42.4 Soirée Au Kl. Jérém Et Moi.
Après une manuvre périlleuse mais totalement réussie, car le beau brun na pas quitté son sommeil et il ne sest apparemment rendu compte de rien, il a enfin pu se dégager de cette position gravement compromettante
Le voilà rassuré. Il peut à son tour retrouver sa respiration, et accessoirement essayer de comprendre ce qui sest passé pendant son sommeil
mais comment ça avait pu se produire ?
Oui, en y repensant à tête froide, une fois lenchevêtrement de leurs corps dénoué et la panique évacuée, il devait admettre quil avait adoré ressentir contre lui la chaleur de son corps, ainsi que le contact avec ce bon paquet de muscles qui constituait son torse
Mais ce quil avait aimé par-dessus tout, même au delà de son nouveau parfum dont la nouveauté éveillait toujours son odorat, cétait la sensation apaisante et enivrante de sentir le contact de la peau dun autre garçon contre la sienne, den sentir lodeur ; cette petite odeur qui, lorsque lattraction physique est là, possède quelque chose de familier et de rassurant qui nous fait sentir bien, a notre place, en accord avec les besoins de tendresse de notre être profond... cest une sensation de bien être absolu qui relève dun besoin de contact et de partage avec lintimité dun corps et dun esprit qui ressemblent au sien
Cest en se faisant ce genre de réflexion, en regrettant déjà ce contact à la fois si agréable et si inquiétant, quil arrivera à retrouver le sommeil
pourvu que Jérém ne se soit rendu compte de rien
Plus tôt ce soir là
Thibault est parti en direction de lendroit de la piste que Jérém semblait lui indiquer pour y retrouver un type avec qui, à en juger de leurs échanges, animés et tactiles, il doit être très bon pote également
Jérém sassoit à coté de moi sur le tabouret devant le comptoir du bar du KL à la place de son pote qui vient de partir.
« Salut » me balance-t-il en se penchant vers moi. Je sens son souffle dans mon oreille, un souffle qui commence à être chargé de relents dalcool.
« Salut » je lui réponds en approchant mes lèvres de son oreille, une oreille qui commence à être chargée pour moi dun désir insoutenable
Je relève mon buste. On est face à face. Nos regards se croisent. Deux regards si différents. Le mien, celui dun mec amoureux, attendri, triste et ému. Le sien, un regard charmeur. Oui, Jérém est un charmeur naturel
un magnifique, insupportable charmeur de serpents
« Tiens donc
tu sors maintenant
» il me balance.
Il a l'air surpris, Thibault n'a pas du lui dire que je risquais dêtre là, alors que cest lui qui ma aiguillé sur leurs mouvements.
Jai envie de lui dire « tinquiète, je ne te piste pas », mais ce serait un mensonge, car cest justement le fait que Thibault mait dit en début de semaine quils y seraient qui ma poussé à y traîner Elodie
évidemment dans le but de ly croiser, évidemment dans lespoir de rentrer une de fois de plus avec lui rue de la Colombette. Je nai pas envie de lui mentir, je ne me sens pas le courage de lui balancer la vérité non plus, alors je change de sujet.
« Alors, ça se passe bien ton taf ? »
« Cest fatiguant de bosser le soir
jai fini il y a une demi-heure à peine, Thibault est venu me chercher direct au boulot
jai tout juste eu le temps de me changer
»
« Il faut se dire que cest juste provisoire
» je laisse échapper.
« Comment ça ? » il sétonne.
Cest là que je me rends compte de ma bourde
je ne suis pas censé trop en savoir sur sa vie. Pourtant je continue de menfoncer :
« Il parait que tu vas avoir un autre taf à la rentrée, loin de Toulouse
»
« Doù tu tiens ça ? » il me balance, sèchement.
Je suis pris au dépourvu car jai limpression que ça le dérange que je sois au courant de ça.
« Thibault
»
« Il est bavard celui là » plaisante-t-il en se décrispant soudainement.
Son petit sourire est un plaisir pour les yeux, pour mon ti cur, pour tout mon être. Jai envie de me jeter sur lui et de lembrasser. Surtout avec la réserve de tendresse que je traîne avec moi depuis que Thibault ma parlé de ses blessures denfance
Cest fou comment ce mec peut passer dune gamme démotions à une autre complètement opposée en un clin dil
un instant plus tôt le croyais vexé, et là il lâche ce petit smile qui me fait fondre
« Il parait que tu te tires à Bordeaux
» il me surprend à son tour
Il balance ça de façon apparemment détachée, alors que jai limpression que le sujet lintrigue.
« Comment tu sais ça ? » je demande sans réfléchir.
Avant de répondre, il me balance un petit sourire malicieux [Je sens que je ne vais pas tenir longtemps, je vais lui sauter dessus, je dois lui sauter dessus !!!]. Puis, sur un ton moqueur, il admet :
« Bah
Thibault
»
« Tas raison, il est vraiment bavard ton pote
» je rigole.
Non, il nest pas bavard, il est juste adorable, une fois de plus. Grâce à lui, on se parle.
« Tu vas faire quoi comme études ? ».
