35.3 Bac : Suite Et Fin.
Un instant plus tard je suis à genoux en train de le sucer, les pans de sa chemisette ouverte jusquau dernier bouton dévoilant son torse magnifique et caressant par moments mes joues. Jadore lavoir dans ma bouche. Toucher son manche, ses couilles. Dès que je lai en bouche, cest tellement bon que je lui pardonne tout. Je ne devrais pas me laisser faire, le laisser faire de moi sa chose une fois de plus pour se soulager les couilles
mais jen ai trop envie et je me dis que tout ce qui est pris nest plus à prendre et que si jen profite pas à cet instant là, qui sait quand et si même un jour je vais la revoir cette queue de ouf
Il me laissera faire pendant un court moment, la situation est excitante mais le risque est fort de se faire gauler
lheure approche et dans pas longtemps les bacheliers vont rappliquer et certain dentre eux vont passer par la case chiottes avant dattaquer lépreuve danglais.
Au bout dun moment, il saisit ma tête, il la maintient fermement avec sa main et il commence à mettre de bons coups de reins. Il ne tardera pas à jouir, à minonder la bouche avec plusieurs jets chauds et denses. Son goût de mec sétalera dans mon palais pour mon plus grand bonheur. Putain quest-ce que jaime le voir, lentendre, le sentir jouir. Putain que jaime le goût de son jus. Pendant quil vient, la voix étranglée par la vague de plaisir, il mintimera en chouchoutant davaler. Ce qui me donnera une envie irrésistible de mexécuter.
Précédemment dans 50 nuances de (cet insupportable pignouf de) Jérém : Bac philo, le lundi matin. Echange de regards coquins pendant lépreuve, chaud dans la salle et bouillant dans les boxers. Après-midi de baise intense, sans répit. Mardi de désir, sans révisions. Mercredi de désir insupportable, au point que Nico ny tiens plus et sabaisse à quémander une gâterie au beau brun. Ce dernier qui le repousse comme un malpropre
Nico déçu et humilié se pose sur la pelouse devant la Cathédrale de St Etienne ; un labranoir suivi dun charmant Stéphane fait irruption dans sa sieste et
dans sa vie.
Jeudi, 13h45
Après lépreuve de math du matin, je mallonge sur la pelouse à coté de la Cathédrale de St Etienne et je dors pendant une heure. Jémerge juste avant le réveil. Je prends quelques minutes de plus pour recouvrir mes esprits et je me lève pour rejoindre le lycée
je crois que jai rêvé de Stéphane ou de Jérém ou des deux, je nen sais rien
jai peut-être un peu trop dormi, je me sens ensuqué, jai du mal à mettre un pied devant lautre
jarrive au lycée comme un automate
je suis plus fatigué quavant la sieste, je nai vraiment pas envie de passer laprès-midi enfermé dans une salle chaude devant une autre copie
bac danglais
je nai pas les yeux en face des trous, je nai pas envie de revoir Jérém
de supporter a vision de sa beauté désormais hors de ma portée pendant trois heures de plus
Faut croire que cest destin
je quitte la place de la Daurade et je me retrouve devant la façade du lycée
et la première chose que je vois, cest lui
oui, le voilà ce petit con avec sa chemisette qui lui va comme un gant, assis sur le rebord dun bac à fleurs, seul, en train de fumer sa cigarette.
Je le vois, il me voit, je le regarde, il me regarde, il me sourit, je lui fais la gueule, il me lance un geste de la tête qui semble vouloir dire « approche »
je suis fatigué, je suis énervé
je passe mon chemin
il mappelle en sifflant, comme son chien
ça ménerve, jai envie de le frapper
en ce moment jai tout le temps envie de le frapper
sans marrêter de marcher, je me retourne vers lui et
et je ne sais pas ce qui ma pris
et je lui fais un doigt dhonneur, le même que je nai pas osé lui faire tout à lheure en présence de ses potes
je suis vraiment en colère contre lui, je nen peux plus de son arrogance, je suis sur les nerfs, je continue mon chemin et du coin de lil je capte son expression mi étonnée et mi vexée
Je regrette déjà mon geste, mais sa désinvolture à me prendre, à me jeter et à me reprendre quand il le veut bien, comme si de rien nétait a désormais le pouvoir de me faire sortir de mes gonds
cest quoi ce geste de la tête, cest quoi ce sifflement ? Il veut quoi ? Jai besoin dair, jétouffe
Cest encore tôt et par chance il ny a pas grand monde devant le lycée, ainsi je ne crois pas que quelquun ait été témoin de mon geste
je trace mon chemin, je mengouffre dans le lycée, je bifurque vers les chiottes
Cest en passant la porte battante que je sens un bruit derrière moi, suivi dune manuvre dapproche plutôt brutale : ses mains saisissent mes épaules, et cest avec élan que je me trouve catapulté à lintérieur de lespace entre lalignement de cabines et celui des lavabos
javance jusquà presque atteindre le mur du fond, je me retourne vers lui, je lui fais face
cette scène men rappelle une autre, dans un autre endroit, une nuit quelques jours plus tôt
des chiottes, un brun en colère
sauf que là cest moi qui est la cible de sa colère
cest beau mon brun en colère
je suis presque content de lavoir mis dans cet état, je nai pas le pouvoir de le faire tomber amoureux de moi mais jai quand même le pouvoir de lénerver
cest un début
Il se tient devant moi
mon dieu quil est craquant
jai presque envie de lui balancer un truc du genre « si tu nas pas envie de me baiser, frappe-moi au moins
»
je préfère encore sa brutalité que son indifférence
Ses yeux fulminent
au bout dun moment il finit quand même par me balancer, la voix très énervée :
« Quest-ce qui tas pris ? »
« Rien, tinquiètes
« Tu mas fait quoi, là, tout à lheure ? »
« Fous moi la paix
»
Je narrive pas à croire que ma colère me pousse à lui parler sur ce ton désinvolte.
