38.3 Gruissan 3
Je fais une pause, trêve de bêtises, jévite soigneusement de le regarder, je calme le jeux pour voir venir
je sais, je joue avec le feu
car si jusquà là il a pu être flatté par mes attentions, une éventuelle insistance de ma part pourrait être perçue comme un « harcèlement » et inverser la polarité de son état dâme
de flatté il pourrait devenir agacé
comment savoir ce qui se passe dans la tête de ce genre de jeune mâle au sang chaud bouillant
Quand enfin je me décide à y revenir
paf
je me prends une claque en pleine gueule
décidemment, ces jeunes étalons sont à surveiller comme le lait sur le feu
je lai perdu de vue quelques secondes et le voilà en train dembrasser sa pouffe
cette image dégoûtante à mes yeux est cependant sauvée par un petit détail
un détail de taille
pendant que leurs visages sont collés, jai limpression quil me regarde du coin de lil par-dessus lépaule de la pétasse
et lorsquil se dégage enfin de sa bouche, lair de regarder dans le vide, il regarde encore et toujours vers moi
il plisse tout doucement les yeux, il remonte la tête
il me nargue ce petit merdeux
il ouvre légèrement les lèvres et il en sort un bout de langue, mouvement très rapide, peut-être inconscient, presque imperceptible mais chargé dun érotisme brûlant
Oui, là cest sur, Jérémie 2 est le ptit hétéro sur de lui, qui réalise quun mec, sûrement gay, le dévore littéralement des yeux, ce qui fait quil est désormais passé en mode « se la jouer et se la péter encore plus », jouant à fond son rôle de « ptit coq », faisant passer un autre message bien macho, du genre : « regarde, petit pd, regarde ce que cest un vrai mec
cest des nanas comme ça que je me tape, car moi jen une bonne paire entre les jambes ».
Je le vois sinstalles à nouveau en position assise, accoudé
décidemment cette attitude a un effet de dingue sur moi
je bande presque à linstant
mal à laise, la solution qui me parait la plus adapté est toujours la même
je décide de me baigner.
Je nai pas fait dix brassées que je le vois à son tour approcher de leau
il est à une vingtaine de mètres de moi
je ne peux pas mempêcher de le regarder
je capte son regard
et jy vois
de lindifférence
rien de plus
Il ne me calcule pratiquement pas
il avance avec puissance et assurance et, une fois leau à hauteur de sa taille, il sélance avec élégance et commence à nager vers le large avec des brassées vigoureuses
je le regarde pendant un petit moment jusquà le perdre presque de vue
jai envie dattendre quil revienne mais ce petit con semble être parti pour un long moment
je commence à resentir des frissons, jai froid
cest vrai que si mater est un sport à part entière, il chauffe moins les muscles que la natation
Je sors de leau, frigorifié, et je retrouve ma position sur le sable, mon entrejambe délivrée de son érection. Je ne me suis posé que depuis quelques secondes, je grelotte encore, que je vois le beau Jérémie 2 revenir vers la plage
pile en face de moi
oui, lorsquil sort de leau, il avance vers moi, il regarde vers moi, jai limpression quil va venir me voir
pour quoi faire ? Je suis excité et inquiet à la fois
pourquoi viendrait-t-il me parler ? Il na pas de raison de le faire
il y a ses potes, sa copine
mais pendant un instant jy crois
il avance lentement et à un moment je le vois porter une main sur le devant de short trempé, lair nonchalant
et là
Et là, le mec porte la main sur sa braguette, avec ses doigts il saisit sa quéquette pour la trifouiller brièvement, le geste de la remettre en place
attitude incroyablement érotique à mes yeux, lente et précise, jai presque limpression den deviner des proportions plutôt convenables
mon regard est aimanté
toute cette scène ne doit pas prendre plus que deux secondes max mais jai limpression quelle dure très longtemps
du coup je cesse de grelotter, jai chaud, jai chaud, jai chaud
la trique me guette à nouveau
Lorsque je me décide enfin à quitter sa braguette des yeux
je me rends compte quil est en train de me scruter avec un regard me prenant de haut, de très très haut même, un regard rempli de mépris
le message est silencieux mais tellement limpide à mes yeux « tu la veux, mais jamais tu ne laura, tu peux en rêver la nuit dans ton lit, te branler en imaginant à ce quelle ressemble
tes quun pd, une petite merde qui ne peut rêver de mecs comme moi
et jamais tu naura un queue comme celle-ci, jamais
tu entends ? jamais ! »
Jai presque envie de le rassurer en lui expliquant que depuis des mois je me tape un mec largement aussi canon que lui, son homonyme qui plus est
un mec dont en plus je suis raide dingue
mais ce serait peine perdue, au pire il ne comprendrait pas, au mieux il ny croirait pas
je me marre intérieurement
et au même temps je me demande si un mec aussi beau a déjà goûté à lamour physique avec un garçon, comme mon beau Jérém là fait avec moi
je me dis que si ce nest pas le cas, cest un effroyable gâchis, un gâchis auquel je pourrais volontiers me dévouer et prendre sur moi pour y remédier
cest mon coté philanthropique
Le gars avance toujours lentement dans ma direction, lallure conquérante, débordante de puissance.