Je me rends compte que cela est encore un truc qui nous éloigne. Moi je vais faire des études. Comme une nénette ou comme un intello. Alors que lui il va bosser, comme un mec. Ok, le message est compris, on nappartient pas au même monde.
« Je vais faire des études en Sciences de la Terre et de lEnvironnement
»
Pendant que jénonce le titre de ma filière, je le trouve pompeux et creux. Là, cest sur, jai creusé le fossé entre nous.
« Si javais une tronche comme la tienne, je ferais moi aussi des études
» il commente ; et il continue « mais moi jai pas envie de bosser sur des bouquins
alors que toi, ça te réussit bien
».
Un autre compliment. Il se compare à moi. Il me trouve meilleur que lui dans un domaine précis. Il est touchant. Il est en train de me dire que quelque part je suis plus « doué » que lui. Mais son compliment est à double tranchant
je naime pas quil se dévalorise ainsi
ça mattriste, car sa phrase semble encore nous éloigner
jessaie alors de me dédouaner :
« Cest juste une question de vouloir
toi, les études ça ne tintéresse pas, mais si tu voulais, tu pourrais réussir dans nimporte quelle filière
» pour une fois je suis assez content de ma réplique. Je le serai moins de sa réponse.
« Oui, en couchant avec la prof » il rigole « il ny a que comme ça que jai réussi à avoir la moyenne en anglais
»
Ainsi la légende qui circulait en classe était bien basée sur la réalité. Sacré petit con
« Non, il faudrait juste que ça tintéresse
»
« Tu sais, à part le rugby, les potes et la baise, il ny a pas grand-chose qui mintéresse
»
Bon, évidemment je ne suis pas dans le panier. Sympa. A moins, que dans sa tête je fasse partie du vaste lot « baise »
« Je suis sur que tu pourrais faire des études brillantes
»
« Naaaan, je ne crois pas
jai déjà redoublé, tu sais
et je ne sais même pas si jai le bac
»
Il est touchant. Je reste persuadé quil est bien assez doué pour faire des études, que ce nest que la motivation qui lui manque
de plus je sais quil est excessivement pressé de gagner sa vie, en sacrifiant des études qui lui permettraient de prétendre à un avenir meilleur
je me dis quil va peut être le regretter un jour
jai envie de le relancer dans ce sens mais son haleine déjà bien chargée en alcool me rappelle que ce nest pas le moment de faire la morale ni de sortir des réflexions sur lavenir
alors je ninsiste pas, il nest pas prêt à lentendre et à ladmettre
et puis, je me dis, en fin de compte il na que 19 ans, il a le temps de reprendre ses études.
De toute façon, je ne sais pas trop comment présenter les choses, tiraillé entre le désir de dire des choses qui flatteraient Jérém et qui lui plairaient, tout en lui disant ce que je ressens, sans le vexer
exercice toujours périlleux et a double tranchant
surtout avec ce genre de mec
Sacré Jérém
en balançant la question sur mes études de la rentrée, il a dévié le sujet de son taf à venir.
« Alors, tu vas partir loin à la rentrée ? »
« Je ne sais pas, cest pas fait encore
» il esquive.
Son regard est fuyant
et pendant quil vise ailleurs, jen profite pour bien mimprégner de son image
je le regarde assis là, beau comme un camion, en mélangeant deux émotions explosives
limage esthétique et sensuelle de son charme ravageur et celle émouvante provoquée par les révélations de Thibault qui refont surface dans mon esprit avec une force débordante
à nouveau, je ressens « ce truc » remonter dans mon ventre, et je le ressens avec une puissance nouvelle
une émotion si forte me mettant dans cet état de sensibilité extrême ou jaurais du mal à tenir mes larmes
Jai limpressions de ressentir derrière les mots de cette simple conversation tout le poids des non-dits et des silences entre Jérém et moi
jai limpression que Jérém aussi a envie de me dire quelque chose, mais je sais quil ny parviendra évidemment pas
dans sa tête, encore trop de barrieres infranchissables
Oui, rien que le fait de voir Jérém, de penser à sa souffrance d, de savoir que ce taf loin de tout nest quune tentative maladroite de fuir et de faire taire une souffrance toujours présente depuis tout ce temps
de savoir que je ne pourrais jamais partager ça avec lui, que je ne pourrai jamais essayer de lapaiser, toutes ces idées me mettent dans tous mes états
et quand je pense quà tous les coups dans deux mois on sera à des centaines, voir des milliers de bornes lun de lautre, là javoue que jai envie de pleurer
Alors que je suis à deux doigts de me mettre à chialer et de lui sauter dessus, le prendre dans mes bras et lui faire le plus tendre des câlins
jessaie tant bien que mal de me maîtriser
cest lhistoire de ma vie
me maîtriser
le contrôle, toujours le contrôle, cest mon lot quotidien, parfois, souvent mon malheur
. inutile de dire que dans THE série télé que jaimerai bien des années plus tard, mon personnage préférée sera Bree Vandekamp
« Et sinon tu vais faire quoi de ton été ? » il me balance après sêtre allumé une clope. Il a une façon dallumer sa clope, un je ne sais pas quoi dans sa façon de sortir le paquet de sa poche, den extraire une, de la glisser entre ses lèvres, de lallumer et de tirer la première taffe, un regard intense qui le rend encore plus
mec
Le bogoss qui fume a une « classe » quand ils fume, un cote « sophistique », un truc « élégant », « racé », un truc sexy quoi
jarrive presque à être jaloux de ce plaisir solitaire quil prend devant mes yeux, comme sil se branlait
jen suis jaloux car je suis là et je nai quune envie, celle de le soulager
et lui il préfère fumer pour évacuer ses tensions, alors quil y a bien dautres moyens sacrement plus efficaces pour détendre un beau corps comme le sien
« Glander, je pense » jessaie de lui répondre de façon désinvolte. Lodeur de sa cigarette me prend à la gorge. Son attitude de fumeur nonchalant, me trouble.
