Clotaire Et Pierre - Deuxième Épisode
En rentrant chez lui, Pierre était un homme heureux. Presque amoureux. Il sortait avec un mec mignon, doublé dun intellectuel. Très excité par les sensations rencontrées avec Clotaire quelques minutes auparavant, il se précipita, lorsquil rentra chez lui, sous la douche. Une fois entièrement dessapé, ce qui ne lui prit quune poignée de secondes, il laissait leau chaude lui laver le corps après ses récents ébats ; pensant encore à son amant, il ne tardait pas à prendre son sexe en main pour le masturber, lentement plus de manière plus régulière, songeant à Clotaire le prenant avec fougue comme ce fut le cas auparavant ; il simaginait en sa compagnie, dans un grand lit, que leur coït allait évidemment dévaster comme le ferait seul un ouragan. Plus il se caressait en pensant à celui quil considérait à présent comme son homme, plus le plaisir le saisissait. Certes, il prenait encore son pied mais après avoir éjaculé sur la vitre embuée de la douche, il ne put sempêcher de constater que le plaisir en solitaire navait rien à voir avec lintensité du rapport sexuel quil avait vécu avec son camarade. Cela ne lempêcha pas, quelques instants plus tard, de se coucher heureux, le sourire aux lèvres. La seule chose qui comptait à ses yeux, cest quil était heureux. Il ignorait si cétait de lamour car il est vrai quentre eux, seule lattirance sexuelle liée au hasard a provoqué ce qui devait se passer. Mais il était persuadé que cette relation ne pouvait être aucunement éphémère.
Le lendemain matin, cest impatient quil se rendait à la fac. Oh, ce nétait pas le travail qui lexcitait à ce point bien sûr, mais plutôt le fait de devoir à nouveau retrouver son amant dautant que, pour son plus grand bonheur, ils devaient se retrouver tous les deux à la bibliothèque universitaire, dans laprès-midi, pour potasser leur exposé qui navait, faut-il le dire, pas bien avancé puisque leurs pulsions avaient abrégé le travail qui devait être le leur.
Alors que lamphi était absolument bondé, il attendait désespérément larrivée de son récent amant pour linviter à sasseoir à ses côtés, juste pour avoir la chance de le mater et, si cela pouvait se faire, de lui faire comprendre, par de subtils gestes, quil avait plus que jamais envie de lui, après la soirée torride qui fut la leur. Quand un étudiant lassé de chercher une place savançait vers lui pour sasseoir à ses côtés, Pierre faisait en sorte de protéger la place, arguant quil devait absolument évoquer le travail à faire avec son partenaire.
Mais Clotaire ne vint pas. « Ce nest pas normal du tout » pensa Pierre, qui avait remarqué que jamais, ô grand jamais Clotaire, navait manqué le moindre cours jusquà présent
Il semblait, dès lors, de plus en plus nerveux, à limage dun individu qui pourrait exprimer un manque. Finalement, il comprit quil était certainement amoureux du mec qui, initialement, ne devait être quun coup dun soir, sinon un amant passager. La tristesse allait bientôt semparer de lui comme la mer en colère dun chalutier. Il se disait que la journée, de toute manière, sannonçait déjà terriblement ennuyeuse et décevante. Pour son plus grand bonheur, un SMS allait bouleverser ce plan quelque peu trop anticipé
« Salut. Je ne vais pas pouvoir venir ce matin, mais je te confirme que je viendrai cet après-midi à la B.U. pour quon travaille notre exposé. Peux-tu me recopier, pour moi, le contenu du cours de droit civil, STP ? A toute. »
Lauteur de ce message était Clotaire. Même sil était évidemment content que son petit ami allait venir dans laprès-midi, il ne put sempêcher de trouver le message écrit de ce dernier assez froid, franchement distant. Il parvint à se convaincre quaprès tout, Clotaire navait rien de quelquun qui mettait en valeur ses sentiments ; la preuve en était faite la veille, puisque jamais, durant leur rapport sexuel, celui-ci ne lui avait glisse le moindre « je taime ».
