40 Valentin
Il vient de terminer sa bière
je lui en propose une deuxième. Son déo réveille mes sens, je ne tiens plus en place
je ne sais pas comment faire pour aller plus loin
par moments son regard se pose fixement dans le mien
il me met mal à laise
oui, je suis gêné chez moi par un petit mec me toisant avec un regard coquin du haut de ses 18 ans
je commence à penser que je ne vais jamais y arriver
et puis jai lidée de la bonne réplique :
« Est-ce que tu veux une autre bière ou
peut-être autre chose
».
« Ca dépend de ce que vous avez à proposer » il me cherche ce petit con
il sait que ce nest pas que pour une bière que je lai invité chez moi
il se fout de moi en continuant à me vouvoyer alors que ça fait au moins trois fois que je lui demande darrêter cela
petit con, va
Une minute plus tard il est allongé sur mon lit, torse nu, habillé dun simple boxer DIM blanc
je regarde son torse dessiné et imberbe, ses cuisses musclées, ses mollets puissants et légèrement poilus, je menivre de son physique frais, de sa peau que je nai pas encore effleurée mais qui a lair si douce, si jeune, une véritable peau de bébé
ce petit mec est juste à croquer
et ce soir cest moi qui a la chance de le caresser, de le câliner, de lui faire découvrir le plaisir, de le faire jouir
je me demande quel genre damant il va être
un amant câlin, sensuel, ou plutôt un amant dont la jeunesse et limpatience de trouver le bonheur des sens le poussera à précipiter les choses pour aller droit au but ?
« Alors, tu viens me sucer ? » me balancera-t-il devant ma contemplation qui a trop duré à son goût
jaurais dû me douter quun jeune mes dans son style est plus soucieux darriver au bout que de jouir dans lattente
Petit retour en arrière.
En ce printemps de lannée 2015, jai besoin de tranquillité. Après tout ce temps, jai décidé de rassembler mes souvenirs et mes émotions, pour tenter de me guérir de ce vide que je ressens en moi depuis que Jérém ne fait plus partie de ma vie.
Cest souvent douloureux de se plonger dans ce genre de souvenirs, le souvenir dun temps heureux : car, je dois bien admettre, avec le recul, ce fut un temps heureux ; il la été au delà de la souffrance que jéprouvais à cette époque devant lattitude insaisissable de mon beau brun, devant ses réactions imprévisibles et parfois très dures
ça la été vis-à-vis de moments inoubliables de tendresse, de partage, despoir que je vivrai plus tard avec lui
certes, avec Jérém la vie ne sera jamais un long fleuve tranquille
mais parfois, au détour dune rapide doù sortirai tout cabossé, je tomberai sur un courant paisible
au final, je nai gardé que le bon de tout cela et je ressens une profonde nostalgie de tous ces moments avec lui
une nostalgie qui fait que, si javais le pouvoir extraordinaire de les revivre, je nhésiterais une seule seconde
Je nai jamais pu oublier Jérém et, au fond, je lattends toujours. Cest certainement pour cette raison que toutes mes relations successives nont pas duré
Jérém est toujours dans mon cur, et jai limpression quil le sera toujours
à moins que
à moins que lécriture réussisse ce quune psy na pas réussi en trois ans de thérapie
maider à faire de lordre dans le bazar sans nom qui se love dans ma petite tête
Cest pour cela que jai commencé à écrire. Jai commencé un soir du mois daoût 2014 et depuis, plus je tape sur mon clavier, plus ça me prend aux tripes
oui, les souvenirs viennent à moi et cest parfois déstabilisent de retrouver des images, des sensations que je croyais oubliées à jamais, retrouver tous ces moments avec le recul des années écoulées, avoir limpression de comprendre aujourdhui certaines choses que je ne comprenais pas à lépoque
me dire « mais quel con jai été, tout était sous mes yeux »
facile à dire à 15 ans de distance, à lâge de trente deux ans
Avec le temps, il se produit un phénomène étrange.
Si j'avais regardé de plus près, j'aurais vu que Jérémie était un garçon au bord de la noyade. Cherchant désespérément un radeau de survie. Heureusement pour lui, il l'avait trouvé. En la personne dun garçon très amoureux appelé Nicolas. Encore que, il aurait fallu quil sache accepter dêtre sauvé
et il aurait fallu que ce Nicolas sache contourner sa carapace pour atteindre son cur
Oui, quand je reviens sur le temps que j'ai laissé derrière moi, tout a l'air tellement évident. Tout est là devant mes yeux. Mais on est tous sur notre lancée. On prend trop rarement le temps de nous arrêter et de regarder autour de nous. Quel dommage vraiment, il y a tant de choses à voir.
Facile de se dire, en ayant vécu toute lhistoire, que jaurais pu anticiper certaines choses
me dire que, Jérémie T. était, en cet été 2001 juste après le bac, sur le point de commettre dénormes bêtises. Mais cela est une autre histoire, et elle sera racontée en son temps.
Certes, jai aujourdhui des éléments que je navais pas à lépoque
des éléments qui me seront livrés lors des discussions que jaurais beaucoup plus tard avec lui
mais cela ne rend pas moins vrai le fait que de mettre tout cela noir sur blanc me permet de voir les choses dans leur ensemble et de les mettre en perspective
les mots viennent tous seuls
au fil de lécriture ils partent dans des directions que je navais pas préméditées
je me trouve à écrire des réflexions que je ne me serais peut-être pas faites sans le support de lécriture sur lécran.
Jécris. Et pour écrire, jai besoin de calme, de solitude. De méloigner de chez moi, de Toulouse. Pour interroger ma mémoire et ouvrir mon cur. Un jour je discutais de tout cela avec mon amie Linette, je lui parlais de ce besoin de solitude et de recul
elle ma bien écouté et, ayant la main sur le cur, elle ma parlé de ce petit immeuble quelle possède dans une petite ville aux pieds des Pyrénées. Cest à une heure de Toulouse. Idéal pour misoler.
La première fois que je my suis rendu, jai vite remarqué que je my acclimaterai bien
oui, la construction se trouve dans un impasse à coté dune ligne de chemin de fer désaffectée : le lieu idéal pour être triste et se laisser aller à des souvenirs difficiles à appréhender
Limmeuble, situé non loin de la Garonne, est une construction carrée, de plain-pied, avec quatre entrées sur la façade principale, correspondant aux entrées de quatre studettes ; la studette A, la plus proche de lentrée de la cour, momentanément inoccupée, mest donc gracieusement mise à disposition
merci Linette ; la B est occupée par une jeune lycéenne noire pas très causante ; le dernier, le D, est occupé par un jeune actif pas très causant non plus, lair plutôt à louest et vraiment peu engageant
Mais la studette qui mintéresse le plus, cest la C évidemment, celle occupée par le charmant Valentin
Le hasard fait bien les choses
lagencement des lieux fait quen allant ou en rentrant du lycée, Valentin est à chaque fois obligé de passer devant ma porte fenêtre
malheureusement, la cour est assez large pour quil puisse rejoindre sa studette en marchant à plusieurs mètres de distance de ma porte fenêtre
il nen reste pas moins quil est quand même obligé de se « montrer », de « défiler devant mes yeux », et ceci pour mon plus grand bonheur
En ce premier soir, je suis assis au petit bureau juste à coté de ma porte dentrée que la chaleur de cette fin daprès midi autorise à laisser ouverte
son arrivée mest ainsi annoncée par le bruit de ses baskets sur les gravillons dans la cour
un pas rapide, cadencé, lourd, un pas de mec
je détourne le regard de mon écran et de mon histoire et je le vois avancer à travers lembrasure de ma porte dentrée
il arrive du lycée avec son sac à dos rouge sur les épaules
Valentin a 18 ans.
