Le Désir Au Ventre
Je mendormais dans mon fauteuil club, dans lattente de larrivée de Julie. Refoulée par sa cousine, où choisira-t-elle de passer la nuit? Elle a peu de choix, mais jai joué gros. Elle ira chez sa mère, rejoindre Loïc. Ce serait normal pour une mère, sauf si elle ne veut pas donner à sa propre mère trop dexplications sur ses errances damour actuelles, si elle veut continuer à passer pour une personne digne de confiance et daffection, raisonnable et responsable. Elle nest plus à lâge où on accepte les conseils de sa maman ! Un jugement sévère de sa mère, à 27 ans, est insupportable. Ou par amour ou intérêt elle se rendra dans la chambre dhôtel de son désormais amant. Et alors, à quatre jours de lembarquement, son champion simposera comme son dernier recours. Il a certainement retrouvé de lénergie et saura utiliser sa grande expérience des femmes pour combler le retard pris la première fois par la faute de Maud. . Le coupable, ce ne peut pas être André, évidemment. Jai vu lartiste à luvre à plusieurs reprises avec les femmes mariées de son harem dinsatisfaites perpétuelles, toujours volontaires pour se faire tirer.
Aucune de ces amoureuses nest sortie indemne de leurs accouplements phénoménaux. Avec la bouche ou les doigts, il sait allumer le feu. De soubresauts en bonds, de gémissements en plaintes et supplications, minces, rondes ou fortes, ces femmes, petites ou grandes, de type varié, adoptent le même comportement, je lai encore relevé en passant en boucle les DVD. Elles prennent appui sur leurs épaules et sur leurs talons et on voit monter leurs fesses, se lever leur ventre, souvrir leurs cuisses et elles poussent la bosse de leur sexe éclaté comme une grenade vers la main qui agite leur vagin et les fait trembler denvie impatiente, ou vers les lèvres et la langue qui attisent les brûlures de leur clitoris. Le bouton de rose est le déclencheur systématique des appels hystériques, il sait en user :
- Oh ! Prends-moi.
« Fais-moi jouir » cest lalpha et loméga de ces empoignades, éjaculations, suées et baisers ardents
André est passé maître dans le maniement de ce point ultra sensible. Par pitié et grandeur dâme il compatit et finit par céder à la demande pressante et il enfonce son pieu consolateur dans le goulet en transes. Là encore, avec patience il lime, alterne les coups de reins en rafales et les immobilisations énervantes ou les poussées profondes contre le col de lutérus Malgré son jeune âge il est très performant, sait faire durer les halètements dune maîtresse à bout de souffle ou accélérer brutalement la cadence des pénétrations endiablées. Il obtient généralement plusieurs orgasmes en chapelet, dune intensité de plus en plus forte. Et lamante le quitte pour rejoindre un mari déconsidéré, jamais elle noublie de réclamer la date et lheure de sa prochaine plage de bonheur.
Ce soir Julie à lhôtel, servie par ce taureau remonté à bloc , qui a pu sabstenir de se disperser par souci de se montrer sous son meilleur jour afin dimposer au corps offert sa marque pour asseoir son emprise sur sa conquête, Julie, ma femme perdue, fera comme les autres, le trouvera indispensable à lépanouissement de sa libido.
Toute la machination que jai montée pour le chasser seffondrera, il lemmènera là-bas, hors datteinte. Parce quun gaillard comme André ne va pas se rater deux fois de suite avec une femme. Sils couchent, il emporte la partie et la belle.
Jai peut-être eu tort de compter sur une dernière solution. Julie pour plusieurs motifs peut être tentée de revenir chez nous, ici où je lespère. Ne serait-ce que pour faire une valise de lingerie intime et quelques robes, du linge propre. Ou pour jeter un dernier regard aux lieux quelle a habités, entretenus pendant des années. On sattache aux objets du quotidien, les abandonner peut traumatiser. Enfin elle a été une bonne mère et voudra emporter un souvenir de son fils.
- Il ne divorcerait pas sil maimait. Jean est jaloux sans raison dAndré. Je naime que lui et ses soupçons me vexent, André na pas dimportance pour moi. Jean ne peut pas divorcer à cause de sa jalousie sans fondement, cest absurde. Dailleurs André pense comme moi.
Comme il savent se découvrir des points communs. Cet après-midi en découvrant cette page, jai repensé à ladultère « cru » impossible par ma naïve épouse; jai compris combien javais raison dêtre au moins méfiant et jai regretté de ne pas avoir laissé éclater ma jalousie avant la conclusion de laffaire. Le plus touchant reste sa foi en notre amour à la veille du rendez-vous non consigné dans les dernières pages. Elle sest rendue chez André sans préméditation, sur un coup de tête subit ou, contrairement à ce quil men a dit, sur une invitation surprise, mais intimement persuadée de naimer que lhomme auquel elle a juré un amour éternel, moi Jean au nom entouré de petits curs.
