Plaisirs Troubles - 5/5

Plaisirs troubles
5ème partie

« « 5ème partie … et la dernière ! Patricia et Christelle, une première fois, une première nuit. Patricia a choisi ? Voyons ça … » ».

** Patricia, premier matin …**
Le lundi matin je me suis réveillée la première, gênée par un rayon lumineux qui passait à travers un interstice des doubles-rideaux mal fermés.
Pendant quelques secondes, je ne savais pas trop où j’étais, quelques secondes et le bras sur ma poitrine, la chatouille de cheveux dans mon cou, la lourdeur au creux de mon ventre … J’ai refermé les yeux, un énorme sourire aux lèvres : j’étais exactement où je voulais être, sans avoir pourtant réellement décidé.

J’ai levé la tête pour regarder l’heure sur le réveil : 6h20. Christelle l’avait réglé à 6h30, pour qu’on ait le temps de nous préparer toutes les deux, et Christelle avait proposé de me poser devant l’hôpital en se rendant à son travail. Elle ne s’est même pas réveillée quand j’ai étendu le bras pour bloquer la sonnerie. Tout doucement, je me suis tournée vers elle pour un baiser sur son front, après avoir écarté une mèche de cheveu.
Elle a grogné un peu, a déplacé sa main sur mon sein, et a brusquement ouvert grand les yeux en levant la tête :
— Oh ! Quelle heure il est ?
— C’est bon … encore dix minutes.
— C’est bien … Patricia ?
— Oui ?
— T’es la plus jolie fille qui ait dormi avec moi …
— Waouh ! Mais on n’a pas fait que dormir …
— Ah bon ?
Elle caressait doucement mon sein et a passé une jambe par-dessus les miennes, je l’ai retenu avant que son genou arrive sur mon ventre :
— Doucement, j’ai envie de faire pipi.
— Moi aussi … mais j’aime bien, le matin.
Elle s’était reculé et allongée sur le dos, attirant ma main vers ses cuisses :
— Sans appuyer sur mon ventre …
Elle gardait les cuisses à peine ouvertes.
— T’es toute collante.
— Ta faute …
Elle a repoussé du pied les draps au pied du lit.

Elle creusait le ventre et tendait les jambes en raidissant les muscles de ses cuisses.
J’ai ouvert ses lèvres de deux doigts serrés, caressé son clito dessous dont la tige a durci sous mes doigts, et ensuite je l’ai enfermé entre mes deux doigts avant de le balayer de droite à gauche de plus en plus vite, sans mouiller mes doigts, sans la toucher autrement que de mes doigts tendus. Elle avait les mâchoires crispées et les yeux clos sous ses sourcils froncés.
Elle a joui très vite, le dos arqué soulevé du drap et a replié brusquement les jambes en levant les genoux, arrachant ma main d’elle, les ongles de sa main entre nous plantés dans ma cuisse.
Je sentais son cœur cogner fort sous ma joue posée sur sa poitrine.

Elle faisait couler un bain pendant que je faisais pipi.
— Comme le premier jour ! Tu te souviens ? Tu voulais pas …
— J’avais une sacrée gueule de bois … tu profitais de moi ! Et puis tu voulais m’arracher mes poils, tu me faisais mal.
— Mmm. Mais t’aimais ça ! Si j’avais insisté …
— Tu m’as laissée en plan !
— Et maintenant y a plus rien à arracher ! T’as promis hier ! Tu te rases plus ! Allez viens, l’eau est chaude.

Je n'avais pas prévu de rechange au-delà du week-end, je n'avais que mes vêtements de la veille, une jupe noire et un pull, et je n'avais plus de dessous de rechange :
— Christelle, tu me prêterais pas une culotte ?
— Non.
— Mais ... j'ai plus rien de propre ! S'il te plaît !
— Non, tu gardes les fesses à l'air, aujourd'hui ! Tu penseras à moi, comme ça !
— Allez ! ...
— Non.
Elle a pris mes joues entre ses mains et m'a embrassée :
— N'insiste pas, chérie, fais ce que je te dis ... fais-le pour moi.
Après la tendresse de la nuit et du réveil, son exigence était inattendue.
Vous vous en doutez, depuis le temps, je suis une fille bizarre ... elle a fini de s'habiller et j'ai enfilé ma jupe et mon pull ... je me suis chaussée dans l'entrée .
.. elle a soulevé ma jupe ... ce regard qu'elle avait ! qui faisait mes joues brûlantes, et ce sourire après en trouvant mon sexe mouillé ...
Elle n'a pas dit un mot. Moi non plus.

