Bal Masqué

Ils étaient sexfriends. Pas vraiment réguliers, plutôt occasionnels.
Ils se retrouvaient en conjonction des absences dans leurs vies amoureuses respectives. Un mari revenu, une petite amie en visite de famille rurale, un copain parti en stage à l’autre bout du pays, un amant en retour d’affection de son épouse légitime, tout leur était opportunité à retrouvaille.
Un mail, un SMS, un petit appel sur la messagerie et ils se retrouvaient au creux du lit de l’un ou de l’autre pour quelques jours, un WE une semaine parfois en affection profonde d’histoire de cul toute simple sans complication.

Elle, c’était une grande fille un peu plate, sportive, cheveux courts, bourrin. Elle baisait avec ardeur, prenant son pied en orgasmes bruyants successifs avec peu de latence pour permettre au partenaire de se refaire. Aussi, ceux qui la connaissaient, bibliquement s’entend, en gardaient toujours sous le pied pour la satisfaire jusqu’au bout. En deux mots, fallait veiller à ne pas tout donner au premier round et à garder le restant le plus longtemps possible. Se retenir...

Lui, était petit blond pas très costaud, plutôt intello. Mais solidement monté, à son goût à elle en tous cas. Il connaissait le mode d’emploi et maîtrisait parfaitement le rythme. Après une première décharge naturelle il s’abstenait, la laissant s’épanouir à chaque envolée de lutinage, afin de toujours garder rigidité de bon aloi et endurance.
Ce n’est qu’en fin de parcours qu’il se laissait aller à satisfaction, noyant alors sa partenaire du foutre très fluide accumulé par tant d’exercice.

Ils étaient tous deux contents de leur statut de sexfriends. Elle disait néanmoins, ce garçon manque de fantaisie. Jamais une levrette, jamais une enculade. Mon sexfriend, il ne veut pas que je le suce, il ne me broute même pas. Avec lui, c’est missionnaire point à la ligne. Tout juste ai-je le droit de poser mes chevilles sur ses épaules quand le bonheur me monte au ventre.



*

Voilà que le gars sonne à la porte de la fille. Il était attendu, ils devaient se rendre à un dîner en ville. En l’absence de leurs partenaires habituels, ils avaient choisi de s’y rendre ensemble.

Elle lui dit, mais sais-tu que ce dîner est costumé. Tu te dois d’être déguisé. As-tu oublié ?

Que puis-je te proposer pour t’aider ? Je n’ai rien, en fille que je suis, de déguisement de garçon.
Et pour marquer le plaisir de sa présence elle l’embrassa de deux grands bras chaleureux.

Il la regardait et pensait, en quoi va-t-elle, elle, se déguiser ?
Elle a dit, moi je vais me déguiser en garçon. Facile, non ? Juste mon pantalon, mes chaussures, chemisier sans sous tif et veste sombre, cravate club à rayures, mes cheveux en arrière gominés.
Pas de fond de teint, pas de mascara, pas de rouge à lèvres, mes yeux tout simples, pas de biche.
Deux chaussettes en boule dans ma culotte pour faire un peu prééminence de braguette, genre le paquet. Au cas où, par hasard, une fille y mettrait, subrepticement la main. Ou un gars, on sait pas.
Un chapeau pour confirmer la nature costumée de la tenue.

Elle me dit mais comment vais-je t’accoutrer ? Moi fille déguisée en garçon, veux-tu, toi, être déguisée en fille ? Je puis te donner une robe. Et aussi une perruque de blonde avec deux extensions de cheveux clairs en tresses. Te faudras passer à la douche pour raser tes jambes. Et puis voir pour des ballerines à ta taille. Combien chausses-tu ?
Faut pas qu’une fille soit trop grande, donc tu seras en talons plats.
Mettras-tu un slip sous la robe ou bien resteras-tu tout nu la bile pendante les couilles à l’air libre ?

Ils étaient prêts pour la soirée, elle habillée en mec et lui déguisé en gonzesse. Ils ont frété un taxi. Le chauffeur ne s’est aperçu de rien.
Sur la banquette arrière elle a remonté la robe et trituré la bite. Il était aux anges. Il pensait finalement les filles ont trouvé le bon combo avec ces robes ces jupes ouvertes sur leurs secrets.

Tout le bonheur du monde...

La soirée commençait par un dîner. Table avec cartons pour marquer les positions des unes et des autres.
Personne n’a compris.
Elle était cheveux courts, déterminée, péremptoire, conne comme mec. Pire. La veste, sa veste, couvrait le poitrail et ses petits tétés minuscules plats comme œufs au plat. Le reste était sous la table et on ne voyait rien de ses hanches larges.
Personne n’a rien vu, n’a rien su.

Lui était fardé comme biche de Frank Alamo blonde gretchen aux deux tresses avec noeuds de deux rubans bleus. La robe n’était pas marquée de nibars proéminents mais qu’importe, les convives à la table imaginaient tout cela. Bandants sur rien. Le sourire du mec qui se sentait gonzesse suffisait.

De toutes façon, l’ambiance était au loufoque et tous étaient ici déguisés en toute sorte de choses. Dîner de têtes, dîner de fous.

Et après, on a dansé.

Les gars ont voulu prendre la gretchen et la faire tourner en rocks endiablés. Dans les bras solides, sous la robe légère la blondinette bandait et tout le monde le voyait. Effleurer un gland sensible d’une paume délicate en passe de be-bop, penser que tout est écrit et qu’on n’y peut rien changer. Et qu’on va, ensuite, fort la mettre...

Le garçon, fesses rebondies dans son futal costard de mec, ne faisait, lui non plus, guère illusion et tout un chacun voulait y mettre la main. Main large sur le bas des fesses, charnus hardis en fond de craque à tâter le velu à travers l’étoffe fine humide.
Elle trouvait ça bon et souriait, heureuse, ouverte à la cantonade.
Et ici le trouble faisait trembler.

Les sexfriends se regardaient devant ces destins nouveaux.

La grande fille en amours homos de grands mecs, solides eux aussi, qui la reluquaient en concupiscence et prévoyaient l’enculer profond.

Le gars dans sa robe de jeune fille les mains de tous ces mâles sur sa bite dressée se sentait en paradis et pensait tout commence, ma vie est aube naissante.

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