« Tu le mérites, toi tas bossé au lycée, tes une tronche, toi » il me balance.
Oui, faute dêtre un bogoss, faute davoir des potes, faute de faire partie dune « meute », je suis une tronche. Je ne sais pas si je dois me réjouir de ce petit compliment, un compliment qui semblerait montrer à la fois une forme dadmiration quil me porterait et une distance définitivement infranchissable entre son monde, un monde de mecs bien vigoureux et mon monde à moi, un monde dintellos
« Toi tu vas pas prendre des vacances ? » jessaie de changer de sujet.
« Avec le taf ça va être hard
je vais avoir quelques jours par-ci ou par-là, on verra
»
Je me rends compte que cest la première fois que jai une conversation aussi longue avec Jérém. On parle comme
comme deux potes
ça me fait drôlement plaisir
je ne sais pas si Jérém ressent la même chose ou sil sen fout éperdument de taper la discute avec moi
il faut dire que cest lui qui est venu sasseoir à coté de moi
Dans tous les cas, tout ce que je me dis à ce moment précis cest
merci Thibault
merci de prendre les infos dun coté et de les transférer de lautre et vice-versa
merci dêtre aussi « bavard »
merci de nous permettre de communiquer
à croire que cest fait exprès
il faut que je pense à le lui dire, à le remercier de visu
Pendant nos échanges, au fil des allées et venues de mon visage vers son oreille et de son visage vers la mienne, jai été shooté aux notes de son nouveau parfum
parfum ou déo, je ne saurais dire
tout ce que je sais, cest que cette nouvelle fragrance me perturbe
une fragrance encore plus poivrée que le précédent
et au même temps, une sensation de fraîcheur extrême
oui, tout changement chez la personne aimée nous trouble
je suis dans un état second
Oui, il va bien falloir que je sois dans un état second pour lui balancer à brûle-pourpoint :
« Tu sens trop bon
»
Il rigole dans son coin, amusé. Je nai que limage, pas le son. Le boucan dans la salle est insoutenable. Il a lair de se moquer de moi. Ça doit sonner con ce que je viens de dire. Alors jessaie de me rattr.
« Tas changé de parfum ? » hélas, cest encore plus con. Cest même navrant
« Ouais » il finit par répondre, lair de se foutre carrément de ma gueule.
Oui, je menfonce. Il va falloir que je trouve un truc pour sauver la face. La bière, la deuxième de la soirée, associée aux relents envoûtants de son nouveau parfum, commence à altérer ma conscience et à rendre possible des choses qui ne le sont pas à jeun
je ressens une sorte de fatigue planante, un plaisant début divresse
Je remarque que Jérém semble afficher un petit sourire coquin. Jai envie de lui, je ny peux rien. Je me lance :
« Ton parfum
ça donne des idées
»
Il y aurait mieux comme sujet pour sauver la face. Mais bon, Jérém est là, et je ne suis plus complètement maître de moi-même
« Ah, oui
» il fait mine de sétonner, visiblement flatté.
« Oh, que oui
des idées et des
envies
» je surenchéris.
Là, Nico, tu tes piégé tout seul.
« Tas envie de quoi ? »
Le piège se referme. Bravo, Nico, bien joué, en tout juste deux répliques tas atteint le point de non retour. Autant y aller franco alors
« De te faire des trucs
»
« Quels trucs? »
« Tu sais
»
Faut assumer Nico, faut assumer
« Non, je sais pas
»
« Allez Jérém
»
Faut assumer Nico, faut assumer
« Je veux te lentendre dire »
Jhésite. Au milieu du boucan de la boite de nuit, je ne me sens pas vraiment à laise pour lui chuchoter des cochonneries à loreille. De plus, je sais que ça va me faire monter la trique, et ce nest pas le bon endroit, pas le bon moment. Pourtant, je vois bien que cest ça quil veut.
