42.5 Soirée Au Kl. Jérém Fait Son Show.
Partie 5/6
Jérém se sens bien dans cette étreinte
il ressent une profonde sensation de bien-être
ce dernier orgasme, un orgasme quil na par ailleurs pas senti venir, mais dont les endorphines dégagées régalent son corps à posteriori, lui amène une sensation dapaisement total
il est bien au chaud dans cette étreinte
le radio réveil indique cinq heures
lheure de se lever nes pas du tout dactualité
Jérém décide de ne pas se poser de questions pour linstant, de profiter du bien-être présent, de se laisser glisser dans le sommeil qui le guette à nouveau
il se dit que pour se poser des questions existentielles, pour se tourmenter il y a assez de la journée
la nuit, quant à elle, cest le temps du rêve, de la passion, du plaisir
il voudrait quelle ne se termine jamais
car cest si agréable ce contact
pourvu quil ne bouge pas de si tôt
Plus tôt ce soir là
« Vas donc te branler dans les chiottes, ce soir je nai pas envie de te baiser
»
Quand je dis quil y a des gros paquets de baffes et de fessées qui se perdent
à ce moment là je suis partagé entre deux envies impérieuses, celle de lui attr le bras, de larracher de son tabouret, de tenter de le traîner aux chiottes pour le faire jouir (ce qui est peut-être ce quil attendait de moi à ce moment précis) et celle de lui mettre un grand pain dans la figure et de le faire tomber à la renverse
je pense que lune autant que lautre auraient pu me soulager
au lieu de quoi, déçu, humilié, je me contente de me lever et de lui balancer un :
« Espèce de
espèce de con ! »
Avant de me tirer pour aller chercher ma cousine, jai droit à son sourire arrogant et provocateur
putain de tête à claques
Quelques minutes plus tard
Je ne sais pas encore ce qui va se passer, mais je devine que la scène qui ne va pas tarder à se dérouler sous mes yeux va être une scène épique
Jérém est posté sur la petite estrade au bord de la piste de danse, installé devant la rambarde, surplombant la piste, son attitude dinsupportable petit coq
le regard balayant avec indifférence, limite mépris une foule qui le couvre en revanche de regards envieux, charmés
oui, plein de regards convergent sur lui, alors que le sien ne semble se poser nulle part
Jai repense à cette attitude de Jérém en cette année 2015 à loccasion dune grippe carabinée qui ma donné le temps de me pencher sur le « cas »
Justin Bieber
Oui, lorsque je vois Mr « Boyfriend » tenir un stade entier sous son charme, lorsque je lentends balancer, comme un cadeau à un public conquis, la question « who wants to be my baby ? », je repense à Jérém sur lestrade de la piste de danse du KL
certes, Justin nest pas Jérém, et ce dernier nétait pas ce soir là torse nu, du moins pas encore à cette heure, comme lest le beau canadien à la fin de ses concerts de 2013 juste avant dentamer « Baby »
mais la question, celle que Justin verbalise avec un adorable et insupportable culot, sûr du pouvoir de son charme, est la même que Jérém posait ce soir là sans le moindre mot, rien quavec son regard
Le regard de Jérém fait plusieurs fois le tour dhorizon et finit par se focaliser quelque part à lintérieur de la piste de danse
sans plus accorder la moindre attention à Dimitri, je me décale pour chercher à comprendre où le regard de mon beau brun est en train de se poser
hélas, jai beau me déplacer, prendre le risque de me faire repérer, ce dont je me fous désormais, je narrive toujours pas à capter ce quil est en train de mater
Je cherche, je cherche, sans succès.
Putain de regard
cest un regard que je connais bien
un regard de petit con impuni
ce regard qui dit « Je sais que tu as envie de moi, je sais que tu as envie de ma queue, alors viens la chercher »... un regard qui dit « je vais te baiser »
cest à tomber... hélas, ce charme de fou est gaspillé avec une fille
oui, Jérém est tout connement en train de draguer une nana quil va mettre dans son lit à ma place
cest tout simplement dégoûtant
je crois que je vais gerber sur place
La musique sort de plus en plus puissante des enceintes de la salle et je sens les basses monotones dune musique répétitive sinfiltrer dans mon corps et se superposer aux battements de mon cur
ce cur qui sest accéléré depuis que je mate un documentaire en direct live sur « mon beau mâle dans sa chasse à la femelle »
Je suis à la fois écoeuré et intrigué par ce que je vois
je suis toujours jaloux, énervé mais jai très envie de voir comment cela va se finir
la bière a sur moi un effet excitant et apaisant à la fois
jai limpression que mon cerveau est embrouillé, je ressens une douce fatigue et je sens ma contrariété se calmer un peu
voir mon beau brun en train de draguer, limaginer senvoyer en lair
bien quavec une nana
cest dingue ça, je ressens à la fois de la jalousie et de lexcitation
Cest leffet de lalcool sans doute
ce sont peut être des relents de cigarette magique que je capte par moments ici et là, mais à un moment jai limpression de rentrer comme en résonance avec la salle
jai la tête qui tourne, je sens que je ne suis plus complètement maître de moi-même
je commence à perdre le contrôle
un peu
Cest un ensemble de choses qui, en se combinant, finissent par minstaller dans un état second
La musique dabord
les basses, de plus en plus puissants, ont sur mon esprit embrumé, comme leffet dun mantra
je me sens comme au seuil de lhypnose ; ensuite, les jeux de lumière
colorés, intenses, excitants pour la vue, un sens bien sollicité par ailleurs par leffet de masse provoqué par les nombreux bogoss circulant avec un naturel désarmant et une nonchalance à peine croyable dans lespace autour de la piste de danse ; et puis il y a les sensations olfactives
omniprésentes, parfois agressives pour mes narines, lorsquil sagit du parfum trop fort dune nana, tout simplement envoûtantes lorsquil sagit du déo qui traîne derrière la plaisante silhouette dun beau garçon qui défile devant moi et qui moffre, sans le savoir, une sensation esthétique puissante tout en minspirant un désir brûlant
au final, mon odorat est comme ravi, perdu, conquis par ce mélange dodeurs de cigarette, du parfum de cette fumée blanche que le DJ balance copieusement pour faire diversion de la pauvreté de sa musique, de transpiration, de fragrances sévaporant de la peau douce de charmants garçons
Mon regard embrasse la salle toute entière
je regarde, jentends, je respire cette sensation de jeunesse insouciante, ce désir de samuser, doublier le quotidien, de se laisser aller à toute sorte de plaisir capables doffrir des bonheurs passagers mais très prisés
Oui, cette sensation de jeunesse en rut qui flotte dans la salle est comme une ivresse qui sempare de tous mes sens et qui me met dans un état de bonheur et de contemplation qui me ferait presque oublier mon Jérém et ses conneries, le fait que je viens de me faire jeter comme une merde par le mec avec qui jai envie de coucher et que ce dernier va lever une nana devant mes yeux pour se la taper à ma place
Oui, Jérém
jai beau être dans un état presque second, je finis par revenir à lui
de toute façon, je finis toujours par revenir à lui
cest mon grand défaut, le drame de ma vie
Il est toujours en train de draguer sa pétasse
oui, la brune
mais pas que
il me faudra un petit moment pour remarquer lintégralité de son petit manège
en y prêtant un peu plus dattention, je finis par me rendre compte que, de temps à autre, le regard de Jérém se déplace légèrement sur la droite.
