Suite À Votre Mèl ...
Janvier 2016.
Monsieur,
Je navais pas envoyé le mèl rédigé en Décembre. Plusieurs fois jai même pensé le détruire.
Et pourtant vous le recevrez aujourdhui.
Ce qui a changé ? Tout ! Tout a changé ! Je vous dirai ? Oui.
Mais dabord, voilà ce que jécrivais en Décembre. Je nai pas changé un seul mot !
***
Décembre 2015.
Bonjour Monsieur,
Je prends la liberté de vous écrire bien que je ne vous connaisse que dune indiscrétion bien involontaire : jai lu des mèls qui ne métaient pas destinés.
Vous nimaginez pas le nombre de brouillons que jai faits de ce mèl, et au moment où jécris, jignore encore si jaurai le courage de l'envoyer. Peut-être un nouvel « acte manqué », comme bien souvent cela marrive.
En quelques mots tout dabord pour vous expliquer comment jai lu ce qui ne m'étais pas adressé
Je suis étudiante et je fais du baby-sitting pour payer une part des frais occasionnés par mes études.
Il y a deux semaines, chez une dame qui fait parfois appel à mes services, jai remarqué quelle navait pas fermé sa session sur son ordinateur de bureau, et je sais que ce nest pas très bien, mais je ne pensais vraiment pas à mal, croyez-le, en appuyant sur la touche « entrée ». Lordinateur était ouvert sur une page « Word » où est apparu un texte que je mapprêtais à fermer quand quelques mots ont attiré mon attention, et la curiosité a été la plus forte.
Comprenez bien que je ne cherche pas à justifier mon indélicatesse, cest inexcusable et je le sais.
Jespère seulement, je vous en prie, puisquil semble que vous correspondiez avec cette dame que japprécie énormément et qui souvent ma rendu des services, que jamais avec elle vous névoquerez mon indiscrétion.
Ce nest pas à proprement parler une amie, bien que ce soit le terme le plus commode pour la désigner, nos relations nayant que rarement cette familiarité, mais plutôt une conseillère, comme le serait une sur aînée.
Un bien long préambule pour retarder le moment den venir à lobjet de cette lettre, un aveu, dont vous nimaginez sans doute pas, ne connaissant rien de moi, à quel point il est difficile : je suis à la fois troublée, désorientée et, oui, exaltée, par ce que lai lu ce soir-là.
Tous ces ressentis sentremêlent, à cause des questions que vous posiez, des ébauches de réponses qui leur étaient accolées dans le texte.
Pour tout vous dire, jai tout dabord été choquée. Les questions, on le dit, ne sont jamais mauvaises, seules les réponses peuvent lêtre.
Jétais cependant choquée des questions elles-mêmes, quant aux réponses, à ce que mon amie avait écrit, je suis persuadée quil sagissait dun jeu, dune outrance volontaire.
Je vous assure, je la connais suffisamment tout de même pour cela, que les réponses aux questions ne disent pas la réalité de ce quelle est.
Peut-être, sans doute, connaissez-vous ce quelle appelle ses bêtises : elle aime en rire, aime provoquer. Jai dailleurs, vous laurez sans doute remarqué, reconnu dans ses réponses certaines de ces choses quelle évoque dans ses bêtises.
Jai dit : choquée. Mais jai aussi dit : troublée et exaltée.
C'est bien là, ce trouble et cette exaltation en moi qui me poussent à vous écrire.
Avant de vous dire, dessayer tout au moins, mes interrogations, mes angoisses, et au-delà, je me dois daller au bout de mon propos, de mes désirs secrets, je vais ici accoler le document que jai lu. Cétait un brouillon je crois, peut-être vous a-t-elle transmis la version définitive.
Ci-après copie que jen ai faite sur ma clé USB :
« «16/11/2015- Mèls du jour -
14:09
À : mab
Bonjour,
J'ai apprécié votre histoire.
Homme mur, prof de philo, sensuel, imaginatif.
A Paris
Bises
14:28
À : mab
Afin de faire meilleure connaissance quelques questions.
