Cruelle Jamaique
" GET ON THE GROUND ! GET ON THE FUCKIN' GROUND. DON'T MOVE ! "
Le flic avait hurle dans mes oreilles. Un red neck de première. Un garçon de la campagne.
Les cheveux blonds, rases court, une masse de muscles sous sa chemise brune.
Nous étions a New York, au début de l'automne. Je travaillais pour une banque d'affaires Anglaise.
Je sortais juste pour la pause de midi lorsqu'il m'avait plaque au sol, les autres voitures blanches
NYPD arrivant au compte goutte. Par instinct de survie, je m'étais débattu, et il m'avait bien tabasse le salaud.
Nous roulions tous les deux sur les dalles en ciment du trottoir, tentant de nous dégager de ce corps a corps violent.
Il sentait aussi ma force, malgré le blazer bleu marine et le pantalon kaki qui me limitaient dans mes mouvements.
La, il a carrément dégainé, m'enfonçant le Glock dans la joue. " SHUT THE FUCK UP, YOU STUPID SON OF A BITCH!"
Les autres étaient sortis des caisses scintillantes sous le soleil, gyrophares a plein pot, et nous avaient encercles.
Le vieux shérif New Yorkais, sentant les portables commencer a filmer tout au tour de lui, voulait calmer le jeu.
Mais le colosse s'acharnait sur moi, m'éclatant la tête avec la crosse du 9 mm.
" LET IT GO, JEFF ! LET IT GO !!! " commença a hurler le vieux. L'autre ne voulait rien entendre.
Fou comme un taureau, il s'acharnait sur son nègre. Pourtant le nom de la banque sur la plaque,
Banque des Antilles Anglaises, aurait du expliquer ma sortie de l'immeuble a cette heure la.
Un blackos en costar surtout, faut pas déconner. Il devait avoir vingt six, vingt sept ans c'est tout, pas plus que moi.
Dans les locaux du commissariat de Wall Street, le vieux s'était excuse:
" Don't mind Jeff. He's a little crazy."
" A little ? " j'avais demande, hagard. Les yeux boursouffles, je m'accrochais au barres rouges et blanches du dau U.
" Depuis les émeutes a Baltimore, il flippe un peu quand il a affaire aux blacks."
" Pourtant on est a Wall Street " lui répondais-je, " y'a quand même un monde de différence..."
" Oh, vous savez pour lui, c'est une espèce de vengeance. Sa femme s'est fait violer par un noir, et elle a insiste pour garder l'. Ne voulant divorcer, et surtout par amour pour elle, il se tape le petit métis a la maison tous les jours. Alors dans le boulot, c'est pas facile."
" Bon tout ca c'est bien joli, mais moi je n'ai rien a voir la dedans ! " je continuais.
" Je sais. Je sais." me rassura le vieux. " Qu'est-ce que vous faites dans la vie ? "
" Je suis banquier. Financier a la banque des Antilles Anglaises, c'est tout. "
" Vous êtes Anglais ? "
" Non, pas du tout. Français. De Paris."
" Ah ! French !!! " s'exclama-t-il, " Alors on peut s'arranger non ? " dit-il avec un accent Américain.
Il craignait que je porte plainte au consulat. Moi j'étais sur une carte verte et je ne voulais surtout pas d'embrouille.
" Excusez nous. Vraiment. C'est une erreur. "
" Et la fouille humiliante de Jeff dans mon anus, ca aussi c'est une erreur ? C'est vraiment la totale avec vous."
" Bon écoutez, je vous amène a l'infirmerie, et on va régler cela a l'amiable. Pas de facturation."
Dans le miroir des toilettes, je ne me reconnaissais a peine.
Dans le couloir, Jeff le colosse m'avait vu tituber vers le petit bureau du vieux et derrière ses RayBan, et m'avait chuchoté un pervers " Look at you now, you stupid fuck. Go fuck your mother."
J'etais trop k.o. pour rétorquer. Le vieux m'emmena a l'infirmerie du poste ou je restais allonge jusque vers les 16 heures.
Mon tel était blinde de textos de Patrick, le chef de la salle des marches.
Je lui avait fait part de la situation, en quelques mots, et puis m'étais évanoui.
De retour a la banque, juste avant 17 heures, j'étais allé direct dans son bureau.
Patrick, c'était un pote d'enfance, on avait fait les quatre cent coups ensemble au lycée.
" Putain qu'est-ce ki t'ont fait ? "
" Je sais toujours pas." lui dis-je, " erreur de casting apparemment. J'te jure que le Jeff était chaud, mon frère..."