Je le regarde draguer méthodiquement, froidement
jai limpression, que pas plus que vis-à-vis de moi, Jérémie ne semble éprouver pour les nanas dautre sentiment que le seul désir de soulager ses besoins sexuels, le désir de conforter sa virilité par des conquêtes multiples
comme il me la clairement signifié un peu plus tôt ce soir là, cest la baise, c'est-à-dire les envies de sa queue, voilà le seul cap qui semble guider sa vie de garçon de 19 ans
Que ce soit avec Claire ou Sarah que je lavais vu éviter au lycée après les avoir croisées venant de se faire baiser ou carrément en train de se faire baiser dans sa chambre, que ce soit avec la brune avec qui je lavais vu débouler à la piscine Nakache, jai limpression quau delà de sa fougue sexuelle, Jérémie est un garçon froid et distant, incapable de la moindre tendresse avec la gent féminine
encore moins quavec moi
et ce nest pas peu dire
Sa beauté et son charme lui permettant de baiser plus quà son tour, il me semble quil ne fait que les utiliser; il y a dans son attitude un je-ne-sais-pas-quoi de méprisant, de prédateur
cest dans sa façon de se faire désirer, d« octroyer » fugacement laccès à ses faveurs tant convoités avant denchaîner froidement sans jamais prêter la moindre attention à la déception, à la souffrance quil peut laisser derrière lui
Ah, ce petit con de Jérém, ce sacré petit con
il fallait le regarder, en train de passer de l'une à l'autre, sans ciller, sur de lui, avec cette puissance du regard qui est comme un aimant
pendant un moment je me demande à quoi il joue ce petit con, laquelle des deux il a l'intention de sauter ce soir là
Ça doit toujours être leffet de la bière, mais à un instant je me dis que jai envie de mapprocher de lui et de lembrasser
si je navais pas peur de me faire casser la tronche, jaimerais bien me venger de sa méchanceté de tout à lheure en lui cassant son coup et en le mettant dans lembarras devant quelques milliers de personnes
jaimerais bien voir sa fierté de mâle bien ratatinée
oui, jai envie de le faire
ce qui mempêche de donner suite cest que je nai pas envie de me ridiculiser devant autant de monde
et surtout que jai encore moins envie de me faire casser la tronche devant tant de monde
A un moment son regard s'ouvre sur un sourire au charme ravageur, dégageant une assurance et une virilité à faire chavirer n'importe qui, nimporte quoi
il regarde la brune et en penchant légèrement la tête, lui faisant signe de le rejoindre.
Crois-tu, mon Nico
tes loin davoir tout vu
une seconde plus tard, devant mon regard incrédule, je vois la nana amorcer lentement mais assurément une manuvre dapproche du beau brun
elle prend son temps, elle ne se précipite pas, elle semble dériver tout en continuant à danser et à lui lancer des regards de plus en plus coquins
ce mec est juste pas possible
je ressens de la jalousie mélangée à de la fierté de me dire que jai eu la chance et les atouts pour que ce beau brun si convoité ait eu envie de coucher avec moi pendant tout ce temps
La manuvre de la brune se poursuit
Jérém balance un nouveau sourire, encore plus coquin que le premier, un sourire qui dégage cette étincelle lubrique que je connais également très bien
un petit je-ne-sais-quoi dans le regard de la nana, suivi dun mouvement sensuel des lèvres entre lesquelles un bout de langue ma semblé se faufiler de manière presque imperceptible, semble confirmer que le charme du beau mâle a encore tout emporté
oui, elle est complètement sous son charme
elle ne peut plus le quitter des yeux
elle le dévore littéralement des yeux
ce sont des yeux remplis dun désir brûlant
un désir qui semble jaillir de ses yeux, un désir qui fait que la perspective de se faire sauter par le beau brun devient inévitable
En fin de compte, Jérém semble se concentrer sur la brune
je pense quil préfère les brunes, je lai presque toujours vu avec des brunes
cest elle que ce soir aura la chance de goûter à sa queue et de faire défoncer par le plus beau mâle de Toulouse
Mais je navais pas encore tout vu
loin de là
pendant que la brune approche, aimantée par son charme juste pas possible, voilà le beau brun poser son regard en direction de la blonde
et là, même geste en penchant légèrement sa tête, même signe pour linviter à le rejoindre, même sourire coquin et lubrique
Non, Jérém nest pas en train dessayer demballer une nana
il est en train den emballer deux ! Il est parti pour un plan à trois, ce petit con ? Il a donc besoin de ça pour se rassurer de sa virilité, de son hétérosexualité ?
Je me dis que ce coup-ci ça ne va pas marcher, ça serait vraiment trop
et pourtant
pourtant, voilà la blonde balancer un sourire aussi coquin
la qui sort carrément de la piste, contourner la foule; et, sans quitter le beau brun des yeux, sapprocher de lui
Tel Magneto jouant avec ses bibelots en métal, Jérémie semble avoir pris le contrôle total et inconditionnel de leur esprit par la porte du désir, cette porte enfoncée par son charme; il ny a pas à tortiller, Jérém est le maître
le maître charmeur
un vrai charmeur de serpents
et de nanas
Quelques années plus tard, lorsque ma vie et celle de Jérém auront pris des chemins différents, je me retrouverai un soir chez mes parents
le sommeil sentêtant à ne pas venir, je me poserai devant la télé
en zappant machinalement à travers les chaînes trop nombreuses du bouquet satellite, je tomberai sur le premier épisode dune série dont on parlait beaucoup depuis pas mal de temps déjà
une série nommée Queer as folk
Lépisode est déjà bien avancé, mais jarrive pile au moment où lon voit lentrée en scène de Brian, le véritable protagoniste de la série
lalpha-mâle, lhomo actif et viril, le fantasme sur pattes de limaginaire gay est là, planté sur le bord de la piste de danse du Babylon
il se tient débout, un peu en hauteur, toisant tous ces pd qui se battraient pour sa queue
Certes, Jérém nest pas Brian, et le KL nest pas le Babylon
pourtant, chacune des deux boites est un harem pour son propre alpha-mâle
dans cette scène, rien quen se servant dun jeu de regards magnétiques, Brian est en train demballer deux gars pour son plan du soir
le contact établi, le charme opère et les deux gars sapprochent de lui comme aimantés, subjugués
un instant plus tard on voit un enchevêtrement de corps onduler sous les vagues dun plaisir intense partagé dans le lit au beau milieu du loft de Brian
Ce soir là, assis sur le canapé de mes parents, devant la télé de mes parents, en regardant cette scène, je me sentirai happé par une incroyable sensation de déjà vu.
