Clotaire Et Pierre - Troisième Épisode
Clotaire ne mit pas longtemps à rejoindre son compagnon, à la sortie de la fac. Leurs cours étant terminés, ils étaient tout à fait libres de rentrer chez eux. Pierre, qui vivait dans un petit studio, dans le nord de la ville, avait proposé à Clotaire de prendre un apéritif. Souriant, celui-ci na pas manqué de lui faire remarquer, avec ironie, quils nauraient pas ment besoin de labus dalcool pour que les choses puissent dér
Ils prirent le métro ensemble, sans montrer ostensiblement leur amour par des gestes tendres, mais saccordant néanmoins quelques petits sourires complices, des petites tapes sur lépaule
Ni lun ni lautre ne semblaient prêts à franchir une étape en présentant leur couple de manière officielle ; en fait, on peut se demander sils en avaient envie, pour linstant au moins. Ils étaient heureux dans leur situation et la complicité qui les liait suffisait à leur bonheur, à condition, bien entendu, quils ne sinterdisent pas, en toute intimité, doffrir lun à lautre leur corps quand le désir le commanderait !
Une fois arrivés chez Pierre, Clotaire et lui, après avoir fermé la porte, ne purent se retenir plus longtemps. Ils cédèrent à la tentation qui les habitait depuis quils avaient quitté la fac. Longtemps, leurs lèvres se sont jointes, tandis que les caresses quils soffraient trainaient en longueur, pour leur plu grand plaisir. A cet instant, ils navaient pas ment envie de faire lamour. Ils voulaient plutôt se prouver, lun à lautre, quil tenait à ce récent couple quils venaient de consti. Puis Pierre prit, le premier, quelques initiatives, en quittant les lèvres de Clotaire pour effleurer la peau du cou de son partenaire qui, fermant les yeux et cessant ses caresses pour se figer, savourait la tendresse sincère de son amoureux. Car il en était lui-même persuadé : Pierre ne pouvait pas être un amant comme les autres. Avec lui, cétait différent : il navait aucune peine à accepter sa domination dans leur couple et cela sans pour autant céder à quelque attitude superficielle ; il savait bien que, des deux, cétait Pierre qui tenait vraiment à lunion qui était la leur.
Pierre, en embrassant son partenaire avec passion, dégustait linstant comme seul un pouvait savourer, les yeux pleins de gourmandises, une confiserie bien sucrée. Rarement, il cessait de faire usage de ses lèvres pour effleurer, avec sa langue, le cou de Clotaire, lequel, dans un petit essoufflement précédé dun rire de petit garçon, commençait à déboutonner sa chemise pour permettre à son acolyte daller plus loin dans ce petit jeu de caresses buccales. En même temps, lexcitation commençait à le gagner. Il espérait réellement que cet instant complice ne soit que le prélude dune nouvelle baise. Certes, il y a encore à peine une heure, il sy adonnait avec Pierre dans une salle détude, mais le contexte était tout autre car cétait la première fois quils allaient faire lamour dans lappartement de Pierre et, si leur dernier rapport sexuel était encore tout récent (cest peu de le dire), eh bien cela navait pas bien dimportance : il ne sest jamais senti aussi sexuellement épanoui que dans les bras de ce garçon quil ne connaissait même pas il y a trois jours encore mais pour lequel il croyait vraiment avoir une certaine affection. Ils se connaissaient bien mal, il est vrai, mais tous deux voulaient déjà aller plus loin dans leur relation ; peut-être quils sortiraient plus régulièrement tous les deux, au cinéma ou au bar, quils informeraient leur entourage le plus proche, quils partiraient en vacances ensemble
Mais il nétait pas question de cela pour linstant. Car le temps de leurs ébats, le reste navait pas dimportance. Ils étaient seuls au monde, nus dans les bras lun de lautre, heureux que le hasard les ait réunis.