« Quest ce qui te prends ? »
« Va te faire foutre
»
Cest à ce moment là que ça dégénère. Il me met une baffle. Je me rebiffe. Je mélance contre lui et je le bouscule, mes mains percutant ses pectoraux comme je lai vu faire au mec dans les chiottes de lEsmeralda. Je naurai pas meilleur succès que lui
Jérém revient aussitôt à la charge, il matt par les épaules, je me sens pivoter, il me colle nez au mur, pile comme il lavait fait avec lautre con
Je suis secoué, je le sens très en colère, jai limpression quil serait encore plus violent si on nétait pas dans les chiottes du lycée
« Tas dit quoi ? »
« Jai dit de me foutre la paix
je lui balance tout en profitant dun relâchement de sa prise pour me dégager et lui faire face à nouveau
arrête de me prendre pour un con, de me balancer tes sourires et de me jeter à chaque fois que tu tes soulagé la queue
».
« Tas quoi aujourdhui, mec ? Ca ta bien plu de te faire baiser depuis des mois
»
« Tas vu comment tu mas jeté hier ? »
« Cest donc ça le problème, ma bite te manque ? »
Je suis à deux doigts de lui balancer à la figure que la veille jen ai vue une autre de queue et que jai plu à un charmant garçon prénommé Stéphane
mais je nose pas, jai trop peur de sa réaction, surtout de celle qui consisterait à me planter là comme une merde
« Arrête un peu de te la péter
».
Il sait très bien que ce nest pas (uniquement) une question de queue. Il ne veut pas ladmettre. Il préfère imaginer que notre relation ça doit être pour moi la même chose que pour lui, à savoir, un plan baise plus ou moins régulier. Mais dans ma colère il est question de sentiments piétinés, de tendresse refoulée, de frustration, de peur de la fin de notre relation
Mais comment lui parler de cela, alors quil fait la sourde oreille, comment lui parler de cela dans cette situation, dans ce contexte, comment lui expliquer ma colère et ses raisons alors que pour lui tout est normal, que notre relation lui convient parfaitement en létat ?
Deux mecs face à face, deux colères qui saffrontent.
« Tu veux la voir ma bite ? » me lance-t-il à brûle-pourpoint.
« Arrête ça je te dit, je nen peux plus que tu me traites comme ça »
Je bluffe. Jen ai une envie complètement déraisonnable. Mon amour propre est en conflit ouvert avec mon instinct et pour une fois il semble avoir le dessus. Mais cest sans compter avec les ressources du beau brun.
« Alors cest ça
comme ça tu naimes pas que je te traite comme ça
cest ce quon va voir
»
Et ce disant, il matt par le tissu du t-shirt au dessus de mon épaule et mentraîne dans une cabine. Joppose une résistance tout à fait chancelante. Je suis toujours très en colère, mais je me laisse faire. Il me balance vers le fond du petit espace. Il rentre à son tour, il referme la porte derrière son dos.
Un instant plus tard je suis à genoux en train de le sucer, les pans de sa chemisette ouverte jusquau dernier bouton dévoilant son torse magnifique et caressant par moments mes joues. Jadore lavoir dans ma bouche. Toucher son manche, ses couilles. Dès que je lai en bouche, cest tellement bon que je lui pardonne tout. Je ne devrais pas me laisser faire, le laisser faire de moi sa chose une fois de plus pour se soulager les couilles
mais jen ai trop envie et je me dis que tout ce qui est pris nest plus à prendre et que si jen profite pas à cet instant là, qui sait quand et si même un jour je vais la revoir cette queue de ouf
Il me laissera faire pendant un court moment, la situation est excitante mais le risque est fort de se faire gauler
lheure approche et dans pas longtemps les bacheliers vont rappliquer et certain dentre eux vont passer par la case chiottes avant dattaquer lépreuve danglais.
Au bout dun moment, il saisit ma tête, il la maintient fermement avec sa main et il commence à mettre de grands coups de reins. Il ne tardera pas à jouir, à minonder la bouche avec plusieurs jets chauds et denses.
Son dernier jet vient tout juste de se poser sur ma langue, que déjà il recule son bassin tout en repoussant mes épaules de ses deux mains. Sa queue toujours raide ne restera pas longtemps devant mes yeux, juste le temps dessuyer son gland sur mon t-shirt à hauteur de mon épaule et il remontera vite son boxer et son short.
Cest pendant quil refermera quelque boutons de sa chemisette, quil me lancera froidement, arrogant, effronté, odieusement sûr de lui :
« Ca va mieux, là
?»
Petit con
je ten foutrais
évidemment que ça ne va mieux... bien sûr, jadore le sexe avec toi, mais une fois terminé je ressent toujours ce goût amer dont il est question dans cette fameuse chanson de Mylène
tu sais, Jérém, il me manque juste ce je ne sais pas quoi, ce brin de tendresse, ce sourire, un geste, un mot qui ferait que je ne me sentirais pas à chaque fois humilié, que je naurais pas honte de moi
car avec ta froideur, jai à chaque fois limpression de mêtre donné à un garçon qui sen fout de moi
et laprès baise devient triste, terriblement, insupportablement triste
quand tu es si distant, quand tu téloignes physiquement de moi, quand tu me laisses partir (ou quand tu pars) sans un mot, sans un regard
Non, petit con, ça ne va pas mieux
jai adoré te prendre en bouche, sentir tes coups de reins, ton gland taper au fond de gorge, ta bite glisser sur ma langue, tes jets se répandre en moi
mais là, en te regardant refermer quelques boutons de ta chemisette avant de me planter là, non, ça ne va pas mieux
dans un instant je me retrouverai seul dans cette chiotte puante et mon humiliation et ma tristesse seront infinies
jaurais encore plus envie de pleurer que jen avais avant que tu te serves de ma bouche pour te soulager
vraiment tu nes quun petit con odieux
Cest dur à vivre comme sensation, ne pas savoir si demain, après demain, dans une semaine ou dans un mois, on recommencera. Si je ne représente pour toi vraiment quun vide-couilles dont tu peux te passer sans état dâme, alors que toi, Jérém, tu es tout pour moi
Jai envie de lui dire tout cela, mais je sais que je ny arriverai pas ou que si jessayais il me rirait au nez. Alors je fais semblant de ne pas avoir entendu. Je ne réponds pas
Jespère quil va laisser tomber. Tas quà croire
« Un bon coup de queue ça remet vite les idées en place
».