Sans encore connaître lexistence du personnage de Brian et de la série Queer as folk, en voyant Jérém emballer deux nanas avec une facilité déconcertante, je me surprend à imaginer avec effroi, Jérém faisant le même numéro dans une boite comme le On-Off ou le Shangai
là aussi ça marcherait à tous les coups
mais ça me ferait encore plus chier
quil couche avec des nanas, soit
de toute façon elles ne lui donneront jamais autant de plaisir que je sais lui en donner, aucune dentre elles ne lui fera jamais ces trucs que je suis le seul à lui faire
aucune dentre elle acceptera de lui tout ce que moi jaccepte
et puis, de toute façon, sil a envie dune chatte, sur ce plan là je ne peux pas surenchérir
En revanche, je serais vraiment contrarié quil se tape dautres mecs
je me souviens de comme jai été frustré de le voir baiser son cousin devant mon nez
le fait de limaginer dans la bouche ou dans le cul dun autre mec qui saurait peut-être lui donner un plaisir semblable au mien (mais jamais égal, car je suis le seul à laimer au point de me donner si entièrement et si passionnément à lui), je trouve cela tout simplement insupportable
Alors, sil doit aller voir ailleurs, je préfère encore le voir draguer des nanas au KL
imaginer sa queue magnifique se faire sucer timidement ou senfoncer dans une chatte, ça me donne envie de gerber, jai envie de crier à leffroyable gâchis, mais ça ne me détruit pas
La brune avançant à travers la foule dans la piste de danse ayant commencé sa manuvre dapproche plus tôt que la blonde mais cette dernière y allant franco, voilà que les deux nénettes grimpent les marches, lune celles de droite et lautre celles de gauche, les conduisant en haut de lestrade
elle arrivent à proximité de lobjet de leur désir (dans la personne de mon beau brun, dont je leur fais cadeau malgré moi ce soir là) à une demie seconde décart à peine
Jusquà là je me suis dit
ce nest pas possible, ça ne peut pas marcher comme ça
les deux nanas ne se sont pas aperçues du manége de Jérém, mais lorsque ça va être le cas, lorsquelles vont sapercevoir que les beau brun est gourmand, il va y avoir comme un blème
je crains fort, jespère même quil va y avoir un bon gros clash
ce nest pas possible quun comportement aussi macho puisse rester impuni
je narrive pas à croire que même les nanas acceptent de lui ce que je nai pas les couilles de refuser
à savoir
être traitées comme un objet et aimer cela
Mais non, je suis en train de rêver
je veux bien quil sagisse de Jérém, mais là il va trop loin
ça va pas le faire, cette histoire va mal finir, elle DOIT mal se finir, ce ne serait pas normal autrement... il va se casser les dents
son arrogance et son assurance son trop
cest gênant même simplement à regarder
quelque part en moi jai envie quil se plante, quil se prenne un râteau magistral
quon lui donne enfin une bonne leçon, quon brise son assurance macho dans son pouvoir de séduction
Oui, je suis mauvais, je suis mauvais car je suis amer, de plus je suis jaloux, voire très jaloux, je me sens complètement impuissant face à ce que je viens de voir
je sais que mon beau brun va senvoyer en lair comme un malade jusquau petit matin, et il va le faire sans moi
Non, je ne suis pas mauvais
je suis TRES mauvais, tellement mauvais que jai envie de me venger par procuration
allez les nanas, sil vous plait, quau moins lune de vos deux se réveille, rebiffez vous, bon sang ! un siècle de lutte féministe pour sarracher de la domination, de la toute puissance de la sexualité masculine
pour voir, à laube du nouveau millénaire, deux nanas capituler juste au contact du regard brun dun bel apollon ? Encore, que ce soit un pd qui lui cède tout
mais vous, les nanas, vous navez pas le droit de tomber si bas
Alleeeeez
merde à la fin
réveillez vous
il y en a bien une de vous deux qui va trouver son attitude vraiment énervante
alleeeeez ! il faut que lune ou lautre lenvoyiez chier
les deux ce serait encore mieux
mais déjà une ce ne serait pas mal
La réputation des blondes vis-à-vis de leur capacité à résister à lattrait dun charme masculin nétant plus à faire, surtout celle des blondes à forte poitrine et à fort maquillage comme celle-ci, je sais quà priori je ne pourrai pas compter sur elle pour ce genre de mutinerie
dailleurs, son regard lascif, débordant de désir, en dit long
elle a envie de se taper mon beau brun, et elle se le tapera quoi quil arrive
Tous mes espoirs sont donc placés dans la brune
hélas, contre toute attente, son regard concupiscent fixé sur mon beau brun présage clairement de sa capitulation à venir, une capitulation sans conditions
Mais putain
bas les pattes les nanas
touchez pas à ça, vous nallez même pas savoir vous en servir
vous ne saurez même pas quoi en faire
on ne donne pas une Ferrari à conduire à un aveugle
hélas, malgré mes protestations silencieuses, voilà que leur nuit de baise, abstraite jusquà là, se précise soudainement dans mon esprit
On a beau se croire des êtres civilisés, éduqués, programmés à ne pas subir linfluence des autres
elles ont beau être des nanas dites libérées, bien décidées à ne pas se soumettre au pouvoir masculin
hélas, la raison nest rien face aux ravages du désir brûlant lorsquil se déclare au fond de nous.
Et il faut voir comment ce ti con de Jérém sait lallumer, lattiser, carrément lembraser ce désir
avec quel acharnement, avec quel succès insolent il sy emploie
et une fois le feu mis aux poudres, rien ne peut arrêter les dégâts
lorsque le désir sinstalle dans la personne quil convoite, elle est prise au piège
il ne lui reste quà sincliner devant le pouvoir absolu du charme du beau brun
Et si la brune a droit en retour à un regard sensuel de la part de Jérém, la blonde a droit, elle, à un sourire tellement incendiaire quon frôle de près lembrasement de la boite de nuit... le beau serveur se penche ensuite à loreille de lune
juste avant den faire de même avec lautre
je ne sais pas ce que ce petit con vient de leur balancer, mais à en juger de leurs expressions dexcitation et de surprise, du sourire que les deux nanas échangent entre elle avant de se livrer quelques mots sous le regard amusé et fier du beau brun, il semblerait que mon Jérém ait touché une corde sensible
tu parles, la perspective de senvoyer en lair avec un mec pareil est une aubaine incroyable et inattendue
Voilà ce que je pensais, voilà le tableau que je me fais désormais à propos de la suite des événements. Je ne vais pas tarder à découvrir que mon tableau est incomplet
il manque un élément de taille
un instant plus tard je vois Jérém tourner la tête vers un coin de la piste
les nanas suivent son regard et elles finissent par voir ce que le beau brun semble leur indiquer
Un peu dissimulé dans la pénombre du bord de piste à peine un peu plus loin, jarrive à voir ce qui métait passé inaperçu jusquà là, trop pris à suivre le moindre développement de lincroyable performance de mon beau brun
bière à la main, t-shirt gris Diesel, paré de sa virilité tranquille et naturelle, le beau Thibault est là
je le vois lever un regard amusé vers son pote et balancer un beau sourire dans leur direction...
