Road Trip
En cette période compliquée, qui dure maintenant depuis plus dun an, maintenant, après avoir été patients, on a juste envie de recommencer à vivre normalement. Aller dans un restaurant, prendre un verre dans un bar avec des amis, par exemple. Ce qui me manque surtout, cest labsence de perspectives, de projets, et notamment pour partir en vacances. Avec cette histoire, jai juste voulu rêver un peu, à une vie « normale », aux vacances, au retour de linsouciance. Et lItalie, cest un pays parfait pour rêver et être insouciant.
Ce rêve que jai, je lai romancé pour vous le présenter sous forme dune histoire à ma façon, pleine de bons sentiments, de joies, de peines et dun peu de sexe.
Ah, jallais oublier ! Je remercie Patrick, dit PP06, qui a pu découvrir ce texte en exclu, pour son regard acéré et son stylo rouge.
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13 heures 30, Vincent venait tout juste de rentrer chez lui. Cest rare quil rentre aussi tôt. Il est informaticien et installe des serveurs pour les entreprises. Il en assure aussi la maintenance.
Nous sommes vendredi, et il avait rendez-vous avec un client à 50 kilomètres de son domicile.
Le client venait dannuler. Le rendez-vous est reprogrammé la semaine suivante. Vincent a pu trouver un créneau dans son emploi du temps bien remplit.
Il a appelé son patron, pour voir ce quil devait faire :
- Ecoute, cest calme aujourdhui, rentre chez toi et profite de ton après-midi. Cest vendredi, la semaine prochaine va être chargée.
- Ahahahah, merci ! Quel élan de générosité, ce nest pas souvent que ça arrive !
- Cest ça plains toi
A peine arrivé, Vincent sest affalé sur le canapé. Voilà un week-end qui commençait parfaitement bien. Un après-midi de repos inattendu. Stéphanie, sa femme en séminaire à lautre bout de la France depuis mercredi et qui rentrait le lendemain matin.
Il allait pouvoir profiter de cet après-midi, pour peaufiner la surprise quil réservait à Stéph. Cela faisait deux ans presque, sans vacances. Hormis ce séjour en août dernier avec un couple damis, Sophie et Emeric, avec qui ils ont loué une villa au Pays Basque pour deux semaines. Moment agréable, parenthèse pendant la crise du Covid, ce séjour avec leurs amis était bien loin maintenant, huit mois ! Huit mois à bosser, à subir les couvre-feux, les confinements, les déconfinements, les re-confinements, les restrictions. Tout ça est terminé maintenant, en ce printemps 2022, la crise est derrière nous.
Emeric et sa femme Sophie
Emeric et lui se connaissaient depuis longtemps, depuis le lycée. Pendant leurs études, ils ont été en coloc pendant un temps. Stéphanie et Sophie sentendaient bien. Ils se voyaient très souvent, pour des soirées, des week-ends et des semaines de vacances, depuis plusieurs années.
Mais cette fois, Vincent a prévu une virée en amoureux avec Stéphanie, un mois plus tard. Elle nest pas au courant. Ils partiraient en avion pour Venise, puis loueraient une voiture, direction la Toscane, Vérone, Modène, Pise, Sienne et bien sûr Florence. Un peu à laventure. Ils trouveraient bien des hôtels où séjourner en cours de route. La pandémie, bien que jugulée, nétait pas si loin derrière eux. Les gens hésitent encore à voyager, surtout en Italie, pays durement touché. En plus, on était un peu hors période en ce début de printemps.
Selon le temps quils passeraient à musarder à Venise et en Toscane, ils pourraient pousser jusquà Rome, pour terminer ce petit road-trip en beauté. Vincent navait pas prévu de billets de retour. Daprès la compagnie aérienne, sils nétaient pas sur un retour à une date précise, ils trouveraient facilement des billets retour. Ils avaient tous les deux accumulé pas mal de jours de vacances, pendant ces deux années noires.
Stéphanie ! Stéphanie était quasiment son premier amour, hormis les amours adolescentes. Avant Stéphanie, Vincent avait papillonné, ne sattachant jamais vraiment aux filles quil croisait. Stéphanie, ça avait été le coup de foudre immédiat. La femme de sa vie, une évidence dès le premier instant. Ils étaient mariés depuis neuf ans, ils se connaissent depuis douze. Ils étaient toujours aussi amoureux lun de lautre après ces années de vie commune.
Même ces deux années compliquées, parfois lun sur lautre H24 aux pires moments de confinement, navaient pas entamé leur entente parfaite. A 32 ans tous les deux, ils avaient le projet dagrandir la famille. Cette décision a été prise pendant le confinement. Peut-être que ce voyage en Italie pourrait être loccasion qui allait faire le larron (ou la larronne).
Il lavait eu une heure avant au téléphone. Elle termine son séminaire cet après-midi et rentrera demain en milieu de matinée, par le premier TGV du matin. Stéphanie était anxieuse en partant. Ce séminaire dentreprise rassemblait des représentants de toutes les filiales de sa boite. En tant que cadre, elle devait présenter à tout ce beau monde, le projet organisationnel quelle avait mis en place dans son service et qui fonctionnait bien. Elle était dans ses petits souliers en partant. Elle allait attirer lattention de tous, notamment des directeurs de sa boite. Elle était même complètement stressée. Pour Vincent, aucun doute, Stéph devait sen tirer avec brio. Son intervention a eu lieu ce vendredi matin. Daprès ce quelle lui avait dit à midi, tout s'était bien déroulé.
Cest donc, détendue, quelle allait rentrer demain matin. Elle lui avait manqué depuis mercredi. Se quitter quelques jours faisait toujours le plus grand bien aux couples, mais quest-ce que cétait dur. Il avait laprès-midi pour préparer ces retrouvailles et peaufiner la mise en scène de sa surprise. Comment Vincent allait-il présenter ce road-trip italien à son épouse ? Il fallait quil trouve un truc original.
Cest au milieu de ses cogitations que son portable se mit à sonner : Sophie
Quest-ce quelle lui voulait. Peut-être a-t-elle essayé dappeler Stéph pour avoir des nouvelles, et celle-ci en plein séminaire nayant pas pu répondre, elle se rabattait sur lui :
- Vincent ? Bonjour, comment vas- tu ?
- Bien et toi ?
- Bien aussi, dis-moi, je tappelle, mais cest intéressé !
- Ah oui ? Dis-moi tout
- Voilà, est-ce que tu peux passer vite fait à la maison après le boulot ce soir ?
- Oui, pourquoi ?
- Jai un souci avec lordi, il ne veut pas souvrir, rien à faire ! Tu viendras avec Stéphanie, bien sûr.
- Ecoute, je peux venir tout de suite, je ne travaille pas cet après-midi.
- Super, merci Vincent ! Dommage, je ne verrais pas Stéph.
- Tu ne laurais pas vue, elle nest pas là, elle est en séminaire depuis deux jours.
- Ah ! Ok, écoute, tu passes quand tu veux, quand tu peux déjà. Encore désolée de te déranger Vincent.
- Mais ça ne me dérange pas, si on ne peut plus demander un service à un ami, où va-t-on ! Je serai là dans une heure.
- Merci, à toute
Vincent est arrivé une heure après chez Sophie et Emeric. Sophie lui a ouvert la porte et lui a claqué une bise sur chaque joue. Elle portait un jeans délavé et un haut ajusté. Le tout mettait sa silhouette en valeur. Petite blonde pétillante, Sophie avait de quoi faire craquer nimporte quel homme. Nimporte quel homme sauf Vincent. Il adorait Sophie, ils se connaissaient depuis longtemps. Cétait vraiment une bonne amie, dun caractère facile, mais enjouée, à lintelligence vive, à lhumour souvent taquin, et surtout très douce. Mais il est amoureux de Stéphanie. Et puis on ne touche pas à la femme des amis. On ne touche pas aux femmes des autres dailleurs. Vincent navait jamais estimé que le plaisir puisse être dans la diversité.