Et puis je commets lirréparable. Je laisse traîner mon regard et je finis par croiser ses yeux bruns. Lorsque je les rencontre, je sais que je ne suis plus maître de mes actions. Je suis comme un ordi dont on a pris le contrôle à distance, je réagis malgré moi
dès que le contact est établi, cest lui qui a tout pouvoir sur moi, cest le maître du jeu
je suis sa poupée
Pull the string and I'll wink at you, I'm your puppet/Tire la ficelle et je clignerai des yeux pour toi, Je suis ta marionnette
I'll do funny things if you want me to, I'm your puppet/Je te ferai quelques tours amusants si tu le désires, Je suis ta marionnette
I'll be yours to have and to hold/Je serai à toi, tu pourras me posséder et me tenir
Darling you've got full control of your puppet/Chéri, c'est toi qui a le contrôle de ta marionnette
Pull another string and I'll kiss your lips, I'm your puppet/Tire une autre ficelle, et j'embrasserai tes lèvres
Snap your finger and I'll turn you some flips, I'm your puppet/Claque des doigts et je ferai des pirouettes pour toi
Your every wish is my command/Tous tes désirs sont mes ordres
All you gotta do is wiggle your little hand/Il suffit d'agiter ta petite main
I'm your puppet, I'm your puppet/Je suis ta marionnette, Je suis ta marionnette
Son regard
chaud comme la braise, non, comme le cur du volcan
puissant comme la lumière du soleil du mois de juillet
charmant au delà de limaginable
je connais ce regard lubrique où, lalcool et le joint faisant tomber toute inhibition, tout se dévoile
cest un regard transperçant, un regard devant lequel je suis transparent, sans défense
un regard qui semble senfoncer dans mon âme et la damner
un regard qui me baise, qui me possède
un regard lubrique dans lequel jarrive à entrevoir ses pulsions les plus libidineuses
quand il est dans cet état là, il mexcite et il me fait un peu peur à la fois
quand il est comme ça, Jérém peut se révéler mauvais, mauvais et très sexy
je sais que dans ces moments là il est capable du meilleur dans son lit comme du pire dans son comportement
je sais que quand il est dans cet état là, le sexe va être puissant, sauvage, au point de me faire disjoncter
mais je sais également que son humeur peut être très changeante et que un rien peut le faire partir en vrille et le rendre très très mauvais
Et lorsquil est dans cet état de conscience altérée, quand sa personnalité plane sous leffet de différentes ivresses, quand son esprit délesté de toutes ses inhibitions, ce beau jeune garçon nest plus quune somme denvies de plaisirs à satisfaire durgence, celui de la boisson, celui de la fumette et, par-dessus tous, le plaisir sexuel
à cet instant précis, je suis carrément fou de lui
dans ces moments là, plus que jamais, jai envie de lui, jai terriblement envie de lui, mes mains et mes lèvres réclament le contact avec sa peau, tous mes trous réclament la présence de sa bite
Devant son regard de mâle en rut, je ne peux rien lui refuser. Il attend que je lui dise en détail ce que jai envie de lui faire, je sais quil a envie dentendre ça de ma bouche pour me rendre un peu plus son soumis, sa salope.
Cest dingue comme leffet de lalcool, dun parfum, de sa sexytude, a le pouvoir de faire basculer mon état desprit
un instant plus tôt javais envie de le câliner pour le consoler de la souffrance de son passé
un instant plus tard je nai quune envie, cest de tout faire pour lui donner envie de me baiser
Oui, devant son regard, toutes mes réticences tombent. Et je finis par capituler avec un bonheur entier. Je finis par capituler en me disant que le fait daccéder à sa demande, va bien lui donner envie de soccuper de moi
« Jérém
» javance, pas du tout rassuré
jai envie de lui balancer des trucs très chauds, mais jai peur dêtre ridicule
ça mest déjà arrivé de lui dire des trucs coquins, mais cétait toujours pendant des révisions
lexcitation aidant à mettre en musique ce genre de partition
mais là, hors contexte, « à sec »
je ne sais pas comment ça va être
De plus, la salle est bondée, il y a un monde fou
et même si je sais que personne ne peut mentendre, ça me gêne, ça me bloque
jai l'impression que tout le monde me regarde et que si je démarre, ils vont sapercevoir de mon malaise
ils vont lire sur mon visage ce que je suis en train de balancer à loreille de Jérém
ils vont comprendre que je suis carrément en train de tailler une pipe verbale a mon beau brun
jai limpression dêtre nu et à genoux devant sa queue
Bon, de toute façon je nai plus le choix
il faut y aller
alors jy vais
« Vas-y, dis-le
» il me presse.
« Jai envie de te sucer
» je finis par lâcher à mi voix, un peu honteux
« Tas envie de quoi ? Jai pas bien entendu
» il me dit coquin. Coquin et vicieux. Je suis sur quil a très bien compris
là il veut juste que je lui répète
pour en jouir encore plus
« Jai envie de te sucer
» je répète en élevant un peu la voix, en balançant ces mots avec un effort encore plus grand que la première fois
Je croise à nouveau son regard
erreur fatale
un regard qui minvite, qui mordonne de continuer et
dy aller franco.
« Tu peux faire mieux » il finit par lâcher
Il sait que je peux faire mieux, et cest ce quil attend de moi. Alors cest décidé, jy vais.