Aujourd'hui, en ce jour de soleil du mois de mai qui commence à fleurer bon la fin de l'année de lycée et le bac, il porte un t-shirt blanc plutôt ajusté, la candeur du coton faisant ressortir encore plus la couleur mate de sa peau. Très très sexy. Son t-shirt est comme une deuxième peau qui semble taillée sur mesure tant il met en valeur les lignes de son torse
un petit torse en V de toute beauté, bien proportionné et qui a lair imberbe, si on se base sur ce quon entrevoit de léchancrure de son t-shirt
mais ça reste à vérifier
chose que je ne tarderai pas à avoir loccasion de faire
Il porte également un short noir, annonçant un petit cul bien rebondi et moulant des mollets plutôt musclés, du genre que seuls les entraînements de ce sport béni quest le foot savent offrir à ceux qui les pratiquent régulièrement.
Il fonce droit devant lui, complètement dans sa bulle, un univers dado (oui, ladolescence sétire de nos jours sur plusieurs décennies de la vie dun garçon) fait de la musique qui sort dun casque bleu bien voyant vissé sur ses oreilles et le coupant carrément du monde, et dun grand écran de portable qui semble collé à la superglue dans le creux de sa main
ado modèle 2015, quoi
lorsquil passe à hauteur de ma porte fenêtre ouverte, il ne se rendra même pas compte de ma présence
cool
on dirait bien que ça commence sur les chapeaux de roues
De toute façon, faut être lucide Nico, tu ne lauras jamais. Non seulement car il est hétéro
mon cerveau est ainsi fait, il donne toujours le bénéfice de lhétérosexualité à tout garçon sur lequel il vient de flasher jusquà que preuve soit éventuellement faite du contraire
oui, en plus de son hétérosexualité présumée, il y a un truc chez lui qui me gêne un brin. Certes, la présence dune 307 dans la cour avec un A collé au cul et que je le verrai conduire à plusieurs reprises me confirmera que le petit mec est bien dans le domaine du baisable
tout le monde connaît ladage
il peut conduire, alors il peut baiser
Cependant, au premier regard, cest son visage in qui ma posé problème
impression dun instant, assez facilement évacuée un peu plus tard ce soir là, lorsque pour la première fois je le verrai fumer torse nu sur le pas de sa porte, un torse par ailleurs complètement imberbe car
justement
si jeune
lorsque pour la première fois japercevrai comme une claque bien assénée ce petit physique bien proportionné, à la musculature ramassée, avec une chute dépaules dessinant un angle intéressant avec son cou puissant, avec des abdos fermes et finement ciselés doù un joli nombril se détachait
oui, ma première impression dallure ine sévaporera ce soir là quand pour la première fois je serai confronté à ce petit format tout simplement
bandant
si jeune et si sexy à la fois
si jeune et si mec à la fois
et à son putain de déo de mec, cette sacrée signature olfactive des bogoss, quil me frappera de plein fouet mélangé à lodeur de la fumée de sa cigarette lorsque, pour la première fois aussi, je feindrai daller chercher un truc dans ma voiture, histoire de sortir de chez moi et pouvoir passer devant lui pour le mater discrètement
Cest ainsi que je croiserai son regard pour la première fois. Et que pour la première fois on se balancera ce « Bonjour/bonsoir » qui sera la base et lessentiel de nos conversations futures
Cest également en ce premier soir que, en revenant de ma voiture vers ma studette, le voyant écraser son mégot et faire demi tour pour se retirer dans ses appartements, je remarquerai le tatouage situé derrière son épaule gauche, une petit scorpion enroulé sur lui même
un petit dessin mignon, très joli, sexy tout plein, juste ce quil faut pour donner un petit charme supplémentaire à son beau torse, une espèce de « mystère », de « secret », un truc qui à chaque fois me fait me demander pour quelle raison la-t-il fait et ce que ça représente pour lui
voilà donc un beau torse mis en valeur par un petit tatouage discret et sexy et non pas comme ces physiques de jeunes mecs que lun voit de plus en plus amplement tapissés, dévastés par des tatouages immondes, là où larrivée de la couleur est le summum du mauvais goût, des horribles graphismes qui couvrent la moitié de la peau et qui gâchent carrément le plaisir de mater un beau mec
à ce stade là ce nest plus un tatouage
on dirait une mauvais bd
arrête Matt, stp
des tatouages si envahissants, capables de rendre imbaisable le plus bel apollon
A la faveur des chaudes soirées de ce début dété, je le verrai par la suite de nombreuses fois dans cette attitude, fumant sur le pas de sa porte, torse et pieds nus, avec un simple short noir Adidas, parfois les yeux rivés sur lécran de son portable tenu dans lautre main, parfois juste regardant le paysage ou le ciel du soir
Combien de fois, en entendant ses pas sur le trottoir desservant les quatre entrées, jen profiterai pour aller poser mon sac poubelle dans le container
pour aller une fois de plus à la voiture chercher une broutille, ce qui me permettra de mieux détailler son anatomie
et parfois, de plus en plus souvent vers la fin, de croiser son regard ténébreux, un petit sourire charmeur aux lèvres
craquant
charmant naturellement, charmeur par acharnement
en un mot: une petite bombe
Oui, la première fois que je lai aperçu je me suis dit : cest un gamin. Mais à mieux regarder, jai vite décelé dans son ce regard cette étincelle un peu vicieuse
je crois bien quau fil du temps il avait bien compris quil me plaisait et quil prenait un malin plaisir à sortir fumer torse nu
en attendant que je vienne le mater
parfois, ne layant pas entendu sortir ou me faisant violence pour ne pas sortir (il est évident quau bout dun moment jétais un peu embarrassé de toujours sortir au même temps que lui), je lentendais soudainement séclaircir la gorge
cétait un petit bruit tout mignon, presque un signal
oui, jai parfois eu limpression que ce bruit se faisait entendre lorsque je tardais un peu à sortir de chez moi
et lorsque je lentendais, je ny tenais plus
je sortais de ma tanière illico
je sortais juste sur le pas de ma porte, le temps de lui jeter un regard discret
nos regards se croisaient et les « bonsoir » fusaient, sans que je trouve le moyen dattaquer la conversation.
