Chroniques Pénitentiaires D'Une Rebelle 5
5 Vouloir et pouvoir
Troisième dimanche, je prends doucement la mesure du pénitencier, un univers hors du temps dans un espace limité par de hauts mûrs hérissés de miradors, une réalité virtuelle qui na cours nulle part ailleurs. Japprends la valeur du fatalisme, loptimisme et le défaitisme sont les deux visages dun même démon quil vaut mieux combattre. Le bien et le mal sont des notions ignorées en apparence, il nexiste ici que le permis ou linterdit. On peut théoriquement tout se permettre dans la mesure de nos possibilités quasi inexistantes, sauf se faire prendre ; alors sautoriser quelques largesses avec le règlement est le sport à la mode.
Après Cat, mon réseau social senrichit dune nouvelle camarade, ce nest pas encore la foule autour de ma petite personne, seulement un peu moins le désert. Toutefois, rien ne remplace Christelle, notre complicité étalée sur la place publique pousse certaines à simaginer quon forme un couple. Ma codétenue laisse dire car les rumeurs lamusent, moi parce que ce pieu mensonge massure une paix royale. On passe de longs moments à bavarder, parfois même après lextinction de la lumière, juste pour nous inventer une normalité qui nous est personnelle. Par contre, je prends soin de réfléchir à mes propos, une bévue remettrait léquilibre en cause.
Le coup de pied sous la table marrache un semblant de grimace, Christelle me lance un sourire amical derrière sa main en paravent par souci de discrétion ; toujours cette réputation de dure à cuire à défendre. Sa patience ne sémousse pas encore à corriger mon comportement de gamine écervelée, ça viendra. On est ensemble 24 heures sur 24 entre la cellule et le travail à la buanderie, y compris au réfectoire ou en promenade, alors les petits défauts finissent toujours par agacer lautre. Je vais me calmer, promis, comme jai arrêté de parler à tord et à travers, notre amitié est le seul bien que personne ne songe à menlever.
Tu joues ou quoi ?
La remarque a attiré le regard conquérant de Laval installée à un petit mètre de notre table, la braqueuse présente sa nouvelle copine à lensemble des détenues, tout près de Christelle afin de provoquer jalousie de la seconde femelle alpha du bloc A. Sa main frotte lentrecuisse de la nana, la prédatrice affirme sa prise en la masturbant devant nous, on lentend presque rugir de satisfaction à lidée de passer enfin à lacte après deux semaines à draguer la blondinette dans la cour à la promenade. Cette dernière ne sattendait certainement pas à être exhibée ainsi, son sourire nerveux ressemble à un appel à laide.
Maillard, amenez-vous.
La surveillante en chef vient de me sauver dun mat cuisant, je navais pas la tête aux échecs. Je range le jeu rapidement, tête basse.
Jai besoin delle jusquà 15 heures environ, ne lattendez pas au déjeuner. Mon bipeur reste allumé au cas où.
Droite dans ses bottes, la matonne note les consignes sur un calepin électronique, je devine un soupçon dironie derrière lindifférence.
À vos ordres, mon lieutenant.
Les autres lobservent à la dérobée, mi amusées mi intriguées, persuadées quon la réquisitionne pour une corvée, tant mieux. Son secret est à labri avec moi, règle tacite n° 1 : pouvoir se faire confiance entre codétenues.
Alors Marvault, ça va ?
La question dapparence banale reflète la méchanceté pure du personnage, Laval me lance un sourire carnassier en resserrant son étreinte sur la blondinette intimidée dans une attitude de défi. Je lignore, du moins jessaie. Retrouver la tranquillité de la cellule, fermer les yeux, penser à ma petite sur qui me manque, cest tout ce que je demande en ce moment, au moins jusquau retour de Christelle. Le vague à lâme me submerge, me plonge dans labîme de ma propre déchéance, lautre nest que létincelle qui peut mettre le feu aux poudres.
Ta femme est partie se faire baiser ailleurs, tu vas temmerder, ajoute-t-elle assez fort pour être entendue au bout du bloc A.
