Essaouira 2

ESSAOUIRA 2


Lorsque Sélim vint me chercher je m'étais à nouveau endormi pelotonné sur la table. Il me réveilla d'une caresse.
Viens, tu seras mieux dans ta chambre
J'étais tout courbatu et il me soutint jusque là bas. Il avait déjà empli la baignoire et il m'y allongea avec douceur. C'était merveilleusement, tiède, parfumé et s'il m'y avait abandonné je m'y serais encore endormi. Je me sentais sans énergie, complètement amolli. Il m'a pris dans ses bras pour m'en sortir et me sécher. Malgré son corps très fin il était d'une grande force pour me manipuler ainsi, presque inerte. Faute de montre et de la moindre horloge, je n'avais aucune idée de l'heure. Il me dit qu'il m'expliquera comment la lire sur la clepsydre du patio.
Il me revêtit à nouveau de la somptueuse djellaba.
Dors, repose toi bien, tu en as besoin. Je viendrai régulièrement te voir.

A mon réveil le soleil inondait ma chambre, jouant dans les moirures des rideaux et du couvre-lit richement brodé. Dans la tiédeur des draps, je m'étirai, faisant jouer mes muscles, essayant de retrouver traces des douleurs de la nuit précédente. Mais mon corps bien reposé semblait bien répondre à mes sollicitations.
Sélim devait avoir un sixième sens car à peine m'étais-je étiré qu'il était à nouveau là, porteur d'une nouvelle djellaba d'un tissu à bande ocres et blanches.
C'est moi qui t'habille
dit-il, alors que je faisais le geste de le faire. Il le faisait et c'était une caresse.
Viens, suis moi. C'est l'heure du petit déjeuner, tu le prendras avec le Maître.
Ma curiosité était mêlée d'un peu d'inquiétude avant de rencontrer mon « tortionnaire »

La table était servie dans le patio, à l'ombre, proche d'une fontaine moussue.
Le maître n'était pas encore arrivé, et Sélim me fit asseoir face à la fontaine.
Il va venir, dans une seconde.
Je ne pouvais pas douter que c'était lui qui apparaissait, Sélim était allé à sa rencontre.

Il était en grand uniforme de chef de la police. Je me levais, il me fit asseoir et s'excusa du retard, et de l'uniforme car il était convoqué à Rabat pour midi. C'était un bel homme, sûrement dans les soixante ans. Bien sûr Sélim était beaucoup plus jeune, mais ils se ressemblaient, la même finesse de corps, de visage aussi, bien que le sien portât de très belles rides, de celles que l'on acquièrent dans le vie en plein air et ici exposé au dur soleil.


Je ne vais avoir que le temps de prendre un café avec vous, et je m'en excuse. Je ne sais pas si vous serez encore là à mon retour, pour nous entretenir vraiment, je ne sais d'ailleurs pas moi-même quand je rentrerai. En tout cas vous êtes mon invité, si vous l'acceptez. Un pavillon très calme dans le parc devrait pouvoir vous permettre de travailler dans le plus grand calme, si ce n'est le bruit de l'eau dans les rigoles et les chants des oiseaux. Ce n'est toutefois pas un ermitage, ni un lieu dédié au seul travail, mes deux serviteurs ne demandent qu'à vous être agréables, j'ai su que vous le fûtes pour eux (dit il en souriant). Quant à Sélim il a, à tout point de vue, de grandes qualités et il sera à votre disposition pendant votre séjour. Nous sommes tous testés HIV tous les mois, et ne dérogeons pas à la discipline nécessaire, aucun risque au cours de votre séjour ici. Si par ailleurs vous faites des rencontres à l'extérieur, au cours de vos promenades, il est mieux de ne pas les amener ici et nécessaire de vous protéger. Je dois y aller, à bientôt, j'espère.
Je me levai et nous prîmes congé.

Petit déjeuné terminé Sélim vint me demander s'il aurait le plaisir de me retrouver au petit pavillon du parc. Sur mon sourire qui valait assentiment, il me dit
Je m'occupe de l'hôtel, toutes vos affaires seront ici en fin de matinée.