Jérém descend de lestrade suivi par ses deux proies dun soir
la chasse a été bonne, il a ramené une quantité du gibier
il en a même ramené pour son pote
Thibault na pas bougé de sa position
lorsque les deux potes se retrouvent face à face, ils échangent quelques mots à loreille, des mots que jaurais donné cher pour pouvoir les entendre
pendant ce temps, je remarque que les deux nanas toisent le beau serveur ainsi que le beau mécano avec gourmandise
[salopes !!! oui, je sais, elles sont parfaitement dans leur droit, si elles ne lavaient pas fait je me serai dit quelles ne sont pas normales
mais je suis énervé, il fallait que ça sorte]
un instant plus tard, léchange de bises avec le nouvel arrivant est loccasion pour la blonde de poser quelques mots, sûrement bien coquins, à son oreille
Thibault sourit, son visage est illuminé dune lumière sensuelle que je lui découvre pour la première fois
cest beau un mec qui commence à sexciter
Ça y est, le tableau est complet
effroyablement complet
ce nest pas un plan à trois que le beau brun envisageait
mais plutôt un plan à quatre avec on pote Thibault
ça, vraiment, je ne my attendais pas
la mâchoire men tombe
une fois de plus je me sens pris de court
être pris de court, voir les choses se passer tout autrement que toutes les éventualités que javais pu imaginer dans ma tête
voilà une chose à laquelle je serai confronté très très souvent avec Jérém
Devant le tableau de ces jeunes gens impatients de senvoyer en lair, je ressens un puissant sentiment de malaise envahir mon cur
Jérém va baiser des nanas avec Thibault
ils vont se retrouver tous les deux nus, dans le même lit, il vont se regarder en train de baiser
je réalise à cet instant que, si jai pu penser à un moment que ça ne me ferait pas chier dimaginer les deux coéquipiers en train de partager une galipette entre potes, à contrario, là je suis vraiment gêné de comprendre quils vont baiser cote à cote et, sil se trouve, faire un plan échangiste
enfoncer leur queue là où celle du pote vient tout juste de passer
mais, oui, tant quà faire, ils vont bien avoir envie de goûter à tout le gibier
Je me sens soudainement déçu, comme trahi
non pas par Jérém, je sais que cest un petit con qui baise tout ce qui lui arrive à portée de queue, surtout lorsquil est un peu « fait » comme ce soir
Oui, celui qui me déçoit le plus cest Thibault
lui, qui depuis quelques temps, à la faveur de rencontres fortuites, na cesse de me montrer de la gentillesse, du soutien, de la compréhension, un début de que je commence à nommer de lamitié ; lui, qui vient me parler, et qui mapprend plein de trucs sur Jérém
lui, qui semble tout faire pour me mettre à laise
qui semble vouloir me montrer quil sait pour Jérém et moi, qui semble même semployer à nous rapprocher
lui, le bon Thibault qui commence à gagner mon admiration et ma confiance
Je commence à croire davoir trouvé un ami et un allié pour connaître un peu mieux mon beau brun
un ami sur qui compter
et paf
il se tape un plan à 4 avec son pote
Je me demande si tout ça cétait prévu
je me demande si Thibault savait déjà la soirée se terminerait ainsi lorsquil est venu me tirer les larmes en me racontant les projets professionnels futurs de mon beau brun
je me demande sil pensait à ça lorsquil a serré mes avant-bras dans ses mains pour me consoler lorsquil ma vu ému
La musique tape à fond dans la salle, tout comme mon cur dans ma poitrine, déchiré comme je le suis entre lincroyable puissance de cette scène et lampleur de ma déception
oui, je suis abasourdi par la force presque surnaturelle de cette image, par lincroyable sex appe(a)l de mon beau brun capable de lever non pas une mais deux nanas dun seul coup, de réussir un tel exploit rien quen jouant de son regard, et de faire cela en vue dun plan à quatre avec son pote Thibault... putain de fantasme...
Mais au même temps, depuis que je réalise ce qui se passe, je suis vraiment dégoûté
Thibault finit sa bière et un instant plus tard je les vois partir, tous les quatre, vers une magnifique partie de jambes en lair avec des inconnu(e)s
Je suis tellement frappé par la scène que mes pieds ont du avancer tous seuls
lorsque je réalise que Dimitri a disparu sans que je ne men rende compte, je réalise également que je suis carrément sur le bord de la piste, complètement à découvert, à la porté du regard de mon Jérém
et lorsque je réalise que, à force de le mater, je vais bien finir par croiser son regard, voilà, cest trop tard, le mal est fait
son regard se pose dans le mien
Cest un instant
on se fixe sans ciller
mon regard doit exprimer tout mon amertume, ma jalousie, alors que le sien affiche une mine fière et triomphante
jai même limpression quil se moque de moi
et là il a un petit mouvement du sourcils gauche, que je trouve terriblement sexy par ailleurs, qui à cette occasion semble exprimer un truc du genre « ah, t'es encore la, toi... tu me pistes, nest pas ?
t'as rien perdu pour attendre
tu vas voir ce que tu vas voir... »
Oui, jai limpression quil se moque de moi
cest une impression qui va devenir carrément une conviction lorsque, tout en se penchant pour rouler une pelle à la brune, son regard ne cesse de me chercher, de me provoquer
oui, pendant quil embrasse sa pouffe, il me balance un regard malicieux et provocateur
un regard qui semble mannoncer
« mate un peu ça le petit pd, ce soir je vais prendre mon pied comme un mec, ce soir je nai pas besoin de toi
va donc te branler
»
Ainsi donc, le fait de se taper un plan à quatre cest pour me faire chier
et de ce point de vue là, cest encore une sacrée réussite pour Jérém
je suis super mal, et tout mon être doit afficher mon malaise en lettres capitales clignotantes
Jérém doit se régaler
désormais tout ce que je ressens en moi cest un mélange de jalousie, damertume par rapport à son coté provocateur, à son intention affichée de me faire mal
le tous saupoudré dun sentiment de trahison et de ressentiment vis-à-vis de Thibault
Oui, je suis amer, triste, énervé au plus haut point
mais je suis également frustré, car après la fin du feu dartifice « Jérém fait péter son charme », je réalise que je vais terminer la soirée tout seul... depuis quelques sorties en boite, javais désormais pris lhabitude que ça en soit autrement
personne ne ma prévenu que ce soir là ça se finirait comme ça... fait chier! Il ne me reste quà rentrer et me taper une branlette au lit en imaginant Jérém et Thibault en train de baiser côte à côte
Je les regarde, tout les quatre, les mecs devant, les filles derrière, en train de se diriger vers la sortie de la boite
et surtout je me surprend à mater tristement le t-shirt orange et le t-shirt gris en train de séloigner de moi
je les regarde jusquà quils disparaissent, comme engloutis par la foule, la pénombre de la salle, la musique entêtante, la nuit
Et lorsquon regardait cette image de le toute puissance de Jérémie capable daimanter deux nanas pour un plan à quatre avec son meilleur pote Thibault, on ne se serait pas douté un seul instant que mon beau brun était un garçon qui commençait sérieusement à douter de son identité sexuelle
que toutes ses certitudes étaient en train de voler en éclat, que son petit monde seffondrait
et pour un mec qui détestait perdre pied c'était insupportable
Il essayait donc de saccrocher à ce quil pouvait, à ce que lui restait
le besoin de se prouver quil pouvait revenir aux nanas dès quil le déciderait
quil pouvait emballer à tour de bras, comme ce soir là
quil pouvait se passer de son pd, sexuellement avant tout
surtout que ce pd allait partir loin à la rentrée
Les deux coéquipiers et leurs pouffes désormais disparus de ma vue, mon esprit humilié, frustré, anéanti, je me prépare à quitter la salle techno pour aller retrouver ma cousine dans la salle disco juste à coté, lorsque quelque chose retient mon attention
Il est pile à lopposée de la salle, appuyé avec son épaule à un pilier, un verre à la main
un beau reubeu, bien foutu, t-shirt blanc moulant jouant un joli contraste avec sa peau basanée et retombant comme il se doit sur un joli jeans
une tenue toute simple mais carrément craquante de bogoss qui nest pas sans me rappeler la tenue dun certain Jérémie lors de la première révision quelque semaines plus tôt... oui, une beau reubeu genre 25 ans avec le regard rempli de ce charme, habillé de cette prestance indiciblement virile qui nappartient quà ce genre de mec... tout pour me taper dans l'il, quoi...