- Génial, tu as fait vite ! Si tu me dépannes cet aprèm, je naurais pas à bosser toute ma soirée en plus. Je suis embêtée, jai des trucs dedans, dont jai besoin pour une démo à un client potentiel.
Sophie est décoratrice dintérieur et travaille à domicile.
- Et cette saloperie dordi refuse de souvrir !
- Tinquiète, je vais voir ça, si ça se trouve ce nest pas grave.
- Jespère, si je ne peux pas récupérer mes fichiers, je suis dans la mouise. Des heures de travail. Dhabitude, je mets tout sur mon portable, mais là, jai copié ces fichiers vite fait sur lordi fixe avant-hier, parce quil était allumé et que je faisais quatre choses à la fois. Je devais les rapatrier sur le portable après, mais jai trainé et me voilà bloquée aujourdhui. Quelle poisse !
- Et ça tévitera de faire râler Emeric ce soir. Il nest pas très doué en informatique.
- Oui, cest vrai ! Mais, il nest pas là, il est en déplacement pour la mise en route dun chantier.
- Ah ? Je lai vu le week-end dernier, il ne men a pas parlé. Après, on sest vu vite fait
bien voyons voir, quest-ce que ça donne cette bécane
- Je te laisse faire Vincent, si tu as besoin de quelque chose, dis le moi, je suis dans mon atelier.
Avec les CD de démarrage Vincent a pu ouvrir lengin. A priori, un virus était responsable du blocage :
- Cest grave, dit Sophie en passant la tête à la porte au bout dune dizaine de minutes.
- Surement un virus, il faut que je passe mon antivirus perso pour le détruire.
- Tu vas arranger ça ?
- Je ne sais pas, jespère, je viens de lancer le scan. Ils sont où tes fichiers ?
- Sur le bureau. Ils sappellent Soph 1, Soph 2 et Soph 3.
- Original !
- Moque-toi !
- Ok, je te dis quand jai terminé, il y en a au moins pour une demi-heure. Une fois le virus éliminé, on pourra voir si le système est indemne et sil ny a pas de fichiers vérolés. Évidemment, vous navez pas fait de copie de sauvegarde, ni Emeric, ni toi ?
- Euh moi non, Emeric, je ne sais pas !
- Ah la la ! Il faut toujours faire des sauvegardes de tout.
- Je le saurais pour la prochaine fois !
- Vous dites tous ça et vous ne le faites jamais, lui dit Vincent en riant. Et après nous on rame pour récupérer vos fichiers. Je te ferai une sauvegarde avant de partir. Enfin, si je peux résoudre le problème, bien sûr.
- Jespère
Bon, jai des appels à passer, mais nhésite pas à me faire signe si tu as besoin de quelque chose. Au fait, je ne tai rien proposé à boire ! Je suis au-dessous de tout
- Tinquiète ! On verra après ! Et puis il faut que je le mérite et que je récupère tes fichiers.
Cétait bien un virus, et un méchant, qui s'attaque de façon aléatoire à n'importe quel type de fichier :
- Alors Vincent ? Me dit Sophie en passant dans le couloir.
- Un virus, et pas un sympa, je l'ai détruit, le rapport va nous montrer les dégâts qu'il a commis. Ne tinquiète pas, votre bécane devrait repartir après. Ça vous arrive sinon de mettre votre antivirus à jour ? Parce que là
- Oh tu sais moi et linformatique
- Faites gaffe quand même, il y a de plus en plus de saloperies sur internet. Même si un antivirus ne protège pas de tout, il empêche le tout-venant de passer. Sil avait été à jour, ce virus-là ne serait pas sur votre ordi. On le connaît depuis plusieurs semaines.
Après quelques minutes, il avait le rapport de lantivirus et la liste des dossiers touchés. La liste est longue, plus d'une centaine de fichiers : « Files corrupted », suivis du nom du dossier, trois avaient l'air bien endommagés.
Vincent a vite repéré sur le disque dur les dossiers concernés. Il a choisi dans son antivirus un programme de reconstruction des fichiers avec loption « réparer et ouvrir », ce qui permet à chaque étape de vérifier que tout fonctionne bien. Il va lappliquer dossier par dossier. Les premiers dossiers nont posé aucun problème, déjà plus de 80 fichiers restaurés. Mais, un dossier, appelé EMERIC était verrouillé par un mot de passe.
- Sophie, tu connais le mot de passe pour ce dossier. Je n'y ai pas accès comme aux autres.
- Euh, non, cest sûrement un dossier dEmeric pour son boulot, je peux essayer de lappeler, mais sil est sur son chantier avec ses clients, il ne va pas me répondre.
- Laisse tomber Sophie, Je vais me débrouiller sans, tinquiète
Emeric et la sécurité informatique, ça fait deux. A lépoque où ils étaient étudiants tous les deux, il avait toujours le même mot de passe pour tout. A coup sûr, il ne lavait pas changé 10 ans après. Soso 1325, Soso pour Sophie et 1325, leurs jours de naissance. Tu parles dune sécurité !
Gagné, ah là la Emeric, tu ne changeras jamais ! Après, ce nest peut-être pas des dossiers pro, mais perso.
De toute façon, quitte à être indiscret, je vais ouvrir et juste jeter un coup dil rapide sur les fichiers. Au pire, je vais voir des photos olé-olé de Sophie, ce qui naura rien de désagréable. Personne ne saura que je suis entré dans ce dossier. Et puis Sophie, je lai déjà vue en maillot sur la plage, rien de neuf ! Ou presque
En fait, Vincent fut déçu. Il a lancé son programme de reconstruction, rien de compromettant dans le dossier EMERIC, que des docs professionnels.
Le premier fichier texte sest ouvert, Vincent a continué sans se préoccuper de ce quils contenaient. A priori des plans, des dossiers professionnels, puis des tableurs, quelques séries de photos de chantiers de travaux publics aussi. Lantivirus tournait et les fichiers souvraient les uns après les autres. Tout se passait bien.
Ce fut au tour d'un gros fichier, un fichier vidéo. Ce fichier sappelait SE. Là, il y avait peut-être quelque chose de personnel. SE, ça signifie sûrement Sophie/Emeric. « Jespère que ce nest pas trop indiscret
A priori, non, vu le contenu des autres fichiers, sûrement une autre vidéo professionnelle », se dit Vincent. La correction faite, la vidéo a chargé et sest mise en route.
La scène se passait dans une chambre dhôtel apparemment. Un homme était de face, assis sur le lit : Emeric
une femme brune était agenouillée devant lui et
le suçait. Sophie est blonde ! « Emeric a une maîtresse, jy crois pas ! », la vidéo continuait, la femme sest redressée
« Nom de dieu ! Ce nest pas possible
Stéphanie ! »
Lamante dEmeric, cest Stéphanie, sa femme. Elle le trompait ! Avec Emeric
le S de SE cétait pour Stéphanie, pas pour Sophie.
Médusé, Vincent regardait la scène se dérouler sous ses yeux. Stéphanie à moitié nue a terminé de se déshabiller devant son amant, dans un strip-tease qui se voulait langoureux. Ils se sont embrassés, Stéphanie sest allongée sur le lit et a écarté les cuisses. Emeric s'est couché sur elle, et la pénétré. Il ne pouvait détacher les yeux du spectacle
enfin spectacle
- Alors cest bon, dit la voix de Sophie depuis le couloir.
