L'Abbaye De Thélème

Comme l’année précédente à la même époque, Ghislaine et Agnès s’étaient interrogées : que faire pendant les vacances ? Sans compagnon attitré, elles étaient libres d’aller où elles voulaient. Mais c’est cette liberté qui, finalement, les embarrassait. Le Club Med ? Si c’est pour se faire draguer par de gros lourds, pas la peine d’y penser. Un voyage organisé ? Le coup de vieux assuré, quelle que soit la beauté des lieux. Finalement, elles décidèrent de partir toutes les deux à l’aventure, en copines. La voiture d’Agnès, la plus récente, ferait l’affaire. On logerait chez des copains, dans la famille, ou même chez l’habitant s’il n’était pas trop cher. Première étape prévue : le Lot et Garonne, dans la famille de Ghislaine. Un coin sympa où elles pourraient commencer à se ressourcer.



Mais une fois sur la route, un imprévu bouleversa le plan. Dans un coin de vignoble, elles tombèrent en arrêt sur une superbe abbaye en ruines et décidèrent de s’arrêter pour la voir de plus près. Surprise : elle était occupée par des jeunes en train de la restaurer, ce qui ne se voyait pas de la route. La conversation s’engagea. Il s’agissait d’étudiants en architecture ou en histoire de l’art, mais aussi de simples bénévoles appartenant à une association spécialisée dont le président, prénommé Germain, se présenta aux deux amies. Elles furent tout de suite séduites par cet homme élégant et raffiné, crinière blanche sur peau bronzée, qui leur expliqua l’histoire de l’abbaye (qui était en fait une commanderie) et la nature des travaux. Les voyant intéressées, il leur lança en plaisantant :

- Si vous voulez, je vous embauche, vous aurez le gîte et le couvert mais pas de salaire, c’est la règle pour tout le monde. Mais vous passerez des moments très sympas ici et vous ferez œuvre utile.

Les deux amies se concertèrent rapidement. Après tout, pourquoi ne pas passer deux ou trois jours dans cet endroit idyllique en cette compagnie agréable.

La famille de Ghislaine pouvait attendre un peu.



Comme c’était l’heure du déjeuner, Ghislaine et Agnès purent faire connaissance avec la troupe autour d’une grande table d’hôte présidée par Germain. L’intendante, une femme d’à peu près leur âge, très brune et très bronzée prénommée Josette, organisait les repas. Elles apprirent que des tentes servaient de gîte près d’une rivière coulant en contrebas de l’abbaye.

Dès l’après-midi, elles étaient au boulot pour gratter, poncer et rejointoyer. Il faisait très chaud et tout le monde était en maillot de bains. Ghislaine et Agnès avaient sorti leur bikini et la première s’aperçut qu’en un an, elle avait pris au moins deux kilos, si bien que son soutien-gorge était tendu à rompre pour contenir ses deux lourdes mamelles tandis que son slip, son amie le lui avait souligné en gloussant, dévoilait nettement le haut de la raie de ses fesses. Agnès, qui avait conservé un corps de jeune fille, arborait fièrement un minuscule deux pièces tenant miraculeusement par deux cordons de coton. Non sans plaisir, elle surprit le regard intéressé de Germain, tout à fait son type d’homme, soit dit en passant.



Le soir, après la veillée autour d’un feu de camp et une inévitable guitare grattouillée par un beau brun prénommé Mario, les deux copines allèrent s’allonger sur leur matelas mousse dans une tente canadienne obligeamment libérée. Pas le grand confort, mais elles étaient rompues. Pourtant, à peine avaient-elles commencé à sommeiller que des chuchotis, des soupirs et des gémissements se firent entendre dans le voisinage. La jeunesse faisait l’amour. Les deux amies ressentirent d’autant plus leur solitude qu’elles n’avaient pas eu d’homme depuis pas mal de temps déjà. Agnès décida de quitter la tente pour aller se chercher à boire dans la grange faisant office de réfectoire et de cuisine.

A peine avait-elle franchi le seuil qu’elle marqua un temps d’arrêt et faillit rebrousser chemin.
Mais une force supérieure l’arrêta. Allongée, les coudes sur la table, la robe troussée jusqu’au cou, Josette, l’intendante, recevait l’hommage buccal de Germain, assis sur une chaise comme pour un déjeuner. Le président fourrait son groin dans le bas-ventre particulièrement velu de l’intendante cependant que celle-ci se mordait les lèvres, visiblement aux anges. Puis le lécheur se releva, ouvrit sa braguette, exhiba un membre épais et l’enfonça sans coup férir entre les cuisses charnues de sa partenaire dont la peau blanche du bassin contrastait avec le bronzage du reste du corps, y compris des seins. Madame pratique le topless, se dit Agnès in petto. La solide table trembla sur ses bases sous les coups de boutoir de l’homme alors que la femme ne retenait plus ses gémissements. Agnès estima alors prudent de battre en retraite de peur de se faire surprendre. Elle en avait assez vu. Et entendu. Cette abbaye était un vrai lupanar, c’était clair. Mais ce n’était pas ment pour lui déplaire…



