Clotaire Et Pierre - Quatrième Épisode
Clotaire, la clé de la porte dans sa main, la sacoche et le sac de courses dans lautre, semblait pétrifié ; devant lui, un peu dissimulé dans la pénombre, Cédric sapprocha pour se placer à ses côtés, dun pas décidé, souriant légèrement. Sans lui répondre, détournant son regard pour le poser sur la serrure afin douvrir la porte, Clotaire entra le premier, suivi par Cédric, que le premier navait pas congédié. Sans dire un mot, Clotaire se déchargea de ses affaires, posant on sac de courses dans la cuisine avant de revenir dans la pièce principale pour poser a sacoche en cuir et quitter son manteau, tout cela sous le regard concentré de Cédric qui ne souriait plus, désormais attentif à tous les faits et gestes du locataire des lieux. Une fois débarrassé de ces formalités, Clotaire se mit à regarder son invité de dernière minute, lui accordant, pour la première fois, un sourire. Mais cétait davantage un sourire poli, comme sil tenait à montrer à Cédric quil était somme toute content de le voir.
- Que me vaut ta visite ?, linterrogea-t-il en se déplaçant vers le bar.
- Rien de bien particulier
Je tenais juste à te saluer de manière amicale.
En prononçant cette phrase, Cédric ne put masquer une certaine ironie. Quant à Clotaire, il nétait pas dupe, et cétait faute de le croire ; il savait pertinemment ce qui avait poussé son camarade à venir.
- Et comment tes-tu procuré mon adresse ?, demanda Clotaire dun ton suspicieux, à peine cordial.
- Je me suis contenté de la demander à Eugénie, et elle na eu aucune peine à me le donner, monsieur linspecteur de police, plaisanta Cédric, le ton fier qui nétait pas loin de la vanité.
Clotaire se tut. Lorsquil a entendu le nom dEugénie, il fut saisi dun sentiment de surprise. Car Eugénie, cétait sa meilleure amie du lycée. Tous les deux se sont rencontrés à la rentrée 2010, au lycée ; ils sont devenus très amis et leur complicité les a amenés à organiser de belles soirées mémorables, pour lesquelles Clotaire ressentait, de temps en temps, une véritable nostalgie.
Clotaire avait convié son camarade à sasseoir dans le salon, le temps pour lui de préparer une petite boisson pour eux deux. Il revenait de la cuisine, avec un plateau sur lequel était disposé deux verres remplis de diabolo menthe.
- A quoi trinquons-nous ?, demanda Clotaire en levant son verre une fois assis à côté de Cédric.
- Je ne sais pas
Disons
A toi, commença Cédric en faisant de même.
- A nous deux, alors, plaisanta Clotaire en étouffant un petit rire semblable à celui dun .
- Ou alors à ton couple.
Ces cinq mots jetèrent un froid dans tout lappartement. Autant Clotaire commençait à se détendre, autant il était désormais glacé, ne quittant pas des yeux son invité, le verre toujours à la main, tandis que Cédric commençait déjà à boire deux ou trois gorgées. Avant de poser son verre sur la table pour fixer Clotaire droit dans les yeux, cette fois sans lui sourire. Son visage était devenu ferme. Presque sévère. Ce qui ne favorisait pas quelque volonté de détente.
- Pourquoi dis-tu cela ?, demanda enfin Clotaire, après une longue minute de silence.
- Eh bien, si je men réfère à ce que jai entendu devant la salle détude
, commença Cédric, lair toujours sérieux.
- Amélie a-t-elle entendu quoi que ce soit ? coupa sèchement Clotaire en évoquant la partenaire de Cédric qui se trouvait avec lui devant la salle détude.
- Non, elle est venue bien plus tard, à peine quelques secondes avant votre sortie.
- Ah
Très bien, alors
Mais
- Mais quoi ?
- Tu
Toi, pour ta part
Quest-ce
- Lessentiel, répondit immédiatement Cédric, qui voulait faire comprendre à son interlocuteur quil était conscient de ce qui sétait passé dans cette salle détude.