Un baiser devant l'entrée de l'hôpital :
— Pense à moi, chérie. Je viendrai te chercher ce soir.
Toute la journée j'y pensais. Pas un instant où je n'aie eu totalement conscience de ma nudité imposée, conscience de chaque battement de sang dans mon sexe nu.
Je suis bizarre ? Sans doute, peut-être, je sais pas ...

Elle m'attendait le soir sur le parking, adossée à la portière de sa voiture. Elle avait un grand sourire après que j'aie posé un baiser sur sa bouche. J'ai fait un petit signe de la main à Jade qui m'avait accompagnée et qui se trouvait tout bête, se retournait tous les deux pas en allant vers sa voiture. Christelle riait de bon cœur.
— Ça a marché.
— Quoi ?
— J'ai pensé à toi toute la journée !

Elle m'a déposée devant chez moi. J'ai préparé un sac avec quelques rechanges avant de la rejoindre chez elle. Je n'ai même pas eu besoin de sonner : elle avait dû guetter l'ascenseur et m'attendait à sa porte. Elle me tendait un petit trousseau avec les clés de chez elle :
— On n'aura pas toujours les mêmes horaires ... viens !
Elle a pris mon sac d'une main, a enroulé un bras autour de ma taille et a claqué la porte d'un coup de pied dans notre dos en m'entraînant dans la chambre. C'est elle qui a défait mon sac, a suspendu dans son armoire la robe et les deux jupes, a posé mes dessous dans la commode au pied de son lit. Elle riait et secouait la tête en voyant le string et les petites culottes :
— Ça t'as manqué ?
— Pas vraiment.
— Tu t’en serviras pas …
Elle s'est approchée de moi et des deux mains dans mon dos à abaissé la fermeture éclair de ma jupe, défait le bouton à la taille. Ma jupe est tombée à mes pieds. Elle m'a poussée contre le mur d'une main sur ma poitrine et a pris ma main pour la poser sur mon ventre :
— Caresse-toi.

J'ai mis longtemps à lui obéir. Elle ne quittait pas mes yeux des siens, ne cillait pas, ne souriait pas, elle attendait. Elle a posé un baiser sur mes lèvres quand j'ai commencé à me caresser. Mon sexe était aussi mouillé que le matin en partant, et j'avais été dans cet état toute la journée, n'essuyant mes sécrétions qu'à mes passages aux toilettes.
Elle posait de petits baisers sur mes joues et mes lèvres, caressait mes seins à travers mon pull, voulait que je garde les yeux ouverts fixés aux siens tout le temps.
Elle a deviné, à mon souffle peut-être, mes lèvres mordues, la brusquerie de mes gestes, mon regard, que j'allais jouir et a bloqué ma main, m'a plaquée les deux mains au mur au-dessus de ma tête :
— Pas maintenant, attends.
Elle a fait un pas en arrière et a enlevé son pantalon et son petit slip noir, m'a attirée sur le lit.

Je l'ai caressée longtemps. Moi aussi je guettais la montée de son plaisir. Très souvent je me suis interrompue, la main en suspens au-dessus d'elle, pour ses plaintes de frustration et ses sourcils froncés, ses tremblements et ses frissons, pour les poings qu'elle serrait et la colère dans ses yeux.
Je l'ai faite jouir de tous petits frôlements légers, de mon souffle sur son ventre, et à peine apaisée jouir encore en plantant deux puis trois doigts profonds au creux de son ventre, sans m'interrompre aux premières contractions, au contraire en accélérant la cadence.
Elle a cédé la première, hors d'haleine.
Elle a posé sa main sur la mienne pour que je ne bouge plus pendant un long moment, et puis en serrant mon poignet elle a commencé de lents va-et-vient de mes doigts en elle en ouvrant grand ses cuisses. De sa main elle a resserré mon petit doigt avec les autres doigts, m’attirait très fort dans son vagin et donnait le rythme, vite, fort, la tête relevée, les abdos contractés sous mon front posé sur son ventre.

