De L'Outrage À L'Hommage (Partie 1)
Pour la première fois depuis des lustres, Michelle sarrêtait dans ce petit bristro, pas très loin de chez elle. Un peu désordonné, mais avec des barmans passionnés de cocktails, il ne désemplissait guère à partir de la fermeture des bureaux environnants. Elle se glissa rapidement sur le premier tabouret libéré au comptoir, accrocha son sac à main sous celui-ci, posa ses coudes sur le bois verni et poussa un long soupir de soulagement.
Enfin, sa journée était terminée.
Michelle officiait comme professeure de littérature en première et en terminale, dans un coin assez difficile de la banlieue. Elle avait le malheur de sattacher profondément à chacun de ses étudiants et, malgré leur niveau lamentable (souvent), navait guère le cur de les faire échouer. Elle se mettait à leur place, pensant aux difficultés financières de leur famille, aux défis de se mettre à une nouvelle langue, une nouvelle culture, un nouveau climat
Et elle montait souvent leur note finale dun point ou deux, si cela pouvait leur éviter léchec.
Son dévouement et son ouverture étaient reconnus par les étudiants. Ces derniers ne se privaient en remerciement, à la fin de lannée scolaire. Dans leurs messages de remerciements, ils la qualifiaient «de hors du commun», de «prof la plus chill», etc. Bref, ils semblaient lapprécier autant quelle les adorait.
Parfois, elle sentait un regard plus insistant se balader sur elle, lorsquelle enseignait. Elle rougissait un peu, prenait une grande respiration, et continuait denseigner à sa façon, alternant les blagues légèrement déplacées et les données théoriques ennuyantes.
Ce jour-là, le regard lavait troublé plus intensément. Le jeune homme tentait de faire sa présentation orale, debout à moins dun mètre, et semblait perdre complètement ses moyens. Son parfum, pourtant léger, flottait jusquà Michelle. Loin de son professionnalisme habituel, elle nentendait plus un mot de ce quil disait.
Son entrejambe se délavait, son visage se décomposait, son attention se délayait : elle ne pensait plus quà se faire ce jeune étudiant, ni laid, ni attrayant au demeurant. Uniquement une vibration sexuelle qui passait entre eux
et quelle ne se permettrait pas dassouvir.
Arrivée, enfin, à son bureau, sommairement cloisonné, elle laissa libre cours à son imagination. Elle limaginait, entrant dans son bureau, dans un contexte complètement fallacieux. Un pied courant le long dun mollet (le pied de qui dailleurs?). Elle, sagenouillant sur le plancher de vinyle froid, dégageant un membre étonnamment lourd de la braguette de son protégé. Humant le musc émis, salivant doucement, retardant le plaisir de la dégustation.
Elle sinventait une hardiesse hors de ses habitudes. Décalottait le gland, le léchant lentement, comme on déguste un vin. De longs coups de langue le long de la hampe, une légère succion sur sa bourse
Des vas et viens saccélérant le long du membre.
Son imaginaire aussi enflammé que son entrejambe, elle limaginait poussant des râles de plaisir, et
étouffait les siens, retirant sa main de sa chatte très humide.
Bref, quelque 35 minutes plus tard, elle se retrouvait là, accoudée au comptoir du bistro dà côté. Son esprit encore empli de ces accointances imaginaires. Elle buvait à gorgées rapides un old fashion. Une rapidité qui ne manqua dattirer lattention de sa voisine de tabouret.
- Dure journée?
- Oui, non
bizarre en fait.
- Pour moi, vraiment moche
Tu nas rien contre la téquila au fait?
- Non?
Et une commande plus tard, shots, citron vert et sel arrivèrent. Michelle, plutôt sage habituellement, apprécia dautant plus le comportement dissolu que le lendemain était jour de congé.
Sans trop se rendre compte comment, elle se retrouva en pleine confession avec elle venait de lapprendre- Jeanne.
Sentant que Michelle ne réagissait pas, la main de Jeanne se révéla plus vindicative, plus intrusive. Sappuyant fermement sur la cuisse gauche de Michelle, elle avança, centimètre par centimètre, sous la jupe sage de celle-ci.
Il sagissait sur sa cuisse dun premier contact féminin. Elle était renversée par la douceur mêlée de fermeté, de confiance, de celui-ci. Plus ou moins consciemment, elle entrouvrit ses cuisses. De plus en plus largement, plus la main de Jeanne avançait.
La main se retira soudain, au grand désespoir de Michelle, engluée de plaisirs inassouvis. La bouche de Jeanne sapprocha de son oreille et rétablit le moral de Michelle: « tu habites dans le coin?»
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