- Euh oui
répondit Vincent en voulant précipitamment fermer le fichier.
- Quest-ce que cest ? Emeric a des vidéos porno sur son ordi ?
- Euh non, oui, enfin
- Tinquiète, jen ai vu dautres, je ne vais pas lui faire un scandale pour ça ! Juste me moquer un peu de lui quand il rentrera
mais
nonnnnn
Sophie venait de se rendre compte de ce qui se passait à lécran. Elle se figea la main sur la bouche :
- Non pas ça
dit-elle. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle a fait demi-tour et a couru se réfugier sûrement dans sa chambre.
Après son premier réflexe de vouloir arrêter la vidéo quand Sophie est entrée dans la pièce, il navait pas pu faire un geste, ni dire quoi que ce soit. Il était pétrifié, les yeux rivés à lécran, incapable du moindre mouvement. Le film continuait de se dérouler.
Il réagit enfin, coupa le fichier, sest levé et est allé voir Sophie.
Elle était bien dans sa chambre, allongée sur le ventre sur son lit, la tête enfoncée dans un oreiller, des sanglots secouant son corps.
- Sophie, lui dit-il en prenant sa main.
- Laisse-moi, jai trop honte.
- Je suis dans la même situation que toi. Je comprends parfaitement ce que tu ressens.
- Je sais Vincent, dit-elle en se relevant. Cest affreux
comment a-t-il pu me
comment ont-ils pu nous faire ça ?
- Je ne sais pas
Mais les faits sont là
- Oh mon dieu, fit Sophie en se posant son visage sur lépaule de Vincent. Elle sanglotait de plus belle. Il la serra contre lui dans ses bras pour la réconforter. Quelques larmes ont aussi coulé de ses yeux. Il craquait à son tour.
Une vingtaine de minutes plus tard, ils se faisaient face dans le salon. Vincent rompit le silence qui sest installé. Chacun deux était au plus profond de ses pensées :
- Quest-ce que tu vas faire Sophie ?
- Je ne veux plus le voir
je vais partir. Je vais aller chez mes parents. Et toi ?
- Moi, cest elle qui dégage ! Lappart est à moi, cest un héritage de ma grand-mère. Elle est chez moi.
- Je ne peux pas passer léponge, impossible, quelle trahison, avec ta femme en plus ! Cest encore pire. Ça fait encore plus mal. En plus ils se filment ! Tu as vu ça, cest
Cest dégueulasse
- Comme par hasard, ils sont absents en même temps, elle en séminaire, lui sur un chantier.
- Exact. On ne va pas samuser à rapprocher leurs dates dabsences Quel intérêt, cest encore plus se faire du mal.
- Tu as raison. Je fais une copie du fichier pour les avocats, je ten fais une aussi. Avant je veux juste vérifier un truc
je vais lappeler, pas sur son portable, je suppose quelle ne va pas répondre, elle est censée être en plein séminaire. Je lappelle à son bureau
Allo ? Le secrétariat de Stéphanie Vidal ? Oui ? Elle est là ? Oui, cest de la part de Mr Lebrun, je suis en contact avec elle pour un dossier, vous me la passez ! Merci
Vincent raccrocha aussitôt quil entendit la voix de Stéphanie dire « Allô » à lautre bout du fil.
- Cest bien ce que je pensais, elle nest pas du tout en séminaire à lautre bout de la France. Elle est tranquillement à son bureau. Elle doit rejoindre Emeric le soir dans un hôtel. Je suppose que pour lui cest pareil, et ils vont rentrer demain comme si de rien nétait !
- Je suppose que tu as raison. Je vais essayer de lappeler sur son portable pour voir
Messagerie ! Je nai pas dautres moyens de le joindre en journée
Oh et puis quelle importance. Excuse-moi pour tout à lheure, jai complètement pété les plombs, jai craqué. Je ne savais plus où jétais.
- Ce nest pas le problème Sophie. Devant le spectacle quils nous ont offert, comment réagir normalement. Jai aussi craqué. Ça nous a fait du bien.
- Oui, je sais. Même si ça ne résout rien, à deux pour affronter cette galère, cest moins dur. Jai repris le dessus. Même si jai toujours envie de pleurer, je ne vais plus mécrouler. Jai envie de lui en faire baver. Il ne va pas sen sortir comme ça
Et elle, cette salope
Excuse-moi, je naurais pas dû
- Non, ne texcuse pas ! Salope, ça lui va bien ! Quest-ce que tu penses de leur mettre le nez dans leur caca ? Ça narrangera pas la situation, mais au moins, ça nous soulagera un peu !
- Tu penses à quoi ?
- Voilà ce quon va faire Sophie
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Le lendemain, samedi, Stéphanie est rentrée vers midi :
- Ah te voilà ma chérie ! Tu es en retard !
- Oui le TGV a eu un problème, une heure de retard
lui dit Stéphanie en lembrassant sur les lèvres.
- Ah la SNCF !!! Tu es superbe Stéph ! Resplendissante !Ces trois jours sans toi ont été longs, mais longs
Jai envie de toi ! Si je ne me retenais pas, je te sauterais dessus là tout de suite !
- Grand fou ! Laisse-moi défaire ma valise
lui dit Stéphanie tout sourire en lesquivant. Te retrouver autant en forme, ça fait plaisir mon chéri.
- En forme et amoureux ! Ces séparations es, me rappelle combien je taime ! Et toi ?
- Oui, moi aussi bien sûr
- Alors ce séminaire ? Ça s'est bien terminé hier après-midi ?
- Oui, tu sais cétait cool, jintervenais le matin, donc laprès-midi pour moi, cétait plus détendu.
- Super ! Et vous avez fait un peu la fête hier soir ?
- Non, tu sais comment ça se passe.
- Euh non, je ne sais pas, justement
- Bah on a bu un verre vite fait entre collègues, et je suis montée dans ma chambre de bonne heure. La tension nerveuse de ces derniers jours ma épuisée.
- Je conçois que ça soit épuisant ma chérie ! Une soirée tranquille, ça a dû te changer !
- Comment ça ? Tu crois que jai fait la fête les autres soirs ?
- Non, je pensais plutôt à la tension nerveuse, liée à ton intervention devant toute ta boite, ça a dû tempêcher de dormir.
- Euh oui, jai eu du mal à trouver le sommeil
- Ah au fait, jai eu Sophie hier au téléphone.
- Ah ? Quest-ce quelle voulait ?
- Elle nous a invités pour dîner ce soir. Je me suis dit que tu serais peut-être fatiguée par le voyage, mais quaprès cette tension nerveuse, ça te ferait du bien de te détendre une soirée avec nos amis. Alors jai dit oui.
- Euh, oui tu as bien fait
On ne rentrera pas trop tard, cest tout.
- Jaurais préféré une soirée en amoureux, mais je ne pouvais pas dire non à Sophie ! Et puis en rentrant on pourra rattr tout le retard quon voudra ! En plus, eux aussi seront sûrement contents quon parte tôt. Emeric était aussi en déplacement, ça va être des retrouvailles pour eux aussi. Cest marrant hein ?
- Euh oui, en effet
Vincent ressentait bien la gêne que Stéphanie voulait cacher, il n'insista pas. Inutile de trop en faire.