Bises
[[1 Aimes-tu texhiber en public ? Montrer ta culotte à la terrasse dun café, juste pour le plaisir de te faire mater, par exemple.
Je comprends cette curiosité, concernant tant mes pratiques que mes dessous, des lieux où jexerce et du plaisir que jy prends.
Une curiosité bien naturelle ma foi, de ces questions incontournables à régler en préliminaires à toute relation, qui devraient dailleurs figurer sur une « fiche conseil » à remettre à tout participant à un speed-dating.
Si jaime mexhiber ? Jadooore ! Quoi de mieux que de capter un regard, fixer lattention, qui plus est sur ce qui présente le double avantage dêtre ce que jai de mieux et dêtre le principal objet dintérêt de mes contemporains !
Mes cuisses ! cest accessoire, mais il faut bien en passer par les cuisses pour dévoiler lessentiel, le fond du magasin : la culotte !
Mais je me dois de préciser : je ne porte pas toujours de « culotte ». Parfois cest un slip, dautres fois un string ou un shorty.
Le tiroir de ma commode en contient de toutes sortes, toutes formes et toutes couleurs, et il serait dommage lors de mes exhibitions de men tenir aux « culottes », nom que jassocie toujours aux sous-vêtements de coton blanc de mon enfance, qui plaisent, cest vrai, et quil ne faut donc pas négliger.
Parfois, vilaine que je suis, je ne membarrasse daucun de ces accessoires ! Ah quel plaisir quun petit vent frais sous ma jupe vienne me caresser !
A la terrasse dun café ? Oui, cest pratique, il y a du passage, mais je ne néglige pas le siège dun autobus ou dun métro, un banc de jardin public, les marches dun monument par un beau jour dété.
« Juste pour le plaisir de te faire mater » ! Comme ce « juste » est restrictif, étroit, quasi mesquin ! Ce plaisir na rien de « juste » : il est complet, brûlant, total jusquà lextase ! Un seul regard sur mon anatomie enveloppée de coton, de nylon, de tulle, dopacité moulante ou de voiles diaphanes, exacerbe brûle et enflamme !
[[2 Aimes-tu thabiller sexy (mini-jupes en cuir, bottines, petits hauts dévoilant ta poitrine
) ?]]
Mais bien sûr ! Pour les mêmes raisons quénoncées plus tôt ! Ah ! montrer !
Jai toujours trouvé que « dévoiler » était mesquin, petit, médiocre.
Rien ne vaut une mini qui découvre le pli dune fesse, la chair offerte, soulignée de cuissardes qui font chalouper, tanguer les seins libres sous un chemisier canaille ouvert, vitrine, invite sans fard.
[[3 Est-ce que tu es déjà sortie nue sous ta robe ou ta jupe ?]]
Je vous ai déjà répondu, anticipant votre curiosité.
Là vous touchez monsieur un plaisir très égoïste ! Avec un peu dattention vous remarqueriez ces jours-là, puisque oui, ces jours il y a, la lueur, létincelle dans le regard, les poses lascives et rêveuses, et soudain le voile de surprise au spasme du ventre qui mouille les cuisses dinattendu qui vient à la conscience aigüe dêtre disponible, accessible. Ouverte. Béance inondée.
Comment résister au bonheur du matin qui rougit les joues danticipation en renonçant à la culotte que la veille on exposait, et pour une journée se savoir irrémédiablement nue, à merci, dun rêve, dune bourrasque de vent, de sa propre image dans une vitrine de rue en se sachant libre dentrave et offerte, à merci, vraiment, inquiète et fière, soumise au caprice des éléments, dun frôlement, dune chute, dun accident, soumise à lexcitation de tous les instants à navoir en tête, permanente, glaçante et brûlante, que cette absence.
[[4 As-tu fait lamour avec des inconnus ?]]
Inconnus ils létaient avant, létaient moins après mais létaient toujours et le sont restés, le resteront. Connaît-on vraiment quand on se connaît si peu soi-même ? Lacte, isolé, brut, napporte pas la connaissance de lautre.