Quelle salope ! Non, je ne baisserai pas les yeux parce que les autres le font, surtout pas aujourdhui. Le souvenir de la douleur de Christelle me revient en pleine figure, il ne peut rien marriver de si terrible. Un procès synonyme de rab dans ce bourbier ? Il faut savoir prendre des risques. Un séjour à linfirmerie ? Je men remettrai, ça me fera des vacances.
Arrête de te la péter, Laval, tu fais chier.
Cest sorti avec la ferme volonté de blesser ; cette connasse lentend de cette oreille, jai fait mouche au premier coup.
Quest-ce que tu viens de dire ?
Statu quo au rez-de-chaussée, les discussions séteignent autour de nous, le silence pesant porte jusquà la coursive du premier étage. Si je recule maintenant, cette garce de Laval se croira une fois encore en position de force, pas question de donner un surcroît de pouvoir à celle qui en a déjà trop à mon avis. « Mieux vaut faire le boucher que le veau », disait mon père, cest une évidence aujourdhui, doublée dun énorme pari sur lavenir. Puisquon en est là, autant crever labcès, je passerai pour une nana avec du cran au moins.
Tas bien compris, Tu Me Fais Chier ! Et jai horreur de ça ! Alors ferme ta grande gueule ou viens te battre.
Oups ! Jai haussé le ton cette fois, sans men rendre compte, le résultat est pourtant là. Les autres assistent à la scène, déconcertées, attentives à la réponse de Laval qui se redresse lentement. « Louise, quelle idée de te foutre dans une situation pareille ! » Je serre les poings le long du corps pour cacher ma nervosité, décidée à gagner le respect. La forte tête transpire, incapable de faire le moindre geste, le doute sinscrit en ridules autour de ses yeux sombres, ses lèvres un peu fines tremblotent. La peur vient de changer de camp, cest une sensation proche de...
Laval ! Marvault ! braille la matonne à laquelle on répond aussitôt en levant une main.
Trop tard, celles qui nont pas assisté à léchange seront très vite au courant, le bloc A compte désormais une rebelle capable de clouer le bec de la prédatrice qui se pensait en haut de la chaîne alimentaire. Je navigue entre les tables au lieu den faire le tour, la tête droite sans exagérer, le triomphe modeste. La place de patronne ne mintéresse pas, je veux quon me foute la paix, accessoirement quon voie en moi une bonne camarade de misère. La matonne qui a gueulé me sourit, bizarre.
Allez mesdames, cest le printemps, je vous accorde une heure de promenade, un peu dair vous fera le plus grand bien. Excellent, Marvault, souffle-t-elle à mon oreille au passage, Laval va se tenir à carreau, cest une bonne chose pour tout le monde.
Léquilibre des forces limite les risques daffrontement, comme pendant la « guerre froide » entre lEst et lOuest il y a un siècle, lapplication concrète de la loi de Newton. Je ny ai pas pensé sur le coup ; pourtant, lidée de mettre cette garce dans lembarras me plaît, je veux être la gentille de lhistoire. La blondinette cherche mon regard, moins pressée de se soumettre aux caprices de Laval encore sous le choc. Les autres ont choisi leur championne, moi, une sacrée responsabilité.
Les positions ont radicalement changé dans la cour, les postures aussi. Je perçois des clins dil complices, des signes amicaux de la main, des sourires dencouragement. Tout ça reste discret, mais dénote les prémices dune révolution dans lorganigramme du bloc A. Je devrais peut-être marquer mon territoire en pissant aux quatre coins. Non, remplacer une tyrannie par une autre va à lencontre de mes valeurs révolutionnaires. Laval se fait consoler par Gaëlle dans lindifférence générale ; quant à la blondinette, elle a disparu.
La silhouette de Christelle se fond dans lencadrement de la porte, on dirait ma mère à lépoque où elle prenait de mes nouvelles au retour du boulot, quand ma diablotine de sur qui faisait toujours ses devoirs dans ma chambre lui en laissait le temps.
Le moral remonte, cest cool, il va ten falloir.
La réaction teintée dhumour au second degré de ma codétenue sème un doute, vite balayé par sa grimace. Linformation a déjà fuité, cétait prévisible. Je nai fait que me défendre, et accessoirement pris sa défense à elle.