Mais la situation lamusait. Enfin, amusement, ce nétait pas ment le terme le mieux adapté à la situation. Il continua :
- Dautant plus que cet après-midi, je dois aller dépanner un client. Je sais, cest samedi, mais pas le choix, il ny a que moi de dispo. Jaurais préféré mieux pour nos retrouvailles, mais ce nest pas loin dici, je serai rentré de bonne heure et on ne sera pas en retard pour aller chez Sophie et Emeric.
Il a inventé ce stratagème, parce quil navait pas envie de passer laprès-midi avec Stéphanie. Il a pu faire bonne figure jusquà présent, jouant même un petit peu avec elle, mais il finirait par se trahir, sil restait trop longtemps avec cette traîtresse. Lentendre accumuler les mensonges de cette manière, le ferait craquer à coup sûr. Sil passait trop de temps avec Stéphanie, il aurait du mal à garder son calme et à gérer. Il ne voulait pas gâcher ce quils avaient prévu avec Sophie pour le soir.
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- Il est excellent ton champagne Emeric ! Tu le fais venir directement de chez le producteur ?
- Oui, en plus, il est tout à fait abordable !
- Tu me donneras ladresse ?
- Bien sûr, quest-ce que je ne ferai pas pour mon meilleur ami !
- Je nai aucun doute sur le fait que tu sois prêt à tout pour me faire plaisir, vieux complice !!
Sophie venait de revenir au salon, où Stéphanie, Vincent et Emeric étaient assis devant lapéritif, un plat damuse-gueules à la main.
Vincent sest levé, sa flûte à la main :
- Vous savez ce quon se disait ce midi avec Stéph ? Comme nous deux vous avez été séparés quelques jours, on a supposé que vos retrouvailles allaient être aussi animées que les nôtres ce soir. Mais je voulais trinquer à lamitié dabord.
- A lamitié, dit Sophie tout sourire en trinquant avec Vincent. Vous ne trinquez pas avec nous ?
- Si, dirent Stéphanie et Emeric en même temps. A lamitié !
- Avec Sophie, on vous a préparé une surprise pour votre retour, continua Vincent, toujours debout.
- Une surprise mon chéri ? Quel genre de surprise ?
- Tu vas voir, répondit Vincent, en sortant une clé USB de sa poche. Vous allez vraiment être épatés
- Je suis impatiente
dit Stéphanie.
- Je peux utiliser votre téléviseur ?
- Oui vas-y, mais quest-ce que cest ? s'interrogea Emeric.
- Vous allez voir ! Cest une surprise ! Sophie et moi avons préparé pour vous ce petit cadeau. Tu appuies sur marche Sophie, puisque tu as la télécommande ? Voilà, cest ce fichier-là, juste une petite vidéo. Vous allez vite comprendre
Sophie et moi, on la regardée des dizaines de fois, cette vidéo, on la connaît par cur. Voilà, ça part
Surprise
.
Sur la télévision, la vidéo sest mise en route. Le début de la scène sest affiché plein écran. Emeric a tout de suite compris de quoi il sagissait. Il est resté comme pétrifié, la bouche entrouverte.
Stéphanie, quant à elle, na pas percuté tout de suite. Il lui a fallu quelques secondes avant de comprendre :
- Oh mon dieu
.
- Oui ma chérie ? Tu trouves que tu ne passes pas bien à lécran ? Pourtant cest réaliste ! Je te trouve dans ton élément personnellement !
- Je peux texpliquer Vincent
- Mexpliquer quoi ? Jai parfaitement compris ! Les images se suffisent à elles-mêmes. Elles sont éloquentes. Le son aussi !
- Ce nest pas ce que tu
- Ce nest pas ce que je quoi ? Ce que je crois ? Cest ça ! Cest trompeur ? Cest ça oui, je te confirme, cest trompeur et bien trompeur ! Le terme est parfaitement adapté à la situation.
-
- Et toi Emeric, tu veux mexpliquer aussi ? lance Sophie.
- Écoute Sophie
- Non, je nécoute pas
- Arrête cette vidéo, sil te plaît, cest
- Sordide ? Dégueulasse ? Cest ce que tu allais dire ? Oui cest sordide, dégueulasse, abject, écurant, obscène. Tu en veux dautres des superlatifs ? Mais on ne va pas arrêter ce petit film, regardons le jusquau bout, tous les quatre.
- Sil te plait, arrête ça Sophie, dit Stéphanie dun air désespéré.
- Mais non ma chérie, ajoute Vincent, juste après, il y a la scène de la levrette. Et puis après, il va te sodomiser ! Jadore les petits cris que tu pousses à ce moment-là, cest mon passage préféré ! Tu es douée, tu pourrais faire du X sans problème !
- Arrête, cest suffisamment humiliant
- Tu parles dhumiliation, mais est-ce que tu mesures lhumiliation que Sophie et moi nous avons ressentie ? Hein dis-moi ?
- Donne-moi cette télécommande, dit Emeric en se levant et en sapprochant de Sophie.
Vincent le repousse sur le canapé :
- Tu ne touches pas à Sophie toi ! Déjà que jai très envie de te mettre mon poing dans la figure, pour lensemble de ton uvre ! Pour avoir baisé ma femme, pour avoir tué notre amitié, et aussi pour ce que tu as fait à la tienne de femme. Pour le moment, jarrive à me retenir, alors doucement, Emeric, ne me donne pas de prétextes supplémentaires. En plus vous vous êtes filmés ! Cest pour vous la repasser quand vous avez un moment de libre !
- Sophie ? Est-ce quon peut parler en privé, quémande Emeric, on ne va pas étaler tout ça devant
- Pourquoi pas, mais tu as cinq minutes, pas plus. Jai quelques points à mettre sur les « i », moi aussi. Après, je ne vois pas ce qui te gêne à texprimer devant NOS amis. Je crois bien quentre nous quatre, il ny a plus aucun secret maintenant! Donc à la limite parler devant Vincent et Stéphanie, il ny a rien de gênant.
- Sil y a un problème, tu mappelles Sophie ?
- Il ny aura pas de problème, tinquiète Vincent, lui dit Sophie.
Restés seul à seule avec Stéphanie, Vincent sassoit sur le canapé et lui fait face :
- Jai trop honte
comment vas-tu me pardonner ?
- Je ne pourrais pas te pardonner ! Tu plaisantes
- Ça cest fait bêtement, comme ça
Je me suis laissée embarquer là-dedans
cétait juste pour le sexe, il ny avait aucun sentiment
cest toi que jaime. Cest la première fois ! Enfin, le premier
La seule fois
- Que pour le sexe ? Et cest censé me rassurer ?
- Non, enfin si
Ça n'a aucune importance en fait cette histoire
- Ça na aucune importance, ben voyons, faisons comme si rien ne sétait passé, cest ça ton idée ?
- Non, bien sûr, on ne peut pas. Mais on ne va pas tout arrêter pour une connerie comme ça. Je te jure que cest la seule fois, et que je ne laime pas.
- Vous vous êtes filmés en plus !
- Cétait son idée. Je ne lai même pas cette vidéo, je lai vu une fois, je lai à peine regardée. Quest-ce que tu crois ? Ça me dégoûte. Je me dégoûte
- Tu ne te dégoutais pas ces trois derniers jours quand tu te faisais baiser par tous les trous dans ta chambre dhôtel ?
- Je ten prie, reste correct
Oh, tu sais ça aussi ?
- Oui, jai appelé à ton boulot hier, Lebrun ! Tu te souviens ? Ce prétendu client que ta passé ta secrétaire, tu mas dit « allo » et jai raccroché. Tu nétais pas à ton séminaire bidon. Tu te dégoutais hier soir après ton boulot, quand tu las rejoint ? Hein dis-moi ? Et ce matin quand tu mas rejoint ?