Une bouche jamais embrassée, une verge jamais caressée, un vagin jamais pénétré, linconnu ?
On baise des bites et des chattes, des culs, reconnus, connus, du toucher et du goût, de la forme, de lodeur, du doux et du chaud. Pas dinconnu dans les sensations transmises par nos sens.
Mais la formule employée était «
fait lamour
». Lexpression va bien mal à la série de question. Voilà pourquoi jai dit : baiser, bitte et chatte, vocabulaire plus conforme au propos.
Ici «
fait lamour
» ne fait pas sens, fait fausse timidité à dire, une tricherie, un mensonge.
Parfois on baise, et parfois, cest vrai, on fait lamour. Parler de lun et de lautre cest tenir deux discours bien différents. Toujours avec des inconnus. Certains on les aime et les autres moins ou pas du tout. Lun nous met en danger et lautre pas.
Restons correct : parlons de baiser, monsieur, restons-en à lintention de départ de ce mèl.
[[5 Es-tu allée dans des boîtes échangistes ?
6 As-tu sucé un type, comme ça, parce que ça te plaisait ?
7 As-tu fait un jour lamour pour de largent ?
8 As-tu fait des choses avec un couple ? Des femmes ? Des hommes ?
9 Test-il arrivé de te faire tripoter en public par des mains inconnues ? (par exemple dans le métro, lors de réunions où il y avait foule
)
10 Test-il arrivé de mouiller « volontairement » tes culottes ?]]
***
Voilà, Monsieur, lintégralité du texte que jai copié.
Jignore si elle a continué, et répondu par la suite aux autres questions.
Je nai que cet extrait.
Si je me décide à vous poster ce mèl, si vous y répondez, si elle vous a transmis la totalité, cela fait beaucoup de si, vous me transmettrez peut-être la suite. Javoue que ses réponses autant que les questions éveillent en moi des émois puissants.
Je vous ai dit : « il ne faut pas prendre à la lettre ce quelle a écrit ». Certaines de ses réponses, pourtant
je navais pas vraiment fait attention, pensant à une complicité naturelle entre femmes
mais à quelques occasions lors de mes venues chez elle, je lai vue en petite tenue sans quelle en paraisse gênée, et à la lecture de ses réponses, il me semble aujourdhui que peut-être ce nétait pas aussi fortuit que je lavais pensé alors.
Mais peu importe en fait : vos questions et ses réponses ont provoqué en moi tant de choses ! Réveillé en moi ?
Ma part dombre ? et je pourrai aussi dire ma part de lumière, puisque ce qui est dit méclaire, révèle. Comment faire la part entre rêve ou fantasme, et réalité ? Qui suis-je ? Que suis-je ? Faut-il vivre ce dont on rêve ?
Je sais que seule, je narriverai à rien. Cest ma nature. Accompagnée ? Guidée ? Mais qui ?
Et cest à vous que jécris, vous qui posez ces questions, qui sans que je lai compris avant, disent de moi.
Vous dire qui je suis, déjà.
Jai 23 ans. Je suis étudiante en Lettres modernes à la Sorbonne. Depuis trois ans, je suis hébergée chez ma tante où elle ma aménagé un studio au-dessus de son garage. Je vis seule et je nai pas de véritable amie. Comme je vous lai dit plus tôt, celle à qui vous aviez envoyé vos questions est pour moi ce qui se rapproche le plus dune amie.
Cest elle un jour, parce quelle se désespérait de me voir toujours seule, et à qui jai bien dû avouer que je navais jamais eu de petit ami, ni masculin ni féminin, elle mavait aussi demandé cette dernière précision, qui par jeu a rédigé pour moi une petite annonce, qui bien sûr na jamais été adressée à un quelconque journal :
Jeune fille 23 ans, cheveux mi-longs châtain clair, yeux noisettes
1m 78, 90-70-95, tendre et passionnée, étudiante,
Aime la lecture, la nature, les voyages,
Cherche relation durable, partenaire âge indifférent
Ne vous fiez pas trop à tout cela, elle avait un peu triché sur certains points. Nous avions fait cette fiche comme un jeu. Elle avait elle-même pris mes mensurations avec un centimètre de couturière, et je dois avouer quelle le serrait un peu trop sur ma poitrine et mes hanches pour que les mesures soient honnêtes.