Comment taurais voulu que je réagisse, cette garce nous mettait plus bas que terre, toi comme moi. Je ne vais pas mexcuser.
Christelle prend ma main dans une attitude maternelle.
Je ne te le demande pas. La gentille princesse a évincé la méchante sorcière, bravo, il va se passer quoi maintenant ? Les détenues se moquent de la psychologie inversée, la peur inspirée par Laval maintenait la cohésion, quoiquon en dise. Léquilibre est rompu désormais, pas très futé de la part dune étudiante en histoire. La Rome antique, ça ne te rappelle rien ? Linsécurité permanente.
Putain ! Je nai pas envisagé les choses sous cet angle, les matonnes non plus, on est loin davoir le recul dun commissaire de police en la matière.
Une véritable méchante va débarquer au bloc un de ces jours, une qui aura déjà pris perpette, et se moquera de passer quelques semaines au mitard. Tu vas devoir apprendre à te défendre ou tu risques de souffrir.
Transformer la cellule en salle de sport ? Pas évident avec les caméras ; de plus, je nai jamais été douée dans ce domaine.
Tu veux dire...
La totale, ma belle, remise en forme puis entraînement aux méthodes de combat de la police. Mieux vaut prévenir que guérir. On fera ça à la buanderie, la surveillante nous foutra la paix.
Cest si grave ? Comment imaginer que tenir tête à une conne puisse avoir de telles conséquences, ça mapprendra une fois de plus à fermer ma grande gueule. Je devrais avoir retenu la leçon depuis le temps.
Je suis désolée.
Non, cest moi lancienne, jaurais dû te prévenir...
Hum, hum.
La blondinette, quest-ce quelle fabrique à la porte de notre cellule ! La bouche en cur, le regard bas, on dirait quelle marche sur des ufs. Christelle tapote ma main puis se lève.
Je vous laisse.
Eh ! attends ! Le comportement de Laval à légard de cette nana me filait de lurticaire, daccord, mais je nai rien à lui dire, moi, on ne se connait même pas. Christelle tire la porte dans son dos, un sourire moqueur aux lèvres, je la soupçonne de vouloir monter la garde à proximité, que personne nempêche la championne du bloc A de jouir de sa victoire. Merci pour cette jolie preuve de complicité entre codétenues, tu me la paieras. Et moi, je fais quoi maintenant ?
Quelle galère ! Margaux, cest son prénom, a pris place sur la couchette près de moi, en attente. De quoi ? Je nen sais fichtrement rien tant un sourire timide laisse planer le mystère sur ses intentions. En a-t-elle seulement ? Rien nest moins sûr. Pour un peu, on se croirait à un premier rendez-vous arrangé par une agence matrimoniale en dépit du bon sens. Jamais lexpression « se faire chier comme un rat mort » ne ma paru aussi appropriée que cet après-midi, je fais finir par allumer la télé à ce rythme, ou mallonger pour une sieste.
Je sais comment ça marche, cest pas beaucoup mieux dans les centres pour mineurs. Tas été cool ce matin.
Cest sympa mais... jai agi dans mon intérêt sans vraiment penser au sien, afin de gagner ma tranquillité desprit, non une éventuelle gratitude dont je ne sais que faire. Mes épaules ne sont pas assez large pour le costume de redresseur de torts. Le lui dire serait méchant vu la manière dont ses codétenues la traitent, autant la laisser rêver un peu. Elle sait parler au moins.
De rien. Laval me tournait autour avant ton arrivée, alors je te devais ça.
Merci quand même.
Tu...
Merde ! Elle a voulu membrasser, là, avec la langue, cest pousser la gratitude un peu loin. Coucher avec moi pour me remercier davoir sauvé son petit cul des griffes de Laval, je ne comprends rien.
Je peux être ta femme.