Pierre embrassait le torse de son homme, lui caressant subtilement les tétons, ce que Clotaire, sans vraiment lui dire, naimait pas tant que cela. Mais si cela pouvait satisfaire son partenaire, il voulait bien faire un effort.
Après avoir parcouru le torse de son ami, Pierre, désormais accroupi, entreprit de déboutonner le pantalon de Clotaire tout en le regardant, un sourire très coquin aux lèvres qui ne faisait quaccroître le désir et lexcitation de celui-ci. Mais à peine Pierre se trouvait devant le large et fier sexe de son compagnon que ce dernier se mit à lui caresser la joue avec une bienveillance presque paternelle
- Tas déjà tenté un 69 ?, demanda Clotaire, presque un peu timidement comme sil était lui-même troublé par sa question.
- Oui, avec un ex. Pourquoi tu me demandes cela ?
- Je ne lai jamais fait pour ma part mais si tu voulais bien minitier, je suis persuadé que je serais incapable de regretter.
Sur ces mots, Clotaire sourit à son partenaire. Or, contrairement à son habitude, ce nétait pas un sourire froid ; cétait plutôt léquivalent dun geste tendre à légard de son amant. Un sourire que lon pourrait adresser à un frère auquel on vient de confier un secret, ou à son meilleur ami après avoir partagé en sa compagnie une agréable expérience. En se relevant pour contempler ce sourire angélique, Pierre était assez troublé. Mais tellement amoureux quil ne put sempêcher, sans répondre à Clotaire, de lier ses lèvres à celles de celui-ci par une pelle qui devait prouver à son amoureux quil était évidemment honoré dêtre son « initiateur » pour cette position.
- Je vais tout faire pour que ten gardes le meilleur souvenir, le rassura Pierre en lembrassant sur la joue, tout près de loreille.
- Je me doute bien que tu vas tappliquer mon cur, lui répondit-il, tout aussi prévenant, le souffle chaud près du cou de son camarade.
A cet instant, Pierre fut saisi dun léger tremblement, comme sil venait de sortir de chez lui par un froid glacé, ce qui ne manqua pas de surprendre Clotaire.
- Tout va bien ?
- Oui, oui
Bien sûr, ne tinquiète pas
Cest juste que
Clotaire, attentif et souriant, cessa se caresses pour se décaler afin de regarder Pierre dans les yeux, attendant son explication.
- Jai remarqué que cétait la première fois que tu mappelais « mon cur »
- Tu trouves que je vais un peu vite ?
- Non ! semporta Pierre comme sil allait bientôt sen vouloir davoir lancé ce dialogue au milieu de leur étreinte. Cest que cela ma surpris. Très agréablement surpris.
Clotaire, toujours aussi tendre et souriant, ne put sempêcher de prendre les joues de son compagnon dans ses mains pour lattirer vers lui afin de lui offrir un baiser très amoureux, qui ne dura pas bien longtemps mais ce nétait pas ment nécessaire pour se rendre compte quil était bien avec lui.
Sans plus attendre, pressé de soffrir à son étalon, Pierre décolla sa bouche de celle de Clotaire, son doigt lui effleurant la joue, puis lui prit la main pour lentraîner dans sa chambre. Clotaire était nu, si ce nest quil avait encore gardé ses chaussettes, tandis que Pierre demeurait habillé. Néanmoins, plus pour longtemps puisque très impatient, avec le concours fort bienvenu de celui qui était à présent le seul pouvant occuper ses pensées depuis la veille, Pierre laissa tomber, les uns après les autres, ses vêtements tout près de son lit pour sallonger, Clotaire layant rejoint, également complètement nu puisquil a décidé, en enlevant ses deux chaussettes, de se placer à égalité avec son hôte.
Le couple poursuivait ses caresses sans jamais se lasser. Comment se lasser, dailleurs, dun tel moment de complicité amoureuse ? Comment peut-on vouloir la fin de cette sorte de communion sensuelle quillustrent ces deux corps nus, liés par dincessantes et longues caresses accompagnées de jeu de bouche de ces deux amants, plus heureux que jamais dêtre ainsi unis.