Quand il reçut ce SMS, il nétait que neuf heures. Attendre laprès-midi pour retrouver Clotaire aurait léquivalent dun véritable chemin de croix mais, amoureux, lessentiel était pour lui dêtre assuré de le retrouver. Durant ce long cours de droit civil, il sappliqua à recopier, avec rigueur, lexposé du professeur, espérant au fond de lui quil allait être récompensé pour la qualité du service rendu à son compagnon
La forme de plus en plus croissante de lendroit de son pantalon qui correspondait à lemplacement de sa queue pouvait trahir le fantasme qui se dessinait dans ses pensées
A la fin du cours, Caroline, lune des amies de Pierre, vient à sa rencontre pour lui parler en tête-à-tête.
- Quest-ce quil tarrive, bonhomme ?
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Je ne sais pas
Depuis ce matin, je te vois quasiment habité par le professeur et sa leçon, de plus en plus chiante
Alors, je minquiète un peu, parce que
- Parce que ?, demanda Pierre, qui commençait à trouver ce dialogue un peu lassant.
- Ben
On ne va pas se mentir : avant, tu ne faisais même pas leffort de comprendre le cours et depuis que Tête de Maure tas désigné pour bosser avec Monsieur de Larousse, eh bien on a limpression
- Premièrement, comme tu viens de le dire, je ne faisais pas leffort de comprendre AVANT. Depuis, jai compris que si je voulais réussir ce premier semestre, je devais me bouger et vite fait bien fait. Deuxièmement, et dernièrement, évite de lappeler « monsieur de Larousse » avec ce concentré de mépris, parce quil est tout aussi sympa que brillant.
Et, surtout, « bon amant », pensa Pierre, qui nen revenait pas davoir engueulé, puisquil ny avait pas dautre mot, son amie Caroline.
Laprès-midi tant attendu commença. Pour la première fois de sa vie, Pierre était absolument heureux dentrer dans une bibliothèque. Mais les livres navaient pas le moindre mérite. Il allait se sentir défaillir quand il voyait, assis sur une chaise, les bras tous deux posés avec rigueur sur une petite table pour deux, celui qui, la veille au soir, lui avait permis datteindre le septième ciel. Clotaire portait une chemise noire assortie dun pantalon de la même couleur. Ses yeux sombres semblaient ne pas quitter lun des six livres qui se trouvait à sa proximité, sur la table. Sa concentration pouvait se traduire par ses lèvres fermées et son attitude dintellectuel qui nétait légèrement troublée que lorsque sa main droite perdit contact avec la table pour caresser, brièvement, ses cheveux, avant de poursuivre sa lecture, ce qui pouvait faire fondre un glacier tout entier.
Sétant éclipsé lespace dun instant pour le mater depuis un rayon, Pierre savança finalement vers la table où se trouvait son amant puis sassied à ses cotés pour lui glisser, sans prévenir, à loreille, un mot doux. « Jai vraiment adoré, hier soir, je narrête pas dy penser tellement cétait génial » lui confia, sourire en coin, le jeune homme qui attendait désormais la réaction de son condisciple. Ce dernier, après quelques secondes, se tourna vers lui pour le regarder fixement, de ses yeux noirs, sans exprimer la moindre émotion, la moindre réaction, au plus grand étonnement de Pierre, qui en venait à se demander si son collègue nétait pas devenu sourd pendant la nuit. Le visage de Clotaire ne changea pas dun iota lorsquil regardait son compagnon, qui ressentait un choc absolument terrible en découvrant le comportement impassible de celui qui, la veille encore, sétait donné à lui.
« Pour les régimes à comparer, jai choisi le Royaume-Uni, la France et lItalie.