Mes pensées étaient surtout occupées par les deux hommes si solidement membrés qui allaient être mes serviteurs.

La fin de la matinée se passa à m'installer dans mon nouvel appartement qui se trouvait tout proche, et un peu en contrebas de la piscine.


Munis chacun d'une sorte de binette, torse nu, ils récuraient le fond d'une seguia vers la palmeraie. Je les ai reconnu. Ils étaient tout éclaboussés de cette eau filant entre leurs jambes nues, leur sarouel, terreux qui dut être blanc, était rudimentaire, et même remonté au plus haut qu'ils avaient pu, il était trempé d'éclaboussures qui collaient le coton léger sur leur bassin, moulant leurs fesses cambrées et leurs organes volumineux. Même d'où je me trouvais l'effet était des plus excitant. Je les ai regardé travailler un long moment puis j'ai pensé qu'il allaient bientôt finir et m'avançant je leur ai proposé de venir se doucher chez moi. Ils acceptèrent d'un hochement de tête et laissant tomber les sarouels à l'entrée de la terrasse, sans me regarder, ils entrèrent d'un pas lent dans la très grande pièce dont un angle à peine isolé servait de douche et de toilette. Si je n'avais entendu leur « Chokran », la veille j'aurai pensé qu'ils étaient muets.
J'ai tiré un fauteuil face à la douche et les ai observé se laver. Ils le faisaient l'un l'autre, les cheveux, le visage, frottant de leurs mains savonneuses leurs bustes aux pectoraux développés et au tétins bruns, leurs dos bronzés étaient parcourus de muscles puissants qui s'évasaient en deux fesses bombées, couvertes de poils noir ou le savon persistait à rester. Les doigts fins de l'un ou de l'autre parcouraient aussi la fente velu et savonneuse et je voyais parfois que les doigts entiers s'y attardaient et semblaient avalés. Puis face à face ils se sont longuement lavé les couilles et le sexe qui caressé de leurs mains savonneuses, reconnaissant se dressait devant la toison mousseuse et noire de leur pubis. Tous leurs gestes étaient comme une chorégraphie intuitive, même lorsque assis face à face ils savonnaient leurs jambes et avec une grande attention les orteils velus de leurs pieds. J'étais bien peu pertinent de ne m'en être pas aperçu, car à les observer ainsi, il me parut évident qu'ils vivaient une gémellité, et cette attention qu'ils avaient l'un pour l'autre ils en avaient eu l'équivalence dès leur naissance, peut-être même dans l'utérus de leur mère ou leurs corps embrassés se lovaient pour un confort mutuel.
Le séchage au drap de bain obéit au même rituel et sec et souriants, ils se tenaient devant moi.

La pièce était ceinturée de banquettes à l'orientale devant lesquelles se trouvaient des tables basse de bois noir. D'une alcôve du mur latéral partait un lit immense, large et long surmonté d'un baldaquin qui tenait la moustiquaire. Je leur proposais d'aller se reposer sur le lit tandis que je mettrais de l'ordre dans mes papiers
Ils avaient sans doute moins dormi que moi et peut-être travaillé tout le jour.
Ils s'endormirent rapidement collés l'un à l'autre comme petites cuillères. J'écoutais leurs respirations régulières qui s'étaient calées sur un rythme commun et apaisé. Pour mon plaisir, la chaleur du soir était encore suffisante pour qu'ils soit inutile de les couvrir d'un drap.