Elle allait jouir, je le voyais à ses yeux mouillés, sa bouche crispée, je sentais ses cuisses trembler.
J’ai arrêté de la caresser, retiré mes doigts d’elle à échappant à sa main sur mon poignet.
Un éclair dans ses yeux. Elle s’est redressée et m’a repoussée, m’a tirée par les pieds en travers du lit, la tête dans le vide et s’est mise debout, ses jambes ouvertes au-dessus de mon visage, m’a enlevé mon pull de gestes brusques et soulevant mon soutien-gorge au-dessus de mes seins sans le dégrafer :
— Suce-moi !
Elle se frottait sur ma bouche, giflait mes seins d’une main, fort, pinçait un téton après, fort, étouffant mes gémissements de douleur de son sexe écrasé sur mon nez, mes lèvres.
— Ecarte les jambes … plus !
La main à plat elle a frappé mon sexe, droit sur le clito et les lèvres, de son autre main dans son dos elle serrait mes cheveux pour maintenir ma bouche contre elle.
Pour me protéger je remontais les genoux en serrant les cuisses, elle me repoussait, giflait fort entre mes jambes dès que j’ouvrais à nouveau les cuisses.
Elle a joui sur ma bouche en s’affalant sur moi, sa bouche sur mon sexe brûlant de ses gifles et m’a mordue. J’ai joui aussi en serrant sa tête entre mes cuisses.

Elle était en nage, le front et les joues mouillées de transpiration, elle riait en me redressant, étalait d’une main sur ma bouche le mouillé dont j’étais barbouillée avant de m’embrasser.

Elle s’est assise contre les gros oreillers dans son dos en m’abandonnant assise sur mes talons agenouillée au milieu du lit.
Elle a glissé un pied entre mes genoux, forçant le passage entre mes cuisses jusqu’à plaquer la plante du pied contre mon ventre. Elle penchait la tête de côté et se mordait la lèvre inférieure et d’une main entre ses cuisses, elle se caressait doucement. Je ne bougeais pas, concentrée sur la chaleur de son pied au creux de mes cuisses et sur le lent mouvement de ses doigts dans l'éclat rose et brillant de son sexe.
Elle s’est interrompue un instant pour se pencher vers la table de nuit, en a sorti un gode noir qu’elle a posé à côté d’elle avant de reprendre sa caresse. Elle me fixait en souriant :
— C’est pour toi !
Je n’ai pas détourné les yeux. J’avais aperçu l’objet quand elle l’avait sorti du tiroir. Une provocation ? C’était celui que Charlène m’avait montré, plus gros que celui dont elle s’était servi plus tôt le jour où je les avais suivies.
— Si tu veux … Tu veux ?

**Christelle ...**
Elle avait le regard fixe, la bouche entrouverte, la respiration oppressée. Je voulais savoir. Elle avait vu le gode, celui que Charlène lui avait montré. Je m’étais fâchée.
Elle a rampé sur ses genoux pour s’approcher de moi et j’ai replié ma jambe, gardant mon pied contre son sexe rougi des claques que je lui avais donné, une trace de mes dents sur une lèvre.
Elle a dégrafé dans son dos le soutien-gorge à armature noir brodé de rouge et me l’a tendu avant de poser ses mains sur ses cuisses.
Elle a vraiment des seins superbes, étonnants pour une fille aussi mince. A peine s’ils s’affaissaient sur son torse une fois libérés du soutien-gorge, ne s’écartaient même pas, comme collés, ne laissant qu’une étroite et profonde vallée entre eux.
Sans détourner ses yeux des miens, elle a tiré vers elle mon pantalon posé au pied du lit et en a sorti la fine ceinture de cuir et me l’a tendue, une lueur de défi dans les yeux.

Je l’avais provoquée avec le gode, elle me provoquait à son tour. Je voulais savoir ? Je savais.

— Charlène n’aurait pas dû te dire de te raser. Je te préférais nature. Tu laisseras repousser.
— … d’accord.
— Et plus de dessous, comme aujourd'hui, même ton soutien-gorge, c’est à peine si tu en as besoin. On verra.
Elle était incroyablement belle …
Elle s’est penchée en arrière, les mains derrière elle posées sur ses chevilles.
Elle s’offrait, sans pudeur et sans retenue.
Je lui ai tendu le gode. C’était un gode réaliste, fortement veiné, avec un gros gland dessiné au bout. Sa main tremblait un peu en le prenant, mais elle n’a pas hésité.
Elle s’est dressée sur les genoux et l’a présenté à l’entrée de son vagin, en s’ouvrant de l’autre main.
— Mouille-le bien, mais c’est pas là que je le veux.
Son regard s’est voilé et elle s’est mordue les lèvres, n’a pas fait le moindre commentaire, elle avait une toute petite voix :
— … d’accord.