- Laisse-moi texpliquer
- Mexpliquer quoi ? Tu as eu une subite envie de te faire baiser par un autre que ton mari ? Cest ça ? Ton mari que tu aimes ? Avec qui tu voulais avoir un ! Mais tu nas pas pu résister à tes pulsions ? Tu as pris ce que tu avais sous la main à ce moment-là, et peu importe que ça soit le meilleur pote de ton mari ?
- Je taime Vincent, je naime que toi
Je regrette tellement
Comment je peux te le prouver ?
- Tu ne peux pas ! Et ça dure depuis combien de temps vos saloperies ?
-
Depuis les dernières vacances au Pays Basque
Ça cest
- Fait tout seul
oui, tu me las déjà dit
ça fait donc huit mois que ça dure. Ce nest plus une simple petite baise entre amis, cest une véritable liaison ! Tu as dû en inventer des bobards depuis huit mois. Il ten a fallu de limagination ! Comme pour les préparatifs de ton séminaire bidon, par exemple. Autant une fois sur un coup de tête, jaurais peut-être pu pardonner, si tu me lavais avoué aussitôt. Autant là, cette accumulation de mensonges, non
désolé
Enfin non, pas désolé
Et vous vous êtes vu combien de fois depuis huit mois ?
-
Je ne sais pas
- Souvent ?
- Oui, enfin non, assez régulièrement, je nai pas compté
- Assez régulièrement ! En plus, là ça saccélère dun seul coup. Cette histoire de séminaire ? Cest la première fois que tu passes des nuits avec lui ? Où tes précédents déplacements professionnels aussi pour le retrouver ?
- Non, ça je te jure, cest la première fois. On va faire quoi, mon chéri ? On ne peut pas tout arrêter pour
- Et tu veux quon fasse quoi ? Tu mas trahi avec mon meilleur ami en plus ! Enfin mon ex meilleur ami, comme toi tu es mon ex épouse. Que dex dans ma vie depuis hier !
Après un long silence, entrecoupé de quelques sanglots et reniflements de Stéphanie, Vincent reprit :
- Ce quon va faire, cest que lappartement est à moi, tu vas passer dans la semaine récupérer tes affaires. Je nai pas envie de repartir avec toi ce soir. Où tu vas dormir ce soir, je men fous, ici par exemple. Sophie na pas lintention de rester. Elle quitte lautre connard ce soir. Je lui ai proposé de dormir à la maison. Non, en tout bien, tout honneur, elle prendra la chambre damis. Tu imagines bien que ta présence, ça ne le ferait pas. Jusquau divorce tu peux rester ici, aller chez tes parents, chez ta sur, ailleurs, je men tape. Tu téléphoneras avant pour passer récupérer tes affaires, par contre.
- Mais non, on ne va pas divorcer, je taime. Jai fait une énorme connerie mais
.
Cest à ce moment, que Sophie est revenue de la chambre où elle sétait isolée avec Emeric une valise à la main :
- Je crois quon peut y aller Vincent, cest réglé
Sans un mot pour Stéphanie, écroulée dans son fauteuil, ils ont quitté la pièce. Vincent lui a tout de même jeté un dernier regard. Elle pleurait. Il la aimée, il laime toujours malgré tout. Ça lui a fait mal.
La fin de la meilleure période de sa vie. Mais, il était hors de question de revenir en arrière. Ce quelle lui a fait est impardonnable. Avant de quitter lappartement, il a entre-aperçu depuis le couloir Emeric assis sur le bord de son lit les coudes appuyés sur ses genoux, les mains sur son front. Sophie quant à elle, na eu aucun regard en arrière.
Une fois dans la voiture, elle a craqué et sest mise à pleurer. Vincent la serrée dans ses bras :
- Excuse moi, jai essayé de tenir là-haut devant eux, là je craque un peu.
- Cest normal, tinquiète
lui dit Vincent, on les a aimés, on les aime surement encore.
- Jamais je naurais pensé avoir à faire face à ça. Jai cru que jallais mécrouler au moins dix fois.
- Tu as été forte, crois-moi !
- On y va, ne restons pas ici.
~~¤~~
Sophie sest installée chez Vincent, en attendant de prendre un appartement à elle. Sa famille habitait loin, et Vincent na pas voulu quelle aille à lhôtel. Leurs ex ont bien sûr essayé de les recontacter, pour recoller les morceaux. Stéphanie est passée chercher ses affaires. Elle a essayé de parlementer, de faire revenir Vincent en arrière. Elle lui dit, quelle ne voyait plus Emeric, quelle habitait chez sa sur :
- Tu sais Stéphanie, jai beaucoup réfléchi ces derniers jours. Je suis sûr que tu es sincère quand tu me dis que cest moi que tu aimes, que cette histoire avec Emeric ne représente rien, que tu as été dépassée par les évènements. Tu es la personne que jai le plus aimé de ma vie. Je taime encore, cest une certitude, mais je ne pourrais pas oublier tous tes mensonges, et je ne peux pas vivre avec quelquun sans la confiance. Peut-être quun jour la confiance serait revenue. Ou pas
Je ne me projette pas dans ce genre dexistence, je suis désolé. Je te souhaite juste dêtre heureuse et de ne pas refaire les mêmes erreurs.
Elle comprit quil ny avait plus rien à dire pour le faire changer davis.
Une semaine plus tard, en rangeant des papiers, Vincent a mis la main sur les billets davion pour Venise, quil avait complètement oublié. Il allait se les faire rembourser, mais il eut une idée.
Pourquoi ne pas en profiter quand même. Et sil proposait à Sophie quils partent tous les deux. Oh bien sûr, Venise, la ville des amoureux, il lui dirait quil ny avait pas de messages cachés derrière tout ça.
Leur cohabitation se passait bien. Sophie a commencé à chercher un appartement. Mais ça risquait dêtre un peu long. Au fil des jours, dun accord tacite, ils nabordaient plus le sujet qui les préoccupait. Certains soirs, ils arrivaient même à plaisanter et même à rire devant un apéritif.
Sophie fut réticente lorsquil lui proposa le voyage :
- En pleine procédure de divorce, tous les deux, tu crois que cest une bonne idée ? Nos ex vont semparer de ça
Venise en plus
- Pourquoi seraient-ils au courant ? Stéphanie ne le savait pas, je comptais lui faire la surprise. Et puis il ny a aucune ambiguïté entre nous. Les hôtels ne sont pas réservés, on prendra bien évidemment des chambres séparées. En plus, on est en procédure de divorce, daccord, mais ça va durer des semaines. On ne va pas sarrêter de vivre, se priver de tout.
- Je ne sais pas
C'est sûr quun petit tour en Italie nous changerait les idées en ce moment.
- Dis oui ! Sinon, je vais les déchirer ces billets davion.
- Tu as peut-être raison, dit Sophie, le regard rêveur.
- Alors ?
- Cest daccord
- Je réserve un hôtel à Venise. Trois jours, deux nuits, cest bon. Pour le reste du périple, on verra sur place.
- Tu as raison, ça va nous faire du bien.
~~¤~~
Après avoir musardé toute la journée sur les petites routes de Toscane, sarrêtant pour admirer un paysage, prendre une photo, Sophie et Vincent ont fait halte vers 18 heures dans une auberge, quasiment déserte en cette période de lannée.
Après sêtre installés chacun dans sa chambre, fait un brin de toilette, ils se sont retrouvés sur la terrasse ombragée devant lauberge. Ils ont commandé et commencé à déguster une bouteille dun délicieux cru toscan, un Bolgheri Rosso « Volpolo » pour lapéritif. Le reste de la bouteille allait être parfait pour accompagner le risotto aux cèpes quils ont repéré sur la carte du restaurant.