Je ne le supporte plus, sil dit encore un mot je vais le cogner
je suis tellement énervé que jai envie de lui sauter à la gorge, jhésite un instant cherchant à me contenir, puis la colère est trop forte en moi, je lève le regard juste à temps pour capter le sien qui déjà est en train de partir ailleurs
jai juste le temps de capter une étincelle mauvaise, narquoise, humiliante
pendant une fraction de seconde jai cru que je lui mettrai mon poing en plein dans les couilles
mais tout va heureusement très vite, je le regarde se retourner sans un regard, ouvrir la porte, la balancer derrière lui et quitter rapidement les chiottes.
Je referme vite la porte avant de me ressaisir. Je me relève, je nettoie mes lèvres sur qui son gland a laissé des traces de sperme. Je prends une profonde inspiration, je tends loreille pour massurer que personne nest rentré aux chiottes et jouvre la porte. Javance vers un lavabo, je fais couler leau
jai chaud, je me sens toujours fatigué, je me rince copieusement le visage pour recouvrir mes esprits
je me regarde dans le miroir, mon visage est tout rouge, mes yeux sont si tristes
on dirait que je viens de pleurer ou que je vais pleurer
Je passe un nouveau coup deau sur mes yeux et sur mes joues, jinspire profondément, et pendant que je bois un coup, voilà deux camarades pousser la porte et se diriger en rigolant vers le mur des pissottieres. Ouf, heureusement quils ne sont pas arrivés quelques instants plus tôt
Quelques minutes plus tard, me voilà assis dans la salle pour langlais. Pour comprendre mon état dâme de cet après-midi là, il faut essayer de se mettre à ma place. Ca avait déjà été difficile de me concentrer le matin à tête reposée
imaginez donc laprès-midi, après cette baise impromptue et brutale
dans ma bouche son goût persistant, mon palais endolori par ses coups assénés sans ménagement, ma joue et mon nez se souvenant très nettement du coup quil mavait mis et que je navais pas vu venir
je revoyais son regard vexé, si noir, et sa virulence
je narrive pas à croire quil mait cogné et que je lui ai fait une gâterie juste après
que je lai laissé baiser ma bouche et que jai avalé son jus en obéissant à un ordre bien précis
je ne sais juste plus où jhabite
Pourquoi je nai pas écouté le conseil de Stéphane quand il ma dit de ne pas lui permettre de me faire du mal ? Si seulement Jérém pouvait trouver en lui une fraction de la tendresse de ce charmant Stéphane
Mercredi, 18h35
Stéphane vient de me faire jouir, je viens de le faire jouir à mon tour. On est allongés sur le canapé, il me serre dans ses bras. Jécoute la musique :
Mets-toi tout nu, si t'es un homme/Histoire de voir où nous en sommes/Qu'on me donne un primate sans cravate/Un Zorro sans rien sur le dos...
T'es bien plus beau comme ça/Un point c'est tout/Un point c'est toi
La chanson se termine, et cest lui qui reprend à me causer :
« Et ce mec avec qui tu fais des galipettes, il a une nana ? »
« Ouf, il nen a pas une, il en a 100
»
« Un coureur
»
« Un petit con
»
« Un beau mec qui se croit tout permis
»
« Cest exactement ça
»
« Il tas mis dessus dessous et tu narrives plus à ten passer ? »
« Tout pareil
»
« Tu es amoureux de ce mec ? »
« Je ne sais pas
cest juste que
»
Jai la gorge noué. Ca me fait bizarre de parler de Jérém avec un inconnu. Surtout avec ce quil vient de se passer. Après avoir couché avec lui. Je nai pas envie de le saouler avec mes histoires. Je trouve que ça ne se fait pas de prendre la tête avec mes problèmes à un inconnu avec qui je viens de coucher. De parler dun autre. Pourtant le mec semble décidé à me faire causer, et il sait me mettre à laise. Il me serre un peu plus dans ses bras, il appuie sa joue sur ma tête.
Vas-y, vide ton sac, ça va te faire du bien
Un instant plus tard, je suis en train de lui raconter que depuis des années javais flashé sur ce putain de bogoss dans ma classe, que jamais il ne mavait daigné dun regard, un mec avec qui jamais la conversation navait été au delà de quelques « salut » si vraiment on se croisait de près
de comment un jour je lui avais proposé des révisions en vue du bac, avec les mains tremblantes et les jambes en coton, de comme contre toute attente il avait dit oui
de comment je métais retrouvé dans sa chambre détudiant par un beau après midi davril
et que à un moment donné il mavait demandé de le sucer parce que « je-sais-que-tu-en-as-envie »
et de comment depuis des mois nos révisions nous avaient conduit à des baises torrides, doublées de tristesses aussi intenses, quand après avoir passé la porte à chaque fois sans un brin de tendresse de sa part, je me sentais sali, humilié mais cependant prêt à recommencer dès quil me sifflerait à nouveau, gentil toutou, tellement je lavais dans la peau
je lui raconterai aussi de cette soirée à lEsmeralda une semaine plus tôt, de comment Jérém sétait battu pour moi, de la nuit incroyable qui sen était suivie, de la déception du dimanche matin
de la baise du lundi suivant, des épreuves du bac, de me inquiétudes pour laprès bac, la peur, la certitude de le perdre
En quelques minutes ma vie entière se déballait devant un inconnu. Jétais au bord des larmes
jen tremblais et Stéphane me serrait de plus en plus fort, il me caressait
javais un peu honte de lui raconter tout cela, car jétais en train de lui montrer que jétais dingue de Jérém et javais peur de le dégoûter
jétait comme dhabitude combattu entre deux feux
dune part lenvie de « vider mon sac » comme il mavait invité à le faire, car il avait raison, ça me faisait un bien fou
dautre part je me disais que en lui montrant mes faiblesses et mon béguin pour Jérém, Stéphane naurait plus envie de me revoir si jamais lenvie men prendrait à moi
javais envie de continuer à lui plaire, ça me faisait trop plaisir de voir quil était attiré par moi et quelque part je commençais à imaginer de le revoir
« Tu es amoureux fou de ce gars » je lentend me lancer dès que je lui en laisse loccasion.
Il avait raison. Mais ça me faisait bizarre de lentendre de sa bouche.