Sans difficulté, Clotaire dominait la séance de travail. Pierre était absolument incapable de sortir un mot. Lorsque Clotaire linterrogeait pour lui demander son consentement ou son avis, il avait toutes les peines du monde à trouver la force pour acquiescer légèrement de la tête. Cétait un interminable supplice. Tout nétait plus que travail et le ton monocorde de Clotaire était là pour le rappeler si, daventure, Pierre était tenté de croire que ce nétait quune mauvaise plaisanterie. Laprès-midi allait être très longue
Il est dix-huit heures lorsque, enfin, Clotaire se lève pour prendre la parole sans quil ny ait lien avec leur exposé. Enfin, plus ou moins
« Jai réservé auprès du secrétariat une petite salle de travail pour quon puisse travailler plus facilement, en discutant de vive voix parce que cest vrai que la B.U. nest pas vraiment le meilleur endroit pour cela. Par contre, il faudrait quon se dépêche dy aller parce quon en dispose pour une seule heure » expliquait, tel un enseignant à son élève, le jeune prodige dun ton tout aussi froid qui figeait Pierre de stupeur. Il lui fallait un incroyable surpassement de ses forces pour se lever et suivre Clotaire de la bibliothèque à ladite salle réservée par les soins de celui qui ne pouvait plus être quun éphémère amant. Finalement, Pierre se disait quil était même préférable de sarrêter pour aujourdhui tant la situation lui paraissait délétère, pour ne pas dire insupportable. Il y eut même un moment où il suffisait de peu de choses pour que les larmes finissent par couler sur ses joues tant il était à mille lieues davoir prévu un après-midi si ennuyeux à mourir et, pour tout dire, triste à souhait. Malgré tout ses efforts, il peinait à cacher son malaise mais Clotaire, volontairement ou non, ne semblait pas en prendre conscience, poursuivant son chemin jusquà la petite salle quils devaient occuper pour une heure, sans afficher la moindre émotion, quelle traduise une lassitude, une colère ou une tristesse.
Pour le demi-soulagement de Pierre, après six bonnes minutes de marche parfaitement silencieuse dans les couloirs de la faculté de droit, les deux jeunes hommes arrivaient devant la porte de la salle détude. Clotaire en détenait la clé, que lui avait confiée lun de leurs professeurs ; en un quart de tour, il était entré le premier, suivi de Pierre auquel il avait demandé de fermer la porte ce à quoi celui-ci na rien répondu, préférant refouler sa colère qui allait exploser sur-le-champ.
Soudain, après quil ait fermée la porte, sans quil ne sy attende, Pierre était projeté contre elle par Clotaire, qui lui avait imposé, quasiment de force, un intense et langoureux baiser qui lui a certainement évité une algarade dont il se serait souvenu. Pierre, qui sabandonnait entièrement à on amant, ne comprenait rien à la situation : depuis plus de quatre heures, celui-ci lavait remarquablement ignoré, avec un dédain quil navait jamais vu jusquà présent ; et là, Clotaire venait de lui faire comprendre, visiblement, quil cherchait à se faire pardonner à tout prix.
Cet intense baiser dura longtemps, très longtemps
Sans doute, plusieurs minutes. Clotaire mettait tellement de cur à louvrage que Pierre aurait tout donné pour que cela ne se termine jamais. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ils seraient sans doute restés unis par ce baiser quand bien même une attaque se serait produite à leurs côtés
Pour la première fois, Clotaire liait sa langue à celle de Pierre, qui nétait pas loin du malaise tant lexcitation le gagnait ; sans doute parce quil avait attendu ce moment depuis quil sest réveillé.
Enfin, Clotaire cessa dembrasser on homme pour le regarder, de ses yeux noirs, un sourire séducteur aux lèvres qui mettait en évidence sa satisfaction. Pierre avait entièrement retrouvé la joie qui était la sienne auparavant.
- Tes complètement fou de mavoir fait peur comme ça ! Jai bien cru que tu ne voulais plus continuer avec moi, lui confia Pierre, encore ému par ces intenses retrouvailles.
- Franchement
Comment as-tu pu croire une pareille chose ?, répondit Clotaire avec ce phrasé si particulier qui était le sien.
- Tu nimagines pas à quel point jai vraiment flippé
- Chut
Maintenant, tu vois, tu peux être rassuré. Je suis entièrement à toi, lui chuchota Clotaire, qui serra son compagnon dans ses bras pour lui prouver sa tendresse. Une tendresse dont il navait pas fait usage la veille.