Elle avait tenu à écrire partenaire et pas homme, elle-même ne faisant pas secret de ses orientations sexuelles, minvitait à considérer comme acceptable une relation homosexuelle.
Je nai jamais réellement fait la part entre mes divagations et la réalité, mais certaines situations, certains gestes, mont parfois fait penser que si javais voulu, jaurais pu être son amante.
Je suis réservée, parfois timide, introvertie. Inquiète. Derrière les mots, les avis, cest un travers qui mempêche de me lier, davoir confiance, toujours je cherche le sens caché, le piège : ce nest pas ainsi que je me vois, mais cest ce que lon dit de moi, sous forme de reproche.
Parce quici je veux être honnête en tout, jajoute que nai jamais eu de relation sexuelle. Malgré cela, je connais le plaisir, de pratiques solitaires depuis mon adolescence.
Un autoportrait peut être honnête sans pour autant être fidèle, et la suite, outre quelques données factuelles, vous dira plus de ce que je crois être que de ce que je suis, et quant à mes réponses aux questions, elles seront honnêtes : sinon pourquoi vous écrire ? reste à savoir si je saurai me libérer, obéir à mes aspirations, aujourdhui on dit lâcher prise.
Qui pourrait my aider, et maccompagner, accepterai-je dêtre guidée ? Cette lettre est un début.
Votre questionnaire :
1 Aimes-tu texhiber en public ? Montrer ta culotte à la terrasse dun café, juste pour le plaisir de te faire mater, par exemple.
2 Aimes-tu thabiller sexy (mini-jupes en cuir, bottines, petits hauts dévoilant ta poitrine
) ?
3 Est-ce que tu es déjà sortie nue sous ta robe ou ta jupe ?
4 As-tu fait lamour avec des inconnus ?
5 Es-tu allée dans des boîtes échangistes ?
6 As-tu sucé un type, comme ça, parce que ça te plaisait ?
7 As-tu fait un jour lamour pour de largent ?
8 As-tu fait des choses avec un couple ? Des femmes ? Des hommes ?
9 Test-il arrivé de te faire tripoter en public par des mains inconnues ? (par exemple dans le métro, lors de réunions où il y avait foule
)
10 Test-il arrivé de mouiller « volontairement » tes culottes ?
Sans contestation possible, telle que rédigées, je dois répondre NON à toutes les questions, exceptées les questions 3 et 9.
Si toutefois ces questions avaient été écrites au conditionnel, les réponses seraient bien différentes.
Comment passer de ce conditionnel de lattente et du rêve au présent daction ?
Toutes ces situations, bien avant ce questionnaire maccompagnent et nourrissent mes rêves, mes désirs secrets, je vous lai dit, depuis mon adolescence, dont lune, la 6ème, est à lorigine de ma découverte du plaisir, suivi de près par la 4ème, mais quil faudrait formuler en amour subi, proche du fantasme du viol.
1 Aimes-tu texhiber en public ?
Ici, le conditionnel prendrait tout son sens. Il marrive dimaginer mexposer, exposer mes dessous pour attirer les regards sur moi, des regards explicites.
Par parenthèses, quand je mimagine dans cette situation, je me vois dabord, spectatrice extérieure, avant dêtre vue, et je me vois avec des dessous vus dans des magazines et pas avec ceux que je porte couramment qui nont rien daffriolants. A la fois par facilité, confort, et aussi par manque de moyens, je ne porte que des culottes bas de gamme, en coton ou en nylon.