Elle l’a posé dans son dos, l’a tenu d’une main au début et puis l’a lâché, se tenait cambrée, les mains crispées sur ses chevilles, ses genoux se décollaient en partie du lit quand elle se forçait à basculer en arrière. Elle ne me quittait pas des yeux en essayant de s’empaler sur le gode.
Elle respirait vite, les yeux écarquillés fixés à mes yeux, les joues barrées de deux grosses larmes et le plus incroyable un sourire aux lèvres, sourire tremblé, sur son visage un mélange de défi et de fierté, de douleur aussi.
Je ne l’ai pas laissée continuer. Je l’ai prise dans mes bras.
— Une autre fois chérie, une autre fois ...

Elle a déménagé il y a deux semaines pour vivre avec moi.

** Babou …**
J’en étais à mon huitième mois quand elles sont venues nous voir. Je n’avais rien dit à Pascal. Il ne savait pas que sa sœur avait déménagé et vivait maintenant avec Christelle. J’avais dit « Une amie ».
Je ne l’avais jamais rencontrée : une jolie jeune femme, vraiment, j’avais imaginé … une fille-mec, je ne sais plus, on se fait des idées idiotes, des fois. Franchement jolie, et malgré mes préventions, elle m’a tout de suite été sympathique.
Pascal n’a pas été surpris plus que ça qu’elles s’installent dans la même chambre, et lui n’a rien vu de ce qui était évident pour moi : les petits gestes, les regards, les sourires échangés.

Il s’est réveillé dans la nuit, s’est brusquement assis dans le lit : c’est qu’elles n’étaient pas discrètes ! Moi, je les entendais depuis un moment déjà à travers la mince cloison séparant nos chambres et je me suis mise à rire en voyant la tête qu’il faisait quand il a allumé la veilleuse.
— Ça y est ? T’as compris ? Tu vois jamais rien, toi ! Allez éteins !
Il s’est tourné au moment où je tendais la main pour le faire se coucher. C’était pas volontaire : en plein sur son sexe ! Je sais pas si c’était un reste de rêve, ou si c’est les bruits des filles de l’autre côté du mur, mais … il était en forme !
Je l’ai pas lâché ! Au contraire ! J’ai commencé à le caresser pendant qu’il éteignait la lumière.
— Babou, tu crois que …
— Tais-toi, Pascal, tais-toi.
Je l’avais enjambé, j’étais au-dessus de lui.
Ça faisait cinq mois ! Pas question qu’il me repousse !
J’ai failli me pencher pour cogner au mur et dire merci aux filles !

**Patricia ...**
Babou chantonnait dans la cuisine quand je me suis levée. Elle avait la mine réjouie :
— Eh bien ! t’es en forme, on dirait !
— La vie est belle ! Et … c’est un peu grâce à vous !
Elle préparait une cafetière en me jetant des regards amusés, continuait à chantonner. Elle s’est glissée dans mon dos, son gros ventre dans mes reins et m’a pris dans ses bras :
— Vous êtes … bruyantes !
— Oh ! Désolée ! ça se fait pas … on t’as réveillée ? Pardon !
— J’étais pas la seule à me réveiller, ton frère aussi !
Elle m’a embrassée dans le cou et a murmuré à mon oreille :
— Ça lui a donné des idées … Et après, le bébé a dansé toute la nuit !

Pendant tout le week-end Pascal n’arrivait pas à me regarder sans rougir. Je le voyais de temps en temps regarder Christelle en fronçant les sourcils, comme indécis à ce qu’il devait penser d’elle. Babou aussi voyait son attitude vis-à-vis d’elle et moi, et chaque fois haussait les yeux au ciel en soupirant en me regardant.
Pascal a attendu le dernier moment, sur le quai de la gare pour en parler. Pour la première fois depuis bien longtemps, lui qui est toujours tellement réservé, m’a pris dans ses bras et m’a dit :
— Elle a l’air gentille … j’espère que ça va aller pour toi maintenant.
— Ça va aller p’tit frère, et toi, occupe-toi bien de Babou ! Elle était … rayonnante, ce matin !
Je me suis penchée à son oreille :
— Ça lui manquait, gros bêta !
Il est devenu cramoisi en voyant mon grand sourire.
Un peu plus loin sur le quai, Christelle avait les deux mains posées sur le ventre de Babou et elles riaient.