Même si le bonheur de Pierre était plus grand que jamais, il ne pouvait sempêcher, blotti dans les bras de son amant, de se poser de questions sur le comportement de celui-ci durant laprès-midi.
- Pourquoi tu mas ignoré comme ça à la B.U., tout à lheure ?
- Je ne vais pas te mentir : cela va un peu vite pour moi ; je ne dis pas que je renie ce qui se passe entre nous mais, tu sais, jaime autant quil y ait un peu de distance quand on est en public parce que je pense que notre bonheur ne regard que nous et na pas sa place à la faculté. Cela ne veut pas dire que je refoule la passion que jai pour toi, bien au contraire
Bien quun peu sonné par la franchise de Clotaire, Pierre comprenait malgré tout les réticences de celui-ci, dautant plus quil venait de lui prouver que, lorsquils étaient isolés, il était capable de sabandonner à lui comme ce fut le cas lors de leur rencontre dans lappartement du jeune premier.
- Et puis
Nous devions nous concentrer pour lexposé, et je doute fortement que nos mots doux et nos gestes tendres auraient favorisé notre concentration, plaisanta Clotaire avant dembrasser son partenaire sur la joue.
- Bon, je reconnais
Ton argument tient la route, approuvait Pierre en offrant également un baiser, mais lui sur la bouche, de son petit ami, dont il pressentait lexcitation.
Parce quils en avaient envie, ils reprenaient le cours de leur baiser, quinterrompit Clotaire.
- Et puis, pour être franc, cela ne ma pas déplu de te voir accro, parce que jai bien remarqué que cétait le cas cet après-midi, lui souffla-t-il dans loreille.
- Petite ordure, va ! Tu mériterais une bonne fessée
rigola Pierre, qui joignait le geste à la parole.
- Tu sais
Jai moi-même adoré ce qui sest passé chez moi. Maintenant, tu devines pourquoi jai réservé la salle détudes, susurra Clotaire à loreille de Pierre, dont il caressait doucement les fesses.
- Tu penses bien que je vais tout savoir pour te remercier de ton geste, sourit Pierre en caressant la nuque de son homme tout en lembrassant amoureusement.
Sans quitter les lèvres de Pierre, Clotaire se déplaça très légèrement vers la porte pour la fermer à clé. Il navait quune idée en tête : faire en sorte que son amant puisse atteindre le septième ciel.
Tous deux, en lespace dune seule minute, commençaient à se dessaper avec tendresse, alternant baisers, caresses et mots doux. Comme la veille, Clotaire enlevait la veste de son compagnon qui, lui-même, se plaisait à déboutonner la chemise noire de son partenaire. Celle-ci enlevée, ses mains prenaient dassaut le torse de son conjoint dont les faibles gémissements prouvaient quil appréciait la chose. Dune seule main, Clotaire, pour sa part, est parvenu à enlever la ceinture de Pierre puis facilita la descente du pantalon de celui-ci, tout en caressant la queue de celui-ci, qui ne cessait de prendre de lépaisseur.
Cessant dembrasser Pierre, Clotaire se mit à caresser, avec ses lèvres, le torse de son compagnon, avant denlever le boxer de celui-ci et de se trouver devant un sexe en érection quil masturbait avec soin avant de le mettre en bouche. Il nen disait mot à Clotaire, mais cétait la première fois quil offrait une fellation à un homme et cela nétait pas si évident à deviner si lon sen référant aux gémissements de Pierre qui, tout en caressant les cheveux noirs de son ami coiffé dune très légère crête, se mordait les lèvres pour ne pas crier plus fort car lexcitation de faire cela dans une salle de leur université ne faisait quaccroitre le désir quils ressentaient tous deux.
Conscient que Pierre allait atteindre la jouissance, Clotaire cessa de le sucer pour se redresser afin dembrasser son mec. Comme la fois précédente, il retrouvait la virilité qui était la sienne et, ni une ni deux, fit retourner Pierre qui, cette fois, présentait ses fesses à lhomme pour lequel il ressentait certainement plus quune attirance.