On reste un long moment en silence, un moment pendant lequel je sens toute sorte de pensées traverser mon esprit
jai limpression que je viens de miner toute chance de revoir ce charmant Stéphane. Mais ce quil vient de dire, ce nest que la réalité. Je sens une larme couler sur ma joue. Ce Stéphane ma fait craquer. Jai envie de lembrasser, mais je ne veux pas lui montrer que je suis en train de pleurer. Ce gars ma compris, et il ma vraiment touché. Il ressent ma tristesse, je suis dans ses bras, ma tête dans le creux de ses pectoraux, il me caresse encore et encore, cest doux, cest tendre, jadore, cest ce dont jai besoin
La voix de Zazie parvient toujours à mes oreilles, cette fois-ci chevauchant de puissants riffles de guitare :
Sourd, on devient sourd/toutes ces sirènes dans nos cours/ça nous gêne/on a beau changer de chaîne/lourd, le cur est lourd/toutes ces alarmes à l'amour/ça larsen/il faut qu'on reprenne forme humaine
« Tu es très tendu, Nico, jai limpression que cette histoire est en train de te faire plus de mal que de bien »
« Je sais, mais quoi faire, vraiment je lai dans la peau
un coup on couche ensemble tout un après-midi, puis il ne veut plus de moi, comme tout à lheure
un coup il est bestial, une autre fois il est tendre, ensuite il me jette comme une merde
je ne sais jamais quoi mattendre de lui
jai envie de plus que de la baise
»
« Tu savais dans quoi tu tembarquais avec ce mec
»
« Oui, mais cest dur
»
« Je te comprends
»
La fin daprès-midi arrive, la lumière du soleil perd en puissance et gagne en couleur orange. Dans le séjour dont la seule source de lumière provient de la petite cour intérieure, on commence à être dans la pénombre. Jai joui et je suis en train de me faire câliner par un beau garçon. Jai parlé de Jérém, je me sens soulagé dun poids. Je sens une intense sensation de bien-être et de fatigue semparer de mon corps. Je suis bien. Ça fait du bien de jouir et de parler. Et de recevoir des câlins. Même par un inconnu. Oui, jai envie de pleurer tellement ça fait du bien ces câlins, tellement je voudrais en recevoir de la part de lhomme que jaime. Stéphane doit sentir ma tristesse, alors il me parle à nouveau. Il est génial ce mec.
« Ca va ? »
« Oui, ça va
et toi
»
« Tas aimé
»
« Oh que oui
cétait la première fois
»
« La première fois ? » il sétonne.
« Oui, la première fois quun mec soccupe de moi
»
« Il ne tas jamais rien fait ton mec? Même pas ça ?»
« Même pas, non
ce nest pas mon mec
cest un mec à nana
alors, tu vois
»
« Même pas du touche pipi ? »
« Même pas »
Il continue de me caresser en silence. Cest moi qui parle cette fois-ci. Souvent je gagnerais à me taire. Mais je suis ainsi câblé, je ressens toujours le besoin de mexcuser pour quelque chose.
« Excuse-moi, jai pas lhabitude
»
« Lhabitude de quoi ? »
« De suivre un mec chez lui
je suis timide »
« Et alors »
« Je suis désolé quon ait fait que
que
»
« Que du touche pipi ? » me balance-t-il en souriant.
« Oui, cest ça
»
« Tu sais, la plupart du temps je ne vais pas plus loin
souvent les mecs ne cherchent pas plus et moi non plus
en fait, jaime bien faire jouir les mecs car après avoir joui ils parlent
la plupart dentre eux ont surtout envie de parler, de décompresser dune vie lourde à porter comme toute vie
il y en a pour qui les parents sont trop encombrants, dautres cest des soucis avec le travail, dautres encore me racontent que leurs copine ou leur copain leur coupent les couilles
toi cest un mec qui te fait souffrir
»
Jaime vraiment bien ce mec
son attitude
cest vrai que le fait de partager une jouissance, ça ma mis en confiance et je me suis ouvert à lui
mais cest aussi leffet de sa profonde gentillesse
je me sens super bien, je me suis senti désiré et je me suis senti
« mec »
pour la première fois de ma vie
Est-ce que jai envie de revoir ce charmant Stéphane ? Est-ce que ce que je viens de vivre va changer ma façon de penser à Jérém ? Est-ce que ce mec pourrait être le mec qui me ferait oublier Jérém ? Jen suis persuadé, du moins à cet instant là, tant que je suis dans ses bras, tant que je suis loin de mon beau Jérém
oui, je crois que jai envie de le revoir
ne serait-ce que pour aller plus loin dans la découverte de son plaisir et dans la découverte du mien
je ne sais pas comment affronter le sujet, je cherche les mots pour sonder le terrain, pour savoir sil a envie quon se revoit
jhésite, tout ce qui me vient à lesprit me semble surfait, déplacé, je nai pas envie de lui donner limpression de maccrocher à lui si vite, de trop être en demande daffection
Sa voix se chargera de me tirer de mes rêveries.
« Je te donnerai volontiers mon numéro si je ne devais pas déménager dans quelques jours
»
« Tu pars ? »
« Oui, je pars à Bâle en Suisse, jai eu une proposition de travail que je nai pas pu refuser
».
Putaaaaaaiiiiiiiin ! Quel dommage !!! Dommage ? Je ne sais pas... est-ce que cest dommage quil parte ? Est-ce que cest un bien, au contraire ? Est-ce que cest bien de pouvoir choisir ou cest bien que le destin choisisse pour nous ? Tout ça, ça me ramène au bac philo de lundi dernier
Je sens une étrange mélancolie menvahir, de tristesse pour le fait que cette rencontre naboutisse à rien de plus quà ce bon moment qui naura pas de suite
soudainement je me sens seul, soudainement je pense à Jérém, je pense à combien je laime mais que ce serait tellement plus facile de laimer si seulement son attitude pouvait ressembler un peu à celle simple et détendue de ce Stéphane
Je suis bien dans ses bras, mais je me rends compte que lheure tourne, que ma tête accuse un trop plein de choses, de sensations contradictoires
jai besoin de prendre lair, de me retrouver seul, je vis son départ annoncé comme un petit abandon
je finis par lâcher une phrase bidon pour masquer mon malaise croissant et ma petite déception, pour amorcer mon dégagement de cette situation qui commence à me peser
« Il se fait tard, il faut que jy aille
»
« Je comprends
».
