La Statuette

Ce dimanche-là, comme souvent à la belle saison, Viviane se rend à une des foires à la brocante, nombreuses dans la région de Bordeaux. Pour une fois, elle est seule. Tant mieux, elle pourra prendre son temps et regarder ce qui l'intéresse. Il y a du monde, comme toujours, mais elle aime ça, partager ces moments de "chine" avec d'autres passionnés. Au fil des stands, elle tombe en arrêt sur une statuette conçue avec des objets en métal, très moderne dans sa facture. Elle aime cette ligne élancée et un peu tarabiscotée qui lui rappelle les oeuvres de Picasso. Elle demande le prix au brocanteur, un jeune type aux cheveux longs devant lequel elle était passée plusieurs fois, mais sans jamais lui acheter quoi que ce soit. Un peu chère, la statuette, mais elle pourrait aisément la revendre le double, pense-t-elle.

- Mais celle-ci est déjà vendue, désolée, précise le broc, avec un léger accent.

- Ben alors, pourquoi vous l'exposez ? répond Viviane.

- Parce que la personne qui l'a achetée est en train de tourner sur le marché. Mais si vous voulez la soeur, je l'ai dans mon hangar, suffit que vous vous déplaciez.

Viviane se renseigne mais le broc habite à côté de Pau et ça fait un peu loin.

- Bon, je vais réfléchir. Au-revoir.

En continuant de tourner, Viviane repense à la statuette. Pas de bol, vraiment. A quoi ça tient, un achat et une vente. Puis elle quitte le marché et décide d'aller piquer une tête à la piscine car elle a son bikini sur elle.

Au retour, au moment de rejoindre la route de Bordeaux, voilà sa voiture qui donne soudain des signes de faiblesse. Un dimanche ! Elle hoquette et finit par se mettre à l'arrêt sur le bord de la route. Viviane n'a même pas pris son téléphone portable pour demander de venir la chercher. Reste qu'une seule solution : faire du stop.

Elle n'a pas eu à attendre longtemps. Une camionnette s'arrête à sa hauteur.

Mais c'est le broc de tout à l'heure ? L'homme descend, ouvre le capot, triture le moteur :

- Je crois que ce sont les vis platinées qui sont hs. Vous êtes obligée de vous faire dépanner.

- Quelle plaie ! C'est bien ma chance et en plus, je n'ai pas un rond en ce moment.

- Vous vouliez pourtant m'acheter la statuette.

- Oui mais c'était un coup de coeur.

- Bon, puisque vous êtes en panne, je vous propose de venir chez moi voir la statuette jumelle et vous pourrez l'emporter chez vous car je vous raccompagnerai, promis.

Viviane hésite un instant. Le gars semble sérieux. Et puis, faut reconnaître, il est pas mal. Maintenant qu'elle le voit dans un autre contexte, il est même charmant. Et serviable. Quel âge il doit avoir ? Dans les 40 ans à peu près, sa zone d'influence à elle, Viviane. Mais bon, ce n'est pas le moment de fantasmer. Soyons pratique.

- Ok, mais n'z pas de la situation.

- Promis, jolie blonde !

Sur la route de Pau, tous deux se présentent. L'homme, qui se prénomme Lothar, est d'origine allemande mais installé en Béarn depuis dix ans avec Walter, un compatriote, qui est allé sur un autre marché à la brocante. Celui-ci est d'ailleurs présent quand Lothar et Viviane sortent de la camionnette. Plus grand, plus athlétique et plus blond que son collègue, "un vrai beau mec" se dit Viviane qui se demande où se nichent les deux nanas obligatoires dans le sillage de ces deux mâles à la virilité indiscutable. "A moins qu'ils ne soient homos, va savoir", sourit-elle in petto.

Lothar lui montre directement la statuette. C'est presque la même, en un poil plus grand. Elle va la prendre. Les deux Allemands acceptent le deal.

- Restez dîner avec nous, propose Lothar, on repartira après.

Viviane accepte car elle se sent en confiance et ce soir, elle est libre. Les deux hommes et elle partagent les même goûts pour les vieilles belles choses mais aussi le contemporain.
La discussion s'éternise, le tutoiement s'est imposé et il est déjà 21h quand ils se mettent à table. Walter a sorti une bouteille de schnaps. Viviane ne connaît pas et elle y prend goût. Un verre, deux verres et la voilà un peu partie. Totalement désinhibée, elle les lance sur leur vie sentimentale :

- Vous ne seriez pas un peu homos, par hasard ?

Eclat de rire des deux hommes.