Catastrophe ! Jaurais vraiment dû me faire toute petite ce matin au lieu de jouer les dures en public. Christelle ma expliqué quelques coutumes de la vie en taule, dans une communauté aux règles strictes. Par exemple, le « mariage » na rien à voir avec les sentiments, cest un contrat moral passé entre deux détenues. En cas daccord, Margaux deviendra ma propriété, personne ne lui manquera plus de respect jusquà ce que jabandonne mes droits sur elle, volontairement ou non. Une certaine tranquillité en échange de faveurs sexuelles, tu parles dune tradition.
Laisse tomber, tu ne me dois rien.
Les grands yeux bleus humides disent le contraire. La blonde cherche une protection à nimporte quel prix.
Je ne te plais pas ?
Tu es mignonne, mais...
Après deux mois derrière les barreaux en comptant la préventive, mon opinion sur le milieu carcéral a radicalement changé, en particulier depuis mon arrivé ici. Tout est à relativiser, comme le sexe qui sert à tisser des liens indispensables dans un lieu aussi déshumanisé quun pénitencier. Inutile de vouloir y échapper ou de sinterdire dadopter ce comportement, ici la baise permet de passer le temps, dobtenir une faveur, de se raccrocher à un semblant dhumanité, de contrecarrer ses peurs, de fuir la réalité de lincarcération le temps dune étreinte.
Jy pense dès que linaction me pèse, donc très souvent, plusieurs fois par jour ; malheureusement, la masturbation me satisfait de moins en moins. Pourquoi me branler dans mon coin quand on peut sarranger entre nous. Entre femmes ? Un détail quil faut savoir dédramatiser vu le contexte, ce nest pas comme si javais le choix. Margaux est plutôt jolie, elle en a envie, je nai rien de mieux à faire, alors une partie de jambes en lair peut se concevoir, à condition quelle ne parle pas dune relation suivie encore moins de « mariage ».
Daccord, rien quune fois, après tu dégages.
Jai pensé que ce viendrait facilement, surtout avec les efforts manifestes de Margaux pour me mettre en condition, à croire quelle en avait vraiment envie. Grosse erreur, je suis trop niaise en ce qui concerne le comportement à adopter dans lintimité ; alors entre nanas, inutile dy penser. Ce nest pas évident pour moi davoir un rôle actif au pieu, je me contentait décarter les cuisses avec les mecs, ou de faire ce quon me disait, la plupart nattendaient rien dautre. On a décidé de rester bonnes copines, une piètre consolation. Nempêche que la frustration me tape sur les nerfs, Christelle sen amuse au retour du réfectoire.
Tu devrais prendre une douche.
Déjà fait.
Pauvre chérie, tu nas plus quà espérer lintervention dune main secourable pour te soulager un peu.
Très drôle ! Ten as dautres des comme ça ? Pas question dattendre lextinction des lumières puis de me contenter dune petite branlette, ce serait con. Je me plante devant sa couchette comme une gamine capricieuse.
Quest-ce que tu veux, glousse-t-elle mi figue mi-raisin.
À ton avis ! Je suis vraiment trop énervée pour méclater au jeu des devinettes, il me faut du concret.
Fais-moi une place.
Inutile de me lancer dans de longues explications sur le besoin dune étreinte, dune relation physique, dun échange de fluides, Christelle le sait, jécarte le drap. Les seins lourds tombent un peu, on dirait de belles grosses larmes estampillées de larges aréoles roses. La taille nest sans doute plus aussi fine quelle la été ; le ventre reste tonique pourtant, les hanches rondes joliment dessinées. De quoi aurai-je lair à son âge dans une vingtaine dannées ? Mieux vaut ne pas y penser. Je mattarde sur le mont de Vénus recouvert dune toison sombre impeccablement taillée.
Tu es belle.
Ce nest pas un compliment en lair, juste un constat. Le mensonge na pas sa place entre nous, encore moins maintenant.
Merci, toi aussi.
Le désir de Christelle séveille petit à petit, perceptible à sa voix grave, à la brillance de son regard. Il me suffirait dattendre sans bouger, lascive, offerte, elle me donnerait certainement du plaisir comme la dernière fois. Jai envie dautre chose cependant, de partager ce moment au lieu den profiter égoïstement.