" Bon écoute, j'ai tout prévu. Tu vas prendre une petite semaine, tranquille, en Jamaïque.
Je t'ai booké en première. Tu pars pour Negril des ce soir. "
Negril, et plus particulièrement Hedonism II, était un repère réputé d'échangistes Américains.
Pas du tout mon truc, surtout dans l'état dans lequel je me trouvais.
Et puis j'avais horreur de voyager en solitaire vers ces paradis lointains.
Je voulais surtout me reposer, ne parler a personne, dormir, récupérer.
Dans l'avion, une quinquagénaire anodine, assise a cote de moi m'avait pris la tête.
Qu'est-ce que vous faites dans la vie? Mais qui vous a fait ca ? D'ou vous venez ? etc..etc...
Saoulante la vielle. Je n'avais d'ailleurs répondu a aucune de ses questions.
Je lui renvoyais la balle, avec les mêmes. C'était une vraie salope. Héritière d'une grande familleimmobilière de New York, elle n'avait jamais travaille de sa vie. Elle était mal tombée, tôt dans sa vie, avec un type du New Jersey qui lui avait file le ballon et disparu.
Dégoûtée par les soirées mondaines d'un cote, et son fiston voyou de l'autre, elle avait découvert la Jamaïque dans les années 90, et y retournait plusieurs fois par an depuis un quart de siècle.
Le genre de femme qui savait ce qu'elle voulait, et surtout, ou, le trouver.
A vrai dire, au fur et a mesure qu'elle déballait, son parcours me troublait. Sa souffrance aussi.
Son désir de se déconnecter du système, du New York politiquement correct, des institutions, de l'injustice.
Sa respiration s'était accélérée lorsqu'elle me parlait des jeunes noirs de la Jamaïque. Elle chuchotait presque.
Nos bras s'effleuraient complices sur l'accoudoir entre nous.
De sa main gauche, elle défit le bouton supérieur de son chemiser pour m'offrir un regard oblique
sur le téton agace de son sein énorme. Puis elle commença a l'étirer discrètement au travers de la soie.
C'était surtout son odeur de pèche qui m'excitait.
Mais vu l'huis clos de la cabine first class du 737, et ma fatigue exténuante de ce vendredi mouvementé, je m'endormis contre elle, dans les effluves douces de son aisselle en chaleur...
Elle savait y faire la salope. Elle berça son noir en costar cravate tout le long du voyage.
Crépuscules mauves et scintillants de la Caraïbe en septembre. Douce complicité retrouvée.
Ce n'est que le lendemain tard dans la matinée que je lui ai fait sa fête.
Elle était venue, quasiment a poil, dans ma chambre qui donnait sur la baie turquoise de Negril.
Loches somptueuses et déjà bronzées par des mois d'apprentissage en cabine, elle les sous-pesa pour moi, déjà nue devant le miroir et la télévision.
Anodine dans le gris de l'aéroport la veille, elle était redevenue reine et belle ce matin.
Chienne aussi, onctueuse et haletante pour son noir.
Son sourire vicieux avait déclenche en moi une érection puissante, sur laquelle elle vint s'empaler avec gourmandise. Ronde sans être grosse, c'était surtout la dimension de sa poitrine généreuse qui m'envoutait.
Les tétons pointant sur les cotes, abrutis eux aussi par la lourdeur de la chair.
Très vite, le contraste de nos couleurs dans la lumière vive du matin lui fit pousser des hurlements.
Son fessier abondant pompant tout le relief de ma tour en rut, elle jouissait sans honte et sans pudeur, inondant mon bas ventre de son énergique liqueur de blonde sur le retour.
Entre deux accouplements, je m'étais lève pour fermer les persiennes de la chambre. Nous étions bien trop bruyants.
Dégoulinante entre les cuisses, elle s'était mise sur le dos, les chevilles dans les mains, m'offrant le spectacle de son épilation intime.
Toujours souriante, elle entama la conversation:
" Tu sais, j'ai l'air comme ca, mais je peux encore tomber enceinte..."
" Comment ca ? "
" Demande au Bon Dieu, la ménopause m'a épargnée jusqu'ici. Meme...si je n'en ai plus pour longtemps.
T'inquiete. Je suis pas prête de remettre le couvert, surtout a mon age. Et puis toi t'es encore jeune..."
" Ca on est bien d'accord. Et puis, avec le boulot..."
" Justement, dans ton boulot, t'es banquier tu m'as dit ? "
" Ben oui. Spécialisé dans les successions et les comptes offshore."
" Faudrait que tu m'aides a niquer mon batard de fils. Jeff. Il est flic a Manhattan. Je le hais. "
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