Sélim revint, il faisait déjà noir, les crépuscules sont brefs dans ces pays au sud. Je n'avais allumé que sur la terrasse pour les laisser reposer. Par un geste, je lui suggérais le silence et nous partîmes ensemble vers la salle à manger. J'étais encore fatigué et guère affamé malgré les merveilleux parfums citronés du tagine posé sur la table. Il n'y avait qu'un seul couvert et malgré sa réticence Sélim accepta de dîner avec moi. Cette première conversation ne fut pas aisée. J'appris néanmoins qu'il était régisseur du domaine. Le repas fut bref et me proposant un massage relaxant il m'entraîna dans le hammam.. Dans le labyrinthe des petites pièces menant au bain de vapeur certaine comportaient des tables de massage mais il choisit la plus chaude, celle qui précédait le bain de vapeur. Il me déshabilla et me fit allonger sur la pierre agréablement chaude. Il se dévêtit lui-même. Son corps d'une grande finesse aux muscles longs sous une peau satinée brune était magnifique. Son scrotum oscillait pendu entre ses cuisses, suspendu au cordon testiculaire très étiré. Ces testicules volumineux étaient apparents comme si la peau des bourses avait acquis une finesse parcheminée.
Son sexe circoncis, bien sûr, était long et épais, et ce devait être délicieux que de contenir ce sexe pesant dans la main.
Il proposa à mon odorat plusieurs huiles parfumées dont une à la myrthe dont le parfum m'envoûta. Il me fit mettre sur le dos et commença le massage par mon cou enduit de son huile odorante. Dès qu'il eût placé ses mains de part et d'autre de la nuque, enveloppant mes épaules, je ressentis une chaleur, un bien être qui me fit me détendre, abandonné, sur la table de pierre. Ses pouces me massaient doucement de la nuque aux trapèzes, et ainsi tenu je me sentais soumis à sa volonté. Il étira mon dos du bassin à l'épaule, ses mains ointes largement ouvertes et comme moulées sur les ondulations de mes muscles. Il étira aussi les dorsaux comme s'il essayait de les disjoindre de la colonne vertébrale. La légère douleur était vite compensée par un sentiment de relaxation extrême. Puis il massa mes flancs, les remontant vers le dos . Je sentis couler sur mes fesses le doux parfum, puis, successivement elles furent pétries comme pâte à pain. Quelquefois, il les écartait et faisait couler l'huile sur ma rondelle. Lorsqu'il entrepris mon entre cuisse, jusque sous les couilles, mon sexe durcit, et le léger soulèvement de mes fesses pour qu'il se plaque sans douleur contre mon ventre, n'a pas du lui échapper. Je planais littéralement de bien-être, abandonné à ses mains et le long massage des pieds et des orteils fut un moment extatique.
Je résistais un peu, gêné de lui montrer mon érection, bien qu'à y réfléchir, ça devait plutôt lui faire plaisir. Il fit pivoter mon corps sur le dos et je ne pensais qu'à une chose ma queue tendue qui oscillait devant mon ventre.
Il reprit le massage par les chevilles et monta lentement jusqu'au genoux, les prenant de toute sa main puissante et le bout de ses doigts caressant la peau peau fine du creux poplité, juste derrière. Lorsqu'il a remonté ses mains huilées sur mes cuisses, je ne pouvais plus réfléchir, bientôt il atteindrait la peau si fine et sensible de l'aine, celle des bourses, et ma queue entrera en vibration. Je crois que j'aurais pu jouir sans même être touché sur le sexe, mais il remonta encore, sur les flancs, l'abdomen et le sensible « toulic » (nombril) comme on dit en Bretagne. Je sentais le bout de ses doigts approcher mes tétons, et je les sentais eux aussi déjà durcis et érigé avant même qu'il les atteigne. Les yeux fermés, le corps arc-bouté j'attendais qu'il les saisisse mais je ne sentis que la chaleur de ses paumes se déplaçant lentement au dessus à presque les effleurer, je m'en souviens à peine mais un long gémissement de désir à du m'échapper. Il est resté ainsi plusieurs minutes, ses mains mobile, en lévitation au dessus de mes bouts dressés et s'était, sans le moindre contact, un crescendo insensé de mon désir. Puis ses doigts se reposèrent sur mes clavicules et enserrant mon cou offert, qu'il serrait rythmiquement, de son pouce il parcourait mon menton, le maxillaire inférieur.... enfin dans sa main il me semblait être devenu entièrement un gigantesque corps érogène où magiquement le bout de ses doigts, où qu'ils se posent opérait une transmutation alchimique de ma peau et de mes sens. Lorsque sa langue vint lécher le lobe de mes oreilles, en caresser le conduit, tandis que ses mains massaient suavement mon cuir chevelu, je ne contrôlais plus mes gémissement.
