E ? Pas E ? 2
Nous avons terminé nos visites. Robert notre chauffeur est au volant de la limousine. Gérard souhaite mentretenir et a fermé la vitre de séparation entre les compartiments. Je maintiens sa main au niveau de mon genou et je lui fais les gros yeux. Décidément il a gardé toute sa verdeur et serait capable de me culbuter sur les sièges arrière si je lui en accordais lautorisation. Il ne renoncera jamais; je ne céderai pas aussi longtemps quil ne se sera pas plié à mes ordres. Il le sait, mais tente sa chance en espérant un moment de faiblesse. Qui sait, on ne peut pas être sur ses gardes constamment. Des fois que la main atteigne la fournaise, il serait lheureux vainqueur de ma rigueur
Sa main refoulée, il change de registre ;
- Bien, ce soir nous regagnons notre famille. Quelle conduite réserves-tu à Alain ?
- Jaimerais léviter pour le moment. Pourrais-tu me déposer chez mes parents, je voudrais réfléchir au calme.
- Ne décide rien sous le coup de lémotion. Il est dans la nature de beaucoup dhommes de batifoler. Beaucoup de femmes sen accommodent, ferment les yeux
Sur la durée, ce peut être bénéfique pour le couple.
- Je ne suis pas de cette trempe. Je pense divorcer.
- Tout de suite les grands mots, le recours à lextrême. Écoute mon conseil : tu continues à vivre sous le même toit, mais tu le chasses de ton lit. Faites chambre à part. Ainsi Alain servira de paravent à nos rencontres amoureuses. Personne ne soupçonnera notre liaison.
- Lidée du paravent est bonne. Oui. Nous restons mariés officiellement, je refuse les rapports sexuels, il nentre plus dans ma chambre
et toi et moi restons amants. Tu es génial. Mais mon mari mérite un châtiment bien plus sévère. Il doit souffrir et je vais memployer à le punir sans pitié. Maideras-tu ?
- Je tai promis dêtre dévoué. Tu es dure avec moi en mimposant de mopposer à mon fils.
- Cest comme tu veux. Mais alors, si tu te défiles, oublie moi.
- Tu sais que je ne pourrai plus me passer de toi. Tu mas rendu ma vigueur et mon goût de vivre. Commande et jobéirai. Je taime, je te désire et je te veux.
Il me faut mes deux mains pour stopper la progression de la sienne entre mes cuisses. Je lui rappelle ma promesse :
- Je nen attends pas moins de toi. Tu sais quelle sera ta récompense : je tappartiendrai.
- Ô , ma divine. Vivement.
Il semble réfléchir puis reprend :
- Donc je te dépose chez tes parents. Nous avons bien travaillé. Je taccorde une journée de repos. Demain, sois dans mon bureau à 17 heures. Ce sera pour une mise au point importante. Nous arrivons; embrasse-moi.
Cest un baiser long, plein de promesse. Si avec ça Gérard ne bande pas
On natt pas les mouches avec du vinaigre. Jaurai besoin de mon beau-père, jentretiens sa passion récente, mais je contiens ses élans. Je suis un peu salope, mais quand je me compare à mon mari, je me trouve « normale ».
Ma mère est seule. Je lui raconte mon succès professionnel au côté de mon patron. Jomets bien entendu de parler de nos sentiments amoureux ou de nos ébats dans le même lit. Mère fait sa curieuse :
- Gérard a-t-il été sage ? Cest un coureur, il ne peut pas voir une jupe sans croire que dessous se trouve un sexe de fille qui lui appartient.
- Non, il a été correct. Mais comme il a apprécié mon travail, il veut me promouvoir.
- Il reconnaît ton mérite, très bien. Es-tu certaine que ce nest pas un subterfuge pour gagner tes bonnes grâces ? Méfie-toi, ma fille. Regarde-moi en face
ne me dis pas
Attends. Je reviens dans un instant.
Maman revient avec une enveloppe, me la tend :
-Lis.
Cest un rapport de laboratoire danalyse. Il y est écrit que monsieur Joseph (suit le patronyme de mon père) ne pourra pas engendrer d en raison de
- Maman, je ne comprends pas le rapport entre Gérard et ce papier.
- Comment, tu ne comprends pas. Faut-il vraiment
Bien. Après deux années de mariage, malgré dinnombrables tentatives, je me suis rendue à lévidence, je ne tombais pas enceinte. Étais-je stérile ? Sans en parler à mon jeune mari, jai subi des examens et on ma jugée apte à procréer. Ensuite, à la fin de rapports sexuels avec mon mari, dans la salle de bain, jai laissé couler le sperme dans un flacon; je lai fait analyser et on ma remis ce rapport qui déclare Joseph inapte à me féconder.