- Parce qu'on vit à deux ? Tu serais venue hier, tu aurais vu des filles. Mais on veut rester libre. Et toi ?

Viviane a cette formule lapidaire :

- C'est compliqué !

Elle n'a pas trop envie de s'expliquer. Elle parle d'un ami éloigné.

- Bon, en fait, tu es libre ! résume Lothar.

Viviane sourit sans répondre, la malice dans son regard.

Dans le même temps, Walter a branché la chaine hi-fi dans le salon très cosy où le trio prend le café. Une douce musique envahit la pièce et Viviane se sent sur un petit nuage. Deux hommes beaux et sympas pour elle toute seule : ah, si son amie voyait ça ! Assis à côté d'elle sur le canapé, Lothar lui met le bras autour du cou et l'attire contre son épaule. Viviane se sent soudain en sécurité et se laisse aller. Elle se rappelle maintenant qu'elle n'a pas fait l'amour depuis une éternité. Et que ça lui manque. Après tout, pourquoi pas ici, avec ces deux inconnus qui ne sont pas des sauvages ? Elle aurait pu tomber plus mal. Et deux hommes pour elle seule, ça, elle n'aurait jamais oser y penser. Cela valait le coup d'attendre aussi longtemps... Quand l'homme cherche ses lèvres, elle ne résiste pas et répond à petits coups de langue. Walter s'est installé de l'autre côté et l'attire aussi contre ses lèvres. Re-baiser. Elle revient à Lothar. Un coup à droite, un coup à gauche. Mais qu'est-ce qui se passe, se dit-elle, je deviens folle ?

Lothar lui a pris la main pour lui suçoter les doigts, puis l'a dirigée vers sa braguette. Viviane la retire vivement, comme si elle s'était brûlée.
L'Allemand aux cheveux longs insiste et cette fois, elle ne se dérobe pas. Mieux, elle s'attarde, en reconnaissance. Bon sang, il a le paquet, le type, se dit-elle et une chaleur commence à irradier son bas-ventre. Walter a pris l'autre main. Même opération, même constat. Carine caresse maintenant les deux hommes en même temps à travers leur jean et sent grossir leur désir. Elle devine les glands sous ses doigts. Elle appuie résolument dessus, en suit les contours, s'attarde sur le méat. Un signal pour les deux hommes qui se libèrent de leur pantalon et exhibent deux sexes fièrement dressés vers le plafond. Tout en les embrassant à tour de rôle, Viviane fait coulisser sa main sur les deux membres qu'elle sent durcir à mesure qu'elle branle. Elle est maintenant allée beaucoup trop loin pour reculer. D'ailleurs, des mains s'activent pour la déshabiller. Et la caresser. Elle n'a opposé aucune résistance quand Lothar a fait glisser son pantalon et son slip, pas davantage quand Walter l'a débarrassée de son tee shirt et de son soutien-gorge. Quand une main a investi son entrejambes, elle a ouvert son compas pour lui faciliter l'exploration. Et quand une autre s'est mise à titiller les pointes de ses seins, dures comme des clous, elle a gémi. Une envie irrésistible de sucer ces deux hommes la prend. Elle plonge sur un gland, à droite, au hasard, sans pour autant lâcher la prise sur l'autre hampe qu'elle continue d'astiquer fiévreusement. Puis elle change. Le fait d'enrouler la langue sur deux sexes différents, à quelques minutes d'intervalle, lui procure une étrange impression. Celui de Lothar est long et mince, celui de Walter épais et plus court, presque trapu. A sucer, elle le préfère parce qu'il tient bien en bouche. Elle se demande ce qu'il en sera quand elle va baiser car c'est sûr, elle va baiser, elle en meurt d'envie. L'activité manuelle de Lothar sur son clitoris l'a mise en transe, elle a l'impression de dégouliner sur le canapé. Et quand l'Allemand s'est mis à genoux devant elle pour plonger son museau entre ses cuisses, elle n'a pu s'empêcher de crier de joie.
La langue pointue de Lothar s'est mise à la fouiller comme un sexe, de bas en haut, sur les côtés, en profondeur cependant que Walter, qui s'est levé, lui tend son pieu à pomper. Tout en se faisant lécher, elle suce avec ardeur, soupèse les lourdes couilles de l'Allemand, les flatte, les presse, le faisant grogner de satisfaction. Lothar lui arrache parfois des petits cris de plaisir quand sa langue a atteint une terminaison nerveuse plus sensible. Elle est archi mûre et lâche :

- Baisez-moi maintenant !