Ils profitaient de la douceur de ce début de soirée, sur une terrasse qui dominait la campagne.
« Quil est agréable de juste profiter du moment présent », se dit Vincent en regardant les collines environnantes, puis du coin de lil Sophie, La Dolce Vita, ça ressemble à ça !
Le lendemain, ils devaient partir pour découvrir Florence, la ville-musée, le clou de leur périple. Ils devaient y passer trois ou quatre jours, avec un programme assez chargé.
Le débat qui les animait, était de savoir, sils allaient ensuite à Rome, ou bien sils allaient faire un détour vers San Marin et Rimini avant de repartir vers la France.
Les vacances sachevaient et ils devaient bientôt rentrer. Vincent voulait réserver les billets de retour. Restait à déterminer de quel aéroport ils allaient décoller. Rome, Rimini ou même Florence où ils pouvaient prolonger leur séjour.
Sophie était partisane de filer vers Rimini pour profiter un peu du bord de mer :
- Rome pour trois jours, cest beaucoup trop court, a-t-elle insisté.
Comme toutes leurs discussions depuis le début du périple, ça finissait toujours en rires communs, dominé par celui de Sophie cristallin :
- Et puis, on aura loccasion dy retourner pour une période plus longue
Sophie se tut, consciente de ce quelle venait de dire, elle sétait laissée emporter :
- Ecoute Sophie, je repars quand tu veux à Rome avec toi, ajouta Vincent
Sophie baissait le regard, ses joues rosirent légèrement.
Vincent pensait toujours à Stéphanie. Il lavait aimé plus que tout. Elle lavait trahi, il avait du mal à passer à autre chose. Stéphanie qui avait été sa femme, son âme sur si longtemps.
Ça avait été dur surtout au début, lors de la visite de Venise et même celle de Vérone. Deux villes symboles de lamour et des amoureux. Ce voyage il lavait prévu, conçu pour le faire avec elle.
En déambulant dans les escaliers et les ruelles vénitiennes, à bord des gondoles ou des vaporettos, dans lhôtel de charme où ils avaient été logés, Stéphanie hantait son esprit.
En observant Sophie, il se disait quelle avait les mêmes pensées que lui vis-à-vis dEmeric.
Mais sa présence lapaisait. Son sourire, ses mimiques, sa curiosité de tout le fascinait. Par-dessus tout, à Venise, il aurait aimé tenir la main de Stéphanie mais Sophie arrivait à lui faire penser à autre chose, enfin de temps en temps.
Deux amoureux qui essayaient doublier leurs déboires, voilà ce quils étaient.
A Venise, ils ont bien évidemment visité les iles de la lagune, Burano et ses maisons multicolores, le Lido, où a été tourné « Mort à Venise » et bien entendu Murano et ses verreries. Sophie y était comme une dans une confiserie. Sémerveillant devant les lustres, les vases et autres objets en verre. En tant que décoratrice dintérieur, elle fit le plein de cartes de visite, de catalogues pour ses futurs clients.
Après une halte à Padoue, pour un rapide tour de la ville, la citadelle, le centre historique, puis une balade sur les canaux, ils ont pris la direction de Vérone. Le cur de Vincent se serra à Vérone de la même façon quà Venise. Vérone, autre symbole de lAmour avec un grand A. Un petit coup de déprime lenvahit devant le fameux balcon de Juliette. Comment ne pas penser à Stéphanie ? Il sest demandé si vraiment, ce voyage était une bonne idée. En observant Sophie du coin de lil, il vit quelle avait les yeux humides.
Après Vérone, ils ont quitté la Vénétie, pour entrer en Emilie-Romagne. Ils devaient sarrêter à Modène, puis passer une nuit à Bologne, avant de rejoindre la Toscane, le but de leur périple. En Toscane, ils devaient rayonner, visiter les différentes villes. Pise, et sa fameuse tour, bien sûr, mais aussi tous les autres trésors de la ville, comme léglise Santa Maria della Spina, que Sophie a vu en photo sur le guide « Il faudra absolument aller là-bas » avait-elle dit. Sienne, avec sa grande place à lallure médiévale où a lieu le Palio, la célèbre course à cheval haute en couleur. Empoli, et son architecture typiquement italienne. Montecatini Terme, la jolie station thermale toscane. San Gimignano, ses tours et ses remparts, ainsi que Rocca di Montalcino, autre village médiéval où se déroulait le festival jazz & vins. Enfin, découvrir la campagne toscane avec ses vues à couper le souffle sur les vignobles, au hasard des petites routes. Et pour finir, sarrêter à Florence pour plusieurs jours, un programme chargé.
Cest à Modène, que la nostalgie de leurs ex, sest un peu effacée. Le premier rapprochement eut lieu alors quils visitaient une fabrique du fameux vinaigre balsamique de Modène. Ils écoutaient religieusement, une vieille dame qui leur parlait de « lor noir de Modène » quand leurs mains se sont effleurées alors quils voulurent saisir le même flacon. Ils eurent chacun de leur côté le même mouvement de recul gêné. Ils se sont regardés quelques secondes avant de détourner les yeux.
Cette gêne ressentie pour un geste si anodin, a complètement troublé Vincent.
Il se rendit compte quil nétait pas le seul. Sophie, de son côté semblait léprouver aussi, manifestement.
Le soir, sur le palier de lhôtel, avant quils ne regagnent chacun leur chambre, ils se souhaitèrent une bonne nuit, comme tous les soirs, mais là encore, leurs regards saimantèrent. Ils partirent chacun de leur côté quau bout de quelques secondes. An fond de lui, Vincent sest reproché de ne pas être allé plus loin à ce moment-là.
Il eut du mal à trouver le sommeil. Sophie ? Il laimait bien ! Cest sûr, il la connaissait depuis longtemps. Cétait la femme de son meilleur ami, enfin de son ex meilleur ami. Elle était plutôt jolie, plus que jolie même. Il appréciait sa présence, sa simplicité, leur complicité naissante aussi. Leur complicité ? Il y avait un peu plus que ça apparemment, vu leurs réactions mutuelles. Jamais, il navait eu pour elle ce genre de pensées avant ce voyage. Même depuis quils cohabitaient dans son appartement.
Avait-il eu pour Sophie des sentiments avant ? Non, à coup sûr. Il y avait Stéphanie, qui occupait son esprit à part entière. Il navait même pas songé à autre chose qua de lamitié avec Sophie. Maintenant les choses ont évolué, Stéph nest plus là
Il a tourné et retourné ces pensées une partie de la nuit. Et puis, ça cest ses sentiments à lui. Sophie de son côté ? Que ressentait-elle ? Il ne voulait pas la brusquer, se prendre un vent, gâcher cette complicité naissante depuis le début de ce voyage. Gâcher leur amitié en quelque sorte. Pourtant, il avait bien limpression davoir ressenti son trouble à elle aussi. Etait-elle vraiment troublée ? Est-ce quil ne se faisait pas des idées ?
Ce jeu du chat et de la souris, ils lont joué tout au long des jours suivants. Nosant pas faire le premier pas, faire le geste qui allait débloquer la situation, prendre linitiative. Il en était sûr maintenant, à force dy penser, Sophie lui plaisait. La réciproque était-elle vraie ? La gêne quelle avait ressentie en même temps que lui, était-elle motivée par les mêmes émotions ?
Il y a gêne et gêne !