« Pauvre type
»
Cest la douche froide, glaciale
je me retrouve planté là, abasourdi
humilié
je me sens comme cloué au sol
je le regarde partir, beau comme pas permis, me sentant tellement honteux que jai du mal à concevoir de pouvoir bouger, que ce soit dans une minute, dans une heure
dans un jour
jamais
jai limpression davoir le visage en feu, limpression que tout le monde me regarde
jai juste envie de disparaître sous le sable
je détourne mon regard de lui, je fixe la mer, le regard vide
Quel petit con
frimeur à la con, va
il me montre quil aime que je le mate et ensuite il me méprise comme de la merde
jai du mal à trouver le courage de bouger, mais je me sens
Je prends une profonde inspiration
la brûlure de sa claque verbale est si forte que jai du al à men remettre
je fais appel à toutes mes forces pour trouver le courage de me lever et de marcher pour aller retrouver ma cousine
jai les jambes en coton, le cur au fond des tripes
javance dabord lentement, ensuite de plus en plus vite, au fur et à mesure que je méloigne du lieu de mon humiliation et que japproche de ma cousine. Jai hâte de la retrouver. Il ny a quelle que jai envie de voir, il ny a quauprès delle que je me sentirai apaisé. Elle va savoir me remonter le moral.
Elodie est enfin réveillée
je mallonge à coté delle et on discute un peu
ça me fait du bien, ça me détend. Je ne lui parlerai pas de Jérémie 2, déjà que je me sens tellement con sans quelle se moque de moi
vraiment il faut que japprenne à maîtriser mon regard
mais comment faire quand la beauté dun garçon mattire avec cette urgence, cette violence, cette inévitabilité
comment me refuser le plaisir de caresser du regard, faute de mieux évidemment, un beau corps masculin
Et si mes deux activités préférés, nager et mater les bogoss, mépuisent physiquement et moralement, voilà que le fait de discuter avec Elodie mapaise, comme une caresse de lesprit.
Parfois vers le soir le ciel se couvre et le vent se fait soudainement plus fort, plus froid
on passe un pull qui traîne toujours au fond du sac de plage et on se blottit lun contre lautre. Parfois on discute, parfois on reste tout simplement assis en silence. Moi comme elle, on adore aussi bien le soleil à la plage que le temps couvert, orageux
perso, je trouve que la mer surmontée dun ciel gris menaçant, agité par le vent qui se déchaîne a quelque chose de beau et de puissant, quelque chose de triste et de mélancolique, semblant exprimer une espèce de rage et de colère des éléments qui semble le reflet parfait de ce que je remue au plus profond de moi-même
le ciel, la mer, le vent, jai limpression quils me comprennent, quils expriment ce que je ressens
Le vent, toujours ce vent qui est la bande son de ma vie
je regarde les mouettes se croiser dans le ciel, occupées à lutter de toutes leurs forcer contre sa puissance
cest une lutte acharnée, jai limpression quelles vont sécraser sur la plage tellement leurs efforts semblent épuisants
Ce soir là le temps est gris car le vent a rempli le ciel de nuages
je sens la mélancolie menvahir violemment
heureusement Elodie est là
tout est prétexte pour une franche rigolade, elle a le don de trouver le coté drôle à chaque chose, à chaque circonstance, elle a compris que son humour me fait partir en fou rire et elle se sert de son pouvoir pour soigner mon esprit
elle me fait rire tout le temps
et dès quelle me voit pensif, elle sort une connerie, pile au bon moment
à croire quelle les prépare à lavance, quelle les stocke et quelle les balance au besoin
sacrée cousine
en ce début dété elle sera la bouée qui me permettra de ne pas me noyer
Le lendemain, le temps sera vraiment maussade, ce qui nous empêchera de faire notre journée plage.