Clotaire sappliqua, sans prévenir, à offrir un parfait anulingus à Pierre, qui appréciait particulièrement lexercice. Il est vrai que Clotaire, en la matière, sy prenait vraiment bien, dautant que lui-même aimait à coulisser sa langue dans la raie des fesses de son partenaire ; cela lui donnait, dune certaine manière, un sentiment de puissance, comme si le cul dont il soccupait était une possession de valeur, comme si, finalement, ce don de plaisir lui procurant de facto un sentiment de domination, ce qui savérait être le cas. Et cela nétait pas pour déplaire à Pierre, qui nen pouvant plus, encourageait le dominant à poursuivre davantage avec la même rigueur. « Jamais un mec ne ma léché aussi bien que toi
Ouf
Cest tellement bon
Vas-y
. Bouffe mon cul, il est à toi ». Autant dire que Clotaire ne set jamais senti aussi conforté dans ses efforts.
Un instant, il cessa ses mouvements de langue pour introduire, là encore sans prévenir, deux doigts dans lanus de Pierre, qui, malicieux, provoquait Clotaire : « Oh, cest bon
Mais je veux plus
Je veux ta queue, je veux sentir ta queue en moi, bébé ». On pourrait croire que Clotaire, répondant au désir de son partenaire, aurait cédé, mais ignorant les consignes de celui-ci, continuait ses jeux de doigt encore quelques instants avant de se décaler vers son pantalon pour chercher un préservatif. Pierre trépignait tel un exigeant une confiserie : il réclamait la queue de son amant qui lui avait tant manquée depuis leurs derniers ébats.
Il ne patienta pas longtemps, puisque Clotaire, une fois la capote enfilée, fit pénétrer son sexe dans les fesses de son complice, qui gémissait de recevoir en lui une queue aussi longue. « Crois-moi, tu naura jamais assez de mots pour me remercier de tavoir baisé comme ça » chuchota Clotaire, qui tint parole puisquil prit les hanches de Pierre pour lui donner immédiatement des coups de rein de plus en plus réguliers. Cétait particulièrement intense, si bien que Pierre, pour ne pas tressaillir, dut prendre appui sur une petite table qui lui faisait face. Toute la journée, il avait rêvé de cet instant magique ; il y a encore quelques minutes, il ne reconnaissait pas son amant. Depuis, il avait retrouvé létalon talentueux qui lui a fait prendre son pied comme aucun autre des hommes quil nait fréquenté ne lavait jusquà présent.
Dans la salle que seuls les deux étudiants occupaient, seuls leurs gémissements et les petits cris de Pierre résonnaient. Ils avaient beau faire lamour dans une salle de la faculté, cest comme sils senvoyaient en lair dans un endroit quils connaissaient bien et, plus encore, qui nétaient quà eux.
Lexercice physique durait plusieurs longues minutes, mais Pierre aurait tout donné pour que rien ne linterrompe. Au contraire, cétait tellement bon quil espérait sincèrement que son homme ne jouisse pas tout de suite ou, quà défaut, celui-ci soit immédiatement saisi par lenvie de recommencer.
Quant à Clotaire, il semblait épanoui dans ce rôle de dominant qui lui allait tellement bien. Il ne disait rien, se contentant découter les gémissements et les soufflements de son coéquipier, dont il savait que, pour le garder, celui-ci serait prêt à tout, y compris, et surtout, se soumettre à toutes les volontés de cet amant auquel il voulait désormais appartenir seul. Peut-être quil faisait bien dy songer ; peut-être, à ce propos, se trompait-il
Lavenir nous lapprendra. Mais revenons à ce qui nous intéresse : létreinte passionnée de ces deux hommes que tous deux espéraient depuis leur séparation de la veille.
Clotaire était réellement le maître du jeu. Dailleurs, pourquoi sen priverait-il ? Après tout, Pierre consentait à se laisser dominer car, à dire vrai, cela lexcitait dêtre une sorte de « proie » ; dordinaire, il aurait refusé ce genre de contexte pour un coït, mais sagissant de Clotaire, il acceptait une exception.