Le fait significatif suivant, ce fut à Pise quil eut lieu, deux jours avant. Ils avaient rapproché leurs visages lun de lautre pour faire un selfie, la fameuse tour en arrière-plan. Leurs joues se sont touchées. Ce rapprochement électrisa Vincent. Quand ils se sont écartés lun de lautre, il a constaté la rougeur aux joues de Sophie. Avec sa peau de blonde, les couleurs se voyaient aussitôt avec elle. Elle ne pouvait pas cacher ce genre dembarras, ni aucune émotion.
Prendre linitiative ? Il aurait dû. Une fois de plus, il na pas osé. Il sest traité dimbécile le reste de la journée. Il neut pas vraiment dautres occasions, il nosa pas en provoquer dautres, même sil ne pensait quà ça, même si devant la fameuse église Santa Maria della Spina, qui avait tant plu Sophie, il a failli prendre sa main dans la sienne.
Aujourdhui, ils avaient roulé toute la journée dans la campagne toscane, avant de sarrêter dans cette auberge bucolique. Le cadre romantique lui donnait des ailes.
En trinquant leur verre il dit à Sophie :
- On boit à quoi ce soir ?
- Pas à nos ex en tout cas.
- Non sûrement pas.
- A lamitié ?
- A lamitié ? En es-tu sûre, dit-il en reposant son verre sur la table.
- Quoi ? On est amis ! Tu en doutes ?
- Je le pensais en effet. Mais aujourdhui, je nen suis plus si sûr que ça.
- Comment ça, quest-ce que tu veux dire ? dit Sophie manifestement un peu inquiète.
- Eh bien, je pense ressentir plus que de lamitié pour toi, lui dit-il en posant sa main sur celle de Sophie.
- Vraiment ?
- Ces quelques jours passés avec toi ici, en Italie, mont ouvert les yeux.
- Ecoute, moi aussi japprécie, surtout après les épreuves que nous traversons, toi et moi. Japprécie tout, lItalie, si romantique, la détente, le lâcher-prise même, ta présence aussi. Mais
- Mais ?
- Mais, tout ça est encore si proche
Et toujours douloureux.
- Je sais, Stéph occupe encore mes pensées, je veux absolument loublier, cest dur. Ce que je veux te dire, cest que tu nes pas un substitut, loin de là. Je suis bien avec toi. Venir ici, seul, jaurai déprimé, je crois que je serai rentré au bout de deux jours. Ta présence, ta manière dêtre, je ne sais pas comment dire
Tu as éclairé ma vie ces derniers jours, Sophie. Grâce à toi, je pense à autre chose quà Stéph. Elle occupait mon esprit H24, jusque-là. Je suis bien avec toi.
Un silence sest installé, Sophie a baissé les yeux. Vincent a dabord cru que cétait foutu. Quil venait de gâcher sa chance, et devant lair plus que gêné de Sophie, jusquà leur amitié.
Il ne sétait même pas rendu compte quelle navait pas retiré sa main de la sienne :
- Ecoute Vincent, je ne sais pas. Moi aussi japprécie. Déjà que tu mais hébergée à Paris. Jamais, je naurais passé ce cap sans toi. Je tai toujours apprécié comme un ami.
- Comme un ami seulement ?
- Jusquà Venise, oui depuis
.
Elle a approché son visage de celui de Vincent, leurs lèvres se sont rencontrées. Ils se sont embrassés longuement, avant de se séparer :
- Merci, dit Sophie.
- Merci de quoi ?
- Merci davoir été là, merci dêtre là aujourdhui, merci davoir pris cette initiative ce soir. Je naurais jamais osé.
- Si tu savais comment jai hésité, dit-il en riant. Merci à toi surtout
Il lembrassa à nouveau, Leurs mains toujours lune sur lautre.
- Bon, ils lamènent ce risotto, on a à faire après, dit Vincent.
- Pas dimpatience, profitons de chaque instant. Jaime diner ainsi devant un paysage de rêve, boire un bon vin, laisser la nuit nous envahir doucement. Faisons les choses en douceur, pas de précipitation.
- Tu as raison.
- Crois-moi Vincent, jai très envie moi aussi de monter dans la chambre, mais nous sommes en Italie, tranquillo
Une demi-heure plus tard, cest elle qui a insisté pour monter :
- Tiens, je croyais que tu voulais profiter du paysage et du temps présent !
- On en a assez profité maintenant, et puis on ne voit plus rien du paysage, il fait nuit
Quand Vincent a refermé la porte du talon, Sophie dans ses bras, leurs bouches étaient collées lune à lautre dans un baiser qui navait plus rien de romantique.
La robe de Sophie tomba à ses pieds. La chemise de Vincent sest retrouvée déboutonnée, sa ceinture défaite, le pantalon ouvert. Ils se déshabillaient mutuellement, sans interrompre leur baiser.
Sophie marchant à reculons, les lèvres toujours contre celles de Vincent, les bras toujours autour de son cou, lattirait vers le lit.
Elle se laissa tomber en arrière et sallongea sur le dos sur lépais édredon en attirant Vincent sur elle. Avant de la rejoindre sur le lit et de la serrer dans ses bras, Vincent résista quelques secondes. Il voulait profiter de linstant pour ladmirer une fois de plus, juste graver ce moment dans sa mémoire. Elle ne portait plus que ses sous-vêtements. Ses cheveux blonds étaient étalés en corolle sur le lit. Elle affichait un sourire un peu coquin :
- Quest-ce que tu es belle !
- Merci, heureuse de te plaire, mais viens, je nen peux plus dattendre, lui dit-elle en le tirant par le bras.
Sophie a serré ses mollets autour des reins de Vincent, comme si elle voulait lemprisonner et le garder ainsi contre elle, rien que pour elle. Elle a collé à nouveau sa bouche à celle de son prisonnier volontaire. Le baiser passionné dura longtemps.
Vincent sest libéré de létreinte afin de pouvoir caresser la peau de Sophie, son ventre dabord, puis sa paume a saisi un des petits seins de Sophie, puis lautre. Il a posé ses lèvres sur le cou de son amante, puis la main baladeuse sest égarée sur le ventre puis entre les cuisses de sa partenaire sur la fine dentelle du sous-vêtement.
Leurs langues se mélangeaient à nouveau. Un doigt passé sous lélastique de la culotte a permis à Vincent de constater létat dexcitation de Sophie, qui poussa un long soupir. Ils séparèrent leurs bouches, Sophie en a profité pour écarter les pans de la chemise de Vincent, et la faire glisser sur ses épaules et ses bras. La chemise sest retrouvée au sol au pied du lit.
La caresse de Vincent sest précisée. Sophie a fermé les yeux, ouvert légèrement ses lèvres et a laissé échapper un léger gémissement cette fois. Sous leffet des doigts de Vincent, elle ondulait le bassin.
Les choses se précipitèrent. A force de mouvements brusques guidés par lexcitation, les derniers vêtements se sont retrouvés au sol. Après avoir baissé le caleçon de Vincent, Sophie, retrouvant un peu de calme, se saisit du membre dressé et le caressa tout en douceur. Elle sest penchée en avant et le pris en bouche. Le rythme de ses succions, lentes puis plus rapides, pour revenir à une lenteur appuyée, provoquèrent des sensations contrastées à Vincent. Il lui caressait les cheveux à deux mains encourageant les vas-et-viens, ressentant pleinement lenvie quy mettait Sophie.
Ny tenant plus Sophie sest écartée et sest allongée sur le dos en écartant ses jambes. Elle linvitait à la pénétrer.