Jai toujours été tétanisé face aux mecs qui me plaisent. Ne pas savoir quoi leur dire, avoir peur de les saouler, peur quils se rendent compte et quils soient vexés par mon attirance déplacée
et à fortiori quand une si grande différence dage nous sépare
Est-ce quil appréciait que je le mate ? Est-ce que ça lintriguait de savoir quun garçon sintéressait à lui ? Est-ce que il kiffait le fait de se sentir désiré par un mec plus âgé ? Est-ce quil aimait le fait que je lui montre que je le trouvais attirant, quil avait une touche ? Est-ce que lidée que sa jeune virilité soit aussi reconnue et désirée, ne le faisait pas bander ? Est-ce que cette attirance lui donnait des idées ? Est-ce quil se posait des questions sur comment ça se passe au lit entre garçons ? Est-ce quil avait déjà vécu un truc sensuel avec un pote ? Est-ce quil ne ressentait pas en lui une petite envie de franchir le pas ? Je finissais par me dire que sil sétait bien rendu compte quil avait une touche avec moi, une sacrée touche, ce nest pas forcement avec moi quil aurait envie de franchir le pas
bien quil ait du voir dans mon regard que je le kiffais tellement quil aurait pu me demander nimporte quoi
et la question finale était donc
est-ce que jétais à son goût ?
Après ce premier soir, lorsque mon emploi du temps me permettra de misoler dans ma studette pour écrire, je naurai cesse de guetter son arrivée
au fil des semaines, je me rendais compte que ses horaires changeaient de jour en jour
parfois il rentrait manger entre midi et deux, parfois pas
parfois il rentrait à 17 heures, parfois plus tard
et comme moi je nétais pas tout le temps là, je ne pouvais pas prévoir son arrivée
quà cela ne tienne
bien que ses apparitions se révélaient aléatoires, je les guettais quand même, et sans répit
Oui, jétais impatient de voir ce jeune mec se balader sous mes yeux
ce qui était, il faut bien ladmettre, enivrant et fatiguant à la fois
jour après jour, semaine après semaine, passage après passage, cigarette après cigarette, bonjour après bonjour, petit regard après petit regard, ce petit mec a fini par me faire de plus en plus deffet, il a fini par habiter de plus en plus souvent mes pensées
Il venait davoir 18 ans, il était beau comme un , fort comme un homme
cétait lété évidemment, et jai compté en le voyant, mes nuits dautomne
oui, bon, ça cest pour le rythme de la phrase
Oui, cétait lété ou presque. En tout cas, la chaleur de ce printemps, faisait aisément penser aux jours de juin
et surtout, saccompagnant au travail décriture que je poursuivais assez intensément, elle me ramenait à un autre printemps bien chaud, que ce soit au niveau de la météo que dans ma vie
je ferme les yeux et je me retrouve catapulté 14 ans en arrière, à lapproche de mon bac à moi, en train de penser à un autre brun, mon beau brun
Parfois, en repartant ou en arrivant à ma studette, je passais devant le lycée de Valentin
il mest arrivée quelques fois de voir des jeunes en grappes sur lesplanade devant le lycée et davoir illico une pensée nostalgique à la vue de tous ces petits cons qui vont passer le bac et pour qui tout devient possible
18 ans
lannée du bac, celle qui précède dautres études souvent loin de la famille, lindépendance, la vie devant soi, tout à construire, tout à vivre, tout à connaître
lannée du permis, des vacances avec les potes, de lamour peut-être
de linsouciance
Un soir, après une journée passée presque entièrement en apnée décriture, je le vois rentrer, baskets rouges, short noir, t-shirt gris merveilleusement ajusté sur ses épaules et autour de ses biceps, casquette jaune vissée à lenvers sur la tête
le détail de la casquette
sur ce genre de petit mec cest tellement sexy, alors que si moi je fais ça avec une casquette, et cest juste drôle
Ce soir là, pas de musique sur les oreilles, mais lindétrônable smartphone incrusté au creux de sa paume, les yeux rivés dessus
ah non, il ne peut pas me faire ça
passer sans me voir
jai vraiment envie de croiser son regard de jeune brun
je ressens en moi ce désir bien connu, cette envie, ce besoin que le mec remarque que je le vois, quon le mate, quil se pose des questions
Je fais un petit bruit en déplaçant ma chaise
rappelé au réel par ce petit signal voilà que, sans sarrêter de marcher, il tourne légèrement le visage dans ma direction
il esquisse alors un petit sourire et pendant quil me lance son habituel « bonjour », voilà que dun geste rapide et automatique, il range son portable dans lélastique du short de sport qui à lévidence na pas de poches, à hauteur de ses reins coté droit
le t-shirt se trouve ainsi coincé et légèrement soulève, un petit bout de peau reste découvert
jai trouvé cela très sexy
ça ma fait penser à certaines attitudes diablement nonchalantes de mon beau Jérém
à lépoque où il avait à peu près son âge
Mater Valentin en écrivant de Jeremy fait que le passé et le présent se mélangent et il faut bien admettre que « quand les souvenirs s'en mêlent, les larmes me viennent, et le chant des sirènes me replonge en hiver »
Oui, du haut de ses dix-huit ans, Valentin, devient Jérém
certes, les différences sont quand même beaucoup plus nombreuses que leurs ressemblances
déjà, même si je garde toujours à lesprit que Valentin vient davoir dix-huit ans, par moments je me dis quil « fait vraiment très jeune »
lorsque je le compare à Jérém au même âge, je trouve que mon beau brun faisait déjà beaucoup plus mec
mais javais aussi un autre âge, et les mecs de mon âge ou dun an de plus me paraissaient si « grands », alors quils me paraissent si « jeunes » aujourdhui...
Il y a quand même de points communs troublants
à partir du déo de mec
omniprésent, enivrant, un ravissement des sens, une olfactive
il y a aussi sa façon de tenir la cigarette entre le pouce et lindex, de la poser nonchalamment entre ses lèvres
sans compter ce regard brun et charmeur
Encore merci, Linette de moffrir cette opportunité de me retrouver loin de Toulouse le week-end, et à chaque fois que le travail le permet. De me retrouver au calme, seul. La studette, mon ordi et moi.