- Euh ! Mais je suis là ! Par lopération du
- Ne blasphème pas.
- Le labo sétait trompé?
- Non. Évidemment, jai eu recours à un donneur..
- Un inconnu ? Quen a dit mon père ?
- Joseph na jamais vu ce papier. Mais, Joseph nest pas ton père. Il croit quil lest. Il ta élevée comme sa fille, ne sait pas que tu es la fille dun autre homme.
- Qui est mon père dans ce cas ?
- Ton géniteur lui non plus ne sait pas que tu es sa fille.
- Hou! Que cest compliqué. Mais, maman ! Ne tourne pas autour du pot. Ou bien tu ignores aussi avec qui tu mas faite ?
Ma mère est surprise à son tour. Sa fille la juge sévèrement. Elle sinsurge :
- Comment peux-tu imaginer que jignore avec qui jai fait lamour à cette époque ?
- Comment ?
Cest à cause de ton embarras et de tes hésitations. Finalement jaurais préféré continuer à ignorer cette sombre histoire et préféré considérer Joseph comme mon père, croire que tu étais une femme honnête. Il est vrai que depuis laventure au bord de lautoroute, jai appris que toi, papa, Gérard et ma belle-mère fréquentez les clubs libertins. Oh ! Je serais le résultat dune nuit au club, le fruit dune union due au hasard ? Une bâtarde issue de la rencontre involontaire dun ovule et dun spermatozoïde baladeur dans un lieu de dépravation? Mais pourquoi me dire tout ça aujourdhui ? Javais des raisons de me réjouir, pourquoi tiens-tu à gâcher ma joie ?
- Parce que tu dois connaître cette vérité.
- Non ! Ce nest pas possible. Votre liaison dure depuis avant ma naissance ?
- Un soir de fête, il a voulu me faire essayer sa voiture neuve. En route il ma fait le coup de la panne. On sest embrassés et il ma prise dans lherbe. Il ma suffi dun unique rapport pour être enceinte. Ça arrangeait tout. Joseph a été si heureux de devenir père. Gérard mavait baisée et ne sest pas soucié détablir un lien entre ta naissance et notre moment dégarement. A croire quil ne connaissait pas la durée dune grossesse. Voilà le lourd secret que je cache. Quant à nos séances en club, je me suis toujours protégée depuis quon parle du sida. La fréquentation des clubs déchangistes est une pratique récente dailleurs. Ça ne devrait plus durer en raison de notre âge.
- Ca ne me concerne pas.
- Te voilà renseignée. Garde linformation pour toi. Nen parle jamais à Joseph, cela le peinerait et le déprimerait inutilement. Gérard peut continuer à tout ignorer. Tu nas pas besoin de piston pour briller dans les affaires, tu tiens de lui.
- Mais alors, tu mas laissé épouser mon demi frère ? Te rends-tu compte? Cest scandaleux. Me voilà plongée en pleine famille « tuyau de poêle ».
- Alain nest pas ton frère.
- Tu rigoles ? Maman je te hais !
Jai toutes les raisons du monde de la haïr Avertie plus tôt, je naurais pas fait lamour avec mon père biologique. Me voici devenue fille ueuse sans le savoir, épouse ueuse, dégoûtante salope, méprisable catin. Je noserai plus me regarder dans un miroir. En attendant je tais à maman mes relations sexuelles avec mon vrai père, son amant encore peut-être. Ma mère pleure : si elle connaissait tout elle pourrait doubler ses larmes. Elle trouve la force denchaîner :
- Ne culpabilise pas, ton mariage nenfreint aucune loi, aucun commandement : Alain nest pas le fils de Gérard.
- Ça nen finira jamais. Quelle horreur vas-tu mexposer maintenant ? Je veux savoir.
Maman me regarde, se demande peut-être si je peux encore encaisser de nouvelles révélations en coups de massue. Elle décide de parler :
- Gérard flirtait avec la mère de ton mari. Un beau jour elle lui a annoncé quelle attendait un . Il la épousée. Aussitôt après, Gérard la surprise au lit avec un amant, bel homme mais fauché. CEst-ce quil ma raconté. Depuis ces deux là donnent lapparence dun couple, mais ils font chambre à part. Ceci explique en partie les multiples aventures féminines de ton père. Cest un coureur infatigable, on ne compte plus ses conquêtes.
- Dont tu as fait partie en dautres circonstances. Mais sa femme devrait ten vouloir à mort.
- Elle expie, elle est résignée. Elle a finalement la chance dêtre tolérée, nourrie, logée, traitée comme lépouse quelle nest pas vraiment. Cest une devanture soumise aux ordres de ce mari factice. Elle lui est même reconnaissante davoir élevé son . Ainsi va la vie.
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