« Jai envie de bien te lécher les couilles
elles sont tellement douces et chaudes et puis elles sont pleines de ton jus de mec
»
Il ne répond rien. Je sais quil attend que je continue. Petit goret, va
« Jai envie de te prendre en bouche, jusquau fond de ma gorge
»
Jai vraiment du mal à me laisser aller
je métonne moi-même de mon langage, de mes mots crus, du son de ma voix que je trouve dissonant, faux
jai limpression que ce nest pas moi qui parle
pourtant je finis par y aller
par menfoncer dans une situation sans savoir où elle va me mener
« Jai envie de te pomper jusquà te faire jouir dans ma bouche » je deviens trivial mais ça mest égal « jai envie davaler jusquà la dernière goutte de ton jus
»
Son regard en biais minvite, moblige à avancer. Il aime ça. Et il a tout pouvoir sur moi.
« Jai envie de goûter à ton jus de mec
jadore le goût de ton sperme... ça me rend dingue... jai tout le temps envie de te sucer et davaler ton jus... »
Maintenant que jai commencé à me lâcher, je prends un plaisir grandissant à lui chuchoter à loreille ces mots coquins, limite grossiers
je me rends vite compte que je peux aller loin comme ça, très loin, que je peux développer à linfini mon adoration pour sa queue, que je prends un plaisir, et pas des moindres, à lui avouer ce que je ressens devant sa virilité
Je suis parti, et je ne peux plus marrêter
jai envie daller de plus en plus loin, car rien nest à mes yeux assez puissant pour lui montrer à quel point sa puissance masculine mimpressionne, à quel point je suis fous de lui, de son corps, de sa queue
non, une fois atteint ce stade, je nai plus le pouvoir, et encore moins la volonté, de marrêter
là où jai encore le pouvoir, cest de doser tout ça, de trouver le sens de la formule pour que mes mots aient le plus dimpact possible sur sa fierté de jeune coq
alors, transporté par lexcitation montante, je ne me prive pas
Depuis que mes lèvres débitent sans répit des mots osés à son oreille, jai perdu le contact avec son regard, un regard que je serais incapable de soutenir
ce qui me met à laise pour y aller de plus en plus franco
depuis ma position, je le vois de profil, son épaule dessinée sous le coton orange de son t-shirt moulant son biceps ; sa mâchoire virile portant une barbe de trois jours ; la tête légèrement penchée à lavant, des pattes taillées très nettes, donnant une allure propre, jeune, soignée, sexy ; la chaînette du meilleur goût : tout simplement beau, tout simplement mec
Mon visage à quelques centimètres de son oreille, jai envie de lui lécher, mordiller tellement cest beau et sexy
Pendant que mes mots grivois lui donnent toute lampleur de ma soumission à son rôle de mâle dominant, je vois parfois ses sourcils se soulever instantanément, comme sous leffet dune excitation soudaine
parfois son visage se tourne légèrement, parfois il mest arrivé de croiser un regard en biais, un regard limite incrédule
Jai limpression que mes mots le rendent dingue
alors je sens mes dernières barrières tomber
mes fantasmes forcent les derniers remparts de ma dignité et ma langue se délie
« Jai tout le temps envie de te sucer
parce que tu es vraiment trop bien monté
ta queue est tellement puissante
cest une vraie queue de mec, bien raide, avec des vraies couilles de mec, bien chaudes et bien pleines
et puis
putain
quest ce que tu es viril comme gars
ta queue me rend dingue
rien que de lavoir en bouche je jouis
»
Je sens que je suis en train de lexciter
son attitude semble se faire encore plus sensuelle, plus chaude
jai presque peur
disons entre peur et envie
presque envie
carrément trop envie quil me saute dessus là tout de suite
je suis impatient
je mattends à que, dune minute à lautre, il mentraîne dans les chiottes, quil ouvre la braguette de son beau jean, quil descende son boxer et quil me baise la bouche ou le cul sans autre forme de ménagement
Je sens quil est en train de monter en pression, alors je mamuse à jeter de lhuile sur le feu
son regard de fou que je viens de croiser pendant une petite pause me rend dingue
« Jai aussi très envie de sentir ta queue senfoncer dans mon trou
jai envie de te sentir bien au fond en moi, de me sentir rempli de ta queue
jadore quand tu es bien au fond, quand tes couilles sécrasent contre mes fesses
jai envie de me faire défoncer
jai envie de te voir prendre ton pied comme un malade, jai envie de te voir jouir comme lautre soir devant la table de massage, jai envie de me sentir fourré par ton jus
»
Je suis comme fou, je ne peux plus marrêter
jai envie de lui parler aussi de ce jet chaud quil a lâché sur mon torse, mais quelque chose me dit quil ne faut pas
je nai pas envie de dire le mot de trop qui pourrait couper la magie sensuelle de ce moment
« Et quand tu aura fini de jouir » je finis par lui balancer comme lestocade finale pour le faire capituler « je veux bien me mettre à genoux devant toi et bien goûter à ta queue moite de ton jus »
