Au Petit Minou
Ce restaurant Bio était très sympa, accueillant même.
L'enseigne, de bois peint, au dessus de la façade disait, Bienvenue au Petit Minou, en grandes lettres manuscrites blanches sur fond vert pomme. Avec en sus quelques fioritures genre arabesques pour faire style écolo.
D'ailleurs la patronne était très chaleureuse. Elle accueillait les clients, garçons comme filles, d'un grand sourire de bienvenue, comme il était dit sur l'enseigne. De ce côté-là, la promesse commerciale était tenue.
C'était une femme un peu hippie, un peu gitane, avec un accoutrement coloré bigarré, longue jupe large qui flottait volait autour d'elle quand elle marchait, chemisier blanc parfaitement transparent habillé de boléro noir brodé or et argent ouvert qui ne cachait rien de ses nibars lourds et bas aux aréoles sombres. Lesquels, impertinents, écartaient l'étoffe pour se montrer au balcon dès qu'elle bougeait.
La chalandise avait une certaine homogénéité : aucun gamin, aucun vieillard. Que des hommes jeunes, que des femmes belles, tous rieurs, sains de corps et d'esprit.
On se sentait bien dans ce resto. Probablement était-ce dû à la nourriture bio... Le bio, c'est la santé, c'est bien connu.
La patronne faisait le service mais avait aussi deux assistantes.
La blonde, style gretchen portait deux couettes marrantes. Elle avait d'énormes mamelles qui faisaient encorbellement sur son devant et sur lesquelles elle entreposait les plats qu'elle devait livrer aux convives.
Quand elle passait entre les tables chacun sentait sur sa nuque le souffle du foehn tant elle déplaçait l'air ambiant de sa vigueur juvénile et de son dynamisme.
La brune était, elle, fille fine à casque sombre de chevelure garçonne. Jupe courte, polo cintré serré sur sa poitrine de gamine aux tétés aigües, longues jambes gainées de collant noir mais surtout sourire de fille heureuse et gaie.
Les clients venaient de loin pour dîner dans cette auberge de campagne et vu qu'il y avait des chambres à l'étage, beaucoup se laissaient aller à descendre les bouteilles de blanc, de rosé, de rouge et même les digestifs après le dessert.
La brune tout le monde le savait était luronne. Et chacun essayait de se placer pour avoir ses faveurs, après le café gourmand.
Service terminé, elle montait sur la première marche de l'escalier et regardait, tournant la tête à 180°, la salle pour lancer une illade au garçon qu'elle avait, ce soir là, élu.
Et être celui-ci, celui-là qu'elle attendait pour monter, main crochée à la taille, son petit cul ondulant devant toute l'assemblée.
La blonde était deuxième marche du podium. Ses yeux ronds bleus énormes se posaient souvent non pas sur un garçon mais sur une fille. Enfin, il y avait des jours avec et des jours sans... Les filles attendaient le verdict comme on attend au flipper la partie gratuite en fin de jeu d'un grand floc de bois en résonance.
La blonde aimait les chaleurs d'amitié amoureuse sur ses seins entre ses cuisses. Elle aimait les glissements de longue chevelure et les chaudes humeurs de langue sur ses intimités.
Elle prenait l'heureuse élue par la main pour s'éclipser dans l'ombre des étages ... sauf quand c'était un garçon. Alors, solide femelle, elle le prenait dans ses bras comme un marié sa jeune épousée, et sous les vivats de la foule, montait l'escalier, athlète.
Mais la plus haute marche était, toujours, pour la patronne. Prééminence de hiérarchie ? Ou bien plus simplement juste hommage à ses qualités... Cette dernière sélection durait longtemps.
La patronne mélangeait une attitude bobo, réfugiée du Larzac avec comportement branché, Marais parisien plus que poitevin, Frigide Barjot ou Béatrice Ardisson bien plus que Béatrice Martin, autre coeur de pirate...