Dès que je lai vu, en un instant, tous mes sentiments négatifs se sont comme envolés, la colère, lhumiliation, la déception, la haine, lamour propre blessé, tout oublié
rien de tel que la vision dun beau garçon pour chasser les soucis et mettre de bonne humeur
je ressens en moi un seul sentiment, une seule envie
lavoir en bouche avant toute autre chose
lavoir en bouche parce quil me fait un effet de dingue, lavoir en bouche pour prendre une sorte de petite revanche sur ce petit gros con de Jérém
lavoir en bouche pour ne pas finir ma soirée avec une branlette de plus
Mon esprit est désormais envahi par lurgence du désir que ce mec suscite en moi
jai une de ces envies de lui... dès que je lai vu, la trique est montée en moi presque instantanément
et lorsque la trique sempare dun garçon, ce dernier nest plus complètement maître de ses actions
oui, jai envie de lavoir en bouche, de lavoir en moi, sans attendre
ce soir là jai juste envie de me faire baiser par un beau reubeu pour prendre du bon temps
en fin de compte, je nai de compte à rendre à personne
et puis, putain, un reubeu
fantasme absolu
Je le mate sans trop de ménagement et plus je le mate plus je le trouve
juste à craquer
mon regard, affranchi de l'image de Jérémie par laquelle il aurait été totalement monopolisé s'il était encore là, était attire par ce mec comme une aiguille par un aimant...
Oui, jai foutrement envie de lui
mais comment lapprocher ? Comment lui exprimer mon désir ? Comment savoir sil va y être sensible ? Je suis partagé entre le désir dattirer son attention, dessayer de le draguer et fait dessayer de me maîtriser, de rester quand même un peu discret, et ceci pour ne pas m'attirer des ennuis au cas où qu'il ne serait pas réceptif à ma drague, au cas où il soit carrément incommodé par mes regards, les quelques verres quil doit avoir dans le nez augmentant proportionnellement le risque d'incidents en cas d'imprudence de ma part
Le souvenir encore vif du mec dans les chiottes de lEsmé me mettant sur le qui vive par rapport à ce genre de situation
dautant plus que cette fois ci, si je me mets en danger, Jérém ne va pas voler à mon secours
il a mieux à faire en ce moment
Bref, je fais mine de regarder à droite et à gauche, jessaie de faire diversion en laissant dériver mes yeux en direction du bar et du DJ, afin de prendre le temps de le mater par petites touches et un peu discrètement...
Malgré mes précautions, je finis par croiser son regard une, deux, trois fois
à chaque fois cest furtif, car dès que le contact sétablit, je suis intimidé par lintensité et la fixité de ce regard, un regard dont je ne prends pas le temps de lire la polarité, car mes yeux se baissent instantanément...
Cest lors du quatrième contact, je crois, que je remarque que le mec est carrément en train de me fixer, de me dévisager... et cest à ce moment là que je décide de soutenir son regard pour essayer de voir s'il y a une ouverture... hélas, ce que je vois nest guère encourageant
son visage est figé dans une expression dure, sans sourire... très vite jinterprète son attitude comme une déclaration dhostilité à mon égard
jai limpression que le gars est vexé de mon attention excessive et plus que suspecte et que son regard mintime darrêter de le mater sur le champ
Je me suis trompé de gars
cest pas parce quil est canon et que tas envie de te faire sauter par lui, que le mec mange de ce pain là
jai encore pris mes rêves pour des réalités
une fois de plus jai le visage en feu, je ressens une sensation de panique semparer de moi
avec une manuvre durgence je balance mon regard ailleurs pendant un bon petit moment
jessaie de me laisser calmer par la musique de plus en plus assourdissante en évitant soigneusement de le regarder
jai envie de disparaître dans la seconde, mais je nai pas envie de partir comme un voleur, je nai pas envie de capituler sous la pression de lintimidation de ce type
jai besoin de retrouver un peu de contenance avant de quitter la salle pour aller retrouver ma cousine
Je regarde ailleurs, dans la tentative désespérée de faire comprendre au gars ce qui est clairement un mensonge, c'est-à-dire que nos contacts visuels ne sont que le fruit du hasard
hélas, ma tache est compliquée par le fait que si jarrive à contraindre mon regard à mater ailleurs, jai la nette impression que celui du beau reubeu est toujours fixé sur moi, quil me cherche, quil me provoque comme en duel
Et lorsque un gars me regarde aussi intensément, que ce soit avec désir ou avec haine, je le ressens sur moi, sur ma peau comme sil y posait sa main
jai beau chercher à maintenir mon regard ailleurs
la puissance presque télépathique de ses yeux bruns, typés, finit par attirer mon attention
une fois de plus, nos regards se croisent, une fois de plus mon désir est attisé par cette silhouette virile à craquer
La musique cogne dans la salle à tout rompre
pourtant je me sens glisser comme dans une bulle, comme si je plongeais au fond dun bassin deau
les basses impitoyables de la techno semblent séloigner, sestomper, arriver de plus en plus plats à mes tympans
ce sont désormais mes pieds qui captent la vibration du sol
mon ouïr est comme brouillé, atténué
je commence à sentir les battement de mon cur, il saccélèrent petit à petit sous leffet de lexcitation que la vision de ce beau mâle provoque en moi
je me sens vraiment comme dans un cocon, toute mon esprit est happé par ce jeu de regards qui se cherchent, qui se fuient
dans ma bulle de plus en plus ouatée, jentends ma déglutition nerveuse, ma respiration qui se hâte sous leffet de ladrénaline
et au fur et à mesure que la musique séloigne de moi, jentends de plus en plus nettement les battements de mon cur, ils cognent à tout rompre dans ma poitrine
jusquà que
Jusquà que, à un moment, mon cur finit par semballer brusquement, cette fois ci sous leffet de la peur
Et là cest la panique
en un instant, jai limpression que mon cur va exploser
le mec a plié son avant bras, et sa main, rendue à hauteur de se pectoraux saillants sous le coton du t-shirt, me fait signe d'approcher
aaahhhhh
cest tout ce que je désire, mapprocher de lui
Hélas, il y a comme un problème
son geste et son regard ne sont pas du tout raccord
dans ses yeux il y a toujours ce regard de tueur qui semble montrer hostilité et vexation... certes, je le trouve sexy à en crever, mais son visage a vraiment lair énervé, heurté et jai peur que si japproche je vais aux mieux me faire jeter, au pire men prendre une dans la gueule... la salle est bondée autour de nous... mais jai peur...