Pendant quon se rhabille, voilà Gabin approcher. Il sassoit, en position chien porte-journal et il me regarde. Il a de gros yeux tout doux, on dirait un gros bébé. Dès quil a enfilé ses vêtements, Stéphane lui passe une main sur la tête ; heureux, le labra allonge alors les pattes avant et se retrouve couché sur le ventre, la tête en lair, toujours en contact avec la main de son maître qui a suivi le mouvement. Je le regarde faire, attendri. Ce mec doit vraiment être un mec bien. Il est touchant, et jai limpression quil est sincère quand il dit que le fait de chercher la compagnie dun garçon est pour lui davantage la recherche dun contact humain que lenvie dune baise effrénée.
Je viens de finir de mhabiller, il me regarde, il me sourit à nouveau. Ça dure un petit instant au bout duquel je lentend mannoncer :
« Je te raccompagne
«
Je me dirige vers lentrée et Gabin me suit en devançant son maître.
« Au revoir Gabin
» je lui lance pendant que je me baisse pour le caresser une dernière fois.
Stéphane est passé devant moi pour ouvrir la porte. Il se retourne, je croise son regard.
« Vraiment, si je ne devais pas partir, je voudrais te revoir
»
Il est adorable le gars. Et il a lair sincère. Il matt par le bras, il mattire à lui et il me serre dans ses bras. Je lui rends le câlin. Ça fait du bien de croiser un gars qui aime les câlins.
« Merci
» je lui chouchoute à loreille.
« Merci de quoi ? »
« Ça ma fait du bien
javais besoin de ça
»
« A moi aussi ça ma fait du bien
Nico, je te lai déjà dit, tu es un gentil garçon
essaie de bien vivre ta vie et dêtre heureux
ne permet pas aux garçons de te faire du mal, même pas à celui là, même sil ressemble à un Dieu du Stade
»
« Jessaierai
» je lui répond en relâchant létreinte et en affichant un sourire imprégné de tristesse. Je suis ému. Lui aussi il a lair ému. Peut-être que je suis en train de rater quelque chose, peut-être que lon est en train de se rater
« Ça ma vraiment fait plaisir de te rencontrer, Nico
»
« Quelle bonne idée quil a eue ce Gabin, de venir me lécher les oreilles à St Etienne
»
Il sourit. On est dans la petite cour intérieure. On arrive dans le hall. Je suis dans lembrasure de la porte de limmeuble. Les bruits de la rue arrivent à mes oreilles.
« Bon courage, Nico
»
« A toi aussi, Stéphane
»
Je nai pas fait cinq pas que jentends à nouveau sa voix.
« Nico
»
Je stoppe net. Je me retourne. Il approche.
« Tiens » me dit-t-il en attrapant ma main et en sortant un stylo de sa poche « je vais quand même te donner mon tel, envoie moi un sms si tas envie quon garde contact
»
Je suis surpris et touché.
« Mais tu vas partir en suisse et changer de numéro
» je lui rétorque.
« Je tenverrai mon nouveau portable dès que je serai installé
et si un jour ça ne va pas et tas envie de parler à quelquun, tu mappelles
tu pourras venir me voir si ça te dit
» répond-t-il en traçant les 10 chiffres dans le creux de ma main.
Je suis plus que touché, je suis ému. Quest-ce qui fait que cet adorable inconnu a envie de garder contact avec un type aussi peu intéressant que moi ? Jai envie de lui faire un câlin tellement je suis remué. On est en pleine rue, ça ne se fait pas. Alors je lui souris, au bord des larmes.
« Merci » jarrive à lui lancer en chouchoutant, en tentant de masquer ma voix tremblante.
« Envoie moi un sms » me répond-t-il en lâchant ma main, ses doigts sattardant au contact des miens, son regard charmant se posant dans le mien avec une douceur inattendue. Un clin dil sera son dernier mot pour ce jour là.
« Salut » je lui lance avant de me retourner et reprendre mon chemin.
En marchant je sens encore plus vive dans mon corps cette douce chaleur qui irradie du ventre et qui nous envahit après une bonne jouissance, après un bon câlin, après un bon moment partagé. Je me sens bien, mon corps est détendu et mon esprit apaisé
Jai joui très fort et cest comme si javais joui pour la première fois
cétait comme un autre dépucelage, une entrée dans la vie sexuelle en tant que mec et non plus uniquement en tant que soumis
après avoir écouté du Zazie pendant toute la durée de cette belle rencontre, à cet instant précis, en quittant Stéphane, cest une chanson qui n'appartient pas vraiment à son répertoire qui résonne dans mes oreilles et dans ma tête...
I was beat, incomplete/I'd been had, I was sad and blue/But you made me feel/Yeah, you made me feel/Shiny and new...
Oui, je me sens comme « touched for the very first time »
Vraiment adorable ce Stéphane. Je me sens un peu dérouté en marchant dans la rue. Dans un premier temps, jaurais limpression que cette rencontre aura apporté dans ma tête encore plus de bazar quil y en avait déjà
comme si les questions au sujet de Jérémie nétaient pas suffisantes, je me retrouve à men poser au sujet de Stéphane
est-ce que je ressens quelque chose pour lui, même si je ne le connais que depuis une heure, même si je sais que je ne vais pas le revoir de si tôt
Oui, jallais un peu vite avec limagination
mais il faut admettre que à cet âge là, et dailleurs pas que à cet âge là en ce qui me concerne, tout va très vite coté sentiments
on rencontre quelquun, on passe un bon moment, on semballe illico
surtout moi, depuis toujours en grande demande de tendresse et damour, et encore plus depuis que je cherchais cela chez un certain beau brun qui se faisait un point dhonneur à me le refuser
Est-ce que je vais repenser à Stéphane ce soir, demain, dans une semaine ?
je nen sais rien
est-ce que je vais oser lui envoyer un sms
mais au fond, à quoi bon ? Il part, je nirai pas le voir à Bale
et puis
est-ce que la beauté de cette rencontre nest pas justement dans le fait quelle soit éphémère, un instant de bonheur volé au temps ?
En revenant vers la maison, je passerai au travers du Grand Rond, ce magnifique espace vert au cur de la ville
toujours très agréable à traverser, et tout particulièrement au printemps. Je traverserai une des passerelles et ferai un détour par le Jardin des Plantes, magnifique à cette saison.
Pas après pas, je réalise quune seule chose est arrêtée dans ma tête
cest la certitude que même pendant que Stéphane me caressait, même pendant quil moffrait ma première véritable expérience de jouissance masculine, et même pendant quil me câlinait après, à aucun moment Jérém naura quitté mes pensées
que la comparaison soit à son avantage ou en sa défaveur, ce sera toujours à lui que je comparerai mon bonheur
cétait le cas ce jour là, et ce sera toujours le cas, aujourdhui encore, après tant de temps.