Clotaire ne répondit pas, dabord soulagé que le seul qui ait su ce qui sétait produit dans cette salle soit Cédric, conscient malgré tout de lironie de la situation. Il reprit son verre pour boire un peu de son diabolo menthe, puis fixa de nouveau Cédric, qui paraissait cette fois un peu moins ferme, un peu plus tranquille, comme sil sagissait dun dialogue entre deux bons amis.
- Quest-ce que tu veux savoir ? Car je suppose que tu nes pas venu jusquici pour te contenter de me demander des nouvelles
- Si, quand même. Car on ne va pas se mentir : ce que jai entendu cet après-midi te concerne un peu nest-ce pas ? lâcha Cédric dans un petit rire qui gagnait Clotaire lui-même.
- Que veux-tu que je te dise
Cest tout récent. En fait, cela ne dure que depuis hier
- Ah
Rien de bien sérieux, donc.
- Détrompe-toi ; jai vraiment envie que cela le soit. Cest
Cest étrange mais je me dis quavec lui, cela peut marcher. En tout cas, jai toutes les raisons de le croire.
Après avoir dit cela, Clotaire reprit quelques gorgées de sa boisson puis sourit à son invité qui, lui, ne disait rien. Cédric paraissait figé, presque stupéfait, par les propos de son hôte. Certes, ce quil avait entendu cet après-midi lui paraissait suffisant pour comprendre que Clotaire prenait son pied avec son mec, mais il était loin de simaginer quun garçon comme lui pouvait être capable de tomber amoureux de quelquun daussi différent comme Pierre. Après tout, pensait-il, ils nont rien en commun, si ce nest quils sont effectivement bien foutus tous les deux : lun est brillant, lautre dilettante (et cest un euphémisme que de le dire) ; lun serait plutôt solitaire, lautre populaire ; enfin, lautre vient dun milieu très aisé quand il ne fait pas de doute que lautre est issu dune famille ô combien plus modeste.
Clotaire, qui avait lui-même terminé son verre, offrait à son camarade un deuxième verre. Durant une bonne partie de la soirée, Clotaire lui parlait de son tout récent couple, lui confiant quil semblait très heureux depuis que Pierre et lui ont franchi le pas ; Cédric, sans dire un mot, écoutait le récit de Clotaire, dune oreille attentive, approuvant parfois ses propos mais cachant ses doutes sincères quant à lavenir de cette aventure.
Cédric nen disait rien à Clotaire, mais sil doutait de lavenir de ce « couple » même pas officiel, il espérait fermement que ses doutes allaient bientôt savérer légitimes. Car, effectivement, il nest pas venu jusquà lappartement de Clotaire pour prendre des nouvelles de celui-ci ou sintéresser à son couple. Bientôt, il allait lui montrer les véritables intentions de sa visite « impromptue »
- Eh bien, je ne peux que te souhaiter que cela dure entre lui et toi.
- Merci beaucoup.
- Que cela dure, dans les deux sens du terme évidemment, plaisanta Cédric en parvenant à faire rire son hôte.
- Ce que tu peux être bête, souriait Clotaire en lui tapotant légèrement lavant-bras.
- Cela dit
Si lennui devait te gagner
Tu sais à qui faire appel.
Sur ces mots, Cédric commençait se rapprocher de Clotaire pour finalement lembrasser. Ce dernier, de façon surprenante, ne refusait pas le baiser. Néanmoins, contrairement à Cédric qui se plaisait à parcourir le corps de son partenaire avec se mains, Clotaire restait immobile un long moment, ne prenant même pas la peine daccorder à son invité le moindre geste tendre. Ce baiser fut assez court car soudainement interrompu par Clotaire qui labrégea de manière soudaine en décalant sa tête de côté, laissant Cédric dans une posture un peu fâcheuse.
- Pardon, je suis désolé.
- Désolé pourquoi ?, fit semblant de demander Cédric en posant sa main sur celle de son interlocuteur.
- Désolé de tavoir fait croire que ce genre de chose était encore possible entre nous. Cela ne se reproduira pas.
- Je suis persuadé que si.