Walter s'est levé chercher deux capotes. Il s'en pose une, tend l'autre à Lothar. Qui va la pénétrer la première ? A dire vrai, elle s'en fout, du moment qu'elle peut enrouler ses jambes autour de fesses d'homme en mouvement. C'est Lothar qui la prend après l'avoir allongée sur le canapé. Elle sent la queue longue de l'Allemand s'insinuer avec précaution et lui en est reconnaissante. Ce n'est pas un boucher, il sait prendre son temps et laisser l'intimité féminine s'adapter au membre viril. Il lime bientôt de toute sa longueur et Viviane a l'impression qu'on n'est jamais allé aussi loin en elle. Elle cherche la queue de Walter pour le branler tout en se faisant ramoner en profondeur. Elle ne veut pas que l'un des deux se sentent lésé, elle veut les faire jouir l'un après l'autre, c'est son but. Et quand Walter prend position à son tour entre ses cuisses, elle l'accueille avec joie. Oui, son sexe est différent, il va moins loin mais il est gros, elle se sent bien occupée, bien envahie. Il lui adresse de puissants coups de reins qui font vibrer le canapé sur ses bases et là, oui, il faut le reconnaître, elle se sent sacrément bien baisée. Rien à voir avec les demi-portions et autres éjaculateurs précoces qui sont parfois entrés dans son lit.

Lothar, queue dressée, l'attend assis et elle vient s'empaler sur lui, en position inversée, si bien qu'elle peut encore sucer la belle bite de Walter tout en ondulant sur l'axe du pénis de son autre partenaire. Les deux gars s'entendent bien et c'est bientôt Walter qui la prend par les hanches pour l'empaler sur lui. Un coup l'un, un coup l'autre, l'harmonie est parfaite dans le trio. Les deux hommes retiennent leur sperme pour continuer à la satisfaire.

C'est alors que Walter propose :

- On vient tous les deux en toi en même temps, d'accord ?

Viviane a un petit moment d'appréhension. La double pénétration, elle ne connaît pas. Elle n'a jamais fait, même s'il lui est arrivé d'en rêver. Walter sort un tube de gel, ce qui la rassure un peu. Il entre un doigt lubrifié dans son anus, s'y attarde et ma foi, ça ne lui déplaît pas, même si la sensation est différente du vagin. Walter s'est maintenant allongé par terre :

-Viens sur moi, ordonne-t-il.

Viviane ne se fait pas prier et le chevauche avec ardeur. Elle aime parfois dominer son partenaire et celui-ci, avec son beau torse bronzé, est bien agréable à mater. C'est alors qu'elle sent le souffle de Lothar dans son dos et quelque chose de dur à l'entrée de son anus.

-Détends-toi, ça va y aller tout seul.

De fait, le sexe long de l'Allemand se fraie un passage par petits coups précis et bientôt, Viviane est totalement envahie, dans ses deux orifices les plus intimes. Elle laisse parler ses hanches car les hommes ne bougent pas, lui laissant l'initiative. Ces deux bites dans son tréfonds lui procurent une étrange sensation, mais de plus en plus agréable et même de plus en plus jouissive. Les deux Allemands remuent bientôt en cadence et cette fois, c'est elle qui se laisse faire. Elle comprend qu'elle ne va pas tenir longtemps comme ça et les deux hommes non plus, qui grognent de plus en plus fort tout en la limant de conserve. La jouissance monte, inexorable, irrépressible et Lothar s'est retiré pour arracher son latex et éjaculer sur son dos un liquide presque brûlant tandis que Walter rue sous elle à l'en faire décoller. Mon Dieu, quel pied ! Viviane bascule sur le côté, vannée tandis que les deux hommes, pas beaucoup plus frais, récupèrent :

- Eh ben dis donc, toi, tu es une sacrée affaire, murmure Lothar. Viviane sourit. Une affaire à saisir mais qui a été trop longtemps délaissée, pense-t-elle.

Elle a pris une douche sur place, échangé quelques considérations intimes avec ses deux amants d'un soir qui lui font finalement cadeau de la statuette. Ils la raccompagnent tous les deux à Pau alors qu'elle se sent dans un état second. Elle j'a même pas vu passer la longue route. Et le lendemain matin, au réveil, un peu mâchée par la séance de la veille, elle se demande si elle n'a pas rêvé, mais ses petites douleurs sont là pour lui rappeler que non. Quelque chose lui dit qu'elle ne va pas tarder à reprendre la direction de Pau et cette fois, la statuette n'aura rien à voir dans l'affaire...

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