On doit être à 15-20 mètres de distance lun de lautre et jai peur que si je nobéis pas à son invitation, il vienne me voir là où je suis
pris de panique, je commence à trouver que la fuite est la seule solution envisageable pour me dépêtrer de cette situation qui risque de dégénérer
il ne manquerait plus que ça ce soir là
me faire cogner
En y repensant à tête froide, on pourrait aussi imaginer que lattitude du reubeu nétait pas hostile, va savoir
le fait est que ce genre de mecs sont imprégnés dune virilité tellement marquée que leur attitude peut paraître souvent un dissuasif à chatouiller cette virilité, surtout avec ce genre de drague
mais au fond, qui sait
certes, il est clair que draguer ce genre de reubeu sexy dans une boite hétéro, cest diablement excitant mais cest super hyper mega risqué
mais à posteriori je me dis que ma fuite fait définitivement planer le doute sur ses intentions
Me voilà en train de dételer comme un lapin, fuyant cette salle de tous les dangers et allant chercher Elodie presque en courant. Pendant que les enceintes balancent les basses entêtantes chevauchées par les curs puissants de Gimme ! Gimme ! Gimme ! (a man after midnight), [cette chanson est-elle écrite pour moi ?] je la trouve et je larrache de la piste de danse
« Faut quon y aille, vite, stp, ne pose pas de questions, je vais tout texpliquer dans la voiture »
« Mais tu fais quoi? Je suis a deux doigts d'emballer ce type qui danse là bas
»
« Arrête Elodie, un mec qui se danse tout seul sur Gimme Gimme, à tous les coups il est pd comme un sac à dos
»
Je ne sais pas comment jarrive à faire de lhumour dans létat de confusion et de peur dans lequel je me trouve. Surprise, ne trouvant rien à opposer à ma considération hâtive, Elodie me suit. Cest ainsi quun instant plus tard jhâte le pas pour rejoindre la sortie direction le parking et la voiture, tout en regardant derrière moi presque à chaque seconde si le beau reubeu ne me suit pas pour me mettre une rouste
Javance tellement dans la précipitation, sous leffet de la panique que je ne regarde pas où je vais, je finis par rentrer dans un mec qui marche en direction contraire, je me retrouve déséquilibré, je manque de peu de le faire tomber
par chance le mec se ratt, par chance le mec est un gentil, qui sexcuse
de mon étourderie
« Pardon » je lui lance sans un regard, tout en continuant ma marche e.
Elodie a pigé quil y a un truc qui ne tourne pas rond
elle ne me demande rien, à part :
« Ça va ? »
« On y va ? » je lui réponds sèchement en accélérant encore le pas.
« Oui, on y va » elle me répond avec une voix douce.
Une fois dehors, je presse toujours mon pas, me disant que je ne me sentirai en sécurité que lorsquon sera dans la voiture et que celle-ci sera sortie du parking du KL
je trace comme un malade pendant que ma cousine me harcèle de questions sur ce qui est en train de se passer, sur la raison pour laquelle on part si précipitamment de la boite
« Je te dirai tout en voiture » je tente en vain de la faire taire.
On galope vers la voiture, garée assez loin dans le parking
mille émotions contrastantes agitent mon cur, je suis complètement à louest, mes sens sont comme mis entre parenthèse pas le sentiment de peur qui me pousse à la fuite
pourtant, je ne peux pas mempêcher se ressentir sur ma peau, sur mon visage, dans mes cheveux, la caresse appuyée et continue du vent dautan
oui, il souffle toujours, malgré lheure tardive
saloperie de vent
je repense à pressentiment que javais eu cet après midi là en me baladant dans les rues de Toulouse, lintuition comme quoi quelque chose allait se passer ce soir là avec Jérém, quelque chose de déplaisant
et putain, je naurai jamais pensé que le vent dautan aurait aussi bien tenu sa promesse, jamais jaurais imaginé que ce soir là jaurais eu si mal et que je serais parti de cette façon précipitée du KL
Nous voilà en voiture. Nous voilà sur la rocade. Me voilà en sécurité. Exposé de plein fouet à une rafale de questions et qui ne font que me secouer encore un peu plus, je demande carrément à Elodie un instant de silence pour retrouver mes esprits, mon souffle, mon calme.
On est bien engagés sur la rocade lorsque je me sens enfin prêt à commencer par le plus pressé, cest-à-dire lui livrer le récit des derniers événements de la soirée, cette rencontre visuelle avec le beau reubeu qui a provoqué notre départ plus que précipité du KL
« Putain, Nico, un jour ou lautre tu vas te faire péter la gueule pour de bon
»
Elle a raison. Je note une fois de plus dans ma tête labsolue nécessité dêtre plus discret avec mes regards vis-à-vis des mecs. Puis elle continue :
« Mais quest-ce qui sest passé ? Je tai laissé avec Thibault, jai vu le beau brun en t-shirt orange roder autour de la piste
ils sont passé où ces mecs là ? ».
Maintenant quon a quitté le quartier de la Sesquière, loin de tout danger, maintenant que limage du beau reubeu en colère prêt à venir me cogner est évacuée de mon esprit, je retrouve en moi toute la colère, la jalousie, la déception, lhumiliation, la haine que jai ressenties sur le bord de la piste de la salle techno du KL en regardant Jérém, Thibault et leurs deux pétasses dun soir disparaître vers la sortie
Cest avec le cur lourd, la voix étouffée par lémotion et hachée par la colère, le débit de parole atteignant des records de vitesse, devenant presque inintelligible, au point que jen bégaie, la syntaxe de mes mots approximative et décousue, que je tente de raconter à ma cousine le déroulement de ma soirée à partir de son exil volontaire dans la salle disco
ma conversation avec Thibault, le fait dapprendre que Jérém va partir travailler super loin, peut-être même à létranger (ce soir là, je déteste lItalie)
jenchaîne avec le moment passé avec Jérém, en omettant bien sur de lui préciser que jai consenti à lui tailler une sacrée pipe rien quavec des mots cochons
je lui dis juste que je lui ai fait comprendre que javais envie de finir la soirée avec lui
et que je me suis fait jeter comme une merde
Jai fait ma longue tirade sans ponctuation, sans respirer, je suis presque en apnée
jai besoin dun instant pour reprendre mon souffle
En plus jai du balancer tout un tas dinfos en vrac, passant du coq à lâne, de façon confuse et décousue
pourtant ma cousine ne pose pas de questions, elle voit, reconnaît et respecte ma colère et ne dit rien, ce qui est un exploit extraordinaire pour une nana aussi bavarde quelle
je sais quelle a envie de me faire parler, je sais quelle le fera assurément un peu plus tard
mais là elle se contente de passer une main dans mes cheveux et de me lâcher un regard attendri et plein de compréhension
je ladore
On passe à coté du Stadium du TFC lorsque je trouve la force denchaîner sur lincroyable scène de drague dont Jérém sest rendu protagoniste
ses regards aimantant deux nanas venant à lui comme deux toutous dociles
« Tu me fais marcher
» elle sétonne.