Et Valentin, bien sur. Quand je suis là bas, lobservation de ses allers et venues contribue à occuper mon temps
il faut dire que plus le temps passe, plus ce petit con me fait de leffet
jai vraiment envie de lui faire du rentre dedans, dy aller cash
de lui dire clairement quil me plait et que jai super envie de le faire jouir
au fond je me dis que cest une occasion rêvée
on est souvent que tous les deux
la petite étudiante ferme ses volets à 21 heures et le mec du fond travaille souvent le soir et la nuit
ce ne sont pas les occasions qui manquent
au pire il menvoie chier, dans ce cas jaurais la honte et il me faudra juste apprendre à léviter
(je ne pense pas que ce serait le genre de mec à me foncer dessus
et si bien
son petit gabarit, bien que musclé, ne minquiète guère à ce sujet
) au mieux il a envie dessayer
certes, il est beaucoup plus jeune que moi, mais il ny a pas de mal à se faire du bien
de toute façon si cette curiosité est en lui, il lassouvira un jour, que ce soit avec moi ou avec quelquun dautre
et dans ce cas, il serait vraiment souhaitable que ce soit avec moi
Et à ce sujet il y avait bien un truc qui mintriguait
si jai bien souvent vu des potes venir le voir, rester une partie de la soirée ou repartir avec lui, il est vrai aussi que jamais je nai vu des nanas pénétrer dans la studette C
et, ça, il faut lavouer, ces une vraie question, une vraie curiosité
ne jamais le voir en compagnie de nanas, suscitait en moi des tonnes et des tonnes de questions
certes, je me disais, dans le petit lit de sa studette, pas très aisé de faire des galipettes
lorsquil partait, est-ce quil partait coucher avec sa copine que je nai jamais vu ?
Jétais frustré si tel était le cas, car jaurais bien voulu voir la tronche de la nana qui avait accès à sa sexualité
je laurais détestée, cest clair, mais jestime quil est toujours préférable mettre un visage sur lennemi
ou alors, est ce quil avait des aventures ? Ou encore
est-ce quil couchait ailleurs avec ce pote un peu plus âgé avec qui je lai vu plusieurs fois partir avec son sac de sport ? Ou alors, option peu réaliste mais bien rassurante pour apaiser le malaise vis-à-vis de mon incapacité à franchir le pas
peut-être que ce petit mec navait tout simplement pas de sexualité
peut-être quil était encore puceau
Combien de fois, que ce soit quand il nest pas là ou en chauffant tout seul dans mon boxer assis devant mon petit bureau à laffût de ses mouvements, je me suis fait le propos de lapprocher et de lui proposer tout simplement
une pipe
mais une fois que je mélançais hors de ma studette avec le propos dy aller franco, voilà que dès que je le vois, je suis instantanément happé par la peur non seulement de ne pas lui plaire, mais par une autre crainte très pratique, celle que si ça tourne mal que ça remonte aux oreilles de son père quil vienne me faire un esclandre
et que ça mettre ma copine Linette dans lembarras
Je finis toujours par me dire que un petit mec aussi mignon, ne peut pas être gay
(certes, je me dis parfois linverse
quun mec aussi mignon ne peut pas ne pas être gay
comme si ce genre de perfection masculine nétait destinée quaux mecs
mais dans ces cas là cest mon fantasme qui parle) et puis un soir jai cru pendant un instant au Père Noël
en cette chaude soirée de jeudi, comme pratiquement tous les soirs, la porte de ma studette est ouverte
la vitre de sa voiture doit lêtre aussi car ce soir là sa voiture rentrera dans la cour en étant largement devancée par les décibels dune musique diffusée à assez fort volume
Living for love résonne dans les enceintes
et lorsque, juste avant quil arrête le moteur et quil tourne le contact je capte les premières notes de Devil Pray, je me rends compte que ce nest pas NRJ
cest sa playlist
dautant plus que, un peu plus tard ce soir là, jentendrais les notes de Ghosttown, de Messiah et de Joan of Arc sortir de la porte de sa studette
18 ans en 2015 et fan de Madonna
faut reconnaître que cest un brin déroutant
si lon pense que le môme était encore dans les couilles de son père lorsquelle chantait Holiday, Material girl, Papa dont preach ou encore Like a prayer
quand Vogue a éclaté comme une bombe dans le monde entier, ou quand je découvrais Erotica, Secret et Dont cry for me Argentina
quil venait tout juste au monde quand Frozen signait le grand retour musical de la Reine
Certes, être fan de Madonna se signifie pas automatiquement être gay
mais enfin, ça met sur une piste
pendant un temps, je me dis que je vais le brancher sur Madonna
mais évidemment je noserai pas
Non, je nétais pas sur que Valentin puisse sintéresser aux garçons
ce dont jétais sûr en revanche cest que, à partir du premier soir, jai eu envie de le faire jouir illico
oui, plus le temps passait, plus ce petit con me faisait de leffet
tous les ingrédients étaient réunis pour laddiction. Un beau gosse au physique avantageux et au regard charmeur. La proximité. La frustration cuisante dune occasion offerte que je ne saurai pas saisir. Les jours qui avancent vers la fin de lannée de lycée dans un compte à rebours que jassisterai impuissant arriver à son terme en me rendant définitivement inaccessible ce qui avait été à portée de main pendant un temps assez long
le supplice de Tantale que de le voir débarquer jour après jour si sexy le torse moulé dans un petit t-shirt ajusté sans oser lapprocher
leffet de dingue de son déo de mec copieusement employé
le fait de guetter ses mouvements sans pouvoir les prévoir
de sentir un déchirement dans les tripes à chaque fois que je le voir apparaître si beau, si jeune, si insaisissable
si près et si inaccessible
Incapable de lapprocher, voilà quobserver ses allées venues devient presque une obsession. Savoir ce quil fait, qui il voit, avec qui il couche
mille questions auxquelles je naurais jamais de réponse mais qui tournent en boucle dans ma petite tête
le voir partir un soir, un sac de sport à la main, le t-shirt rouge estampillé Umbro, casquette jaune à lenvers
le voir monter en voiture avec un pote à lair plus âgé avec qui il est revenu à pieds du lycée une heure plus tôt
retrouver toujours mes idées déplacées, alors quil part juste aux entraînements de foot
voir ses potes rappliquer souvent le jeudi soir
ça rigole, ça parle fort, ça boit des bières, ça fume
et à en juger daprès lodeur, ce nest pas que du tabac
comme il fait déjà bon le soir tout se passe dans la cour, autour de la porte de sa studette et des voitures
alors je peux un peu profiter de leurs conversations de jeunes mecs à lalcoolémie montante au fil de la soirée
Je suis quand même un peu jaloux comme toujours de leur amitié, de leur proximité, du fait que ses potes savent tant de choses sur lui que jignore, quil peuvent être avec lui, le voir sourire, parler avec lui sans être gênés comme je le suis
ce petit foisonnement insouciant de jeunesse dans la cour me prend aux tripes, mempêche davancer dans mes lignes, je finis pas fermer le volet et la porte fenêtre, le double vitrage misolant de ce monde interdit
Je me remets à lécriture, mais dans le silence du soir, voilà que leurs voix et leurs rires arrivent quand même à se faufiler jusquà ma moi
je branche mes écouteurs, je mets de la musique, du Steve Jablonsky, je passe en aléatoire son immense production instrumentale faite pour illustrer ma série préférée, ça me remonte le moral parfois, ça épouse ma tristesse à dautres, cest tout simplement parfait
Cest minuit quand, happé par la fatigue, sentant lirrésistible attrait du lit, jenlève mon casque pour aller me brosser les dents
les voix et les rires ont lair de sêtre estompés
un instant plus tard jentends le bruit des voitures effectuant un démarrage vif sur les gravillons
ils vont où ? Ils sortent en boite ? Ils vont faire quoi ? Il na pas cours demain ?