Ghislaine fut informée le lendemain de cette découverte qui la surprit. Elle ne voyait pas le président se muer en séducteur. Mais sa préoccupation était ailleurs. Au cours de ses allées et venues sur le chantier, elle avait fait la connaissance d’un des bénévoles plus âgés, un Russe prénommé Dimitri. Sombre, un peu farouche mais magnifiquement fait, toujours torse nu et en short, exhibant quelques spectaculaires tatouages, il dégageait un charme viril auquel Ghislaine n’était pas insensible, d’autant qu’elle avait elle aussi des origines slaves. Elle se débrouillait pour être dans ses parages et tenter quelques échanges malgré la barrière de la langue. Pour l’instant sans succès.



Après une journée entière de travail, les deux amies avaient commencé à faire le tour de leur équipe. Les jeunes les plaisantaient facilement, comme on chambre des aînées. L’un d’eux, un grand blond prénommé Alex, matait franchement Agnès et son bikini minimaliste, ce qui avait l’heur de déplaire à une plantureuse rouquine partageant manifestement son lit, ou plutôt son matelas mousse.
« Et voilà qu’une gamine de vingt ans est jalouse de moi, on aura tout vu » pensa Agnès, tout en vérifiant les cordons de son mini slip. Surtout qu’il cache le strict minimum…

Le soir, tout le monde se retrouva à la rivière pour se laver. La plupart en maillots mais quelques uns entièrement nus, en général les mieux bâtis comme Alex et Dimitri, mais aussi Josette dont le large cul blanc et l’imposant béret basque de son bas-ventre ne passaient pas inaperçus. Agnès ne se déroba pas et balança son maillot cependant que Ghislaine, après avoir hésité, fit de même pour profiter de la caresse de l’onde fraîche. Sur la berge, Germain observait.



Le lendemain, Ghislaine eut la nette impression que le Russe la prenait davantage en considération et se félicita d’avoir dévoilé son anatomie. De même, Germain avait appelé Agnès à son bureau pour lui confier une tâche administrative. Il n’arrêtait pas de la frôler au point qu’elle se demanda si elle n’allait pas être obligée d’aller vêtir une robe. Mais cette présence masculine l’excitait d’autant plus qu’elle ne parvenait pas à oublier le membre épais qui honorait si bien l’intendante. Aussi, quand il lui proposa une promenade vespérale après le dîner au bord de la rivière, elle accepta sans barguigner. Curieusement, le Russe avait fait la même proposition à Ghislaine et quand les deux amies en firent état, elles décidèrent de ne pas partir dans le même sens.



Pendant le dîner, Agnès avait remarqué le regard noir de l’intendante, visiblement au fait des intentions du président. Attention, danger se dit-elle. Pour autant, pas question de se dérober et quand Germain l’attira par le bras pour la promenade prévue, elle lui emboîta le pas sans complexe. Pour l’occasion, elle avait revêtu une robe légère mais sans rien dessous, comme elle aimait à le faire par temps très chaud. Germain, lui passant le bras autour du cou, s’était vite aperçu que ses seins étaient libres sous la toile et les caressait distraitement tout en devisant, sans s’attirer la moindre opposition.
Aussi, quand ils firent halte dans un coin reculé, leurs lèvres se trouvèrent tout naturellement. Germain avait glissé une main sous la robe, parcouru une cuisse nerveuse et abouti au sexe humide d’Agnès pendant que celle-ci libérait le dard pour l’emboucher aussi sec. Elle avait envie de baiser avec ce type et ce n’était pas à son âge qu’elle allait faire des manières.

De fait, il la baisa en la troussant, à la hussarde, pantalon aux chevilles, les jambes de sa partenaire enroulées autour de son dos. Ce fut un coït bref et intense et malgré son temps réduit, Agnès laissa échapper un cri de jouissance qui dut s’entendre de loin.



Précisément, Ghislaine le perçut et ne se trompa pas sur son origine. Ce cri guttural, elle le connaissait bien, c’était celui de son amie dans le plaisir. Elles avaient suffisamment batifolé en même temps avec les mêmes mâles pour ne pas s’y tromper. Au même moment, Ghislaine suçait la queue mince et fine de Dimitri avec une telle adresse que le Russe murmurait des « da da » évocateurs de la proximité de son éjaculation. Ghislaine insista sur le gland et le prépuce tout en massant les lourdes bourses si bien que le Russe se cambra et lâcha une puissante giclée dans sa gorge dont Ghislaine ne perdit pas une goutte. Seule ombre au tableau : elle ne serait pas pénétrée ce soir alors que l’envie était là, puissante.