Puisque jai décidé dêtre honnête et de ne rien cacher : après lecture de ce que mon amie avait écrit, qui ressemblait tant à ce dont jaimerais être capable, jai aggravé ma première indiscrétion par une seconde, en allant voir dans les tiroirs de la commode de sa chambre ces dessous dont elle parlait, malgré le risque de réveiller les s que je gardais ce soir-là.
Je me souviens de cette soirée pour trois autres choses : davoir regretté de ne pouvoir les essayer parce que nous navons pas du tout la même stature, davoir dans un autre tiroir trouvé les sous-vêtements de son compagnon, et enfin, que ceux-là mallaient bien même si leur déformation naturelle devant faisait sur moi un effet bizarre.
2 Aimes-tu thabiller sexy (mini-jupes en cuir, bottines, petits hauts dévoilant ta poitrine
) ?
Cette question est très proche de la précédente, le but étant de montrer, sexposer, démettre en quelque sorte un message sexuellement explicite par une tenue volontairement provoquante et sexy.
Ces tenues conviennent assez peu à mon physique, sauf à afficher clairement lintention de répondre à votre 7ème question : la prostitution volontaire.
3 Est-ce que tu es déjà sortie nue sous ta robe ou ta jupe ?
Jamais volontairement. Il mest cependant arrivé de devoir ôter ma culotte suite à un accident gênant qui me causait un trop grand inconfort.
Je me souviens dune double honte ressentie : la première, celle de me sentir nue en public et que tout le monde sur le trajet pour rentrer chez moi le savait et me jugeait, la seconde était due à une réaction intime totalement incontrôlée, troublante, une excitation sexuelle très forte.
Sans jamais oser, je repense souvent à ce voyage en bus pour rentrer chez moi. Je nai jamais eu le courage de recommencer, mais cest un fantasme récurrent.
4 As-tu fait lamour avec des inconnus ?
Un autre fantasme. Parfois un cauchemar dans lequel je suis agressée par un ou des inconnus
un cauchemar ? Toujours quand je me réveille je me sens humide, excitée, et les images rémanentes accompagnent le plaisir que je me donne.
5 Es-tu allée dans des boîtes échangistes ?
Jamais bien sûr, et cela ne me tente pas, ayant du mal à imaginer ce que serait une telle expérience.
6 As-tu sucé un type, comme ça, parce que ça te plaisait ?
Jamais. Parfois des images viennent, totalement à limproviste, issus de scènes de films que je regarde sur internet, étroitement liées à la question n°4, contrainte et e.
7 As-tu fait un jour lamour pour de largent ?
Je nai jamais fait lamour.
8 As-tu fait des choses avec un couple ? Des femmes ? Des hommes ?
En situation de rêve éveillé. Il faut tout dire : je lai décidé dès le début de cette lettre
Cette amie dont jai lu le mèl, son image parfois maccompagne quand parfois je me caresse, elle seule souvent, parce que je lai vue dans sa salle de bains en petite culotte, parce quil mavait semblé voir quelque chose dans son regard et son sourire, mais à quoi ressemble lamour dune femme ? le jour où elle a pris mes mesures, ses mains indiscrètes, dont je nai pas su si cétait ou non volontaire, ses questions. Parfois aussi maintenant, son compagnon est là dans mes rêves éveillés. Elle et lui, tous les deux, elle me livrant à lui, encore une fois, situation où je nai pas de choix, où je suis contrainte.
9 Test-il arrivé de te faire tripoter en public par des mains inconnues ? (par exemple dans le métro, lors de réunions où il y avait foule
)
Cela mest arrivé plusieurs fois, dans le métro, aux heures daffluence. A ma grande honte, je nai jamais réagi, nosant même pas me déplacer pour échapper à un frôlement sur mes fesses, et chaque fois, chaque fois jai senti lhumidité envahir mon intimité.
10 Test-il arrivé de mouiller « volontairement » tes culottes ?
Volontairement ? Je ne vois pas lintérêt de mouiller volontairement mes culottes. Un accident malheureux ma obligé un jour à enlever ma culotte, je vous en ai parlé en répondant à la 3ème question, et il marrive de la mouiller de sécrétions de désir, bien involontairement, parce quun rêve me passe par la tête. Mais dans ces cas ce nest pas gênant au point de devoir lenlever, mes épanchements nétant pas assez abondants.