Les coups de Clotaire étaient de plus en plus réguliers. Pierre peinait vraiment à taire ses cris, de sorte que son amant, de manière un peu brutale mais non dépourvue de désir, dut mettre sa main devant la bouche de son camarade pour que leurs ébats passionnés ne soient pas entendus par des professeurs ou des étudiants qui passeraient, par hasard, devant la salle qui abritait leur cinq-à-sept. Mais on ne peut pas dire que Clotaire faisait vraiment tout pour empêcher cela : son rôle de dominant lui plaisait tellement quil lui arrivait de fesser son partenaire, qui prenait goût, de plus en plus, à ce rapport dominant/dominé. Chaque fois que Clotaire giflait, de sa main droite, le cul de son amant, il se plaisait à lui poser la même question, teintée de luxure et dautosatisfaction : « Tu aimes ça, nest-ce pas ? Cest ça que tu as attendu toute la journée, pas vrai ? ». Pierre était aux anges, si lon peut employer cette expression dans ce cas bien particulier, bien sûr ! Il était tellement submergé par le plaisir quil navait pas la force de lui répondre, alors même quil avait vraiment envie de lui confirmer quil prenait son pied.
Clotaire prit soin de ralentir la cadence puis de se retirer, sans même avoir jouit. Pierre en fut surpris et, pour tout dire, un peu déçu. Pas déjà quand même, devait-il se demander
Heureusement pour lui, il ne devait sagir que dune pause car, le temps de reprendre son souffle, Clotaire sadressa vivement à son condisciple : « Couche-toi sur le dos, là, sur la table » imposait-il à son interlocuteur qui lui répondait : « Jaime bien quand tu me parles comme ça, avant de me baiser », ce à quoi Clotaire, sans émotion, lui lâcha : « Je sais ». Couché, Pierre se masturba doucement alors que Clotaire envisageait à présent doffrir à son duo la position du missionnaire, pour le plus grand plaisir de Pierre, qui naimait rien tant que recevoir en lui cette queue si large et performante.
Les mouvements de bassin entrepris par Clotaire allaient perdre Pierre qui, pour lencourager, posait ses mains sur les fesses en mouvement de son mec, qui lui chuchota : « Continue, jaime bien ». Le silence qui régnait dordinaire sur cette salle était désormais vaincu par les soufflements réguliers des deux amants qui se donnaient comme jamais lun à lautre. Ils se regardaient lun et lautre, constatant leur concentration respective.
Tous deux étaient en nage ; la sueur, qui prouvait leur investissement dans la chose, couvrait désormais leurs deux corps. A moins que ce ne soit la température du chauffage allumé dans la salle mais à en croire les performances du couple, cette hypothèse, quoique crédible, nétait pas vraiment la plus certaine
Enfin, après de longues minutes, qui devaient à la fois leur sembler très longues et trop courtes, Clotaire avouait quil allait venir : « Je vais jouir, bébé, je vais jouir bientôt ». Pierre entendait bien donner satisfaction à celui quil aimait tant : il prit linitiative de pousser légèrement, de sa main, son compagnon pour se baisser au niveau de la bite de celui-ci. Bientôt, alors que Clotaire criait sa satisfaction en oubliant complètement quils étaient dans une salle de travail et, quà tout moment, quelquun pouvait tout entendre, lâchant une importante quantité de semence dans la bouche de Pierre, qui tenait réellement à avaler le précieux nectar que lui offrait son ami, qui lencourageait à le faire en lui tenant assez fermement ses cheveux. Une fois lessentiel du foutre dans sa bouche, il masturba délicatement la queue de Clotaire avant de se redresser.
Tournant le dos à Clotaire pour se pencher afin de récupérer ses vêtements pour les revêtir, Pierre, sans quil ne sy attende, fut coupé dans son élan par celui, quelques minutes auparavant encore, lavait littéralement possédé. Pour le remercier de ce superbe moment, celui-ci lui offrit ce qui, sans doute, aura été lun des plus beaux baisers quil nait jamais reçu. Cela fut assez bref mais pas moins fervent.