Clotaire parut cette fois bien plus amoureux. Quand Pierre tentait de mettre un terme à leur échange de baisers pour entamer le 69 quespérait Clotaire, celui-ci le retenait en le plaquant par son poids, en lui susurrant, avec aménité : « Doucement, bébé
On a tout notre temps
». Très excité, Pierre pensait que Clotaire était peut-être un peu stressé mais puisquil la toujours laissé diriger leur duo, il acceptait volontiers les intentions de son amant. Dailleurs, lui-même navait pas envie que cela se termine. Il continuait, toujours aux anges, de profiter des bécots de Clotaire, qui semblait cette fois prêt à aller plus loin avec lui puisquen se déplaçant pour baiser le torse de son homme, il se retourna pour que sa tête puisse se trouver au niveau de la queue de Pierre, qui bandait comme un cerf. Tous deux entamaient les préliminaires en masturbant conjointement le sexe de lautre avec douceur et désir. Les soufflements de plus en plus réguliers du couple prouvaient lintensité de la passion qui les liait.
Sans le prévenir de ses intentions pour que la surprise, bien quun peu mince il est vrai, soit encore plus agréable, Clotaire prit en bouche la bite de Pierre. Celle-ci était bien moins large et longue que sa propre queue mais sans être imposante, elle nétait pas petite non plus. En fait, elle pouvait largement convenir à un homme qui, tenté de se faire passif, voulait être pris pour la première fois sans que cela ne soit excessivement douloureux.
Mais Clotaire se moquait bien de la taille ou de la largeur du fruit de son bien-aimé ; la seule chose qui devait à présent compter à ses yeux était doffrir à celui-ci la meilleure fellation qui soit, une pipe que jamais lun des précédents partenaires de Pierre naurait eu laudace de lui prodiguer. Ce dernier nétait pas en reste, dautant quil sappliquait lui-même à satisfaire son compagnon. Même sil est vrai que Pierre avait déjà tenté le 69, il ne lavait tenté quune seule fois, et lexpérience lui a paru à peine convaincante ; tout juste se disait-il quil fallait tenter. Mais à présent, cétait autre chose. Tout à fait autre chose.
Durant un peu moins dune dizaine de minutes, les deux amants, fruits en bouche, cherchaient à se faire du bien mutuellement. Leur objectif était bientôt atteint, puisque Clotaire, ny tenant plus, lâcha sa purée dans la bouche de Pierre qui refusait den perdre une seule goutte. Sans être franchement friand de la faciale, cela ne le gênait nullement davoir le visage maculé du sperme de son mec. Nayant jamais goûté, il prit le temps davaler quelques gouttes et, surpris, se rendit compte que lexpérience navait pas grand-chose de désagréable.
Pendant quil avalait un peu de la semence de son pote en gobant sa tige, Pierre éjacula finalement, mais quant à lui sur le cou de Clotaire, qui ne tenait pas vraiment à recevoir en pleine face le foutre de Pierre. Cela dit, il nettoyait volontiers le sexe de son camarade en le gobant à nouveau. Ils avaient à peine joui que déjà, les caresses buccales, toujours en mode 69, reprirent de plus belle, pour le plus grand bonheur des deux amants, qui ne voyaient pas le temps passer.