- Je ne sais pas si tu as pris note de ce que je tai dit il y a quelques instants, mais jai vraiment envie que cela dure entre lui et moi.
- Pourquoi tu nas pas une seule fois prononcé son prénom depuis tout à lheure ?
- Je ne vois pas en quoi cela peut altérer les sentiments que jai pour Pierre, car je le nomme puisque tu le veux.
Clotaire était plus froid que jamais. Il faisait tout pour faire comprendre à Cédric quil nétait nullement intéressé par un plan cul. Mais Cédric nen croyait pas un mot. Aussi, sans prendre en compte ce que venait de lui dire Clotaire, il sempressa dembrasser de nouveau celui-ci qui, cette fois, nattendait pas avant de pousser, plus fermement, celui qui rêvait de soffrir à lui.
- Quand on la fait, toi et moi, je croyais que tu avais aimé cela, lâcha Cédric, franchement contrarié.
- Je ne dis pas que je nai pas aimé ce qui sest passé, au contraire, mais ce soir-là, toi comme moi, nous étions pleins comme des tonneaux ; je ne pense pas que ce serait raisonnable de remettre le couvert, répondit sobrement Clotaire.
- Oui, mais pour ma part, jen garde un très bon souvenir.
- Moi aussi. Franchement, jai vraiment aimé et si jétais libre en ce moment, je ne dirais pas ment non, mais comme je te lai dit, il y a quelquun dans ma vie. Ce qui sest passé dans cette salle tout à lheure, cétait différent de ce quon a fait, toi et moi, chez Eugénie. Cela na pas grand-chose à voir.
- Lui et toi, vous navez rien en commun.
- Cest assez vrai, mais cela me plaît : je suis certain que cest ce qui va nous rapprocher. Ne le prend pas mal, mais jai trop envie de lui ; pas seulement pour le sexe, mais aussi pour autre chose, que je ne peux pas vraiment décrire. Dans quelques semaines ou quelques mois, je serai peut-être lassé. Peut-être que je serai chiche de le tromper avec toi, mais ce soir, jen suis purement incapable.
- Bien
- Et cest inutile de chercher à me convaincre. De toute manière, même si je voulais bien, je te parie que tu serais déçu de ma contre-performance : je suis vraiment crevé par ma journée
Cédric se redressa. Il semblait un peu moins contrarié, sans doute parce que Clotaire venait de lui faire comprendre que, peut-être, il aurait envie, dici quelques jours, de se donner à lui sil allait devenir lassé de sa relation. Mais il comprit vraiment quil naurait, pour linstant, rien à attendre de Clotaire pour ce soir. Ce dernier se redressa également pour raccompagner son invité jusquà la sortie. Ils séchangèrent tous les deux un sourire amical, se saluèrent en échangeant quelques gestes daffection puis Clotaire ferma la porte pour se retrouver seul après cette soirée pour le moins très agitée
Avec toutes ces émotions accumulées, il avait complètement oublié de préparer son dîner. Comme il était assez fatigué et quil se rappelait du travail quil avait à faire avant daller se coucher, il se contenta de quelques biscuits qui devaient suffire à sa faim. Après cela, il alla sasseoir à son bureau pour commencer à travailler. Dordinaire, la concentration lui venait spontanément, comme une évidence ; le droit étant une vraie passion, il paraissait difficile de le détourner de ses études.
Or, ce soir, il avait toutes les peines du monde à se concentrer sur la dissertation quil devait rendre la semaine suivante mais quil avait à cur de préparer à lavance. Il songeait à sa rencontre avec Cédric et se rappelait de la soirée durant laquelle, entièrement abandonné aux effets de lalcool, il sest laissé aller avec lui chez Eugénie en ce soir dété. Il se mit à sourire mais navait pas oublié ce quil avait dit à Cédric : il avait envie dune relation sérieuse avec Pierre et, même si pour linstant leur duo se limitait à de simples activités sexuelles, certes très intenses, il souhaitait vivement aller plus loin avec lui. Était-il amoureux ? Cétait trop tôt pour le dire ; néanmoins, Clotaire est un garçon qui pèse chacun de ses mots avec une précaution particulièrement soignée : ce nest pas pour rien quen partant de chez Pierre, il a lâché devant lui : « Je taime ». Cétait, sincèrement, ce quil ressentait à cet instant. Et par ailleurs une invitation à aller un peu plus loin dans leur relation.