Vers 22h30 on sinstalle dans un bar pour prendre un dernier coup et on renonce à notre petit jeux du couple libre
on lève lancre vers minuit et on décide de refaire un dernier tour sur le port
on se balade depuis quelques minutes quand je vois de loin un mec avancer dans notre direction
de loin déjà sa silhouette ma semblé attirante
short de mec, t-shirt blanc col en V
plus il sapproche plus il me semble mignon
je discute de tout et de rien avec ma cousine qui en plus a le nez plongé dans son portable en train de textoter avec ses copines
Trop prise à ses potins, Elodie na pas encore du le repérer, mais moi jai limpression que le mec me regarde
quil me mate
tout va très vite, on avance, il avance, on est plus quà une vingtaine de mètres, il est très mignon, nos regards se croisent, le sien sillumine dun petit sourire agrémenté dun clin dil plutôt clair à interpréter
soudainement il sarrête devant un bateau, jai limpression quil attend que jaille le voir
je sens mes jambes se transformer en coton
mon cur battre à mille à lheure, ma respiration saccélérer, mon souffle se couper
je repère un banc juste a coté et jinvite Elodie à sy asseoir. Je me pose. Je reprends ma respiration. Jentends toujours le son de la voix de ma cousine mais je ne capte plus ses mots
Le gars est toujours immobile. Il me lance plusieurs regards discrets. Jai vraiment limpression quil en veut après moi, que je lui plais
je ressens la même sensation grisante quau contact du regard de Stéphane
je sens des papillons sanimer dans le ventre à lidée de me sentir désiré, devant lenvie que je lis dans le regard d'un mec
je retrouve illico confiance en moi et j'oublie aussi tôt que le reste du temps je me sens nul et limite repoussant
Je ne sais pas encore ce que je vais faire, me lever direct et aller le voir, ou bien demander conseil vite fait à Elodie qui à mon sens encore na rien vu
tout se bouscule dans ma tête
les secondes passent vite et je me dit que je nai pas le temps
je suis tétanisé, je me dis en guise dexcuse que je ne vais pas oser planter ainsi ma cousine, même si elle la fait un soir ; ou alors que cest le dernier soir, que ce serait une autre histoire sans lendemain ; que jai peur de suivre un inconnu, même si je lai fait avec Stéphane (mais cest la faute de Gabin) ; que jai une peur bleue des mst
(moi qui ai baisé pendant des mois sans aucune protection avec un serial baiseur qui a couché souvent sans capote avec la moitié des nanas de Toulouse) ; que je ne sais pas comment laborder, quoi lui dire pour établir le contact
Toujours est-il que les secondes passent
et cest au moment précis où je me sens décidé à me lever du banc et à le rejoindre sans prévenir ma cousine, quand je réalise cela, que je navais pas le temps den faire un débriefing avec elle et quElodie ne men voudrait pas que je me jette à leau, le mec se remet à marcher
à ce moment là il aurait suffi que jhâte un brin le pas pour le rejoindre mais je suis déstabilisé et je perds à nouveau tous mes moyens
Je le vois sapprocher dune 206 noire garée quelques mètres plus loin, ouvrir la porte et sy engouffrer dedans. Je regarde impuissant et déçu les phares sallumer, la voiture démarrer, et un instant plus tard le regard du mec balancé à travers le pare-brise en passant à coté de nous
Me voyant me lever soudainement et entendant un « fait chier » sortant involontairement de ma bouche et venant du fond du cur, Elodie lève les yeux de son portable et se retourne, pile au moment où la voiture passe à coté de nous, pile à temps pour capter le regard du mec
« Il ta maté, non, mon cousin ? »
« Oui
»
« Cest le gars qui était là, non ? »
Putain, elle a les yeux partout celle là.
« Oui, cest ça
»
« Il te plaisait ? »
« Oui
»
« Alors pourquoi tu nas pas été le voir ? »
« Parce que
parce que
»
Jhésite à lui parler des excuses bidons qui mont empêché de quitter le banc et daller lui dire un simple « salut », ce qui me semble à cet instant précis la seule chose sensée à faire, si simple à faire, nengageant à pas grand-chose et pouvant amener à une belle rencontre, maintenant que loccasion est passé et que, la frustration remplaçant lexcitation, tout semble enfin simple dans ma tête
«
parce que je suis trop con
»
« Jai vu quil te matait
»
« Mais putain
comment tas fait
tu étais en train décrire des sms »
« Je suis une nana
»
« Oui, joublie toujours que vous êtes multi-tâches
» je plaisante pour tenter de chasser la frustration qui marrache les tripes.