« Ah, non, je peux tassurer que cétait juste incroyable de voir ce petit con réussir ça haut la main »
« Et les nanas ont toutes les deux cautionné ça ? »
« Bah, apparemment oui
»
« Putain
jaurais voulu voir ça
ça devait être carrément bandant de voir ce petit con en action
taurais du mappeler
» ségare ma cousine.
« Cétait pas bandant, cétait juste horrible
» je crie presque.
« Je comprends, excuse
» se morfond-elle.
« Et le pire
»
« Car il y a encore un pire à venir
» sinquiète Elodie.
« Le pire » jenchaîne « cest que Thibault était de la partie »
« Ils se font un plan à quatre, les salauds ? »
« Cest ça
»
« Cest redoutable un mec de vingt ans
il naccorde dimportance quà sa queue
cest pour ça quil na pas voulu finir la soirée avec toi
»
« Il se fout de moi ce mec
»
« Ca fait longtemps que je te le dis
» elle sévit impitoyablement.
« Pendant quil roulait un patin à la brune, il ma vu et il ma balancé un de ce putain de regards de malade
il se foutait de moi
vraiment, il se foutait de moi
il sest payé le plaisir de me montrer quil na pas besoin de moi pour tirer son coup et quil me laisse sur le carreau quand il veut
je lui en veux horriblement
»
On arrive à St Michel et Elodie trouve une place pour la voiture à une centaine de mètres de chez moi. Elle coupe le contact et elle mécoute parler, crier, pleurer
au fur et à mesure que je raconte ce qui vient de se passer, je sens la colère menvahir de plus en plus
je me sens énervé comme rarement de ma vie
maintenant que leffet des deux bières sestompe, maintenant que ladrénaline de lexcitation et de la peur liées au beau beur cesse son effet, tout remonte en moi
je parle fort, je postillonne, je bégaie de plus en plus, je suis hors de moi, je narrive pas à me contrôler
les sanglots finissent par entrecouper mes mots
je souffre, je souffre horriblement
Je gesticule, je me débats, je minsurge contre un « ennemi »absent et abstrait
je peste, je proteste
sans arriver à me dire que je me sens victime, si je me sens lésé, cest juste que je ne veux pas regarder la réalité en face
Jérém me prend et me laisse tomber à sa guise, Jérém nest pas le mec dune seule nana et encore moins le mec dun (seul) mec
Jérém est un petit con qui, coté baise notamment, veut tout diriger et qui nadmet même pas que je puisse lui proposer de faire des galipettes
cest idiot, mais ça le met en pétard
là encore cest à prendre ou à laisser, comme tout avec lui
il ny a quune fois quil ne ma pas jeté
la fois que jy ai été franco à la piscine
est-ce quil préfère une « démarche » franche et culottée, plutôt que de me voir quémander sa queue ? Est-ce quil préfère me voir sur de moi pour pouvoir me soumettre lui-même, plutôt que de me voir déjà à ses pieds, ce qui le dégoûte peut-être
est-ce quil veut avoir devant lui un mec plutôt quune poule mouillée ?
« Calme toi, mon cousin » elle finit par me chuchoter en me prenant dans ses bras
cest là que je me laisse aller
mes sanglots ont raison de mes mots et se transforment en larmes
je pleure un bon coup
quand je sens que ça va mieux, Elodie le sens aussi
notre accolade se relâche tout naturellement
« Comment veux-tu que je me calme
» je reprends, quelques octaves émotives plus bas «
quand je pense à ce petit con
»
« A ce stade là, tu peux convenir quil a changé de catégorie, le Jérém est passé de petit con à bon gros con, voire à connard confirmé
»
En temps normal jaurais plaisanté de la blague de ma cousine. Mais là, bien que sa réflexion me fasse un bien certain, je nai pas le cur à la plaisanterie. Je continue sur ma lancée
«
il me chauffe à blanc avec ses regards, avec son parfum, et puis il me jette et il se tire avec deux pétasses
et ce Thibault aussi
je croyais quil était mon pote
tous ces mots gentils, ses gestes pour me mettre en confiance
du pipeau, oui
lui il me déçoit horriblement
je croyais que cétait un bon gars, mais au fait cest juste un autre pauvre type comme Jérém pour qui tout ce qui compte est tirer son coup
quand je pense quil devait déjà savoir comment la soirée allait se terminer pour eux quand il est venu me parler, je me sens vraiment con davoir cru quon pourrait être amis
quand je pense que, à lheure quil est, ils sont en train de baiser avec ces deux pétasses sorties de nulle part
alors que Jérém serait tellement mieux en
[je me ratt de justesse] avec moi
».
Mon discours est confus et incohérent, je men rends compte
il y a des choses que je nai pas racontées à ma cousine, comme les mots cochons que jai dit à Jérém et qui nous ont terriblement excités tous les deux
de plus, je me rends compte que jai un raisonnement qui manque de logique et de réalisme
heureusement Elodie est là pour remettre les point sur les « i »
« Je suis sur que cette fin de soirée nétait pas prévue
cest Jérém qui a fait le coup
et je pense quil la fait pour te faire chier toi
»
« Cest trop méchant, il est trop con ! »
« Tu ne sais pas encore ça, depuis le temps quil te traite comme un punching ball
tu ne sais pas encore que ce mec est capable de tout lorsque tu le chatouilles un peu trop ? »
« Jai rein fait, moi
» jessaie de me défendre.
« Si, tas du être rélou en lui proposant de coucher avec lui
»
Non, je nai pas été rélou. Jai été trop con de céder à sa demande de jouer la pute à son oreille.
« Il aime ça
» je me défends.
« Oui, il aime ça, mais à lévidence, il naime pas quand cest toi qui propose
»
« Cest trop con
»
« Oui, mais avec lui cest non négociable
il y a des mecs comme ça
quand on tombe sur ce genre de mec, faut savoir composer avec
»
« Il navait pas le droit de draguer ces deux nanas
»
« Une loi linterdit ? »
« Elle devrait exister, oui
» je me défoule. Je suis ridicule. En effet ma cousine rigole.
« Nico
» me lance, sur un ton affectueux.
« Thibault aurait dû refuser
» jenchaîne sans écouter sa réplique, mes paroles suivant les mouvements de ma souffrance et échappant à une quelconque logique
« Ne soit pas bête Nico
cest un truc de leur âge, tout ce quil y a de plus naturel
les mecs de vingt ans vont en boite le samedi soir pour draguer et tirer leur coup
ça répond à une loi naturelle comme la migration des oiseaux, les phases lunaires et la rotation de la terre
et en général, vois-tu, ce qui vont au KL, cest plutôt pour tirer leur coup avec des nanas
»
« Ok, mais alors ça ne sert à rien que Thibault se la joue ami-ami, je nai rien à foutre de son amitié si cest pour voir ça
» je ménerve.
« Ca nempêche pas que Thibault soit un très bon gars
» enchaîne calmement Elodie sans se démonter, sans réagir à mes mots « et je pense vraiment quil a envie de devenir ton pote
»
« Mais
» je suis coupé dans mon élan.