- Je suis amatrice de longs préliminaires dhabitude, mais là, je nen peux plus. Viens
Vincent ne se fit pas prier. La caresse buccale lavait amené à un degré dexcitation maximal, il avait juste avant eu un mouvement pour inciter Sophie à ralentir, tant il était proche de lexplosion.
Au moment de la pénétration, Sophie poussa un petit cri aigu. Elle manifestait son plaisir à chaque coup de reins. La cadence saccéléra, lorgasme saisit Sophie au bout de quelques minutes seulement, prouvant son excitation extrême et létat de relâchement dans lequel elle sétait placée.
Elle a planté ses ongles dans le dos de Vincent quand le plaisir la saisit. Ny tenant plus lui aussi, il se laissa aller juste après le moment où il sentit les muscles de Sophie se relâcher. Il eut juste le temps de sortir son sexe et déjaculer sur le ventre et le pubis de son amante, inondant la toison blonde :
- Excuse- moi, jai eu peur de jouir en toi.
- Jai bien vu, dit-elle un sourire en coin.
Elle posa sa tête sur le torse de Vincent qui venait de sallonger sur le dos près delle. En reprenant doucement son souffle et ses esprits, elle dit à Vincent :
- Ça a été rapide, mais jen avais tellement envie
je nai pas pu contrôler quoi que ce soit, dit-elle. Je me suis juste laisser aller. Merci
- Merci à toi
Je nai rien contrôlé non plus
dhabitude je fais mieux que ça, mais là
- On fera mieux la prochaine fois ! Dans une demi-heure donc, dit-elle en souriant.
Ils gardèrent le silence un long moment, réfléchissant aux conséquences de ce quil venait de faire, pensant à leur avenir :
- Quest ce qui va se passer demain ?
- On continue notre périple et on profite.
- Et en rentrant ?
- On verra, on a le temps dy penser.
Ils refirent lamour, cette fois sous la douche. Enfin ils commencèrent sous la douche, pour continuer tout en douceur, plus calmement, plus lentement, à nouveau sur le lit, avant de sendormir serrés lun contre lautre.
Cest donc en amoureux quils ont découvert Florence.
Vincent mitraillait Sophie qui prenait des poses devant les plus beaux monuments de la ville.
Ils ont profité de la gastronomie italienne dans les petites trattorias, de la beauté de Florence, la ville est vraiment un musée à ciel ouvert. A chaque coin de rue, il y a de quoi sémerveiller. Ils
visitèrent les principaux monuments de la ville, notamment le Palazzio Vecchio, le musée des
Offices, un des plus riches au monde, où on admire des tableaux de Michel Ange, de Léonard de
Vinci, de Botticelli, Raphaël, Titien
Mais aussi la galerie de lAcadémie pour admirer le fameux
David de Michel Ange. Ils sont montés tout en haut del Duomo, pour admirer la ville vue den haut.
Ils louèrent des vélos pour parcourir les quatre quartiers qui composent Florence. Ils se sont perdus dans les petites ruelles de la vieille ville. Ils ont fait du shopping sur les élégantes via della Vigna
Nuova et via Vacchereggia, le long desquelles salternent des boutiques raffinées et des palais somptueux (lItalie quoi !).
Ils logeaient dans une petite pension de famille, près du grand marché de San Lorenzo qui au gré des étals offrait ses multitudes de produits, charcuterie fraîchement coupée, fromages pecorino arrosés dhuile dolive, produits à base de truffes, raviolis toscans, bouteilles de Chianti classico et de vins de Toscane et enfin le fameux dessert local, le Cantucci
Alors quils flânaient en fin de journée au cur du jardin Giardino Bardini, typique de la
Renaissance, afin de profiter du coucher de soleil sur Florence, ils se sont assis sur un banc en pierre sous une tonnelle couverte de glycine et de rosiers. En cette période de lannée et à cette heure, le jardin était désert. Le parfum fort des premières roses de lannée leur charmait les narines.
Quelques rares promeneurs étaient visibles au loin, vers le bas, ils étaient à priori les seuls à sêtre aventurés en haut de lescalier central, afin de profiter de la vue panoramique sur la ville. Le ciel rosissait à lhorizon et donnait aux bâtiments en contrebas, une teinte toute particulière.
Ils étaient silencieux, assis lun contre lautre sur leur banc, profitant du panorama :
- Nous sommes seuls au monde, dit Sophie, manifestement émue.
- Un moment hors du temps, répondit Vincent, passant son bras autour de son épaule et la serrant contre lui.
- Hors du temps, cest tout à fait ça. Jaimerais le graver dans mon esprit pour longtemps, pour toute ma vie même.
- Comment ça ?
- Tu ne devines pas ?
- Euh
- Jai envie de faire lamour ici, devant la ville, dit-elle en posant sa main sur le pantalon de Vincent.
- Ici ? Et si on nous surprenait ?
- Bah, il ny a personne et on a une vision panoramique, si quelquun vient on lentendra et on le verra arriver.
- Cest de la folie, mais jaime ça, dit Vincent en passant sa main sous la robe printanière de Sophie.
Leurs bouches se rencontrèrent, leurs langues se mêlaient. Sophie a déboutonné le pantalon de Vincent, et massait la protubérance qui grossissait à vue dil.
Sophie se séparant de Vincent sest levée et a soulevé sa robe, a baissé sa culotte et la ôtée avant de se placer à califourchon sur les genoux de Vincent. Elle a passé les bras autour de son cou. Elle sest empalée sur le sexe de Vincent dressé comme à la parade maintenant.
Elle sagitait sur lui, il agrippait ses fesses sous sa robe troussée.
Ils sembrassaient à nouveau, Sophie haletait en accélérant la cadence.
Cest à ce moment quune voix forte sest élevée derrière eux :
- Che paccato, che scandalo !!!
Deux mamas italiennes, outrées les invectivaient :
- Dissoluto !
- Perverso !
- Esibizionista !!!
- Chiameremo la guardia !
Sophie et Vincent partirent en courant et en se réajustant. Ils riaient en descendant main dans la main les marches de lescalier central, vers la sortie.
Sophie sest arrêtée nen pouvant plus, pliée en deux par le fou-rire :
Vincent lui dit essoufflé :
- On na pas eu le temps de finir, on remet ça à ce soir dans la chambre. Ah moins quon trouve un autre coin tranquille dici là !
- Le pire, cest que jai laissé ma culotte là-haut, dit-elle entre deux éclats de rire.
- Tant pis pour toi ! Quelquun aura une sacrée surprise demain lors de sa promenade matinale.
- Oh là là
- Le truc bête, cest que tu vas devoir rester sans culotte sous ta robe pour le repas de ce soir. Je te rappelle quon a réservé dans le meilleur établissement de la ville et quon na pas le temps de repasser à la chambre.
- Oh non, la honte !
- Tinquiète, il ny a que moi qui sait.
- Jespère que les deux mamas ne vont pas venir diner dans le même resto que nous !
~~¤~~
- Quest ce qui va se passer maintenant ? dit Sophie alors que lavion décollait.
- Comment ça ?
- Toi et moi ? On na fait quen profiter ces derniers jours, on a tout oublié, on nen a pas discuté, cest juste une amourette de vacances ou bien ?
- Je nai pas envie den rester là
Jen suis sûr.
- Moi non plus
Alors, ça signifie quon est en couple ?
- Tu habites déjà chez moi, dans la chambre damis, le déménagement ne sera pas trop compliqué à faire. La chambre dami, tu y installeras ton atelier.
- Finalement, ce que nous ont fait nos ex, cest un mal pour un bien Par contre, la déco de lappart, je la revois de fond en comble
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