Ce soir là je mendormirai en me tapant une vigoureuse branlette tout en pensant à un beau petit brun en train de fumer sa cigarette torse nu sur le seuil de la porte de sa studette
et à la fragrance poivrée de son déo de jeune mec
Le lendemain matin, lorsque jouvre les volets sur le coup de neuf heures, une surprise mattend
un choc même
alors que dhabitude il est en cours à cette heure là, le voilà planté sur le pas de sa porte, torse nu malgré la fraîcheur du matin, en train de fumer sa première cigarette de la journée, exactement dans la même attitude à laquelle jai pensé lorsque je me suis branlé avant de mendormir le soir davant
à un détail près
le petit mec nest pas en short
non, mieux que cela
le petit con est sorti
en boxer
un beau boxer noir qui épouse parfaitement la musculature de ses cuisses
un beau boxer qui épouse également de façon redoutable ses parties de mec
je noserai pas insister plus quune fraction de seconde sur cette vision, mais jaurais bien eu limpression quà travers le tissu fin et élastique, on pouvait aisément deviner une belle trique du matin
Non, je naurai pas loccasion de trop détaillés sa bosse moulée dans le boxer car je lentendrai me lancer un « bonjour » sur un ton plutôt « bas de tension »
je regarde son visage
les yeux éblouis par la lumière, la gueule enfarinée, je me dis que le mec a du faire la fête la veille
heureusement, il ne doit pas avoir cours ce matin là
ou alors il a tout simplement pris le parti de sécher un coup en cette fin dannée où tout est joué
oui, la fin de lannée de lycée
jai bien connu cela en mon temps
voilà le souvenir de cette sensation remonter violemment à mon esprit, le souvenir de ces beaux jours avant mon bac quand je voyais tous mes potes heureux que tout cela se termine, ce qui provoquait en moi une profonde tristesse à lidée que le bac arrive et avec lui la fin de mes révisions avec le beau brun
Je réponds vite fait à son « bonjour » et je me retire dans mes appartements. Quelques secondes plus tard, je me posterai dans la salle de bain devant mon miroir et je me ferai jouir en pensant à Valentin et à son joli physique uniquement habillé dun boxer DIM noir, ce petit bout de tissu soulignant sa jolie taille marquant la jonction entre son petit torse en V et son bassin, ce petit boxer soulignant larrondi de ses deux magnifiques fesses et la morphologie de ses cuisses puissantes
Oui, définitivement, il me fait trop envie ce petit con
certes, nombreux sont les mecs croisés un jour qui m'ont fait cet effet, qui mont inspiré cette attirance furieuse et irrépressible
mais la plupart du temps ce nest que la question dun moment, dune rencontre fortuite, dune occasion rendue impossible par la configuration des événements
un mec croisé dans la rue, dans un transport en commun, dans une salle dattente, au supermarché, lors dun rendez vous professionnel
on les croise un instant, une minute, une heure
on les désire, mais lorsque on séloigne deux, on les oublie aussitôt, lattirance ne survit pas à la cessation du contact visuel, elle sévanouit aussi vite quelle est venue
Avec Valentin, le plus dur à endurer cétait de le voir jour après jour sans savoir à quel moment jallais le croiser
jen arrivais au point de prier pour ne pas le croiser
car dès quil déboulait dans la cour, je sentais le coeur bondir devant cette beauté et s'arracher de ma poitrine a l'idée d'une occasion que je savais manquée à l'avance
Je me souviens dun soir où il sétait soudainement mis à pleuvoir assez dru
javais laissé ma porte fenêtre ouverte pour profiter de la fraîcheur amenée par lorage et je me concentrais sur le bruit apaisant de la pluie
et voilà que de but en blanc, alors que jétais en train décrire à mon petit bureau, jentends un bruit sec dans mon dos
jai tout juste le temps de me retourner que japerçois du coin de lil, inattendu, soudain et rapide comme un éclair, sa silhouette passer sur le trottoir devant ma porté vitré sous lavancée du toit pour se protéger de la pluie
le bruit sec étant certainement du à son sac à dos frottant contre le battant de ma porte qui était resté ouvert
je laperçois tracer droit vers sa porte vitrée, mon attention est attirée par le bruit de son sac à dos frottant contre le volet en pvc de ma porte vitrée
et par le parfum de son déo, me tombant dessus comme un coup de fouet
Apparition soudaine, mon cur bondit
je le vois passer et ça me fait toujours ce drôle deffet
je le sais désormais à quelque mètres de moi seulement, il doit être tout trempé
il doit certainement être en train de poser tous ses vêtements, t-shirt a volé, se retrouve torse nu, deo, odeur de pluie, comme ça doit sentir bon tout cela, short, boxer, voilà son sexe, le boxer abandonné par terre nonchalamment et de passer à la douche
je commence à pense à lui de façon obsessionnelle, à fantasmer
ça me happe lesprit et il me faut une bonne branlette pour évacuer la tension et pouvoir me remettre à mes occupations
ça me brûle tellement ce désir, ça me brûle de lintérieur, que jen ai presque mal
Dès que je le sais chez lui, toutes mes pensées vont se focaliser sur lui... je ne vais plus pouvoir me concentrer sur quoi que ce soit d'autre ni même sur l'écriture
un petit brun, un désir qui me dévore comme une flamme de l'intérieur... comment se fait-il que un petit con de 19 ans ait autant de pouvoir sur moi de presque quinze ans son aîné
oui, je suis trop sensible à la beauté et au charme des beaux et jeunes mecs
Cest ce même soir que je déciderai que nos bonjours ne me suffisent plus et que jai vraiment envie de lapprocher. De faire sa connaissance. Et plus si affinités. Il me fallait juste une occasion, une excuse pour aller lui parler. Elle est arrivée par la petite lycéenne black. Dans laprès-midi elle mavait parlé de la possibilité davoir la clef wi-fi de la box de Valentin en partageant les frais dabonnement
Me voilà armé dune bonne raison pour aller lui parler
Me voilà une bonne raison de me faire mille scénarios
scène 1
aller taper à sa porte, il vient me parler, je lui parle de la box, ensuite je lui propose une bière chez moi
scène 2
sil dit oui, je trouverai le moyen de lui taper un peu la discute avant de lui proposer de le sucer chez moi
scène 3
sil dit non, je vais lui propose de le sucer chez lui sur le champ
Oui, jen conviens, cest un peu abrupte comme démarche
pourtant, je me dis toujours que dans labsolu une pipe ça ne se refuse pas
surtout à cet âge là quand les hormones bouillonnants rendent la sexualité à fleur de peau
Je me rase, je me douche, je force sur mon déo
je passe un débardeur blanc, un short noir, mes baskets bleues
je sors en reconnaissance du terrain
le gars du fond est parti travailler, la petite étudiante a déjà fermé son volet
on est que tous les deux, on est tranquilles
jai une excuse pour lapprocher
cest loccasion rêvée
si je ny vais pas ce soir, je nirai jamais
Son volet est ouvert mais sa porte vitrée est fermée, la lumière filtre à travers le rideau blanc
je vais poser mes poubelles
je vais à ma voiture, je rentre chez moi, je me plante sur le seuil de ma studette en attendant de trouver le courage dy aller
je ne peux pas, je suis tétanisé
cest si con
jai la bonne excuse pour aller lui parler, au pire, si je vois que je suis trop mal à laise, je men tiens quau sujet de la box
jinspire profondément
je vais y aller
oui, je vais y aller
et
jy vais pas
tournoyer mille fois autour de la cour, guetter sa porte mille et une fois, et toujours me poser la même question qui mempêche dy aller franco
comment un petit jeune aussi mignon pourrait être intéressé par coucher avec un mec comme moi ?