Voilà le plus honnêtement possible réponse à lensemble de questions.
Mettre ainsi mes peurs, mes troubles, mes envies, par écrit moblige à me confronter à ce que je suis, qui je suis, peut-être à mieux me connaître. Et après ?
23 ans. Un âge auquel il faudrait sans doute transformer mes rêves en réalité, arrêter de fuir les autres et de me replier sur moi-même.
Je viens de relire cette lettre. Est-ce bien moi qui ai écrit ces mots en totale impudeur ?
Les questions évoquent la mise à nu du corps, et moi cest toute entière que je me montre nue dans mes pensées les plus secrètes, dans mes gestes les plus intimes.
Un premier pas vers une acceptation de moi ?
Plusieurs fois jai dit que je voulais ? souhaitais ? attendais ? dêtre contrainte, e, que lidée seule, et parfois la réalité lors dattouchements dans le métro, provoquait en moi tous les signes du désir sexuel, lacceptation, que jassouvissais seule par mes caresses nourries de ces envies.
***
Janvier 2016.
Cétait en décembre ! Et je vous lai dit au début : tout a changé !
Comment ?
Jai gardé les s de lamie dont javais lu le mèl le samedi soir du premier week-end des vacances de Noël.
Je suis arrivée chez elle comme dhabitude vers 20 heures, pour garder lun de leurs s, lautre dormant chez un copain ce soir-là, chez qui son mari était parti laccompagner. Elle nétait pas prête.
Elle ma ouvert la porte en peignoir, les cheveux encore mouillés, et mexpliquait que je naurais que le plus jeune de leur fils à garder, quil avait déjà mangé, quils ne seraient de retour que tard dans la nuit
tout ça en mentraînant à sa suite vers la salle de bain pour finir de sy préparer.
Jattendais sur le pas de la porte mais elle ma fait entrer avec elle, pour se préserver du froid du couloir pendant quelle séchait ses cheveux.
La ceinture de son peignoir en satin sest dénouée. Elle portait dessous un petit slip blanc transparent retenu sur ses hanches par une rangée de petites perles blanches.
Ce nétait pas la première fois que je la voyais en petite tenue, mais la transparence du slip, les petits poils sombres qui traversait le mince nylon ajouré
je ne me suis pas rendue compte que je fixais les yeux dessus, longtemps, quelle sétait tournée face à moi, et je nai relevé les yeux quand entendant son rire et en sentant sa main sur ma joue.
Elle na rien dit. Elle me souriait. Je sentais les joues me brûler et jétais bien incapable de dire quoi que soit pour mexcuser de mon indiscrétion.
Elle est plus petite que moi. Elle sest mise sur la pointe des pieds pour poser un petit baiser sur ma bouche en se tenant dune main sur mon épaule, de lautre sur ma hanche.
Elle a dit
Elle riait ... Je devais faire une drôle de tête
elle a dit « Enfin tu me regardes, je désespérais un peu », et elle ma encore embrassée.
23 ans. Mon premier baiser, et encore pas un vrai, et cétait une femme !
Elle a fini de se préparer. Je ne disais rien, figée, sans doute lair complètement idiote, je nosais plus baisser les yeux sur elle.
Elle ma encore embrassée en partant.
Comme dhabitude jai dormi dans la chambre damis, en face de celle de leur fils.
Cest son doigt qui caressait mes lèvres qui ma réveillée dans la nuit. Elle était assise sur mon lit. Elle avait allumé la veilleuse sur la table de chevet.
Jai fermé les yeux, serré fort ses doigts qui avaient pris ma main.
Ses lèvres toutes douces, je tremblais fort.
Sa main sur un sein, je gémissais sous sa bouche.
Sa main sous les draps, jai ouvert ma bouche à sa langue.
Sa main dans ma culotte, jai ouvert les cuisses.