Pour autant, Clotaire était assez flatté de la drague de Cédric ; pas un seul instant il na songé à céder. La tentation pouvait ly pousser mais non. Peut-être quun jour, effectivement, ils devront refaire ce qui sest passé en ce soir dété, chez leur amie commune. Mais il nen avait pas très envie, au moins à ce stade.
Ne se préoccupant plus un seul instant de cette fichue dissertation, il quitta son bureau pour se diriger vers la salle de bain. Tout se bousculait dans sa tête, et Dieu sait quil avait cela en horreur, lui qui préférait les choses carrées et raisonnées
En un instant, complètement nu, il entra dans la douche pour sabandonner entièrement sous leau chaude, ce qui lui procurait un bien fou. En plus dune douche le matin, il aimait bien se prélasser sous leau chaude en rentrant des cours, avant de sattaquer à ses devoirs estudiantins. Il savourait, toujours avec soin, ce moment qui faisait partie de ses petits rituels. Après tout, cest aussi dans ce contexte quil sest rapproché de Pierre puisque celui-ci a littéralement fondu devant lui en contemplant son corps sortant à peine de la douche.
Progressivement, Clotaire manuvra la douche pour que leau soit de plus en plus chaude. En savonnant son corps, sattardant longtemps sur son sexe quil enveloppait de gel douche, il se mit à se rappeler de la soirée qui sest produite, quelques mois auparavant, chez Eugénie.
Ce soir-là sannonce vraiment festif. Ils étaient une petite quinzaine présents dans la villa des parents de la jeune bachelière qui voulait célébrer, avec quelques amis et camarades de classe, la fin de lannée scolaire mais aussi, et surtout, lobtention, pour tous les présent, du précieux sésame qui devait leur permettre dentrer à luniversité. Il faut dire que cette soirée devait ment vêtir un caractère particulier car tous, pour autant quils sappréciaient, allaient voir leur chemin se séparer, surtout parce que les études quils avaient choisi sannonçaient particulièrement exigeantes : médecine, droit, langues étrangères
. Des disciplines diverses et variées qui allaient bientôt les conduire à se dire au revoir pour un bon moment.
Clotaire figurait parmi ceux que lon pourrait qualifier « dinvités doffice » : ses rapports très complices avec Eugénie firent que sa présence simposait naturellement. Ils étaient si complices quEugénie, dans lentourage de Clotaire, était la seule, vraiment la seule, à connaître lhomosexualité de Clotaire, même si lui, peu à laise avec ce terme, se contentait de reconnaître quil avait de lattirance pour les mecs.
Alcool et joints allaient animer la soirée. Chacun profitait du moment ; comme tous sappréciaient mutuellement, la soirée ne pouvait quêtre formidable. Tous étaient très contents, très heureux, dêtre unis pour cette ultime fête joyeuse entre potes. Et Clotaire était particulièrement content car il avait remarqué que parmi les invités figurait un certain Cédric
Cédric Dereken. Un beau jeune homme blond, aux bleus très intenses, assez bien fichu car sentretenant régulièrement dans une salle de sport, et qui plaisait beaucoup aux filles... qui devaient être bien déçues, car Cédric aimait les hommes. Cest Eugénie qui, sur le ton de la plaisanterie, en avait informé Clotaire, au début de la soirée. Lui-même lignorait alors.