« Je crois bien quil était partant
à voir comme il te regardait
» elle enfonce le couteau dans la plaie. Je trouve que cest cruel de sa part. Alors quelle a tout simplement raison.
« En plus, il me faisait trop envie ce mec
»
« Il était beau, cest vrai
»
« Comment on peut être aussi con? » jai envie de me cogner tout seul. Je me sens maso. Limite Dobbie-méchant-Dobbie-va-encore-devoir-se-coincer-les-doigts-dans-la-porte-du-four
« Tu nes pas con mon cousin
tu es tout simplement tétanisé de peur à lidée de te lancer, doser
»
« Je ne vais jamais y arriver »
« Oh, que oui, tu vas y arriver
ce soir tu iras te coucher avec la frustration davoir laissé passer une occasion de tamuser
et crois-moi, je pense que cette occasion manquée te marquera longtemps ».
Elle ne croyait pas si bien dire. Parfois, encore aujourdhui, le souvenir de ce raté, comme celle avec le débardeur blanc au KL, ou des nombreux ratés que jaurai tout au long de la relation avec mon beau brun vient parfois hanter mes nuits.
Je mapproche de la 206 noire qui a déjà le moteur allumé... il me voit approcher coté porte passager et il baisse la vitre
il me dit de rentrer dans la voiture... il est en train de fumer...
Jouvre la porte et je minstalle sur le siège.
« Salut » je lui lance.
« Tas envie de quoi ? » il me répond. Il a une bonne petite gueule de mec et en plus il a une voix virile
« Je m'adapte... »
Silence un brin lourd : je suis vraiment maladroit.
« Tu me suces? » il me lance.
« Tout ce que tu veux bomec... »
« On va trouver un endroit tranquille »
Il enclenche la marche arrière et on sort de Gruissan direction les étangs. Le gars nest pas très causant mais pendant le trajet, j'arrive quand même à lui faire dire qu'il a 23ans... Il lair de connaître les lieux
il repère un petit chemin et sy gare à coup sur.
Il arrête le moteur, enlève son t-shirt, et miam miam, il dévoile un petit physique pas trop musclé juste comme il faut
une fois la braguette ouverte, il sort une queue plutôt convenable de son boxer... il bande déjà...
Je me penche sur son entrejambes et je commence à lui polir le gland pendant qu'il continue de fumer... à un moment je sens sa main se poser sur le cou et exercer une pression pour que j'aille plus loin... aaaaaaaah j'ai trouvé ça... terriblement excitant....
Sans que je lui demande, sa main glisse sous mon t-shirt pour aller caresser les tétons, et là je suis fou, jaccélère mes aller-et-venues sur sa queue et je sens que je lui faisais de plus en plus plaisir avec ma bouche...
Cest pas très glamour, mais je marrête un instant pour lui dire "Tu me dis quand ça arrive, tu viens pas dans ma bouche"; il me dit que c'est ok.... putain que c'était bon de sucer ce gars!
Je suis tellement pris à l'affaire quà un moment ma main glisse et j'appuie sur le klaxon... je te dis pas la honte... il rigole... sacré charmant!
Je descends vers ses couilles, à la recherche de cet endroit magique que jaime tant.... putain que j'aime sentir cet endroit, j'ai bien léché ses couilles pendant qu'il se branlait, j'ai fini par l'entendre jouir, le bonheur, quoi; quand j'ai levé la tête, son torse était tout trempé...
J'ai une de ces envies d'y aller avec ma langue et de nettoyer tout ça, surtout que je n'ai pas joui... hélas ou heureusement, je suis un mec trop raisonnable et je sais que cela ça n'est pas envisageable avec un inconnu, si beau soit-t-il...