Quelques minutes plus tard, Clotaire, dont les lèvres étaient légèrement saupoudrées de la semence de son homme, se redressait, empêchant Pierre de poursuivre la fellation entreprise. En moins de cinq secondes, il sallongea sur le lit, juste à côté de Pierre, quil embrassa longuement, liant sa propre langue à celle de son compagnon pour que leurs semences se croisent. Pierre, qui profita du moment pour prendre en main la queue de son partenaire afin de la masturber (ce que fit également Clotaire), sinstalla au-dessus de celui-ci, qui, de son côté, faisait en sorte que ses mains atteignent le cul de son hôte pour le pétrir avec soin ; un exercice que le jeune intellectuel aimait beaucoup. Le souffle des deux hommes était régulièrement entrecoupé par les baisers quils séchangèrent. Ils neurent pas besoin de parler : leur regard, leur sourire, leur essoufflement
Tout indiquait quils voulaient rester ainsi.
Clotaire allait plus loin, en tentant de faire entrer son doigt dans le cul de Pierre, qui le laissait faire à sa guise. Il savait évidemment que les choses iraient et devaient aller plus loin. Cest aussi pour cela quil avait invité Clotaire dans son appartement. Il fallait croire que ce qui sest passé dans la salle détude ne lui suffisait pas complètement !
- Tas un préservatif ?, demanda Clotaire, déjà pressé daller plus loin.
- Je vais en chercher un, lui répondit Pierre en lembrassant sur la bouche avant de se lever pour chercher une capote qui se trouvait sur le bureau.
Pendant que Pierre cherchait ladite capote avant de tenter de la déballer de son petit sachet de protection avec ses dents, Clotaire se leva à son tour, tentant discrètement de surprendre son compagnon en se plaçant juste derrière lui, ce quil fit rapidement pendant que Pierre parvenait enfin à préparer le préservatif pour son mec. Clotaire prit le temps de lembrasser dans le cou, ce qui avait le don dexciter Pierre qui, posant le préservatif sur son bureau, prit la queue de son étalon dans sa main pour la branler doucement. De sa main gauche, encore libre, il caressait les cheveux de son partenaire avant, par un petit jeu dacrobatie, de caresser avec beaucoup de soin les fesses légèrement velues de celui qui se trouvait derrière lui. Clotaire, tout en embrassant lhomme de sa soirée, commençait, pour sa part, à préparer le cul de sa proie en y introduisant son index puis son majeur, avant de caresser les bourses de son compagnon. Tous les deux étaient déjà en nage, mais ils voulaient aller jusquau bout de leur désir qui na jamais été aussi fort.
- Passe-moi la capote, ordonna Clotaire, qui semblait avoir retrouvé, pour le plus grand plaisir de Pierre, son côté dominateur.
- Fais de moi ta chose, je suis tout à toi, mon prince, répondit le jeune homme en lui tentant le préservatif qui ne demandait quà être enfilé sur le membre de Clotaire.
- Je veux te baiser sur ton bureau ; comme ça, quand tu vas bosser dessus, tu vas ment penser à moi, lâcha Pierre en caressant le cou de sa victime consentante.
Le va-et-vient commença. Pour Pierre, recevoir en lui cette queue si large et si longue était toujours un peu douloureux, mais il suffisait dun peu de patience pour que, rapidement, la souffrance sefface au profit de la jouissance. Pierre gémissait déjà quand Clotaire accéléra la cadence en multipliant les coups de rein ; son partenaire était tellement efficace que Pierre, pour que cela soit encore meilleur, poussa violemment ses affaires posées sur le bureau qui tombèrent à terre pour quil puisse sallonger pleinement dessus.
Clotaire poursuivait son uvre avec la même énergie que les fois précédentes ; ce ne serait pas mentir que daffirmer quil était presque plus performant car les gémissements de Pierre allaient bientôt devenir des cris.
- Encore ! Encore ! Ah, putain
Ce que cest bon ! Vas-y ! Prends-moi
OUI ! AH, CEST SI BON
OUI !