Je lattends. Jai lintention dentamer une discussion calme, détaillée et de la rassurer sur la qualité de notre amour. Je veux quelle donne sa version des faits, je veux surtout lui faire savoir qui est réellement loiseleur qui la met en cage, je veux la détourner de son piège, lui demander de sassurer quelle agit librement, lui rappeler son leitmotiv de la femme libre qui dispose librement de son corps et de son cur, répété à plusieurs reprises depuis trois mois et demi de confidences à cet ami chargé de porter ce que Julie ne voulait plus partager avec moi.
Jattends son arrivée. Les volets sont fermés, la clé retirée de la serrure. Jai jeté une housse blanche sur le canapé comme elle le faisait quand nous partions en vacances. Volontairement je nai pas fait les poussières Jai éteint les lampadaires. Lobscurité a failli me jouer un sale tour, mendormir. Par bonheur, à lextérieur il y a eu du bruit, des voix. Jai reconnu celle de Julie puis celle dAndré.
- Attends, ma clé est tombée
-Embrasse-moi et je la ramasse
- Patiente. Des voisins pourraient nous voir
Elle nest pas seule! Merde. Elle nest pas encore complètement libérée du « quen dira-t-on ». La clé cherche sa voie dans la serrure. Je gagne lescalier, glisse sur le parquet ciré de létage, me réfugie dans la penderie vide de la chambre damis.
- Hum, cest ici ? Mais cest chouette chez toi. Tâte ma braguette jai envie de toi. Et toi, tu as envie ? Ho ! Comme tu mouilles, cest pas une culotte, cest une lavette.
- Anaïs passe mon linge au lave-linge et me rendra mes effets demain. Elle ma
prêté ce string trop grand pour moi, un soutien-gorge aux bonnets énormes. cette pauvre jupe si courte,
- Si pratique pourtant pour te caresser par devant ou par derrière, hein et tu sais apprécier. Danse sur mon doigt.
-Attends, on a toute la nuit pour nous.
- Mais je vais décharger dans mon slip !Ne traînons plus, ça fait trop longtemps que jattends loccasion de me faire pardonner. Choisis: le fauteuil, la table, le canapé, on sinstalle où? Tu es sûre quil nest pas là ?
- Sûre daprès mes cousines. Vérifions. Au rez-de-chaussée Il nest pas là. La cuisine est nickel, telle que je lai laissée. Les poussières saccumulent, demain je ferai le ménage.
- Viens là, je suis sûr que les toiles daraignées se tendent devant ton sexe, depuis notre première fois,je fais le ménage tout de suite, cest-ce qui presse le plus.
- Pas si vite, bas les pattes, soyons prudents.
Julie craint-elle un nouveau fiasco ou lidée de sacrifier à lamour dans notre nid la gêne-t-elle. Elle repousse le moment de lunion.
La visite pourrait sarrêter dans notre lit. Julie pour remettre à plus tard, offre à boire à son compagnon. Ils redescendent puisqu »il nest pas là« . Il, qui est absent, na jamais été aussi présent entre eux. De létage jobserve le salon séjour et les deux acteurs de mon malheur
- Prends place dans « son » fauteuil, whisky , un verre de « son » vin préféré ou une coupe de « son » champagne ?
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Oui, en dehors de la femme infidèle qui se laisse lutiner, tout ici est encore à moi. Cela nempêche pas lautre saligaud de se prélasser dans mon club, de trouver que je sais choisir mon vin et mes cigarillos. Jai eu tort impardonnable selon mon remplaçant, cest de vouloir pour moi une femme aussi belle , aussi désirable, vertueuse et voluptueuse que celle quil tripote sans vergogne sous mon toit.
- Ton mari est un prétentieux, il a pété plus haut que son cul lorsquil ta demandée en mariage. Tu es beaucoup trop bien pour ce lourdaud.
-Ne dis pas ça. Il occupe le fond de mon cur et de mes pensées.
- Assieds-toi sur mes genoux dabord o^te cette culotte mouillée. Tourne la tête et embrasse-moi. On va voir ce que je vais bientôt occuper avec ça, touche
André vient de déballer sa verge, tire une main de ma femme sur un morceau bien différent de la pauvre chose de lautre jour. La proximité du coït ne laissera plus déchappatoire à Julie, elle va y passer, a fait le nécessaire pour que cela arrive, mais a une hésitation, dévie la conversation
- Zut ma perruque se met de travers.
-Fous-la en lair. La mienne aussi est inutile. Un jour Richard nous paiera sa connerie.
Dans mon fauteuil deux crânes lisses se font face, leurs lèvres soudées dans un baiser vorace cherchent la meilleure façon denflammer les sens. Par-dessus une cuisse de Julie la main de son compagnon fouille sous la jupe remontée, travaille le bas du pubis rasé, fait tourner un doigt en haut de la fente verticale, frotte le clitoris. Cest parti. De mon observatoire , pour la deuxième fois je vais voir Julie se livrer à ce triste individu. Je pourrais me manifester maintenant, interrompraient-ils leur rapport. Lui, non; mais Julie ? Si je savais !
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