« Tais-toi et laisse moi finir
» finit-elle par me balancer calmement mais fermement devant ma tentative de repousser son raisonnement très logique avec des objections complètement surréalistes ; et elle continue « et à ta place, moi jaccepterais son amitié sans réserves
bien sur, mon avis est toujours le même
Jérém tapporte autant de mal que de bien, et peut-être même plus de mal que de bien
le mieux ce serait que tu lâches laffaire et que tu passes à autre chose
surtout que tu as une touche ailleurs, quartier de la Halle aux Grains, vois-tu ?
mais je sais aussi que tu en es bien incapable, car tu las trop dans la peau ton Jérém
alors, si tu veux avoir une chance de garder un peu plus longtemps ton con de brun, tas tout intérêt à saisir la main que Thibault est en train de te tendre
Thibault est peut-être la personne qui connaît le mieux Jérém au monde, et apparemment il ne se fait pas prier pour te faire profiter de son savoir
pour peu que tu sois un peu futé pour ne pas montrer à ton brun que tu sais des choses sur lui que tu nes pas censé savoir
ce qui mettrait Thibault dans lembarras par rapport à son pote, là tu tiens un allié de taille pour mieux cerner ton serveur
de plus, je suis sure quil sait tout de vous deux et que tu peux dès maintenant lui parler franco
A contrario, si tu te fâches avec lui à cause de ce genre de conneries, je suis sur que tu vas passer à coté de quelque chose et tu vas le regretter
Et puis, au delà de tout, je suis sur que davoir un pote comme Thibault, loyal, solide, gentil et attentionné, va te faire un bien de fou
il va tapporter de la stabilité, de la confiance
et peut-être elle rigole - se charger dune partie de mon boulot dassistante sociale
dis-moi, cousin, ça ne te plairait pas de pleurer dans les bras musclés de Thibault plutôt que dans les bras frêles de ta cousine ?»
Certes, vu comme ça, ça donne envie de faire confiance au beau Thibault. Blagues à part, je sais que une fois de plus ma cousine a vu juste sur tous les tableaux. Jai de la chance de lavoir.
« Tu as raison, ma cousine
» je finis par admettre « jai lesprit embrouillé et je narrive pas à y voir clair
»
« Trop démotions, mon cousin
» elle plaisante.
« Cest ça ».
Elle a réussi à me calmer. Cest une véritable sorcière. Je vais lappeler cousine Halliwell.
« Il y a juste un truc qui pourrait clocher
» elle reprend.
« A savoir
» je minquiète.
« Thibault va être ton allié, à moins que
» elle réfléchit au même temps quelle parle.
« A moins que
quoi ? Balance ! » je mimpatiente.
« Thibault sera ton allié, à moins quil en pince lui aussi pour son pote
» finit-elle par asséner.
« Tu crois que cest possible ? » je feins de métonner, alors que ce genre didée traverse mon esprit depuis le début de la semaine.
« Je ne sais pas, tout est possible
ces deux là me semblent très proches, après cest peut-être quune simple amitié
» considère-t-elle.
« Si Thibault en pince pour Jérém il ne me sera daucun secours » je réfléchis à haute voix.
« Cest le risque à prendre, mon cousin
»
« Naaaaaan
ce ne sont que des potes
» jessaie de me rassurer, là aussi à haute voix.
« Tu sais, un plan à quatre, cest symptomatique
» avance-t-elle.
« Symptomatique de quoi ? » je demande bêtement.
« Mon dieu, mon dieu, il faut vraiment tout te dire à toi
on se demande comment tu peux être mon cousin, comment on peut avoir des gènes en commun
» plaisante-t-elle ; et elle continue « au delà du fantasme de se taper deux nanas au même temps, un plan à quatre peut être révélateur de deux potes qui se kiffent sans oser franchir le tabou de coucher ensemble
un plan à quatre cest plus intense que de se voir à poil dans un vestiaire, mais moins grave que de franchir le pas de se toucher, de coucher ensemble
»
« Je nai jamais envisagé ça comme ça
» je réponds, interloqué.
Elodie continue dans sa lancée :
« Voir quelquun quon kiffe en train de prendre son pied, même tout seul, je trouve ça très excitant
pas toi ? »
« Ça, cest vrai
» je finis par admettre tout en repensant à Jérém en train de se branler brièvement, parfois, avant que mes lèvres ne se posent sur sa queue
cest vrai que jai toujours trouvé ça terriblement bandant
tout comme jai été certes jaloux, mais excité quand même, de le voir baiser une nana un jour où javais débarqué chez lui un peu en avance
tout comme jai été très très jaloux et très très excité et bien plus encore la nuit où je lavais regardé baiser son cousin
mais ce sont des épisodes que je nai toujours pas racontés à ma cousine, alors je freine ma langue avant de gaffer
« Merci davoir éclairé ma lanterne, ma cousine
»
« De rien, cousin, quand tu ne sais pas tu demandes
et même si tu sais, dans le doute tu demandes quand même
»
« Tu es adorable Elodie
»
« Tu es touchant, mon cousin
»
« Je suis trop con, tu veux dire »
« On nest jamais con quand on aime, on est juste vulnérables
»
« Merci Elodie
»
« Tu sais ce qui te reste à faire
» elle enchaîne.
« Quoi donc ? » je métonne.
« Putain quest-ce que tu es bouché comme mec, cest pas possible
» plaisante-t-elle, se forçant à avoir un air agacé ; puis elle balance « taurais pas par hasard un 06 en attente de rendez-vous ? Je sais pas
genre un mec à qui tas posé un lapin en début de semaine et avec qui tu aurais envie de passer un bon moment pour te consoler ? ».
Pendant ce temps, rue de la Colombette
[Attention : ce texte contient des passages et des « images » pouvant heurter la sensibilité de certains esprits « gay only »
esprits sensibles, sabstenir
]
Dimanche 1er juillet 2001, 3h36.
A quatre sur le lit dans le studio de rue de la Colombette, les filles allongées sur le dos, les corps musclés des garçons prenant appui sur les genoux et sur les mains plantées sur le matelas, les deux potes et leurs partenaires dun soir, emboîtés par couples, sont bien engagés sur le chemin qui conduit au plaisir.
Plutôt flattés dans leurs fierté de mâles par le fait de voir sur le visage de leurs partenaires les signes dune jouissance si différente de la leur, mais à lapparence très intense, les mecs sont en train dapprocher tout doucement de lorgasme
les ondulations des bassins sont amples, puissantes, comme cadencées sur un seul et unique mouvement
[Une semaine déjà... une semaine de deuil et dincrédulité, une semaine de questions et de tristesse pour ceux qui sont parti avant lheure et pour leurs familles, leurs amis
Je me suis demandé pendant un temps s'il ne fallait pas marquer une pause dans ce récit pour la mémoire de celles et de ceux qui ont perdu la vie dans les horribles événements du 13 novembre. Tout ceci est bien peu de chose face à ce drame immense.
Et puis je me suis dit qu'il ne faut pas céder à la peur. Oui, on peut avoir peur, on doit avoir peur, mais il ne faut pas y céder. Je me suis dit qu'il faut continuer à avancer la tête haute. Qu'il faut que la vie continue.
Pour montrer que ce n'est pas avec la menace, l'intimidation et la violence que les problèmes de ce monde trouveront une solution.]
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