Au bout de peut-être une heure dhésitation, je trouve enfin le courage de taper à sa porte, le cur bondissant dans ma poitrine
dès quil vient ouvrir, je suis immédiatement frappé par son regard brun et son deo de mec
quand il s'est approché de moi, j'aurais donné n'importe quoi pour le séduire
il est tous simplement habillé dun t-shirt noir et dun short bleu
il est si mignon, si sexy, jen perds tous mes moyens
je me fais violence pour me rappeler la raison, lexcuse pour laquelle je suis venu le déranger
Je lui parle du wi-fi
il a lair surpris, dérangé, je suis super mal à laise
Il mexplique quil va partir au plus tard dans un mois, début juillet, à la fin de ses exams. Je lui réponds que alors je ne suis pas intéressé, je pensais quil allait rester un an de plus
je sens mon cur tomber avec grand fracas dans ma poitrine à lannonce de cette nouvelle que je navais pas intégrée
le ptit con va donc partir dans peu de temps
snif
les occasions de le mater et de tenter daller plus loin avec lui me sont donc comptées
et voilà, le moment où tout seffondre, jai limpression que je vais me liquéfier comme Amélie Poulain
Cest là que je ressens le « grand déclic »
il faut y aller Nico
« Tu veux une bière ? Jen ai au frais
» je lui lance, la voix étonnamment calme.
Je le vois esquisser un petit sourire coquin, le faire durer un petit instant, se réjouir de ce que ma proposition sous-entendait à ses yeux. Et finir par me balancer :
« Je me demandais quand est ce que vous alliez me le proposer
».
« Je te le propose maintenant
alors, cest oui ou cest
oui ? » je plaisante.
« Jespère que cest de la blanche » dit-t-il en refermant la porte derrière lui.
« Et moi jespère que tu vas vite arrêter de me vouvoyer
».
« Ok, monsieur » se moque-t-il, le ton coquin.
Je le devance, je rentre chez moi, il me suit. On prend une bière, on discute un peu de ses exams à venir et de son intention de poursuivre des études dingénieur en telecom. En plus dêtre mignon, cest une tronche le gars
Il vient de terminer sa bière
je lui en propose une deuxième. Son déo réveille mes sens, je ne tiens plus en place
je ne sais pas comment faire pour aller plus loin
par moments son regard se pose fixement dans le mien
il me met mal à laise
oui, je suis gêné chez moi par un petit mec me toisant avec un regard coquin du haut de ses 18 ans
je commence à penser que je ne vais jamais y arriver
et puis jai lidée de la bonne réplique :
« Est-ce que tu veux une autre bière ou
peut-être autre chose
».
« Ca dépend de ce que vous avez à proposer » il me cherche ce petit con
il sait que ce nest pas que pour une bière que je lai invité chez moi
en plus il se fout ouvertement de moi en continuant à me vouvoyer alors que ça fait au moins trois fois que je lui demande darrêter cela
petit con, va
Une minute plus tard il est allongé sur mon lit, torse nu, habillé dun simple boxer DIM blanc
je regarde son torse dessiné et imberbe, ses cuisses musclées, ses mollets puissants et légèrement poilus, je menivre de son physique frais, de sa peau que je nai pas encore effleurée mais qui a lair si douce, si jeune, une véritable peau de bébé
ce petit mec est juste à croquer
et ce soir cest moi qui va avoir la chance de le caresser, de le câliner, de lui faire découvrir le plaisir, de le faire jouir
je me demande quel genre damant il va être
un amant câlin, sensuel, ou plutôt un amant dont la jeunesse et limpatience de trouver le bonheur des sens le poussera à précipiter les choses pour aller droit au but ?
« Alors, tu viens me sucer ? » me balancera-t-il devant ma contemplation qui a trop duré à son goût
voilà un début de réponse à mes questionnements
jaurais dû me douter quun jeune mes dans son style est plus soucieux darriver au bout que de jouir dans lattente
« Mais avec grand plaisir ».
Jai tellement envie de le faire jouir, tendrement, avec des câlins
le faire languir un peu, le pousser à demander ce dont il a envie, envie de le voir et de l'entendre jouir
mais d'abord, évidemment, le caresser, découvrir ses points sensibles, lécher ses beaux tétons, voir s'il est sensible de ce coté la... et puis le graal... l'avoir en bouche
en bouche....
Ce soir là je prendrai le temps de lui faire découvrir bien de choses
je garde un souvenir presque irréel de cette nuit
aller dabord tout doucement pour ne pas leffrayer
éprouver à tant de reprises le bonheur de lui faire découvrir des plaisir lui étant inconnus
le voir prendre de lassurance au fil des ébats
le voir aimer, tout, et en redemander
le regarder allongé sur le lit, après avoir joui deux fois, lair étonné que lon puisse prendre autant de plaisir, son plaisir de mec
et pour moi le plus intense, le plus envoûtant des bonheurs, celui de dévergonder un si jeune garçon et de lui faire découvrir des sensations inconnues
lui faire découvrir un nouveau monde, tout en douceur
et le voir sendormir à mes cotés, repu
Et pendant la nuit être réveillé à plusieurs reprises
quelle sensation magique que dassouvir les besoins sexuels débordants dun si jeune mec
quel plaisir de le voir, lui si hésitant encore quelques heures auparavant, en redemander encore et encore, me baiser toute une nuit durant
nuit de fou, nuit divresse, se terminant au matin suivant sur une note me rappelant une chanson bien connue
Il venait d'avoir 18 ans, c'était le plus bel argument de sa victoire.
Il ne ma pas parlé damour, il pensait que les mots damour sont dérisoires.