Dûment rajustées, chacune de leur côté mais pas tout à fait en même temps, les deux amies et leur amant rejoignirent le camp qui avait été apparemment déserté par les jeunes, sans doute en virée dans les environs. Il faisait déjà nuit. Un clair de lune éclairait l’abbaye dont la majesté éclatait. Ghislaine en fut tout émue et sa tête rencontra l’épaule du Russe dans un élan de romantisme. Alors que le couple passait aux abords d’un échafaudage, elle fut prise d’une impulsion subite. Prenant son amant par la main, elle l’entraîna vers l’échelle et commença à l’escalader, offrant la vision de ses cuisses et de ses fesses sous la robe courte. Parvenue à la plateforme, Ghislaine enlaça le Russe, fit passer sa robe par-dessus sa tête, dégrafa son soutien-gorge, baissa son slip, se tourna vers les vignes, se cambra et invita muettement son amant à venir la prendre, ici, en hauteur, face au vignoble. Ghislaine sentit la verge du Russe s’insinuer entre ses cuisses qu’elle écarta pour faciliter la pénétration. En appui sur l’échafaudage, Dimitri allait en venait de plus en plus virilement au point que l’ensemble métallique tangua. Mais Ghislaine n’en avait cure. Elle riposta en balançant les hanches ce qui fit grincer encore plus l’échafaudage. Le Russe accéléra encore le rythme et grogna en faisant partir sa semence tandis que Ghislaine laissait échapper un ouiiiii parfaitement explicite. L’accouplement avait duré à peine cinq minutes.



C’est alors que des applaudissements crépitèrent en contrebas. Un groupe de jeunes, dissimulé dans l’ombre, n’avait rien manqué du spectacle offert par le couple en altitude, sous l’éclairage de la lune. Si Ghislaine prit la chose avec le sourire, le Russe commença à maugréer dans sa langue tout en se rajustant. A l’évidence, l’exhib n’était pas son truc. Un peu en retrait, Agnès et Germain avait assisté eux aussi à la scène finale. Le président avait failli intervenir de peur d’un drame mais Agnès l’avait retenu, sachant tout le plaisir que prenait son amie.



Le lendemain matin, Ghislaine et le Russe furent l’objet de plaisanteries de la part des étudiants. Ils les avaient surnommés « les cosmonautes » ou encore Gagarine et Barbarella. Ghislaine s’en amusa mais il était heureux que le Russe ne comprît pas le français, bien qu’il se doutât du sujet des rires. Cet épisode, comme celui de la rivière, avait mis Agnès dans un état d’excitation sexuelle inhabituel. Est-ce parce qu’il s’en était aperçu ? Toujours est-il qu’Alex la draguait ouvertement. Agnès était flattée que ce jeune homme bâti comme un dieu grec la préférât à une fille de son âge, au moins ponctuellement. Mais serait-il au moins un bon amant ? Elle se méfiait des jeunes et leur préférait les hommes mûrs, plus attentifs à son plaisir. Mais là, l’occasion était trop belle et quand Alex lui proposa un bain à la rivière après les travaux du matin, elle accepta sans barguigner.



A l’heure dite, Agnès était en bikini au bord de l’eau, rejointe par Alex qui se débarrassa illico de son caleçon de bain. Agnès ne pouvait pas faire moins que se mettre nue à son tour et plongea dans l’onde fraîche pour rejoindre l’autre rive en grandes brassées. Allongée, elle assista à la sortie de l’eau du jeune homme, vraiment un beau mec, se dit-elle, j’aurais tort de m’en priver. Couché auprès d’elle, il commença à la caresser légèrement et se mit à bander. Agnès le prit par la main et l’entraîna derrière un buisson pour le sucer plus à l’aise. Et sans crier gare, elle s’empala sur lui afin de mater son beau torse tout en ondulant. Ainsi, se dit-elle, je n’aurais pas l’herbe dans le dos…

Puis elle se releva, prit appui sur un arbre, se cambra et offrit sa croupe au jeune mâle qui la posséda virilement, en un rythme très soutenu, inhabituel pour Agnès, habituée aux aller et retour plus précautionneux d’hommes mûrs. Ces percussions toniques, rapides et claquantes la firent vite chavirer, ses gémissements se muèrent en cris. Elle n’avait pas été labourée comme ça depuis des lustres et l’orgasme la fouetta si fort qu’elle en mordit l’écorce de l’arbre. Le liquide chaud du jeune homme gicla sur ses reins. Puis ils plongèrent à nouveau pour se laver avant de revenir sur la rive pour se câliner et s’embrasser. Rosy aimait les prolongations tendres...

- Tu m’as fait passer un merveilleux moment, dit-elle à son jeune amant, mais il faut qu’on revienne au camp car on va commencer à se poser des questions, à commencer par Germain.

- Le père Germain ? Bof, tu sais, il n’est pas regardant et il n’est pas le dernier non plus, demande à Josette.

- Ah bon, tu es au courant ?

- Eh oui, comme tout le monde, le père Germain n’est pas banal, c’est un vrai tringleur, ce qui lui vaut d’ailleurs quelques ennuis.

- Ah parce que… Pourquoi tu dis « le père Germain » ?

- Tu ne savais pas ? Il est prêtre.





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