- Tu aimes ça, nest-ce pas ? Dis-moi que tu aimes ça
- Oui, bébé, jadore, jadore ça
CONTINUE ! AH
Oui
Cest tellement bon
- Je sais que tadore ma queue ; ne ten fais pas, elle nest rien quà toi, pour ton ptit cul
Tout en sadressant de cette manière à son compagnon, Clotaire prit un malin plaisir à le fesser, comme il le fit quelques heures auparavant dans la salle détude. Ce nétait pas quelque chose de violent, mais plus une petite marque de domination, comme si Clotaire, en fessant son partenaire, tenait à montrer que cétait lui le maître du jeu, ce qui plaisait énormément à Pierre, désormais aux portes du septième ciel.
Cessant ce va-et-vient de plus en plus régulier, Clotaire saccroupit au niveau des fesses de Pierre pour lui offrir un anulingus dont lui seul avait le secret. Jamais un homme ne savait si bien lui faire plaisir en semparant de son cul de cette manière. Après ces quelques minutes, Clotaire fit en sorte que Pierre se retournât pour se saisir de son sexe et lui prodiguer une rapide fellation, avant dengouffrer sa queue dans le trou de son amant pour un missionnaire. Ils refaisaient ce qui sétait précisément passé dans cette salle de la fac, mais à présent, Pierre ne taisait pas son plaisir, bien au contraire ; il navait de cesse de crier à son amant quil adorait lavoir en lui, sans quil nobtienne de réponse. Cétait la manière de Clotaire de montrer quil était particulièrement concentré dans son uvre.
Un moment, Clotaire cessa ses mouvements, retira lentement sa queue des fesses de Pierre, puis sallongea sur lui, à même le bureau, pour lembrasser. Ils ne faisaient plus usage de leurs lèvres mais simplement de leur langue pour stimuler leur plaisir. Puis se redressant, Clotaire entraîna avec lui Pierre qui le suivit jusque sur le lit.
Allongé sur le lit de son hôte, Pierre regardait avec luxure ce dernier.
- Viens tasseoir sur ma queue, je sais que tu en meurs denvie
- Tu sais bien que je ferai tout ce que tu me demandes
Je suis tellement dingue de toi !
Sans répondre, Clotaire posa ses mains sur les hanches de Pierre afin de faciliter lentrée de sa queue dans le cul de son pote, qui commençait à se mouvementer sur son partenaire qui donnait davantage de coups de queue pour Pierre, qui emblait en redemander. Clotaire tenait fermement les fesses de celui qui lavait invité à lui faire lamour, prenant le temps de les pétrir, puis de les fesser de temps en temps, tandis que Pierre, lui, se masturbait tout en poursuivant ses mouvements de bas en haut pour sentir davantage la bite de Clotaire en son trou. Cette fois, même Clotaire commençait à gémir alors que, jusquà présent, ses manifestations de plaisir ne se limitaient quà de pénibles soufflements.
- Putain, cest bon
Je vais jouir
Je vais jouir ! Ah
AH ! OUI
- Vas-y, jouis en moi ! Vas-y
Oh
Oui
Et Clotaire parvint à jouir dans la capote sans pour autant avoir sorti sa queue du cul de Pierre, satisfait que son amant ait finalement joui dans son derrière. Peut-être aurait-il préféré que la semence de son homme puisse investir son cul, sans que la capote ne lempêche, mais il était bel et bien conscient que malgré lexcitation que peut procurer un tel fantasme, il fallait évidemment prendre ses précautions. Après tout, ils nétaient amants que depuis moins de deux jours, et il ignorait sil courait un risque ou non avec lui.
Après cet ultime effort, Pierre seffondra sur Clotaire, qui retrouva sa douceur initiale puisquil se mit à lui caresser le dos, tout en lembrassant. Avant de le féliciter pour de telles performances.
- Cétait magique
Je crois que je nai jamais eu de meilleur amant que toi, murmura Clotaire en caressant les cheveux de Pierre dont la tête était à présent posée sur le torse de son invité.
- Cest réciproque, mon petit prince, répondit Pierre en caressant lavant-bras de son amant.