Clotaire nétait pas puceau : il avait déjà couché avec une fille et lexpérience lui avait bien plu. Néanmoins, depuis quil sest découvert son attirance pour les hommes, il était plus que tenté de coucher avec un garçon. Histoire de voir si cela pouvait lui convenir. Maintenant quun autre était lui aussi présent à cette soirée, et que, peut-être, il nallait plus le revoir, ce devait être loccasion parfaite ; il ne sagirait que dun coup dun soir et si lexpérience devait être ratée, ce nétait pas si important car ni lun ni lautre nétaient a priori amenés à se revoir
Sous le regard amusé dEugénie, qui nignorait rien du petit jeu que venait dinaugurer son ami, Clotaire commençait à se rapprocher de Cédric, qui ne le repoussait nullement. Assez rapidement, tous deux prirent leurs aises, afin de mieux se connaître ; ainsi apprirent-il quils allaient entrer ensemble dans la même fac de droit, ce qui pouvait les rapprocher encore un peu plus. Tout à tour, ils fumaient puis buvaient ensemble. Clotaire sen donnait à cur joie car cela pouvait avoir pour effet de le préparer un peu pour se rapprocher, de manière bien plus intime, de ce jeune homme qui lui donnait de plus en plus envie.
Tout au long de cette soirée, Clotaire et Cédric devinrent de plus en plus complices, si bien que, du fait de lalcool et du joint quils ont consommé, leurs conduites étaient de plus en plus « libérées »
Tous les deux dansaient à nen plus finir. « Bad Romance » de Lady Gaga, « Cest dans lair » de Mylène Farmer, « Last Friday Night » de Katy Perry, « Beat It » de Michael Jackson
Plus les tubes défilaient, plus les deux jeunes hommes se rapprochaient, comme sils étaient plus que jamais attirés lun par lautre. Cela ne devait pas manquer.
A un moment donné, Cédric avait prétexté ne pas se sentir très en forme et avait demandé à Eugénie, déjà bien éméchée pour sa part, où se trouvait la salle de bains. Assez confuse à cause des petits plaisirs dus à la fête, elle parvenait néanmoins à lui indiquer lendroit. Dun signe discret, tout sourire, Cédric avait sollicité Clotaire pour laccompagner, lequel nallait évidemment pas refusé.
Plaisantant lun et lautre jusquà létage où se trouvait la salle de bain, il leur fallut attendre que la porte se ferme pour que, attirés comme on pourrait lêtre par un aimant, tous deux se livrèrent à quelques caresses qui précédait un baiser un peu maladroit. Peut-être était-ce à cause de lalcool ou, plus simplement au stress.
- Dès que je tai vu, tu mas plu, confia Cédric.
- Cest pareil pour moi
Je crois quon est fait pour sentendre, répondit Clotaire, plus excité que jamais.
- Tu las déjà fat avec un mec ?
- Jamais. Cest la première fois.
- OK
Ben, ravi de tinitier, alors !, rigola Cédric, qui embrassa de nouveau Clotaire pour le mettre un peu plus à laise.
Tous les deux bien excités, ils se déshabillèrent mutuellement, tout en sembrassant, assez impatients dentamer ce coït. Cédric étant apparemment le plus expérimenté, cest lui qui « ouvrit les hostilités » en prodiguant à Clotaire une parfaite fellation. Clotaire, encore un peu malmené par les effets (entre autres) du Coca Whisky quil avait bu, tâchait de se concentrer pour savourer le moment. Il laissa sa main parcourir les cheveux de son amant dun soir tout en gémissant de plaisir. Cet instant, il en rêvait depuis longtemps. Il nétait pas tout à fait capable den mesurer la portée, mais il était en tout cas suffisamment conscient de vivre un moment quasiment magique : sa première fois avec un mec. Peut-être eut-il été mieux de lavoir fait dans les bras dun homme pour lequel il aurait eu de véritables sentiments. Mais ivre comme létait Clotaire, ce nétait pas vraiment le moment de se poser ce genre de question. Et puis à quoi bon ? Il était en train de soffrir à un mec, cest ce quil voulait.
Clotaire ne mit pas longtemps à jouir et, comme si cela devait être naturel, Cédric se mit à prendre un peu de la semence de son coup dun soir, avant de se relever puis de lembrasser, donnant ainsi à Clotaire, un peu de sa propre semence par le biais de ce baiser. Tous les deux souhaitaient aller plus loin désormais.
