi de tes affaires.
- Justement, te faire lamour serait ma meilleure affaire. Alors, si tu nen peux plus dattendre, tiens, fais-moi une gâterie. Paul est absent, on entendra arriver sa voiture. Cest lendroit idéal : cest bien ici que Rose avalait la biroute et le jus de Gilles? Oui, une place prédestinée pour fabriquer des cocus. Ah! Tes nichons
.
- Ça suffit. Bas les pattes. Sors, je vais mettre ma voiture dans le garage. Dehors idiot. Pardonne-moi de te bousculer, mais tu deviens trop lourd.
Ils quittent la grande pièce. Je quitte le lit de ma sieste et je massieds au salon. Sylvie revient, mapostrophe :
- Doù sors-tu à cette heure ? Quand jai le malheur davoir cinq minutes de retard, tu boudes; mais toi, tu peux te permettre deux heures décart.
- Mais je faisais une sieste dans la chambre. Jai évité de ronfler pour entendre ce que Roger avait à te dire. Cest instructif. Je constate une fois de plus son influence heureuse. Il ta inspiré ta question : « .Doù sors-tu à cette heure? » Tu parles de ton retard de lundi par exemple ? Souviens-toi. Connais-tu la différence entre trois heures et cinq minutes ? Non ? Eh ! Bien va la demander à ton cher Roger, un prof de math doit savoir ça. Moi, aujourdhui, je ne suis pas en retard. Vous avez coupé ma sieste.
-Tu étais là et tu as tout entendu ? Mais tu mespionnes. Jétais comment ?
- Le hasard ma fait entendre. un entretien étrange Tu te nourris de ses paroles; sans lui maurais-tu reproché mon prétendu retard ? Tu repousses mollement ses propositions de cinq à sept. Tu nas pas dit non pour une rencontre dans une chambre dhôtel le 23. Comment cet individu ose-t-il sortir sa queue devant toi.? Comment te contentes-tu de le rabrouer presque en texcusant ? Sylvie, si je lentends encore une fois te faire des propositions malhonnêtes et si tu ne réagis pas plus fermement, je ne tépouserai pas.
- Tu es sérieux ? Il plaisantait. Enfin
- Il aurait pu suggérer verbalement. Mais il tenait en main sa queue, se masturbait ostensiblement devant toi et attendait que tu le prennes en bouche. Tu appelles ça une plaisanterie ? Bien. Vous pourrez continuer à plaisanter, mais sans moi. Il ta traitée de naïve à mon propos. Il aurait fait deux fois huit kilomètres pour cette seule déclaration de mauvais goût ? Il comptait tirer profit de mon absence supposée pour obtenir une relation sexuelle. La mollesse de tes réactions lui permet despérer qu à force dinsistance tu céderas par lassitude. Il doute sérieusement de ton envie de résister. Jai failli bondir de la chambre quand il a ouvert son « magasin », jai eu peur de te voir tagenouiller, comme Rose devant Gilles.
- Je suis Sylvie, je ne suis pas Rose. Sans monter sur mes grands chevaux, jai gardé la maîtrise de la situation, reconnais-le. Épargne-moi les comparaisons avec Rose.
- Peut-être. Mais la conduite du matheux est inqualifiable et tu es trop tolérante. Je refuse dêtre toujours en alerte. Ou ça change ou
ton excès de tolérance fera chavirer notre amour. Contrairement à Roger, je ne plaisante pas. Lhypocrite te recommande de ne pas être cruelle avec moi. Le brave garçon, il aimerait te voir « renouer avec Gilles ». Tu las entendu, comme moi. Qui sert-il ?
Laltercation a été brève. Lorage passe, elle se mord les lèvres, des larmes embrument son regard. Ma colère pourrait léloigner de moi.
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