Ils restèrent là un long moment, épuisés mais heureux. Heureux dêtre ici, allongés sur ce lit désormais en désordre. Ils regardèrent le plafond du studio, silencieux, immobiles, comme sils voulaient savourer, jusquà la dernière minute, lintensité de linstant, comme sils voulaient se consacrer à ce moment dintimité qui pouvait, pour une raison ou une autre, ne pas se reproduire. Ce dont ils ne voulaient pas. Bien sûr.
- Au fait, se reprit Clotaire, tu ne mavais promis un petit apéritif, beau gosse ?
- Merde
Javais complètement oublié. Faut dire quon avait bien mieux à faire, non plaisanta Pierre qui se redressa pour relever ses vêtements avant de les revêtir.
- Quest-ce que tu fais donc ?, demanda soudainement Clotaire.
- Ben
Je me rhabille, quoi ! Pour te servir ton apéritif.
- Mais il me semble ne pas tavoir demandé de te rhabiller pour moffrir un verre
Sur ces mots, Clotaire se mit à sourire. Un sourire coquin, qui devait faire comprendre à Pierre que ce serait sûrement mieux si tous les deux pouvaient continuer à se mater complètement nus sans pour autant refaire une partie
Souriant à son tour, Pierre laissa complètement ses vêtements tombés au pied du lit, pour embrasser son amoureux avant de partir, les fesses à lair, préparer deux bières. Une pour lui, une pour Clotaire.
Les deux jeunes hommes burent la bière sur le canapé du studio. A poil. Entre deux gorgées, ils séchangeaient de brefs baisers, des mots affectueux, quelques caresses
Pas un seul instant Pierre ou son invité navaient débandé : ils étaient toujours très excités par cette situation. Mais ils nenvisageaient pas de remettre ça : ils étaient même un peu fatigués, mais contents de leur soirée. A un moment donné, Clotaire posa sa bouteille sur le sol, près du canapé pour sapprocher de Pierre et lembrasser amoureusement, la main sur sa joue.
- Je vais devoir y aller
- Tu vas beaucoup me manquer cette nuit, bébé
- Je sais. En rentrant, je vais prendre ma douche. Je vais penser à ton petit cul, cela va me soulager un peu.
Les deux hommes riaient tous deux, puis sembrassèrent encore avant que Clotaire ne se lève pour se revêtir, sous les yeux de Pierre, resté posé sur le canapé, songeur, profitant de la vue de son mec en train de se préparer pour partir. Clotaire, une fois prêt, prit ses affaires et sur le seuil de la porte ouverte, juste avant de partir, il embrassa fougueusement Pierre avant de lâcher ces trois petits mots : « Je taime ». Puis il sen alla, laissant Clotaire rentrer chez lui.
Quand il ferma la porte, Pierre ne put sempêcher de sauter de joie dans son studio. Il était pleinement heureux. Et amoureux. Tout comme lhomme qui venait de le quitter pour rentrer chez lui. Son cur battait très fort. Il le pressentait mais il en était cette fois profondément convaincu : il était amoureux et le couple quil formait avec Clotaire ne reposait pas que sur le sexe. Il leur fallait encore un peu de temps pour mieux se connaître, mais Pierre nen avait que faire : il savait bien quil leur faudrait du temps, mais il serait patient. Lessentiel pour lui, cétait de mieux connaître ce mec qui, a priori, ne devait être quun simple partenaire dexposé mais qui pourrait devenir, bientôt, son nouveau petit ami. Encore à poil, ayant la flemme de se rhabiller pour ce qui restait de la soirée, il seffondra sur le lit, sur lequel eurent lieux ses récents ébats avec Clotaire. Clotaire de Linrac, lhomme quil aimait comme un dingue.