En empruntant les allées entre le Jardin des Plantes et le Pont St Michel, jai limpression que je me sens mieux, et que mon humiliation à la sortie du lycée ne fait plus si mal. Mon corps apaisé par les endorphines dégagées par la jouissance, le sentiment davoir plu à un si charmant garçon que Stéphane
la fatigue montante ralentissant mes mouvements et mes pensées, jai limpression daller mieux
je retrouve en moi une rassurante sensation de bien-être et de détachement par rapport à ma relation agonisante avec Jérémie
Décidemment, ça ma fait du bien cette petite galipette avec Stéphane
je pense que jamais je naurais osé faire des galipettes avec lui sil ne mavait pas montré autant de tendresse, de cette chaleur humaine dont javais tout particulièrement besoin a ce moment là, après le comportement de Jérém ce soir là
oui, ça ma fait du bien, même si ce nest resté que du touche pipi
ou alors justement car ce na été que du touche pipi
cest très con, je ladmet, mais maintenant que je méloigne de la Halle aux Grains, je culpabilise un peu par rapport à Jérém, alors je suis content que ça ne soit pas allé plus loin avec Stéphane
je me dis que la pipe et la sodomie ce sont des privilèges que je réserve à lui, le seul et lunique
alors je nai pas vraiment limpression de lavoir trompé
Inutile de blâmer ma profonde connerie, jai 18 ans et je suis fait ainsi. Je suis amoureux. Jérém est un véritable petit gros con, il mériterait que je lui mette un grand coup dans les couilles pour calmer son arrogance, il mériterait que je me barre sans me retourner
hélas, je lai trop dans la peau
Et maintenant que je passe la porte de la maison et que je me retrouve chez moi avec mes repérés, avec des odeurs si familiers, maintenant que je monte dans ma chambre et que je retrouve sa chemise abandonnée sur le lit, je me rends compte quau final, cette rencontre avec Stéphane ma fait toucher du doigt quen réalité, je nai pas vraiment envie de coucher avec un autre mec
je voudrais juste vivre avec Jérém la tendresse, la complicité que jai vécues lespace dune heure avec un inconnu
me retrouver dans ses bras, sentir ses caresses, pouvoir lui faire un baiser, pouvoir le caresser, mouvrir à lui, me laisser aller et non pas devoir rester sur mes gardes de peur de sa réaction
Oui, ce que jai vécu sur le canapé avec Stéphane après avoir joui, je voudrais pouvoir le vivre avec mon beau brun, et rien quavec lui
Jeudi après-midi, bac danglais.
Ce sera une fois de plus la voix du surveillant qui me tirera de mes rêveries, de mon souvenir de la rencontre de la veille, pour me faire redescendre à la réalité du bac. Je crois que langlais ce fut lépreuve que je bâclai de la façon la plus désinvolte : impossible de me concentrer, impossible de décoller mes yeux de cette chemisette, de ce col si sexy qui allait caresser la naissance de ses cheveux, cet endroit si doux que je rêvais de toucher avec mes doigts, dembrasser, de câliner
impossible de ne pas revoir encore et encore les deux pans de sa chemisette ouverts et ondulant au rythme de ses coups de reins pendant quil me baisait la bouche quelques minutes plus tôt
Je bouclai ma copie tant bien que mal et dès quon nous libera, je franchis la porte de la salle et je me précipitai hors du lycée, loin de Jérém, loin de la de le voir craquant à se damner et de savoir que je ny aurai plus droit
cest ça quon appelle être déchiré
Je prends vers la droite, « Du côté de chez moi », je fais au plus court
jaurais tellement voulu partir vers la droite, « Du côté de chez Jérémie », mais je nen pouvais plus, javais trop mal, et ce qui maurait fait plus mal encore, ça aurait été de le voir partir sans rien me dire, ou encore me faire jeter, après ce qui sétait passé dans les chiottes
je me sentais assez humilié, assez sali
je sais pas où jai trouvé ce rebond de fierté qui nen était pas un par ailleurs, mais plutôt une volonté de ne pas souffrir davantage, de ne pas lui permettre de me faire mal plus longtemps
Je marche très vite dans les rues, en quelques minutes je suis à St Michel. Je quitte la rue pour me retrouver dans la rassurante familiarité de ma maison. Jannonce ma présence.
« Je suis là
»
« Ça sest bien passé ? »
« Oui, maman, très bien
(jai les yeux qui brûlent et le cur qui fait un mal de chien, jai juste envie de pleurer toutes les larmes de mon corps, tellement je suis en colère contre lui, tellement il me manque dejà, tellement il fait bon dehors alors que dans mon cur cest la tempête
si tu savais, maman, comment je suis amoureux en ce printemps et comment jen bave
si tu savais comment je viens de me faire humilier une fois de plus dans les chiottes du lycée par un putain de bogoss
ou encore si tu savais que hier jai rencontré un garçon nommé Stéphane que je ne reverrai jamais mais qui ma fait comprendre que je peux espérer mieux dun garçon que le rapport de soumission que jai avec ce petit con de Jérém
oui, maman, ça va, ça va tellement que je vais prendre sur moi pour ne pas te montrer mes larmes, je ne veux pas que tu tinquiètes, je ne veux pas non plus que tu saches que ton fils est pd
mais à part ces détails insignifiants, tout se passe à merveille, maman) »
Je grignote un bout, vite fait de chez vite fait, je cours dans ma chambre prétextant que je dois réviser pour lépreuve de bio du lendemain
jai juste envie de me retrouver seul et de pleurer, envie de me retrouver seul et de me branler, de me faire jouir dabord pour vider ma tête, de me doucher ensuite pour retrouver un semblant de calme
Il est 19h30, me voilà à mon petit bureau devant les ficher de bio
je les survole
enfin
je les regarde sans les lire vraiment
je narrive pas à arrêter de penser à lui
je le reverrai demain pour la dernière fois et puis ? Le lycée sera vraiment fini et on naura plus aucune raison de se voir
dans quelques jours il va devoir rendre les clefs de sa chambre et on sera ainsi privé du lieu qui nous a vu si souvent emboîtés lun dans lautre
comment le revoir après, au hasard des sorties ? Est-ce quil aurait seulement envie de me revoir et de baiser avec moi? Loin des yeux, loin de la bite? Et puis, se voir où pour baiser ? Je nai pas de chez moi, je ne sais même pas où est-ce quil va crécher quand il aura déménagé de sa chambre détudiant
Avec toutes les possibilités de coucheries quil a ce petit con, est-ce quil aura encore seulement envie de moi ? Déjà il me manque, il me maque horriblement, je narrive pas à croire quon ne couchera plus ensemble, quil ne jouira plus en moi
Jamais je navais réalisé si brutalement que la fin de nos rencontres était là, elle était irréversible
cet après-midi ça avait été la fois de trop, lhumiliation de trop
je naurais pas du le chercher hier, je ne me serais pas fait jeter, je naurais pas été autant en colère aujourdhui, je ne lui aurais pas fait un doigt dhonneur et il ne serait pas venu me cogner et mhumilier dans les chiottes du lycée
jaurais du rester sur la bonne note de la baise de lundi dernier
un après-midi au final si triste, comme un début de deuil pour une histoire terminée
pourquoi ai-je pris linitiative dessayer de ramener à la vie une relation qui nétait plus ?