Il m'a dit: "j'ai envie de toi", comme on lentend au cinéma
Au creux d'un lit improvisé, j'ai découvert émerveillé, un ciel superbe
Et le matin venu
Il venait d'avoir 18 ans, ça le rendait presqu' insolent, de certitude.
Et pendant qu'il se rhabillait, déjà vaincu, je retrouvais, ma solitude
J'aurais voulu le retenir, pourtant je l'ai laissé partir, sans faire un geste.
Il m'a dit "c'était pas si mal", avec la candeur infernale, de sa jeunesse
Hélas, il est évident que tout ce qui suit le « grand déclic » nest que le fruit de mon imagination. Dans la réalité, une fois établi que je nétais pas intéresse au wi-fi, je nai pas trouvé autre chose de sensé à lui dire que de lui souhaiter une bonne soirée. Et repartir chez moi la queue entre les jambes, que ce soit au sens propre comme au sens figuré
menfermer une fois de plus dans la salle de bain pour évacuer la tension extrême qui habitait mon corps et lexcitation débordante de mes sens happés pas son déo de mec
Excitation après excitation, cigarette fumée torse nu après cigarette fumée torse nu, bonjour après bonjour, désir après désir, frustration après frustration, branlette après branlette, les jours passent, le bac approche
début juin la petite lycéenne viendra déposer les clefs chez moi, comme ma copine Linette le lui a demandé
comme elle nhabite pas la porte à coté non plus, elle ma demandé aussi de faire un état des lieux après son départ
elle vient de partir et je rentre chez elle
tout est en ordre, tout est propre et
tout est vide ! Ca sent vraiment la fin du lycée, le bac, les vacances
et maintenant que je sais que Valentin ne va pas tarder à déguerpir lui aussi
ça me fait un drôle deffet
Quelque jours plus tard ma copine me signale par sms que le petit brun va partir le 5 juillet à 15 heures
ça se précise, cest dans moins de 15 jours
le temps mest compté, le compte a rebours démarre
tout se précipite dans ma tête
jai foutrement envie de faire un câlin avec lui
un câlin réel cette fois-ci
Cest le soir J-1 avant son départ
jai trop envie dy aller
de lui proposer une bière et/ou une pipe
je suis décidé à y aller mais ce soir là ce seront les événements qui se chargeront de gâcher mes plans et de venir à bout de ma détermination
ce sera la faute du voisin du fond
lui qui dhabitude ferme son volet à 22 heures
ce soir là il le laisse ouvert bien au delà
il fait chaud, même sa porte vitré est ouverte
le petit brun sort fumer plusieurs fois sur le pas de porte
à chaque fois je lentends, je sors, je guette la porte du voisin du fond
merde, elle toujours ouverte
je ne peux pas lui faire du rentre dedans en sachant que lautre il peut entendre, ça le mettrait mal à laise, je me ferais jeter sur le champ
et ça me coupe tous les moyens
pourtant ce soir là jen ai trop envie... et à plus grande raison maintenant que je sais quil va partir et que je ne le reverrai jamais
ce soir là jattendrai en vain la bonne occasion
Cest dans des occasions semblables à celle-ci que parfois je me dis quil y a comme une sorte de signe, de message, quelque chose qui conspire a faire en sorte que les choses narrivent pas, justement au moment où on a décidé de les faire arriver
Ce soir là jattendrai jusquà minuit, heure à laquelle jentendrai avec une grande déception le volet de son apertement couiner légèrement sur ses gonds en se refermant, en se refermant sur mes derniers espoirs de partager un moment de sensualité avec ce beau jeune homme
voilà, cest foutu
il part le lendemain et je ne serai pas là à lheure quil part
cest foutu
Je me trouve tellement nul que jai envie de me taper la tête contre les murs
Le lendemain je me réveille avec une étrange sensation de malaise dans le ventre. Je sais quil est toujours là et que dans quelques heures il ne le sera plus
je nai pas trop bien dormi de la nuit, je ne me sens pas le courage de repartir
cest pourtant ce que jaurais eu à faire de mieux
mieux que de passer toute la matinée à lentendre faire le ménage de fond en comble, ce ménage annonçant son départ imminent sans que jaie pu ce ne serait que le voir complètement nu
il fait beau, ma porte est ouverte, jentends tous ses mouvements
lun après lautre jentends laspi, des bruits de vaisselle, je compte ses va et viens entre la studette et la voiture quil est en train de charger
vers midi je le vois traverser la cour pour aller poser un sac poubelle dans le container
Une heure plus tard, le voilà apparaître dans lencadrement de la porte vitrée de ma studette : il est là debout dans la lumière de 15 heures de laprès midi, avec son petit t-shirt noir col en V bien moulant son petit torse musclé, presque trop petit, manchettes serrées autour des biceps
un petit sourire sur le visage, beau, conquérant
Je suis assis juste à coté au petit bureau et je suis surpris par son arrivée soudaine, comme désarçonné
je ne lai pas entendu venir
je baisse la musique qui accompagne mes séances décriture
« Bonjour » il finit par me lancer.
« Bonjour » je lui réponds. Voilà la base de nos conversations depuis deux mois.
« Je suis venu déposer les clefs » et, ce disant, il tend son bras vers moi, je tend le mien, pendant le temps dun éclair nos doigts seffleurent
« Ok
» je lui réponds, un brin gêné.
Il me regarde droit dans les yeux et il ouvre un peu plus son sourire charmant. Il sait quil me plait, ce petit con, et il joue
je crois que ce jour là il était venu me voir pour plus quun au revoir
Enchaîne, Nico, enchaîne, ne le laisse pas partir comme ça
« Ca sest bien passé le bac ? »
« Oui, bien
»
« Là cest les vacances ? »
« Oui, les vacances
»
Je sens son regard de braise sur moi, tout se bouscule dans ma tête. Trouve autre chose Nico, ne laisse pas ce blanc sinstaller et le faire fuir. Pourtant cest ce que je ferai, dans ma tête cest le black-out et jai perdu tous mes moyens
un petit mec de 18 ans qui arrive à mettre si mal à laise un mec de presque 15 ans son aîné
comment se fait-t-il que ce mec a autant dascendant, autant de pouvoir sur moi
je suis décidemment trop sensible à la beauté et à la jeunesse masculine
Cest ainsi que un instant plus tard jentendrai le beau Valentin me balancer, comme dans un rêve :
« Bon, bonne continuation alors
».
Ses mots me font mal et elles arrivent à me secoueur de ma torpeur. Je le regarde
je remarque une petite lueur coquine dans le regard, jai limpression quil est comme déçu que ça naille plus loin
peut-être quil attend quelque chose de moi, que je fasse le premier pas
mais là je suis carrément HS et encore moins que dhabitude jaurais e cran de tenter quoi que ce soit
alors, tout ce que je trouve à lui répondre cest :
« Oui, bonne continuation
».