Pendant qu'il s'essuie avec un mouchoir quil a sorti de sa poche, la porte de son coté souvre à limproviste
le mec se fait brutalement arracher de son siège
dans la pénombre je reconnais Jérém
putain, mais quest ce quil fait là
La radio se met brutalement en route, annonçant les infos du matin
je ne comprends plus rien, du moins jusquà que jouvre les yeux et que je me rende compte que mon rêve a été interrompu par le radio-réveil de 10h00
sacré rêve
rêve grâce à qui je vis une expérience ratée avec le beau gosse sur le port, rêve qui me ramène à Jérém, à la façon dont je voudrais quil pense à moi
rêve dont mes draps sen souviennent
Le lendemain, sur le coup de 14 heures, la voiture est chargée. On va retrouver Toulouse. On quitte le parking de la résidence et on traverse Gruissan direction lA9. Il y a un peu de circulation, le mauvais temps a dû provoquer dautres départs. On sarrête à un premier feu, puis à un deuxième. Cest là quIL était. A nouveau. Jérémie 2. En train de traverser le passage piéton deux voitures devant nous
beau comme un Dieu, avec sa coiffure de bogoss et son t-shirt noir
je narrive pas à y croire, je regarde mieux et oui, cest bien lui, accompagné par ses potes du match de beach volley. Ils ont tous des sacs de plage, comme quoi le temps maussade a de quoi décourager du monde daller à la rencontre de la mer, mais pas des bogoss bien vigoureux
lun dentre eux tient un ballon de volley sous le bras, voilà à quoi ils vont occuper une partie de leur après-midi
soudainement jai envie de rester, de les suivre
dassister à ce nouveau match
jai honte en repensant à son regard noir, à son geste et à ses mots blessant lorsquil est passé à coté de moi
jen ressens encore les frisson, un malaise très désagreable dans le ventre
Le dernier pote vient de quitter le passage piéton que le feu passe au vert. Je les regarde séloigner direction la plage, Jérémie 2 en tête de file, la fière allure du meneur
waaaaaahhhh quil me plait ce petit con
un vrai Jérémie
un autre petit merdeux à gifler par qui je me sens si violemment attiré que je pourrais accepter presque nimporte quoi de lui
Hélas, nos destins ne se sont croisés que lespace dun match de beach volley, de quelques échanges de regards plutôt ambigus
sur une déclaration de mépris
dommage
jaurais tellement voulu en savoir un peu plus sur ta vie, sur ce que tu aimes, te voir prendre ton pied, voir ta jolie petite gueule en train dafficher un orgasme qui secouerait ton beau physique
jai croisé ta beauté que pendant un court moment, mais elle ma donné une émotion incroyable
je ne te reverrai jamais, alors au revoir Jérémie 2, prends soin de toi
Oui, au revoir Jérémie 2, et au revoir aussi le petit brun qui jouait avec une balle dans leau avec ses potes
au revoir le mec sur la serviette à coté de sa copine le premier jour
au revoir le mec sur le port croisé hier soir et que, même après trois branlettes entre hier soir et ce matin pour tenter de me libérer lesprit, je regrette toujours de ne pas avoir su approcher, alors que cétait tout cuit
au revoir le rêve matinal qui me fait bander encore rien que dy penser
au revoir à tous les mecs mont offert une émotions visuelle et sensuelle
quy a-t-il de plus extraordinaire à regarder quun beau mec
? Jaime tellement le spectacle de la beauté masculine, ressentir cette émotion esthétique et sensuelle accompagnée dune frustration terrible qui fait partie du lot
au revoir les beaux mecs de Gruissan, dont je nai pas assez profité
Lorsque on rentre sur lautoroute, le temps est carrément à la pluie. Je vois le panneau Toulouse
ça y est on approche de ma ville
ma cousine occupée à la conduite, une chanson de Michael Berger diffusée par Nostalgie
je repense inévitablement à Jérém
au fait que je nai pas eu de ses nouvelles pendant une semaine
Je sens un étrange sentiment de calme menvahir, pendant un instant jai limpression que je vais amorcer mon deuil
hélas, au fur et à mesure que lon sapproche de Toulouse et du moment que je vais méloigner dElodie, je me sens de plus en plus envahi par le désespoir, la nostalgie, la tristesse, la solitude
je me rends compte que ce sentiment de sécurité nest quune illusion, quil ne tient quà la présence de ma cousine à mes cotés
Il me manque toujours
jamais depuis quon a couché ensemble, je ne suis resté aussi longtemps sans le voir
oui, on avait voulu faire des vacances « loin de Jérém »
loin des yeux, jamais du cur
chaque soir je me serai branlé en pensant à lui
et maintenant quon se rapproche dangereusement de Toulouse, je me pose la question
vais-je le croiser ? Jappréhende un max
Dune pensée à lautre, je remonte au dernier souvenir de Jérém, vieux de dix jours
dur, douloureux, humiliant
Vendredi, après le bac bio.