** Christelle … **
Je n’avais pas trop envie de l’accompagner à Nantes quand elle en a parlé : ça faisait un peu « je te présente à ma famille », mais finalement, j’avais bien fait de lui céder, sa belle-sœur est vraiment une chic fille.
Enceinte jusqu’aux yeux ! Un peu fatiguée, mais toujours gaie et souriante.
Et inquiète !
On a discuté quand Pascal, son mari, et Patricia étaient partis faire des courses samedi en fin d’après-midi. Elle m’a beaucoup parlé au début de celui avec qui elle avait vécu avant de déménager, de s’enfuir à Paris.
Elle était inquiète comme pourrait l’être une grande sœur, une mère, de voir sa « petite » s’engager en terrain difficile.
Ça m’a fait bizarre de dire à une inconnue que j’étais amoureuse …
Comment c’est venu ? Je ne me souviens plus, mais à un moment elle m’a raconté sa nuit. Elle riait et en même temps elle avait les larmes aux yeux.
— Les hommes se rendent pas compte, à quel point ça nous change … on se voit devenir énorme, empotée, et Pascal, t’as vu ! un ours ! Un gentil nounours, d’accord, mais … je me sentais moche, difforme, et lui, il me touchait plus ! Cinq mois !
— Il avait peut-être peur …
— A trois mois ? Et puis t’as vu comment il est ! Il dit rien !
— Et toi non plus !
— Toi t’as causé avec Patricia !
Elle riait en faisant la moue.
— Elle m’a raconté plein de choses … plein de petits secrets !
Elle a rougi en fronçant les sourcils. Je me suis collée contre elle sur le canapé en passant un bras sur ses épaules.
— Des secrets ?
— Mmm … quand vous étiez ados … et puis la dernière fois qu’elle est venue …
— Il s’est rien passé !!! Qu’est-ce qu’elle t’a dit ?
— Que t’étais en manque, que t’avais besoin qu’on te trouve désirable … que t’étais plus fragile que tu veux bien le montrer … que tu l’aurais peut-être laissée faire … et peut-être pas …
— Elle t’a dit tout ça ? Non, j’aurais pas … on a jamais fait, tu sais ?
— Je sais, elle m’a raconté.
— Ado, elle était … démonstrative ! Autant que son frère est renfermé, c’est tout dire ! Vous vous êtes connues comment ?
— Elle t’a rien dit ?
— Pas vraiment. Juste qu’elle avait rencontré … en fait elle m’avait dit « deux filles ».
— Elle devait parler de Charlène, une amie. Elle avait trop bu … je suis pas très fière de moi !
Elle m’a donné une claque sur la jambe :
— T’as profité d’elle ?
— Non ! … enfin … un peu. Elle me provoquait … et puis elle est belle !
— Elle a toujours été comme ça. Et c’est vrai qu’elle est belle !

On était toutes les deux dans le canapé quand Patricia et son frère sont rentrés. J’avais la main sur son gros ventre pour suivre les mouvements du bébé. Ils nous ont rejoints. On avait tous les mains sur son ventre ! Patricia l’a suivie dans la salle de bain pour l’aider à se laver les cheveux.
J’ai fait un clin d’œil à Babou :
— Soyez sages !
Elle a éclaté de rire en prenant le bras de Patricia.

On avait des places sur un carré convivialité dans le TGV de retour. Patricia s’est endormie contre mon épaule, les jambes repliées sur le siège. Je somnolais un peu aussi. J’ai vu le jeune-homme en face de nous regarder au-dessus de la tablette de séparation et donner des coups de coude à sa voisine pour lui montrer les cuisses découvertes de Patricia d’un mouvement du menton. Les yeux à demi-clos, j’ai vu la fille froncer les sourcils puis rougir.
J’aurai pu … je n’ai rien fait, au contraire. J’ai laissé la robe de stretch noir de Patricia où elle était, les deux jeunes gens en face de nous se rincer l’œil tranquillement.