Quest ce que je suis con ! Son sourire, de coquin sest fait comme déçu
il a un petit mouvement du sourcil qui me fait croire que vraiment il sattendait à autre chose de moi en cette dernière heure avant son départ définitif
peut-être à un petit cadeau dau revoir
Un instant plus tard il disparaît de lencadrement de la porte vitrée
à cet instant là je me dis que tout ce que javais à dire un instant plus tard pour casser le blanc dans notre conversation cétait justement ce que je rêvais de lui dire depuis des semaines :
« Tu veux une bière? » .
Je me dis que ce moment là était le moment parfait pour lui offrir une bière bien fraîche que javais au frigo
en plus il faisait chaud, il venait de se taper le ménage, il y avait de fortes chances quil dise oui
et le voisin du fond nétait pas là
Oui, il aurait suffi que je lui propose une bière, juste avant denchaîner éventuellement avec une question encore plus pertinente, du genre ;
« Tu veux une pipe bien juteuse ? ».
Cest lhistoire de ma vie, ce nest que lorsque les occasions sont définitivement manquées que la bonne réplique fait enfin surface à mon esprit.
Ça ne fait pas dix secondes quil a disparu de ma vue que déjà il me manque horriblement
jentends le cur taper dans la gorge
jai une furieuse envie de lui courir après
mais je suis tellement paralysé par ma nullité, je suis tellement déçu de moi-même que je ne bouge pas pour autant
jentends la porte de la voiture souvrir, claquer un instant plus tard
cest là que, dans un sursaut désespéré, je me lève
je marrête sur le seuil de la porte, fixant le pare choc arrière de sa voiture
je nose pas sortir davantage, tétanisé, même maintenant que je nai plus rien à perdre car il va partir de toute façon
Jentends le moteur démarrer
je sors enfin sur le trottoir
je regarde la 307 passer devant moi, atteindre lentrée de la cour en marche arrière
je cherche son regard pour repérer quelque chose dans son attitude qui me déciderait à lui courir après
cest la toute dernière chance de le rattr
je ne sais pas où il habite, je nai pas son portable et jamais je noserai demander cela à Linette
Je regarde impuissant la voiture quitter la cour et sengager sur la route qui lamènera loin de ma vie. La dernière chance sest envolée. Valentin, cest fini. Encore une occasion manquée. Je me déteste.
Il vient de partir et je ressens dans mon ventre la sensation dun échec cuisant. Je ne trouverai pas mieux, pour me faire un peu plus de mal, que de me servir de ses clefs qui sont restées comme collées dans ma main depuis quil les y a déposées, et deffec létat des lieux comme pour la petite étudiante
Drôle de sensation que de pénétrer dans la tanière du petit brun juste après son départ
tout est vide, mais la pièce me parle si vivement de sa présence
je ne suis jamais rentré dans cet appartement pendant quil était là
je sens la vibration de sa jeunesse
tout est propre
je nai pas encore mis en pied dedans que déjà je retrouve dans mes narines son putain de deo de mec qui ma tant de fois affolé les sens
Je rentre et regarde son lit, je limagine allongé sous les draps, dans le noir, en train de se taper une branlette avant de sendormir ou au réveil avant de partir en cours
je vais dans la salle de bain, je regarde la douche qui la tant de fois vu nu, ruisselant deau
la glace où il sest rasé, coiffé, fait beau
Jen reviens pas que ce soit aussi propre
il sest appliqué ce petit con
je trouve sexy un mec qui fait du ménage
Je reviens dans la pièce principale et je mallonge sur le lit
ce lit où jai tant de fois rêvé de mallonger avec lui
pour lui faire découvrir le plus sublime des plaisirs, celui qui est tendre, sensuel et sexuel à la fois
envie de lui faire découvrir de nouveaux plaisirs
peut-être la première fois avec un mec
lui montrer la fierté de mâle davoir un mec tout à son plaisir, créer cette idée dans sa tête, le rendre dominant
lui montrer que avec moi il ny a que son plaisir qui compte
et lui instiller lidée que je ne puisse être pas le seul à en vouloir à ce point à sa virilité que je contribue ainsi à construire
Oui, ce mec minspirait de la tendresse et des idées profondément lubriques à la fois
cest son coté beau comme un , fort comme un homme, à la frontière entre deux âges, encore touchant mais déjà viril, un air d rêveur parfois, avec parfois un truc bien chaud dans le regard
comme quand il semblait me faire comprendre quil avait compris quil me plaisait, comme dans sa façon de se pavaner torse nu pour exhiber devant mes yeux toute cette beauté et cette jeunesse insolente si cruellement hors de ma portée
Je me demande ce quil penserait sil savait tout ce quil minspirait a chaque fois que je le voyais
au nombre de branlettes que jai du me taper pour abattre la frustration de ne pas savoir le mettre dans mon lit
Je suis toujours allongé sur le lit et jai limpression de sentir les petits mouvements imprimés dans le matelas par son corps pendant quil se branle
je regarde le petit placard à coté du lit, la porte coulissante est ouverte
je regarde les étagères désormais vides qui ont jusquà une heure plus tôt accueilli ses t-shirts moulants, ses boxers noirs, ses jeans, ses chaussettes
sa vie de mec, quoi
Et pour finir, ouvrir le tiroir de la table de nuit et là surprise
une boite de capotes vide
oui, une boite de capotes vides, donc il sen est a priori servi
et donc avec qui ? voilà la preuve de sa sexualité que je nai jamais quimaginée
parfois jai tenté de me rassurer en essayant de croire quelle pouvait ne pas exister chez un mec aussi jeune
tas quà croire, Nico
tu te nourris dillusions
et voilà que cette réalité, cette évidence me frappe comme un coup de poing en pleine figure
Je timagine bien, mon petit Valentin, peut-être demain déjà, sur une plage de la Méditerranée ou de lAtlantique, jouer dans leau avec une balle avec tes potes comme le petit brun du premier jour à Gruissan avec les siens
oui, je timagine bien tamuser avec tes copains, sortir le soir, lever une nana en boite
ou, pourquoi pas, un soir un peu alcoolisé, lorsque le besoin de tendresse et de sensualité se fait sentir avec insistance, découvrir lintimité, mélanger ton corps avec celui de ton camarade de tente
jaurais tellement voulu être celui qui te ferait découvrir ce genre de plaisir
mais peut-être que je nétais tout simplement pas le bon, peut-être que joubliais quun garçon si jeune et si charmant que toi peut avoir autant de touches quil le souhaite
peut-être que « Javais oublié simplement, que javais (presque) deux fois dix-huit ans ».
Bonjour à tout et merci pour vos commentaires. Très impatient davoir de vos nouvelles sur cet épisode Hors Série.
Pour ceux qui ont lu lépisode de la Piscine Nakache de la semaine dernière
qui veut se lancer sur un conseil à Nico sur le choix à faire ?
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