Mia, Sauvageonne Urbaine
Zombie sexy, cette Mia, drôlement sexy.
Ce que cette fille aimait, c'était le style gothique. Elle se vêtait toujours de noir, même pour aller travailler.
Son job, elle était secrétaire chez un assureur. Sans contact avec la clientèle, enfin sans contact direct. Les clients, elle leur téléphonait, leur envoyait des mails ou des courriers. Même des SMS
Mais elle ne les voyait pas et eux non plus n'avaient pas idée de la tête qu'elle avait, jamais.
Le style gothique, ça ne se voit pas sur un email, sur un écran.
Même au téléphone, on ne sent pas, à l'accent, que la fille est spéciale, toute de noir vêtue avec des mains interminables d'ongles pointus et des yeux charbonneux diaboliques, genre Edward Johnny Deep Tim Burton.
Son bureau, le bureau où elle bossait, ne recevait pas la clientèle.
Ses collègues la laissaient indifférente. Elle ne s'intéressait pas à ce genre de mecs-là, fades garçons administratifs et filles insignifiantes. Elle ne frayait pas avec ça. Et c'était réciproque, les employés qui la côtoyaient ne manifestaient aucune sympathie aucun intérêt pour cette fille fluette sombre et neurasthénique.
Elle, avait dans la tête des idées étranges.
Et quand je dis dans la tête, en fait, je devrais plutôt dire, dans sa culotte. Vrai, c'est de sa culotte que lui venaient ces idées là.
Tout plein d'idées.
Pourtant, sa culotte était blanche...
C'était bien la seule chose blanche qu'elle portait. Sa jupe lourde large était noire de noire. Une jupe de tissu épais qui nappait ses cuisses et tenait au chaud son intimité. Quand elle marchait elle entendait chanter ses bas DimUp, cuisses frottant l'une contre l'autre. Enfin, entendait, disons plutôt ressentait les vibrations crissantes des mailles tendues gonflées en contact, cuisse gauche cuisse droite, alternatives, comme archet l'une de l'autre.
Elle était bien avec elle-même, cette fille-là.
Qui n'a besoin de personne.
Sa tête était un véritable épouvantail. Cheveux longs aile de corbeau lisses droits raides qui tombaient sur ses épaules et encadraient une figure pâle ascétique au nez proéminent. Sorcière presque. Mais néanmoins gracile gracieuse. Une sorcière à qui l'on mettrait bien la main au panier. Enfin en s'assurant que ses dents sont saines avant de l'embrasser dans un coin sombre, genou remonté entre les cuisses, relevant haut le tissu lourd de la jupe.
Cette fille-là, c'était ce que l'on appelle une Petite.
Une fille fine gracieuse légère...
Une fille comme les garçons aiment en prendre dans leurs bras, à aimer, à protéger à câliner à cajoler.
Elle, comprenait cela et en jouait en se camouflant derrière ses airs gothiques. Elle voyait bien que les gars chaviraient de son allure moitié médiévale moitié fantastique.
C'est ça qu'elle aimait, qu'elle cherchait. Elle voulait vivre cette ambiance David Bowie underground Marc Bolan. Et puis cette image d'elle en esthétique romantique allemande la transformait comme elfe magique de forêt sombre Europe centrale Carpates vampires. Elle mouillait sa culotte de s'imaginer personnage trouble au sein de tribu nordique Dieu Thor en rond autour de feu de clairière dansant silhouette noire devant les flammes, nue... Dans la torpeur des courtes nuits d'été, lourde chaleur continentale, étonnante, contraste magique estival des froidures de l'année.
Fée, elle se savait fée. Elle en rêvait chaque nuit dans son lit. La main crispée sur sa touffe, le doigt planté croché dans l'humide. Ondin, Loki, Siegfried... Elle vivait ce Panthéon. Elle aurait voulu tous les connaître, bibliquement sentend... Enfin, quils la connussent, elle, tous sans exception, un jour ou lautre.
Elle portait un haut compliqué de volutes noires qui détaillait sa poitrine menue et ses deux petits seins tout ronds proéminents aux aréoles sombres et tétés pointus qui crevaient la dentelle sombre en criant leur bonheur de vivre, d'exister.
Les garçons, les filles n'avaient d'yeux que pour ces deux rondeurs juvéniles saillantes qui criaient l'adéquation de son corps fluet aux magies du gothique.
Cinq siècles plus tôt, elle eût été l'égérie l'amante d'un bâtisseur de cathédrale, Esméralda trouble au parfum puissant de salicorne.
Aujourd'hui, elle cherchait par sa vêture, ses attitudes, son spleen, à inspirer ce monde fantasmagorique de monastères de souterrains de messes noires, obscurantis.
Son rêve le plus fou était qu'endormie par le sortilège d'une mauvaise fée, marraine jalouse, elle attendait telle la Belle au Bois dormant, en haut d'une tour d'un château abandonné, la visite impromptue du Prince Charmant. Prince bien plus audacieux que celui du conte, qui, lieu de la simplement biser pour l'éveiller, avait tombé ses braies et, écartant la courte-pointe légère qui la couvrait, l'avait enfilée en délicatesse puissante, limant sans retenue et déchargeant au plus profond de son inconscient les eaux de vie du réveil, du retour au monde des vivants.
Son ventre était plein de l'élixir de renaissance et débordait. Tout son être s'en imprégnait.
Cette fille avait bon esprit et les garçons qui la fréquentaient l'avaient en bonne estime. On la disait bonne et tout le monde ici comprenait la signification de ce qualificatif.
Elle fréquentait des lieux gothiques.
Des bars, des magasins, des clubs gothiques.
Même les restaurants où elle allait dîner avec ses copains étaient gothiques.
Pourquoi, mais pourquoi se faisait-elle appeler Mia ?
Moi je sais.
Elle avait vu un film de vampires, enfin pas vraiment de vampires mais quand même dans le genre, Rosemary's baby de Polanski.
Héroïne, Mia Farrow, la fille qui couchait avec Woody Allen.
Enfin, je rigolais en pensant à Woody Alen et à son tout petit zizi, bien incapable de niquer qui que ce soit. Ni quoi !
Je pensais, Belle Quique, comme à Marseille et mon coeur se faisait tout tendre à cette pensée, Mia.
Enfin pour vous dire que cette Petite que tout le monde trouvait à son goût était au mien aussi.
***
Alors, Mia, Belle Quique, je tai attrappée un soir que tu tabandonnais à tes vagues à lâme, ma main à ta taille fine et tes cheveux noirs raides à mon épaule. Tu as levé ta frimousse dapprentie sorcière vers moi, dardant tes yeux charbonneux vers le mortel qui avait osé. Tu voulais lancer un maléfice
en fait non, tu étais douce tu étais tendre, rédemptée.
Je tai menée à ma chambrette et comme dit la chanson, jai troussé ta ptite jupette, déboutonné ta chemisette et, domino mino domino minette, une sacrée giclette nous a menés tous deux enlacés en paradis blanc, loin de tes décors sataniques.
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