T'En Souviens-Tu Sarah ?
Jpj, Nogaro, février 2004
Le Gers était blanc de givre et moi je roulais pressé d'arriver de trouver havre chaud, bon dîner, douche chaude et lit douillet.
Dans les longue-portée blanches de l'auto le bitume brillait d'humidité et les arbres encadraient la route de hautes futaies glaciales.
Le moteur ronflait de virage en virage, carve solitaire sur piste déserte. Et moi j'étais balloté, âme câline abandonnée. Chaque virage était accélération et mon dos se calait au creux du baquet carbone, comme blotti en coussins de berceau de nouveau-né.
Sarah, je la connaissais, déjà de l'an dernier... Chambre d'hôtes rurale au coeur des maïs roux hauts durs. Un mari, des s grands et sa blondeur de fille tannée de soleil. Et les beaux-parents qui veillaient au grain derrière les rideaux rouge et blancs à petits carreaux façon bonne-maman, d'une maisonnette derrière sa ferme.
Confitures attentives, très attentives...
Elle, m'attendait pour Hanouka. Ils ne pouvaient pas comprendre.
Elle m'a serré, on est restés longtemps, on a rien dit.
J'ai remisé la Lotus sous l'auvent de la grange. J'ai pris mon gros sac du coffre. Il était brûlant des chaleurs du moteur. Elle l'a pris dans ses bras et a plongé son nez dans l'étoffe épaisse dure rugueuse. Elle a dit, c'est chaud c'est bon c'est toi.
On est montés à la chambre. Claire de papier peint blanc à fleurettes et d'un grand abat-jour sur pied en tête du grand lit.
Trop grand ce lit pour un garçon seul.
Je le lui ai dit, elle a souri...
Ses s étaient à la ville pensionnaires au collège au lycée.
Son mari était en aventures aux Amériques. Conquistador agricole il avait acheté des milliers d'acres de pampa et prétendait faire fortune en terre promise argentine, Amérique latine. Terres promises ... qu'il croyait.
Mais Sarah était dans mes bras à moi et moi j'étais à elle.
Filles du Béarn, filles de Gascogne, grandes filles de nature, goûteuses de peau et de lèvres.
Cette fille cette femme était fille de son pays, avait dans les yeux l'amour du terroir des cultures du soleil de la pluie aussi. On était bien dans ses bras on s'y sentait d'ici. Et on avait envie d'y rester.
L'omelette champignons comme calsonne énorme m'a rassasié et j'ai refusé les petits chèvres en dessert. On a recouvert les braises de cendres claires et main dans la main nous avons monté l'escalier sans même daigner verrouiller les portes sur la campagne environnante sombre de nuit épaisse et humide.
Sa figure riait et son corps se tendait vers moi dans la robe de cotonnade. Elle a fait glisser ses ballerines tour à tour sous le lit d'un mouvement élégant de chaque pied.
Elle a basculé sous moi sur le couvre-pied brodé basque.
Mes lèvres dans son cou murmuraient ma tendresse.
Mon corps contre le sien cherchait chaleur.
On était bien, tous les deux.
Quand je suis revenu de la douche, elle était sous la couette, chaude et tendre, bras crochants qui m'ont happé et gardé nu près d'elle contre elle.
On a dormi paisibles, tout juste emmêlés, pas même amants. Son souffle sur mon cou a toute la nuit durant fait voler les petits cheveux de ma tignasse. Ses seins écrasés contre mon thorax faisaient contact de nos peaux, rythmé par nos respirations.
Nos bras nos jambes nous tenaient serrés, un.
Ma bite ? Où était-elle ma bite ? Je ne sais... Plantée dans ses secrets velus humides accueillants. Posée là sans avoir cherché et pourtant tendrement inquisitrice mais un peu endormie quand même, en confiance.
Elle aussi était en confiance, ses cuisses largement relevées, talons à mes reins, pubis hardi en avant contre moi, ses entrailles troubles palpitantes d'attente. Sarah, c'était cette nuit d'hiver-là, fête de lumière et tu cherchais le divin dans ta tendresse ouverte à ma visite, Ange Gabriel du vingtième siècle.
Elle pensait Sainte Luce, c'est ainsi que dans le Gers on célèbre le retour de la lumière de la vie, de l'Amour.
Mais les choses étaient écrites, nous étions dans les bras l'un de l'autre pour dormir et c'est ce que, tout naturellement, nous avons fait.
Même s'il est vrai que mon gland glabre était posé entre les ailes repliées de son papillon et qu'il y a dormi, du sommeil du Juste, toute la nuit durant, en onctuosité.
Au matin, Sarah n'a pas bougé de ses bras de sa tête. Seule sa boulette s'est éveillée et le dard minuscule luisant est sorti du terrier. J'ai senti sa tête qui vaquait curieux dans les frisés de mon pubis et j'ai ouvert les yeux sur les yeux de lumière de pureté de Sarah.
Hanouka déversait ses huiles sacrées et moi je suis entré en elle pour sacrifier au divin qui coulait onction extrème ultime, toupie de hasard, toupie d'Amour.
J'y ai très vite joint ma propre offrande en pulsions régulières et aimantes.
Fille du Gers, tu participes de l'éternité.
L'Eternité est écrite
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