Je lui ai raconté en arrivant chez nous. Elle m’a fusillé du regard :
— Et t’as rien fait !
— Ils ont un joli souvenir de leur voyage. Tu m’avais obéi ?
— Pourquoi ?
— Soulève ta robe !
Ce jour-là, comme presque tous les jours maintenant, elle ne portait rien sous sa robe.
— Oui, un joli souvenir !
Elle serrait les poings, des éclairs dans les yeux :
— N’empêche, ça se fait pas ! Qu’est-ce qu’ils ont dû penser ?
— Tu les connais ? Non ! Alors tu t’en fous ! Et puis moi j’aimais bien qu’ils matent ta chatte !
— Ah oui ! à ce point là ?
— J’avais un peu remonté ta robe, discrètement. Viens !

En quatre semaines, ses poils avaient un peu repoussé, un peu durs et piquants sur le Mont de Vénus et dans l’aine, là où sans doute elle s’entretenait avant, plus doux et soyeux sur les lèvres et en haut des cuisses.
Même là je lui avais demandé de ne plus les raser. Elle avait protesté :
— Ça fait pas joli.
— Si tu portais des slips ou des strings, c’est vrai, ça ferait bizarre, mais puisque tu n’en mets plus ! Et puis c’est pas comme si tu te déshabillais devant tout le monde ! Si ? Bon, sur les cuisses, j’avoue que c’est pas terrible … viens, je vais arranger ça !

** Patricia …**
Naïve que j’étais ! Je croyais qu’elle allait utiliser le petit rasoir à main qui était sur l’étagère au bord de la baignoire … Mais non ! elle a sorti d’un placard un pot de cire froide et des lingettes !
— T’es sûre ? Avec ça ?
— Mais oui, je suis sûre, pourquoi tu fais cette grimace ?
— Ben … à la cire !
— T’es douillette ?
Elle s’était assise au bord de la baignoire et m’avait soulevé une jambe pour que je pose un pied à côté d’elle. Elle étalait la cire, arrachait les poils avec un petit tampon. Dieu que ça fait mal ! Elle riait et se moquait de moi parce que je gigotais :
— Hey ! Tu débordes, là !
— Ouais, j’enlève tout. Finalement en petite fille, t’es pas mal. Et puis tu commences à piquer … ça sera plus doux ! On laissera repousser une autre fois.
Elle, ça l’amusait de me voir grimacer : au lieu de tirer d’un coup sec, elle y allait plus lentement, étirait la peau en arrachant presque rien, recommençait. Elle faisait durer. Sur le mont de Vénus, ça va, s’était pas trop douloureux, mais dans l’aine et en haut des cuisses, c’était une autre histoire, et quand elle s’est occupée des lèvres, s’était encore pire : elle les étirait, les ouvrait … une !
Autre forme de quand elle a décidé de s’occuper de mes fesses ! Elle m’avait faite mettre debout au bord de la baignoire, penchée en m’appuyant au mur devant moi, les fesses tendues vers elle.
— Voilà ! T’es toute neuve toute lisse ! Et … toute mouillée aussi ! Tu faisais des grimaces, mais finalement, tu vois ? ça t’a plu !
Non, ça ne m’avait pas plu, mais … je suis comme ça ! Et quand elle m’a massée ensuite avec de la crème hydratante, ça n’a rien arrangé à mon état ! Liquide !

** Christelle …**
Cathy, l’infirmière qui m’avait parlé d’elle avant même que je la connaisse, m’avait dit qu’elle aimait être bousculée. En fait, elle n’en savait rien mais avait deviné juste.
Je m’en étais aperçue dès le premier jour. Elle n’avait pas ‘besoin’ d’être bousculée pour éprouver du plaisir, pas plus que je n’avais ‘besoin’ de la malmener, mais voilà, l’une comme l’autre apprécions ces jeux et ces rôles.
Ce que j’aimais surtout, c’était de la voir se figer, son regard se voiler quand je la poussais à faire, ou subir, ce que d’autres qu’elle n’auraient jamais accepté.
Elle avait ce regard-là le jour où je l’ai épilée, au retour de notre week-end à Nantes.
Je savais que je lui avais fait mal en l’épilant, et elle ne s’échappait pas, ne protestait pas.
Acceptation et défi.
Elle serait venue s’installer chez moi si je ne lui avais pas proposé ces moments ? Je lui aurais demandé de vivre avec moi ? Peut-être oui, peut-être non. Comment savoir ?
Nous nous étions trouvées, pourquoi chercher au-delà ?