- Je nai jamais joui comme cela ; cela veut dire beaucoup je pense, lui sourit Clotaire, encore un peu essoufflé.
- Si on pouvait revivre ce moment, eh bien considère que je suis entièrement à toi, lui répondit Pierre en lembrassant sur la bouche.
Debout, lun face à lautre, leurs deux corps encore humide du fait de la sueur et de leurs semences respectives qui furent abondantes, ils commencèrent un jeu de caresses qui devait durer assez longtemps. Ce nétait pas une invitation à « remettre le couvert », car ils se doutaient bien quaprès cet intense effort, cela serait assez difficile, mais plutôt une véritable marque daffection, comme sils voulaient se prouver, tous les deux, quà leurs yeux, ils ny avait plus que cette sorte de communion amoureuse ou sexuelle qui simposait. Pierre prit un malin plaisir à laisser ses mains sattarder sur le torse et le dos de son amant, lequel naimait rien tant que caresser les fesses de son partenaire. Ils échangèrent un dernier baiser sans cesser ces frôlements intimes, cet enlacement sans fin
Quand il ne sagissait pas de leurs parties intimes, ils laissaient leurs mains prendre leurs aises dans leurs cheveux, sur leur cou, sur leurs joues, avant de sabandonner dans une ultime étreinte qui navait plus rien de sexuel. Plus rien. Juste quelque chose de passionnant et de passionné. Tous deux venaient de se rendre compte quils étaient sans doute amoureux. Cela ne serait pas ment simple pour Clotaire et Pierre ne lignorait pas, même à cet instant si particulier, mais cela nimportait finalement que peu. Ils étaient heureux, du moins semblaient-ils lêtre.
Ils mirent du temps à se rhabiller, à se parer de nouveau de leurs accessoires comme leurs montres, chaîne de baptême (pour Clotaire) et collier (pour Pierre)
Une fois entièrement revêtus, leurs sacoches respectives en main, Clotaire embrassa une dernière fois son bien-aimé ; les deux hommes séchangeaient un sourire empreint de bonheur et de satisfaction.
Enfin, après ce long moment fait de chaleur et de frénésie, ils se décidaient à quitter cette salle. Sans savoir que derrière la porte les attendait quelquun. Il sagissait de Cédric, lun de leurs camarades, qui attendait depuis quelques temps déjà pour prendre à son tour possession des lieux avec une jeune fille qui devait a priori travailler avec lui sur un autre exposé. « Eh bien, ce nest pas trop tôt ! Cest à se demander si vous ne bossiez pas pour les deux années et demi quil nous reste pour la licence » leur lançait-il, un léger sourire aux lèvres.
Pierre souriait, expliquant quils avaient beaucoup à faire pour leur exposé, sans pouvoir sempêcher de lâcher un petit rire nerveux qui devait ment trahir, en quelque sorte, la nature de leur rencontre. Cédric lui rendit son sourire, en tapotant légèrement lépaule de Pierre, comme sil voulait lui faire comprendre que ce nétait pas la peine de trouver pareil prétexte, ce qui naffectait en rien la bonne humeur du jeune homme.
Cependant, si Pierre quitta les lieux tout heureux et guilleret, comme sil pensait que, bientôt, sa relation avec son compagnon pourrait devenir officielle, ce nétait certainement pas le cas de Clotaire qui, depuis quil avait ouvert la porte, navait pas changé de place, laissant Pierre partir pour regarder, droit dans les yeux Cédric, qui semblait le défier de manière provocante puisque lorsque ses yeux quittaient la vision de Pierre partant content pour se fixer sur le visage de Clotaire, un sourire on ne peut plus goguenard prenait forme sur son visage. Ses beaux yeux bleus et clairs fixaient, brièvement mais intensément, ceux de Clotaire qui, troublé, ne trouvait rien dautre à dire que « bon courage à vous deux », sadressant également à la condisciple de Thomas. « Merci de ton soutien » lui répondait celui-ci, sans se défaire de ce sourire narquois. Il est vrai que Clotaire nimaginait pas vraiment vivre ce genre de situation
[A suivre
]
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