On avait compris, rien qu'à la regarder que l'enseigne du resto était surranée et que le petit minou qu'on nous promettait ne serait probablement pas au rendez-vous. Qu'il ne l'était plus, pauvre de lui, guère, petit depuis belle lurette.
La patronne avait son choix en main et d'un grand sourire congédiait tout son monde, au revoir à la fois prochaine.
Et chacun de penser, tous les gagnants ont joué. À nous next time d'à nouveau miser.
L'auberge fermait ses portes et les lumières du rez de chaussée s'éteignaient.
À l'étage, dans une chambre façon grand siècle, lit à baldaquin, la grande dame liait de cordons de soie bleu roi les poignets les chevilles d'un homme solide nu comme un ver sauf sa luxuriante toison de buste de jambes de bras de partout. Surtout d'entre les cuisses.
Elle, n'avait rien quitté de ses atours. Et n'a pas soufflé ni mouché les bougies des chandeliers pour faire l'obscurité dans l'immense chambre. Non, devant la grande glace sans tain du lit où était crucifié le héros de la soirée, elle s'était bien gardée de faire obscurité.
De toutes façons, personne n'aurait voulu, personne n'aurait accepté. Ni la victime très consentante, gagnant de la soirée, immobilisée en sacrifice au milieu du lit-autel, non plus que les perdants, convives d'un soir qui avaient un peu perdu mais beaucoup gagné d'être spectateurs de ce qui allait se passer. Derrière, tous entassés, la vitre sans tain au dessus de la fausse cheminée. Nettement plus d'hommes que de femmes. Néanmoins quelques unes, qui se pressaient, au premier rang, encore plus intéressées, encore plus curieuses de la suite.
Manifestement, la patronne n'était plus aux fourneaux dans sa cuisine devant son piano. Elle avait changé de registre et l'on se demandait si ses recettes érotiques seraient autant bio que l'était, soi-disant, sa gastronomie.
C'est quoi le bio en matière de cul ?
Et tous se serraient les uns contre les autres pour ne rien rater du spectacle.
Elle avait, sur une table roulante, à sa droite, une multitude d'appareils étranges à l'usage indéterminé. On reconnaissait un chinois, un cul de poule, diverses douilles canelées, un gâte-sauce aux allures de clystère, plusieurs spatules coudées et encore nombreux autres ustensiles dont un étonnant robot ménager à long col fin.
A sa gauche, sur une étagére s'alignaient des pots, des fioles aux contenus colorés avec étiquettes calligraphiées. Piments d'Espelette longs et étroits, gousses d'ail pelées brillantes nacrées, onguents façon coulis épais comme des appareils, épices aphrodisiaques et moultes décoctions vasodilatatrices.
Mais le spectacle en vrai était dans la salle. Et, comme à Paris-Texas, on était bien tous là serrés entassés emmêlès devant la fenêtre étroite du live show.
Moi j'avais une petite dame tout contre moi, postérieur callipyge dur cambré à mon pubis, sa robe de Tergal aux fines bretelles sous mon nez. Son matou n'était pas pas loin mais tant attentif au spectacle derrière la vitre qu'il n'était plus obstacle à nos machinations.
Ma main a levé le bas de la robe. Ses fesses ont acquiscé en caresse montante descendante sur mon érection. Deux pouces à sa ceinture et j'ai descendu sur ses cuisses la fine culotte. Ses mollets, ses pieds, ses chevilles ont eu tôt fait de dégager au plancher le chiffon. La main venue en arrière qui a descendu le zip a plongé dans mon calbut pour libérer la tige élastique saillante comme canne à pêche télescopique. Le gland dégagé de sa capuche s'est immédiatement immiscé entre ses fesses. La fourrure entre icelles, en dessous, était toute mouillée de ses turpitudes. La visite fut sans préambule.
Et nous mations le spectacle, à travers la vitre sans tain.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!