Peau contre peau, poitrine contre poitrine, les jambes entremêlées, létreinte passe rapidement de chaleureuse à sensuelle. Ô Christelle ! Joublie mon intention première dembrasser la bouche tremblante qui cherche désespérément la mienne, on verra plus tard pour la tendresse. Je veux baiser, la baiser, concrétiser ce désir animal qui noue mes entrailles, sans avoir besoin dun foutu désinhibiteur comme lalcool pour me donner le courage dassumer mon choix.
Mes mains trouvent les seins lourds dinstinct, la gestuelle me vient naturellement, Christelle tressaille de ce premier contact direct, sexuel. À force de contorsion je saisis un téton entre mes lèvres jusquà le sentir arrogant, lautre réagit à la pression de mes doigts. Je ne me lasse pas du sel de sa peau brûlante.
Christelle appuie déjà sur mes épaules, pressée den finir avec douze ans de caresses solitaires, les préliminaires la rendent nerveuse. Jobéis de bonne grâce, aussi impatiente quelle den venir à lessentiel, curieuse de goûter ce corps de femme. On tremble toutes les deux, ses cuisses sécartent.
Rattrapée par le doute, je me perds dans la forêt de poils sombres du pubis à la bonne odeur de gel douche, me contentant de redessiner les contours de son intimité dun doigt fébrile. Ma bouche refuse de descendre plus bas malgré linsistance de Christelle sur ma tignasse. Merde ! Force-moi ou on arrivera à rien.
Attends !
Bousculée, je me retrouve sur le dos, en attente, elle enjambe ma tête. Les aines sont lisses aucun poil disgracieux ne me rebute sa fente, mon regard se pose sur la fente mystérieuse. Les petites lèvres dentelées entrouvertes révèlent le clitoris gonflé sous son capuchon, cest presque beau. Je ne vais pas me contenter de mater ? La crainte de la décevoir me pousse à effleurer le point le plus sensible.
Tu commences par la fin ! rit-elle nerveusement.
Tendue, enrouée, Christelle ouvre sa grotte à mon intention. Jobéis une fois encore, rassurée dêtre guidée, je commence à explorer la vulve chaude à laveugle, le nez dans la touffe. Elle était déjà humide à mon arrivée, ça empire rapidement. Je nai pas dautre choix que de déglutir la mouille douce-amère dans cette position.
Baise-moi avec ta langue.
La pression augmente sur ma bouche, jinvestis le conduit vaginal, le clapotis du va-et-vient trouble le silence, mhypnotise. Christelle gémît, ou plutôt elle gronde dune voix rauque, ce nest plus de la nervosité mais de lagacement. Je sens une main entre mon nez et les poils, pressée de débusquer le clitoris.
Létau des cuisses se resserre soudain, quelle jouisse vite ou je vais suffoquer, ma nuque devient douloureuse. Pourtant, au-delà de la situation inconfortable, le bonheur de lui donner du plaisir est sincère. La prochaine fois, il y en aura assurément dautres, je me masturberai en même temps.
Pfff...
Rien quun sifflement léger, un long soupir. Christelle méchappe dans lélan de son orgasme, je la retiens pour prolonger linstant. Remettre ma langue au chaud dans son antre, mabreuver à la source du miel amer, ressentir jusquà linfini les contractions de ce sexe ouvert à ma convoitise, voici ce qui mimporte.
Je suis trop bien pour changer de pieu, trop crevée aussi, à en oublier le triste cadre de nos débordements. Lévasion par le sexe, ça donnerait presque à réfléchir. Quoique, cest déjà une réalité pour la plupart. Christelle sest occupée de moi après avoir pris son pied, aussi bien quil y a deux semaines, puis je lui ai montré à quel point je suis bonne élève. Repue par deux orgasmes, elle caresse mes seins sans intention particulière, juste parce quelle les trouve beaux depuis quon se connaît, un compliment que je lui retourne volontiers.
Bonne nuit, murmure mon amie le souffle encore court.
Elle le sera, cest une certitude. Je prends sa bouche fleurie de mes humeurs, un peu de tendresse simpose maintenant. Christelle me rend mon baiser en se pelotonnant dans mes bras.
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