Je réalisais à cet instant quil y aurait un avant et un après bac et que cette nouvelle époque jallais devoir lécrire sans Jérémie
jen avais tellement mal que jen avais la respiration coupée
la tête qui tourne, la vue qui se brouille, le cur emballé, prêt à bondir de ma poitrine, les joues en feu, la transpiration mouillant mon t-shirt
je ne me sens vraiment pas bien, au point que je suis obligé quitter ma chaise et mon bureau pour mallonger sur le lit.
Non, la philo, et le bac en général, ce nétait pas lépreuve qui me chiffonnait le plus. Au fil des dernières semaines je métais bien rendu compte que lépreuve la plus difficile qui mattendait ce nétait pas le bac mais celle qui mattendait juste après. Car tout ce que comptait dans ma vie à ce moment là, cétait dêtre avec ce mec.
Deux heures plus tard, je suis toujours allongé sur mon lit, immobile, cherchant ma respiration et à me secouer de lengourdissement dans lequel la sieste décalée de laprès-midi ma plongé et duquel je ne me suis toujours pas débarrassé
je suis toujours vaseux et je regarde jusquau bout le jour mourir et la nuit rentrer dans ma chambre à travers les vitres de la porte fenêtre. Je finirai par mendormir en pleurant et en serrant à moi sa chemise.
Le vendredi arrive. Matin libre, la bio cest pour laprès-midi. Je me réveille à 7 heures. Je suis fatigué, dhumeur plutôt maussade, mais excité. Je repense à Jérém en train de me limer la bouche dans les chiottes du lycée la veille
je repense à son goût fort de mec
je bande, je me branle, je me rendors. Le radio-réveil marquera 11h08 lorsque je rouvrirai les yeux. Ça va mieux, je me sens vraiment reposé. Je métire longuement et jai limpression de me sentir vivre à nouveau. Comme si javais touché le fond de mon désespoir, jai soudainement limpression de remonter tout doucement, de retrouver un peu de calme
un peu comme après la violence de certains orages, quand un rayon de lumière transperce les nuages et annonce le retour du soleil
Je me lève, je regarde mes téléchargements
pendant la nuit, les trois parties restantes du Drowned World Tour sont arrivées
je lance la lecture
la qualité est toujours aussi mauvaise, mais découvrir lintégralité du nouveau concert de Madonna des mois avant que ça ne sorte en DVD, ça a de la gueule
je me laisse porter par les images et par le son et je ne vois par lheure tourner
cest midi trente quand jentends la voix de ma mère mannonçant que le repas est prêt. Merde, je ne me suis même pas douché
je mhabille vite fait, je descends manger. Maman me pose des questions sur le bac. Jai davantage envie de parler que la veille. Le repas passe vite. Lheure avance. Je remonte me doucher. A une heure trente je suis prêt à partir.
A une heure quarante je suis devant le lycée. Il faut chaud dehors, je rentre. Jérém est là, assis sur les marches de lescalier conduisant au premier étage, en train de discuter avec des potes. Je le regarde, je me rends compte quil est clairement hors-la-loi. Débardeur chocolat à bretelles épaisses collé sur sa plastique harmonieuse tombant sur un short noir
Je suis indécis si jai envie de pleurer ou de hurler comme le loup de Tex Avery
dans lincertitude, je passe mon chemin sans chercher à croiser son regard
je me dirige vers la salle dexamen
jy retrouve certains camarades, je leur tape la discute pour me distraire et essayer doublier le trouble quest la vision de Jérém
lheure approche et on nous fait prendre place.