- Tas déjà
- Pris une queue dans le cul ? Oui, je connais, tinquiète. Et comme je me doute que tas envie, tu penses bien que je vais te faire ce plaisir !
Sortant une capote du portefeuille qui se trouvait dans la poche de son pantalon, Cédric en fit don à Clotaire qui lenfila, dabord maladroitement puis correctement.
- Vas-y, fais-toi plaisir, beau gosse
, provoqua Cédric en offrant son derrière à Clotaire qui se préparait à linvestir.
- Jespère que ma queue va te combler, lui répondit, euphorique, Clotaire.
Ce rapport sexuel était néanmoins assez laborieux car les effets de lalcool étaient encore persistants pour que la performance des deux amants soit absolue, mais ils avaient attendu cet instant si longtemps durant la soirée quils ne voulurent pas abandonner par dépit. Malgré cela, Clotaire parvenait à donner quelques coups de reins énergiques à son amant qui commençait à prendre son pied. Celui-ci poussait quelques gémissements qui devaient encourager le jeune actif à accélérer la cadence.
Au bout dun moment, Clotaire se redressa pour sasseoir contre la baignoire avant dinviter son jeune amant à placer son cul sur sa queue. Les mains sur les hanches de Cédric, Clotaire maîtrisait le jeu. Quant à Cédric, ses mouvements permettaient au duo datteindre le plaisir que tous deux convoitaient. Hélas, ce fut trop bref, car Clotaire, pour la deuxième fois, allait éjaculer, cette fois dans le cul de son coup dun soir tandis que ce dernier, dans un ultime cri de plaisir, lâcha son foutre sur le torse de son partenaire, auquel il accordait un dernier baiser, pour le remercier de ce moment quelque peu particulier mais somme toute assez délicieux.
Sous la douche, Clotaire se remémorait ce moment tout en commençant à caresser sa tige ; en pensant à Cédric, il bandait de plus en plus fort. Son sexe, large et long, prenait davantage dampleur lorsquil le caressait en simaginant copuler avec son camarade. Il ne songeait plus à cette première fois avec lui, mais simaginait plutôt dans une chambre, avec lui, lembrassant avec tendresse avant de se livrer, avec lui, à des caresses buccales réciproques, car depuis quil avait tenté la chose avec Pierre, il avait vraiment aimé
Sous une eau chaude très agréable qui parcourait son corps bien monté, il alla jusquà simaginer un plan à trois, avec Cédric, Pierre et lui. Il songeait à Pierre, suçant tour à tour les queues de Cédric et de Clotaire, tandis que ces deux derniers séchangeraient un baiser fleuve en liant leurs deux langues tout en savourant la double fellation dont leur ferait don ce troisième partenaire.
Puisque Pierre et Cédric étaient tous les deux passifs, Clotaire allait pouvoir satisfaire deux culs pour le prix dun. Ses deux amants, côte à côté, présentaient à sa vue leurs derrières quil voulait combler tour à tour. Il devait commencer par Pierre, avec lequel il adorait faire lamour. Suivrait ensuite Cédric ; pour faire patienter ce dernier, Clotaire, tout en insérant sa queue dans le cul de Pierre, introduisait un doigt dans celui de Cédric, qui réclamait plus : il voulait que Clotaire lhonore lui, à son tour.
Après avoir limé Pierre pendant quelques minutes, lui promettant de soccuper encore de lui dici quelques instants, Clotaire sortit sa queue pour linsérer dans celui de Cédric, qui la réclamait depuis déjà un bon moment
Le jeune actif du trio était un homme comblé : après tout, quel homme ne rêverait pas de voir deux semblables soffrir à lui comme seul un dieu pourrait avoir pareil privilège ? Il entendait bien prouver à ses deux partenaires quil était digne de leurs désirs et à en croire les gémissements réguliers de Pierre et de Cédric, il ny avait pas à douter de sa performance
« Oh oui, vas-y ! », « Ne tarrête pas, putain, cest trop bon », « Jadore quand tu me prends comme ça
» Tels étaient les encouragements que les deux passifs adressaient à leur amant dominateur qui se permettait de fesser ses deux partenaires comme il aimait à le faire, afin de leur prouver quil était le dominant incontesté du trio.