A un moment jai vraiment mal, je ne suis plus du tout excité, je me dis que je vais attendre que ça passe
hélas, je suis si contrarié par la situation et pas son attitude que jai envie que tout cela sarrête très vite, de suite même, je nai plus du tout envie quil jouisse en moi
la douleur augmente, ça devient presque insupportable
je sais quil est en train de chercher de jouir le plus vite possible, mais moi jai vraiment mal, je frissonne, jai un gémissement de douleur. Il sen rends compte et il me balance :
« Attends, je viens
»
Il continue de me baiser, sans répit. Je sais quil ne me lâchera pas tant quil naura pas joui. Oui, il ny a vraiment que son plaisir à lui qui compte. Il a décidé quil allait jouir dans mon cul et il jouira dans mon cul. Je serre les dents pour essayer de maîtriser la douleur qui meurtrit mes entrailles et qui se propage dans tout mon corps
tous mes poils sont hérissés, des frissons parcourent ma peau, mais ils ne sont pas du tout agréables
Ses coups de bassin se font plus lents et plus amples
je sais que cest le signal que ça approche
il va encore gagner, faire de moi ce quil veut
encore quelques coups et jentends le râle étouffé de sa jouissance de mec sortir de sa bouche, je sens les derniers coups des reins cadencés au rythme de ses éjaculations
il vient tout juste de me remplir de cul et déjà il se retire de moi
jen ai les larmes aux yeux tellement cétait douloureux, jen ai les larmes aux yeux tellement jai mal, tellement je me sens humilié, tellement la chute est vertigineuse entre les sensations de samedi dernier et la dégradation de cet instant
Jérém a fini son affaire et je lentends remonter son froc, je capte avec la queue de lil le geste avec lequel il remet en place son beau débardeur chocolat. Son corps me bouscule pour que le battant souvre un minimum pour lui permettre de se tirer, je me sens partir vers lavant et je me ratt comme je peux à la faïence pour ne pas tomber
petit con
enfin non
sale gros con, oui
Il arrive à ouvrir la porte assez pour sortir
voilà il se casse me laissant là, rempli de son jus, sali de son jus, mon ti trou en feu, le ventre tout remue par une douleur qui ne séteint pas
Dix minutes plus tard, je rentre chez moi en chancelant. Je sens sa semence suinter de mon ti trou et imprégner mon boxer
Je trouverai le trajet très long, à chaque pas ma douleur physique se combinant avec ma douleur morale lui donnant une ampleur insoutenable
je suis obligé de me poser deux fois pour reprendre mon souffle et pour chialer. Jessaie de le cacher mais certains passants me dévisagent, interloqués.
Je reprends mon chemin et une fois à la maison, japprécie le fait que personne ne soit encore rentré
ça me laisse le loisir de chialer autant que je veux, de prendre la plus longue douche brûlante que je nai jamais prise et de nettoyer mon boxer de toutes les traces de ce dernier passage en force du gourdin de mon beau brun dans mon intimité
Je mallonge sur le lit, nu et jessaie de me détendre. La douche chaude a eu le pouvoir de détendre mes muscles, je sens la douleur physique sapaiser petit à petit. Hélas, il est des douleurs de lesprit, comme lhumiliation de la part de la personne aimée, qui ont davantage de mal à disparaître que toute douleur physique.
Je passe les deux mains sur le visage et je secoue la tête comme pour me débarrasser de ce souvenir douloureux
le seul truc que je nai pas raconté à ma cousine
je regarde la pluie tomber, triste comme je le suis
On arrive au péage à Toulouse et la pluie sarrête de tomber. Des lames de lumière transpercent obliquement les nuages et semblent senfoncer dans le sol. Je ressens en moi un soudain regain despoir
A quoi bon souffrir autant pour un mec pour qui je ne suis rien de plus quun jouet pour samuser ? A quoi bon rater des occasions pour prendre du bon temps ? La vie est si courte, et à aucun moment on ne peut se permettre de rater quoi que ce soit
je naurais pas du me laisser faire
jespère vraiment ne plus jamais le croiser. Je vais envoyer un sms à Stéphane dès mon retour à la maison.
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