Sorti de chez Pierre, Clotaire allait prendre le métro. Avant de rentrer à la maison, il devait faire quelques courses pour préparer le dîner, dautant quil ny avait plus rien à manger pour les prochains jours. Tout au long du trajet, il songeait à Pierre, lhomme pour lequel, plus quune attirance, il pensait éprouver de vrais sentiments. Il souriait en songeant à leurs deux coïts de la journée
Il pensait que, pour les prochaines vacances, ils partiraient tous les deux, en amoureux, seuls au monde. Lui et lui. Il en avait vraiment envie et semblait décidé à lui proposer quand il le verrait de nouveau en privé.
Arrivé à destination, Clotaire quitta la station de métro pour marcher quelques instants, jusquà trouver un petit commerce pour trouver de quoi manger. A dire vrai, Clotaire navait rien dun gourmand ; son équilibre alimentaire était réduit au strict essentiel : quelques légumes quil aimait cuisiner quand il en trouvait le temps comme les carottes ou les pommes de terre, deux ou trois fruits comme les fraises dont il était très friand, puis quelques petites choses indispensables comme un paquet de Cruesli pour le petit déjeuner et quelques pompotes quil emmenait avec lui en guise de petit encas pour le goûter à la fac. Le strict essentiel, disait-on. Le seul petit plaisir quil sautorisait avec une certaine malice, cétait la cuisine italienne : le soir inaugural de chaque période de vacances, il préparait, pour lui seul, un repas aux couleurs de la patrie de Garibaldi, généralement des pâtes sauce Carbonara, un risotto (qui savérait être son plat préféré) et, pour le dessert, un tiramisu, met dont il raffolait littéralement et quil appréciait préparer lui-même en sinspirant des recettes originales de grands chefs cuisiniers transalpins, comme Massimo Bottura ou Gianfranco Vissani. Jamais il ninvitait quiconque, jusquà présent, à partager un tel festin avec qui que ce soit. Non seulement parce que les amis qui furent les siens nont plus vraiment contact avec lui, mais aussi parce quil aimait bien respecter seul ce petit rituel qui suffisait à son bonheur personnel.
En plus de se satisfaire du nécessaire, pour ne pas citer les paroles dune chanson trop bien connue, Clotaire avait le mérite dêtre économe : les courses quil venait de faire coûtaient seulement 34 et quelques petits centimes
Il ne travaillait pas, jugeant que les études étant les siennes ne lui permettraient jamais dhonorer les obligations que devrait lui conférer un job étudiant, et ce sont ces parents, très aisés, qui lui donnaient de quoi subvenir aux besoins essentiels. Des cinq s du couple, Clotaire était, assurément, celui qui nétait pas le plus dépensier, ce qui avait le mérite de plaire à ses parents, qui lérigeait en exemple devant ses frères et sa sur qui jalousaient un peu, cest vrai, cette rigueur budgétaire propre au benjamin.
Le magasin nétait situé quà quelques pas de son immeuble. Clotaire ne tardait pas à rentrer : nous entrions dans lhiver, les soirées étaient fraîches et le jeune homme soupirait déjà lorsquil songeait au travail qui lattendait, une fois rentré. Avec son petit sac de courses, il pénétra dans lascenseur. Celui-ci, durant quelques instants, fut bloqué, ce qui pouvait agacer prodigieusement létudiant en droit : cela faisait déjà des semaines que les habitants de limmeuble se plaignaient des caprices incessants de cet ascenseur. Heureusement, ce petit contretemps ne devait pas durer bien longtemps
Rapidement, lascenseur reprit sa course et arrivé au deuxième étage, Clotaire se dégagea de lascenseur, sa sacoche dans une main, le sac de courses dans lautre, pour arriver devant la porte de son appartement, neuf pas plus tard.
- Salut, beau gosse
Alors quil allait introduire sa clé dans la serrure, Clotaire entendit cette voix, quil connaissait bien. Une voix suave, particulièrement fondante, qui pouvait assurément calmer un fanatique ou un séide. Une voix quil connaissait particulièrement bien, parce que cette voix, cétait celle de Cédric.
[A suivre
]
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!