Quand j’arrachais ses poils sur son sexe, je voyais en même temps ses dents serrées et ses grimaces de douleur, ses tremblements, et ses yeux noyés de larmes pleins de défi, provoquants. Et elle était tellement mouillée ! Impossible de ne pas voir qu’elle était excitée par ce que je lui faisais subir.
Je la tenais par la main en l’entraînant vers la chambre. J’ai sorti de la table de nuit le gode que je lui avais déjà proposé une fois, sans la laisser aller jusqu’au bout.
Elle baissait la tête, ne quittait pas des yeux le monstre noir et veiné que je tenais dans ma main, aussi épais que mon poignet, avec au sommet un gland encore plus gros.
Elle tremblait et se mordait les lèvres, ses bras fermés autour de son torse sous ses seins.

Elle a enlevé son soutien-gorge et est allée vers la commode, a posé au bord ses mains qui tremblaient. Elle a poussé un gros soupir et a ouvert le premier tiroir. En se retournant elle tenait ma petite ceinture de cuir tressé dans les mains et me l’a tendue, comme elle l’avait fait la première fois.
Ce jour-là, c’est moi qui avais interrompu le jeu, et c’était elle ce soir-là qui décidait de le reprendre.
Ses mains tremblaient, ses lèvres tremblaient, elle me fixait de ses yeux mouillés.

Elle a posé le gode dressé que j’avais enduit sur toute sa longueur de lubrifiant au sol dans la ruelle entre la commode et le lit, s’est agenouillée au-dessus, l’a placé entre ses fesses et a levé les yeux sur moi, faisant saillir ses seins de sa cambrure et de ses bras croisés dans son dos.

Elle s’est empalée, mâchoires crispées pour retenir ses plaintes, descendant par à-coups sur le gode à chaque zébrure du cuir qui marquaient ses seins de traces rouges.
A la fin, sans avoir un seul instant quitté mes yeux des siens, pratiquement assise sur ses chevilles, les joues barrées de grosses larmes, des larmes que moi j’avais retenues, elle me souriait.

**Jade …**
C’est ma copine. Quoi dire d’autre ? Lesbienne ? Ben oui, et alors ? Tout le monde est au courant, vous savez ! A part Cathy qui ne nous parle plus …

**Charlène …**
Je les aime ! Voilà ! Tout est dit ! Jalouse ? Mais non, voyons ! Bon … elles ne m’invitent plus à passer la nuit avec elles, ça, je leur en veux … Mais non !! Je plaisante ! Et puis, regardez-les, elles sont belles, non ?

**Babou …**
Je suis tellement contente pour elle ! Regardez comme elle est heureuse ! ça se voit, non ? D’habitude les s ont une marraine et un parrain, mon fils va innover : il aura deux marraines !

**Christelle et Patricia …**
Pourquoi on se marie ? Ben … parce qu’on peut, parce qu’on veut … parce qu’on s’aime ! C’est pas des bonnes raisons ?


Voilà ! L'histoire se termine.
J’étais invitée au mariage. C’est là que je les ai tous et toutes rencontrés. Elles racontaient toutes leur histoire par petit bout, ça m’a donné l’envie d’en savoir plus. Je les ai toutes revues, elles m’ont donnés des détails …

Ah, j’oubliais, … vous savez, leurs jeux un peu … enfin vous voyez de quoi je parle, elles m’ont dit que ce n’est pas si souvent, mais elles avaient un drôle d’air en le disant.
Et pour le tatouage dans le dos de Patricia, dont on voit le début dans son cou, elle n’a pas voulu me le montrer : elle a dit : « Quand il sera fini ! il reste un peu de boulot, là … » et elle soulevait sa jupe pour montrer sa fesse gauche. Nue. Depuis qu’elle connaît Christelle, bientôt trois ans, elle ne porte plus de culotte !

Ce mariage, c'est un bon souvenir, un très bon souvenir ... Jade ... c'est à leur mariage qu'on s'est rencontrées ... un beau sourire, plein de douceur ...
— Tu danses ?
— Pourquoi pas.
On a ... dansé ! On a dansé tout l'été ... on a dansé cet hiver ...

Misa – 01/2016

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