Je crois que je ne peux par aller plus loin. Je lui ai dit tout ce que javais à lui dire. Jéloigne ma bouche de son oreille et je redresse mon buste, tout en essayant de retrouver une position à laise sur mon tabouret
mais comment me sentir à laise après tout ce que je viens de lui balancer à loreille ? Comment avoir le courage de retrouver son regard, après ça ? Surtout que, pendant toute ma tirade, il na pas dit un mot
certes, il y a eu des réactions sur son visage
mais pas un mot
et là, le silence qui sinstalle après mon envolée lyrique, est vraiment lun des plus gênants que je nai jamais connu entre nous
pourtant, dieu sait quil y en a eu dautres bien fracassants
mais celui là, je crois quil mérite le pompon
les enceintes de la baffe dégueulent une musique monotone à toute puissance
ça casse les oreilles
pourtant jai limpression dentendre le silence entre nous
lourd, étouffant, écrasant
Je regrette déjà de lui avoir cédé une fois de plus
quelques minutes plus tôt javais envie de le prendre dans mes bras, une minute plus tôt encore javais envie de le prendre dans ma bouche
et là jai juste envie de le gifler
cest dingue le pouvoir de ce mec de susciter des sentiments de signe opposé, de le faire avec une rapidité sidérante, des sentiments opposés mais toujours avec un intensité aussi forte
Je bois la dernière gorgée de ma bière, comme un dernier rempart pour cacher ma dignité perdue, un rempart prêt à me lâcher
le pire cest que, en plus, le fait de lui balancer tous ces trucs ça ma mis dans un état
je suis en nage, le visage en feu, ma respiration est rapide et profonde
pendant que je lui chuchotais des cochonneries à loreille, jai souvent senti mon gland frotter contre le tissu de mon boxer
je bande, jai même limpression davoir mouillé
je ressens des frissons partout sur ma peau, je ressens le coton de mon t-shirt frotter sur mes tétons devenus hypersensibles
Et il ne ma rien fait
il ne ma même pas effleuré, je ne lai même pas vu à poil
pourtant, je suis si excité que jai limpression davoir carrément baisé avec lui
quand je dis que ce mec est capable de me baiser rien quavec le regard
ou avec sa langue
là on franchit une nouvelle étape
depuis cette nuit, ce mec est capable de me baiser rien quen me forçant à lui avouer mes fantasmes
si cest pas puissant, ça
Oui, je bande comme un âne
mais il y a encore mieux
cest le fait de savoir que lui aussi il bande, je le vois à la bosse rebondie qui tend sa braguette à boutonnière
ce qui, à mon sens, laisse bien espérer pour la suite des événements
des événements qui, hélas, tardent à venir, me plongeant dans un malaise grandissant, me mettant dans une position de plus en plus difficile à assumer
Je sais que je ne vais pas tenir longtemps
je sais quaprès ma bière il ne me restera plus aucun truc derrière lequel cacher ma honte
jai soudainement envie de disparaître sous le sol
ce sol où mon regard sest posé depuis un long moment déjà, me ramenant le lui uniquement limage du fond de son jean retombant sur ses chaussures rouges à semelle blanche que je trouve si craquantes
Je regarde le sol mais je sens son regard sur moi, un regard triomphant, fier, macho. Alors que le silence entre nous sétire de façon de plus en plus insupportable, je le sens approcher de mon oreille.
« Tes vraiment une salope
» il finit par me balancer en appuyant bien sur chaque lettre, comme si je venais de battre le record du monde dans la catégorie salope.
Je me disais bien quun truc comme ça nallait pas tarder à venir. Presque réconforté, jenchaîne.
Je reviens à la charge :
« Oui, je suis ta salope
jai trop envie de toi
jai envie que tu me jouisses partout
jai envie que tu me baises
comme tu en as envie, autant que tu en as envie
et
»
« Et ??? » me fait-il en écho.
«
et
là où tu en as envie
» je finis par lui balancer avec un geste de la tête en direction de lentrée des chiottes du KL.
Un sourire coquin et arrogant saffiche sur son visage. Je sais quil se prépare à me balancer un truc puissant
ce que je ne sais pas, cest quelle polarité va avoir cette puissance
au point dexcitation où il est, il peut aussi bien avoir envie de me faire ce que je viens de lui chuchoter à loreille
ou, à linverse, il peut avoir envie de me jeter
« Jai envie de goûter à ton jus
jai tout le temps envie de goûter à ton jus
» je tente de faire pencher la balance de son choix.
« C'est pour ça que l'autre soir t'as recraché ? » je mentends demander.
Coquin de petit voyou qui prend son pied en me voyant avaler son jus... comme si tu navais pas compris que ta failli m avec ta queue, ce magnifique engin, ce poison délicieux et magique capable de donner le plaisir le plus exquis et dinfliger la douleur la plus insupportable
« Cest passé de travers
» je mens.
