Se Découvrir (7)
Claire : « allez, un café ne me fait pas le même effet » déclare-t-elle dans un éclat de rire.
Le même quartier tu parles, pas étonnant que nous nous croisions ! Claire habitait un grand appartement avec balcon rue de la Croix Nivert, à lavant dernier étage.
Son logement était vaste et lumineux, rien à voir avec mon 2 pièces qui a dû me faire passer pour une moins que rien. Bon, elle lavait eu grâce à lun de ses divorces mais quand même, nous nétions pas dans le même monde : jétais issue de la bourgeoisie provinciale, elle de celle de Paris semble-t-il.
Elle me fit assoir au salon qui donnait sur une terrasse, il devait faire la moitié de mon logement et, après un dégagement, souvrait la cuisine où Claire mit en marche la cafetière Nespresso. Elle revint une minute après en me proposant de faire le tour du propriétaire.
4 chambres donnant toutes sur un balcon, la sienne tout au bout du couloir. Jétais étonnée quune personne seule puisse ne pas trouver quil y avait trop despace.
Retour au salon où Claire déposa devant moi une tasse de café et un croissant dans lequel je mordis sans fausse honte, tant pis pour les effets de mon jogging.
Claire : « bon, on habite le même quartier, ce nest pas ce que jai fait chez toi qui doit nous empêcher de nous voir, si ça peut te rassurer, je te promets de ne pas recommencer. Mais je ne regrette rien pour autant »
Moi : « Je tavoue que cela ma très fortement déstabilisée. Mais ok, oublions ça. Merci pour le café et le croissant, je vais rentrer prendre une douche »
Claire : « tu peux la prendre ici »
Moi : « Claire, tu écoutes ce que je te dis ? On oublie lépisode. Je vais prendre ma douche chez moi et changer de vêtements »
En me raccompagnant, elle me fit la bise, sans viser autre chose que ma joue, je suis retournée chez moi à petites foulées. Sous la douche, jai ressenti son baiser furtif et sa proposition de me laver chez elle.
En sortant de ma douche, je me suis jetée sur mon jouet, ma main gauche écartait mes lèvres tandis que la droite insérait lengin. Jai joui en quelques minutes. Il men fallait plus, je suis retournée sur le site de ce matin où jai acheté luf et ai commandé un plug. Javais limpression de me transformer en salope le week-end attendant le lundi pour redevenir sage.
Mes pensées se sont tournées vers ce jeune aspirant puis vers Claire et se sont chamboulées avec le souvenir de mon mari. Et là, patatras jai fondu en larmes encore, pensant à jeter mon sex-toy à la poubelle, honteuse davoir pris du plaisir.
Javais besoin de parler, jai appelé mes parents, des amis mais tous avaient leurs occupations et je sentais que je dérangeais. Il me restait la cellule psy du ministère pour ceux qui sont revenus dOPEX et peuvent être victime de trouble post-traumatique. Je me voyais mal expliquer que javais redécouvert mon corps et mon plaisir 10 ans après la mort de mon mari en zone de guerre.
Alors jai appelé Claire, ce qui relève du désespoir.
« Claire ? Cest Stéphanie. »
« Oui, que veux-tu ? »
« Ecoute, cest débile mais ma tête tourne en rond »
« Ok, viens prendre un thé »
15 mn après, jétais elle. Elle ne ma pas refait le coup de la visite mais a fait bouillir de leau, ma conduite vers la terrasse du séjour et ma tenu une tasse de thé à la menthe.
Nous étions sur la terrasse, au soleil de printemps dans les fauteuils en silence. Jaurais dû être apaisée, jétais gênée. Alors jai parlé, longtemps, beaucoup de ma situation quelle connaissait, de son délire, des presque 3 semaines écoulées, de mes égards sexuels.
Voilà, javais vidé mon sac, ma tasse de thé et quand jai eu terminé, elle a juste posé sa main sur la mienne pour me conduire à la porte de son logement. Je suis rentrée dans le mien. Retour bien glauque. Quest-ce que jattendais ? Je navais pas envie de faire la cuisine, pourtant dérivatif facile.
Une fois encore, Claire ma sortie de mon mutisme en appelant 1 heure après.
« Tu as fini de pleurer sur ton sort ? On va boire un verre ? »
« Non et oui, je te retrouve devant chez toi »
Et on a fini rue de Vaugirard boire un verre de vin, assez rapide quand elle ma dit : « cest bruyant, jai mieux chez moi ». Nous sommes reparties dans son appartement, elle a remplacé la tasse de thé par un verre de Bourgogne dans le salon.
Ca a été à son tour de parler.
« Tu sais, tu es quand même étrange : tu débarques, parle de ta vie, sans te soucier de la mienne, repart comme ça. Quest-ce quil se serait passé si je navais pas appelé ? »
Moi : « ta vie tu sembles la vivre avec plaisir, tu as visiblement du fric, un grand appartement, tu nattends ni homme ni femme comme tu me las dit, tu aimes le shopping et ça semble te convenir. Mais oui, je te suis reconnaissante de mavoir écoutée et ramenée ».
Claire : « Bon écoute, je ne vais le dire quune fois : tu es une conne patentée. Quand je tai embrassée par erreur, cen était vraiment une, je men suis voulue et je suis revenue prendre mon sac, pensant que tu avais compris. Ca nétait visiblement pas le cas. Jai voulu que tu comprennes et je me suis caressée devant toi, une première ! Tu nas rien voulu entendre, alors je suis partie.
Aujourdhui, tu rappliques avec tes malheurs, je técoute. Tu repars et lorsque je rappelle pour sortir, tu suis.
Alors oui, je tai écouté, oui jai compatis à tes malheurs et oui je tai emmené boire un verre et oui aussi jai envie de passer plus de temps avec toi.
Merde, tu fais chier à me faire parler ».
Et voilà comment, à son tour, Claire a fini en larmes. Jétais autant bouleversée quelle et je nai pas trouvé mieux que de la mettre au lit en lui disant que je lui piquais de quoi dormir dans la chambre dà côté.
Je pensais ne pas pouvoir dormir mais la charge psychologique devait être telle que je me suis écroulée et ce nest que bien après le soleil que jai ouvert un il. Le bruit dans la cuisine ma laissé penser que Claire était levée aussi. Je suis sorti du lit, ait baissé le t-shirt que javais pris sur mes fesses et me suis préparée à laffrontement qui, certainement, mattendait tant son discours dhier soir avait été violent, pour nous deux.
« Tu veux un café ? » me demande-t-elle
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