Le plaisir que je me donnais, que je métais donné avant de dormir en pensant à son petit slip et aux poils noirs qui perçait le mince nylon, cétait bien.
Le plaisir quelle ma donné dans la nuit de sa main était bien meilleur.
Elle na pas dit un mot, a éteint la veilleuse en partant, un dernier baiser posé sur mes lèvres.
Vous voyez, Monsieur, ce que jattendais, elle me la offert. Tout doucement, sans me poser de question. Comment elle savait que je ne la repousserais pas ? Elle a pris. Jétais à prendre et elle la deviné sans avoir besoin de questions.
Elle ma téléphoné dans la semaine qui a suivi. Elle na pas dit pourquoi elle voulait que je vienne la voir, je nai pas demandé. Ce quelle voudrait de moi, elle le prendrait.
Elle ma accueilli comme on sétait quittées, dun baiser et dun sourire, ma prise par la main sans un mot pour mentraîner dans le salon devant la cheminée où brûlaient deux grosses bûches et sest assise au bord de la petite table basse en bois : « Déshabille-toi, lentement ».
Pour la première fois, en plein jour, jétais nue devant une autre que moi-même, pour la première fois, allongée sur le tapis de laine devant la cheminée dautres yeux que les miens dans le miroir de ma chambre mont regardé me caresser.
Elle ma rejointe pour un autre orgasme et un autre encore, ne sest déshabillée que quand son mari est arrivé.
Jétais à genoux sur le tapis, le visage noyé entre ses cuisses quand il a pris ma virginité.
Elle sest glissée sous moi pour apaiser la brûlure de mon ventre de sa bouche, et elle a joui de mes lèvres qui buvaient à son ventre et de mon cri noyé du mouillé qui coulait de son ventre quand il a plongé son sexe entre mes fesses où elle lavait guidé.
Jai passé la nuit dans la chambre damis dans ses bras. Cétait chaud, cétait doux. Le matin on a rejoint son mari dans le lit où il avait dormi seul et pour la première fois jai pris dans ma bouche le sexe dun homme, quelle a tenu dressé entre mes lèvres jusquà que jaie bu jusquà la dernière goutte de son plaisir.
Ce soir, nous irons ensemble au restaurant. Une baby-sitter gardera leurs s. Je ne porterai pas de culotte sous la jupe courte quelle ma offerte.
Voyez, Monsieur, je me connaissais bien, je savais ce quil me fallait. Pour un temps je lai trouvé.
A cause de ce questionnaire auquel jai répondu ?
Quand je lui en ai parlé, elle a ri, ma dit « Je te connaissais déjà pour ce que tu es ».
A mes sourcils levés elle a ri et ma embrassée, « Déshabille-toi ».
Je vous laisse Monsieur à vos questions, pour eux jai réponses à toutes celles quils ne posent pas.
Elle ma montré un autre mèl plus récent que vous lui avez envoyé, où vous parlez du « fantasme de la putain ».
Fantasme, dites-vous ?
Misa 01/2016
Nota :
Jévoque 2 mèls reçus dans cette histoire. Ces deux mèls : le questionnaire et le fantasme de la putain, je les ai effectivement reçus, et jai eu lidée den faire cette histoire.
Pourquoi pas ? Après tout le questionnaire fait partie dune histoire publié sur ce site, écrite par celui qui a trouvé judicieux de me le soumettre, et je ne doute pas quil lait envoyé à dautres que moi
Ma première réaction en les recevant a été de me moquer de leur auteur, et puis, jai décidé de jouer, de délirer un peu, dabord en abondant de manière outrancière, ensuite de créant le personnage dune fille un peu paumée, qui pourrait tomber dans les filets de lauteur, et qui lui échappe en trouvant ailleurs à vivre ses fantasmes.
Ailleurs surtout, loin de celui qui pose ces questions !
Ecrire est un jeu, nest-ce-pas ? Que dit-il de l'auteur ? Inutile de me poser cette question, je n'y répondrai pas ... ou j'en ferai une histoire !
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