Clotaire, épuisé par tant defforts, allait bientôt éjaculer. Comme un seul homme, Pierre et Cédric sassirent devant lui pour recueillir le précieux liquide séminal du jeune homme, lequel nallait pas tarder à couvrir leur visage pour la plus grande satisfaction de Clotaire qui, dans un dernier râle qui devait avertir du plaisir qui était le sien, laissa ses partenaires prendre en bouche, une ultime fois, la queue encore raide de leur ami, qui passait ses deux mains dans les cheveux de ses deux amants
En songeant à cette scène ô combien torride qui reflétait son fantasme absolu, Clotaire lâcha un jet continu de sperme qui devait couvrir la vitre embuée de la douche. Le plaisir de simaginer dans les bras de ses deux hommes lavait littéralement achevé dépuisement.
Il sortit de la douche pour sessuyer avec une serviette blanche et ne prit pas la peine de revêtir un caleçon pour le reste de la soirée. Il avait complètement oublié dentamer sa dissertation, préférant sallonger sur son lit, pensant à ce triolisme avec Pierre et Cédric qui, bien quil lenviait, naurait certainement jamais lieu. « Après tout, ce nest quun fantasme, et ce nest pas ment bonne chose que de le réaliser », songeait-il, philosophe. Tout en caressant ses cheveux, il scrutait le plafond de sa chambre. Certes, imaginer un pareil plan à trois lui avait beaucoup plu, mais il savait que sil désirait le corps de Cédric, il nen était pas amoureux. La preuve : il navait pas cédé à ses avances, bien que cela pouvait le tenter. Il pensait fortement à Pierre, qui lui manquait déjà.
Il navait jamais connu cela avec un mec. Après avoir couché avec Cédric durant la fête dEugénie, il navait pas ressenti de manque à légard de celui-ci. Pour Pierre, cétait différent. Il avait vraiment envie de passer du temps avec lui. Bien sûr, Cédric avait raison quand il disait que ces deux là navaient quasiment rien en commun ; Clotaire lavait découvert lui-même la veille lorsquil reçut Pierre chez lui, juste avant que tous deux ne succombent lun à lautre. Mais il était persuadé que ces deux différences pouvaient consti une vraie richesse. Il souriait en pensant à tout cela : il faut reconnaître que Clotaire navait pas grand-chose dun sentimental, et le manque de gestes tendre ou daffection en public à légard de Pierre était là pour le prouver. Mais il voulait donner à ce duo quelque peu improbable une chance. Clotaire aimait le sexe, nul ne peut en douter à présent
Mais au-delà, il espérait vivre une sincère histoire damour avec un homme auquel il en donnerait. Il était persuadé que Cédric, quoique excellent amant, ne pouvait pas être cet homme, à linverse de Pierre qui, de manière un peu surprenante, le touchait plus.
Après avoir réfléchi à tout cela durant de longues minutes, il prit son portable pour écrire un SMS assez long à ladresse de Pierre : « Je narrête pas de penser à toi depuis tout à lheure, tu me manques vraiment. Jai une proposition à te faire, je préfère ten parler face à face ; disons que si tu veux bien, on se retrouve demain après-midi, après les cours, pour en discuter, dans les jardins de la fac. Je tembrasse avec limpatience de me retrouver dans tes bras » avait-il écrit, terminant son message en apposant un petit cur à la fin. Il en rigola tant cela pouvait lui paraître niais, mais il avait envie de lui montrer quil était amoureux.
Pierre ne mit pas longtemps (moins de quatre minutes à peine !) pour répondre : « Avec plaisir, bébé. Jai hâte dentendre ce que tu as à me dire. Moi aussi, je pense à toi tout le temps. Je taime comme un fou. Ton homme qui sennuie sans toi ». Heureux de cette réponse qui ne manquait pas damour, Clotaire senveloppa dans la couverture de son lit, songeant à celui quil aimait, déjà très impatient de lui faire la proposition dont il venait de lui parler.
[A suivre
]
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