Il avale une gorgée de son whisky, il allume une clope de plus, il commence à tirer des taffes lentement. Cest le genre de cigarette qui va durer longtemps
malgré tout ce que je viens de lui balancer pour lexciter, bien que jaie accédé à sa demande de mhumilier en lui avouant toutes mes envies de sa sexualité, le gars ne semble pas pressé de concrétiser
pire, il ne semble même pas partant
jai du mal à le croire
javais vraiment eu limpression que mes mots lui avaient fait de leffet
et là on dirait quil sen fout net
« On fait quoi ? » je mimpatiente devant son calme et son immobilité
Je sais bien que je nai pas le pouvoir de le contraindre, ni même de lui demander quoi que ce soit en ce qui est de nos rapports sexuels
lorsque par le passé je me suis avancé à lui demander de lui faire plaisir, lorsque cest venu de moi, je me suis presque toujours fait jeter
et là non plus ça ne ratera pas
« Ten a pas eu assez de tout ce que je tai mis cette semaine ? Tas pas mal au cul à force de te le faire défoncer ? »
Lalcool le rend trivial. Je suis pris au dépourvu, je ne sais pas quoi répondre. Ce qui lui laissera tout le loisir de bien enfoncer le clou, faute de mieux :
« Vas donc te branler dans les chiottes, ce soir jai pas envie de te baiser
»
Quand je dis quil y a des gros paquets de baffes et de fessées qui se perdent
à ce moment là je suis partagé entre deux envies impérieuses, celle de lui attr le bras, de larracher de son tabouret, de tenter de le traîner aux chiottes pour le faire jouir (ce qui est peut-être ce quil attendait de moi à ce moment précis) et celle de lui mettre un grand pain dans la figure et de le faire tomber à la renverse
je pense que lune autant que lautre auraient pu me soulager
au lieu de quoi, déçu, humilié, je me contenterai de me lever et de lui balancer un :
« Espèce de
espèce de con ! »
Avant de me tirer pour aller chercher ma cousine, jai droit à croiser son sourire arrogant et provocateur
putain de tête à claques
Là, à cet instant précis, je suis vraiment en pétard contre lui
pourquoi me faire mettre à nu devant lui, pourquoi me demander de lui avouer tous mes fantasmes, si cest pour me jeter comme une merde ? « Ten a pas eu assez de tout ce que je tai mis cette semaine ? Tas pas mal au cul à force de te le faire défoncer ? »
« Vas donc te branler dans les chiottes, ce soir je nai pas envie de te baiser
»
petit con, va
gros con macho, insupportablement arrogant, merdeux
connard !!!! tu ne mériterais presque pas le plaisir que je tai donné depuis des mois
Jai juste envie de me tirer de là, avant de faire une connerie
jai trop envie de revenir sur mes pas pour lui mettre mon poing dans la figure
mais il y a trop de monde autour
et quand bien même
je suis incapable de violence, je ne supporte pas laffrontement
et par-dessus tout je suis incapable dimaginer un seul instant quon puisse cogner un mec aussi beau, aussi con soit-il
Javance dun pas déterminé et rapide pour aller retrouver Elodie dans la salle disco, lorsque sur mon chemin je tombe sur quelquun que je connais. Mon élan est stoppé net. Cest mon ancien pote Dimitri. Ce Dimitri que je ne vois plus depuis des années, ce Dimitri qui a été l« excuse » que jai pondu à maman pour justifier le fait davoir découché la nuit après lEsmé
Cest la dernière personne que je mattends à rencontrer
on a été potes pendant lenfance, mais depuis le lycée, puisquon ne fréquente pas le même, nos chemins se sont un tantinet séparés
dans dautres circonstances ça maurait fait plaisir de passer un moment avec lui, mais là je nai pas la tête à taper la discute pour rattr le temps pendant lequel on ne sest pas vus
à ce moment précis jai juste envie de me tirer loin de cette boite où je me suis encore fait traiter comme une merde par lhomme que jaime
cest si dur à encaisser ça
doublement dur
de se faire traiter comme une merde
et subir ça par les mots et les actes de la personne que lon aime le plus au monde
Pourtant, je reste
je suis un gentil garçon
un brave garçon
un beta, quoi
je suis en train de bouillir à lintérieur, jai envie de partir le plus vite possible, mais comme dhab je prends sur moi
pauvre con, si je mécoutais un peu plus souvent
ce soir là jaurais du mécouter, jaurais du partir sans me laisser ralentir par Dimitri
jétais humilié, énervé, mais au moins je naurais pas assisté à la scène incroyable et bouleversante qui allait se dérouler sous mes yeux ébahis
une scène tellement surréaliste que si on me lavait juste racontée, si je n'y avais pas assisté avec mes propres yeux, jaurais eu du mal à la croire
pourtant
Dimitri est toujours en train de me causer sans se rendre compte que je nécoute pas un traître mot de ce quil raconte
en effet, toute mon attention est polarisée par ce gros con de Jérém
je me sens vraiment pathétique à mhumilier de cette façon devant lui
mais jai trop envie de
lui
je naurais jamais du lui parler de son parfum
jamais provoquer ce mec, à chaque fois ça me revient dans la figure
le pire cest que lui aussi il en avait envie
je suis certain quil bandait dans son beau jean
Je crois que le problème cest que mes demandes de sexe le mettent mal à laise
jai remarqué que lorsque linitiative vient de moi, ça ne lui plait pas (sauf exception, comme à la piscine)
linitiative doit venir de lui
dans sa tête, la baise qui vient de son chef est domination, soulagement de ses envies de mâle