Il s'arrêta et me laissa ainsi, incertain, quelque minutes, me demandant à voix basse de rester les yeux fermés, que ce serait mieux pour moi. Sans doute, penserait-on que ce bref intermède permettrait de reprendre ses esprits mais le corps érotisé tout entier, le restait. Dans son attente indistincte, il interdisait toute pensée, logique ou non et restait comme suspendu par un fil invisible et résilient à la main surnaturelle et magique qui venait d'opérer.
Sélim se déplaçait sans le moindre bruit et son souffle sur mes tétons était le premier contact, qui même indirect, à brutalement focalisé mon attente indistincte sur cette infime partie de moi-même et l'a amené à être le tout. Mes tétins était comme un trou noir, qui avalait et retenait en lui tout mon corps érotisé, et insatiable, aux aguets, attendait, il ne savait quoi, qui alimenterait encore sa boulimie érotique. Et bientôt, les paumes grandes ouvertes s'approchèrent, et enfin frôlèrent, à peine, l'extrémité dressée et dure des tétons. et bientôt je sentis monter en moi un orgasme gigantesque, invoqué par ces seuls frôlements. Puis ils s'arrêtaient attendaient le reflux et reprenaient encore. Ainsi, elle firent, pendant un temps infini. Puis soudainement, entre pouce et index, mes tétons furent roulés et il m'a semblé que ce sont eux qui crachèrent en jets tendu et épais tout ce que le trou noir avait absorbé. Mon hurlement d'orgasme résonna sous les voutes de cette salle presque vide. Ma queue agitée de soubresauts violents dispersait mon foutre chaud sur mon ventre, mes lèvres, mes yeux et probablement au-delà de la table. Mon corps n'en finissait pas de trembler et Sélim, rassurant se coucha contre moi et me serra dans ses bras attendant la fin des spasmes. Je pleurais ma tête enfuie dans son épaule tant la jouissance fut puissante.
Je sentais sa queue épaisse et tendue contre mon ventre. Il me fit pivoter dos contre lui, et prenant l'abondant sperme épandu, me rendit glissant, et me pénétra doucement. Son pénis très long resta immobile un long moment et je sentais mon anus le serrer spasmodiquement. Dans cette position, douce, confortable, il commença à aller et venir avec lenteur, il devait ainsi ouvrir mes cavités en douceur se frayant un chemin progressivement au fond du rectum. Je le sentis lorsque d'un coup de rein il y buta. J'aimais cette position qui lui permettait de me serrer contre lui, de sentir sa chaleur contre mon dos, son souffle dans mon cou. Il arrive parfois qu'une pénétration qui dure longtemps finit par être pénible pourtant avec lui, le temps s'était arrêté, son va et vient lent était d'un grande douceur, parfois il s'arrêtait, j'imagine pour réguler son plaisir, et s'était un bonheur de se sentir en confiance habité par cet homme que je savais d'une délicatesse extrême. Mon anus qui pourtant par l'épaisseur de son sexe était bien ouvert, ne ressentait aucune fatigue et différemment de mon rectum rempli par son membre, envoyait de délicieux signaux du plaisir de la dilatation très différents et complémentaires de ceux de la réplétion du rectum.
Sans que son rythme se modifia, ou à peine, je sentis sous souffle s'accélérer et m'étreignant puissamment il jouit avec un gémissement étouffé dans mon cou. Je sentais contre mon dos les spasmes de ses abdominaux et pour le sentir en moi encore quelque secondes mon anus se serra sur sa queue encore rigide. Il resta ainsi plusieurs minutes, la tête posée sur mon épaule, puis se dégagea et descendit de la table.
Allons dans la vapeur dit-il.

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