Jérém sinstalle à son banc, voilà, je sens son parfum. Jai envie de me lever et de lui sauter dessus. Il mattire. Il ménerve. Allez, prends sur toi un bon coup encore, cest la dernière fois
ce soir ce sera fini pour de bon
fini cette de lavoir en permanence sous les yeux, fini ce désir qui me prend au fond des tripes et qui me déchire
Le chrono démarre. Je me penche sur la copie. 14h30, je gratte encore du papier. 15h00, je gratte toujours du papier. Je lève les yeux un instant, Jérém aussi semble être dans sa copie. Je reste un moment à le regarder, essayant de le détester le plus que je peux
la haine à son regard est la seule chose que jai trouvé pour ne pas me laisser aller à la profonde tristesse qui me guette à ce moment là
En réalité son regard me manque trop, je sens que cette fois cest vraiment fini, que dans moins de trois heures Jérém sera mon passé
je sens les larmes monter aux yeux
je retourne à ma copie, essayant de les contenir
il y en a quand même une qui arrive à tomber sur la feuille
je létale avec mon doigt, essayant de limiter les dégâts
voilà donc une copie rédigée avec un vrai ressenti personnel
16h00, jen ai marre mais je me force toujours à gratter du papier
plus quune heure
allez Nico, tiens bon
je relis ma copie, je fais quelques correction
16h20
16h30
jai toujours les yeux à ma copie
cest à 16h40 que jentends du remue ménage sur la seule chaise susceptible dattirer mon attention
le beau brun est en train de ranger ses affaires, il va rendre la copie
ainsi se termine notre histoire
il ne reste même pas jusquà la fin de la dernière épreuve
autant je redoutais les trois heures et demies qui restaient à le côtoyer, autant maintenant quil ne reste quune poigné de minutes pour admirer son incroyable sexytude, je regrette de ne pas pouvoir ralentir le temps, ou larrêter
Facebook nexistait pas encore à ce moment là, époque bénie, et je me rends compte que je nai même pas une photo de lui pour me souvenir de son visage, de son corps
juste une chemise avec son odeur
Il se lève, il avance vers le bureau des surveillants, il pose sa copie et fait demi tour pour sortir de la salle. Il revient dans ma direction, jentend le bruit léger de ses pas approcher, je me fais violence pour ne pas lever les yeux
cest bizarre, jai limpression que au fur et à mesure quil approche, ce nest pas seulement lempreinte olfactive de son nouveau déo qui me trouble
jai la presque certitude quau passage il pose un regard très insistant sur moi
rêve ou réalité, je nen sais rien, tout ce que je sais cest que, dès que jentends la porte de la salle se refermer derrière lui, je suis saisi par une envie furieuse de lui courir après
Je range vite fait mes affaires, je dépose ma copie auprès des surveillants et je me dirige vers la sortie de la classe. Et tant pis si ça peut paraître louche. Tant pis si je peux donner exactement limpression de lui courir après
après tout cest tout à fait le cas, après tout le lycée cest fini, alors, je nen ai rien à foutre
je referme la porte derrière moi et je balaie du regard lespace de lentrée du lycée
je ne sais pas ce que jespère exactement
si jespère de le trouver là, si jespère au contraire quil soit parti pour pouvoir reprendre le deuil pour la fin de notre relation une fois pour toute
ce qui est sur cest que je le cherche des yeux
il est parti depuis moins de cinq minutes et il me manque, cest horrible comment il me manque
je me sens comme un petit animal enfermé dans une cage privé à tout jamais de sa liberté
Jérém, où es-tu ? Je me sens tellement déchiré que jai presque envie de crier son nom pour essayer de le retrouver
javance dun pas rapide, tournant la tête dans toutes les directions, ma respiration saccélère au fur et à mesure que mon inquiétude de ne plus le revoir me gagne
Je suis presque à la sortie quand, en tournant la tête vers lescalier qui mène au premier étage, je le vois là, assis sur les marches à mi hauteur en train de tripoter son portable. Oh, oui, il est là !!! Mais avec qui est-il en train de textoter ?
Nos regards se croisent. Il me balance son petit sourire coquin qui me fait craquer. Il range son tel, il ramasse son sac, il se lève, il monte quelques marches tout en me regardant. Jai ralenti mon allure, jhésite
il marque une pause, il balance la tête sur le coté de façon lente et presque imperceptible
je craque
je sais ce quil veut
il est tard, ça va être un truc vite fait, une pipe comme hier
joublie illico lhumiliation de la veille
jen ai trop envie et je suis étonné quil me le propose de façon si ouverte, si effrontée
je mavance vers les escaliers, je mappuie à la rambarde faisant mine de consulter mon portable à mon tour
avec la queue de lil je le vois disparaître à létage
je laisse passer quelques secondes et je monte les escaliers à mon tour
Jarrive devant la porte des toilettes au premier étage, je la pousse, il est là devant le miroir en train de faire couler leau, il sest rafraîchi le visage, il a un peu mouillé les cheveux, ça lui donne un coté sexy à crever
Une des portes des cabines est ouverte, je croise son regard, on se comprend. Je my dirige illico. Leau du lavabo sarrête, il memboîte le pas. Je rentre dans la cabine, je le sens juste derrière moi, ses baskets touchent les miennes, il est pressé, il me bouscule pour rentrer dans le petit espace et refermer la porte derrière lui. Il fait chaud, très chaud.
Je nai pas le temps de me retourner, jentends le bruit du tissu qui tombe derrière moi, jai juste le temps de voir avec le coin de lil quil a tombé son short et que sa queue ainsi découverte pointe le zénith
de voir quil a fait passer lavant de son débardeur derrière la tête
le rêve de la veille devient réalité, cest sexy, terriblement sexy
il me saisit par les épaules, il plaque sa queue contre mon short, il la cale dans ma raie, avec une main il appuie fermement entre mes omoplates pour me faire plier le buste
il soulève mon t-shirt, il plie son buste, la peau de ses abdos est collée contre la peu de mon dos, cest doux et chaud et extrêmement excitant
il se penche sur moi, sa bouche est à quelque centimètres de mon oreille
je sens son souffle sur mon cou, dans mon oreille :
« Descends ton froc, je vais te sauter comme une chienne ».
Ça me rend dingue tout ça
jai chaud, très chaud, jai trop envie de lui
je me défais très vite de tous les tissus qui couvrent mes fesses et je me retrouve avec sa queue en contact direct avec ma raie. Son gland la parcourt à plusieurs reprises, et un instant plus tard je reçois deux bons crachats juste en haut de la raie
avec son gland il étale sa salive dans ma raie et sur mon ti trou
sa queue ainsi enduite trouvera bien vite lentrée de mon anus
Dix minutes plus tard, je rentre chez moi en chancelant. Je sens sa semence suinter de mon ti trou et imprégner mon boxer
Je trouverai le trajet très long, à chaque pas ma douleur physique se combinant avec ma douleur morale lui donnant une ampleur insoutenable
je suis obligé de me poser deux fois pour reprendre mon souffle et pour chialer. Jessaie de le cacher mais certains passants me dévisagent, interloqués.
Je reprends mon chemin et une fois à la maison, japprécie le fait que personne ne soit pas encore rentré
ça me laisse le loisir de chialer autant que je veux, de prendre la plus longue douche brûlante que je nai jamais prise et de nettoyer mon boxer de toutes les traces de ce dernier passage en force du gourdin de mon beau brun dans mon intimité
Je mallonge sur le lit, nu et jessaie de me détendre. La douche chaude a eu le pouvoir de détendre mes muscles, je sens la douleur sapaiser petit à petit.
Je prends plusieurs inspirations profondes
le plus dair monte vite à mon cerveau et je sens la tête tourner
quand je reviens à moi, je réalise quil ny a quune personne au monde que jai envie de voir ce soir là. Je passe un coup de fil. Une demie heure plus tard Elodie était là.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!