alors que céder aux avances dun pd cest faiblesse
Dimitri est intarissable
on dirait quil est en train de me raconter sa vie de fond en comble
il me saoule
jai envie de lui balancer « Ta gueule, Dimi, suis occupé à mater mon beau brun
»
au lieu de quoi je fais mine découter
De lendroit où je me trouve, caché dans la pénombre dun grand pilier délimitant la piste de danse, je peux observer mon odieux brun sans être vu
évidemment, malgré ce qui vient de se passer, je ne men prive pas
oui, jaurais du partir de suite, mais maintenant que je suis là, je suis curieux de voir ce quil va faire après mavoir jeté
je suis curieux de savoir comment il va finir sa soirée
Je ne vais pas tarder à le savoir
je ne vais pas être déçu
mais pour linstant il est toujours assis à son tabouret, seul, en train de siroter son fond de whisky et de fumer sa clope
Et puis, lespace dun instant, tout semballe
Thibault sapproche de lui
ils échangent quelques mots dans loreille lun de lautre
à nouveau je vois Jérém indiquer quelque chose ou quelquun vers la piste de danse
Thibault suit son regard
Jérém lui sourit
Thibault lui sourit à son tour, jai mimpression quil est un peu mal à laise
Jérém lui parle encore à loreille
Thibault semble un peu rassuré
je ne comprends rien à leur manége
tinquiètes, Nico, tu vas vite piger
Thibault séloigne et disparaît quelque part dans la salle
un instant plus tard, Jérém se lève de son tabouret, il boit cul sec le fond de whisky, il abandonne son verre sur le comptoir
il séloigne du bar, le pas lent et assuré
là je suis intrigué
où est-ce quil va ainsi, avec ce regard outre mesure ténébreux, avec cette attitude de mâle en chasse ? Je sens que je vais assister à quelque chose de mémorable
Toute mon attention est captée par les agissements de Jérém
Dimitri nexiste plus pour moi
je me suis carrément tourné pour suivre les mouvement de mon beau brun et je lui tourne le dos
mais je men fous
il ny a que Jérém qui compte à ce moment là
Mais où est-ce quil va ? On dirait quil se dirige vers la piste de danse
bizarre
je nai jamais vu Jérém poser ne serait-ce quun orteil là dedans
et en effet, sil approche de la piste de danse, cest pour se poster en hauteur sur la petite estrade à lopposée du cagibi du DJ
Voilà Jérém installé devant la rambarde, surplombant la piste, les aplombs bien plantés sur le sol, les jambes un peu écartées, les mains dans les poches de son jean, le torse droit mais légèrement cambré, le t-shirt orange col en V épousant avec une précision diabolique son anatomie masculine, moulant ses épaules et ses biceps, dessinant le relief de ses pectoraux saillants... et cette chaînette, si virile, posée à l'extérieur... le regard fixé vers la piste, ce regard détaché, excessivement brun, puissant, toisant de haut en bas, chargé de ce truc de magnétique qui lui appartenait, ce truc indéfinissable mais épouvantablement efficace, son charme de fou
Cest un mélange explosif, un plat épicé, qui ravit tous les sens
un met si bien présenté et si hors de portée qui met leau à la bouche
bien sur, je préfère quand Jérém met autre chose que de leau dans ma bouche
sa langue, sa queue, son jus
Mate moi un peu ce petit con de chez petit con dallumeur
mate moi comment quil se la pète, avec quelle assurance il balance son regard de chasseur
Comme dhab, Jérém fait du Jérém pur jus, une recette qui a fait ses preuves et dont les ingrédients principaux sont son charme naturel, relevé dune bonne dose de cette attitude insolente et conquérante, frimée et assurée, culottée et assumée a la fois quil porte comme un chef, sans douter un instant de lui
19 ans seulement et déjà si
mâle dominant
Et comment il sait utiliser la puissance du regard
comment il sait se la jouer jeune mâle sur de lui, fort de cette assurance illusoire mais puissante de cet age où lon ne connaît absolument rien à la vie, où lon ne se rend pas compte que la jeunesse et la beauté ne durent qu'un temps et que ces cadeaux du ciel ne sont pas forcement donnés pour affirmer sa supériorité et sa domination virile vis à vis de lautre
Je ne sais pas encore ce qui va se passer, mais je devine que la scène qui ne va pas tarder à se dérouler sous mes yeux va être une scène épique
Plus tard cette nuit là
Jérém se sent bien dans cette étreinte
il sent son corps détendu, une sensation de bien-être irradiant de son bas ventre
soudainement, il est saisi dun doute
sa main se faufile à lintérieur de son boxer
et linformation que les doigts lui rapportent, confirme bien son doute
dans le sommeil, le beau brun a joui dans son boxer
Que sest-t-il passé ? Comment a-t-il pu jouir sans se rendre compte de rien ? Est-ce quil sest touché ? Est-ce quil la touché ? Est-ce cest venu tout seul ? Est-ce que cest venu à cause du simple contact avec son corps à lui, à cause de sa main posée sur ses pecs, le bout des doigts abandonnés sur lun de ses tétons ? Ou bien cest venu à cause du contact de son bassin, de son boxer contre ses fesses, à cause de son visage dans son cou, ses lèvres posées à la lisière de ses cheveux, cet endroit quil lui file les frissons les plus intenses ?
Ou alors, est-ce que cest arrivé à cause de ce rêve quil vient de faire
cest bien quil soir resté dormir, Nico
quest-ce que ça lui fait de leffet ce contact avec sa peau
oui, Jérém se sens vraiment bien dans cette étreinte
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